• Aucun résultat trouvé

Prospection de contrôle dans la vallée d'Ocosingo, Chiapas, Mexique.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Prospection de contrôle dans la vallée d'Ocosingo, Chiapas, Mexique."

Copied!
8
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-00115073

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00115073

Submitted on 8 Jul 2020

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Prospection de contrôle dans la vallée d’Ocosingo,

Chiapas, Mexique.

P. Becquelin, Michelet Dominique, Eric Taladoire

To cite this version:

P. Becquelin, Michelet Dominique, Eric Taladoire. Prospection de contrôle dans la vallée d’Ocosingo, Chiapas, Mexique.. Journal de la Société des américanistes, Société des américanistes, 1994, 80, pp. 185-190. �hal-00115073�

(2)

Journal de la Société des

Américanistes

Prospection de contrôle dans la vallée d'Ocosingo, Chiapas,

Mexique

Pierre Becquelin, Dominique Michelet, Éric Taladoire

Citer ce document / Cite this document :

Becquelin Pierre, Michelet Dominique, Taladoire Éric. Prospection de contrôle dans la vallée d'Ocosingo, Chiapas, Mexique. In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 80, 1994. pp. 185-190;

https://www.persee.fr/doc/jsa_0037-9174_1994_num_80_1_1532

(3)

NOTES ET COMPTES RENDUS DE

RECHERCHE

PROSPECTION DE CONTRÔLE DANS LA VALLÉE D'OCOSINGO, CHIAPAS, MEXIQUE

Pierre BECQUELIN, Dominique MICHELET et Éric TALADOIRE * Au cours des recherches archéologiques effectuées à Tónina et dans la vallée d'Ocosingo pendant cinq campagnes réparties entre 1972 et 1980, les fouilles concernant la cité maya classique de Tónina ont été accompagnées de la prospection des sites préhispaniques de la vallée. Cette prospection a comporté deux étapes : en 1973 et 1977, ce sont les sites principaux, connus des informateurs locaux, qui ont été visités, décrits et, dans certains cas, sondés ; mais en 1979 et 1980, ce premier inventaire a été complété grâce à une prospection systématique qui a couvert 102 km2.

Les résultats de ces travaux ont été présentés dans le tome IV de « Tónina, une cité maya du Chiapas (Mexique) » (Becquelin et Taladoire 1990 : 1559-1624). On constate que l'occupation majeure de la vallée (concernant plus des deux tiers des sites découverts) correspond à la période d'apogée de Tónina au Classique récent, entre 593 et 909 de notre ère. Autour de Tónina, plusieurs sites secondaires semblent avoir été la résidence de lignages importants : ils possèdent de petites pyramides et même, pour l'un d'entre eux, un terrain de jeu de balle ; dans le même temps, des unités d'habitation plus modestes sont réparties de manière uniforme dans l'ensemble de la vallée. Fait surprenant au premier abord, l'occupation paraît très peu dense en comparaison de celle d'autres régions de l'aire maya à la même époque.

Afin de vérifier l'exactitude des données obtenues, on a effectué une prospection de contrôle dans la partie centrale de la vallée (Figure 1) ; cette portion a été choisie parce qu'elle avait été parcourue en 1979 par une équipe plus réduite (deux archéologues et un ouvrier) que celles qui, en 1980 procédé à la prospection des autres secteurs (deux équipes comprenant, chacune, trois à quatre archéologues et deux ouvriers). Si des groupes résidentiels risquaient d'avoir été omis, c'était donc en priorité dans cette zone.

* U.P.R. 312, CNRS, Musée de l'Homme, 17, place du Trocadéro, 75116 Paris.

(4)

186 JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES

(5)

NOTES ET COMPTES RENDUS DE RECHERCHE 187 Le nouveau contrôle systématique, réalisé en huit jours en mars 1993 par deux archéologues n'ayant pas participé à la prospection de 1979 (P. Becquelin et D. Michelet) avec deux accompagnateurs locaux, a permis de parcourir 18 km2 d'un versant à l'autre, soit 17,6 % de la surface totale prospectée en 1979-80. Les conditions de visibilité étaient apparemment meilleures qu'en 1979, car de nombreux pâturages naturels, dont certains étaient à l'époque quasi impénétrables, avaient été débrousaillés, depuis lors et semés en herbe. En revanche, les labours, qui généralement précèdent l'ensemencement en herbe, peuvent avoir fait

disparaître des monticules bas.

Dans la zone contrôlée, qui comprenait neuf sites enregistrés antérieurement, sept unités nouvelles ont été découvertes (voir Tableau et Figure 2). Il s'agit de petits groupes, puisque deux d'entre eux comprennent trois structures et que les cinq autres n'en possèdent qu'une seule. La meilleure visibilité a donc permis essentiellement de détecter de nouveaux petits sites, sans modifier grandement l'impression d'ensemble. Les structures se présentent, comme c'est le cas

habituellement dans la vallée, sous la forme de monticules de plan rectangulaire arrondi et de hauteur variable (de 0,40 à 1,70 m) qui ne comportent en général aucun élément architectural apparent, à l'exception parfois de vestiges de murs (alignements de petits blocs de grès sommairement taillés) (1).

L'identification des sites nouveaux fait passer le nombre des structures, dans le secteur étudié, de 26 (résultat de 1979) à 37. Un seul des sites nouveaux a pu être daté sans fouille (il appartient au Classique récent) ; les autres ne présentaient en surface aucun fragment de céramique identifiable. Si l'on tient compte de ce que, lors de la prospection de 1979, 24 des 26 structures du secteur avaient été datées

Fig. 2. — Prospection de contrôle dans la vallée d'Ocosingo (1993) avec indication des sites nouvellement découverts (*)

(6)

188 JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES

Sites enregistrés en 1979-80 55 Rancho Joaquín Millares

57 San Vicente La Palma 64 Jacap

49 Pashila 51 Luis Coelo

84 Laltic

104 Rancho de Santa Rosa 45 Santa Rosa

137 El Saqueo TOTAL

Sites découverts en 1993 138 Alacte nord

139 Los Angeles Cafetal 140 Pashila Crucero 141 Rancho Pashila 142 San Vicente Fracción 143 Santa Rosa Depósito 144 Xan

TOTAL

1 1 structures (Classique récent) 1 structure (Postclassique) 1? structure (?)

3 structures (Classique récent) 3 structures (Classique récent) 4 structures (Classique récent)

>1 structure (Préclassique à Postclassique) 2 structures (Classique récent)

tombe (Classique récent)

26 (24 du Classique récent) dans la zone de prospection de contrôle

1 structure 1 structure 1 structure 3 structures

ž 1 structure (Classique récent) 3 structures

1 structure 1 1

Sites découverts en 1993 hors de la zone de Drosoection de contrôle (1) 145 Campomtic ouest

146 Flor de Caňa

147 Los Angeles Don Tacho 148 Tercera Sur Poniente TOTAL

Site enreaistré en 1979 et éliminé en 43 Mumuntic Alto

1 7 structures (Classique récent) 1? structure (Postclassique) 4 structures

ž 2 structures 1 3

1993 après vérification (hors de la zone de contrôle) monticules naturels

(1) Sites signalé par informateur (148) ou vérifiés en limite de prospection (145, 146, 147, 43). La découverte de trois nouveaux

incite à penser que d'autres secteurs nord qu'au sud de la vallée, pourraient

sites sur la partie haute du versant nord de la vallée de situation topographique équivalente, aussi bien au également contenir des groupes additionnels.

du Classique récent, il est vraisemblable que la plupart des 1 1 structures nouvelles ont été également occupées au cours de cette période. Nous retiendrons le chiffre plausible de 10 monticules additionnels pour le Classique récent et nous passerons ainsi de 24 à 34 structures, ce qui représente une majoration de 42 % environ, même si le calcul d'un pourcentage sur de si faibles quantités peut être jugé

discutable.

C'est probablement adopter une position maximaliste que de corriger, en l'augmentant exactement dans cette proportion, le nombre des structures datées du Classique récent dans toute la vallée, tel qu'il avait été établi à la suite des travaux

(7)

NOTES ET COMPTES RENDUS DE RECHERCHE 189 Chuctiepa*

Piedras Negr»

Fig. 3. — Sites classiques des Hautes Terres du nord du Chiapas autour de Tónina.

de 1979-80. En effet, comme on l'a signalé plus haut, il faudrait ici prendre en considération le fait que les autres zones, ayant été mieux prospectées, mériteraient sans doute un redressement moindre. On constate cependant que, même en retenant le taux d'augmentation de 42 %, la densité d'occupation de la vallée au Classique récent (en incluant la population de Tónina, que l'on peut estimer à 900 personnes environ) demeure très peu élevée : 29 habitants au km2 au lieu des 23 calculés antérieurement (Becquelin et Taladoire 1990 : 1571 ; chiffres donnés ici sans décimales) (2). Ces chiffres reposent sur l'application du coefficient de 5,6 personnes par habitation qui est couramment utilisé en archéologie maya et qui est dérivé du recensement du village de Chan Kom au Yucatan (Redfield et Villa Rojas 1934). Ils devraient d'ailleurs être sans doute révisés à la baisse, car des recensements plus récents effectués à Bachajon (Chiapas) et à Xculoc (Campeche), ont donné des résultats bien inférieurs : 3,4 habitants à Bachajon et 3 à Xculoc pour tout édifice à usage domestique (pour une présentation critique détaillée des coefficients employés en paléodémographie maya, se reporter à Becquelin et Michelet, à paraître).

(8)

190 JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES

Quels que soient les indicateurs numériques retenus, il faut donc bien constater que Tónina, cité classique certes de petite taille mais qui possède tous les attributs d'un centre de pouvoir (temples, palais et statues de souverains), a pu fonctionner avec une base démographique faible. Un correctif à cette situation est malgré tout envisageable, sans toutefois qu'il soit de nature à grossir beaucoup les chiffres de la population dépendant de Tónina, ni, bien sûr, à modifier en quoi que ce soit la densité de l'habitat. Tónina pouvait en effet probablement compter, en dehors de la vallée d'Ocosingo, sur les services des habitants des petites vallées des alentours, sur ceux aussi de centres secondaires comme Guaquitepec et Santo Ton (Figure 3). D'autre part, au moins une partie des populations qui habitaient les montagnes au sud-ouest de Tónina (où il n'existe aucun grand site) auraient pu être soumises à ce centre dont l'iconographie exalte tellement les succès guerriers. Autrement dit, il est permis de penser que l'autorité de Tónina, en tout cas au moment de son apogée, se serait exercée sur une région relativement peu peuplée mais d'une étendue qui aurait dépassé notablement les limites de la vallée prospectée.

NOTES

1 . Sur le site dénommé San Vicente Fraction, seule la présence de céramique en surface, en contrebas d'une vaste terrasse, révèle l'existence d'une structure d'habitation.

2. Rappelons ici que, pour les Basses Terres, on parle en moyenne de 180 habitants/km2 (Culbert et Rice 1990 : 26). D'après l'ouvrage cité (p. 32), les estimations les plus basses sont, pour des zones rurales, 84 habitants/km2 (vallée de Copan) et 67 habitants/km2 (Nohmul), en appliquant le coefficient de 5,6 personnes par structure. Bien plus donc que les 29 habitants/km2 auxquels on a abouti pour la vallée d'Ocosingo après correction.

3. L'inventaire de 1979-80 comporte 260 structures d'habitation dans la vallée au Classique récent, soit avec le coefficient 5,6 un total de 1456 habitants, auxquels il faut ajouter 901 habitants pour Tónina même (avec 161 structures d'habitation) : cela fait, en tout, 2357 habitants. En augmentant de 42 % le nombre des structures d'habitation dans la vallée, on obtient 369 personnes de plus, soit une population de 2066 habitants, 2967 avec Tónina.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Becquelin P. et E. Taladoire (sous la direction de), 1990. — Tónina, une cité maya du Chiapas (Mexique). Recherches archéologiques 1979-1980. Études Mésoaméricaines, volume VI, tome IV, Centre d'Études Mexicaines et Centraméricaines, Mexico.

Becquelin, P. et D. Michelet, à paraître. — « Demografia en la zona puuc : el recurso del método ». Latin American Antiquity.

Culbert T.P. et D.S. Rice (éd.), 1990. — Precolumbian Population History in the Maya Lowlands. Albuquerque, University of New Mexico.

Redfield R. et A. Villa Roj as, 1934. — Chan Kom, a Maya Village. Carnegie Institution of Washington, Publication 448, Washington.

Figure

Fig. 2.  — Prospection de contrôle dans  la vallée d'Ocosingo (1993)  avec  indication des sites  nouvellement découverts (*)
Fig. 3.  — Sites classiques des Hautes Terres  du nord du Chiapas autour de  Tónina.

Références

Documents relatifs

matrice et d’un atome de substitution. Sur cette base on peut calculer simplement le surplus de la.. chaleur d’activation pour un atome interstitiel dif- fusant dans

Le dénombrement des œufs (O. Pour ce qu i concerne les relat ions entre le parasitisme et la cl inique , les genres Haemonchus et Ga igeria sont responsab les d'un

abdominale des moutons et chèvres). D'une manière générale, les Cestodes sont p l utôt massivement présents chez les pet i ts ruminants. Au ni veau des bovins, on

Comparons cette quantité moyenne constante d’ozone mondial avec l’ozone produit dans la ceinture aurorale de l’hémisphère plongé dans la nuit polaire. Si

les valeurs de l’intensité moyenne du rayonnement cosmique ayant été, dans la suite, mesurées statisti- quement d’une manière précise au Scoresby Sund,

traite in situ afin d'orner le jardin de la mosquée d' Agciki§i lors de sa construction. La présence de la cupule située sur le dessus du bloc permet peut-être de penser

Dans les deux autres sites, sous le niveau d’occupation moderne/contemporain, a été mis en évidence soit un niveau du début de l’époque moderne (Tourmont, cabane sous paroi

Les dynamiques de peuplement dans la basse vallée de la Cèze, les méthodes employées au cours de prospections archéologiques pédestres (Languedoc-Roussillon, Gard)..