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Facteurs liés à l'abandon du judo compétitif par les athlètes féminines de l'équipe du Québec

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Academic year: 2021

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Facteurs liés à l’abandon du judo compétitif par les athlètes

féminines de l’équipe du Québec

Mémoire

Joëlle Couture-Légaré

Maitrise en psychopédagogie en éducation physique

Maitre ès arts

Québec, Canada

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Facteurs liés à l’abandon du judo compétitif par les athlètes

féminines de l’équipe du Québec

Mémoire

Joëlle Couture-Légaré

Sous la direction de :

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RÉSUMÉ

Le taux de participation à des activités physiques et sportives chez les jeunes représente un enjeu clé pour les agences de santé publique. Pour les jeunes qui pratiquent un sport, les niveaux de pratique ou la façon dont ils s’investissent dans leur activité peuvent prendre diverses formes, allant de la simple participation à un niveau de pratique d’excellence de haut niveau.

Par ailleurs, les facteurs de motivation des jeunes qui évoluent au niveau récréatif seront probablement différents des facteurs de motivation des athlètes membres d’une équipe provinciale ou nationale et qui aspirent aux grands honneurs. Or, on constate malheureusement que le pourcentage de participation à la pratique sportive de façon générale est en baisse depuis quelques années chez les jeunes. Plus spécifiquement en ce qui a trait au sport compétitif, on remarque un phénomène d’abandon qui préoccupe plusieurs fédérations sportives québécoises, dont Judo-Québec (Judo-Québec, 2016). Selon les données recueillies par la fédération, le phénomène serait présent chez les filles et les garçons, mais accentué chez les filles. L’objectif de cette étude est de décrire les perceptions des athlètes féminines membres ou ex-membres de l’équipe du Québec quant aux raisons associées à l’abandon du judo compétitif. La technique de recueil des perceptions (technique d’incidents critiques [Flanagan, 1954]) avec l’utilisation d’un questionnaire écrit a été utilisée. Les réponses des athlètes ont ensuite été analysées de manière inductive et classées dans des catégories validées. Au total, 20 athlètes membres de l’équipe du Québec et 18 ex-membres de l’équipe du Québec en judo au moment de l’exercice ont participé à l’étude. Les résultats obtenus ont permis de faire la lumière sur les principaux facteurs d’abandon évoqués par les athlètes soient (a) les blessures, (b) la relation difficile avec l’entraineur ou le manque d’encadrement perçu, (c) la gestion du poids difficile, (d) le mode de vie particulier et exigeant, et (e) un sentiment d’auto-efficacité affecté négativement par un ou plusieurs évènements. Les conclusions de cette étude devraient permettre aux décideurs de mieux encadrer les jeunes athlètes sélectionnées afin de favoriser leur développement.

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TABLE DES MATIERES

RÉSUMÉ ... iii

TABLE DES MATIERES ... iv

LISTE DES TABLEAUX ... vi

LISTE DES FIGURES ... vii

REMERCIEMENTS ... viii

AVANT-PROPOS ... ix

INTRODUCTION ... 1

CHAPITRE I : PROBLÉMATIQUE ... 4

1.1 La participation à des activités sportives ... 4

1.1.1 La participation sportive des hommes et des femmes ... 4

1.1.2 Les types de sports pratiqués ... 5

1.1.3 La pratique du judo ... 5

1.1.4 Le phénomène d’abandon chez les sportifs ... 6

1.1.5 La pratique récréative et compétitive ... 7

1.1.6 Les différences entre les sexes ... 9

1.1.7 Les facteurs liés à l’abandon ... 10

1.1.8 L’abandon sportif, un phénomène multifactoriel ... 20

1.1.9 Modèle du processus cognitivo-comportemental de la motivation des participants dans le sport et l’exercice ... 21

1.2 La situation du judo au Québec et au Canada ... 24

1.2.1 Les Centres Régionaux de Développement ... 24

1.2.2 Le Centre d’Entrainement National ... 25

1.2.3 La participation aux niveaux provincial et national ... 26

1.2.4 Données démographiques et statistiques de l’équipe du Québec ... 32

1.2.5 Les performances des athlètes ... 34

1.3 Objectif de l’étude ... 36

CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE ... 37

2.1 Outil retenu pour la collecte de données ... 37

2.2 Les participantes ... 38

2.3 Validation du questionnaire ... 38

2.4 Collecte de données ... 39

2.5 Méthode d’analyse des données ... 41

2.5.1 Exclusion ou inclusion des incidents critiques ... 41

2.5.2 Atteindre une saturation ... 42

2.5.3 Utiliser des juges indépendants pour valider les catégories ... 44

2.5.4 Effectuer une vérification croisée par les participantes ... 47

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2.5.6 Questionner au minimum 25% de la population totale visée ... 48

2.5.7 Vérifier l’accord théorique en exprimant clairement les hypothèses sous-jacentes de l’étude et en comparant les catégories émergentes à la littérature existante ... 49

2.5.8 Effectuer des enregistrements audio ou vidéo des entrevues pour s’assurer que les histoires des participants sont capturées avec précision ... 49

CHAPITRE III : RÉSULTATS ET DISCUSSION ... 50

3.1 L’abandon de la pratique compétitive en judo, un phénomène multifactoriel ... 50

3.1.1 La condition physique (les blessures sportives) ... 52

3.1.2 Le rôle de l’entraineur ... 55

3.1.3 La gestion du poids corporel ... 58

3.1.4 Le mode de vie ... 61

3.1.5 Le soutien de la famille ... 63

3.1.6 Le sentiment d’auto-efficacité ... 64

3.1.7 La notion de plaisir ... 66

RECOMMANDATIONS ... 68

La condition physique (les blessures) ... 68

Le rôle de l’entraineur ... 70 La gestion du poids ... 70 Le mode de vie ... 72 Le sentiment d’auto-efficacité ... 72 Autres ... 73 LIMITES ... 74 CONCLUSION ... 77 BIBLIORAPHIE ... 80 ANNEXES ... 86

Annexe 1 : Questionnaire d’incidents critiques ... 86

Annexe 2 : Liste des catégories et leurs définitions ... 88

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LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1

Âge moyen au moment de se retirer de l’équipe du Québec……… 32

TABLEAU 2

Nombre d’années à titre de membre de l’équipe du Québec……… 33

TABLEAU 3

Nombre d’athlètes sélectionnées sur l’équipe du Québec par saison………... 33

TABLEAU 4

Première liste des vingt catégories associées à la motivation ainsi qu’à démotivation face à la poursuite du judo compétitif ……….. 43

TABLEAU 5

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LISTE DES FIGURES

FIGURE 1

Modèle du processus cognitivo-comportemental de la motivation des participants dans le sport et l’exercice de Kremer et Busby (1998), traduit par Dionne (2012)………... 21 FIGURE 2

Nombre de judokas affiliés (gars et filles) pour les divisions U8 à U14 inclusivement de 2009 à 2016……… 27 FIGURE 3

Nombre de judokas affiliés (gars et filles) pour les divisions U16 à U21 inclusivement de 2009 à 2016 ……….. 28 FIGURE 4

Nombre de judokas masculins affiliés pour les divisions U16 à U21 inclusivement de 2009 à 2016………..………..… 30 FIGURE 5

Nombre de judokas féminins affiliées pour les divisions U16 à U21 inclusivement de 2009 à 2016……….... 31 FIGURE 6

Pourcentage des athlètes québécoises ayant remporté une médaille lors des championnats canadiens de judo depuis 2012 ……….……….… 35 FIGURE 7

Pourcentage des athlètes québécoises ayant remporté une médaille d’or lors des championnats canadiens de judo depuis 2012 ……….…..35 FIGURE 8

Facteurs favorisant la poursuite du judo compétitif par les athlètes féminines de l’équipe du Québec ……….……….……51 FIGURE 9

Facteurs associés à l’abandon du judo compétitif par les athlètes féminines de l’équipe du Québec ……….….51

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REMERCIEMENTS

Tout d’abord, je tiens à remercier tous les gens qui ont croisé ma route et permis d’apprendre et d’évoluer par le biais du judo. À cet égard, je ne peux qu’être reconnaissante envers ma mère qui m’a initié et transmis sa passion pour ce merveilleux sport.

Je voudrais remercier mon directeur de recherche, Luc Nadeau, sans qui la réalisation de ce projet n’aurait pu être possible. Il a cru en moi dès le départ et a fait en sorte de me guider vers l’atteinte de mes objectifs. Sa générosité, sa rigueur et son écoute m’ont permis de développer de l’intérêt pour la recherche. Il représente pour moi un modèle, et les mots ne suffisent pas pour exprimer toute la gratitude que je lui porte. Merci Luc.

J'aimerais également prendre le temps de remercier Mme Andrea J. Woodburn et M. Martin Roy pour leurs précieux commentaires qui m’ont permis d’améliorer la qualité de mon document.

J’aimerais aussi remercier mes collègues étudiant(e)s qui ont su me prodiguer de précieux conseils tout au long du processus. Merci pour votre générosité.

Je tiens également à souligner que le soutien des membres de ma famille. Votre présence, votre écoute et votre patience ont grandement contribué à ma motivation à poursuivre ce projet. Je remercie ma grand-maman Madeleine, ainsi que mon amie et professeure Micheline, pour leur précieuse aide dans la correction de mon document.

Je remercie Judo-Québec pour leur collaboration en acceptant de me transmettre les informations nécessaires à la réalisation de certaines étapes reliées au projet.

En terminant, j’aimerais remercier toutes les athlètes qui ont participé à cette étude rendant ainsi possible la réalisation de ce mémoire. Je suis consciente que cela a représenté un défi considérable pour certaines et je vous en suis très reconnaissante. Mesdemoiselles, sachez que vos écrits trouveront écho.

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AVANT-PROPOS

Mes objectifs, en réalisant ce mémoire, ont été d’offrir des résultats scientifiques aux différents décideurs du judo au Québec afin de pallier à une problématique d’abandon des athlètes féminines au sein de l’équipe du Québec. Mes intérêts personnels face à cette problématique sont significatifs pour avoir été l’une de ces athlètes il y a quelques années. De plus, le sujet me touche particulièrement, car je suis actuellement entraineure d’athlètes de niveau provincial. Il est important de spécifier que mon parcours personnel à titre d’entraineure et d’athlète a nécessairement influencé l’analyse et le classement des réponses des participantes de cette étude. Mon expérience d’athlète et mon travail d’entraineure m’ont permis de mieux comprendre la réalité des jeunes femmes qui ont pris part à l’étude. Toutefois, plusieurs stratégies de validation ont été mises en place tout au cours du déroulement de cette étude afin de limiter mon biais personnel dans l’interprétation des réponses des participantes.

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INTRODUCTION

Le judo est un art martial d’origine japonaise qui aurait vu le jour en 1882 par le biais de son inventeur, M. Jigoro Kano. À son origine, le judo représentait un système d’auto-défense, mais qui permettait du même coup le développement de la personne aux plans physique, intellectuel et moral. Selon des données historiques, les femmes ont pu pratiquer le judo dès 1923 (référence historique). Toutefois, les compétitions féminines n’étaient pas permises à cette époque. Une des sources d’inspiration de M. Kano pour l’invention des règles du judo a été un autre art martial japonais (le jujitsu), qui était largement pratiqué au Japon par les hommes et les femmes dans les années 20. Keiko Fukuda fut une figure marquante pour le judo et cette dernière voyagea à travers le monde pour en faire la promotion. C’est d’ailleurs Mme Fukuda qui enseigna le jujitsu à M. Kano. À une certaine époque, le jujitsu fut même utilisé comme arme politique par les femmes.

«The art of the ‘weak against the strong’ is not reserved for men. While remaining elegant and feminine, women practiced the Japanese art early on. In London, the ‘jujutsuffragettes’ used the Japanese art as a weapon in the service of their political struggle to gain the right to vote» (Fédération internationale de Judo, 2016).

À travers les décennies, le judo devint de plus en plus populaire et les femmes ont finalement pu accéder au volet compétitif de nombreuses années plus tard, selon les différents pays. Le système de compétition s’est développé peu à peu et c’est en 1964 à Tokyo que cet art martial fit son apparition au programme des Jeux olympiques. Cependant, les femmes ont dû attendre quelques années supplémentaires pour avoir accès à des compétitions de haut niveau. Dès lors, on constate que le système de compétitions internationales en judo est assez récent et c’est encore plus vrai pour celui des athlètes féminines (Fédération Internationale de Judo, 2016). La pratique des arts martiaux est généralement reconnue pour ses vertus éducatives et également pour le développement de la confiance en soi. Il est ainsi possible de prétendre que le judo représente un excellent sport à pratiquer pour les jeunes femmes afin de favoriser le développement d’une forte estime de soi.

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À ce jour, la Fédération internationale de judo compte 195 fédérations nationales sur cinq continents différents (Fédération Internationale de Judo, 2016). Plus localement, c’est en 1973 que des Canadiennes (Mesdames Céline Darveau, Monette Leblanc, Diane Hardy et Nicole Forget) prennent part pour la première fois à une compétition internationale de judo (Damblant, 2015). Par ailleurs, le premier championnat canadien féminin eut lieu en 1976 à Montréal. Depuis lors, le réseau de compétitions a beaucoup évolué pour les athlètes féminines autant à l’échelle nationale qu’internationale que localement pour les plus jeunes.

Au niveau des structures de gestion de la pratique du judo au Canada, il existe aujourd’hui une fédération nationale (Judo-Canada) ainsi qu’une fédération provinciale pour chacune des provinces canadiennes et territoires. Ces fédérations administrent plusieurs volets de la pratique (e.g. les règlements d’arbitrage, la formation des entraineurs, les katas [exigences techniques pour le passage de grade], les compétitions). Concernant ce dernier volet, des comités provinciaux et nationaux formés d’entraineurs et d’administrateurs établissent des critères (e.g. sérieux à l’entrainement, résultats en compétition, résultats lors des tests physiques) leur permettant de sélectionner les meilleurs athlètes pour faire partie de l’équipe de compétition qui représentera leur province. Ces athlètes participent à un circuit de compétition provincial et national ainsi qu’à des évènements « open » qui regroupent des athlètes de quelques pays (e.g. États-Unis, Mexique). Les meilleurs représentants des provinces sont recrutés pour faire partie de l’équipe canadienne qui évolue principalement dans des compétitions nationales et internationales. Il est à noter que le Québec possède l’équipe la plus performante sur la scène canadienne depuis de nombreuses années et que la majorité des représentants de l’équipe nationale proviennent de l’équipe du Québec (Judo-Québec, 2013). Par ailleurs, il est aussi important de mentionner que le Québec est la province qui compte le plus grand nombre d’adeptes puisqu’environ 50 % des judokas canadiens sont des affiliés québécois (Judo-Québec, 2013).

Depuis quelques années, les athlètes membres de l’équipe du Québec semblent abandonner la pratique du judo compétitif très tôt dans leur carrière sportive. Malheureusement, aucune étude scientifique n’a été réalisée pour illustrer ce phénomène. Néanmoins, l’analyse effectuée par quelques entraineurs de judo canadiens décrit clairement un phénomène inquiétant où de jeunes athlètes quittent le programme de l’équipe du Québec en pleine

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période de développement. Ces données personnelles nous ont paru très intéressantes et suffisamment claires et précises pour attirer notre attention de chercheurs. À cet égard, les données colligées indiquent par ailleurs une baisse de performance des athlètes féminines québécoises des divisions U16 et U18 lors des championnats canadiens de 2012 à 2015 (Féréal, communication personnelle, 2016).

L’étude présentée dans ce mémoire a pour objectif de décrire le phénomène d’abandon du judo compétitif du point de vue des athlètes impliquées. Les résultats obtenus à partir des analyses effectuées devraient permettre aux dirigeants du milieu du judo au Québec de faire la lumière sur une partie de ce phénomène.

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CHAPITRE I : PROBLÉMATIQUE

1.1 La participation à des activités sportives

Les statistiques de Patrimoine Canada publiées en 2013 démontrent que la participation sportive accuse une légère baisse à l’échelle nationale par rapport aux enquêtes précédentes. Selon le Comité Scientifique de Kino-Québec (2011), la pratique régulière d’activités physiques et sportives durant l’enfance et l’adolescence favoriserait l’acquisition d’habiletés (e.g. équilibre, coordination, agilité) pouvant augmenter les chances d’être physiquement actif à l’âge adulte. Le manque de temps, d’intérêt ou de motivation représenterait les principaux facteurs évoqués par les 15 à 24 ans pour ne pas pratiquer d’activité physique (Comité scientifique de Kino-Québec, 2011).

1.1.1 La participation sportive des hommes et des femmes

Les statistiques recueillies par Patrimoine Canada entre 2007 et 2011 permettent de constater que les garçons sont plus actifs que les filles et ce, peu importe les groupes d’âge (Patrimoine Canada, 2013). Parmi les jeunes canadiens et jeunes canadiennes âgés de 6-19 ans, environ neuf pourcent des garçons et quatre pourcent des filles respectent les barèmes minimaux de participation et cumulent un minimum de 60 minutes d’activités physiques d’intensité modérée à élevée au moins six jours par semaine (Patrimoine Canada, 2013). Plus les individus avancent en âge, plus on constate un déclin dans la pratique d’activités physiques et sportives. Il semble que ce déclin soit plus précoce chez les filles que chez les garçons (Comité scientifique de Kino-Québec, 2011).

Les jeunes filles de 5-11 ans pratiquent presqu’autant d’activités physiques que les jeunes garçons. On constate par contre une diminution significative du taux de participation lorsque ces jeunes participantes atteignent l’adolescence. Cette réalité semble présente chez les garçons également, mais elle est accentuée chez les filles (Patrimoine Canada, 2013). Entre 2005 et 2010, le taux de participation des femmes de 15 à 24 ans a diminué

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passant de 20 % à 16 % pendant que le taux de participation chez leurs homologues masculins est demeuré stable à 35 %. Globalement, le taux de participation des femmes de 15 à 19 accuse la plus importante baisse (Patrimoine Canada, 2013).

1.1.2 Les types de sports pratiqués

Des centaines de sports différents sont pratiqués par la population québécoise et canadienne, et le nombre de participants varie d’un sport à l’autre selon le sexe ou les catégories d’âges. Une liste des dix sports les plus populaires entre 1992 et 2010 a été dressée par Patrimoine Canada (2013) et indique que (a) le golf, (b) le hockey, (c) le soccer, (d) le base-ball, (e) le volley-ball, (f) le basket-ball, (g) le ski alpin, (h) le cyclisme, (i) la natation, et (j) le badminton sont les plus populaires. Les hommes seraient plus nombreux à pratiquer le golf et le hockey que les femmes, alors que celles-ci préféreraient la natation, la danse et le soccer. De manière générale, les femmes seraient plus sujettes à prendre part à des sports individuels et créatifs que les garçons, qui préfèrent habituellement les sports collectifs.

1.1.2.1 La pratique des sports de combat

Le rapport émis par Patrimoine Canada en 2013 indique que les arts martiaux occupaient le 19e rang des sports pratiqués avec un taux de participation, représentant 1,6 % de l’ensemble des sports pratiqués. De plus, le taux de participation pour ce type de sport est moindre chez les femmes que chez les hommes (Patrimoine Canada, 2013). Malheureusement, les données émises par Patrimoine Canada ne permettent pas d’avancer des pourcentages précis de participation. Malgré tout, il est possible d’affirmer que le nombre de filles qui pratiquent un art martial ou un sport de combat au Canada est très marginal (Patrimoine Canada, 2013).

1.1.3 La pratique du judo

Parmi l’ensemble des sports de combat, on retrouve le judo qui est un art martial d’origine japonaise et qui ressemble en plusieurs points à la lutte olympique. L’objectif principal est de

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projeter son adversaire au sol pour ensuite le maîtriser. Chaque combattant (judoka) porte un costume (judogi) et affronte un adversaire d’une catégorie de poids identique pour une durée pouvant aller d’une minute (U8) à 4 minutes (U21 et sénior). La façon d’agripper le judogi (kumi-kata) a un impact déterminant sur la manière de projeter l’adversaire au sol et ainsi sur l’issu du combat (Judo-Québec, 2013). Une fois au sol et si l’adversaire n’est pas tombé directement sur le dos (ippon), le combat se poursuit afin de soumettre son adversaire (clé de bras ou étranglement) ou bien de l’immobiliser sur le dos afin de remporter la victoire. Notons que pour les catégories de participants moins expérimentés, les soumissions sont proscrites et d’autres règlements sont adaptés de sorte que l’affrontement se déroule de façon sécuritaire.

1.1.4 Le phénomène d’abandon chez les sportifs

Les données présentées dans les enquêtes canadiennes sur la pratique sportive ne renseignent que très peu sur les raisons qui peuvent expliquer pourquoi les participants font ou cessent de pratiquer certains sports. Toutefois, la baisse de participation sportive constatée dans les enquêtes au cours des dernières années peut être divisée en deux catégories (a) ceux qui ne s’inscrivent pas aux différentes activités physiques, et (b) ceux qui débutent la pratique d’un sport et qui cessent après un certain temps (Patrimoine Canada, 2013). Ainsi, certaines activités sont exclues des statistiques de participation sportive soient (a) la danse aérobique non compétitive, (b) l’aquaforme, (c) la bicyclette à des fins récréatives ou de transport actif, (d) le culturisme/la sculpture corporelle (e) la course automobile, (f) la danse, (g) la pêche, (h) le conditionnement physique, (i) la randonnée pédestre, (j) le jogging, (k) l’haltérophilie (non compétitive), (l) la motocyclette, (m) la motoneige, et (n) la marche non compétitive. De plus, puisqu’il s’agit d’activités libres et donc non sanctionnées par une fédération sportive, les statistiques ne sont pas disponibles actuellement (Patrimoine Canada, 2013).

Les données issues de l’Enquête sociale Générale (ESG) qui renseignent sur l’emploi du temps des Canadiens et des Canadiennes font état d’une baisse de participation chez les citoyens âgés de 15 ans et plus entre 1992 et 2010 (Patrimoine Canada, 2013). Cette baisse de participation est présente pour tous les groupes d’âge, cependant le taux de participations des jeunes décline plus rapidement que celui des Canadiens et des Canadiennes plus

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agé(e)s (Patrimoine Canada, 2013). En 2010, 26 % des Canadiens et des Canadiennes appartenant à la tranche des 15 à 19 ans participaient régulièrement à des sports et il s’agit d’une diminution de 17 % comparativement à 1992 (Patrimoine Canada, 2013).

Les jeunes de 15 à 19 ans représentent la majorité des athlètes qui sont recrutés sur les équipes du Québec pour la majorité des sports fédérés comme le judo. Selon l’organisme Sport-Québec, 900 000 personnes pratiquent plus de 90 sports différents encadrés par les 65 fédérations sportives québécoises reconnues par le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement Supérieur (MEES) (Sport Québec, 2017).

1.1.5 La pratique récréative et compétitive

Comme mentionné en introduction, les formes de pratiques sportives sont habituellement diverses, selon les intérêts et objectifs des participants (Judo-Québec, 2013). Certains pratiquent le sport de manière récréative sans visée de performance. Dès lors, leur objectif est habituellement davantage d’être physiquement actif que de participer à un réseau de compétitions structurées. Pour d’autres, la pratique sportive se fait justement dans un contexte compétitif organisé où la performance devient déterminante et leur principal élément de motivation.

Malgré ces différences en ce qui a trait aux diverses formes de pratique, il est très préoccupant de constater que certains athlètes s’entrainent très fort, mais abandonnent leur carrière sportive très jeune et avant même d’avoir pu atteindre l’âge où ils seraient à leur sommet de performance. Les raisons pouvant expliquer une partie du phénomène d’abandon varient selon (a) le type de pratique (récréative ou compétitive), (b) le type de sport (individuel ou collectif), (c) l’âge, et (d) le sexe (Comité Scientifique de Kino-Québec, 2011). Il est normal que les niveaux et types de participation soient différents selon les individus comme en témoignent les quatre grandes sphères de la pratique sportive que sont (a) l’initiation, (b) la récréation, (b) la compétition, et (d) l’excellence (MEES, 2009). Néanmoins, il demeure important de s’intéresser à chacune d’entrent-elles. Le pourcentage d’athlètes ayant le

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potentiel de performer à un haut niveau (excellence) est marginal, mais représente une sphère très importante de la pratique sportive des fédérations.

Pour les athlètes de haut niveau, le sommet de performance, ou peak de performance, représente l’âge où les athlètes ont un niveau de maitrise de leur sport et une maturation physique optimale pour être les plus efficaces (Privette, 1983). «Peak performance is defined as an episode of superior functioning» (Privette, 1983, p. 1361). Cet âge peut varier considérablement, selon le sport pratiqué. Ainsi, dans certains sports artistiques (e.g. patinage artistique, gymnastique), le sommet de performance arrive relativement tôt dans la carrière et c’est pourquoi ces disciplines sont généralement catégorisées comme des sports à

développement hâtif (Deakin & Cobley, 2003). À l’opposé, il y a les sports à développement plus tardif où les exigences sont davantage physiques, techniques et tactiques

(e.g. le triathlon, l’haltérophilie, le soccer) et c’est le cas de la majorité des sports. Le judo appartient à cette dernière catégorie puisque la moyenne d’âge des participants sur les différentes équipes nationales se situe entre 22 et 30 ans comparativement à 16 ans pour la gymnastique. Ainsi, il n’est pas rare que des athlètes, considérés très peu performants à l’adolescence, se développent plus tard au début de l’âge adulte et finissent par gravir les plus hauts échelons en compétition et puissent même atteindre les Jeux olympiques par exemple. « Un athlète en judo sera normalement à son apogée de carrière compétitive entre 22 et 30 ans. À Pékin l’âge moyen d’athlètes médaillés était de 26 ans » (Judo-Québec, 2013, p.22).

Dans le cadre de cette étude, nous entendons par abandon hâtif, l’arrêt de la pratique du judo compétitif d’un athlète « identifié » n’ayant pas encore atteint l’âge minimum du peak de performance qui est de 22 ans pour le judo. Plus précisément, un athlète identifié est un jeune athlète en développement dont les performances en compétition sont supérieures à celles des autres athlètes du même âge et sont reconnues par les entraineurs et dirigeants du judo au Québec ou au Canada.

De manière générale, il semble exister des périodes charnières dans la carrière sportive où l’on retrouve un taux d’abandon plus important des participants (Nache, Bar-Eli, Perrin & Laurencelle, 2005). Le passage de l’enfance à l’adolescence, qui coïncide souvent avec le passage de l’école primaire à l’école secondaire représente une période charnière. Le passage

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de l’adolescence à l’âge adulte qui coïncide avec le passage de l’école secondaire au collégial représente également une période associée à un taux d’abandon plus élevé de la pratique sportive, autant de niveau récréatif que compétitif (Nache et al., 2005). Un phénomène d’abandon important semble présent chez les 14-17 ans bien que le sport soit l’une des activités les plus pratiquées en comparaison avec d’autres activités de loisir telles que la musique ou l’art dramatique. Le plus grand nombre d’abandons se situerait à l’âge de 17 ans (Enoksen, 2011), et c’est également à cet âge que débuterait la phase d’investissement, autant pour les parents que pour l’athlète (Côté & Hay, 2002). La phase d’investissement est une période où la pratique sportive coute généralement plus cher et demande une plus grande implication de la part des athlètes et de leurs parents. Notons qu’à environ 17 ans au Québec, les jeunes qui sont souvent amenés à poursuivre leurs études scolaires au niveau collégial doivent, dans bien des cas, apporter des changements significatifs à leur rythme de vie. Parmi ceux-ci, il est fréquent de voir les jeunes débuter un emploi à temps partiel et obtenir un permis de conduire puisque l’âge minimal est de 16 ans dans la province québécoise (Société d’Assurance Automobile du Québec, 2017). De plus, pour les jeunes qui évoluent dans une discipline comme le judo où le développement s’effectue de manière plus tardive que dans les sports technico-artistiques, le passage du niveau secondaire aux études collégiales représente une période souvent difficile où les modifications au rythme de vie sont considérables. Ces modifications surviennent généralement au même moment que la phase d’investissement dans le sport, et il est possible de croire que les athlètes puissent être doublement affectés par les changements reliés au rythme de vie en plus des charges d’entrainement nécessaires à leur développement de haut niveau. En résumé, il semble que cette tranche d’âge représente une phase critique dans le développement des jeunes athlètes en raison des nombreuses décisions qu’ils doivent prendre sur les plans personnels et sportifs et cette réalité pourrait expliquer, en partie, que le pourcentage d’abandon soit aussi élevé.

1.1.6 Les différences entre les sexes

Des différences semblent également exister entre les garçons et les filles en ce qui concerne l’abandon sportif. Ainsi, les études scientifiques et enquêtes démontrent que les filles seraient plus sujettes à l’abandon à l’adolescence que les garçons (Enoksen, 2011; Guillet, Sarrazin &

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Cury, 2000; Davisse & Louveau, 1998). À l’inverse, une étude menée en Espagne auprès de plus de 500 athlètes dans plusieurs disciplines sportives variées n’a pas trouvé de différence significative entre le taux d’abandon des filles et des garçons (Molinero, Salguero, Tuero, Alvarez & Marquez, 2006). Toutefois, les études consultées démontrent que la conjugaison entre le sport et la vie amoureuse semble être un facteur contraignant pour plusieurs athlètes et les filles seraient plus sujettes à faire des compromis en faveur de la vie amoureuse que les garçons (Forté, 2006).

Plusieurs facteurs pourraient donc expliquer pourquoi les jeunes athlètes cessent la pratique sportive et particulièrement à des moments importants de la carrière compétitive. Il est cependant inquiétant de constater que certains athlètes abandonnent complètement la pratique d’une activité comme le judo sans nécessairement changer pour une autre activité. Il est parfois normal que des jeunes participants fassent un choix délibéré de changer leur pratique pour d’autres activités physiques et sportives en raison de préférences personnelles. Toutefois, il est nécessaire de savoir quelles sont les vraies raisons qui expliquent leurs choix. La littérature scientifique identifie ainsi plusieurs raisons qui peuvent expliquer le phénomène d’abandon hâtif de la pratique sportive compétitive. L’importance de ces facteurs varie énormément selon (a) le type de sport, (b) son contexte, (c) sa culture, et (d) ses caractéristiques. Cependant, plusieurs facteurs semblent être universels et pourraient affecter autant positivement que négativement l’ensemble des jeunes athlètes.

1.1.7 Les facteurs liés à l’abandon

La lecture des différentes études traitant de l’abandon en sport nous permet de constater que certains facteurs sont mentionnés plus fréquemment que d’autres et que certains autres peuvent sembler plus contextuels au sport concerné. Il est ainsi possible de regrouper les conclusions des études en différentes catégories de facteurs généraux qui touchent les athlètes, peu importe le sport pratiqué ou le niveau de participation. Il est cependant important de mentionner que ces catégories de facteurs pourraient favoriser la pratique du judo chez certains athlètes alors qu’elles pourraient être contributoires à l’abandon pour d’autres athlètes. Par exemple, le soutien des parents pourrait représenter une motivation pour certains

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athlètes, alors qu’à l’inverse, une trop grande pression de la part des parents pourrait représenter un facteur contributoire à l’abandon pour d’autres (Fraser-Thomas, Côté & Deakin, 2008).

1.1.7.1 Le rôle de l’entraineur

Plusieurs études ont su démontrer que l’entraineur joue un rôle déterminant auprès des athlètes qu’il encadre (Park, Tod & Lavallée, 2012; Joesaar & Hein, 2011; Enoksen, 2011; Le Bars, Gernignon & Ninot, 2009; Fraser-Thomas et al., 2008; Molinero et al., 2006; Sarrazin, Vallerand, Guillet, Pelletier & Curry, 2002; Lavallée, Grove & Gordon, 1997; Sinclair & Orlick, 1993). Il semble, par exemple, que le fait d’entretenir une relation difficile avec un entraineur ferait en sorte d’augmenter le niveau d’anxiété chez l’athlète (Baker, Côté & Hawes, 2000). Le manque d’ouverture de l’entraineur (une trop grande rigueur et l’absence de consultation avec les athlètes) figurerait aussi parmi les exemples de facteurs menant à la décision d’abandonner, dans ce cas-ci, l’athlétisme au niveau compétitif (Enoksen, 2011). Selon une étude menée auprès d’athlètes féminines en judo s’entrainant à l’Institut National du Sport de l’Expertise et de la Performance (INSEP) en France, beaucoup d’entraineurs entretiendraient des rapports négatifs avec leurs athlètes (d’Arripe-Longueville, Fournier & Dubois, 1998). Il n’est pas impossible que ce phénomène soit présent ailleurs malgré les différences culturelles. Comme l’entraineur représente une figure importante dans la structure d’encadrement de l’athlète, il convient de s’intéresser aux impacts que ce dernier peut avoir auprès de ceux-ci. Ainsi, le fait d’entretenir une relation difficile avec son entraineur pourrait avoir un impact négatif sur le cheminement de l’athlète et pourrait même résulter en un abandon (d’Arripe-Longueville et al., 1998). L’opposé est également vrai à savoir qu’un entraineur qui est un modèle positif risque d’avoir une influence tout aussi positive dans la carrière d’un athlète. D’ailleurs, les récits d’athlètes relatant l’influence majeure qu’ont eu leurs entraineurs dans leur carrière sont nombreux (Park et al., 2012; Joesaar & Hein, 2011; Enoksen, 2011; Le Bars et al., 2009; Fraser-Thomas et al., 2008; Molinero et al., 2006; Sarrazin et al., 2002; Lavallee et al., 1997; Sinclair & Orlick, 1993).

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Dans une étude menée auprès de jeunes judokas français, les résultats indiquent que la perception des jeunes en lien avec leur contexte d’entrainement aurait une incidence sur la motivation qu’ils ont à pratiquer le judo (Gernignon & Le Bars, 1997). Ainsi, le climat à l’entrainement et en compétition perçu par les jeunes pourrait avoir une incidence notable sur leur décision de poursuivre ou d’abandonner la pratique du judo, principalement compétitif (Gernignon & Le Bars, 1997). Il faut noter que ce facteur peut aussi être lié à l’influence de l’entraineur, car celui-ci a un rôle important à jouer en ce qui a trait au climat instauré lors des entrainements et des compétitions (d’Arripe-Longueville et al., 1998).

1.1.7.2 La condition physique (les blessures sportives)

Une étude visant les personnes de six à 74 ans a été menée auprès de nombreux ménages québécois afin de connaître les risques que présentent certaines activités ou sports en lien avec les traumatismes physiques. De tous les sports cités, les sports de combat sont ceux qui semblent représenter le plus de risques (Hamel & Goulet, 2006). Cette réalité pourrait représenter une partie de l’explication en ce qui a trait aux blessures et à l’abandon sportif.

Il semble que les risques soient accentués lorsque le participant se trouve en situation de compétition (Landa, 2004). Au judo, 30 % du total des blessures subies par les athlètes dans le cadre de leur sport se produirait en compétition (Kujala et al., 1995). Une autre étude menée auprès de 52 athlètes judokas n’a pas su démontrer de différence significative entre la prévalence des blessures chez les hommes et les femmes (Green, Petrou, Fogarty-Hover & Rolf, 2007). Lors de cette même étude, les athlètes s’étant adonnés à une perte de poids de 5 % de leur masse corporelle ou plus avant une compétition ont subi un nombre significativement plus élevé de blessures comparativement aux autres judokas ayant pris part à l’étude (Green et al., 2007). L’important volume d’entrainement réalisé par des athlètes de pointe en judo serait un facteur contributoire à l’augmentation du risque de blessures (Green et al., 2007). Également, le type de surface utilisée aurait un impact sur le risque de blessures, surtout dans les sports où les chutes sont présentes comme c’est le cas en judo (Guzman & Kingston, 2012).

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Les blessures subies dans le cadre de compétitions ou d’entrainements à la compétition représenteraient un autre des principaux facteurs liés à l’abandon en sport (Crane & Temple, 2015 ; Park et al., 2012 ; Enoksen, 2011 ; Lefebvre, Habsch & Cloes, 2006). Les résultats issus des diverses études menées auprès d’athlètes qui pratiquent un sport de combat permettent de constater que les blessures sont monnaie courante et affectent énormément la motivation de l’athlète à poursuivre sa carrière sportive. Les athlètes de haut niveau sont régulièrement touchés par des blessures chroniques essentiellement en raison des niveaux d’intensités importants qu’ils doivent subir à l’entrainement et en compétition pour améliorer leurs performances. Les athlètes de judo sont donc sujets à être fortement influencés par les blessures dans leur pratique compétitive.

Le manque d’encadrement et de soutien reçu à la suite d’une blessure a été noté comme un facteur déterminant menant à l’abandon dans une étude menée auprès d’athlètes en athlétisme (Enoksen, 2011). Ainsi, les blessures feraient partie des principaux facteurs pouvant mener un athlète à l’abandon ou à avoir l’intention d’abandonner son sport. Toutefois, le processus de réhabilitation, ainsi que le soutien offert aux athlètes semblent également jouer un rôle déterminant sur le plan affectif pour maintenir la motivation (Enoksen, 2011).

Actuellement, la littérature scientifique ne contient aucune étude faisant la démonstration d’un lien direct entre la préparation physique et la prévention des blessures de manière générale. Certaines études démontrent des liens entre des programmes d’entrainement et la prévention de blessures d’usure ou récurrentes (par exemple tendinites), mais aucune ne confirme prévenir directement les blessures d’impacts. Toutefois, la logique et plusieurs évidences de la pratique professionnelle permettent de penser qu’il pourrait s’agir d’un moyen de prévention judicieux (Kordi, Maffuli, Wrobble & Angus, 2009).

1.1.7.3 Le soutien de la famille

Il est mentionné dans l’étude de Forté (2006) que le soutien de la famille (qu’il soit adéquat ou inadéquat) figure parmi les facteurs contributoires à l’abandon ou à la poursuite de l’engagement dans le sport compétitif. L’implication des parents tôt dans la carrière de

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l’enfant permettrait principalement l’intégration d’une culture sportive forte et durable (Forté, 2006). La sphère familiale serait centrale et constituerait un milieu de socialisation sportive permettant de favoriser l’engagement de l’enfant vers une éventuelle poursuite de l’excellence sportive (Forté 2006). De plus, le degré et la nature de l’implication des parents ou des proches seraient tributaires de l’engagement des jeunes dans la discipline sportive (Forté, 2006). Par exemple, une étude menée auprès de jeunes qui pratiquaient l’athlétisme au niveau compétitif a démontré que les athlètes percevaient l’implication de leurs parents comme déterminante dans leur pratique compétitive (Enoksen, 2011). Les parents qui étaient d’ex-athlètes semblaient être en mesure de mieux soutenir leurs enfants et de mieux comprendre leurs besoins que les parents qui n’avaient jamais été athlètes dans le passé (Enoksen, 2011). Par ailleurs, des parents très investis dans la carrière sportive de leurs enfants pourraient avoir tendance à ajouter une pression supplémentaire liée à la performance. Ce facteur semble avoir été perçu démotivant pour plusieurs athlètes interrogés dans des études portant sur le phénomène d’abandon en sport (Crane & Temple, 2015).

1.1.7.4 Le mode de vie

La conciliation entre l’école et le sport semble représenter un enjeu notable, et apparait comme un facteur contributoire à l’abandon (Enoksen, 2011). Le manque de temps ainsi que le stress éprouvé en tentant de réussir à l’école et simultanément dans le sport semblent décourager certains athlètes à poursuivre l’entrainement (Enosken, 2011).

Les athlètes peuvent être appelés à quitter leur résidence familiale afin de se rapprocher d’un centre d’entrainement ou pour s’entrainer avec des athlètes de niveau supérieur lorsqu’ils atteignent un haut niveau de performance dans leur discipline sportive (Judo-Québec, 2013). L’expérience nous démontre que les politiques et règles à ce sujet diffèrent d’une fédération sportive à une autre et peuvent toucher de très jeunes athlètes dans certains cas. À ma connaissance, aucune étude scientifique en contexte québécois ou canadien ne fut en mesure d’évaluer les impacts de l’éloignement du domicile familial sur la poursuite de la carrière sportive de ces athlètes. Un déménagement loin du domicile familial, des amis et également parfois de l’entraineur habituel, peut représenter un changement important dans la vie d’un

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jeune athlète. Logiquement, il est possible de croire que de déraciner un adolescent de son milieu familial pourrait avoir un effet négatif sur la poursuite de sa carrière sportive, particulièrement si l’encadrement qu’il reçoit dans son nouveau milieu est différent du milieu habituel. Ce phénomène peut être dépendant du temps total passé en dehors du milieu familial, de la présence d’amis ou de la famille près du nouveau milieu d’entrainement et du niveau de motivation personnel de l’athlète.

1.1.7.5 Le sentiment d’auto-efficacité

Le sentiment d’auto-efficacité est un autre facteur pouvant influencer la poursuite de la pratique sportive. Dans les faits, le sentiment d’auto-efficacité occupe une place significative dans le développement global de la personne (Rondier, 2004). Ainsi, un athlète qui se perçoit habile et performant dans son sport aura plus tendance à poursuivre sa carrière qu’un athlète qui éprouvent continuellement des difficultés et ne perçoit pas posséder les habiletés requises (Gernignon & Le Bars, 1997).

«Le sentiment d’efficacité personnelle désigne les croyances des individus quant à leurs capacités à réaliser des performances particulières. Il contribue à déterminer les choix d’activités et d’environnement, l’investissement du sujet dans la poursuite des buts qu’il s’est fixés, la persistance de son effort et les réactions émotionnelles qu’il éprouve lorsqu’il rencontre des obstacles» (Rondier, 2004, p. 475).

Dans le même ordre d’idées, les jeunes femmes ou les filles qui ont l’impression de ne pas être compétentes dans une discipline sportive donnée ou qui ne se sentent pas valorisées par leurs entraineurs ou leurs pairs renonceront souvent à poursuivre (Kjonniksen, Anderssen & Wold, 2009). La difficulté à maitriser des éléments techniques constituerait aussi une source d’insatisfaction importante pouvant mener à l’abandon chez des jeunes de 12 à 15 ans pratiquant le judo (Gernignon & Le Bars, 1997). Il est possible de croire que les enfants qui n’auraient pas eu la chance de développer les habiletés motrices de base durant l’enfance soient plus à risque d’abandonner la pratique sportive en raison d’échecs répétés. Ainsi, il semble que le sentiment d’auto-efficacité joue un rôle important dans la poursuite de la carrière sportive (Kjonniksen et al., 2009).

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L’estime personnelle d’un individu (qui inclut son sentiment d’auto-efficacité face à une tâche donnée) est essentielle pour bénéficier d’une saine santé mentale (Taylor & Brown, 1988). De plus, une bonne estime de soi serait corrélée avec une attitude positive face à la vie et aux évènements qui surviennent (Brage & Meredith, 1994). L’adolescence semble représenter une période charnière où les filles auraient davantage tendance à avoir une plus faible estime d’elles-mêmes comparativement aux garçons (Kling, Hyde, Showers, & Buswell, 1999). Ainsi, il convient d’accorder une attention particulière au développement de la confiance durant cette période importante chez les jeunes.

1.1.7.6 La gestion du poids corporel

Au judo, les athlètes sont placés dans différentes catégories de poids lors des compétitions afin de s’assurer d’un rapport de force plus équilibré et d’une équité dans les chances de gagner. Les catégories officielles chez les femmes sont les suivantes: -48kg, -52kg, -57kg, -63kg, -70kg, -78kg et +78kg. Du côté des hommes, les catégories officielles sont les suivantes : -60kg, -66kg, -73kg, -81kg, -90kg, -100kg et +100kg (Judo-Québec, 2013). Toutefois, la diversité de poids à l’intérieur des catégories peut parfois poser problème. Par exemple, une athlète de 59kg évoluera dans la catégorie des moins de 63kg, alors qu’une autre athlète de 62,9kg évoluera dans la même catégorie, ce qui représente tout de même près de quatre kilogrammes de différence. Dans les compétitions mises en place pour les jeunes en développement, les catégories de poids sont différentes afin de s’adapter aux gabarits des enfants.

Les athlètes qui pratiquent des sports à catégories de poids comme le judo sont pesées tout juste avant chaque tournoi. Pour des compétitions d’envergure nationale ou internationale, les judokas sont inscrits à l’avance dans une catégorie précise et doivent veiller à faire le poids lors de la pesée qui prend généralement place la veille du tournoi. À noter que lors des évènements organisés par la Fédération Internationale de Judo (FIJ), quelques athlètes pigés au hasard doivent remonter sur la balance le matin même de la compétition et ceux-ci ne doivent excéder plus de 5% du poids maximum de leur catégorie. Puisque le poids représente un enjeu important, la plupart des athlètes de haut niveau (international principalement) sont

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suivis par des spécialistes de la nutrition pour assurer une gestion de poids adéquate. Le but de la gestion appropriée du poids de l’athlète étant principalement de diminuer la masse grasse pour maximiser le pourcentage de masse maigre dans une visée de performance.

Ainsi, les catégories de poids dans les sports de combat sont destinées à rendre la compétition plus équitable entre les adversaires. Malheureusement, cette mesure n’est pas parfaite et peut amener certains problèmes importants, autant en termes d’équité pour la compétition comme telle, qu’à long terme sur la motivation de l’athlète à poursuivre la compétition. Une étude menée auprès de 882 judokas a démontré que la majorité des athlètes perdent plus de 5 % de leur poids corporel en vue d’une compétition et que la plupart semblent perdre du poids rapidement peu de temps avant la compétition (Artioli et al., 2010). Il faut comprendre que les athlètes ont tout avantage à avoir un poids corporel près de la limite supérieure de la catégorie afin de mieux performer, car un athlète devant évoluer dans une catégorie de poids supérieure à quelques heures d’avis le désavantagera énormément. Pour les judokas qui doivent continuellement surveiller leur poids, cette situation peut devenir une source de stress énorme qui finit parfois par démotiver plusieurs athlètes à poursuivre la compétition.

La majorité des sportifs évoluant dans des sports à catégories de poids interrogés dans les études scientifiques ont mentionné avoir débuté des comportements de perte de poids rapide avant l’âge de 15 ans (Artioli et al., 2010). À cet égard, environ 60 % des judokas débuteraient la perte de poids en jeune âge (12-15 ans) dans le but de prendre part à une compétition dans une catégorie de poids précise, et ce, sans encadrement individualisé (Artioli et al. 2010). Les athlètes seraient portés à adopter ces comportements en jeune âge en raison de l’influence (a) du milieu, (b) de l’entraineur, et (c) des partenaires d’entrainements. Selon les répondants, les personnes ayant le plus d’influence sur cet aspect de leur préparation étaient l’entraineur et les partenaires d’entrainement. Les spécialistes de la nutrition et les parents apparaissent plus loin dans la liste (Artioli et al., 2010).

Le nombre d’athlètes susceptibles de se blesser ou d’avoir des problèmes de santé à la suite d’une perte de poids rapide est important et le phénomène est préoccupant (Artioli et al., 2010). Lorsque la perte de poids se déroule quelques jours avant la compétition, les moyens utilisés par les athlètes sont souvent drastiques et néfastes pour la santé. Ils visent

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en effet à obtenir une perte importante de fluide corporel, entre autres par l’utilisation de diurétique ou par la pratique d’exercice physique de façon excessive (Degoutte et al., 2005). Parmi les symptômes et les effets d’une perte de poids rapide, on constate une diminution des performances, la confusion et la dépression (Joy, Kussman & Nattiv, 2016). Il est donc possible de croire que ces pratiques pourraient avoir un lien avec l’abandon de la compétition. De plus, les restrictions alimentaires, la privation de liquide ainsi que les différents moyens utilisés par une partie des athlètes pour perdre du poids rapidement ou maintenir un poids de compétition qui n’est pas approprié auraient des effets néfastes sur les systèmes du corps humain (Joy et al., 2016) et augmenteraient la probabilité de développer des troubles alimentaires (Torstveit, Rosenvinge & Sundgot-Borgen, 2008).

Une étude menée auprès d’athlètes d’âge secondaire aux États-Unis a démontré que les athlètes souffrant d’un trouble alimentaire avaient subi deux fois plus de blessures musculo-squelettiques durant la saison de compétition que le reste du groupe (Thein-Nissenbaum, Rauh, Carr, Loud & Mcguine, 2011). La période de l’adolescence représentant souvent une phase où les jeunes se questionnent sur leur identité personnelle et où la prévalence des troubles alimentaires serait accentuée (Martisen & Sundgot-Borgen, 2013). Ce phénomène serait d’autant plus important chez les adolescents qui évoluent dans un contexte de sport d’élite (Martisen & Sundgot-Borgen, 2013). De plus, le risque de développer un trouble alimentaire serait davantage présent chez un athlète qui débute une diète sans recevoir un encadrement adéquat de la part d’un ou d’une spécialiste de la nutrition et de la saine gestion du poids (Sundgot-Borgen, 1994b). Dans cette même étude, on rapporte qu’un nombre significatif d’athlètes ayant pris part à une diète ont mentionné s’être fait demander par leur entraineur de perdre du poids pour performer (Sundgot-Borgen, 1994b). Selon Griffin & Harris (1996), les entraineurs seraient davantage portés à demander aux athlètes féminines de perdre du poids et aux athlètes masculins de prendre du poids.

Les athlètes féminines seraient plus à risque de développer des troubles alimentaires que les athlètes masculins (Martisen & Sundgot-Borgen, 2013; Franchini, Brito, & Artioli, 2012; Sundgot-Borgen & Torveist, 2004). À ce sujet, les troubles alimentaires qui affectent les jeunes athlètes féminines ont été analysés dans plusieurs études et traitent surtout de la triade

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femmes pour qui une perte de poids excessive pourrait provoquer un dérèglement hormonal pouvant éventuellement mener à l’arrêt des menstruations (aménorrhée) et se traduire par une diminution de la densité osseuse (ostéoporose) (Warren & Shantha, 2000). Les athlètes pratiquant des sports où la gestion du poids est importante comme les sports technico-artistiques et les sports de combat comme le judo sont plus à risque de développer cette problématique. La triade de l’athlète aurait un impact négatif sur les performances en compétition, puisque les capacités physiques, ainsi que psychologiques, se trouvent à être altérées (Filaire, Maso, Degoutte, Jouanel, & Lac, 2001). De plus, la diminution de la densité osseuse augmente significativement le risque de blessures importantes pouvant avoir des effets dramatiques sur la santé de l’athlète (Guzman & Kingston, 2012).

Pour certaines athlètes, la difficulté de maintenir un poids de compétition, surtout en période de croissance, peut être un facteur qui les décourage à poursuivre leur carrière sportive. Des athlètes qui doivent continuellement contrôler leur alimentation et dont le poids corporel est une préoccupation quotidienne peuvent en venir à vouloir abandonner la compétition simplement pour retrouver un rythme de vie un peu plus normal. Selon Guzman et Kingston (2012), le phénomène de la triade ferait partie des facteurs de risque potentiel pouvant mener à l’abandon de la pratique compétitive chez les athlètes féminines.

1.1.7.7 La notion de plaisir

Le plaisir serait la principale source de motivation pour les gens qui débutent une activité sportive ou qui pratiquent un sport de façon récréative (Klint & Weiss, 1986). De plus, le plaisir apparaît globalement comme la raison la plus mentionnée par les athlètes pour la pratique d’un sport (Salguero, Gonzalez-Boto, Tuero & Marquez, 2003). Par ailleurs, il semble que pour les participants plus expérimentés pratiquant un sport au niveau élite, la notion de plaisir soit de moindre importance que pour les plus jeunes (Molinero et al., 2006). Malgré que le plaisir apparait comme la principale raison évoquée pour prendre part à une activité sportive, il semble que le manque de plaisir soit l’un des facteurs liés à l’abandon des jeunes sportifs (Crane & Temple, 2015; Fraser-Thomas et al., 2008; Salguero et al., 2003; Bucher et al., 2002; Guillet et al., 2000). Les principales caractéristiques pouvant influencer le plaisir à pratiquer un sport chez les athlètes seraient les suivantes (a) le genre, (b) l’âge, (c) le

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niveau d’habileté, et (d) le sentiment d’auto-efficacité (Scanlan, Carpenter, Schmidt et al., 1993).

1.1.8 L’abandon sportif, un phénomène multifactoriel

Des études menées auprès de jeunes athlètes ont su démontrer que celles et ceux qui abandonnent leurs disciplines sportives le font rarement pour une seule raison (Guillet et al., 2000; Gernignon & Le Bars, 1997). Les athlètes prendraient leur décision d’abandonner la pratique sportive sur la base de plusieurs facteurs. Cependant, certains facteurs pourraient peser davantage dans la balance. La décision d’abandonner serait donc multifactorielle et s’effectuerait de façon progressive (Fernandez, Stephan & Fouquereau, 2006; Lefebvre et al., 2006). Il semble que l’accumulation de facteurs que l’athlète considère comme étant contraignants pourrait ainsi expliquer sa décision de se retirer (Lefebvre et al., 2006). De plus, l’intention d’abandonner, donc d’avoir de plus en plus régulièrement des pensées en lien avec l’arrêt la compétition, serait le principal prédicateur de l’abandon réel de la pratique sportive (Guillet, Sarrazin, Fontayne & Brustad, 2006).

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1.1.9 Modèle du processus cognitivo-comportemental de la motivation des participants dans le sport et l’exercice

Figure 1 : Modèle du processus cognitivo-comportemental de la motivation des participants

dans le sport et l’exercice de Kremer et Busby (1998), traduit par Dionne (2012).

Il existe plusieurs modèles en lien avec la poursuite ou l’abandon de la pratique sportive et les facteurs qui prédisposent un individu à prendre part à un sport (Kremer et Busby, 1998; Scanlan et al., 1993; Harter, 1978). Ainsi, le modèle de Kremer et Busby (1998) fait partie des modèles pouvant aider à la compréhension du phénomène de l’abandon en sport. Pour expliquer ce modèle, les auteurs présentent en premier lieu cinq étapes permettant d’expliquer la dynamique entourant le phénomène de la pratique sportive :

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La prédisposition à la participation

La prédisposition à participer à un sport serait liée à de nombreux facteurs personnels et contextuels soient (a) les expériences sportives, (b) le sentiment d’efficacité personnel perçu, (c) la personnalité, (d) le contexte social ou socioéconomique, et (e) l’influence des proches.

La décision de participer

La décision est influencée par les récompenses extrinsèques ou intrinsèques perçues, le type de motivation qui habite la personne (orienté vers la tâche ou vers le but) ainsi que le sentiment d’efficacité personnel perçu.

Les barrières à la participation

Certaines barrières peuvent être perçues par l’individu et pourraient influencer sa décision quant à l’arrêt ou la poursuite de la pratique sportive. Ces barrières peuvent être d’ordre personnel (e.g. maladie, blessure, manque de temps) ou institutionnel/environnemental (manque d’accessibilité dû à l’absence d’installation à l’école).

La perception des récompenses

Les récompenses perçues lors de la pratique pourraient être les mêmes que celles qui avaient été anticipées au moment de prendre la décision de participer.

L’évaluation

Le participant aura tendance à demeurer engagé aussi longtemps que l’activité lui sera favorable et qu’il anticipera des récompenses. Par ailleurs, il ne s’agit pas simplement d’un calcul coût/bénéfice, car le participant doit également être satisfait face à la pratique de cette activité. Qui plus est, le participant doit percevoir les avantages qu’il a de prendre part à cette activité plutôt qu’une autre.

Les auteurs du modèle ont également identifié cinq routes permettant d’anticiper le chemin que prendra la personne en fonction des étapes énumérées précédemment. Voici la description associée à chacune des routes présentent dans le modèle :

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Route 1

À la suite de l’évaluation des bénéfices associés à la pratique, le participant pourrait avoir perçu davantage de coûts comparativement aux bénéfices. L’individu ne souhaite plus prendre part à l’activité et ne pratique plus de sport.

Route 2

La personne décide de cesser de pratiquer l’activité pour un moment puisqu’elle ne répondait plus à ses attentes pour diverses raisons (intrinsèques ou extrinsèques). La personne pourrait se diriger vers d’autres activités pour une période de temps indéterminée et ensuite revenir pratiquer l’activité qu’elle pratiquait au départ. Dans tous les cas, la personne demeure active.

Route 3

À la suite de l’évaluation des bénéfices associés à la pratique de l’activité, la personne décide de poursuivre. Cependant, le degré d’implication et d’engagement demeure incertain et l’individu se retrouve au stade de la prédisposition à participer et amorce à nouveau une réflexion.

Route 4

À la suite de l’évaluation des bénéfices associés à la pratique, la personne fait un choix délibéré de poursuivre la pratique de l’activité.

Route 5

À la suite de l’évaluation des bénéfices associés la pratique et des récompenses qui en découlent, la personne entre dans une phase de routine. Ainsi, l’individu ne prend plus de décision consciente quant à la participation, car cela se fait naturellement.

Le modèle de Kremer & Busby (1998) précédemment décrit présente le phénomène de la pratique sportive sous plusieurs angles. La dynamique ainsi illustrée est complexe, mais nous permet de mieux comprendre les étapes par lesquelles un individu doit passer avant de prendre une décision. Il existerait plusieurs facteurs qui prédisposent un individu à la pratique d’un sport et également plusieurs facteurs liés à l’abandon de la pratique sportive. Le

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phénomène d’abandon en sport étant multifactoriel, plusieurs facteurs pouvant y être associés seront présentés dans la prochaine section.

1.2 La situation du judo au Québec et au Canada

Une description des caractéristiques de la pratique du judo compétitif au Québec est nécessaire afin de mieux comprendre le contexte dans lequel les athlètes évoluent et potentiellement identifier des facteurs qui pourraient contribuer à amener les jeunes à abandonner hâtivement la compétition. Certains aspects sont très spécifiques à la pratique du judo alors que d’autres peuvent être semblables à ceux retrouvés dans d’autres milieux sportifs compétitifs québécois ou canadiens. Cette description des caractéristiques de la pratique du judo compétitif permettrait de confirmer les facteurs identifiés dans les différentes études qui ont traité de l’abandon hâtif chez les jeunes athlètes et éventuellement d’identifier d’autres facteurs qui pourraient être spécifiques au contexte du judo québécois.

1.2.1 Les Centres Régionaux de Développement

Depuis 2008, Judo-Québec a instauré un système de Centres Régionaux de Développement (CRD) un peu partout dans la province. Le judo étant un sport d’opposition, les athlètes ont idéalement besoin de partenaires d’entrainement de même niveau d’habileté et de poids similaires pour s’entrainer, se développer et se perfectionner. La création et la mise en place des CRD a pour but de permettre aux athlètes des différentes régions du Québec de se regrouper pour s’entrainer, puisque les groupes de compétiteurs ne sont souvent pas homogènes (en terme de niveau de compétition et de gabarits) dans les clubs du Québec. De plus, les CRD ont pour but d’offrir une étape intermédiaire pendant l’éventuelle transition de l’athlète du club local vers le Centre d’Entrainement National (CEN). Les judokas ont alors le choix de se joindre au CRD en s’y entrainant sur une base régulière ou encore de conserver leur affiliation à leur club d’origine tout en s’entrainant de façon sporadique avec les autres judokas de la région à l’intérieur du CRD. Pour les athlètes membres de l’équipe du Québec,

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l’entraineur provincial et le comité d’excellence déterminent un nombre d’entrainements obligatoires par semaine à effectuer dans un CRD.

Il existe actuellement trois CRD dans la province de Québec et quatre Centres avec Entraineur Développement (CED). Ce dernier statut administratif a été mis en place pour encourager les meilleurs clubs qui contribuent au développement du judo au Québec, mais qui ne peuvent être reconnus CRD, soit en raison de leur localisation géographique ou parce qu’ils sont dans une région où il y a déjà un CRD ou le CEN. Ces sept centres ont été implantés au sein de clubs de judo existants un peu partout en province. Les principaux objectifs des CRD et des CED sont les suivants : (a) centraliser les judokas pour leur permettre de s’entrainer ensemble, (b) créer un réseau de centres d’entrainement assurant le développement de l’excellence, pour faire en sorte que les judokas québécois maintiennent ou améliorent leur classement national et international, et (c) offrir une progression adéquate entre le club local et le centre national, selon un modèle de développement à long terme (Judo-Québec, 2013).

1.2.2 Le Centre d’Entrainement National

Le CEN de judo est situé depuis 2014 dans le nouvel Institut National du Sport (INS) à l’intérieur du stade olympique de Montréal. Le CEN se situe au Québec, puisque la majorité des athlètes de l’équipe nationale de judo sont québécois. Le soutien financier du gouvernement du Québec a ainsi pu permettre aux athlètes de haut niveau de bénéficier d’un centre d’entrainement avec des équipements neufs ainsi que des services intégrés (a) médecins sportifs, (b) nutritionnistes, (c) psychologues, et (d) préparateurs physiques.

«La vocation de l’INS Québec concerne d’abord et avant tout l’entrainement des athlètes de haut niveau identifiés par leurs fédérations nationales, et dans un deuxième temps, les athlètes identifiés élite ou relève par leurs fédérations provinciales respectives» (Judo-Canada, 2014, p. 3).

Figure

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