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Les transgressions de la féminité : une autre idée du corps XX

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Academic year: 2021

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Les transgressions de la féminité : une autre idée du

corps XX

Émilie Oliver

To cite this version:

Émilie Oliver. Les transgressions de la féminité : une autre idée du corps XX. Art et histoire de l’art. 2014. �dumas-01094179�

(2)

1

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

UFR 04 Saint-

Cha les, A ts plasti ues et s ie es de l a t.

MASTER 2 AIV

Mémoire soutenu par OLIVER EMILIE (10822704)

emilieoliver@gmail.com

Années universitaires 2013-2014

Sous la direction de Michel Sicard

.

LES TRANSGRESSIONS DE LA FEMINITE,

Une autre idée du corps XX

(3)

2

RESUME :

Le corps de la femme est le terrain de nombreux enjeux politiques

et a tisti ues, et sa ep se tatio e a t a ja ais ess d olue . Co

e t

ep se te alo s de o ps ue l o a e fe

da s des li h s ? Comment les

fe

es o t du se app op ie l espace public et leurs intimités pour pouvoir

s e p i e li e e t ? Comment démonter des croyances par des médiums

très différents et imposer ses choix ? Dans ce mémoire je me suis attachée à

plusieurs artistes contemporains qui transgressent et bouleversent les images

prédéfinies des femmes et de la féminité en rattachant ces artistes à ma

pratique et à mes nombreuses obsessions.

MOTS-CLEFS :

Féminisme, activisme, maternité, transsexualisme, corps,

militantisme.

(4)

3

REMERCIEMENTS,

A mes professeurs qui depuis ma petite enfance ont permis mon

ouverture sur le monde,

A es pa e ts pou ’a oi app is la li e t ,

(5)

4

Table des matières :

INTRODUCTION

- LA MATERNITE

- Marni Kotak

: L’a ou he e t perfor a e

*

La d

stifi atio de l a ou he e t

*

Le efus de l h pe

di alisatio

*

L i ti it o f o t e à u pu li

- Vanda Spengler : Cohabiter dans un même corps

*

L t e de atu e

*

Le lie à l i o u

* La solitude des corps

- Julia Reodica : Contre le culte de la virginité

*

L h e opp esseu de ie t u o jet à e d e et à

collectionner.

* Le poids de la religion et son impact sur la théorie

scientifique.

(6)

5

- TRAVESTISSEMENT ET TRANSSEXUALISME

- Emilie Jouvet, Troisième sexe et sexualité.

* Se réapproprier son corps par la pornographie.

* Représentations lesbiennes, hors des clichés.

- Kael T Block, XX boys

*La renaissance à soi

*

La o f o tatio au ega d d aut ui

*Mythes et légendes sur les FtM

- Judith Butler, La volonté de déranger et de dé-genrer.

- ACTIVISME

- VALIE EXPORT : Réappropriation du corps politique.

*GENITAL PANIC

*TAPP UND TASTKINO

*BODY SIGN ACTION

-

GUERRILLA GIRLS : A o y at f

i i da s l’art.

* La symbolique du masque du gorille

* Refuser la domination masculine

CONCLUSION

- TRAVAUX PERSONNELS

(7)

6

« Les femmes sont dominées non parce qu'elles sont sexuellement des femmes, non parce qu'elles ont une anatomie différente, non parce qu'elles auraient naturellement des manières de penser et d'agir

différentes de celles des hommes, non parce qu'elles seraient fragiles et incapables, mais parce qu'elles ont ce privilège de la fécondité et de la reproduction des mâles1

INTRODUCTION : L’ho e fa e à la so i t .

Il est diffi ile pou l i di idu de p e d e o s ie e du fait ue ha u de ses geste

est o ditio o e elui d u a teu sou is au o sig es du etteu e s e,

ou du fait ue ha u e des pe s es ui lui t a e se l esp it est u e o st u tio

e tale isa t à ou lie le fait u u jou , o e tout le o de, il a ou i . La

plupart des ge s s a o ode t pa faite e t de ette o die so iale et joue t

leu ôle a e plaisi , e se posa t au u e uestio d o d e o al ou philosophi ue, a epta t la o e sa s ja ais e ett e e uestio e u elle auto ise et p os it

en matière de comporte e t ou d opi io . Pa fois la ultu e, la u iosit

intellectuelle ou le talent amène des individus à sortir de la banalité, du bon sens et

des lieu o u s, ais pa fois la atu e e d u i di idu fe a de lui u t e

hors norme et le poussera à exprimer sa différence ou la penser de manière

cohérente et il pourra remettre les codes de la société en question, se servir de son esprit critique.

U autiste, pa e e ple, da s l u i e s des eu ot pi ues , est i diate e t

ejet a i apa le d a oi u omportement social adapté. Lui dont le cerveau ne

pe çoit pas l U i e s de la e a i e assiste à ot e o die u il est i apa le

d i ite et se oit fo e de ous o p e d e de l e t ieu , oute u autiste pa le

des gens normaux peut apprendre auta t su l hu a it u u ou s

d a th opologie, so t oig age est p ieu a il est elui d u t e dou d u e

o s ie e et d u e i tellige e pa fois la ge e t sup ieu e à la ôt e, ais ui est

e p h d a de à la o e so iale pou des aiso s neurologiques.

Les transgenres, les homosexuels très « visibles », les hermaphrodites, les femmes

i iles et les ho es f i i s se oie t gale e t da s u e situatio d i possi ilit

à agi o e la so i t l a d id pou eu .

(8)

7

Lo s ue le ge e est pas o g ue t au se e, l i di idu joue la o die att i u e à

u se e ui est pas le sie . Il d oile le fait ue ha u de ous joue u e o die.

U ho e hoisissa t sa a ate le ati a o plit u geste ui a ie à oi a e

une quelconque nature sau age, le fait d t e âle e po te pas da s so

chromosome Y la cravate. Néanmoins la plupart des gens semblent le penser. La

plupa t des fe es e se de a de t ja ais si est o al de po te u e jupe, u

sac à main, des chaussures spéciales, des pantalo s sp iau , si est ai e t leu

a ato ie ui o lige t les a ha ds de te e ts et d o jets di e s à e u e

version pour les femmes de manière systématique. Nous sommes en 2014 et le gender-marketing, loin de disparaître, connait son apogée et atteint à présent tous

les objets, les sèche- he eu , les st los, les o di ateu s, da s l i diff e e g ale.

La comédie du genre se joue encore, de plus en plus ridicule, de plus en plus loin de e u est l t e hu ai , les odes s e haî e t ais ie e change : chaque

i di idu doit i e, s ha ille et pe se o e so se e lui p es it, les tie s, les

s ie es, les a i es so t sou ises à la iologie et à l i justi e a solue. Les fe es

o t eau t e dou e d u e o s ie e igou euse e t ide ti ue à celle des hommes, cette idée est peu répandue, la plupart des gens admettent sans trouver cela anormal que les mâles et les femelles de cette espèce étaient différents en tous

poi ts, oppos s, i o plets l u sa s l aut e, et depuis u so e est-seller, u ils

ne viendraient même pas de la même planète.

Il est diffi ile de pe d e ses ep es so iau , de se di e ue ie est i s it da s le marbre de la nature ni dans celui de la culture afin de devenir vraiment soi-même et non ce que la société attend de soi, il est diffi ile d ad ett e ue si o eut pe se

ai e t, e iste ai e t, il faut d a o d a a do e tout e u o oit sa oi su

soi- e. La philosophie, la ps ha al se se so t se ies de l ho ose ualit pou

comprendre que le sexe était passé du domaine naturel au domaine culturel. L a ato ie et les ho o es o t plus d i po ta e da s le appo t depuis des

illie s d a es et les ep se tatio s du « âle » et de la « fe elle » e so t ue

des constructions mentales, des symboles, des idées abstraites que nous faisons tout pour faire exister dans notre vie quotidienne, dans nos gestes, dans notre

environnement. Personne ne sait comment se comportent les singes que nous

sommes dans la Nature, chaque peuple premier semble avoir une réponse différente, un modèle de société unique. Sommes-nous plutôt bonobos ou chimpanzés ?

I possi le de sa oi . Qu est- e u u âle hu ai , u u e fe elle hu ai e ? Quelle est le modèle auquel nous référer pour être « un homme, un vrai » ou « une vraie

femme » ? Not e i sti t est pe du. Nous ai o s oi e e l i sti t ate el, il ous

(9)

8

i fa ti ide e fe a to e e the. U e e est u e e est da s ses g es de

femmes.

Pourta t o e ait pas fe e, o le de ie t. Il e a auta t de l ho e. O e ait

pas genré, on nait sexué puis on construit son identité sexuelle. Et lorsque que notre

ge e est pas o g ue t à ot e se e, o e t ous fo e à ous o po te

autrement ? Co e t i t g e la so i t ? Le ge e est pas plus hoisi ue le se e.

L i di idu a pas de elle li e t , il se o st uit e fa t a e les od les ue ses

pa e ts et l ole lui i pose t, soit o e u ho e soit o e u e fe e. Pou

un occidental mâle eff i depuis l e fa e, la ie e se a e tai e e t ue

brimades pendant des années, car la tradition de mépris des gens tels que lui est forte. De plus, un homme hétérosexuel et normalement masculin est poussé depuis

l e fa e à se d a ue pa sa irilité et il est largement encouragé à harceler les

garçons moins virils, il apprendra à trouver ridicules et à mépriser les « folles » et les

t a estis. C est ide e t u e a i e d att ue le alaise u il esse t de a t

cet être qui démasque ce jeu, qui lui renvoie sa propre comédie. Les femmes trop «

phalli ues » peu e t fai e peu à e tai s ho es. Le fait de gag e plus d a ge t

que son mari fait culpabiliser un nombre important de femmes. Le fait de travailler

fait culpabiliser un nombre importa t de es. L galit est u u e loi tai

pourtant, déjà, les femmes abandonnent, elles ne se déclarent plus féministes, déjà

les ho es p te de t u elles so t all es t op loi , u elles les o t ast s

symboliquement, ont détruit la virilité. Ils accusent et elles culpabilisent, car le

od le est puissa t, asa t. Il o e e d s l e fa e, les jouets, les ph ases, e

u o do e au ga ço s et e u o do e au filles, ie est pa eil. Ils o t peu de devenir tous identiques, que par magie à force de se ressembler les sexes

disparaissent physiquement et les humains ne se retrouvent incapables de

ep odu tio , ou s à l e ti tio . Bie sû , ela a auta t de ha e de se p odui e que le ciel de tomber sur nos têtes, mais la peur est là. Il faut à tout prix se

différencier. Séparer. Inférioriser, souvent, toujours la femme. Vous êtes différents, profondément, viscéralement.

« Personne n'est plus arrogant envers les femmes, plus agressif ou méprisant, qu'un homme inquiet pour sa virilité. »2

Les ho es e juge o t alo s la fe e u e fo tio de sa eaut . Si elle est elle,

elle est un objet de désir. Si elle est laide, elle est un objet de moqueries. Jamais elle

e se a aut e hose u u e fe e, pou t op de ge s, o p is des fe es. Ca e

mod le est pas o e le pe se t e tai es f i istes hi ul et pe s pa des

(10)

9

ho es, il est e ha u de ous, s est t a s is auta t pa os g a ds-mères que

nos grands-pères. Les femmes portent le sexisme en elles autant que les hommes.

« Une vision du o de, u hoi . Il e s’agit pas d’oppose les petits a a tages des fe es au petits a uis des ho es, ais ie de tout fout e e l’ai . » 3

Pe so e e sait o e t fai e a l t e hu ai doit app e d e à o st ui e u e

société nouvelle, il doit app e d e à i t g e les otio s d galit , de li e t , de f ate it u il ie t d i e te , il doit app e d e à agi e ue sa pe s e lui a pe is de construire. Les intellectuels et les artistes sont les premiers, toujours, à remettre en question les valeurs de la société, ce qui est considéré par tous comme normal sa s o sid atio de justi e ou de o ale, à essa e d a oi u e isio juste de

l ho e, ui e soit pas e t e su sa ultu e ou sa o ditio , ui soit u i e selle,

aie. C est pou uoi la sexualité, le genre, la femme (ce continent noir) tous ces

th es so t e o e su e sifs et la su e sio de l ide tit se a e o e utilis e pa

les a tistes, ta t ue le g oupe hu ai se o st ui a à l e lusio de e tai , l a tiste continuera à parler pour ces exclus.

Da s e oi e j ai d id de hoisi t ois a es de e he hes, le p e ie ta t le

traitement de la maternité avec comme support trois artistes contemporaines bousculant des codes et clichés de la représentation de la maternité et de la relation

de la e à l e fa t, le deu i e a e est le t a estisse e t et/ou le t a sse ualis e

avec comme support deux photographes contemporains et une philosophe, tous les t ois a a t o st uit u e œu e où la elatio de la pe so e à so ge e et à sa se ualit est pas e a o d ou est fluide, uestio a t ai si la uestio des o ps XX et sa possi le olutio . Et le de ie a e t aite de l a ti is e politi ue/a tisti ue qui rejette une place de la femme figée et qui veut rendre aux femmes leurs places

da s la so i t e ta t u i di idus à pa t e ti e et o plus o e u e e tit ui

au ait d e iste e ue elle de o pl te les i di idus de se e as uli .

Ma volonté dans ce mémoire est de transgresser les places définies des femmes que ce soit au sei de leu s o ps ou au sei d u e so i t pat ia ale opp essi e.

(11)

10

PREMIERE PARTIE :

La maternité.

- Le corps comme réceptacle.

(12)

11

- MARNI KOTAK : L’a ou he e t

performance

- Vanda Spengler : Cohabiter dans un même

corps

- Julia Reodica : Contre le culte de la virginité

- Patricia Piccinini : Les familles

monstrueuses

(13)

12

La ate it est u sujet lateu da s le se s où est u e e p ie e où se

le t l i ti e et la politi ue, le e le fa ilial et l i di e de d eloppe e t ultu el d u pa s pa e e ple. O e peut d ta he l e p ie e de l a ou he e t, ses évolutions, le regard que pose la société sur celui-ci des avancées politiques déterminantes pour les femmes et leurs droits. La loi Neuwirth 1967 légalisant la

o t a eptio et la loi Weil 9 l galisa t l IVG et la promotion des moyens de contraception ont permis aux femmes la dissociation de la sexualité de plaisir de l a te ep odu tif, ais aussi de ep e d e possessio de leu s o ps e leu s

a o da t le hoi d i esti ou o leu s ut us et de choisir de devenir mère et ainsi éviter les mariages forcés, les abandons, les insultes faites aux filles-mères, les

avortements clandestins pouvant mener à la mort de la femme.

Nous o o s au ega d de l histoi e de l a t la ette olutio de l i o og aphie de la ate it , la Vie ge à l e fa t du Mo e -Age représentée dans la béatitude de la maternité fa e à l e fa te e t sau eu et de la relation fusionnelle et tendre à l e fa t o t p og essi e e t laiss pla e au i ages plus ues et alistes de la

maternité qui commencent désormais dès la grossesse , avec pa e e ple l œu e de

l a tiste espag ole « El a i ie to de i hija » A a Al a ez-Errecalde 4 ui s est photographiée avec son enfant encore accroché par le cordon ombilical, les corps non lavés et le regard droit vers le spectateur.

Avec ces recherches artistiques et esthétiques, les artistes-mères remettent en cause

les stéréotypes o ifs et e so ge s au p ofit d u e isio adi ale e t ou elle de

l i ti e plus p o he de la alit et ui pe et de ett e e ide e les si les de domination masculine et médicale sur le corps de la femme, la répression du plaisir, l i jo tio à la ate it et le refus des sentiments complexes liés à celle-ci.

Travailler sur la maternité et la perception de celle- i est aussi t a aille su le œu des combats féministes, contre un modèle qui nous as imposé la croyance selon

la uelle puis ue u e fe e peut pote tielle e t po te u e fa t ela fe ait d elle

u t e plus dou , plus se si le, plus effi a e e p se e d e fa ts, de pe so es âgées, de personnes fragiles et donc cantonner à un rôle domestique qui serait le seul rôle épanouissant pour elles.

« Il a u e oagulatio de l’ ologie, de la Le he League, du f i is e atu aliste et du dis ou s des sp ialistes du o po te e t ui s’appuie t les u s su les autres. Le plus intéressant est de voir comment les militantes de la Leche League et les féministes différentialistes se sont retrouvées pour

e alo ise la ate it , et e fai e le œu de l’ide tit f i i e. Ces f i istes eule t o st ui e une société plus apaisée grâce aux vertus maternelles, dont les valeurs sont opposées au machisme »5

4 http://alvarezerrecalde.com/portfolio/el-nacimiento-de-mi-hija/

(14)

13

MARNI KOTAK

- L a ou he e t pe fo a e

"The Birth of Baby X" 2011, performance

"J'espère que les gens verront que la vie elle- e est la plus g a de œu e d'art, et donc que donner la vie est l'expression artistique la plus aboutie" 6

6 KOTAK Marni

(15)

14

Marni Kotak est une artiste new-yorkaise. En tant que performeuse contemporaine, elle s'inspire de sa vie de tous les jours pour alimenter son art. Et après avoir fait des funérailles de son grand-père ou de la perte de sa virginité des performances

a tisti ues, 'est au tou de so a ou he e t de de e i sa p o hai e œu e

éphémère. Enceinte elle a emménagé une salle de naissance à la Microscope Gallery, à New York, jusqu'à la naissance de son premier enfant. Pour l'occasion, la galerie de Brooklyn, s'est transformée en véritable salle d'accouchement, prête à accueillir le bébé. Et comme le premier enfant de Marni Kotak peut arriver n'importe quand, l'artiste y passe désormais ses journées en attendant l'événement. D'ores et déjà, les

isiteu s peu e t, ua t à eu , d ou i ses p de tes œu es, ai si u'u e

échographie de l'enfant.

The Birth of Baby X (la naissance de bébé X) sera donc une performance publique. Elle sera assistée d'une sage-femme et d'une doula, dont le rôle est d'accompagner la femme durant l'accouchement.

L'artiste assure qu'elle se concentrera uniquement sur la naissance elle-même, sans regarder le public, sans même réfléchir à ce que les visiteurs pourront penser. Pou l a tiste l'id e tait de o t e u ta ou : elui de l'a ou he e t ue le plus souvent on cache ou on se refuse à voir. C'était l'idée de faire un focus sur

l'accouchement non médicalisé, et puis aussi, bien sûr de faire de ce moment qu'on pourrait penser intime, un geste artistique.

"The Birth of Baby X" est la p e i e œu e d'u plus aste p ojet, "‘aisi g Ba X" l'artiste exposera la vie de son enfant aux yeux de tous, de sa naissance à son entrée à l'université.

(16)

15

"Je pense que les performances les plus intéressantes arrivent lorsque nous ne sommes pas conscients que nous sommes en train de les réaliser. La vraie vie est la meilleure performance

artistique." 7

7 KOTAK Marni

(17)

16

1° La démystification de

l a ou he e t

Le efus de l h pe

di alisatio

L i ti it o f o t e à u pu li

- La d ystifi atio de l’a ou he e t :

Au sei de la so i t o ide tale l a ou he e t et la g ossesse o t la ge e t tendance à être idéalisés et à renvoyer une image qui ne correspondra pas au

o e t u pa la fe e a ou ha t. L i age hi ul e ta t la p op et ,

la stérilité du lieu, la plénitude du devoir accompli.

Les e eau so t e pe a e e sti ul s pa l a o da e d i ages de papier glacé où les ventres ronds sont caressés par les mains du père, où les

hausso s de a de t aï e e t si l e fa t est XX ou XY, où la fe e est

accomplie dans sa maternelle sensualité. Ces images caricaturant une

grossesse vont très souvent provoquées chez la femme un immense malaise lo s u elle se a o f o t e à la douleu de l a ou he e t.

D ap s le site www.hominides.com : « Cette forme de bassin adaptée à la

(18)

17

compliqué (et certainement douloureux) de tous les mammifères. »

Scientifiquement nous avons toutes les raisons de vivre ce moment comme un traumatisme dans son sens étymologique " blessure", pourtant ce moment se

doit e o e aujou d hui d t e u e édiction niant que la femme est un

a if e pou u d u assi ui l a handicape pour pouvoir accoucher sans

douleu au p ofit de l image la femme confiante et heureuse de ce qui est plus

u e li atio u u a outisse e t.

« Le retour en force du naturalisme, remettant à l'honneur le concept bien usé d'instinct maternel et faisant l'éloge du masochisme et du sacrifice féminins, constitue le pire danger

pour l'émancipation des femmes et l'égalité des sexes. » 8

Selon les évangiles,

« Il dit à la femme: J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. »

Pour au final :

« Elle sera néanmoins sauvée en devenant mère, si elle persévère avec modestie dans la foi, dans la charité, et dans la sainteté »

Aujou d hui i o s ie e t l a ou he e t est toujours censé laver la femme du péché originel.

- Le refus de l’hyper di alisatio :

Sur le site du médecin Martin Winckler9www.martinwinckler.com, nous pouvons

trouver ceci :

« Alors que tous les pays développés insistent sur les coûts et la dangerosité des s jou s p olo g s à l’hôpital, et alo s ue de o eu pa s d’Eu ope les autorisent sans augmentation de la morbidité et de la mortalité, il est incohérent que la France, pa le iais de ses p ati ie s, ui se p te de t olo tie s à la poi te de l’o st t i ue mondiale, oppose une résistance farouche (et autoritaire) au désir des femmes qui o t da s le e se s. Il ’ a pas de ase s ie tifi ue au fait ue l’o ulpa ilise les

fe es ui eule t a ou he hez elles, ou u’o ette les sages-femmes dans

8 BADINTER Elisabeth, Le conflit : la femme et la mère. 9 ZAFFRAN Marc de son nom de praticien.

(19)

18

l’i apa it de p ati ue à do i ile e leu i posa t des p i es d’assu a e professionnelle exorbitantes. »

J ai de a d a a t o p op e a ou he e t à des fe es de e a o te e

u elles a aie t elle e t esse ti pe da t les heu es p da t la aissa e de

leu s e fa ts et d i siste su la elatio au pe so el et à la édicalisation de leurs accouchements. Les réponses furent surprenantes car une fois mises en confiance le

dis ou s te u tait plus du tout dul o e et la pudeu ha ituelle a laiss pla e à la

vérité crue de ce moment si spécial, en voici quelques exemples :

Julie, « Ils ne m'ont pas prévenu que ma fille était engagée depuis trop longtemps, que c'était risqué pour elle, il fallait faire vite et dans ces cas-là, ils ne s'encombrent pas en explication, moi, ça ne me dérange pas ce genre d'attitude, ils font leur métier et ils l'ont plutôt bien fait. Je réalise que lorsque je me suis retrouvée dans une

maternité, je m'en suis remise à ces gens, qui tous les jours, répètent les mêmes gestes »

« Mon deuxième accouchement a accueilli la moitié des internes de l'hôpital, (on m'a

pos la uestio , j'ai a ept , faut ua d e pou oi app e d e… pou

l'anecdote, un anesthésiste m'avait refusé la péridurale pour cause de tatouage

e o a t ! J e ai e o t u se o d ui 'a ait dit ue si je to ais su lui le

jour J, il me la ferait sans problème. »

Frédérique, « Ça avance doucement, les contractions deviennent douloureuses, je de a de la p idu ale. Quat e heu es plus ta d l a i e de l'a esth siste, ui fait sortir mon mari. Pas d'infirmière, j'ai peur. Il me pique, je hurle de douleur, il

e gueule : fallait pas bouger madame. »

« Et là le chirurgien tente un trait d'humour. Alors madame L**** ? 14h de travail pour en fi i là, ça 'a p is i . Réveil horrible en salle de réveil. Mon dos me brûle, je me gratte comme un ours, j'appelle au secours. »

« Le reste est du même acabit, réveil nocturne par l'équipe pour que je donne le biberon, alors que j'allaitais, infirmière qui déplace mon bébé pour faire mes soins sans me demander, mise au sein toute seule, parce que personne ne m'a montré. »

"Les livres de médecine ne parlent pas des douleurs provoquées par les gestes des médecins. Et beaucoup de médecins pensent que si c'est pour le bien des patientes, la

douleur est justifiée. Aucune douleur n'est justifiée. Jamais."10

(20)

19

E hoisissa t d assu e so a ou he e t, e e da t su ie , elle ep e d le pouvoir sur son corps, et prends les spectateurs à témoin.

- L’i ti it o fro t e à u pu li :

E lisa t diff e tes a al ses de la pe fo a e d a ou he e t e pu li , le

p i ipal ep o he fait à l a tiste et u il se ait i d e t de i e e o e t e pu li et que cela serait impudique. Nous pouvons nous demander alors si ces personnes ont déjà assisté à un accouchement médicalisé.

En salle de travail il peut y avoir en permanences plusieurs personnes plus des

i te e a ts ou des tudia ts ui passe t guli e e t. L a tiste hoisit d aff o te ce moment avec deux personnes pour ne pas se mettre elle et son enfant en danger

et de de i e u e it e les spe tateu s puisse t la oi . So i ti it se le d auta t

plus préserver vis-à- is d u a ou he e t e li i ue u elle est pas d a ge et

ue le pe so el l e tou a t a t hoisi et o i posé. Mais surtout que le public présent a décidé de venir assister à cela, se mettant lui-même dans la place du

o eu u il d o e a plus ta d.

Beaucoup de femmes vivent leurs accouchement comme un viol de leurs intimités tant de personnes se sont pressés autour de leurs sexes durant plusieurs heures. Il faut rappeler que le consentement de la mère concernant les présences est très

a ia le, da s ette œu e tout est d id et e ui fait ue ette œu e est e alit i fi i e t oi s d a gea te u u e salle d a ou he e t d u e li i ue ha ituelle. Mais ot e ega d est ha itu à se pose d u e e tai e a i e selo la situatio et le ôle de ette œu e est de d pla e e ega d.

(21)

20

VANDA SPENGLER

- Cohabiter dans un même corps.

" La Bestiole " 2012, photographies

" Je fais du nu. Et ce n'est pas parce qu'il y a du nu qu'il y a lien possible avec l'érotisme ou la sexualité. Le nu pour moi c'est juste être à l'état primitif. Je parle du caractère brut de ce qu'on est,

donc moi en fait je m'en fous du cul. " 11

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Lorsque Vanda Spengler est tombée enceinte en 2012, elle débute une série de photographies appelée «La bestiole», consacrée au désordre provoqué par cette intrusion. Sur les clichés, on la voit seule, ou dédoublée, se contemplant elle-même

a e u e so te de la olie : u t e o e e u d ailleu s go fle so e t e.

Telles sont les pulsions qui nous ha ite t. Et u il ous faut ett e au o de, afi de devenir plus humain ?

L a tiste ne se contente pas de photographier des bébés. Elle photographie des sentiments, des sensations autour de la maternité, de la complexe relation au bébé.

Li ti e, la solitude u te d ide tit , la p ati ue de la photog aphie de Va da

Spe gle a olu es de i es a es e s l tude du o ps et le appo t à soi et au

autres. Au sei d u u i e s pa fois fantastique, pa fois a a e, l a tiste met en scène les rapports de force, les pulsions, les peurs ui sulte t d u e so ialisatio souvent ratée.

La Bestiole est l histoi e d u t e t a ge à soi, ue ous e o aisso s pas et ui p e d possessio de ot e o ps. C est et espa e à se pa tage et ui laisse peu de pla e à ha u des deu , est l histoi e de lie s t oits, diffi ile e t e pli a le ui rendent heureux, ou pas. Des modifications et de la déformation des corps, de son

o ps u elle doit app e d e à o aît e.

Ces histoires se passent dans des lieux solitaires à la lumière froide où on semble mal espi e , où l e fa t ette fois est pas oi.

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" La nudité fait partie intégrante de mes photos car elle révèle les êtres, ils ne peuvent pas tricher, pas se cacher. Et je ne vois rien de choquant à o t a ail, je e o p e ds pas lo s u’o leu affu le e

ualifi atif. D s u’o e o t e pas le o heu e i age ais u e fo e de d t esse o est ho ua t, ’est d ôle! Moi je suis plutôt ho u e pa la su -sexualisation ambiante dans la pub et à la

t l et es i ages o t à l’i e se de ette e p essio -là, du oi s je l’esp e. " 12

12 SPENGLER Vanda

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-

° L t e de atu e

-

° Le lie à l i o u

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- L’ tre de ature.

La g ossesse est e tai e e t le o e t de la ie d u e fe e ui fait le plus d elle

un être de nature, un animal, une femelle. La femelle humaine est, plus que le mâle, confrontée à son animalité.

La ep se tatio u elle a de so o ps, d elle-même, de son moi peut être amenée à changer.

Ai si, lo s u elle se ep se te elle-même enceinte, elle se représente dépouillée des attributs de la civilisation. Elle ressent alors le besoin de montrer son corps, nu, la métamorphose de celui-ci. Nue, dans des postures simples.

Le hoi de la udit o espo d au esoi d espa e pou pou oi e ait e da s e nouveau corps avec des changements qui vont bouleverser la précédente silhouette pour en créer une nouvelle. Il faut changer la perception de soi pour évoluer dans

l espa e o e te e t, se app op ie ses e es, app e d e à i e a e des

organes qui vont changer leurs rythmes, et pour représenter cette transition qui ne va pas durer uniquement le temps de la grossesse mais qui aura modifié

suffisamment le o ps pou pe du e u e fois l a ou he e t pass , la udit est le

moyen visuel le plus approprié car il correspond à un dépouillement propice à la renaissance.

Mais cette représentation du corps nue de la femme enceinte dérange, car encore une fois on lui attribue des intentions voyeuristes, impudiques. Car la représentation en images de ce corps-là nus peut ett e al à l aise le spe tateu ui peut t e amené à éprouver du désir pour ce corps-là.

Cette ambiguïté du corps plei , de l atti a e/ pulsio u i spi e elui-ci est dû à

des si les de disso iatio de la e de la fe e, elle ui allaite est plus elle ui

séduit.

Lo s ue da s sa hai u ou el t e g a dit, elle e peut plus ie u elle est u o ps, et u i di idu fait d esp it et d opi io . Elle est u o ps, fait de ati e organique, de cellules abritant un autre individu de son espèce, fait de cellules qui se multiplient en elle, en son sein.

Lors de la reproduction et particulièrement pour une femme lors de la grossesse et de l a ou he e t toutes les pa ties de so o ps ui pou aie t lui pa ait e

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son corps avec un nouveau schéma corporel de mammifère. Ce qui symbolisera le mieux cette condition que nous tentons sans cesse de cacher, que la société tente de dissi ule est l allaite e t, l allaite e t est e ui est e t de plus inchangé depuis de la p histoi e, est e ui atta he le plus l hu ai à l t e de atu e u il tait, et

ue la fe e plus ue l ho e it e o e aujou d hui. Si notre civilisation a voulu

créer des femmes objets, lisses, calibrées sur le même modèle, que le cinéma, la publicité, la mode formatent des corps, il en demeure des choses inchangées, une femme qui accouche aura une montée de lait. Que cela soit investi ou pas, la femme ressentira cette schizophrénie, elle est un animal culturel et confronter ces deux faces est déjà remettre en question ce que la femme doit subir.

Avec son travail Vanda Spengler ne photographie pas que des femmes et des enfants, elle d o e tout le al du the de l i sti t ate el.

«Au lieu d'instinct, ne vaudrait-il pas mieux parler d'une fabuleuse pression sociale pour que la femme ne puisse s'accomplir que dans la maternité ?» 13

- Le lie à l’i o u.

« En lisant Winnicott, j'avais appris qu'une mère sait reconnaître les pleurs de son bébé, et qu'il en existe sept types : la faim, le désir d'être changé, le désir d'être consolé, pleurs de fatigue, pleurs

d'angoisse, coliques, et aussi pour s'endormir. Pour ma part, je ne reconnaissais rien du tout. Je tentais de la comprendre, mais elle restait hermétique. » 14

Comment représenter plastiquement le lien quand celui- i est pas e o e e ou

u il e e a peut-être jamais ? Pa uel diu ep se te le ieu l a se e,

l a goisse o te ue du a t des ois et la ulpa ilisatio d u e e ui e ressent

rien ?

L i o u a auta t la apa it d att a tio ue de pulsio , et lo s ue et i o u so t de os e t ailles il e est d auta t plus att a tif. Nous pou o s esse ti pou lui le plus profond des dégouts car trop proche de soi, trop ressemblant, que la plus profonde des tendresses.

13 BADINTER Elisabeth, L’a ou e plus. 14 ABECASSIS Eliette, Un heureux évènement.

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- La solitude des corps.

Da s l œu e de Va da Spe gle o assiste i puissa t à la solitude ui g a dit u e fois l e fa t is au o de. Des ois de fusio totale o t laisse pla e à u e

nouvelle vie distincte qui ne se a plus li e à elle de la e. Les o ps s loig e t et

a e eu l i p essio d i ul a ilit de la e.

Que fai e de ette pe so e ue l o e o ait pas, et ue l o ett a des a es à

connaitre, comment parvenir à investir un rôle social ou comment dépasser celui-ci ? La solitude est u sujet u e t da s l histoi e de l a t, sujet o a ti ue pa

e elle e, e altatio de l a tiste i o p is, il est pou ta t assez euf lo s u il représente une mère jusque-là représentée de façon très maternelle.

Les corps de Spengler sont figés, ils ressemblent par moments aux mannequins des vitrines, ils s i s i e t da s des lieu i ti es, i te es. Le o ps est pas s duisa t et la distance entre les êtres est même difficilement regardable. Sans jamais en faire

t op i pousse au g otes ue les ises e s e u elle p se te, la ussite de ses

li h s tie e t au fait u ils t aduise t l i o u et et tat si pa ti ulie , elle pe et aux nullipares de comprendre ce sentiment par cette description, elle rend visible des émotions que souvent les femmes réprouvent, dissimulent.

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JULIA REODICA

- Contre le culte de la virginité

" U ise H e ", 2004 “ ulptu e d’h e ap s deu se ai es de oissa e i it o, ultu e de ellules tissulai es d’ao te de at et de ellules pith liales du agi de l’a tiste.

" Mes cellules sont dans mes sculptures parce que je voulais être moi-même un nouveau média artistique. Dans chaque sculpture, mon ADN est une signature personnelle "Julia Reodica

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Julia Reodica réside actuellement aux États-Unis. Elle a une formation médicale et a tisti ue. La s ie d h e s de Julia ‘eodi a, i titul e H Ne t ™ est p oduite à pa ti d u e o-culture de cellules tissulaires aortiques de rat et de cellules vaginales de l a tiste ui se d eloppe t au sei d u io a teu et ui p e e t la fo e

d u e st u tu e e pol e iod g ada le o po ta t des s oles a i s do t u

motif formé du signe mâle et femelle. Chaque fine membrane, au centre de laquelle une perforation laisse apparaître un motif, poursuit sa croissance dans un incubateur

a a t d t e e pos e da s u ai ut itif e g al du s u o i à l i t ieu

d u e oîte t a spa e te, st ile et he ti ue. Ces petites s ulptu es i a tes do t

l e iste e e d passe pas 2 à 3 semaines restent conditionnées dans le sérum et sont présentées sur des écrins de velours dans des « boîtes de cérémonies », comme

les o e l a tiste. La s ie d h e s asso tie du sigle TM T ade Ma k atteste ue

ces modèles organiques i e t s e peu e t t e e ploit s ue pa l a tiste

elle-même. Le modèle déposé contenant ses propres constitue ainsi sa marque de fabrique.

Elle commercialise dans des boîtes transparentes des « hymens » constitués de tissus cellulaires cultivés à partir de ses propres cellules vaginales. Son objectif est également de proposer une greffe d'hymen à l'acheteur qui, si les problèmes

techniques et légaux peuvent être résolus, choisira l'orifice de son corps où il désire que cette nouvelle virginité lui soit implantée. L'artiste, d'origine philippine, accomplit un travail critique et parodique sur la valeur sacrée attachée par certaines

civilisations aux preuves de la virginité. Mis en scène comme de précieux objets, les hymens perforés produits en laboratoire incarnent et remettent en cause, selon l a tiste, les ta ous li s à la i gi it et les i te dits se uels au uels la fe e est sou ise da s e tai es so i t s. L e positio de et o ga e e eptio el, fa i u en laboratoire, met donc en lumière les curiosit s à e i d u sa oi -faire qui transgresse les mécanismes biologiques du corps.

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" En voyage de noce, pourquoi ne pas prendre le lot de 7 hymens ? Vous pourrez en utiliser un par nuit. " 15

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-

1° -

L h e opp esseu de ie t un objet à vendre et à

collectionner.

-

2° - Le poids de la religion et son impact sur la théorie

scientifique.

-

° Le p o l

e de l h

oplastie.

- L’hy e oppresseur devie t u o jet à ve dre et à olle tio er :

C est au ou s des a es 99 ue les a tistes o t se se i d so ais des

technologies des sciences et de la médecine pour créer. Les cellules vivantes vont être énormément utilisées, manipulées, créant de nouvelles formes de vies, réinventant la création divine, jouant avec les concepts et défiant la nature. Nous avons alors une nouvelle expression artistique qui se présente dans des flacons à essais, ui e se oie t u au t a e s de i os opes, ou da s des ai s de nutriments, des bioréacteurs, ou encore des incubateurs. La science ne sert plus

fo e t l a t, ais l a t p oduit de la s ie e. U a t e igea t et p is ui alo ise

la patie e et la thode l a tiste, ais aussi u a t ui a p opulse l a tiste au a g de créateur. Ces nouvelles réalisatio s e ette t e ause l a tiste ai si ue so

ide tit , so lieu d e positio et so ha p de atio , ais pose t gale e t

e tai s p o l es thi ues et o au ua t à la a ipulatio pou des aiso s o

itales de la ie, le a ue de o t ôles pouvant permettre des débordements qui e se aie t pas pe is da s le do ai e st i te e t s ie tifi ue. C est e ela ue le

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uestio e e t est i po ta t da s l a t iote h ologi ue a il pose de ou elles questions et redéfini les limites du corps et de l e p i e tatio .

Le mot hymen date de 1520. Il est formé à partir du bas latin hymen, lui-même repris

du g e hu sig ifia t peau fi e et ha t du a iage , do a t aissa e à

H e, dieu du a iage. L e p essio « pa u dou h e , ils furent réunis » ne

laisse pla e u à u e seule i te p tatio , la e a e i ta te sig ifie u heu eu

mariage.

U la o atoi e duit à l uipe e t essai e pou e ute la p odu tio d h e

est p se t au sei d u e e positio pou e d e o pte du t a ail de l a tiste da s les dernières phases du travail.

Les organes génitaux et plus généralement les systèmes reproducteurs sont ici

e pla s pa des tu es à essais uestio a t le ôle s oli ue de l h e ai si

que la place de la femme dans le monde et dans sa sexualité.

Le souhait de l a tiste est pas seule e t de p se te des h e s da s des i s, mais surtout son but final serait si cela devenait techniquement réalisables et permit

par législation de pouvoir greffer ces hymens synthétiques sur le o ps de l a heteu

da s l o ifi e hoisit pou pou oi e i e sa d flo atio plusieu s fois. Julia ‘eodi a sait ue l h e s ie tifi ue e t a au u e i po ta e u au u e utilit

physiologique mais son propos est symbolique, en faisant du sacré une marchandise, elle permet la déculpabilisation des femmes face leurs hymens et à ses légendes. En utilisant la culture de cellule en dehors de la médecine et de la recherche

s ie tifi ue l a tiste d t uit des si les de p ati ues a est ales et pe et au orps

de la fe e de et ou e sa pla e ui est pas elle d u e i ô e ie ge et pu e, Julia

Reodica permet de vivre son corps de manière décomplexée en proposant des h e s u ise e da s u do ai e du p ati ue et de l utile.

Il est également intéressant de ele e le a a t e ph e de l œu e, puis ue

l i t ieu de es oites a u e du e de ie ue de uel ues se ai es. Nous

pouvons alors nous poser certaines questions sur ce résultat-là tant que la science ne

permettra pas une greffe ou une conservatio du a le. Puis u au fi al ous e

pouvons posséder ces hymens, ils vont disparaitre tout comme un hymen naturel dispa ait, et ul esoi d a te se uel, ous pou io s alo s oi u e pa all le,

l h e pou dispa ait e a pas esoi du se e de l ho e, la atu e et la ie s e

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- Le poids de la religion et son impact sur la théorie scientifique :

Dans les textes sacrés des trois religions monothéistes, seul L’A ie Testa e t

établit un lien entre virginité et sang.

« Mais si le fait est v ai, si la jeu e fe e e s’est poi t t ou e ie ge, o fe a so ti la jeu e fe e à l’e t e de la aiso de so p e ; et elle ou a, pa e u’elle a o is u e i fa ie e Is aël, e se prostituant dans la maison de son père. »16

Ce dogme est désormais partagé de toutes les religions (alors que le Coran ne fait pas

e tio de i gi it i p ati e de la fe e , ui se le t s t e a o d s su la

sexualité qui est réservé à la femme, une sexualité dévoué au mari, seulement au

mari, sans libre arbitre ni o se te e t. L i age de l h e i ta t o e sig e de

pureté est tellement partagée et inconsciemment acceptée par la plupart des personnes que malgré les massacres, les morts, les exclusions, les répudiations,

pe so e ose e ett e e ause e ue l o pe se de l h e , et ui se le t

aujou d hui fau et o ie t . Ca la i gi it pe ettait su tout u e pate it e tai e,

ais aussi l ho eu de l ho e d t e le p e ie , ais su tout le p op i tai e. La

tradition culturelle et ou religieuse a conditionné les femmes à concevoir le premier

appo t se uel o e d hi a t de l i t ieu , o e sa et o e fo e t

destructeur, mettant encore une fois la sexualité féminine à une place douloureuse, ou le sang prend la place du plaisir. La religion ne fait pas de place au plaisir, et limite l a te se uel à u doulou eu suppli e, u il soit ph si ue, ais su tout o al,

torturant ainsi des millions de jeunes femmes dans le doute de leur virginité, les

culpabilisant de pratiquer une activité sportive puisque celle- i d hi e ait l h e , la

culpabilisant de porter des tampons dans les périodes de règles. La religion ne cesse

de p og esse et d e ahi le o ps et l i ti it de la fe e, elle a jus u à e ahi

les organes génitaux en présupposant des hymens qui ne sont en réalité que fiction et instrument de domination.

Il faut attendre le Petit Larousse de la sexualité pou affi e ue l h e est pas

u e e a e ue ie d ait pe fo e le se e as uli , ais u e so te d a eau

replié sur lui-même.

Nous p og esso s puis ue ous a o s d so ais la e titude ue l h e est pas

une membrane mais serait une muqueuse laissant un vide au centre de la cavité

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vaginale, et que les saignements ne sont pas dus au déchirement, mais aux

frottements qui feraient éclater de petits vaisseaux par manque de lubrification ou par des frottements trop brutaux. Ce qui explique les saignements possibles lorsque

la fe e est plus ie ge. La d stifi atio est aujou d hui la seule solutio pou

ne plus penser les femmes co e des t es do t la pu et se t ou e da s l h e .

C est e ela ue je pe se le t a ail de l a tiste o e politi ue e t e gag et

f i iste. Le f i is e passe fo e t pa la e ise e uestio de l i o s ie t

collectif, voilà ce que fait Julia Reodica, elle modifie la perception du sacré, elle o t e l i isi le, et ai si le e d a al. Ca la fe e de fait est a ale et e

p se te au u e a a t isti ues e t ao di ai es. Elle ep oduit à olo t l œu e de

dieu, elle défie les hommes et les tourne e idi ule e p oposa t u lot d h e

pou o age de o es, elle d o t e ai si l atta he e t uasi is al à u e hose

aussi a su de d u out de hai . Et l i o ie est pa faite puis ue elle ous p se te u travail de laboratoire dans un écrin, non pas pour le présenter tel un précieux bijou

ais pou soulig e le p o l e de o sid e l h e tel u adeau ue l o se doit

de protéger.

Beau oup d adoles e ts a a t pas e o e o e leu s ies se uelles oie t

e o e à l e iste e de l h e et au fait que celui-ci permet de mesurer la pureté

d u e jeu e fe e. Ces es ge s ui oie t ue l h e e iste pe se

également que celui-ci va céder au premier rapport sexuel (et hétérosexuel). En réalité au moins 70 % des filles ne saigneront pas lors de ce rapport sexuel.

La vie sexuée de la femme va démarrer avec ses premières règles et avec la pression

o sta te de de e i u e fe e, de de e i u e fe e ui e s oppose pas à la

se ualit ais ui e pou a pas e joui de la e faço u u homme. « Perdre »

sa i gi it a alo s de e i le p o l e e t al de la ie d u e adoles e te. La

gynécologie encourage souvent ces jeunes filles à revivre les mêmes croyances u a a t toutes d ou e tes, ai si le p e ie appo t fe a al, e t ai e a u e hémorragie, et se passera forcément par le vagin.

Si la jeu e fe e a p ati u le se e o al/a al a e u ho e/u e fe e ais u il

a pas eu de p t atio agi ale, ous se ez e o e o sid e o e ie ge.

L h po isie de e o ept o da es des fe mes à vivre une sexualité non

satisfaisante personnellement mais convenable pour la société. Une homosexuelle devra répondre régulièrement au cours de sa vie aux interrogations hétéronormées des personnes de son entourage « es-tu encore vierge ? », « es-tu certaine de ton

choix ? » (Sous-entendu as-tu d jà e p i e t le p is d u ho e . La aie

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"Souvent, on me dit 'Je ne sais pas si je suis encore vierge, je ne sais pas si j'ai eu un rapport sexuel complet ou pas'. Mais qu'est-ce que ça signifie, un rapport complet ? Être vierge, ce n'est pas seulement anatomique, c'est aussi un rapport à soi et à son

corps" 17

- Le pro l e de l’hy oplastie :

L op atio , ui o siste à utilise les s uelles h ales e les i isa t da s leu

pa tie dia e et e les u issa t. L op atio sou e t outeuse est la ge e t

pratiquée dans les populations musulmanes, juives mais aussi catholiques ou mêmes hindoues. Par ailleurs, des gynécologues mais également des généralistes signent a e s ieu des « e tifi ats de i gi it ». Cette p ati ue d authe tifi atio de la

i gi it se heu te à des uestio s d o d e thi ue, ais aussi à u p o l e

médical. En effet, toutes les tudes o fi e t l e t e diffi ult de e tifie

l a se e ou la p se e d u e se ualit p uptiale, e e as de uptu e

ide te de l h e .

Les possibles réponses à ce problème.

Les pa s d Eu ope du o d, do t Sto khol efuse t d sormais de pratiquer cette

op atio , e pli ua t au jeu es filles ue l h e est pas u e e a e et do

ue ela a pas de se s de e o st ui e au o e d u a te hi u gi al. La po se

des de i s su dois à es filles e d t esse et d u e pa t l information quant à leurs

corps et leurs sexualités, mais aussi les conseils, comme prendre la pilule pour se caler et ainsi saigner le jour voulu. Ces pays sont en avance au point de vue du genre,

du f i is e, de l du atio se uelle et de la p e tio , et il est encourageant de

constater que cette opération est condamnée par le corps médical, car une opération a pas ut à l giti e u e o a e, ette op atio a pas lieu d t e a les

t aditio s d h e et de i gi it de doi e t plus t e appli u es, et doivent être combattues, et la prise de parole des médecins est essentielle18.

17

GAUDRY Danielle http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/07/06/l-hymenoplastie-une-seconde-virginite_1729088_3224.html

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DEUXIEME PARTIE

Travestissement et transsexualisme.

- Acte artistique mais surtout politique.

Nan Goldin

« Nous n'avons jamais une relation simple, transparente, indéniable au sexe biologique » 19

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Le travestissement est une des rares expériences qui permet de ressentir la

diff e e de ega d u adopte la so i t e e s les fe es u e e s les ho es.

Lorsque la couverture est indétectable, que le résultat est bien fait le travesti

s ape çoit ue les fe es so t toujou s o sid es o e des t es i f ieu s pa

la société, de manière diffuse.

D où ie t la diffi ult o u e à ega de , à o sid e o e un être humain à

pa t e ti e, u t e do t o e peut d te i e le se e ? L a d og ie, la diff e e e t e so ph si ue et so o po te e t, la su e sio de l ide tit se uelle

i te pelle et p o o ue sou e t les a ifestatio s de iole e. L e p essio violente de la i ilit ta t ou a te, la iole e s e e e logi ue e t su es fai les u il faut brimer pour se montrer fort.

Mais ette a tio est pas u i ue e t o ditio e pa la so i t , elle est

gale e t u fle e de l i di idu, ela l a goisse car cela le renvoie à sa propre

ho ose ualit , à sa p op e pa t de as uli et de f i i . A e l olutio de la

société nous commençons à réaliser que chacun a en lui une part de féminin et de as uli et u il doit o pose a e ça, ue l i di idu doit être autonome et libre,

u il doit pou oi se i e tel u il est sa s efoule la pa t de lui- e ui est pas

a ept e so iale e t. Les ga ço s ui aisse t aujou d hui se o t peut-être moins culpabilisés de pleurer que nos pères, les filles pourro t s e p i e plus li e e t

sa s t e te ues à la dis tio et au o o po te e t o e l taie t os es.

Mais le chemin est encore long est de manière consciente ou inconsciente le rejet de celui qui transgresse les codes du genre est toujours très présent.

Les femmes se vivant comme des hommes en revanche ont moins de pouvoir comique, mais elles déclenchent immédiatement la violence, la brutalité physique,

les oups, le iol et e tuelle e t l ho i ide. Les ho es de a t elles se se te t

en danger, ils alise t ue leu i ilit est pas leu appa eil g ital et u u t e dont le sexe est différent, sans pénis, peut présenter un phallus. Une femme très « phallique » doit impérativement compenser cette virilité par la beauté, la féminité. Si elle est désirable, une femme peut être un requin des affaires. Si elle est lesbienne ou pire transsexuelle, sa virilité sera perpétuellement remise en question par la force physique des autres hommes qui auront le réflexe de vouloir se battre avec elle, et elle devra se battre avec tous les hommes, physiquement ou symboliquement, pour p ou e u elle aut auta t u eu .

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La hiérarchie des sexes est forte dans nos inconscients et certaines personnes ont

e o e t s peu u elle e esse de s e e e , ou su u de l ho eu u elle e

s i e se. Leu s ep es d pe de t de e s h a.

Le t a estisse e t da s l a t o te po ai est u sujet ui a p o up les a tistes depuis le début du XXème siècle, ils ont recours aux nouvelles théories

constructivistes et démontre t ue le ge e est pas atu el, ais ie ultu el.

L a iguït se uelle, l a d og ie, la ultipli atio des ide tit s a t e t ait e, d o st uit, a e l appui des th o ies ps ha al ti ues, la ep se tatio de soi a être questionnée.

Que ce soit Urs Lüthi, Claude Cahun, Marcel Duchamp, Andy Warhol, la femme et

l ho e so t u e seule ide tit , ui elle est dou le, et do o d fi i, u e ide tit

qui serait interchangeable, nous pourrions nous réveiller homme et nous coucher femme, sans que cela ne pose de problème puisque son humanité ne se situerait pas

da s ot e o ps se u . L autopo t ait e att i ut f i i ou as uli te te e e

impossible du troisième sexe, du corps tel que décrit chez Platon dans Le banquet chez les identités doubles, de cet équilibre parfait qui ferait cesser la frustration de ne pas accéder à toutes les sensations et sensibilités possible.

Cette fas i atio pou les t es o ge s est tel ue tout u aspe t de l a t,

sp ifi ue e t e photog aphie s est d elopp , au travers des centaines de photog aphies d a tistes de uit tel Na Goldi ui e d o pte d u o de e t e-deu u i e s, u o de où il a pas de ge de ole .

Ou ie da s u aut e t a estisse e t adi al, l œu e de Ci d She a , ui au travers de ses autopo t aits e esse de uestio e l ide tit .

Ce qui est incroyable avec le travestissement en art, et la totale sincérité de cette

d a he ui est ja ais g otes ue i o ueuse, elle est toujou s le sultat d u e

réflexion sur sa propre conditio da s u e so i t t s o ati e. L autopo t ait est

t s sou e t sous la fo e d u si ple photo ato où l a tifi e et la ise e s e

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- Emilie Jouvet, Troisième sexe et sexualité.

- Kael T Block, XX boys

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EMILIE JOUVET

- Troisième sexe et sexualité.

Emilie Jouvet, Sans titre, 2013

« Plein de f i istes se so t dit u’au lieu d’i te di e la po og aphie, il alait ieu se app op ie les moyens de représentation de la sexualité, celle- i ’ ta t pas u al e soi, ais juste ep se t e pa des ho es pou u pu li d’ho es. L’id e tait: Pou uoi e pas s’e pa e de es outils-là et

en faire nous- es? Cette ou a e, da s la uelle je ’i s is, est e au États-Unis dans les a es 0, o, ais la se a e t e les deu ou a ts f i istes s it e o e aujou d’hui. »20

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- 1° Se réapproprier son corps par la

pornographie.

-

- 2° Représentations lesbiennes, hors des

clichés.

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- Se réapproprier son corps par la pornographie.

« Les filles qui touchent au sexe tarifié, qui tirent en restant autonomes un avantage concret de leur positio de fe elles, doi e t t e pu li ue e t pu ies. Elles o t t a sg ess , ’o t jou i le ôle de la bonne mère, ni celui de la bonne épouse, encore moins celui de la femme respectable – on ne peut

gu e s’e aff a hi plus adi ale e t u’e tou a t u po o. » 21

Les femmes sont coupées de leur corps dans notre société, leurs pulsions sont sales, leu o ps est sale, leu se e est sale. Il est oup d ailleu s, lo s u o pa le de se e

o pe se esse tielle e t au se e de l ho e, il semble quasiment que les femmes

aie t pas de se e. Lo s u u e fe e s e se t t op o lui ep o he, lo s u elle e

l utilise pas assez, o lui ep o he gale e t.

La se ualit li e et assu e, l e hi itio jus u à la po og aphie, jus u à la

prostitutio , es deu ots e a t d ailleu s de la e otio , est u e a i e de

redonner du pouvoir à son corps, et de se réapproprier celui-ci. 22

La sexualité est, pour nous tous, le meilleur moyen de comprendre les limites de notre corps. Notre corps, délimité par un seul organe, notre peau, que nous ne

se to s ue sous les doigts de l aut e. C est sous les doigts de l aut e ue ot e o ps se met à exister.

Lo s u elle de ie t o plus elle ui su it le se e ais elui ui l agit, lo s u elle esse d t e l pouse sou ise au d si de so a i, le epta le de e d si , des pa ties i o ues de so o ps se ette t à i e. Elle alise u elle est pas u u

agi , u u t ou, ais gale e t u lito is ui du it et g ossit. Elle affi e ue so corps et ses pulsions ne sont pas plus sales que celles des hommes.

Cet « e po e e t » est e o e plus ide t au pe so es « uee », est

lorsqu u e fe e p t e so pou ou u u e les ie e se fait fai e u e fellatio

par sa femme que les parties invisibles de leurs corps se mettent à exister. De

l a d og ie o igi elle de os ellules su it e ous u s h a où ous so es à la

fois mâles et fe elles, est ette o p he sio du o ps de l aut e o e s il tait

21 DESPENTES Virginie, King Kong théorie p.98

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notre qui permet aux hétérosexuels de pouvoir fusionner malgré la différence des sexes.

C est la fusio a e le o ps de l aut e ui pe et de se et ou e soi-même une fois

seul ave so o ps. La se ualit e o e te pas u i ue e t à l aut e, elle o e te

en soi- e le o ps et l esp it, est da s l a te se uel ue l esp it et le o ps e fo t u u , ue le d si et le fa tas e se ette t à odele ot e o ps, et à e transformer physiquement la matière.

Ne se reconnaissant pas dans la pornographie dite mainstream représentant uniquement des fantasmes pour hommes cisgenres hétérosexuels, les LGBTI, ont

pou e tai s d e t e d id s de e leu s p op es p odu tio s i atog aphiques

pornographiques et artistiques.

Cette pornographie est subversive car elle force le spectateur à sa propre identité se uelle, à sa ise ualit o igi elle ; l otis e et la po og aphie ous tou he alg nous exactement là où nous voulons être touchés même devant un fantasme que nous récusons, même devant une scène qui consciemment nous fait horreur, que nous réprouvons moralement, notre libido réagit. Nos pulsions sont libérées. Notre identité est retrouvée.

Grace à ces nouvelles représentations, corps androgynes genre non défini, sexualité traditionnelle inversée tout le monde peut être atteint.

Puisque dans le porno mainstream les femmes ne trouvaient pas leur compte et, ce qui est plus grave pour elles, étaient représentées comme des objets de plaisir pour les hommes, on peut même dire comme de la chair à viol, de nombreuses féministes o t he h à a i la po og aphie. D aut es o t d id au o t ai e de se

app op i e ui leu appa tie t auta t u aux hommes. Des femmes féministes, des personnes LGBT, ont décidé de tourner des films, de prendre des images, de se mettre en scène.

La ise e s e d u e aut e se ualit , d u e aut e ep se tatio des o ps, du

ge e, tait pas essai e u i ue e t pour que cette production existe, mais bien

aussi pour exorciser en soi les restes des injonctions de la société. En brûlant son soutien-gorge et en découvrant sa poitrine une féministe historique ne faisait pas autre chose. Aller nu au-devant des autres, montrer son corps, est exaltant pour

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pouvoir momentanément prendre ses distances avec son corps, presque le quitter, et le i esti u e fois da s l i ti it . Tout a tiste est e hi itio iste, l a tiste

po og aphi ue ui et e s e so o ps ou sa se ualit l est d u e a i e plus

directe.

Da s l œu e d E ilie Jou et, ep se te la se ualit , e plo e e u il a de plus

intime chez ses modèles/actrices, est i i aussi les a ipe e s e pa a t des

corps et en les présentant de manière frontale, palpable, de manière impudique pour les faire exister.

- Représentations lesbiennes, hors des clichés.

P e d e des i ages d i di idus issus d u e i o it pou so tir des représentations faites pa la ajo it doit à la fois o t e la i o it telle u elle est, da s sa

variété, et la communauté dans ses multiples aspects, sans tomber dans le reportage

is a iliste ou l e hi itio de la diff e e o e u te da d de souffrance. Pour

sortir du cliché de la lesbienne seule, malheureuse, jalouse des mâles montrée dans

e tai s fil s, de l ho e ho ose uel da , figu e alfaisa te, sou e t t aît e,

pou e pas o t e u i ue e t la alit d e lusio , d a goisse, de la drogue, du

SIDA, la o u aut ho ose uelle a o t l e p essio de sa joie.

Joie d t e e fi soi- e, joie d t e so ti des a a s, du « pla a d ».

« Do t d ea it, e it » e le e pas sois-le, est d ailleu s la de ise du ‘o k Ho o Picture Show, film de 1975 où les héros, un couple hétérosexuel classique, vont après une panne de voiture dormir parmi les créatures de la nuit et vivre une aventure dont ils ne ressortiront pas indemne. Brad découvrira sa part féminine, et apprendra à se

sentir se . Ja et goûte a le sa g et li e a la te u elle a ait e haî e e elle, la

jeu e fe e ti ide et ie ge laisse a pla e à u e fe e sû e d elle et i satia le.

Sa s doute à ause du is ue d t e pa fois ejet s au sei de leu s p op es fa illes, les LGBT o t toujou s he h à o t e le eilleu d eu -mêmes. La fête, la joie de

i e, l e t a aga e, le se e li e so t sou e t asso i s à la o u aut

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KAEL T BLOCK

- XX Boys

You try to explain yourself, you fight to be recognized as a boy, you fight against people thinking you're crazy, you fight against people's pity, you fight against being trapped in a gender box, the pink

one or the blue one. I wanted something positive, sexy, engaged, showing diversity, giving choices and strength, connecting FtMs, and with a bit of a "fuck you" attitude to be out there. 23

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- 1° La renaissance à soi

- 2° La o f o tatio au ega d d aut ui

- 3° Mythes et légendes sur les FtM

- La renaissance à soi :

Lors de toute transition, du féminin au masculin comme du masculin au féminin, l i di idu doit e aît e à lui-même, moralement et le cas échéant physiquement. Il s agit d u deuil ue le t a s doit fai e, de so a ie oi e s so oi p ofo d.

Souvent ils e s atte de t pas. Les ho es t a sse uels ui o t sou e t atte du

lo gte ps leu t aite e t ho o al, et a e i patie e, e s atte de t pas à e deuil. Lorsque les premières modifications apparaissent, barbe, calvitie parfois, mue de la voix, une dép essio s i stalle. Ca l t e u ils taie t eu t, le o ps u ils

a aie t o sid o e ta t pas le leu dispa aît et il faut e fai e le deuil.

Une fois ce deuil fait, ils apprennent à réinvestir leur nouveau corps, et peuvent

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Dans le cas des transgenres qui ne font pas de parcours médical, ce deuil existe

gale e t. Bie sou e t il faut ha ge de p o , et e s ils a aie t ja ais

accepté ce prénom comme réellement le leu , e s ils a aie t ja ais « po du

» à e o , ils e a aie t pas d aut e, et il faut gale e t fai e le deuil de et a ie oi. Au i eau du la gage il faut u ils app e e t à pa le d eu au masculin, ce qui est perturbant de fait. Certains mettent plusieurs années à rêver

d eu - es da s leu ge e « ou eau » e s ils taie t as uli s depuis la

plus tendre enfance.

Il faut o p e d e u il a pas de disti tio e t e le o ps et l esp it. U ho e

t a s est pas l esp it d u ho e pi g da s u o ps de fe e. Pe so e a u

esp it da s u o ps. L t e hu ai est u o ps ui pe se. Nous so es tous de la

matière pensante et les hommes trans ne font pas exception. Lorsque le corps ou l appa e e ou le o se ette t e o o dance avec le moi profond, le moi réel,

as uli , l ho e XX doit e o e à sa f i it .

Da s le as d u e t a se ualit p i ai e, est-à-di e lo s ue l i di idu est as uli depuis sa petite e fa e, e e o e e t est plus ide t ue da s le ad e d u e t a se ualit se o dai e, est-à-di e ui i te ie t à l âge adulte. Il s agit pa fois d u renoncement à la beauté. De nombreux hommes trans dit « secondaires », cette nomenclature étant quelque peu arbitraire puisque nous avons vu auparavant que le genre peut être fluide, étaient de belles femmes féminines, du moins vues comme telles. L a tio de la testost o e su leu peau, su leu s t aits, est sou e t u renoncement à la beauté.

Le fi e est toujou s plus g a d ue le sa ifi e, a il s agit ie de e aît e à

soi-e, de de e i e ue l o est. U e t a sitio est toujou s u e so te de th apie.

- La o fro tatio au regard d’autrui

Lo s d u e t a sitio u ho e XX it l expérience de Narcisse, du moins au niveau

du ega d de l aut e. Il a t fe e, du oi s pe çu ai si, et il de ie t ho e, et il

se a pe çu ai si. Il e a ue do plus ue ui o ue la diff e e de ôle ue l o

atte d d u e fe e et ue l o atte d d u homme.

Lo s d u e ag essio ph si ue, o e po te pas se ou s à u ho e, e s t e fo t

et se défendre lui- e. Lo s u il de a de du feu à u e fe e da s la ue, pou la

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pou elle, ui a suppose à p io i u il lui pa le pou te te de la s dui e. Si le tie

d ho e est diff e t du tie de fe e da s ot e so i t , est lui, le FtM

(female to male), et son pendant la MtF (male to female), qui le perçoit le mieux.

Not e so i t atte d pas le e o po te e t d u e fe e ue d u ho e.

Et même si ce comportement masculin a toujours été en lui, il était autrefois perçu comme un « garçon manqué », figure plutôt sympathique dans notre société occidentale. Il sera après sa transition perçu comme un garçon tout court et

l i jo tio « Sois u ho e » p se a su lui o e elle p se su les ho es

cisgenres (genre en accord avec le sexe biologique).

Da s le as d u ho e t a s o ho o ette i jo tio se a pa ticulièrement

pénible et violente car il devra subir les rapports de dominations et de compétition entre hommes sans avoir la musculature qui lui permettrait de se défendre au même

tit e u u ho e isge e.

Il o state a gale e t ue da s le ad e d u e ag essio les opho e, s il est hétérosexuel et était donc auparavant lesbienne, les hommes retiennent quelque

peu leu s oups lo s u ils f appe t u e fe e. Ce e se a plus le as lo s u il se a u

comme un homme biologique.

En revanche on lui pardonnera plus aisément sa violence, son comportement

g ossie . M e si les ge s sa e t u il est t a s u e ise de iole e se a ise su le

o pte de la testost o e. Si l e s de testost o e peut e effet e d e iole t, la

testost o e est pas l ho o e de la violence, la moitié de la population mondiale est de fait concernée par la testostérone, sans que cette hormone ne produise de

ise d ag essi it .

- Mythes et légendes sur les FtM

Nous a o s u plus haut u e effet, le fait de pe se u o se ait u homme

e fe da s u o ps de fe e se ait u d li e. Nul est aut e ue so o ps.

Néanmoins la notion de genre est venue fort heureusement changer cette

conception psychiatrisée, du moins cela commence à entrer dans les esprits. Si tout le monde joue un rôle, les trans ne jouent pas plus un rôle que les autres.

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