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Le traitement non hormonal de la maladie métastatique du cancer de la prostate
The non-hormonal treatment of metastatic prostate cancer
P. Mongiat-Artus
a, I. Brenot-Rossi
b, P. Beuzeboc
c, F. Bruyère
d, G. Karsenty
e, L. Guy
f, C. Bastide
g,∗aServiced’urologie,hôpitalSaint-Louis,AP—HP,universitéParis7—Denis-Diderot,75010 Paris,France
bServicedemédecinenucléaire,institutPaoli-Calmettes,CRLCPACA,13009Marseille, France
cServiced’oncologie,institutCurie,75005Paris,France
dServiced’urologie,CHRUBretonneau,universitéFranc¸ois-RabelaisdeTours,PRES Centre-ValdeLoireuniversité,37000Tours,France
eServiced’urologieettransplantationrénale,hôpitaldelaConception,AP—HM, Aix-Marseilleuniversité,13385Marseillecedex5,France
fServiced’urologie,hôpitalG.-Montpied,universitéd’Auvergne,63003Clermont-Ferrand cedex1,France
gServiced’urologie,hôpitalNord,AP—HM,Aix-Marseilleuniversité,13015Marseille,France
Rec¸ule27aoˆut2013;acceptéle28aoˆut2013
MOTSCLÉS Cancerdela prostate; Résistantàla castration; Métastases; Radiothérapie métabolique; Chimiothérapie; Bisphosphonates; Dénosumab; RANK-Ligand
Résumé
But.—Décrirelesmédicamentsutilisésdansletraitementnonhormonaldelamaladieméta- statiqueducancerdelaprostate.
Matériel.—RecherchebibliographiqueàpartirdelabasededonnéesbibliographiqueMedline (NationalLibraryofMedicine, outilPubMed),dessitesdel’HAS etdel’ANSM.La recherche étaitcentréesurlescaractéristiques,lemoded’action,l’efficacitéetleseffetssecondaires desdifférentesclassesdemédicamentsconcernées.
Résultats.—Laradiothérapiemétaboliquebienquesous-utiliséedanscetteindicationgarde uneplaceaudébutdelamaladie.Lechlorurederadium223sembledevoiroccuperuneplace importantedanslesprochaines années.La chimiothérapie,seulrecoursjusqu’à récemment danslecancerdela prostaterésistant àla castration,doitredéfinirenpartie saplace.Le dénosumabapparaîtêtreunealternativetrèsintéressanteauxbisphosphonates.
∗Auteurcorrespondant.Serviced’urologie,hôpitalNord,pavillonl’Étoile,chemindesBourrely,13915Marseillecedex20,France.
Adressee-mail:cyrille.bastide@ap-hm.fr(C.Bastide).
1166-7087/$—seefrontmatter©2013ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2013.08.322
Conclusion.—Letraitementnonhormonaldelamaladiemétastatiqueducancerdelapros- tate est en pleine mutation avec l’émergence de nouvelles molécules que l’urologue doit parfaitementconnaître.
©2013ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
KEYWORDS Prostatecancer;
Metastatic
castration-resistant prostatecancer;
Metabolic radiotherapy;
Chemotherapy;
Bisphosphanates;
Denosumab;
RANK-Ligand
Summary
Aim.—Todescribedrugsusedinthenon-hormonaltreatmentofmetastaticprostatecancer.
Material.—BibliographicalsearchwasperformedfromthedatabaseMedline(NationalLibrary ofMedicine,PubMed)andwebsitesoftheHASandtheANSM.Thesearchwasfocusedonthe characteristics,themode ofaction,theefficiency andthesideeffectsofthevarious drugs concerned.
Results.—Themetabolicradiotherapyalthoughunder-usedfor thisindication,kept aplace atthebeginningofthedisease.Radium-223chlorideseemstohavetooccupyanimportant placeinthe comingyears.The chemotherapy, the onlyrecourse untilvery recently inthe castration-resistantprostatecancer,mustredefineitsplacepartially.Thedenosumabprovide aninterestingalternativetobisphosphonates.
Conclusion.—Thenon-hormonaltreatmentofthemetastaticdiseaseoftheprostatecanceris changingrapidlywiththeemergenceofnewmolecules.Urologistmustknowperfectlythese newdrugs.
©2013ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.
La radiothérapie métabolique ou radiothérapie interne vectorisée Molécules
Deuxmoléculessontaujourd’huidisponiblesenFrancepour uneradiothérapie métaboliquedans le cancerde lapros- tatemétastatiquerésistantàlacastration:le chlorurede
89Strontiumetle153SamariumLexidronam.
Chlorurede89Strontium(Métastron®) C’estuncationdivalentanalogueducalcium.
Administration: injection intraveineuse lente unique d’unesolutionaqueuse,prêteàl’emploide150MBq(dose recommandée). Cette activitépeut cependant être adap- tée selonla corpulencedes patients (2MBq/kg). Elle doit êtreréaliséeparunmédecinqualifiéayant rec¸u lesauto- risations par les autorités compétentes pour utiliser des radionucléidesdansunserviceagréé[1].
Toute supplémentation calcique doit être interrompue deuxsemainesavantledébutdutraitement.
Coûtd’unedosedeMétastron®:1297euros(150MBq).
SMRnonévalué,ASMRnonévalué.
153SamariumLexidronam(Quadramet®)
Le 153Samarium Lexidronam est un complexe formé de samarium153radioactifetd’unchélateurtétraphosphanate (l’éthylènediamine-tetraméthylène-phosphanate).Ils’agit enfaitd’unbisphosphonatemarqué.
Administration:solutionprêteàl’emploipourinjection intraveineuselenteuniquede37MBq/kg.Elledoitêtreréa- liséeparunmédecinqualifiéayantrec¸ulesautorisationspar lesautorités compétentespour utiliserdes radionucléides dansunserviceagréé[1].
Il n’est pas nécessaire d’interrompre un traitement concomitantparbisphosphonates.
Lecoût:1087,69euros(2GigaBq).
SMRimportant,ASMRnonévalué.
Lechlorurederadium223
Le chlorure de radium 223 (Alpharadin®, Xofigo®) qui est aujourd’huirecommandéeparl’AmericanUrologicAssocia- tionestendemanded’ATUdecohortepourlaFrancechez lespatientsmétastatiquesosseuxrésistantsàlacastration.
Cetraitementapporteunbénéficesurlasurvieglobale.Le chlorurederadium223estunmimétiqueducalciumquia untropismeosseux(matriced’hydroxyapatite).Ils’agitd’un émetteur␣.Ildélivreuneforteénergieavecunepénétra- tiondanslestissus<0,1mmetparconséquent,ilprésente moinsd’effetdemyélosuppression[2].
Modes d’action
Chlorurede89Strontium
Lechlorurede89Strontium(89Sr)s’intègredanslescristaux d’hydroxyapatiteselonl’activitéostéoblastique.Leratiode fixationlésion ostéoblastique/osnormalest de5. Le89Sr présente une demi-vie biologique longue dans les lésions ostéoblastiques(supérieureàsademi-viephysiquequiest de50,5jours),tandisquesarétentiondans l’ossainn’est quede 14jours. Ceciaugmente doncl’irradiation dans la métastaseosseuse,alorsqu’ellerestefaibledanslamoelle osseuse.L’effetserad’une duréede6mois,avecundélai d’apparitionretardéede10à15jours.Le89Srestunémet- teur-pur,d’énergiemaximalede1,46Mev.Cesparticules
-sontresponsablesdel’effetthérapeutique.Leurparcours maximalestde7—8mmdanslestissusetde3—4mmdans l’os.Iln’yadoncpasd’irradiationdel’entourage[1,3].
153SamariumLexidronam
Le153SamariumLexidronamseconcentredansl’osselonun rapportdefixationossain/ostumoralde5,dansleszones
à turn-over élevé. Il peut être administré avec un autre bisphosphonate.Lapériodephysiquedu153Samarium Lexi- dronamestcourte(46,3heures).Ceradionucléideémetdes particules-d’énergiemaximale810Kev.Ilaunepénétra- tionmoyennedanslestissus(0,8à3mm).
Ce radionucléide émet également un rayonnement
␥ (103Kev), qui permet de réaliser une scintigraphie post-thérapeutiqueetd’objectiverladistributionduradio- pharmaceutiqueainsiquel’étenduedelamaladie.
Ledélaid’actionest assezrapide (dans lasemainequi suitl’injection)etpersiste3à4mois[1,3—7].
Indications
Cesdeuxmolécules ontuneindication dansle traitement antalgiquedesmétastasesosseusesostéoblastiquesdoulou- reusesmultipleschezdespatientsatteintsd’uncancerde laprostaterésistantàlacastration.
Il est nécessaire avant de débuter une radiothéra- pie métabolique de confirmer la présence de métastases ostéoblastiques(hyperfixantes)parlaréalisationd’unescin- tigraphieosseuseaudiphosphonatede99mTc[1].
La thérapie est efficace dans 70à 80% avec une dis- parition complète des douleurs dans 20% à 30% des cas (arrêttotal dela prise d’antalgique).Ilest nécessairede démarreruneradiothérapiemétaboliqueprécocement(dès l’apparitiondesdouleurs).
Une 2e administration, voire plus, est possible enres- pectantundélaide3moispourlechlorurede89Strontium etde2moispourle 153SamariumLexidronam,enfonction de l’efficacité du 1er traitement, de l’espérance de vie dupatient(performansstatus>50%)etdelarécupération hématopoïétique[6—8].
Sécurité
Précautionsdeprescription
Unbilan biologique est nécessaireavant de prescrireune radiothérapiemétabolique. Ilcomporte: NFS,plaquettes, ionogrammesanguin,uréesanguineetcréatininémie.
Le patient doit avoir rec¸u une information verbale et écrite. Les mesures de radioprotection doivent avoir été précisées.
Uneradiothérapieconcomitanten’estpaspossibleavec le153SamariumLexidronam[1,9,10].
Les contre-indications à respecter sont la thrombo- pénie (<100000plaquettes), la leucopénie (<2000GB), l’insuffisancerénale,lesuperscanàlascintigraphieosseuse (hyperfixation globale), l’envahissementmédullaire et/ou untraitementmyélosupresseur.
Effetssecondaires
Leseffetssecondaires lesplussouventobservéssont:une thrombopénie,uneneutropénieet/ouuneanémie.
Le patient doit être informé qu’il existe unrisque de recrudescencedesdouleursdans10à20%descasdansles 2à4joursquisuiventl’injection(flarephenomena).
Cesmédicamentssontsimilairesentermesdetolérance etd’efficacité.
Radioprotection
Les recommandations internationales concernant l’élimi- nationdesdéchetsradioactifsdoiventêtrerespectées[1,5].
Une élimination urinaire est observée les premières heures après injection (30% de l’activité injectée pour le 153Samarium Lexidronam, plus faible pour chlorure de
89Strontium). Il faut maintenir un bon état d’hydratation et une diurèse importante. Lesurines sont recueillies les 6premièresheuresquisuiventl’injection.
Les patients ayant un risque de rétention ou une incontinence doivent être sondés. Des mesures de radio- protectionvis-à-visdel’entouragedoiventêtrerespectées les heures qui suivent l’injection, plus particulièrement avecle153SamariumLexidronam(émission␥).Unechambre radioprotégée les6premières heures pour le 153Samarium Lexidronamestnécessaire.
Chimiothérapie du cancer de prostate Molécules
Ledocétaxel(Taxotere®)
Ilestprescritàladosede75mg/m2chaque21joursenasso- ciationavecdelaprednisone10mg/j(5mg×2/j).
SMRimportant,ASMRniveauIII.
Prix:20mg/1mL:70euros.
Le docetaxel hebdomadaireà la dose de35mg/m2n’a pas montréd’amélioration en survieglobale dans l’étude TAX327.
Lecabazitaxel(Jevtana®)
Le cabazitaxel (Jevtana®) est prescrit à la dose de 25mg/m2enperfusiond’uneheuretousles21jours,égale- mentenassociationaveclaprednisone10mg/j.Auregard du risque élevé de survenue d’événements indésirables sévères, constaté avec une posologie de cabazitaxel à 25mg/m2etdansl’attentedesrésultatsd’uneétudedenon- inférioritéavecunedosede20mg/m2,laposologieoptimale ducabazitaxelresteàdéfinir.
SMRimportant,ASMRniveauIII.
Prixnonencoredéterminé.
Lamitoxantrone(Novantrone®)
La mitoxantrone(Novantrone®)est prescrite àla dose de 12à14mg/m2chaque21joursenassociationàunecortico- thérapie(prednisoneouhydrocortisone).
SMRnonévalué,ASMRnonévalué.
Prix:20mg/10mL:230euros.
L’étoposide(Celltop®)
L’étoposide(Etoposide®,Celltop®)peuts’utiliserenperfu- sionàla dosede100mg/m2j1j2j3/21joursousous forme orale (comprimés de 25,50ou100mg), à la dose de75à 100mg/jsur10à15jourstousles21jours.
SMRnonévalué,ASMRnonévalué.
Prix:10euroslecompriméde50mg(Celltop®).Prixsolu- tioninjectable:nonrèglementé.
Lecisplatine(Cisplatyl®)
Le cisplatine (Cisplatyl®) sera utilisé à la dose de 70à 100mg/m2chaque 21jours avec un protocole d’hyperhydratation si la fonction rénale est correcte (clairancerénale≥60mL/min).
SMRnonévalué,ASMRnonévalué.
Prix:50mg/50mL:3euros.
Modes d’action
Ledocetaxel
Ledocetaxelest untaxaneanaloguesemi-synthétique qui alapropriétédeselierauxmicro-tubules(constituantsdu cytosquelettecellulaireetdufuseaumitotique).Laliaison destaxanesàlatubulineentraîneuneinhibitiondeladépo- lymérisationdufuseaumitotiqueetunarrêtdelamitose.
Lecabazitaxel
Lecabazitaxelestégalementuntaxanesemi-synthétique, extraitdesaiguillesd’unevariétéd’if.Ilinhibeégalementla dépolymérisationdesmicro-tubulesetinterromptladivision cellulaire.
Lamitoxantrone
Lamitoxantroneestunantinéoplasiquecytostatiqueappar- tenantàlafamilledesanthracène-dionesdesynthèse.C’est uninhibiteurdelatopo-isomérasedetypeII.Ilinterrompt lasynthèseetlaréparationdel’ADNaussibienchezlescel- lulessainesquechezlescellulescancéreuses.Ilagitviason actionintercalante.
L’étoposide
L’étoposideestuninhibiteurdelatopo-isomérase2.
Lesselsdeplatine
Lesselsdeplatinesontdesagentsalkylants.Ilsformentdes liaisons covalentes avecles nucléotides de lachaîne ADN etinhibent ainsilaréplication. Cependant,le mécanisme d’actioncytotoxiqueducisplatinen’estpascomplètement élucidé.
Indications
L’indication de la chimiothérapie est limitée aux cancers prostatiquesmétastatiquesrésistantsàlacastration.
Il n’y a plus aujourd’hui de réellesindications pour la mitoxantrone dans le cancer de laprostate résistant à la castration.
Le docetaxel à la dose de 75mg/m2tous les 21jours, associéàprednisone10mg/j,représenteletraitementstan- darddanslecancerdelaprostaterésistantàlacastration [11]. Son indication n’est pas discutable dans les formes métastatiquessymptomatiques.
Cependant, il n’existe pas de preuve pour justifier de débuterprécocementledocetaxelchezlespatientsasymp- tomatiques.Chezcespatients,ledébutdutraitementsera discutéaucasparcas.
Il n’y a pas d’indication pour le docetaxel chez les patients non métastatiques résistants à la castration en dehorsd’essaisthérapeutiques.
Un schéma hebdomadairepeut être envisagéchez des patientsincapablesderecevoirunschémaoptimaldufaitde leurâgeavancé,deleurétatgénéraloudepathologiesasso- ciées.Uneévaluationgériatriqueestrecommandéechezles patientsâgés,présentantdesco-morbidités.
Une méta-analyse a mis en évidence que l’addition d’estramustineà uninhibiteurdemicrotubules améliorait letempsjusqu’àprogressionetlasurvieauprixd’uneaug- mentationdurisquethromboembolique,justifiantainsiune préventionparantivitamineKouHBPM[12].Cetteassocia- tionn’estpasretenuecommeunerecommandation.
Lecabazitaxelestdevenulachimiothérapiestandardde deuxièmeligneaprèsdocetaxelàlasuitedesrésultatsde l’essaiTROPIC[13].Suiteàl’avisdel’HAS,ilfaitpartiede laréservehospitalière. Cemédicamentnécessiteunesur- veillanceparticulièrependantletraitement.Saprescription estréservéeauxspécialistesenoncologieouenhématolo- gie,ouauxmédecinscompétentsencancérologie.
Une deuxième ligne de docetaxel peut être discutée chezlespatientsayantréponduàunepremièreligne[14].
Unereprisedudocetaxel chezlespatientsayantprésenté unebonneréponseinitialeetprésentantunintervallelibre deplusieursmoispermetd’obteniruneréponsebiologique chezplusdelamoitiédespatientspouruneduréemédiane deréponsed’environsixmois.
Les tumeurs de prostate métastatiques résistantes à lacastrationà composanteneuroendocrine n’onttoujours pas trouvé de chimiothérapie très efficace que ce soit l’étoposideoulesselsdeplatine[15].
Sécurité
Pourledocetaxel
Dansl’étudeTAX327,ilaétédécrit32%deneutropéniede grade3ou4;3%deneutropéniefébrileet4,5%d’anémiede grade3.Lesautrestoxicitéssontreprésentéespar:uneony- cholyse,unealopécie, une neuropathiepériphérique, des réactionsallergiquesetunetoxidermie.
Pourlecabazitaxel
L’effet secondaire principal est la neutropénie. Les diarrhéessontégalementfréquentesetpeuventêtrepoten- tiellementgraves.Parrapportaudocetaxel,l’alopécien’est passystématique, iln’y a pasd’onycholyse, ni de neuro- toxicité.Dansl’étudeTROPIC,lesévénementsindésirables de grade≥3sont survenus chez 57,4% des patients dans legroupecabazitaxel.Unarrêtdutraitementpourévéne- mentsindésirablesaéténécessairechez18,3%despatients.
Lesévénementsindésirablesdegrade≥3lesplusfréquents étaient: la neutropénie (21,3%), les diarrhées (6,2%) et l’asthénie(4,6%).Quelquescasdécèstoxiqueontétérap- portés[13].
Lamitoxantrone
Lamitoxantroneaessentiellementunetoxicité hématolo- giqueavecunrisqueleucémogène.
L’étoposide
L’étoposideestresponsabled’alopécieetdetoxicitéhéma- tologique.
Lecisplatine
Le cisplatine a une toxicité essentiellement rénale et neurologique(périphérique),nécessitantuncontrôlesysté- matiquedelafonctionrénale.
Les bisphosphonates Les molécules
DCI Nom
commercial
Dosage (mg)
Posologie Galénique SMR ASMR Prixannuel (euros) Acidezolédronique Zometa® 4 IVlente(15min),
mensuelle
SD Important III 4872
Clodronatedisodique Clastoban® 400 PO:1600mg/jen deuxprises
CP Important V 2744
800
Pamidronatedesodium Ostepam® 90 IV(2heures), mensuelle
SD Important V 2844
DCI:dénominationcommuneinternationale;SD:solutionàdiluerpourperfusion;PO:peros;IV:intraveineuse;CP:comprimé.
Mode d’action
Les bisphosphonates sont des analogues synthétiques du pyrophosphate,composantde lamatriceosseuse.Ils sont incorporés dans la matrice osseuse où ils ont la particu- laritéde selier aux cristaux d’hydroxyapatite, diminuant la possibilité pour les ostéoclastes de les résorber. Ils ont aussi la capacité d’inhiber directement l’activité des ostéoclastes et de leurs précurseurs. Ils inhibent aussi, indirectementparleurs effets surlesostéoblastes,ladif- férentiationetl’activationdesostéoclastes.Ilsontenfinla capacité d’induirel’apoptose et d’inhiberl’expression de RANK-Ligand dans les cellules d‘adénocarcinome de pros- tate.
La diminution du remodelage osseux par diminution de la résorption osseuse s’accompagne ultérieurement d’unediminutiondelaformationosseuse.Lesbisphospho- nates rendent positive la balance calcique, augmentent la masse osseuse et diminuent la fragilité osseuse [16].
Indications
Traitementdel’ostéoporoseliéeàlacastration Iln’yapasderecommandationspécifiquepourletraitement del’ostéoporoseoudel’ostéopéniechezleshommescastrés (http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/
pdf/osteoporosesynthese.pdf).
Préventiondescomplicationsosseuseschezles patientsavecunemaladiemétastatiqueosseuse L’indication princeps des bisphosphonates dans la mala- die métastatique osseuse réside dans la prévention des complicationsosseuses(fracturespathologiques,compres- sionmédullaire,irradiationouchirurgieosseuse,hypercal- cémie induitepardes tumeurs) [17]. Dansle domaine de l’urologie,cetteindicationestreprésentéeessentiellement parlecancerdelaprostateaustadederésistanceàlacas- tration.Laréductiondelasurvenued’unévènementosseux estde11%.
Sécurité
Précautionsdeprescription
Avantde prescriredes bisphosphonatesetaprès le début dutraitement, plusieurs mesures d’accompagnementsont nécessaires:
• corriger un déficit en vitamine D et en calcium (doser calciumsanguin,protidémieetvitamineD);
• normaliserles apports alimentaires en calciumet vita- mineD(éventuellesupplémentation);
• évaluerl’étatbuccodentaireparuneconsultationauprès d’unspécialisteetréalisationd’unpanoramiquedentaire, éducationdupatientsurlasurveillancedesonétatbucco- dentaireetsurl’identificationprécoced’unecellulite;
• insister auprès du patient sur certains mesures hygié- nodiététiques: activité physique régulière spécifique (contractionsisométriques),arrêtdutabacetdel’alcool.
Tous les bisphophonates sont contre-indiqués en cas d’insuffisance rénale (clairance<35mL/min) ou d’hypocalcemie.
Unesurveillancebiologiquedelafonctionrénaleetcli- niquedel’étatbucco-dentaireestrecommandée.
Effetssecondaires
Les principaux effets secondaires communs aux bis- phosphonates sont: les céphalées (5%), les douleurs musculo-squelettiques(8%),lestroublesdigestifs,lesréac- tions cutanées,l’altération dela fonction rénale (surtout avec l’acide zolédronique). L’ostéonécrose mandibulaire bienquerarereprésenteunecomplicationsévère.
Lafracturefémorale atypiqueesttrès rareetsurvient aprèsunepriseprolongéesurplusieursannées.
Lesbisphosphonatesparvoieparentéralepeuvent être responsablesd’unsyndromepseudogrippalavechyperther- mie(jusqu’à17%)danslesjoursquisuiventl’injection.
Anticorps anti-RANK-Ligand Molécules
Une seule molécule est disponible, c’est le dénosumab (Xgeva®). Le dénosumab est un anticorps monoclonal humaindetypeIgG2quiapourciblelesystèmeRANK/RANK- Ligand.
La posologie recommandée est de 120mg, adminis- trée une fois toutes les quatre semaines, par injection
sous-cutanéepouruneduréeindéterminée.Prixtraitement annuel:4219,20euros.
SMRimportant,ASMRniveauIV.
Mode d’action
Le RANK-Ligand se lie à son récepteur transmembranaire (RANK) présent sur les cellules souches hématopoïé- tiques, les monocytes et les ostéoclastes. La liaison récepteur—ligandinduitunecascadesignalétiquequirégule l’activation,ladifférentiationetlaproliférationcellulaire.
Le dénosumab est un anticorps monoclonal humanisé dirigé contre RANK-Ligand pour lequel il a une très forte affinité.Àl’opposédesbisphosphonates,ledénosumabne s’accumulepasdansl’osetilaunelonguedemi-vie(supé- rieureà30jours).EnseliantàRANK-Ligand,ils’opposedonc à laliaisonRANK-Ligand/RANK, ce quisupprime l’activité ostéoclastiquedefac¸onrapideetprofonde.Ilenrésulteune diminutiondelarésorptionosseuseetuneaugmentationde ladensitéosseuse[18].
Indications
Laprescriptiondedénosumabestréservéeauxspécialistes enoncologieouenrhumatologieouauxmédecinscompé- tentsencancérologie.
Ledénosumabapour l’heureuneseuleindicationdans lecancerdelaprostate.Eneffet,iln’yapasderecomman- dationspécifiquepourletraitementdel’ostéoporosechez l’hommecastré.
Son indication princeps concerne la prévention des complicationsosseuses (fracturespathologiques,compres- sionmédullaire,irradiation ouchirurgieosseuse)chezdes patientsadultes atteintsd’un cancerdela prostaterésis- tantàlacastrationavecmétastasesosseuses.Ledénosumab retarde de manière significative la survenue du premier événement osseux (fracture pathologique, compression médullaire,chirurgieorthopédique,radiothérapieosseuse) de 3,6mois par rapport à l’acide zolédronique, avec une toléranceidentique[19].
Sécurité
Précautionsdeprescription
Avant de prescrire le dénosumab et après le début du traitement, plusieurs mesures d’accompagnement sont nécessaires:
• rechercherunehypocalcémiequireprésenteunecontre- indication;
• réaliser unesupplémentation systématique envitamine D(minimum400UI)etencalcium(miminumde500mg), exceptéchezlespatientsayantunehypercalcémie;
• évaluerl’étatbuccodentaireparuneconsultationauprès d’un spécialiste et réalisation d’un panoramique den- taire;
• insister auprès du patient sur certains mesures hygié- nodiétetiques: activité physique régulière spécifique (contractionsisométriques),arrêtdutabacetdel’alcool;
• éducationdupatientsurlasurveillancedesonétatbuc- codentaireetsurl’identificationprécoced’unecellulite;
• surveillancebiologique(vitamineD,calcémieetphospha- témie)est requiseainsiqu’une surveillancecliniquede l’étatbuccodentairetousles4mois.
Effetssecondaires
Les effets secondaires les plus souvent observés sont: l’hypocalcémie (en cas de non-substitution), l’hypophosphatémie, les infections (tissus sous-cutané) (0,9—0,4%), la dyspnée (<10%), la diarrhée (>10%), l’hyperhidrose(<10%), l’ostéonécrosemandibulaire (1,8% avecuneincidencecumuléede1,1%lapremièreannéeet de4,1%parlasuite).
Déclaration d’intérêts
Lesauteurs n’ont pas transmis de déclarationde conflits d’intérêts.
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