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Chapitre 2 Espaces probabilis´es et variables al´eatoires

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Academic year: 2022

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(1)

Espaces probabilis´ es et variables al´ eatoires

Cours de math´ ematiques de BCPST Deuxi` eme ann´ ee

(2)

Table des mati` eres

1 Vocabulaire des probabilit´es 2

1.1 Notion d’ensembles d´enombrables . . . 2

1.2 Notion d’univers . . . 3

1.3 Notion de tribus . . . 4

1.4 Op´erations sur les ´ev´enements . . . 7

2 Probabilit´e 8 2.1 D´efinition . . . 8

2.2 Propri´et´es . . . 9

2.3 Vocabulaire . . . 10

2.4 Caract´eristique dans le cas o`u Ω est au plus d´enombrable . . . 11

2.5 Equiprobabilit´´ e . . . 12

2.6 Th´eor`eme de la limite monotone . . . 14

3 Probabilit´e conditionnelle 15 3.1 D´efinition et propri´et´es . . . 15

3.2 Formule des probabilit´es compos´ees . . . 17

3.3 Formule des probabilit´es totales . . . 18

3.4 Formules de Bayes . . . 19

4 Ind´ependance 20 4.1 Ind´ependance de deux ´ev´enements . . . 20

4.2 Ind´ependance d’une famille d’´ev´enements . . . 21

5 Premi`eres notions sur les variables al´eatoires 21 5.1 G´en´eralit´es . . . 21

5.2 Fonctions de r´epartition . . . 23

6 Moments d’une variable al´eatoire 23 6.1 Esp´erance d’une variable al´eatoire . . . 23

6.2 Variance . . . 25

6.3 In´egalit´e de Bienaym´e-Tchebychev . . . 26

7 Calculs empiriques 27 7.1 Esp´erance et variance . . . 27

7.2 Calcul empiririque de la loi pour une variable al´eatoire finie . . . 28

7.3 Fonction de r´epartition empirique . . . 28

8 Exercices du td 30

(3)

On veut mod´eliser une exp´erience al´eatoire. Pour cela, on commence par noter tous les r´esultats possibles, leur ensemble est contenu dans l’univers de l’exp´erience que l’on va l’appeler Ω. On veut apr`es construire une applicationP qui `a un sous-ensemble de Ω associe un r´eel de [0; 1] quantifiant la chance d’obtenir l’un des r´esultats de ce sous-ensemble lors de l’exp´erience al´eatoire. Lorsque Ω sera infini non d´enombrable, on peut montrer, qu’en g´en´eral, il n’est pas possible de d´efinir P sur tous les sous-ensembles de Ω sans contredire les propri´et´es naturelles que l’on attend d’une probabilit´e.

Dans la suite du cours, on va donc devoir d´efinir des ensembles de d´efinition T de P suffisamment petit pour pouvoir avoir les propri´et´es attendues d’une probabilit´e et suffisamment grand pour qu’on puisse faire des probabilit´es (par exemple parler d’union d’´ev´enements, parler du contraire...). Ce seront ce qu’on appelle les tribus. En pratique, on n’explicitera que tr`es rarement T et P.

1 Vocabulaire des probabilit´ es

1.1 Notion d’ensembles d´ enombrables

Soit E un ensemble non vide.

• On dit que E est fini si il existe un entier naturelp et une application deE dans J1, pK qui soit bijective. Dans ce cas, p est son nombre d’´el´ements, on l’appelle cardinal de E et on le note Card (E) ou |E| ou #(E).

• On dit que E est d´enombrable si il existe une bijection de E dans N . Dans ce cas, son nombre d’´el´ements est infini, on dit que son cardinal est +∞ce que l’ on le note Card (E) = +∞ (ou |E|= +∞ou #(E) = +∞).

• On dit que E est au plus d´enombrable si E est fini ou d´enombrable.

D´efinition 1

* Remarque :

On utilise les notations de la pr´ec´edente d´efinition.

• E est fini si on peut trouver un entier naturel non nulptelle qu’on puisse l’´ecrire sous la forme {xi, i∈J1, pK}.p est alors son cardinal.

• E est d´enombrable si on l’´ecrire sous la forme {xi, i∈N}. Cela signifie simplement que l’on peut num´eroter ses ´el´ements.

• Si E est fini alors E n’est pas d´enombrable. SiE est d´enombrable alors E n’est pas fini.

• Si E est inclus dans un ensemble d´enombrable et n’est pas fini alors E est d´enombrable.

• L’ensemble vide est fini. Son cardinal est 0.

, Exemple :

1. Soient n et p deux entiers naturels non nuls tel que p 6 n. {1; 3},{1; 3; 3},J1, pK et Jp, nK sont des ensembles finis, on a :

(a) Card ({1; 3}) = 2 (b) Card ({1; 3; 3}) = 2

(c) Card (J1, pK) = p

(d) Card (Jp, nK) =n−p+ 1

(4)

Chapitre 2: Espaces probabilis´es et variables al´eatoires Vocabulaire des probabilit´es

2. N, Z etQ sont d´enombrables.

3. [0,1] et R ne sont ni finis ni d´enombrables.

1.2 Notion d’univers

• On appelle exp´erience al´eatoire toute exp´erience dont le r´esultat ne peut pas ˆetre d´etermin´e a priori, c’est-`a-dire d´ependant du hasard.

• On appelle univers (ou univers des possibles ou univers des r´esultats observables) associ´e `a une exp´erience al´eatoire l’ensemble Ω contenant au moins tous les r´esultats (ou issues ou ´eventualit´es) de cette exp´erience.

D´efinition 2

* Remarque :

Contrairement `a la premi`ere ann´ee, les univers ne sont pas forc´ement finis ni n´ecessairement d´enombrables.

, Exemple :

Exp´erience 1 : On lance un d´e cubique dont les faces sont num´erot´ees de 1 `a 6. On note le num´ero de la face sup´erieure. L’univers de cette exp´erience est · · ·.

Exp´erience 1 bis : On lance un d´e cubique dont les faces sont num´erot´ees de 1 `a 6. On note si le num´ero de la face sup´erieure est pair ou impair. L’univers de cette exp´erience est · · ·. Exp´erience 2 : On lance une pi`ece de monnaie jusqu’`a obtenir pile. Pour tout entier naturel

non nul i, on note ωi le i-uplet (F, F,· · · , F, P), c’est-`a-dire le r´esultat ” On a obtenu i−1 face(s) avant d’obtenir le premier pile ”. On note ω0 le r´esultat ” on n’obtient que des faces

”. L’univers de cette exp´erience est alors {ωi, i∈N}, c’est un ensemble d´enombrable.

Exp´erience 2 bis : On lance une pi`ece de monnaie ind´efiniment. L’univers de cette exp´erience est (avec des notations ´evidentes) alors {P, F}N, c’est un ensemble infini non d´enombrable.

Exp´erience 3 : On note le retard d’un train donn´e en minutes. On peut prendre [0,50] comme univers de cette exp´erience. On peut prendre aussi R+ si on est plus pessimiste. L’univers de cette exp´erience est infini et non d´enombrable.

Exp´erience 4 : On appelleU une urne contenant 5 boules rouges, 1 boule jaune et 1 boule verte et on proc`ede `a trois tirages simultan´es. Ω5 est alors l’ensemble des 3-combinaisons des boules de U.

Exp´erience 5 : On utilise l’urne U pr´ec´edente et on proc`ede `a trois tirages avec remise. Ω6 est alors l’ensemble des 3-uplets des boules de U.

Exp´erience 6 : On utilise l’urne U pr´ec´edente et on proc`ede `a trois tirages sans remise. Ω7 est alors l’ensemble des 3-arrangements des boules de U.

(5)

1.3 Notion de tribus

Soient Ω un ensemble, I une partie deNet (Ai)i∈I une famille de parties de Ω. On note : [

i∈I

Ai ={ω∈Ω tel qu’il existe i∈I tel que ω∈Ai}.

\

i∈I

Ai ={ω∈Ω tel que, pour tout i∈I, ω∈Ai}. D´efinition 3

* Remarque :

On utilise les notations de la pr´ec´edente d´efinition.

• On note souvent

+∞

[

i=1

Ai l’ensemble [

i∈N?

Ai.

• On note souvent

+∞

\

i=1

Ai l’ensemble \

i∈N?

Ai. On note que dans

+∞

[

i=0

Ai tout comme dans

+∞

\

i=0

Ai, il n’y a pas de notion de limite mˆeme si l’´el´ement +∞ est pr´esent.

Soient Ω un ensemble non vide et T un sous-ensemble de P(Ω). On dit que T est une tribu sur Ω si les trois conditions suivantes sont v´erifi´ees :

1. Ω∈ T

2. T est stable par passage au compl´ementaire, c’est-`a-dire : SiA∈ T alors A∈ T

3. T est stable par union d´enombrable, c’est-`a-dire : Si (An)n∈N∈ TN alors [

n∈N

An ∈ T D´efinition 4

, Exemple :

• Soit Ω un ensemble non vide. Voici trois tribus sur Ω : 1. {Ω,∅ }. On l’appelle tribu triviale ou grossi`ere sur Ω.

2. P(Ω). On l’appelle tribu pleine ou tribu discr`ete sur Ω.

3.

Ω, A, A,∅ avecA une partie fini de Ω non vide.

• Posons Ω =J1,6K. Voici des exemples de tribus sur Ω :

(6)

Chapitre 2: Espaces probabilis´es et variables al´eatoires Vocabulaire des probabilit´es

1. {J1,6K,∅ }.

2. P(J1,6K).

3. {J1,6K,{1},{2; 3; 4; 5; 6},∅ }. C’est la plus petite tribu contenant{1}.

4. {J1,6K,{1; 3; 5},{2; 4; 6},∅ }.

5. {J1,6K,J1,2K,J3,6K,∅ }.

Les ensembles suivants ne sont pas des tribus sur Ω : 1. J1,6K

2. {J1,6K,{1,2},{3,4},{5,6},∅ }.

3. {J1,6K,{1,2,3,4},{5,6,7},∅ }.

* Remarque :

On utilise les notations de la pr´ec´edente d´efinition.

1. Les ´el´ements deT sont donc des parties de Ω, c’est-`a-dire des sous-ensembles de Ω.

2. On a besoin du fait qu’une tribu soit stable par union d´enombrable pour pouvoir faire des probabilit´es. Par exemple, si on joue `a pile ou face et que je gagne d`es le premier pile obtenu alors l’´ev´enement”Je gagne ”est

+∞

[

n=1

An en notant, pour tout entier naturel non nul j, Aj l’´ev´enement ”On obtient le premier pile au ji`eme lancer ”.

3. Que Ω soit ou non fini, l’ensemble des ´ev´enements li´es `a une exp´erience al´eatoire est toujours une tribu.

Soient Ω un ensemble non vide et T une tribu sur Ω.

1. ∅ ∈ T

2. T est stable par intersection d´enombrable, c’est-`a-dire : Si (An)n∈N∈ TN alors \

n∈N

An∈ T

3. T est stable par union finie et intersection finie.

Proposition 5

Soient Ω un ensemble non vide et E une exp´erience al´eatoire tel que Ω soit l’univers associ´e `aE. Soit T une tribu sur Ω.

• On dit que (Ω,T) est un espace probabilisable. Il permet une mod´elisation qua- litative de l’exp´erience ´etudi´ee.

• Les ´el´ements de T sont appel´es ´ev´enements associ´es `aE.

• Un ´ev´enement associ´e `a E qui n’a jamais lieu s’appelle ´ev´enement impossible.

C’est ∅.

• Un ´ev´enement associ´e `a E qui a toujours lieu s’appelle ´ev´enement certain. C’est Ω.

• Un ´ev´enement du type{ω}avec ω ∈Ω s’appelle un ´ev´enement ´el´ementaire.

D´efinition 6

(7)

* Remarque :

1. Les ´ev´enements li´es `a une exp´erience al´eatoire sont donc des faits li´es `a cette exp´erience qui peuvent ou non se produire. On les confond avec l’ensemble des ´eventualit´es pour lesquelles ils ont lieu. Ces ´ev´enements sont les seuls ensembles de possibilit´es pour lesquels on pourra calculer la probabilit´e de r´ealisation. On ne peut pas savoir a priori si un ´ev´enement aura lieu.

En revanche, une fois l’exp´erience r´ealis´ee, on peut affirmer avec certitude qu’un ´ev´enement a eu lieu ou bien n’a pas eu lieu.

2. Quand l’univers Ω de l’exp´erience sera au plus d´enombrable, la tribu la plus simple `a prendre est la tribu pleine sur Ω, c’est-`a-dire P(Ω). C’est en g´en´eral ce qu’on ferra et c’est sou- vent la tribu qui a ´et´e choisie en premi`ere ann´ee. On peut montrer que si Ω est au plus d´enombrable et qu’on choisit une tribuT contenant les ´ev´enements ´el´ementaires (on fait donc le choix de distinguer tous les r´esultats et d’ˆetre capable d’en ´evaluer la probabilit´e) alors T est n´ecessairement P(Ω). On peut parfois ne pas prendre P(Ω) comme tribu, typiquement quand on n’a pas besoin d’autant de pr´ecision. Si nous d´ecidons de travailler dans la tribu grossi`ere, il n’y aura que deux ´ev´enements : l’´ev´enement certain et l’´ev´enement impossible.

Reprenons l’exp´erience 1 : On lance un d´e cubique dont les faces sont num´erot´ees de 1 `a 6 et on note le num´ero de la face sup´erieure. On peut prendre J1,6K comme univers et P(Ω) comme tribu associ´ee. On sait alors ´evaluer la probabilit´e d’avoir 1, la probabilit´e d’avoir 2...

On peut aussi prendre {J1,6K,{1; 3; 5},{2; 4; 6},∅ }comme tribu associ´ee. Avec cette tribu, on sait juste si le d´e a donn´e un r´esultat pair ou non. Une autre fa¸con d’obtenir cette mˆeme mod´elisation est de prendre { {1; 3; 5},{2; 4; 6} }comme univers et l’ensemble de ces parties comme tribu.

3. Quand l’univers Ω de l’exp´erience sera infini non d´enombrable, expliciter une tribu sur Ω est d´elicat. Pour pouvoir construire une probabilit´e sur (Ω,T) avec T la tribu des ´ev´enements choisie, T ne pourra pas ˆetre P(Ω). P(Ω) est en quelque sorte trop ”gros ”. Par exemple, on peut prouver qu’il n’existe pas de probabilit´e sur ([0,1]2,P([0,1]2)) telle que la probabilit´e de [a, b]×[c, d] (avec a, b, c et d quatre ´el´ements de [0,1] tels que a 6 b et c 6 d) soit proportionnelle `a (b−a)×(d−c) et attribuant la mˆeme probabilit´e `a deux parties de translat´ees l’une de l’autre. Il est par contre possible de construire une probabilit´e ayant ces propri´et´es sur un sous-ensemble plus petit telle l’ensemble des bor´eliens (notion hors-programme). On va construire une probabilit´e sur un ensemble beaucoup plus ”petit ”mais v´erifiant tout de mˆeme les propri´et´es n´ecessaires pour faire des probabilit´es (T contient Ω et est stable par passage au compl´ementaire, `a l’intersection et `a l’union). C’est dans ce cas pr´ecis (univers infini non d´enombrable) qu’apparaˆıt la v´eritable utilit´e de la notion de tribus. En pratique, on prendra une tribu sans chercher `a l’expliciter et on admettra qu’elle v´erifie les propri´et´es n´ecessaires pour faire des probabilit´es.

4. En pratique, il n’est pas n´ecessaire d’expliciter un univers de l’exp´erience. On cherche encore plus rarement `a expliciter une tribu dessus !

+ Mise en garde :

Reprenons encore l’exp´erience 1. 2 n’est pas un ´ev´enement.{2}en revanche est un ´ev´enement.

(8)

Chapitre 2: Espaces probabilis´es et variables al´eatoires Vocabulaire des probabilit´es

1.4 Op´ erations sur les ´ ev´ enements

Soit (Ω,T) un espace probabilisable. Soient A et B deux ´el´ements deT.

• A est l’´ev´enement contraire de A. A est r´ealis´e si et seulement si A n’est pas r´ealis´e.

• A∩B est l’´ev´enement A etB. A etB est r´ealis´e si et seulement si A et B sont r´ealis´es simultan´ement lors de la mˆeme exp´erience.

• On dit que A et B sont incompatibles si A∩B est l’´ev´enement impossible. Au- trement dit, A et B sont incompatibles si et seulement si A etB ne peuvent pas ˆ

etre r´ealis´e au cours de la mˆeme exp´erience.

• A∪B est l’´ev´enementA ouB.AouB est r´ealis´e si et seulement si l’un au moins des ´ev´enements A ouB est r´ealis´e lors de l’exp´erience.

• A\B est l’´ev´enement ”A priv´e de B” ou ”A mais pas B”. Il est r´ealis´e si et seulement si A est r´ealis´e et B ne l’est pas lors d’une exp´erience.

• A∆B est est l’´ev´enement ”A ou bien B”. Il est r´ealis´e si et seulement si un seul exactement ´ev´enement A ouB est r´ealis´e lors de l’exp´erience.

• On dit que A implique B si la r´ealisation deA implique celle de B, i.e si A⊂B.

On note A⇒B. D´efinition 7

, Exemple :

1. Reprenons l’exp´erience 1 et introduisons les ´ev´enements G=”le num´ero obtenu est sup´erieur

`

a 3” et A l’´ev´enement ”le nombre obtenu est impair”. On a : A∩G={3; 5}.

A∪G={3; 4; 5; 6; 1}.

A∆G={4; 6; 1}.

A\G={1}.

2. On lance une pi`ece de monnaie infiniment. Pour tout entier naturel k non nul, on appelle Fk l’´ev´enement ”Obtenir face au ki`eme lancer ”. On peut d´ecrire `a l’aide des (Fi)i∈

N? les

´

ev´enements suivants :

• A : ”N’obtenir que des faces ”

• B : ”Obtenir deux face d’affil´ee ”

• C : ”N’obtenir que des faces `a partir d’un certain rang ”

• D : ”Obtenir une infinit´e de faces ” On a · · ·.

Soient (Ω,T) un espace probabilisable, I une partie de N et (Ai)i∈I une famille d’´ev´enements. On dit que (Ai)i∈I est un syst`eme complet d’´ev´enements si les deux condi- tions suivantes sont v´erifi´ees :

1. ∀(i, j)∈JIK

2, i6=j ⇒Ai∩Aj =∅ 2. [

i∈I

Ai = Ω D´efinition 8

(9)

* Remarque :

On utilise les notations de la pr´ec´edente d´efinition. I est une partie de N : I peut ˆetre finie comme ne pas l’ˆetre, I peut ainsi ˆetre N ou N?. Contrairement `a la premi`ere ann´ee, un syst`eme complet d’´ev´enements peut donc comporter un nombre infini (mais d´enombrable) d’´ev´enements.

2 Probabilit´ e

2.1 D´ efinition

Soit (Ω,T) un espace probabilisable.

• Soit P une application de T dansR. On dit que P est une probabilit´e sur (Ω,T) si les trois conditions suivantes sont v´erifi´ees :

1. Pour tout ´el´ement A deT, on a :P(A)>0.

2. P(Ω) = 1.

3. Pour toutes suites ´ev´enements (Ai)i∈

N deux-`a-deux incompatibles, X P(Ai) converge et on a :

+∞

X

i=0

P(Ai) =P

+∞

[

i=0

Ai

! .

• SiP est une probabilit´e sur (Ω,T), on dit que (Ω,T, P) est un espace probabilis´e et, pour tout ´ev´enement A, P(A) s’appelle la probabilit´e de A.

D´efinition 9

+ Mise en garde :

On utilise les notations de la pr´ec´edente d´efinition. L’ensemble de d´epart deP estT et pas Ω. Ainsi, dans l’exp´erience 1, on peut parler de P({1}) mais pas de P(1).

* Remarque :

On utilise les notations de la pr´ec´edente d´efinition.

1. La propri´et´e sur P

+∞

[

i=0

Ai

!

s’appelle la σ-additivit´e.

2. Si n est un entier naturel non nul et (Ai)16i6n une suite d’ ´ev´enements deux-`a-deux incompa- tibles, on a :

n

X

i=1

P(Ai) =P

n

[

i=1

Ai

! .

3. En particulier, siAetBsont deux ´ev´enements incompatibles, on a :P(A)+P(B) = P(A∪B).

4. X

P(Ai) est une s´erie convergente si la suite d’ ´ev´enements (Ai)i∈

Nest une suite d’ ´ev´enements deux-`a-deux incompatibles. En effet, c’est une s´erie de positive et major´ee (par 1 par exemple).

Par contre, si la suite d’ ´ev´enements (Ai)i∈

N n’est pas une suite d’ ´ev´enements deux-`a-deux incompatibles alors X

P(Ai) n’est pas forc´ement une s´erie convergente.

5. Pour d´emontrer qu’une application P de T dans R est une probabilit´e, on n’a pas besoin de s’assurer que, pour tout ´el´ement A deT, on a : P(A)>0 et aussi P(A)61 . Si on a prouv´e que P(Ω) = 1 et laσ-additivit´e de P alors il est ´equivalent de prouver ces trois propri´et´es :

(10)

Chapitre 2: Espaces probabilis´es et variables al´eatoires Probabilit´e

(a) Pour tout ´el´ement A de T, on a : P(A)∈[0,1].

(b) Pour tout ´el´ement A de T, on a : P(A)>0.

(c) Pour tout ´el´ement A de T, on a : P(A)61.

2.2 Propri´ et´ es

Soit (Ω,T, P) un espace probabilis´e. Soient A etB deux ´ev´enements, on a : 1. P(A)61.

2. P(A) = 1−P(A).

3. P(∅) = 0.

4. Si A⊂B, on a : P(A)6P(B).

5. P(A∪B) = P(A) +P(B)−P(A∩B).

6. P(B\A) = P(B)−P(A∩B).

Proposition 10

+ Mise en garde :

On utilise les notations de la pr´ec´edente proposition. A etB sont des ensembles, P(A) et P(B) des r´eels. Ainsi,P(A∪B), P(A∩B), P(A) +P(B) et P(A)P(B) ont du sens. Par contre, P(A)∪P(B), P(A)∩P(B), P(A+B) et P(A×B) n’en ont pas !

Formule du crible (ou de Poincar´e)

Soient (Ω,T, P) un espace probabilis´e et A1,· · · , An n (n entier naturel non nul)

´ev´enements, on a : P

n

[

i=1

Ai

!

=

n

X

k=1

(−1)k−1 X

16i1<···<ik6n

P (Ai1 ∩ · · · ∩Aik)

!

ce qui signifie que : P

n

[

i=1

Ai

!

= X

16i6n

P(Ai)

!

− X

16i1<i26n

P(Ai1 ∩Ai2)

!

+· · ·+(−1)n−1P(A1∩· · ·∩An).

En particulier, on obtient queP(A1∪A2∪A3) est :

P(A1) +P(A2) +P(A3)−[P(A1∩A2) +P(A1∩A3) +P(A2∩A3)] +P(A1∩A2∩A3).

Proposition 11

(11)

* Remarque :

On utilise les notations du pr´ec´edent th´eor`eme. La formule du crible ´etant assez complexe, il vaut mieux lorsqu’on souhaite ´evaluer P

n

[

i=1

Ai

!

avoir affaire `a des ´ev´enements deux-`a-deux incompa- tibles.

2.3 Vocabulaire

Soit (Ω,T, P) un espace probabilis´e.

1. Soient A etB deux ´ev´enements. On dit que :

• A est quasi-certain (ou quasi-sˆur ou presque certain ou presque sˆur) lorsque P(A) = 1.

• A est quasi-impossible (ou n´egligeable) lorsque P(A) = 0.

• A etB sont ´equiprobables lorsque P(A) =P(B).

2. Soient I une partie de N et (Ai)i∈I une famille d’´ev´enements. On dit que (Ai)i∈I est un syst`eme quasi-complet d’´ev´enements si les deux conditions suivantes sont v´erifi´ees :

(a) ∀(i, j)∈JIK

2, i6=j ⇒Ai∩Aj =∅ . (b) X

i∈I

P(Ai) = 1.

D´efinition 12

, Exemple :

1. On joue `a pile ou face avec une pi`ece ´equilibr´ee. L’´ev´enement”N’obtenir que des faces ”est n´egligeable. Il peut tout de mˆeme avoir lieu.

2. Si on sait qu’un professeur de maths va cass´ee une craie entre 10h00 et 12h00, l’´ev´enement

”Cette craie ne sera pas cass´ee `a 10h15 et 12 secondes ”est quasi-certain.

+ Mise en garde :

On utilise les notations de la pr´ec´edente d´efinition.

• Ce n’est pas parce que deux ´ev´enements sont ´equiprobables qu’ils sont confondus ! Dans un jeu de pile ou face avec une pi`ece ´equilibr´ee, les ´ev´enements {pile}et {face} sont ´equiprobables et ne sont pas confondus, ils sont mˆeme incompatibles !

• Ω est un ´ev´enement quasi-certain mais ce n’est pas forc´ement le seul. Un ´ev´enement peut ˆetre de probabilit´e 1 sans avoir forc´ement lieu ! (Ce n’est pas vrai par contre si l’univers est fini) Dans la mise en garde pr´ec´edente, l’´ev´enement ”Cette craie ne sera pas casser `a 10h15 et 12 secondes ”est quasi-certain mais n’est pas certain.

• ∅est un ´ev´enement quasi-impossible mais ce n’est pas forc´ement le seul. Un ´ev´enement peut ˆ

etre de probabilit´e nulle et avoir lieu ! (Ce n’est pas vrai par contre si l’univers est fini) Dans la mise en garde pr´ec´edente, l’´ev´enement ”N’obtenir que des faces ”est n´egligeable mais n’est pas impossible.

(12)

Chapitre 2: Espaces probabilis´es et variables al´eatoires Probabilit´e

• Un syst`eme quasi-complet d’´ev´enements n’est pas forc´ement un syst`eme complet d’´ev´enements.

On n’impose plus la condition [

i∈I

Ai = Ω mais simplement P [

i∈I

Ai

!

=P(Ω). Cette condi- tion est plus faible puisqu’on rappelle que Ω n’est pas forc´ement le seul ´ev´enement quasi- certain.

2.4 Caract´ eristique dans le cas o` u Ω est au plus d´ enombrable

Soit (Ω,P(Ω)) un espace probabilisable avec Ω un ensemble au plus d´enombrable.

• Si Ω est fini, on appelle n son cardinal et on pose : {ω1,· · · , ωn} = Ω. Soient p1,· · · , pn n r´eels positifs tels que p1 +· · ·+pn = 1. Il existe alors une unique probabilit´e P sur (Ω,P(Ω)) telle que :

Pour tout i deJ1, nK, on ait :P({ωi}) = pi

Si tel est le cas alors siA est l’´ev´enement{ωi1,· · · , ωir}(avecrun entier naturel inf´erieur `an et (i1,· · · , ir) ´el´ement deJ1, nK

r), on a : P(A) =pi1 +· · ·+pir.

• Si Ω est d´enombrable, on pose {ωi, i∈N} = Ω. Soit (pi)i∈N une suite de r´eels positifs tels queX

pi converge et

+∞

X

i=0

pi = 1. Il existe alors une unique probabilit´e P sur (Ω,P(Ω)) telle que :

Pour tout entier natureli,on ait : P({ωi}) =pi

Si tel est le cas alors siAest l’´ev´enement{ωi, i∈I}avecI une partie deN,X

i∈I

pi converge et on a :

P(A) =X

i∈I

pi. Th´eor`eme 13

* Remarque :

Ainsi, si l’univers est au plus d´enombrable, il suffit de connaˆıtre les probabilit´es des ´ev´enements

´el´ementaires pour connaˆıtre parfaitement la mesure de probabilit´e utilis´ee.

, Exemple :

1. Posons Ω =J1,6K. Posons aussi :

p2 = 2p1, p3 = 3p1, p4 = 4p1, p5 = 5p1, et p6 = 6p1

avec p1 = 1

21. Il existe une unique probabilit´e P sur (Ω,P(Ω)) telle que : Pour tout i deJ1,6K,on ait : P({i}) =pi.

(13)

Cet espace probabilis´e (Ω,P(Ω), P) est adapt´e pour mod´eliser l’exp´erience al´eatoire consistant

`

a lancer un d´e dont les faces sont num´erot´ees de 1 `a 6 et pour lequel la probabilit´e d’obtenir une face est proportionnelle `a cette face. Cette donn´ee suffit pour calculer la probabilit´e de tout ´ev´enement, on peut ainsi ´evaluer la probabilit´e de l’´ev´enement ”Obtenir un nombre pair

”, on a...

2. Posons Ω = N?. Pour tout i entier naturel non nul, on pose : pi = 1

2i. Il existe une unique probabilit´eP sur (Ω,P(Ω)) telle que :

Pour tout entier naturel non nul i,on ait :P({i}) = pi.

Cet espace probabilis´e (Ω,P(Ω), P) est adapt´e pour mod´eliser l’exp´erience al´eatoire consistant

`

a lancer une pi`ece ´equilibr´ee et num´eroter le rang du premier pile obtenu. Cette donn´ee suffit pour calculer la probabilit´e de tout ´ev´enement, on peut ainsi ´evaluer la probabilit´e de l’´ev´enement ”Le rang du premier pile obtenu est pair ”, on a...

* Remarque :

On utilise les notations du pr´ec´edent th´eor`eme. Dans le cas o`u Ω est infini non d´enombrable, la situation est plus d´elicate. Si on prend un ´el´ement au hasard dans [0,1] alors la probabilit´e de prendre un ´el´ement dans un intervalle donn´e va ˆetre proportionnelle `a sa longueur. Ainsi, la probabilit´e de r´ealiser un ´ev´enement ´el´ementaire vaut 0. Ainsi, tout ´ev´enement est constitu´e de r´esultats qui sont tous de probabilit´e nulle sans pour autant que la probabilit´e totale de l’´ev´enement soit forc´ement nulle.

2.5 Equiprobabilit´ ´ e

Soit (Ω,P(Ω)) un espace probabilisable fini. On dit que P est la probabilit´e uniforme sur (Ω,P(Ω)) si tous les ´ev´enements ´el´ementaires ont mˆeme probabilit´e, autrement dit si, pour tout ω de Ω, on a :

P({ω}) = 1 Card (Ω). D´efinition 14

* Remarque :

Soit (Ω,T) un espace probabilisable fini. Avec la proposition sur la caract´erisation par les probabilit´es des ´ev´enements ´el´ementaires d’une probabilit´e, on voit que que la probabilit´e uniforme sur (Ω,P(Ω)) est bien la seule sur (Ω,P(Ω)) pour laquelle tous les ´ev´enements ´el´ementaires sont ´equiprobables.

+ Mise en garde :

On utilise les notations de la pr´ec´edente d´efinition. Si Ω n’est pas fini alors il n’existe pas de pro- babilit´e uniforme sur (Ω,T). Ainsi, si Ω n’est pas fini, on ne sait pas mod´eliser un probl`eme faisant intervenir un choix au hasard. La propri´et´e de σ-additivit´e permet la g´en´eralisation des probabilit´es aux ensembles infinis mais ne permet pas de mod´eliser toutes les situations. Bertrand avait vu ce paradoxe : On cherche `a d´eterminer la probabilit´e qu’une corde du cercle trigonom´etrique, choisie au hasard, poss`ede une longueur sup´erieure `a√

3, i.e. une longueur sup´erieure au cˆot´e d’un triangle

´equilat´eral inscrit dans ce cercle. On va utiliser deux m´ethodes conduisant `a deux r´esultats diff´erents :

(14)

Chapitre 2: Espaces probabilis´es et variables al´eatoires Probabilit´e

1. Extr´emit´es al´eatoires : on prend un point du cercle et le triangle ´equilat´eral inscrit dont l’un des sommets est ce point. On choisit al´eatoirement un autre point sur le cercle et on consid`ere la corde reliant les deux points. Elle est plus longue que le cˆot´e du triangle si le deuxi`eme point est situ´e sur l’arc reliant les deux sommets du triangle oppos´e au premier point. La probabilit´e est donc alors 1

3.

2. Rayon al´eatoire : on choisit un rayon du cercle et on consid`ere le triangle ´equilat´eral inscrit dont un cˆot´e est perpendiculaire au rayon. On choisit al´eatoirement un point sur le rayon et on trace la corde dont il est le milieu. Cette corde est plus longue que le cˆot´e du triangle si le point est situ´e entre le centre du cercle et l’intersection du cˆot´e avec le rayon, laquelle est situ´ee au milieu de ce dernier. La probabilit´e est donc alors 1

2.

Soient Ω un ensemble fini et P la probabilit´e uniforme sur (Ω,P(Ω)) . Soit A un

´ev´enement, on a :

P(A) = Card (A) Card (Ω)

ce que l’on peut ´ecrire ainsi :P(A) = Nombre de cas o`uA se r´ealise Nombre de cas possible . Proposition 15

+ Mise en garde :

Soit (Ω,P(Ω)) un espace probabilisable fini. La probabilit´e que l’on utilisera sur (Ω,P(Ω)) ne sera pas forc´ement la probabilit´e uniforme sur (Ω,P(Ω)) mˆeme si le cadre est uniforme. Cela peut d´ependre de la lecture que l’on fait de l’exp´erience. On lance deux fois un d´e cubique dont les faces sont num´erot´ees de 1 `a 6 et cherchons la probabilit´e de l’´ev´enement K :”La somme des num´eros vaut 5”.

• Si on prend comme r´esultat de l’exp´erience la somme des deux d´es alors l’univers associ´e `a cette exp´erience est{2;...; 12}. On a alorsK ={5}. Le probl`eme avec cette mod´elisation est que les ´ev´enements ´el´ementaires ne sont pas alors ´equiprobables et qu’on ne peut pas ainsi trouver la probabilit´e de K.

• Si on prend comme r´esultat de l’exp´erience le couple form´e des deux nombres obtenus, alors l’univers associ´e `a cette exp´erience estJ1; 6K

2 et l’hypoth`ese d’´equiprobabilit´e est r´ealis´ee. On a alors :

P(K) = Card (K) Card (Ω0)

= Card ({(x, y)∈J1; 6K

2 tel que x+y= 5}) Card (J1; 6K

2)

= Card ({(1,4),(2,3),(3,2),(4,1)}) 36

On en d´eduit queP(K) vaut 4 36 i.e 1

9.

On peut aussi faire l’exp´erience suivante : on cherche la probabilit´e d’avoir deux couleurs distinctes en tirant deux boules avec remise dans une urne contenant 10 boules rouges et 2 boule jaune. Cette probabilit´e est de 10×2 + 2×10

122 et pas 2 4.

(15)

2.6 Th´ eor` eme de la limite monotone

* Remarque :

Toute cette partie ´etant explicitement hors-programme, il faut refaire les d´emonstrations si on veut invoquer les propri´et´es cit´ees.

In´egalit´e de Boole

Soient (Ω,T, P) un espace probabilis´e et I une partie de N et (Ai)i∈I une famille d’´ev´enements.

• Si I est finie alors on a : P [

i∈I

Ai

!

6X

i∈I

P(Ai).

• Si I est d´enombrable alors ou bien X

i∈I

P(Ai) diverge vers +∞ ou bien X

i∈I

P(Ai) converge et on a :

P [

i∈I

Ai

!

6X

i∈I

P(Ai).

Proposition 16

Soient (Ω,T, P) un espace probabilis´e et (Ai)i∈

N? une suite d’´ev´enements.

• On dit que (Ai)i∈

N? est une suite croissante au sens de l’inclusion d’´ev´enements si, pour tout entier naturel non nul i, on a Ai ⊂Ai+1.

• On dit que (Ai)i∈

N? est une suite d´ecroissante au sens de l’inclusion d’´ev´enements si, pour tout entier naturel non nul i, on a Ai+1 ⊂Ai.

D´efinition 17

Th´eor`eme de la limite monotone

Soient (Ω,T, P) un espace probabilis´e et (Ai)i∈

N? une suite d’´ev´enements.

• Si (Ai)i∈

N? est une suite croissante au sens de l’inclusion d’´ev´enements alors : P

+∞

[

i=1

Ai

!

= lim

i→+∞(P(Ai)).

• Si (Ai)i∈

N? est une suite d´ecroissante au sens de l’inclusion d’´ev´enements alors : P

+∞

\

i=1

Ai

!

= lim

i→+∞(P(Ai)). Th´eor`eme 18

(16)

Chapitre 2: Espaces probabilis´es et variables al´eatoires Probabilit´e conditionnelle

Soient (Ω,T, P) un espace probabilis´e et (Ai)i∈

N? une suite d’´ev´enements. On a : P

+∞

[

i=1

Ai

!

= lim

n→+∞ P

n

[

i=1

Ai

!!

et P

+∞

\

i=1

Ai

!

= lim

n→+∞ P

n

\

i=1

Ai

!!

. Proposition 19

- Exercice 1 :

Un singe tape au hasard des lettres sur un clavier de machine `a ´ecrire ne comportant que les 26 touches des 26 lettres de l’alphabet. On suppose qu’il n’a pas de pr´ef´erence particuli`ere pour certaines lettres et que ses diff´erents choix sont ind´ependants.

1. ´Evaluer la probabilit´e de taper le mot ”banane ”dans le premier bloc cons´ecutif de 6 lettres 2. ´Evaluer la probabilit´e de ne pas taper le mot ”banane ” dans le premier bloc cons´ecutif de 6

lettres et de le taper dans le second bloc cons´ecutif de 6 lettres.

3. ´Evaluer la probabilit´e de ne pas taper le mot ”banane ” ni dans le premier bloc cons´ecutif de 6 lettres ni dans le second bloc cons´ecutif de 6 lettres et de le taper dans le troisi`eme bloc cons´ecutif de 6 lettres.

4. Montrer qu’en ´etant suffisamment patient, on verra un jour le singe taper le mot ”banane ”.

* Remarque :

Voici encore un exemple d’´ev´enement quasi-certain mais pas certain. La probabilit´e que le singe tape le mot banane est de un, cela ne veut pas dire que cet ´ev´enement aura lieu. La probabilit´e que le singe ne tape pas le mot ”banane ”est de z´ero mais il peut tout de mˆeme le faire ! On dit que le singe tapera presque sˆurement le mot ”banane ”.

3 Probabilit´ e conditionnelle

3.1 D´ efinition et propri´ et´ es

Soient (Ω,T, P) un espace probabilis´e et A un ´ev´enement de probabilit´e non nulle. On appelle probabilit´e conditionnelle relativement `aAou probabilit´e sachantAl’application, not´ee PA suivante :

PA:

(T →R

B 7→PA(B)o`u, pour tout B deT, on pose : PA(B) = P(A∩B) P(A) . D´efinition 20

* Remarque :

On utilise les notations de la pr´ec´edente d´efinition.

(17)

1. On rencontre aussi l’´ecriture P(B|A) `a la place de PA(B). C’est particuli`erement maladroit car B|A n’est pas un ´ev´enement.

2. Il est fr´equent d’´evaluer directement PA(B) sans passer par la d´efinition pr´ec´edente, simple- ment en se disant qu’il s’agit d’une mod´elisation de la situation o`u on r´ealise l’exp´erience en sachant que A a eu lieu.

, Exemple :

On peut ´evaluer PA(B) dans les deux cas suivants :

1. On tire une carte d’un jeu de 52 cartes, on appelle A l’´ev´enement ” On a obtenu un roi ”et B l’´ev´enement ” On a obtenu le roi de cœur ”.

2. On jette un d´e classique deux fois de suite et on appelle A l’´ev´enement ” Le premier nombre obtenu est pair ”et B l’´ev´enement ” La somme des nombres obtenus est paire ”.

+ Mise en garde :

Ne pas confondrePA(B) etP(A∩B). Prenons par exemple les ´ev´enementsA:”C’est la fin du monde ce mois-ci” etB :”Je ne vais pas int´egrer une ´ecole v´et´erinaire”. PA(B) vaut· · · alors queP(A∩B) vaut environ · · ·.

Soit (Ω,T, P) un espace probabilis´e et A un ´ev´enement de probabilit´e non nulle.PA est une probabilit´e, les propositions d´evelopp´ees pour toute mesure de probabilit´e sont donc en particulier vraies, ainsi si (Ai)i∈

N est une suite d’´ev´enements, on a : 1. 06PA(A1)61.

2. PA(Ω) = 1.

3. SiA1 etA2 sont des ´ev´enements disjoints, on a :PA(A1∪A2) =PA(A1) +PA(A2).

4. PA(A1) = 1−PA(A1).

5. PA(∅) = 0.

6. Si A1 ⊂A2, on a : PA(A1)6PA(A2).

7. PA(A1∪A2) = PA(A1) +PA(A2)−PA(A1∩A2).

8. PA(A2\A1) = PA(A2)−PA(A1∩A2).

9. PA n

[

i=1

Ai

= X

16i6n

PA(Ai)− X

16i1<i26n

PA(Ai1∩Ai2)+· · ·+(−1)n−1PA(A1∩· · ·∩An) 10. Si (Ai)i∈

Nest une suite d’´ev´enements deux-`a-deux incompatibles alorsX

PA(Ai) converge et

+∞

X

i=0

PA(Ai) = PA

+∞

[

i=0

Ai

! . Proposition 21

(18)

Chapitre 2: Espaces probabilis´es et variables al´eatoires Probabilit´e conditionnelle

3.2 Formule des probabilit´ es compos´ ees

Formule des probabilit´es compos´ees

Soient (Ω,T, P) un espace probabilis´e et A1,· · · , An n (n entier sup´erieur `a 2)

´ev´enements. On suppose queP(A1∩ · · · ∩An−1)6= 0, on a alors :

P(A1∩ · · · ∩An) =P(A1)×PA1(A2)PA1∩A2(A3)× · · · ×PA1∩···∩An−1(An).

En particulier :

1. SiAetBsont deux ´ev´enements tels queP(A)6= 0 alorsP(A∩B) = P(A)×PA(B).

2. Si A, B etC sont trois ´ev´enements tels queP(A∩B)6= 0 alors P(A∩B∩C) est P(A)×PA(B)×PA∩B(C).

Proposition 22

* Remarque :

On utilise les notations de la pr´ec´edente proposition.

1. Cette formule est donc particuli`erement utile pour calculerP(A∩B) `a partir de probabilit´e conditionnelle. C’est le cas en particulier lorsque AetB repr´esentent des ´ev´enements chrono- logiques, d´ependants les uns des autres, quandB est en quelque sorte la cons´equence deA. On peut g´en´eraliser cette remarque avec la formule des probabilit´es compos´ees, elle est surtout tr`es utile lorsque A1,· · · , An repr´esentent des ´ev´enements chronologiques, d´ependants les uns des autres.

2. Si (Ai)i∈

J1,nK

une suite d’´ev´enements d´ecroissantes, i.e. si on a : An⊂An−1 ⊂ · · · ⊂A2 ⊂A1

alors on a : P(An) = P(A1)×PA1(A2)×PA2(A3)× · · · ×PAn−1(An).

- Exercice 2 :

Soitaun entier naturel non nul. On effectue des tirages dans une urne contenant initialement 1 boule blanche et 1 boule noire. Apr`es chaque tirage, la boule est remise dans l’urne avec a boules de la mˆeme couleur.

1. Soit n un entier naturel non nul. Montrer que pn = an−1−an avec pn d´esigne la probabilit´e pour que la premi`ere boule blanche soit obtenue au n-i`eme tirage et (an)n∈N la suite d´efinie par :

a0 = 1 et ∀n∈N?, an=

n−1

Y

k=0

1 +ka 2 +ka. 2. Prouver que lim

n→+∞(ln(an)) =−∞.

3. Quelle est la probabilit´e d’obtenir une boule blanche ?

(19)

3.3 Formule des probabilit´ es totales

Formule des probabilit´es totales

Soient (Ω,T, P) un espace probabilis´e, I une partie de N et (Ai)i∈I un syst`eme quasi- complet d’´ev´enements. SoitB un ´ev´enement.

• X

i∈I

P(B∩Ai) existe et on a : P(B) = X

i∈I

P(B ∩Ai).

• Si de plus on suppose que, pour tout i deI, P(Ai)6= 0 alors : P(B) =X

i∈I

P(Ai)×PAi(B).

• En particulier, si A est un ´ev´enement tel que P(A)6= 0 etP(A)6= 1 alors : P(B) = P(A)×PA(B) + (1−P(A))×PA(B).

Proposition 23

* Remarque :

1. Il faut qu’il soit clair que cette formule est la formule la plus importante de ce cours. On l’utilisera tr`es souvent. Elle permet de reconstituer la probabilit´e d’une cons´equence en tenant compte des diff´erentes causes de cet ´ev´enement. On peut ainsi avancer dans le temps en

´

evaluant les chances qu’un ´ev´enement se produise connaissant les probabilit´es de r´ealisation de ses diff´erentes causes. L’important dans cette formule est de bien choisir son syst`eme quasi- complet d’´ev´enements.

2. On utilise les notations de la pr´ec´edente proposition. SiAest un ´ev´enement tel queP(A)6= 0 alors :

PA(B) =

n

X

i=1

PA(Ai)×PA∩Ai(B).

- Exercice 3 :

Soit n un entier sup´erieur `a 2. On lance n d´es classiques et on ajoute le r´esultat obtenu. ´Evaluer la probabilit´e que cette somme soit paire.

(20)

Chapitre 2: Espaces probabilis´es et variables al´eatoires Probabilit´e conditionnelle

3.4 Formules de Bayes

Formules de Bayes

Soit (Ω,T, P) un espace probabilis´e.

1. Si A etB sont deux ´ev´enements de probabilit´e non nulle alors : PB(A) = PA(B)×P(A)

P(B) .

2. Si B est un ´ev´enement de probabilit´e non nulle, I une partie de N et (Ai)i∈I un syst`eme quasi-complet d’´ev´enements tel que, pour tout i de I tel que P(Ai)6= 0 alors X

j∈I

P(Aj)×PAj(B) existe et, pour tout i deI, on a :

PB(Ai) = PAi(B)×P(Ai) X

j∈I

P(Aj)×PAj(B). Proposition 24

* Remarque :

La formule de Bayes permet de calculer la probabilit´e d’une cause connaissant ses cons´equences. On inverse le conditionnement naturel, cela permet de ”remonter le temps” en donnant une indication num´erique de la vraisemblance des hypoth`eses qui ont conduit `a la r´ealisation d’un ´ev´enement.

- Exercice 4 :

Un ´etudiant doit r´epondre `a une question `a choix multiple o`u cinq r´eponses sont propos´ees, une seule

´etant correcte. Si l’´etudiant `a bien travaill´e, la r´eponse fournie est la bonne r´eponse. Sinon, l’´etudiant r´epond au hasard. On notep la probabilit´e qu’un ´etudiant quelconque ait bien travaill´e. En sachant que la r´eponse fournie est correcte, ´evaluer la probabilit´e que l’´etudiant ait bien travaill´e en fonction dep.

(21)

4 Ind´ ependance

4.1 Ind´ ependance de deux ´ ev´ enements

Soient (Ω,T, P) un espace probabilis´e et A et B deux ´ev´enements.

• On dit que A etB sont ind´ependants (pour la probabilit´e P) si : P(A∩B) =P(A)×P(B)

• Si C est un ´ev´enement tel que P(C) 6= 0, on dit que A et B sont ind´ependants sachant C si :

PC(A∩B) = PC(A)PC(B).

D´efinition 25

* Remarque :

On utilise les notations de la pr´ec´edente d´efinition.

1. L’ind´ependance n’est souvent pas d´emontrable mais r´esulte d’un choix de la mod´elisation probabiliste d’un ph´enom`ene al´eatoire. Si par exemple, on jette deux fois un d´e, un ´ev´enement d´ependant du premier jet sera ind´ependant d’un ´ev´enement d´ependant du second jet. On ne le d´emontrera pas, on l’affirmera !

2. L’ind´ependance n’est pas une notion ensembliste mais une notion probabiliste, cela signifie qu’on peut avoirAetB ind´ependants pour une certaine probabilit´eP1 mais non ind´ependants pour une autre probabilit´e P2. On ne peut donc pas facilement repr´esenter graphiquement l’ind´ependance de deux ´ev´enements.

3. Si A est de probabilit´e non nulle alors A etB sont ind´ependants si et seulement si PA(B) = P(B).

+ Mise en garde :

Ne pas confondre ind´ependance et incompatibilit´e ! Notons au passage que si A et B sont des

´ev´enements incompatibles non quasi-n´egligeables alors ils ne sont pas ind´ependants !

Soient (Ω,T, P) un espace probabilis´e et A et B deux ´ev´enements ind´ependants. Les

´ev´enements A etB, B et A etA et B sont alors ind´ependants.

Proposition 26

(22)

Chapitre 2: Espaces probabilis´es et variables al´eatoiresPremi`eres notions sur les variables al´eatoires

4.2 Ind´ ependance d’une famille d’´ ev´ enements

Soient (Ω,T, P) un espace probabilis´e, I une partie de N et (Ai)i∈I un famille d’´ev´enements.

1. On dit que les ´ev´enements (Ai)i∈I sont deux-`a-deux ind´ependants si :

∀(i, j)∈I2, i6=j ⇒P(Ai∩Aj) = P(Ai)×P(Aj).

2. On dit que les ´ev´enements A1,· · · , An sont mutuellement ind´ependants si, pour tout sous-ensemble J non vide de I, on a :

P \

i∈J

Ai

!

=Y

i∈J

P(Ai).

D´efinition 27

+ Mise en garde :

On utilise les notations de la pr´ec´edente d´efinition. Si (Ai)i∈I sont mutuellement ind´ependants alors ils sont en particulier deux `a deux ind´ependants. En revanche la r´eciproque est fausse. On jette deux d´es dont on note le num´ero. On introduit les ´ev´enementsA=”le premier d´e am`ene un nombre pair”, B ”le deuxi`eme d´e am`ene un nombre pair” et C ”la somme des deux nombres obtenus est paire”.

Ici, A, B, C sont deux-`a-deux ind´ependants mais pas mutuellement ind´ependants.

5 Premi` eres notions sur les variables al´ eatoires

D´esormais, (Ω,T, P) d´esignera toujours un espace probabilis´e etX etY deux variables al´eatoires sur (Ω,T, P).

5.1 G´ en´ eralit´ es

• On appelle variable al´eatoire sur (Ω,T, P) toute application X de Ω dans R (Autrement dit, une variable al´eatoire r´eelle est une quantit´e num´erique qui varie en fonctions des r´esultats d’une exp´erience al´eatoire) telle que, pour tout r´eel a, l’ensemble {ω∈Ω tel que X(ω)6a} soit un ´ev´enement, i.e. un ´el´ement de T.

• L’ensemble X(Ω) est appel´e univers image de X (ou ensemble des valeurs prises par X ou ensemble des r´ealisations deX ou support de X).

D´efinition 28

* Remarque :

En pratique, on ne demandera jamais `a un ´el`eve de BCPST de v´erifier qu’une application est bien une variable al´eatoire. On peut le faire sans difficult´e pour une variable certaine par exemple.

(23)

, Exemple :

Exp´erience 1 : On jette deux d´es ´equilibr´es cubiques dont les faces sont num´erot´ees de 1 `a 6 et on note S la somme de ces deux d´es.

Exp´erience 2 : On lance une pi`ece de monnaie jusqu’`a obtenir pile et on note X le nombre de tir effectu´e.

Exp´erience 3 : On note T le retard d’un train donn´e en minutes.

* Remarque :

L’ensemble X(Ω) est en g´en´eral plus int´eressant que Ω et T. Il est possible qu’on ait beaucoup de mal `a d´ecrire Ω et que cela n’ait aucune importance ! Avec les trois exemples qui pr´ec´edent, on voit queX(Ω) peut ˆetre fini, infini d´enombrable, infini non d´enombrable.

Pour tout intervalle I deR, l’ensemble {ω∈Ω tel que X(ω)∈I} est un ´ev´enement.

Proposition 29

Pour tout ensemble de r´eels J, on pose :

(X ∈J) ={ω ∈Ω tel queX(ω)∈J}. On d´efinit aussi (entre autres...) :

• Pour tout r´eel a, on pose :

(X =a) = {ω ∈Ω tel que X(ω) =a}.

• Pour tout r´eel a, on pose :

(X 6a) = {ω ∈Ω tel que X(ω)6a}.

• Pour tous r´eels a et b tels que a6b, on pose :

(a < X 6b) = {ω ∈Ω tel que a < X(ω)6b}. D´efinition 30

* Remarque :

On utilise les notations de la pr´ec´edente d´efinition. D’apr`es la pr´ec´edente proposition, on va donc pouvoir parler de P(X =a), P(a 6X 6b) ...

(24)

Chapitre 2: Espaces probabilis´es et variables al´eatoires Moments d’une variable al´eatoire

5.2 Fonctions de r´ epartition

On appelle fonction de r´epartition deX l’application FX suivante : FX :

(

R →[0,1]

x 7→P(X 6x) D´efinition 31

* Remarque :

On peut tracer les fonctions de r´epartition des variables al´eatoires d´ecrites dans les deux premi`eres exp´eriences.

La fonction de r´epartition FX deX v´erifie les propri´et´es suivantes :

• FX est croissante.

• lim

x−→−∞(FX(x)) = 0 et lim

x−→+∞(FX(x)) = 1.

• Pour tous r´eels a et b tels que a < b, on a :P(a < X 6b) =FX(b)−FX(a).

• FX est continue `a droite en tout point.

• Pour tout r´eel x, FX est continue en x si et seulement si P(X =x) = 0.

Proposition 32

+ Mise en garde :

Ce n’est pas parce que deux variables al´eatoires ont mˆeme fonction de r´epartition qu’elles sont

´egales !

6 Moments d’une variable al´ eatoire

6.1 Esp´ erance d’une variable al´ eatoire

Si on r´ep`ete l’exp´erience un grand nombre de fois, on peut soup¸conner que la moyenne des r´ealisations deX va se stabiliser autour d’une valeur particuli`ere. On dit dans ce cas que cette valeur est l’esp´erance de X. Assez intuitive sur des exemples simples, l’existence de cette esp´erance n’est n´eanmoins pas ´evidente dans le cas g´en´eral. X peut d’ailleurs ne pas admettre d’esp´erance.

(25)

On admet l’existence d’une fonction ”esp´erance”, not´eeE, d´efinie pour certaines variables al´eatoires et v´erifiant :

• E est lin´eaire. Cela signifie que, si X et Y sont des variables al´eatoires telles que E(X) et E(Y) existent et λ et µdes r´eels, alors E(λX +µY) existe et :

E(λX+µY) = λE(X) +µE(Y).

• Soient X et Y sont des variables al´eatoires telles que |X| 6 Y. Si Y admet une esp´erance, alors X admet une esp´erance.

• Si X est `a valeurs positives et admet une esp´erance alorsE(X)>0.

• E(1) = 1 D´efinition 33

* Remarque :

On a vu en Bcpst1 que, pour une variable discr`ete finie X, E(X) existe et : E(X) =x1P(X =x1) +x2P(X =x2) +· · ·+xnP(X =xn)

avec n un entier naturel non nul et {x1,· · · , xn} = X(Ω). On se rend compte que E v´erifie les propri´et´es de la d´efinition pr´ec´edente.

, Exemple :

1. Si A est un ´ev´enement, 11A, fonction indicatrice de l’´ev´enement A, a une esp´erance et on a : E(11A) = P(A).

2. On peut v´erifier que E(S) = 7 avecS la variable al´eatoire de l’exp´erience 1.

Soient α et β deux r´eels. On suppose que E(X) et E(Y) existent, on a :

• E(αX +β) = αE(X) +β (Lin´earit´e de l’esp´erance).

• E(αX +βY) = αE(X) +βE(Y) (Lin´earit´e de l’esp´erance).

• Si α6X 6β alors α6E(X)6β (Croissance de l’esp´erance).

• Si X >Y alors E(X)>E(Y) (Croissance de l’esp´erance).

Proposition 34

On suppose que E(X) existe. On dit que X est une variable centr´ee si E(X) = 0. On appelle variable centr´ee associ´ee `aX la variableX−E(X).

D´efinition 35

La variable centr´ee associ´ee `a une variable al´eatoire est centr´ee.

Proposition 36

(26)

Chapitre 2: Espaces probabilis´es et variables al´eatoires Moments d’une variable al´eatoire

6.2 Variance

• SiXadmet une esp´erance et si (X−E(X))2 admet une esp´erance alors on appelle variance de X le r´eel V(X) d´efini par :

V(X) = E((X−E(X))2).

• Si X admet une variance, on appelle ´ecart-type deX le r´eel σ(X) d´efini par : σ(X) =p

V(X).

D´efinition 37

* Remarque :

On utilise les notations de la pr´ec´edente d´efinition.

1. Si X admet une variance alorsσ(X) est bien d´efinie car la variance de X est un r´eel positif.

2. Si Xr, avec r entier naturel, admet une esp´erance alors on appelle moment d’ordre r de X le r´eel E(Xr) et moment centr´e d’ordre r de X le r´eel E((X −E(X))r). Le moment centr´e d’ordre 2 de X est donc tout simplement sa variance.

(Formule de Kœnig-Huygens)

SiE(X2) est d´efini alors X admet une esp´erance et une variance et on a : V(X) = E(X2)−(E(X))2.

Proposition 38

* Remarque :

On utilise les notations de la pr´ec´edente proposition.

1. Si X admet une variance alorsX admet une esp´erance. La r´eciproque est fausse !

2. Pour ´evaluer la variance de X, il sera classique d’invoquer le th´eor`eme du transfert que l’on verra dans le chapitre sur les variables discr`etes puis dans le chapitre sur les variables `a densit´e et la formule de Kœnig-Huygens.

(27)

On suppose que V(X) existe.

1. Soient α etβ deux r´eels. αX +β admet une variance et on a : V(αX+β) =α2V(X).

2. Si la variance de X est nulle alors X est presque sˆurement certaine. Cela signifie qu’il existe un r´eel ctel que P(X =c) = 1.

Proposition 39

On suppose que V(X) existe. On dit que X est une variable r´eduite si V(X) = 1. On appelle variable centr´ee r´eduite associ´ee `a X la variable X−E(X)

σ(X) . On la note souvent X?.

D´efinition 40

La variable centr´ee r´eduite associ´ee `a une variable al´eatoire est centr´ee et r´eduite.

Proposition 41

6.3 In´ egalit´ e de Bienaym´ e-Tchebychev

In´egalit´e de Markov

On suppose que X est une variable positive admettant une esp´erance et que a est un r´eel strictement positif alors :

P(X >a)6 E(X) a . Proposition 42

In´egalit´e de Bienaym´e-Tchebychev

On suppose que V(X) existe. Pour tout r´eel strictement positifε, on a : P (|X−E(X)|>ε)6 V(X)

ε2 . Th´eor`eme 43

(28)

Chapitre 2: Espaces probabilis´es et variables al´eatoires Calculs empiriques

* Remarque :

L’in´egalit´e de Bienaym´e-Tchebychev majore la probabilit´e qu’une variable al´eatoire puisse s’´ecarter de sa moyenne d’une quantit´e donn´ee a priori. Elle a l’avantage d’ˆetre universelle (elle s’applique

`

a toutes les variables al´eatoires ind´ependamment de leur loi de probabilit´e) mais elle fournit des majorations souvent m´ediocres. Elle permet tout de mˆeme de retrouver que la variance est une quan- tification de la dispersion de la variable al´eatoire autour de sa moyenne. On utilise les notations du pr´ec´edent th´eor`eme. . La probabilit´e pour que X prenne des valeurs ´eloign´ees de E(X) d’au moins ε est d’autant plus faible que V(X) est plus petite.

, Exemple :

On entend souvent dire que l’´ecart-type est un indice de dispersion et que 95% des individus sont

`

a moins de deux ´ecart-type de la moyenne. En appliquant l’in´egalit´e de Bienaym´e-Tchebychev, on obtient pourtant que :

P(|X−E(X)|>2σ)6 1 4 soit P(|X −E(X)| 6 2σ) > 3

4. On vient donc d’obtenir que, quelle que soit la loi de la variable observ´ee, 75% des individus sont `a moins de deux ´ecart-type de la moyenne. Le 95% provient de l’es- timation pour une loi normale dans une statistique d’´echantillonnage. Nous reviendrons amplement l`a-dessus dans le chapitre ”Statistique inf´erentielle”.

7 Calculs empiriques

On suppose qu’on dispose d’une liste L regroupant les valeurs prises par une variable al´eatoire X. Ces valeurs sont le r´esultat d’exp´eriences ind´ependantes r´ealis´ees ou bien obtenues par simulation informatique. On suppose que l’on a N valeurs avec N un entier naturel assez grand pour que les r´esultats soient significatifs.

L=[s i m u l a t i o n for k in r a n g e(N)]

7.1 Esp´ erance et variance

Pour effectuer un calcul empirique de l’esp´erance et de la variance, on va utiliser le concept de moyenne empirique et la confondre avec l’esp´erance. On verra plus tard (lors du chapitre ”Th´eor`emes limites”) que la loi faible des grands nombres permet de valider cette approximation. On proc`ede de la fa¸con suivante :

def e s p e r a n c e _ v a r i a n c e(L):

E = 0 E2 = 0 N = len(L) for x in L:

E += x E2 += x**2 E = E/N

E2 = E2/N

(29)

V=E2-E**2 r e t u r n E, V

* Remarque :

C’est important de bien travailler avec la mˆeme liste L de r´esultats, en particulier si L est g´en´er´ee par simulation, il ne faut pas en cr´eer 2 diff´erentes pour l’esp´erance puis la variance.

7.2 Calcul empiririque de la loi pour une variable al´ eatoire finie

Soit X une variable al´eatoire dont les valeurs sont, pour simplifier, J0, nK avec n un entier na- turel non nul. On consid`ere `a nouveau une liste L de N (N un entier naturel grand) r´ealisations ind´ependantes de X.

def l o i _ e m p i r(L):

N = len(L) n=max(L)

loi = [ 0 ] * (n+1) for x in L:

loi[x] += 1/N r e t u r n loi

On obtient ainsi des valeurs approch´ee de la loi de X.

7.3 Fonction de r´ epartition empirique

On consid`ere `a nouveau queXune variable al´eatoire dont les valeurs sontJ0, nK(avec nun entier naturel non nul) et dont on dispose d’une liste L de N (N un entier naturel grand) r´ealisations ind´ependantes de X.La fonction de r´epartition empirique est une fonction en escalier qui fait des sauts de hauteur 1

N en chaque point de l’´echantillon.

def r e p a r t _ e m p i r(L):

L.s o r t() N=len(L)

for k in r a n g e(N- 1 ) :

plt.p l o t(L[k:k+2] ,[(k+ 1 ) /N,(k+ 1 ) /N]) plt.s h o w()

On teste :

> > > L=[5 , 4 , 4 , 3 , 5 ,4 , 2 , 1 , 0 , 4 , 3 ] * 4 0

> > > e s p e r a n c e _ v a r i a n c e(L)

( 3 . 1 8 1 8 1 8 1 8 1 8 1 8 1 8 1 7 , 2 . 3 3 0 5 7 8 5 1 2 3 9 6 6 9 5 )

> > > l o i _ e m p i r(L)

[ 0 . 0 9 0 9 0 9 0 9 0 9 0 9 0 9 0 9 3 , 0 . 0 9 0 9 0 9 0 9 0 9 0 9 0 9 0 9 3 , 0 . 0 9 0 9 0 9 0 9 0 9 0 9 0 9 0 9 3 , 0 . 1 8 1 8 1 8 1 8 1 8 1 8 1 8 1 5 2 , 0 . 3 6 3 6 3 6 3 6 3 6 3 6 3 6 2 3 , 0 . 1 8 1 8 1 8 1 8 1 8 1 8 1 8 1 5 2 ]

> > > r e p a r t _ e m p i r(L)

(30)

Chapitre 2: Espaces probabilis´es et variables al´eatoires Calculs empiriques

On a obtenu :

(31)

8 Exercices du td

Exercices ` a chercher

. Exercice 1 :

On pr´el`eve cinq cartes d’un jeu de 32 cartes. ´Evaluer la probabilit´e des ´ev´enements suivants : 1. A : ”Obtenir un carr´e”.

2. B : ”Obtenir cinq cartes de hauteurs distinctes”.

3. C : ”Obtenir exactement deux paires mais pas de full”.

. Exercice 2 :

On munit (N?,P(N?) de P une mesure de probabilit´e avec P d´efinie par : Pour tout entier naturel non nulk, on a : P({k}) = a

3k

aveca un r´eel `a d´eterminer. D´eterminer a puis ´evaluer la probabilit´e d’avoir un nombre pair.

. Exercice 3 :

On prend un d´e au hasard parmi un lot de 100 d´es dont on sait que 25 sont pip´es. Pour un d´e pip´e, la probabilit´e d’obtenir un 6 est 0,5.

1. On lance le d´e, on obtient 6. Quelle est la probabilit´e pour que ce d´e soit pip´e ?

2. On relance le d´e et on obtient un second 6. Quelle est la probabilit´e pour que ce d´e soit pip´e ? . Exercice 4 :

Soit C le cercle trigonom´etrique et soient les points A(1), G (i), B(-1) et P(-i). Pierre joue en d´epla¸cant un pion sur C dans le sens trigonom´etrique de la fa¸con suivante : Le jeton se trouve initialement en A. Il lance un d´e ´equilibr´e dont les faces sont num´erot´ees de 1 `a 6 et il d´eplace le pion d’un nombre de quart de tours ´egal au nombre indiqu´e par le d´e. Par exemple si le d´e marque 3, le pion est plac´e en P. La partie se d´eroule en 100 lancers maximum : Tant que le pion est en A ou B, on le d´eplace selon la r`egle ci-dessus. La premi`ere fois que le pion est plac´e en P, Pierre a perdu et le jeu s’arrˆete.

La premi`ere fois que le pion est plac´e en G, Pierre a gagn´e et le jeu s’arrˆete. Si apr`es 100 lancers, le jeton se trouve en A ou en B, la partie est d´eclar´ee ” partie nulle ”. Pour tout entier naturel non nul n, on note an la probabilit´e pour que le pion soit en A apr`es leni`eme lancer du d´e etbnla probabilit´e pour que le pion soit en B apr`es le ni`eme lancer du d´e. On pose a0 = 1 et b0 = 0. Soit n un entier naturel non nul.

1. Calculer a1 etb1.

2. Exprimer an+1 etbn+1 en fonction de an etbn. 3. D´eterminer an et bn en fonction den.

4. D´eterminer la probabilit´e que Pierre gagne.

On pourrait poursuivre cet exercice en ´evaluant la probabilit´e que la partie soit nulle puis la proba- bilit´e que Pierre perde.

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