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2.1.1. Description générale des parcelles sources

i. Position géographique et historique de la parcelle

Les parcelles qui constituent la source du matériel végétal pour la sélection massale se situent sur la commune de Macau (Gironde), à 20 km au Nord de Bordeaux, sur la rive gauche de la Garonne. Les parcelles se situent à environ 35 km au Sud du château Pédesclaux (voir Figure 1). Les parcelles appartiennent à la Société Civile de la Gironville, et sont rattachées à la dénomination de Château Bolaire, en référence au bâtiment historique présent à proximité des parcelles. Ce château viticole date de 1860, époque où la vigne occupait une grande partie du territoire, avec une forte proportion de Petit Verdot. On retrouve aujourd’hui encore cette forte présence du Petit Verdot, qui constitue 45% de l’encépagement de la propriété. Aujourd’hui, ces parcelles sont assemblées dans la cuvée « Petit Verdot by Belle-Vue ».

Le choix des parcelles sources a été motivé par une qualité œnologique reconnue au sein de l’entreprise et un bon rendement malgré l’âge avancé des parcelles de vigne (plantées entre 1939 et 1949). Leur âge avancé permet d’être certain de ne pas sélectionner des individus issus de sélection clonale. Les éléments culturaux des trois parcelles sont décrits dans le Tableau 2.

ii. Pédologie de la parcelle

Les parcelles sont situées sur une ancienne île de la Garonne, aujourd’hui rattachée à la presqu’île du Médoc. La pédogénèse de ce sol est fortement influencée par la Gironde, puisque sa formation est assez récente et liée à l’accumulation d’alluvions fluviatiles au cours des siècles. Cette situation fournit donc un terroir avec un sol profond, avec une texture à dominante argileuse. Du point de vue cultural, cela correspond à un terroir auquel le Petit Verdot s’adapte bien. Cela confère par ailleurs un certain pouvoir tampon vis-à-vis des précipitations, puisque lorsqu’elles sont importantes peu avant la maturité, elles permettent de ne pas faire gonfler et éclater les baies ce qui aurait pour conséquence de provoquer des dégâts liés au Botrytis cinerea. A l’inverse, ce sol fournit une réserve en eau importante pour les périodes de contrainte hydrique. Néanmoins, lors de périodes de stress hydrique importants, ces argiles peuvent atteindre un point de dessèchement tel que les parties supérieures du sol se fissurent en profondeur (environ 20 cm) ce qui provoque la rupture des racines et en particulier des radicelles, organes essentiels à l’absorption d’eau dans le sol. Suite à cette rupture, la vigne se trouve en état de stress hydrique et nécessite une période plus longue pour alimenter de nouveau les organes aériens en eau.

iii. Organisation et mode de culture des parcelles sources

Les parcelles sont situées sur un même sol, puisqu’elles se situent sur une zone où la pédogénèse est essentiellement influencée par la Garonne. On peut donc dans le cadre de cette sélection considérer que l’effet du sol est négligeable. L’orientation des rangs de vignes diffère entre la parcelle « Devant » (rangs orientés dans l’axe Nord-Ouest / Sud-Est) et les parcelles « Parc à lapins » et « Vieux Verdots » (rangs orientés dans l’axe Sud-Ouest / Nord-Est). Cela a un impact sur l’exposition de la canopée et des baies aux rayons du soleil.

Les parcelles sont plantées à une densité identique (3788 pieds/ha), et sont toutes taillées en guyot double, avec des astes à 5 bourgeons fructifères. Il demeure néanmoins sur certains pieds une taille dite en « crucifix » qui est un mode de taille similaire au guyot double auquel vient s’ajouter un courson à deux yeux entre les deux astes, au centre du cep. Les vignes sont conduites en agriculture raisonnée : traitements phytosanitaires conventionnels, travail du sol sous le rang, inter-rang intégralement enherbé durant tout le cycle.

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Tableau 2 : Description générale des parcelles sources de Petit Verdot (Source : SC de la Gironville)

Dénomination Date de plantation Porte-greffe Densité de plantation Surface en vigne (ares) Nombre de pieds Nombre de rangs Orient ation des rangs Vieux Verdots 1939 Riparia Gloire de Montpellier 160*165 (3788 pieds/ha) 17,76 673 38 Nord- Ouest/ Sud- Est

Parc à lapins 1949 Riparia Gloire de Montpellier 160*165 (3788 pieds/ha) 12,95 490 16 Nord- Ouest/ Sud- Est Devant 1949 Riparia Gloire de Montpellier 160*165 (3788 pieds/ha) 25,20 955 22 Sud- Ouest/ Nord- Est

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2.1.2. Description du millésime

Le millésime 2017 se caractérise par sa précocité, notamment à la faveur d’un printemps chaud (moyenne des températures supérieures à la moyenne) et plutôt sec, en particulier pour le mois d’avril. Le printemps a cependant été marqué d’un refroidissement brutal à la fin du mois d’avril, avec trois nuits de gel printanier le 27, 28 et 29 avril. Ce gel a eu des conséquences graves sur l’ensemble du vignoble bordelais avec une baisse de production de 30%. L’appellation du Haut-Médoc a notamment été très touchée, ce qui a fortement impacté les propriétés de la SC de la Gironville. Les parcelles du château Bolaire ont été relativement épargnées grâce à la proximité de la Gironde qui a joué un rôle de tampon thermique. Le début de l’été (fin mai/début juin) a quant à lui été ponctué d’épisodes caniculaires. Le reste de l’été a été plus modéré en température et moyennement pluvieux, avec une pression cryptogamique qui est restée néanmoins modérée. La fin de l’été a été ponctuée par une période pluvieuse (premières semaines de septembre) et fraîche, qui a ralenti la maturation des raisins et augmenté le risque de développement de pourriture grise.

En résumé, ce millésime peut être qualifié de particulier puisqu’il a été hétérogène et a montré des situations climatiques extrêmes (gel et canicules), ce qui n’a pas été favorable pour la vigne. Du point de vue de la sélection massale, cela vient ajouter une pression de sélection, notamment à cause du gel, puisque les individus présentant des symptômes de gel sur les parcelles ont été exclus de la sélection. Du point de vue de la contrainte hydrique celle-ci est restée relativement modérée, sans symptômes de stress hydrique sur les individus source. Les épisodes caniculaires avec de forts rayonnements ont aussi provoqué de nombreux dégâts d’échaudage sur les raisins les plus exposés.

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