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Mise en place d’une prospection de Petit Verdot N en vue d’une sélection massale

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Academic year: 2021

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HAL Id: dumas-01873818

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Submitted on 13 Sep 2018

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Mise en place d’une prospection de Petit Verdot N en

vue d’une sélection massale

Félix Soulagnet

To cite this version:

Félix Soulagnet. Mise en place d’une prospection de Petit Verdot N en vue d’une sélection massale. Sciences du Vivant [q-bio]. 2017. �dumas-01873818�

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MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE

MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES

présenté pour l’obtention du

DIPLÔME D’INGÉNIEUR AGRONOME

option : Viticulture Œnologie

par

Félix SOULAGNET

Année de soutenance : 2017

Organisme d’accueil : SCEA du Château Pédesclaux

Mise en place d’une prospection de

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-MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE

MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES

présenté pour l’obtention du

DIPLÔME D’INGÉNIEUR AGRONOME

option : Viticulture Œnologie

par

Félix SOULAGNET

Mémoire préparé sous la direction de

Jean-Michel BOURSIQUOT

Organisme d’accueil

SCEA du Château Pédesclaux

Présenté le : 06/11/2017

Maître de stage

Vincent BACHE-GABRIELSEN

Mise en place d’une prospection de

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Remerciements

Je tiens particulièrement à remercier M. Jacky et Mme Françoise Lorenzetti, ainsi que leur fille Manon pour m’avoir permis d’effectuer ce stage au Château Pédesclaux. Cette structure est aussi dynamique qu’innovante, et je pense ne pas me tromper en affirmant qu’il fait bon y travailler.

Je souhaite remercier M. Vincent Bache-Gabrielsen, pour m’avoir suivi, appuyé et encouragé tout au long de mon projet. Merci pour l’intérêt que tu portes aux stagiaires de l’entreprise, à ton envie de nous faire participer à tous les moments de la vie du Château.

Merci à M. Jean-Michel Boursiquot, pour m’avoir aiguillé sur les divers aspects de ce projet de sélection massale.

Je tiens à remercier M. Thomas Dormegnies, conseiller en sélection massale, qui a su me guider et me soutenir durant tout ce projet avec un œil expert.

Un grand merci à M. Cyril Petit et M. Denis Mourlanne pour leur suivi tout au long de ce stage. Merci à vous de m’avoir permis d’approfondir mes connaissances sur les aspects théoriques et pratiques du suivi de la vigne au cours de la saison.

Merci à M. Gérald Verrac pour son soutien et sa disponibilité durant tout le stage. Ce fut un réel plaisir de travailler à tes côtés et de découvrir l’apiculture avec toi.

Merci à M. Benoit de Sigy, pour s’être rendu disponible pour toutes les sollicitations des stagiaires.

Un merci à Mme Catarina Freitas, Cindy Ceres, Agathe Boudjema et Audrey Lajoux pour votre bonne humeur et votre soutien pendant ce stage. C’était un plaisir de découvrir avec vous d’autres aspects de la vie du château.

Merci également à M. Jérôme Juhé, pour son envie de partager sa vision de l’œnologie. C’est promis, tu auras la deuxième place sur le rapport du DNO.

Merci également à tous les autres salariés et parties prenantes du château, Augustin, Graziela, Colette, Luc, Christelle, Nadia, Raymond, Lionel, Frédéric, Eric, Yohann, Paul, Aurore, Lysiane et tous les autres.

Un énorme merci à mes co-stagiaires, Jeanne, Valentin, François, Chloé, Elsa, Henri et Valentin. Merci pour votre cohésion tout au long du stage. C’était un véritable bonheur de vivre avec vous.

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Table des matières

Remerciements ... 1

Table des matières ... 3

Table des figures ... 9

Table des tableaux ... 11

Définition des termes... 13

Liste des abbréviations ... 15

Introduction ... 17

Etude bibliographique ... 19

1.1. Taxonomie de la vigne... 19

1.2. La sélection variétale avant 1950 ... 19

1.3. La sélection clonale en France ... 21

1.3.1. L’ENTAV et le conservatoire national : clones de « première génération » ... 21

1.3.2. Les conservatoires régionaux : clones de « seconde génération » ... 21

1.3.3. Le protocole de sélection et de diffusion... 21

1.4. La sélection massale ... 23

1.4.1. Principe de la sélection massale ... 23

1.4.2. Intérêts et limites de la sélection massale ... 23

1.4.3. Vision et pratique de la sélection massale aujourd’hui ... 25

1.4.4. Des sélections massales ... 25

1.4.5. Les étapes de la sélection massale ... 25

i. La prospection ... 25

ii. L’analyse de l’état sanitaire ... 27

iii. La multiplication et la plantation ... 27

1.5. Le Petit Verdot, un cépage bordelais peu répandu ... 29

1.5.1. Caractéristiques du Petit Verdot ... 29

i. Caractéristiques ampélographiques du Petit Verdot N ... 29

ii. Caractéristiques culturales du Petit Verdot N ... 29

iii. Caractéristiques œnologiques du Petit Verdot N ... 31

1.5.2. Histoire et évolution du Petit Verdot ... 31

i. Origine et histoire du Petit Verdot ... 31

ii. Le Petit Verdot N, un cépage archaïque ... 31

iii. Le Petit Verdot N aujourd’hui ... 33

Matériel et méthode ... 35

2.1. Matériel végétal étudié ... 35

2.1.1. Description générale des parcelles sources ... 35

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ii. Pédologie de la parcelle ... 35

iii. Organisation et mode de culture des parcelles sources ... 35

2.1.2. Description du millésime... 37

2.2. Dispositif de sélection... 37

2.2.1. Définition des objectifs de sélection ... 37

2.2.1. Cartographie des individus sources ... 39

2.2.2. Pré-sélection des pieds ... 39

2.2.3. Considération génétique des individus ... 39

2.3. Schémas de sélection envisagés... 39

2.1. Critères de sélection étudiés ... 41

2.1.1. Limitation du nombre de critères ... 41

2.1.2. Critères phénologiques ... 41

i. Précocité de débourrement ... 41

ii. Précocité de floraison ... 41

i. Précocité de véraison ... 43

2.1.3. Critères agronomiques ... 45

i. Suivi de la vigueur par le comptage des pampres ... 45

i. Evaluation de la fertilité ... 45

ii. Evaluation de la coulure ... 45

iii. Evaluation de la taille des grappes ... 45

iv. Evaluation de la taille des baies ... 47

v. Evaluation de la compacité des grappes ... 47

vi. Evaluation de la vigueur générale du pied ... 47

2.2. Critères œnologiques ... 49

2.2.1. Protocole de prélèvement de baies ... 49

2.2.2. Potentialités œnologiques ... 49

2.3. Outils informatiques et statistiques utilisés ... 51

Résultats et discussion ... 53

3.1. Caractérisation phénologique des parcelles ... 53

3.1.1. Précocité de débourrement ... 53

3.1.2. Précocité de floraison ... 53

3.1.3. Précocité de véraison ... 53

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3.2. Sélection des individus selon les caractéristiques phénologiques et agronomiques.. 55

3.2.1. Caractérisation des populations par parcelle par analyses en composantes principales ... 55

i. Parc à lapins ... 55

ii. Vieux Verdots ... 55

iii. Devant ... 57

iv. Réduction du nombre de variables ... 57

3.2.2. Répartition des populations en classes homogènes par une Classification Ascendante Hiérarchique ... 59

i. Parc à lapins ... 59

ii. Vieux Verdots ... 61

iii. Devant ... 63

iv. Conclusion de la sélection par le regroupement en classes homogènes ... 63

3.2.3. Sélection des individus par leur potentiels œnologiques... 65

i. Réduction du nombre d’individus échantillonnés pour les analyses œnologiques... 65

ii. Résultats des analyse des échantillons de moûts... 65

Discussion ... 67

4.1. Bilan et limites de la prospection... 67

4.1.1. Objectifs initiaux et résultats de la sélection massale ... 67

4.1.2. Eléments limitants de la sélection massale... 67

4.2. Perspectives de la sélection massale ... 69

4.2.1. Poursuite de la prospection... 69

4.2.2. Mise en place d’une collection d’étude ... 69

Conclusion ... 71

Bibliographie ... 73

: Diagramme ombrothermique de Pauillac (station du château Pédesclaux) 77 : Plan de masse de la parcelle source « Parc à lapins » ... 79

Plan de masse de la parcelle source « Vieux Verdots » ... 81

: Plan de masse de la parcelle source « Devant » ... 83

Tableau des données récoltées sur chacun des individus ... 85

: Grille de dégustation de baies conforme au protocole de dégustation de baies interne au Château Pédesclaux ... 101

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Table des figures

Figure 1 : image satellite du sud-Médoc représentant la position des parcelles sources par

rapport au château Pédesclaux (source IGN). ... 34

Figure 2 : Cartographie satellite des parcelles sources (Source : IGN)... 36

Figure 3 : schéma de sélection envisagé pour la sélection massale de Petit Verdot du château Bolaire ... 38

Figure 4 : floraison de classe 5 (50 à 75% de l’inflorescence en floraison) - 23/05/17 ... 40

Figure 5 : véraison moyenne de classe 6 (75% des baies verrées) – 07/08/17... 42

Figure 6 : à gauche, grappes observées le 09/06/17 présentant une coulure nulle (classe 1), à droite grappes observées le 27/06/17 présentant une coulure importante (classe 4)... 44

Figure 7 : à gauche une grande grappe (catégorie 3), à droite une grappe très petite (catégorie 1) ... 44

Figure 8 : évaluation de la taille des baies avec le repère. De gauche à droite : très petites baies, petites baies, baies moyennes – 25/08/17 ... 46

Figure 9 : grappes lâches (catégorie 2 de compacité) – 21/08/17 ... 46

Figure 10 : grappes compactes (catégorie 4 de compacité) ... 46

Figure 11 : Graphique des stades phénologiques moyens par parcelle (stades Eichorn et Lorentz) ... 52

Figure 12 : Taux de floraison moyen par parcelle... 52

Figure 13 : Taux de véraison moyen par parcelle ... 52

Figure 14 : ACP des caractéristiques étudiées pour la parcelle « Parc à lapins » ... 54

Figure 15 : ACP des caractéristiques étudiées pour la parcelle « Vieux Verdots » ... 54

Figure 16 : ACP des caractéristiques étudiées pour la parcelle « Devant » ... 54

Figure 17 : ACP à variables réduites pour la parcelle « Parc à lapins » ... 56

Figure 18 : ACP à variables réduites pour la parcelle « Vieux Verdots » ... 56

Figure 19 : ACP à variables réduites pour la parcelle « Devant » ... 56

Figure 20 : graphique Biplot issu de l’ACP réduite à 4 variables représentant les individus de la parcelle « Parc à lapins » selon leur classe issue de la CAH ... 58

Figure 21 : graphique Biplot issu de l’ACP représentant les individus de la parcelle « Vieux Verdots » selon leur classe issue de la CAH ... 60

Figure 22 : graphique Biplot issu de l’ACP représentant les individus de la parcelle « Devant » selon leur classe issue de la CAH ... 62

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Table des tableaux

Tableau 1 : Surfaces de Petit Verdot plantées dans les 6 pays où il est le plus cultivé (Source : OIV, données 2011-2015) ... 33 Tableau 2 : Description générale des parcelles sources de Petit Verdot (Source : SC de la Gironville) ... 36 Tableau 3 : résultats des groupes issus des comparaisons par paires (Test de Conover-Iman complémentaire du test de Kruskal-Wallis) ... 52 Tableau 4 : barycentres des classes issues de la CAH pour les individus de la parcelle « Parc à lapins » ... 59 Tableau 5 : barycentres des classes issues de la CAH pour les individus de la parcelle « Vieux Verdots » ... 61 Tableau 6 : barycentres des classes issues de la CAH pour les individus de la parcelle « Devant » ... 63

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Définition des termes

Parcelle source : la parcelle source est la parcelle sur laquelle est réalisée la prospection pour

la sélection massale. Chaque cep de vigne est considéré comme un individu au génotype unique, bien que des répétitions soient possibles.

Individus source : les individus source sont les individus (ceps de vigne) plantés dans la

parcelle source.

Clone : descendance végétative conforme à une souche choisie pour son identité indiscutable,

ses caractères phénotypiques et son état sanitaire (O.I.V.). A l’inverse, l’on parlera plutôt d’accessions ou d’introductions lorsque des souches collectées et installées dans un conservatoire ne répondent pas tout à fait à ces critères (origine ou état sanitaire incertain). Ici, une fois les « individus sources » sélectionné à l’issue de la prospection, ils seront dénommés comme décrit précédemment des « accessions ».

Collection d’étude : parcelle expérimentale dont l’objectif est le suivi des clones issus de

prospections ou de conservatoires en vue de leur éventuel agrément. Installée suivant un protocole très précis, elle n’est composée que de clones ayant satisfait aux tests sanitaires vis-à-vis du court-noué et de l’enroulement.

Parcelle de comportement : parcelle expérimentale dont l’objectif est l’étude de clones agréés,

dans un site donné, en vue de comparer leurs caractéristiques culturales et les aptitudes technologiques et organoleptiques de leur produit, en fonction des facteurs du milieu et des conditions de production dans la zone d’étude. Installée suivant un dispositif rigoureux, elle vise à orienter les viticulteurs sur les clones à utiliser.

Pampre : rameau non fructifère issu d’un bourgeon du vieux bois qui sont le plus souvent

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Liste des abbréviations

ACP : Analyse en Composantes Principales AOC : Appellation d’Origine Contrôlée

ArMV : Arabis Mosaic Virus, virus du court noué CAH : Classification Ascendante Hiérarchique CTPS : Comité Technique Permanent de la sélection DV : « Devant » (nom de parcelle)

ELISA : Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay

ENTAV : Établissement National Technique pour l’Amélioration de la Viticulture GFLV : Grapevine FanLeaf Virus, virus du court noué

GLRV : Grapevine LeafRoll Virus, virus de l’enroulement IFV : Institut Français de la Vigne et du Vin

OIV : Organisation Internationale de la Vigne et du Vin PL : « Parc à lapins » (nom de parcelle)

RNED : Réseau National d’Essai et de Démonstration

RT-PCR : Reverse Transcriptase Polymerase Chain Reaction VV : « Vieux Verdots » (nom de parcelle)

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Introduction

Le château Pédesclaux est situé dans le vignoble de Pauillac, appellation communale du Médoc, dans le vignoble Bordelais. Le domaine viticole s’étend sur 48ha de terres en AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) Pauillac, dont 43,4 ha sont en production en 2017.

Après un passé plutôt productiviste, le château Pédesclaux a été racheté en 2009 par Jacky et Françoise Lorenzetti, qui ont investi dans l’extension de la propriété (passant de 26 ha en 2009 à 48 ha en 2017) ainsi que dans la modernisation des outils de production et de transformation. C’est ainsi que, sous l’impulsion de Vincent Bache-Gabrielsen, actuel directeur, les pratiques culturales ont été profondément modifiées : passage au travail du sol intégral, arrachages et replantation avec un choix mieux raisonné des cépages, clones et porte-greffes, introduction du mode de culture biologique (20% du parcellaire conduit en agriculture biologique), essais en biodynamie, etc. Les travaux à la vigne sont raisonnés et précis : taille guyot double à fenêtres permettant une meilleure aération, semis d’engrais vert, épamprage et effeuillage manuel… Le nouveau chai achevé en 2014 permet la première vinification 100% gravitaire. Ce nouvel outil de transformation permet un travail très précis, puisqu’il laisse la possibilité de séparer les parcelles selon leur qualité. Couplé avec des vendanges 100% manuelles, une sélection intra-parcellaire est opérée pour séparer les raisins à maturité plus tardives (bordures de parcelles notamment). De grandes chambres froides permettent de refroidir le raisin durant une nuit afin d’atteindre une température optimale dès son entrée en cuve et d’optimiser le plan d’encuvage des raisins. Un tri manuel est effectué avant et après éraflage, puis les raisins rejoignent des cuves tronconiques en inox pour la fermentation.

Le vieillissement en barrique se fait sur des barriques de 2 vins maximum, pour un élevage de 16 mois.

C’est dans cette recherche d’excellence et de complexité des vins produits que le château Pédesclaux s’engage dans la mise en place d’une sélection massale de Petit Verdot, cépage qui est introduit dans le premier vin dans une proportion allant de 4 à 6% selon les millésimes. Ce projet de sélection massale est né de la collaboration entre le château Pédesclaux et le château Bolaire, situé à Macau, propriété où Vincent Bache-Gabrielsen est également consultant. En effet, le parcellaire du château Bolaire comporte 3 parcelles de Petit Verdot plantées en 1939 et 1949, produisant des vins très intéressants. Les plus vieux pieds sont donc encore issus de sélection massale « traditionnelle » et peuvent faire l’objet d’une prospection dans le cadre d’une nouvelle sélection massale.

Les objectifs de cette sélection massale sont d’une part de conserver une diversité intravariétale présente sur la parcelle, mais aussi d’exploiter le potentiel qualitatif de ces vignes. Le Petit Verdot est un cépage qui jusqu’à ce jour n’est disponible que sous deux clones auprès des pépiniéristes viticoles, et une sélection massale permettrait de se démarquer de cette sélection clonale restreinte, en plus des autres avantages que peut apporter la diversité intravariétale. A l’issue de la sélection massale, la population choisie sera diffusée dans plusieurs domaines : les domaines sous la holding Ovalto (Château Pédesclaux et Château Lilian-Ladouys) ainsi que les châteaux de la Société Civile de la Gironville (Château Bolaire, Château Belle-Vue et Château de Gironville).

Afin de mener à bien cette sélection massale, le projet initié par le château Pédesclaux a pris la forme de ce stage. Ce projet est aussi suivi par M. Thomas Dormegnies, qui a conseillé et ajusté la procédure suivie tout au long du projet.

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Etude bibliographique

1.1. Taxonomie de la vigne

La vigne est une liane de la famille des Vitacées. On retrouve au sein de cette famille le genre Vitis¸ qui comprend deux sous-genres, Euvitis et Muscadinia. Ce dernier sous-genre comprend une espèce, Muscadinia rotundifolia, qui est la seule autre espèce de la famille qui produit des fruits consommables par l’Homme.

Dans le sous-genre Euvitis, on retrouve de nombreuses espèces, notamment les vignes américaines, qui composent une partie des porte-greffes utilisés dans le monde pour leur résistance au phylloxera (Vitis riparia, Vitis berlandieri par exemple). L’espèce qui produit du vin est l’espèce Vitis vinifera, composée de deux sous-espèces, Vitis vinifera subsp. sativa et Vitis vinifera subsp. sylvestris. C’est Vitis vinifera subsp. sativa qui est aujourd’hui cultivée dans le monde pour produire raisins de table, raisins sec et raisins de cuve. (Huglin, et al., 1998)

1.2. La sélection variétale avant 1950

Dans les premiers siècles où la viticulture s’est répandue dans le bassin méditerranéen sous l’influence de l’expansion de l’empire romain, le patrimoine génétique de la vigne alors cultivée s’est également répandu. Les vignes autochtones, notamment de type « lambrusques » auraient alors été croisés avec les vignes cultivées, créant de nouvelles variétés. On ne peut pas aujourd’hui rapprocher les variétés de vignes alors cultivées aux cépages modernes, mais plutôt aux vignes sauvages actuelles (Bouby et al., 2013). Par la suite, la multiplication par les viticulteurs selon des critères agronomiques (facilités culturales, rendement, etc.), et œnologiques (sucres et acidité, qualité des vins, etc.) a fait subir aux variétés une pression de sélection au fil du temps. Cela correspond finalement à une sélection massale au sens premier du terme, puisque les viticulteurs prélevaient des boutures des meilleures souches dans leurs parcelles pour les multiplier. C’était donc un groupe d’individus d’une même variété mais qui différaient par leur identité génétique.

La crise phylloxérique de la fin du 19ème siècle a mis un frein à cette pratique chez les viticulteurs, puisque c’est à partir de ce moment-là que le métier de pépiniériste viticole est apparu. Le greffage sur porte-greffe résistant au phylloxera se faisant à partir de ces années essentiellement par les pépiniéristes. Les pépiniéristes continuent de sélectionner de manière régionale les pieds de vigne les plus intéressants, et les revendent en greffés-soudés aux viticulteurs.

A partir des années 1940, la filière viticole fait le constat que la plupart des vignes sont atteintes de virus. Une grande campagne de sélection massale est alors organisée dans les années 1950 par l’Institut des Vins de Consommation Courante afin de sélectionner les pieds selon leur état sanitaire et leur rendement. Cela entraîne une certaine érosion génétique, puisque seuls les clones sains et productifs sont gardés, sans distinguer leur potentiel qualitatif. C’est à partir de cette période que l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique) initie son programme de sélection clonale. (Dufour, 2003)

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1.3. La sélection clonale en France

1.3.1. L’ENTAV et le conservatoire national : clones de « première génération »

Pour faire face aux problèmes sanitaires liés aux virus, l’INRA met en place dans les années 1960 le modèle de sélection clonale. Cette démarche a aussi été catalysée par l’intense épisode de gel hivernal de février 1956 qui a entrainé des pertes considérables dans les vignobles, augmentant la demande de plants auprès des pépiniéristes viticoles. Le modèle de la sélection clonale s’est matérialisé par la création en 1962 de l’ENTAV (Etablissement National Technique pour l’Amélioration de la Viticulture)1. Suite à la prospection massive d’accessions dans des parcelles « réservoirs », cet établissement a pu mettre en place un conservatoire national du matériel initial des clones sélectionnés de l’IFV (Institut Français de la Vigne et du Vin). Ce conservatoire se situe au Domaine de l’Espiguette, au Grau du Roi (30), dans une zone littorale sableuse idéalement choisie pour que les nématodes ne survivent pas et ne contaminent pas le matériel végétal avec les virus. Ainsi, après leur introduction dans le conservatoire de l’ENTAV, certaines « têtes de clone » (appelé matériel initial) ont été agréées après étude de leurs caractéristiques agronomiques, technologiques et œnologiques. Cet agrément se base également sur une analyse virologique qui permet de déterminer si le clone est sain, et donc apte à être multiplié. Les premiers clones agréés ont été diffusé à partir de 1971. (Audeguin, 2000) Cette première série de clones avait pour objectif premier la recherche, dans des « types standards du cépage », de clones sains et garantissant un niveau de production correct et régulier. Il est à noter que chaque agrément de clone peut durer de 10 à 12 ans, puisque cela demande une analyse agronomique, technologique et œnologique sur plusieurs années afin de lisser l’effet millésime et d’étudier la répétabilité de ces caractéristiques.

1.3.2. Les conservatoires régionaux : clones de « seconde génération »

A la fin des années 1970, d’autres conservatoires se sont mis en place à l’échelle régionale et rassemblent des clones présents ou absents du conservatoire national. Cela permet de le compléter à l’échelle régionale. Aussi, c’est au sein de ces conservatoires qu’ont été réalisées les sélections clonales desquelles découlent les clones adaptés à des demandes régionales pour tel ou tel cépage. On trouve aujourd’hui plus de 150 conservatoires régionaux gérés par les centres de l’INRA ou des partenaires régionaux comme les chambres d’agriculture ou des syndicats.

Une seconde génération de clones est née à partir des années 1990 pour répondre à une demande croissante de la filière pour des clones plus qualitatifs (potentiel polyphénolique accru, complexité aromatique plus élevée, baies plus petites, etc…) et mieux adaptés à certains terroirs. Cela a aussi permis de réduire un point incontestablement négatif de la sélection clonale : la diminution de la diversité variétale du vignoble français. En proposant de nouveau clones, le but a aussi été d’augmenter la diversité intravariétale. (Lacombe, 2004)

Ainsi, aujourd’hui, 130 clones par cépages sont en moyenne conservés dans les différents conservatoires en France. (Lacombe, 2004)

1.3.3. Le protocole de sélection et de diffusion

Suite aux travaux des conservatoires régionaux, l’ENTAV a créé en 1989 le RNED (Réseaux National d’Essai et de Démonstration), qui décrit précisément les étapes de la sélection clonale de la prospection à la dégustation. Ce document collégial a été approuvé par le CTPS (Comité Technique Permanent de Sélection) en 1998. (Lacombe, 2004)

Ainsi, après introduction dans le conservatoire national, les accessions d’un même clone sont soumises à un test ELISA pour déceler la présence d’éventuelles viroses.

1 L’ENTAV et l’ITV (Institut Technique Viticole) ont aujourd’hui fusionné et forment IFV (Institut Français de

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Une fois cette étape passée, les « têtes de clone » sont cultivées en conteneur, et les bois qui en sont issus sont bouturés pour être évalués à la parcelle (collection d’étude). Ce processus comprend 3 exigences :

- La parcelle de collection d’étude est un terroir traditionnel et homogène pour la variété à étudier, présente au moins un clone agréé en guise de témoin et d’un nombre maximum de 20 clones candidats

- Le suivi viticole est d’au moins 5 années pour définir le profil viticole du (des) clone(s) candidat(s)

- Vinifications et dégustations d’au moins 3 millésimes pour évaluer le potentiel technologique et organoleptique du (des) clone(s) candidat(s).

A la suite de cela, l’ensemble des données sont analysés et une demande d’agrément pour un ou des clones est effectuée auprès du CTPS.

Une fois entériné par le Ministère chargé de l’agriculture, le clone se voit attribuer un numéro d’agrément par FranceAgriMer, et le clone est officiellement inscrit au catalogue officiel des clones et variétés de vigne de l’IFV.

A la suite de cela, ce clone en question constitue du matériel initial. Ce matériel initial est diffusé au sein des 4 centres agréés à réaliser la pré-multiplication en France (bouturage du matériel initial en matériel de base). Ce matériel de base est lui-même diffusé auprès des pépiniéristes et sert de matériel de multiplication, ce qui permet donc de fournir des plants disponibles pour les viticulteurs. (IFV, 2017).

En 2015, 94% des greffes-boutures réalisées en pépinière en France sont issues de sélection clonale (FranceAgriMer, 2016). L’ENTAV-INRA a développé dès 1995 sa propre marque afin de diffuser les clones à travers le monde entier.

1.4. La sélection massale

1.4.1. Principe de la sélection massale

La sélection massale consiste à sélectionner dans de vieilles parcelles de vigne les ceps que le sélectionneur juge les plus intéressants au vu des caractéristiques agronomiques et œnologiques. La sélection massale n’est pas une notion à opposer ou à mettre en parallèle à la sélection clonale, puisqu’elle constitue la méthode traditionnelle de sélection, et donc le fondement de la sélection clonale (Lusson, 2014).

1.4.2. Intérêts et limites de la sélection massale

La sélection massale est aujourd’hui pratiquée dans de nombreux domaines viticoles. On peut distinguer les domaines qui pratiquent la sélection massale sur de vieilles parcelles de leur propriété, et ceux qui achètent les sélections massales issues d’autre domaines aux pépiniéristes. Les avantages le plus souvent mis en avant à son sujet sont l’intérêt de sauvegarde du patrimoine génétique des variétés et l’unicité du patrimoine viticole du domaine. Il apparait clairement que la sélection clonale contribue à l’appauvrissement de la diversité intravariétale de la vigne (Roby, 2014). Ces points permettent aux domaines de communiquer sur cette démarche auprès des consommateurs ce qui apporte une plus-value commerciale. L’autre intérêt que peut apporter la sélection massale serait une meilleure résistance aux aléas auxquels sont soumis les vignobles ; grâce à la diversité d’individus présents sur la même parcelle, l’effet millésime peut se voir amoindri dans le cas où certains individus sont plus aux maladies, aux aléas climatiques, etc. La diversité d’individus permettrait également de produire des vins plus complexes. Sur ces points, aucune étude scientifique n’existe pour appuyer ces propos.

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Les points limitants de la sélection massale sont notamment la qualité du matériel végétal sur lequel est effectuée la prospection, certaines parcelles pouvant présenter des pieds à l’état sanitaire insatisfaisant, voire dangereux pour la pérennité du vignoble. Aussi, l’interaction de l’environnement avec le génotype peut être très influente sur le comportement des individus (Barbeau, 1999), ce qui peut induire un biais dans le cas où les pieds sélectionnés sont introduits par la suite dans un environnement différent. Du point de vue œnologique, une parcelle peut aussi être peuplée d’individus dont aucun ne satisfait les critères œnologiques recherchés, face à quoi la sélection clonale présente un intérêt supérieur. Enfin, la sélection massale demande du temps, de l’expertise technique au sein de l’entreprise, et une multiplication à petite échelle, ce qui entraine un coût beaucoup plus important que la sélection clonale (Roby, 2014).

1.4.3. Vision et pratique de la sélection massale aujourd’hui

La sélection massale est souvent perçue par la profession et les consommateurs comme plus qualitative bien qu’il soit très difficile aujourd’hui de juger de son réel impact sur la qualité des vins. La sélection massale connait aujourd’hui un regain d’intérêt mais reste en général réalisée dans des vignobles à forte valeur ajoutée pour l’intérêt qu’elle présente d’un point de vue commercial et à cause de son coût élevé.

1.4.4. Des sélections massales

Il existe aujourd’hui autant de méthodes pour effectuer une sélection massale qu’il y a de viticulteurs. Il n’existe pas de protocole officiel ou même de protocole généralisable aux différentes sélections massales opérées par les vignobles. On oppose parfois la sélection massale positive –qui consiste à sélectionner les pieds selon des critères qualitatifs– à la sélection massale négative, qui consiste à sélectionner les plants selon leur état sanitaire (indemne de viroses). En réalité, une sélection massale raisonnée devrait s’appuyer sur les principes de ces deux « types » de sélection massale.

Le point de convergence de toutes les méthodes est qu’elle démarre d’une ou plusieurs parcelles « source » où l’on effectue la première étape qui est la prospection. Les étapes suivantes peuvent être réalisées ou non selon les objectifs et les moyens des exploitations viticoles. Dans la dénomination « sélection massale » on retrouve aussi la « sélection clonale privée », qui découle de la sélection massale ; celle-ci consiste à ne garder que quelques clones sélectionnés afin d’en multiplier un ou plusieurs sur l’ensemble de la propriété, avec une diversité intravariétale plus faible.

1.4.5. Les étapes de la sélection massale

Lorsqu’on s’intéresse à la méthode de sélection massale, on se rend rapidement compte que de nombreuses étapes se rapprochent du processus de sélection clonale. La méthode appliquée pourra s’adapter selon les objectifs et les moyens du sélectionneur.

La chambre d’agriculture de la Gironde a défini une trame générale qui peut être suivie par les viticulteurs désireux de mettre en place une sélection massale sur leur parcelle, dont voici les étapes principales (Lusson, 2014) :

i. La prospection

L’étape fondamentale de la sélection massale est la prospection. Les premières sélections clonales ayant apparu sur le marché à partir de 1971 (Audeguin, 2000), on choisira par précaution de prospecter des parcelles antérieures à cette date.

Lors de la prospection, plusieurs points peuvent être étudiés, notamment des critères agronomiques : vigueur, précocité (débourrement, floraison, véraison), fertilité, coulure, aspect général du cep, compacité des grappes, taille des baies et des grappes. D’autres éléments comme la sensibilité aux maladies pourront être intégrés dans l’étude mais demandent plusieurs années (Schöffling, 1991). L’aspect du cep peut informer le sélectionneur sur l’éventuelle contamination de celui-ci par une ou plusieurs viroses, et pourra le cas échéant être éliminé.

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Il est important durant les premières années de garder un nombre important de pieds en sélection, car au fur et à mesure des évaluations, ce nombre risque fortement de diminuer (Lusson ; 2015). Ces observations pourront s’effectuer sur deux années ou plus afin de lisser l’effet millésime.

ii. L’analyse de l’état sanitaire

Après la prospection, il convient de réaliser des tests sanitaires sur les pieds sélectionnés, afin de garantir une multiplication de plants « mères » sains. Il existe plusieurs méthodes pour déterminer l’état sanitaire de la vigne vis-à-vis des virus (IFV, 2017) :

- L’indexage biologique : cette méthode est la méthode de référence retenue pour la sélection clonale. Elle consiste à greffer le plant à tester sur une variété dite indicatrice, qui va développer des symptômes du virus plus rapidement que la variété à tester. L’inconvénient de cette méthode est la durée d’apparition des symptômes, plus longue qu’un test.

- La méthode immuno-enzymatique ou test ELISA (Enzyme-linked immunosorbent assay) : après prélèvement de feuille, bois ou racine, le virus et un anticorps spécifique au virus (le sérum) sont mis en réaction puis le complexe est mis en évidence par une coloration. Cela permet de détecter facilement, rapidement et de façon ciblée la présence de virus. C’est la méthode la plus courante dans la filière.

- La méthode de détection par RT-PCR (Retrotranscriptase polymerase chain reaction) : cette technique consiste à amplifier une partie du génome de façon ciblée. Si le génome du virus recherché est connu, on peut amplifier des amorces du génome, ce qui permet sa détection par électrophorèse. L’avantage de cette méthode par rapport au test ELISA est son indépendance par rapport à la disponibilité de sérums spécifiques aux virus ciblés. La durée et le coût d’une détection par RT-PCR demeurent un obstacle au développement de cette méthode.

- La méthode de détection par les Nanobodies (Nb) : cette méthode encore à l’étude permet de détecter de façon rapide le virus du court-noué grâce à l’utilisation de petits peptides dérivés d’anticorps simple-chaine (nanobodies). Cette méthode pourrait être étendue à 8 autres virus de la vigne (enroulement et complexe du bois strié notamment). Les tests ELISA, les plus utilisés dans le cadre de la multiplication privée permettent en particulier de détecter la présence des virus du court-noué (GFLV et ArmV), et d’autres viroses secondaires comme le complexe de l’enroulement (GLRaV1, 2 et 3 ainsi que les GLRaV 5 à 9), ou d’autres viroses (GVA, GVB, Fleck). Les vieilles parcelles pouvant être virosées à des taux atteignant 75 – 80% des ceps, voire plus dans certains cas (T. Dormegnies, comm. pers.), il faut s’assurer d’avoir suffisamment de ceps sélectionnés afin qu’il reste le nombre voulu de pieds sélectionnés non virosés. Pour optimiser les tests et réduire les coûts, il est nécessaire de hiérarchiser les virus selon leur degré de fréquence dans le vignoble à l’échelle régionale. Cela permet d’éliminer le plus grand nombre de pieds virosés au premier test ELISA. Dans le cas de la Gironde, il faudrait hiérarchiser les tests de la façon suivante : court-noué en premier et enroulement en second (T. Dormegnies, comm. pers.).

iii. La multiplication et la plantation

Les pieds mères négatifs aux tests ELISA peuvent être prélevés et greffés par un pépiniériste viticole qui fournira les pieds greffés-soudés avec racines nues, avec pour chaque lot la traçabilité du pied mère dont sont issus les greffons.

A la suite de leur multiplication, les jeunes plants de vigne pourront soit être introduits dans une collection d’étude pour une étude approfondie, soit être directement plantés dans une parcelle culturale.

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1.5. Le Petit Verdot, un cépage bordelais peu répandu 1.5.1. Caractéristiques du Petit Verdot

i. Caractéristiques ampélographiques du Petit Verdot N

L’identification ampélographique du Petit Verdot fait appel à : (PlantGrape, 2017) - Une forte densité de poils couchés sur les jeunes rameaux

- De jeunes feuilles de couleur jaune (idem pour les vrilles) - Des rameaux et des entre-nœuds de couleur verte

- Aux feuilles adultes de couleur vert foncé et mat, cordiformes, à trois lobes, avec un sinus pétiolaire peu ouvert ou à bords parallèles avec présence parfois d’une dent sur le bord, des dents courtes par rapport à leur largeur à la base, à côtés rectilignes, une pigmentation anthocyanique des nervures nulle, un limbe légèrement révoluté, bullé, ondulé entre les nervures près du point pétiolaire et, à la face inférieure, une densité moyenne des poils couchés.

- Aux baies de forme arrondies

ii. Caractéristiques culturales du Petit Verdot N

Le Petit Verdot N est un cépage à débourrement assez précoce (4 jours après le Chasselas), et à maturité tardive (2ème époque ; 3 semaines et demie après le Chasselas), ce qui comparé aux autres cépages du bordelais en fait le cépage au cycle le plus long. (PlantGrape, 2017)

On retrouve dans un journal « Le Producteur » de 1841 une description du Petit Verdot et du Gros Verdot comme étant « les meilleurs de nos raisins de Palus », et D’Armailhacq rejoint cette description en le décrivant comme particulièrement adapté aux terres grasses et aux palus. Le Petit Verdot N nécessite cependant une bonne exposition au soleil afin de palier sa maturité tardive. Le Petit Verdot N peut également produire des vins très qualitatifs sur des graves, à condition que les couches sous-jacentes fournissent une bonne alimentation hydrique ; à l’image des graves argileuses. (D’Armailhacq, 1855)

On peut de nos jours faire un constat similaire, puisque le Petit Verdot N est essentiellement planté dans des terroirs précoces et bien alimentés en eau : les palus bien exposés sont ainsi favorables à sa culture. Dans les propriétés viticoles soucieuses d’atteindre l’excellence, on peut observer une tendance à la plantation de Petit Verdot dans sur des graves très qualitatives habituellement réservées au Cabernet-Sauvignon. Cette pratique nécessite néanmoins une excellente adaptation du porte-greffe pour assurer l’alimentation hydrique qu’exige le Petit Verdot, ainsi qu’une bonne maitrise de la vigueur et de la fertilité.

Du point de vue cultural, le Petit Verdot n’est pas un cépage à conduite facile, puisqu’avec son port retombant, il nécessite un palissage et plusieurs relevages afin de permettre le passage dans les rangs. Une taille courte lui est adaptée mais la taille longue lui est plus favorable pour une production plus conséquente. Deux épamprages sont nécessaires sur ce cépage qui a une forte tendance à émettre des pampres, surtout en situation d’excès de vigueur. Un effeuillage est nécessaire pour le Petit Verdot, afin d’exposer les grappes au soleil et leur permettre d’atteindre la maturité souhaitée, mais aussi permettre l’aération des grappes assez sensibles au Botrytis cinerea. En effet, bien que le Petit Verdot soit doté d’une pellicule plutôt épaisse, celle-ci a tendance à se fendre en cas de pluie à maturité et provoquer des départs de pourriture (CA Gironde, 2012). Le Petit Verdot est réputé pour être fertile et plutôt productif, néanmoins, on note sur certains individus une tendance à la coulure, qui a néanmoins été éliminée par les travaux de sélection dans le cas de la sélection clonale. (PlantGrape, 2017)

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iii. Caractéristiques œnologiques du Petit Verdot N

Le Petit Verdot produit des grappes moyennes à petites baies. Vinifié seul, ce cépage produit des vins que l’on pourrait qualifier d’opulent. Ils sont tanniques, très colorés car riches en anthocyanes, d’un bon degré alcoolique mais gardent néanmoins une bonne acidité. En assemblage, il augmente la richesse aromatique grâce aux arômes épicés qu’il apporte (PlantGrape, 2017).

Comme le décrivait Victor Rendu en 1857, il s’assemble particulièrement bien avec le Cabernet-Sauvignon N. Son introduction dans les vins apporte de la complexité et améliore leur capacité de vieillissement.

Toutes ces qualités ne sont cependant vraies qu’à la seule condition que le Petit Verdot ait atteint une maturité optimale, faute de quoi il apporte plutôt de la verdeur aux vins (Armailhacq, 1855).

1.5.2. Histoire et évolution du Petit Verdot

i. Origine et histoire du Petit Verdot

Le Petit Verdot est un cépage originaire du Sud-Ouest de la France, vraisemblablement des Pyrénées, où l’on retrouve des variétés de lambrusques présentant de fortes ressemblances, ce qui lui a valu l’appellation de « Lambrusquet » en Béarn (Bordenave, 2007). Il entre donc dans le prole occidentalis (Levadoux, 1956). Il forme avec d’autres cépages phénotypiquement proches (le Gros Verdot N et l’Ardonnet N) le groupe des Verdots (Bordenave, 2007), mais seul le Petit Verdot figure au catalogue officiel des variétés autorisées en France (FranceAgriMer, 2017).

Il est cultivé depuis plusieurs siècles dans la région bordelaise et plus généralement dans le Sud-Ouest de la France. On retrouve dans journal « Le Producteur » de 1841 une description du Petit Verdot N des Queyries (actuel quartier de la Bastide sur la rive droite de Bordeaux) (Bordenave, 2007). Il a souvent été associé dans ces vignobles de palus avec le Gros Verdot N. Ces deux cépages semblent atteindre leur apogée vers le milieu du 19ème siècle (Viala & Vermorel, 1908) Il est également cultivé de longue date dans le Médoc où il entre dans l’assemblage des crus communaux, en particulier à Margaux. A cause de sa conduite difficile et sa maturité tardive, le Petit Verdot présentait autrefois un risque dans le sens où si la fin de saison était mauvaise, il n’atteignait pas sa maturité optimale, pourrissait rapidement et la qualité des vins en pâtissait.

ii. Le Petit Verdot N, un cépage archaïque

Le Petit Verdot N, comme décrit précédemment se rapproche fortement des lambrusques, et constitue ainsi un cépage dit « archaïque » (Levadoux, 1956). L’une des principales particularités qui en ressort est que ce cépage est plutôt homozygote, puisqu’il est vraisemblablement issu des lambrusques des Pyrénées. Ainsi, en effectuant un semis de graines de Petits Verdots issus d’une autofécondation, on obtiendrait une population relativement semblable à des Petits Verdots (Levadoux, 1956), ce qui est rare dans les variétés de vigne.

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iii. Le Petit Verdot N aujourd’hui

Avec une meilleure maitrise des maladies et de la conduite de la vigne, le Petit Verdot N permet aujourd’hui de produire des vins de meilleure qualité de façon plus constante. C’est pourquoi il tend à être de plus en plus planté, en témoigne l’évolution des surfaces en France qui est passée de 364 ha en 1998 à 967 ha en 2011. La sélection clonale propose à ce jour uniquement deux clones agréés en France : le clone 400 et le clone 1058. Le clone 400, premier clone introduit en 1975 est plutôt très productif, et suite à la demande de la profession, la Chambre d’Agriculture de Gironde a mené une prospection et une sélection, desquelles est ressorti le clone 1058, agréé en 2000, et jugé plus qualitatif et moins productif que le clone 400. Depuis, une nouvelle sélection est en cours afin d’agréer un troisième clone de Petit Verdot. Le Petit Verdot, cépage français minoritaire dans son pays d’origine a connu un certain engouement notamment dans les pays du nouveau monde, où la surface plantée dépasse celle en France (voir Tableau 1).

Tableau 1 : Surfaces de Petit Verdot plantées dans les 6 pays où il est le plus cultivé (Source : OIV, données 2011-2015)

PAYS SURFACE (EN HA)

ETATS-UNIS 1256 AUSTRALIE 1120 FRANCE 967 ITALIE 938 CHILI 882 AFRIQUE DU SUD 764

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Figure 1 : image satellite du sud-Médoc représentant la position des parcelles sources par rapport au château Pédesclaux (source IGN).

Château Bolaire

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Matériel et méthode

2.1. Matériel végétal étudié

2.1.1. Description générale des parcelles sources

i. Position géographique et historique de la parcelle

Les parcelles qui constituent la source du matériel végétal pour la sélection massale se situent sur la commune de Macau (Gironde), à 20 km au Nord de Bordeaux, sur la rive gauche de la Garonne. Les parcelles se situent à environ 35 km au Sud du château Pédesclaux (voir Figure 1). Les parcelles appartiennent à la Société Civile de la Gironville, et sont rattachées à la dénomination de Château Bolaire, en référence au bâtiment historique présent à proximité des parcelles. Ce château viticole date de 1860, époque où la vigne occupait une grande partie du territoire, avec une forte proportion de Petit Verdot. On retrouve aujourd’hui encore cette forte présence du Petit Verdot, qui constitue 45% de l’encépagement de la propriété. Aujourd’hui, ces parcelles sont assemblées dans la cuvée « Petit Verdot by Belle-Vue ».

Le choix des parcelles sources a été motivé par une qualité œnologique reconnue au sein de l’entreprise et un bon rendement malgré l’âge avancé des parcelles de vigne (plantées entre 1939 et 1949). Leur âge avancé permet d’être certain de ne pas sélectionner des individus issus de sélection clonale. Les éléments culturaux des trois parcelles sont décrits dans le Tableau 2.

ii. Pédologie de la parcelle

Les parcelles sont situées sur une ancienne île de la Garonne, aujourd’hui rattachée à la presqu’île du Médoc. La pédogénèse de ce sol est fortement influencée par la Gironde, puisque sa formation est assez récente et liée à l’accumulation d’alluvions fluviatiles au cours des siècles. Cette situation fournit donc un terroir avec un sol profond, avec une texture à dominante argileuse. Du point de vue cultural, cela correspond à un terroir auquel le Petit Verdot s’adapte bien. Cela confère par ailleurs un certain pouvoir tampon vis-à-vis des précipitations, puisque lorsqu’elles sont importantes peu avant la maturité, elles permettent de ne pas faire gonfler et éclater les baies ce qui aurait pour conséquence de provoquer des dégâts liés au Botrytis cinerea. A l’inverse, ce sol fournit une réserve en eau importante pour les périodes de contrainte hydrique. Néanmoins, lors de périodes de stress hydrique importants, ces argiles peuvent atteindre un point de dessèchement tel que les parties supérieures du sol se fissurent en profondeur (environ 20 cm) ce qui provoque la rupture des racines et en particulier des radicelles, organes essentiels à l’absorption d’eau dans le sol. Suite à cette rupture, la vigne se trouve en état de stress hydrique et nécessite une période plus longue pour alimenter de nouveau les organes aériens en eau.

iii. Organisation et mode de culture des parcelles sources

Les parcelles sont situées sur un même sol, puisqu’elles se situent sur une zone où la pédogénèse est essentiellement influencée par la Garonne. On peut donc dans le cadre de cette sélection considérer que l’effet du sol est négligeable. L’orientation des rangs de vignes diffère entre la parcelle « Devant » (rangs orientés dans l’axe Nord-Ouest / Sud-Est) et les parcelles « Parc à lapins » et « Vieux Verdots » (rangs orientés dans l’axe Sud-Ouest / Nord-Est). Cela a un impact sur l’exposition de la canopée et des baies aux rayons du soleil.

Les parcelles sont plantées à une densité identique (3788 pieds/ha), et sont toutes taillées en guyot double, avec des astes à 5 bourgeons fructifères. Il demeure néanmoins sur certains pieds une taille dite en « crucifix » qui est un mode de taille similaire au guyot double auquel vient s’ajouter un courson à deux yeux entre les deux astes, au centre du cep. Les vignes sont conduites en agriculture raisonnée : traitements phytosanitaires conventionnels, travail du sol sous le rang, inter-rang intégralement enherbé durant tout le cycle.

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Tableau 2 : Description générale des parcelles sources de Petit Verdot (Source : SC de la Gironville)

Dénomination Date de plantation Porte-greffe Densité de plantation Surface en vigne (ares) Nombre de pieds Nombre de rangs Orient ation des rangs Vieux Verdots 1939 Riparia Gloire de Montpellier 160*165 (3788 pieds/ha) 17,76 673 38 Nord-Ouest/ Sud-Est

Parc à lapins 1949 Riparia Gloire de Montpellier 160*165 (3788 pieds/ha) 12,95 490 16 Nord-Ouest/ Sud-Est Devant 1949 Riparia Gloire de Montpellier 160*165 (3788 pieds/ha) 25,20 955 22 Sud-Ouest/ Nord-Est

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2.1.2. Description du millésime

Le millésime 2017 se caractérise par sa précocité, notamment à la faveur d’un printemps chaud (moyenne des températures supérieures à la moyenne) et plutôt sec, en particulier pour le mois d’avril. Le printemps a cependant été marqué d’un refroidissement brutal à la fin du mois d’avril, avec trois nuits de gel printanier le 27, 28 et 29 avril. Ce gel a eu des conséquences graves sur l’ensemble du vignoble bordelais avec une baisse de production de 30%. L’appellation du Haut-Médoc a notamment été très touchée, ce qui a fortement impacté les propriétés de la SC de la Gironville. Les parcelles du château Bolaire ont été relativement épargnées grâce à la proximité de la Gironde qui a joué un rôle de tampon thermique. Le début de l’été (fin mai/début juin) a quant à lui été ponctué d’épisodes caniculaires. Le reste de l’été a été plus modéré en température et moyennement pluvieux, avec une pression cryptogamique qui est restée néanmoins modérée. La fin de l’été a été ponctuée par une période pluvieuse (premières semaines de septembre) et fraîche, qui a ralenti la maturation des raisins et augmenté le risque de développement de pourriture grise.

En résumé, ce millésime peut être qualifié de particulier puisqu’il a été hétérogène et a montré des situations climatiques extrêmes (gel et canicules), ce qui n’a pas été favorable pour la vigne. Du point de vue de la sélection massale, cela vient ajouter une pression de sélection, notamment à cause du gel, puisque les individus présentant des symptômes de gel sur les parcelles ont été exclus de la sélection. Du point de vue de la contrainte hydrique celle-ci est restée relativement modérée, sans symptômes de stress hydrique sur les individus source. Les épisodes caniculaires avec de forts rayonnements ont aussi provoqué de nombreux dégâts d’échaudage sur les raisins les plus exposés.

2.2. Dispositif de sélection

2.2.1. Définition des objectifs de sélection

Comme expliqué en introduction, la sélection massale du Petit Verdot fait écho à une recherche d’excellence par le château Pédesclaux. Le Petit Verdot est un cépage qui à terme serait assemblé à hauteur d’environ 8% dans le Grand Vin du Château Pédesclaux. Cela le démarquerait des Crus Classés du Médoc qui ne comprennent pas des proportions aussi importantes de ce cépage. L’un des buts principaux est avant tout de conserver la diversité intravariétale existante sur les parcelles sources, mais en ne gardant les pieds répondant aux critères qualitatifs et agronomiques suivants :

- Individus précoces : cette caractéristique est recherchée dans la mesure où le Petit Verdot demeure un cépage à cycle long. Afin de garantir une maturité optimale sur les millésimes à venir, il parait intéressant de trouver des individus relativement précoces. - Des individus à grappes de taille moyenne avec des baies de taille moyenne afin de

répondre aux objectifs économiques et qualitatifs ; en effet, la concentration est recherchée dans cette sélection mais l’objectif d’atteindre les 47 hL/ha est également de rigueur afin de maintenir l’équilibre économique de l’entreprise.

- Une population relativement uniforme, tout en conservant une population diversifiée : l’objectif fixé est de conserver plus de 50 individus au terme de la sélection.

- Des individus présentant peu de coulure et de millerandage, afin de garantir une production économiquement viable et comparable à celle des clones proposés aujourd’hui par la filière.

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2.2.1. Cartographie des individus sources

Pour chaque parcelle source, un plan de masse a été réalisé en numérotant chaque rang et chaque emplacement de cep. Les emplacements de cep correspondent à une unité de longueur sur laquelle un cep de vigne peut être planté. Cela signifie qu’un cep manquant sera également cartographié. L’espacement entre les pieds étant rigoureusement respecté (1,60 m) et les répétitions égales d’un rang à l’autre, cela a facilité le travail de cartographie des pieds de vigne. Ainsi, un code a été donné à chaque emplacement, servant donc d’identifiant à chaque individu. Par exemple, le pied PL-02-13 est le pied situé sur l’emplacement numéro 13 du rang numéro 2 de la parcelle « Parc à lapins ».

2.2.2. Pré-sélection des pieds

Avant toute observation et notation sur la parcelle il a été effectué une pré-sélection des individus sources, en éliminant de prime abord les rangs de bordure et les pieds situés en bout de rangs. Ces derniers ne se comportent pas de la même manière que les autres individus puisqu’ils ne sont pas soumis aux mêmes contraintes hydriques (volume de sol disponible par pied plus important) ni aux mêmes conditions climatiques (exposition plus importante). Aussi, tous les individus qui visuellement ne semblaient pas aussi âgés que les plus vieux ceps de la parcelle (complants au cours du temps) ont été éliminés de la sélection, afin d’éviter de sélectionner un individu issu de sélection clonale. Les pieds morts ou moribonds, et les pieds présentant une déformation de structure (un seul aste, cep abimé, etc.) ont également été écartés de la sélection. Ces pieds restent cependant cartographiés sur le plan de masse pour une meilleure représentation dans l’espace. Après l’élimination des pieds précédemment énumérés, il reste 1152 individus sources.

2.2.3. Considération génétique des individus

Dans le cadre de cette prospection, il convient de garder à l’esprit que les individus source sont eux-mêmes issus d’une sélection massale ancienne, et donc qu’il peut y avoir au sein des parcelles deux individus issus d’une même multiplication végétative. Dans un tel cas, ces deux individus possèdent strictement le même génotype. Cela engendre le risque de sélectionner deux voire plus d’individus au génotype identique, et donc réduire la diversité intravariétale de la sélection massale et réduire son intérêt. Pour pallier cette problématique, il est possible de réaliser des tests ciblés sur les ADN microsatellites afin déterminer si parmi la sélection il y a plusieurs individus au même génotype. Néanmoins, face au coût d’une telle analyse et à l’intérêt modéré qu’elle apporte, il a été choisi de ne pas l’effectuer, et d’accepter le risque d’une répétition génotypique.

2.3. Schémas de sélection envisagés

Pour la première année de prospection, le but est de réduire le nombre de pieds sélectionnés à une population comprenant entre 100 et 200 individus. Cela permettrait à l’issue de la première année de prospection de créer une collection d’étude2 qui serait plantée avec les différentes accessions en plusieurs répétitions afin d’étudier la répétabilité des observations, mais également d’affiner la sélection (voir Figure 3).

2Définition complète dans la partie

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2.1.Critères de sélection étudiés

2.1.1. Limitation du nombre de critères

Comme décrit dans le schéma de sélection présenté en 2.3, la phase amorcée en 2017 n’est encore qu’une phase de prospection, et cela implique que chaque génotype n’est présent qu’une seule fois3. Cela signifie que l’on ne peut pas évaluer la répétabilité d’un critère d’évaluation. Le grand nombre d’individus étudiés a nécessité une limitation des critères d’évaluation et une simplification des méthodes d’évaluation. C’est pourquoi les données recueillies par la suite sont souvent des données discontinues, puisqu’elles font l’objet d’une estimation visuelle et non d’une mesure réelle pour la plupart d’entre elle. Qui plus est, le Petit Verdot étant un cépage particulièrement tardif, les observations et évaluations faites dans ce mémoire se limitent aux critères agronomiques, étant donné que les Petit Verdots ne seront pas encore à maturité au terme du stage. Néanmoins, les résultats obtenus a posteriori feront l’objet d’un document complémentaire à ce rapport afin d’affiner la sélection par les critères œnologiques, qui demeurent le fondement de la qualité des pieds sélectionnés.

2.1.2. Critères phénologiques

i. Précocité de débourrement

La précocité de débourrement est évaluée sur chacun des pieds source en évaluant le stade de développement moyen des rameaux selon les stades BBCH (Bloesch & Viret, 2008). Ainsi, pour chaque pied source, le stade de développement de chaque bourgeon de chacun des deux astes est évalué visuellement, puis une moyenne sur le pied est approximée. C’est cette valeur qui est notée dans la base de donnée. Lors du débourrement, les valeurs BBCH qui ont été notées sont comprises entre 10 et 15. Le stade 10 correspond à la sortie des feuilles, le stade 11 correspond au stade « une feuille étalée », et ainsi de suite jusqu’au stade 16, qui correspond au stade « six feuilles étalées ». La notation a été réalisée le 11/04/2017 par 3 personnes différentes.

ii. Précocité de floraison

L’évaluation de la précocité de floraison a été effectuée en notant le pourcentage de floraison moyen sur l’ensemble des inflorescences de chacun des pieds sources. Le moment choisi a été positionné à une date où la mi-floraison est atteinte afin de comparer au mieux les individus source entre eux. Pour les notations, 8 classes ont été définies en fonction du pourcentage moyen de floraison : 0 : 0% 1 : 0 à 25% (12,5 % retenu) 2 : 25% 3 : 25 à 50% (37,5 % retenu) 4 : 50% 5 : 50 à 75% (62,5 % retenu) 6 : 75% 7 : 75 à 100% (87,5% retenu) 8 : 100%

Ces classes permettent de quantifier l’avancement de la floraison tout en facilitant son évaluation. Ces notations ont été effectuées la journée du 28/05/2017 par une seule personne.

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i. Précocité de véraison

L’évaluation de la précocité de véraison a été effectué lorsque la mi-véraison était atteinte afin d’avoir le plus grand différentiel de véraison entre les différents individus. Pour chaque individu source, une évaluation du pourcentage de véraison est faite pour chaque grappe et une moyenne approximée est notée sur l’ensemble du pied. De la même façon que pour la floraison, 8 classes ont été définies afin de faciliter l’évaluation.

0 : 0% des baies verrées

1 : 0 à 25% des baies verrées (12,5 % retenu) 2 : 25% des baies verrées

3 : 25 à 50% des baies verrées (37,5 % retenu) 4 : 50% des baies verrées

5 : 50 à 75% des baies verrées (62,5 % retenu) 6 : 75% des baies verrées

7 : 75 à 100% des baies verrées (87,5% retenu) 8 : 100% des baies verrées

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Figure 6 : à gauche, grappes observées le 09/06/17 présentant une coulure nulle (classe 1), à droite grappes observées le 27/06/17 présentant une coulure importante (classe 4)

Figure 7 : à gauche une grande grappe (catégorie 3), à droite une grappe très petite (catégorie 1)

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2.1.3. Critères agronomiques

i. Suivi de la vigueur par le comptage des pampres

Un comptage des pampres4 a été effectué au début de la saison végétative sur les individus étudiés. Ainsi, pour chaque pied, une note a été attribuée en fonction de l’intensité de pampres présents sur le cep. On distingue les 5 classes suivantes :

0 : aucun pampre visible 1 : pampres peu nombreux 2 : pampres en quantité moyenne 3 : pampres nombreux

4 : pampres en quantités excessives

Cette évaluation donne également une estimation précoce de la vigueur des pieds.

Cette évaluation a été faite le 11/04/2017 en même temps que l’évaluation de la précocité de débourrement par trois personnes différentes.

i. Evaluation de la fertilité

La fertilité a été observée sur chaque individu le 09/05/2017 par une personne. Pour cela, le nombre d’inflorescence a été compté sur chaque rameau des deux astes, et une moyenne a ensuite été faite sur l’ensemble du pied. Des classes ont été définies pour faciliter l’approximation de la moyenne :

0 : aucune inflorescence 1 : une inflorescence par aste

1/2 : une à deux inflorescences par aste (1,5 retenu) 2 : deux inflorescences par aste

2/3 : deux à trois inflorescences par aste (2,5 retenu) 3 : trois inflorescences par aste

3/4 : trois à quatre inflorescences par aste (3,5 retenu) 4 : quatre inflorescences par aste

ii. Evaluation de la coulure

La coulure a été estimée lors de la nouaison, le 15/06/2017, afin d’observer l’intensité de la coulure sur chaque individu. Cette observation a été faite par deux personnes. 4 classes ont été définies afin de catégoriser les typologies observées :

1 : Coulure nulle 2 : Coulure faible 3 : Coulure modérée 4 : Coulure importante

iii. Evaluation de la taille des grappes

Pour chaque individu, la taille moyenne de l’ensemble des grappes a été évaluée et catégorisée selon trois classes :

1 : grappe de très petite taille (taille inférieure à 10 cm)

2 : grappe de petite à moyenne taille (longueur comprise entre 10 et 15 cm) 3 : grappe de taille moyenne à grande (longueur supérieure ou égale à 15 cm) Cette notation a été faite par une personne après la véraison le 25/08/2017.

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Figure 8 : évaluation de la taille des baies avec le repère. De gauche à droite : très petites baies, petites baies, baies moyennes – 25/08/17

Figure 9 : grappes lâches (catégorie 2 de compacité) – 21/08/17

Figure 10 : grappes compactes (catégorie 4 de compacité)

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