FACULTÉ DE
MÉDECINE
ETDE PHARMACIE DE BORDEAUX
ANNÉE 1897-1898 isr° 33
DU
TUBERCULE SOUS-CUTANÉ
DOULOUREUX
(PATHOGÉNIE DES DOULEURS)
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
6e et soutenuepubliquementle15 Décembre1897
PAR
Jean-Bonaventure-Joseph MAILLE
Elève duServicede Santé de laMarine
Né àArgclès-sur-Mcr(Pyrénées-Orientales'), le 22Novembre1872.
I MM.Piéciiaud.Lanelongue. professeur. . Président.
professeur.
Villar... . agrégé. . .
Sabrazès. . agrégé. . .
ExaminateursJe la Ttee:
K'gf":
) !Le Candidatrépondraaux questionsqui lui serontfaitessur
les diverses
parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
Imprimerie Miocque-Balarac, Rue
d'Albret, 26
1897
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
M. PITRES Doyen.
PROFESSEURS :
MM. MICÉ
AZAM \ Professeurs honoraires.
DUPUY MM.
Clinique interne .
PICOT.
PITRES.
Diminue externe ' DEMONS.
Clinique externe.
.} LANELONGUE Pathologie interne. N...
Pathologieet théra¬
peutique générales YERGELY.
Thérapeutique . . . ARNOZAN.
Médecineopératoire MASSE.
Clinique (raccoucliemenls . . MOUSSOUS.
Analomie pathologique . . . COYNE.
Anatomie BOUCHARD.
Anatomie générale
et histologie . . . VIAULT.
MM.
Physiologie JOLYET.
Hygiène LAl^ET.
Médecine légale . . MORACHE.
Physique BERGONIE.
Chimie.
Histoire naturelle . Pharmacie
Matière médicale. .
Médecineexpérimentale . . .
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logique
Clinique des maladies chirur¬
gicales des enfants . . .
Cliniquegynécologique . . .
BLAREZ.
GUILLAUD.
FIGUIER.
de NABIAS.
FERRE.
BADAL.
PIÉCHAUD.
BOURSIER.
AGREGES EN EXERCICE :
section de médecine (Pathologie interne et Médecine légale).
MM. MESNARD. I MM. SABRAZÈS.
CASSAET. Le
DANTEC.
AUCHE. |
section de chirurgie et accouchements
Pathologie externe.
Anatomie .
Accouchements.
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I BRAQUEHAYE
section des sciencesanatomiques et physiologiques
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I CHAMBRERENT
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CANN1EU. Physiologie. . . . MM. PACHON.
Histoire naturelle BEILLE.
section des sciences physiques
Physique. . .
Chimieet toxicologie
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DEN1GES.
Pharmacie M.BARTHE
COURS COMPLEMENTAIRES
Clinique interne desenfants MM.
MOUSSOUS_.
Clinique desmaladies cutanéesetsyphilitiques Clinique des maladies des voies urinaires Maladies dularynx, des oreilleset du nez Maladies mentales
Pathologie externe Accouchements Chimie
DUBREUILH.
POUSSON.
MOURE.
REGIS.
DENUCÉ.
RIVIERE.
DENIGES.
Le Secrétairede la Faculté: LEMA1RE.
Par délibérationdu 5 août1879, la Faculté a arrêté que les opinions émises dans les Thèsesqui luisontprésentées doiventêtreconsidéréescomme propresàleursauteurs, et qu'elle n'entendleurdonner niapprobation ni improbatioD,
«i
A mon Président de Thèse
MONSIEUR LE DOCTEUR
PIËCHAUD
PROFESSEUR DE CLINIQUE DES MALADIES CHIRURGICALES DES ENFANTS
OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
C'est un plaisir pour nous de
pouvoir remercier ici publi¬
quement tous ceuxqui ont quelque
droit à notre reconnaissance.
Qu'il nous soit permis de remercier en
particulier M. le Pro¬
fesseur agrégé Sabrazès, à qui nous
devons notre sujet, et qui,
plein de bienveillance, ne nous a
épargné ni
sontemps ni
sesconseils.
M. le professeur Piéchaud, dans
le service duquel
nous avonsfaitun stage malheureusement trop
court, dont
nous avonssuivi
les doctes leçons avectant
d'intérêt,
nousfait aujourd'hui l'hon¬
neur de présider notre thèse
inaugurale, qu'il soit assuré de
notre inaltérable reconnaissance.
CHAPITRE PREMIER
Opinions des divers auteurs sur la Texture
Anatomique du Tubercule sous-cutané
douloureux.
CHAPITRE PREMIER
\N
La première notion de ces tumeurs
remonte à Cheselden dans
son Traitécl'Anatomie, Camper, 1760,
Démonstrationum Anato-
micopathologicarum et
Marc-Antoine Petit dans
sondiscours sur
laDouleur, en 1793, en fontégalement
mention. Ils considèrent
ces tumeurs comme des ganglionsforméssurles
cordons
nerveux,les appellent des «
ganglions
nerveux »,terme qui, pour eux,
rappelait l'originede la
tumeuret les connexions existant entre
elles et les cordons nerveux sur le trajet desquels
elles
sedéve¬
loppaient.
En 1812, le chirurgien anglais
William Wood donne à
cestumeurs le nom de tubercule
sous-cutané douloureux, voulant
rappeler tout à lafois que ces
productions pathologiques siègent
sous la peau et qu'elles
s'accompagnent de douleurs presque
toujours tout-à-fait
disproportionnées, quant à leur intensité,
avec leur faible volume. Descot dans sa
Thèse de 1822,
uneObservation de Royerdans son
Traité cles Maladies de la Peau,
confirment cette idée.
Dupuytren se
rappelant
uncertain nombre de cas dans lesquels,
en vain, l'on avait
cherché des connexions
nerveuses,frappé
surtout par la
terminaison fatale d'une de
cestumeurs qu'il a
opérée à
l'avant-bras et qui
aété suivie de reproductions par les
ganglions
lymphatiques, crut à leur malignité, les considéra
comme des tumeurs squirrheuses
fibro-celluleuses, et il n'hésita
pas à leurdonner lenom
de tumeurs fibro-celluleuses enkystées.
Velpeau objecta que, par le secours seul du scalpel, l'on ne
pouvait démontrer l'existence de filets nerveux, leur ténuité
étant telle et confondant les véritables névromes avec les tuberculessous-cutanés douloureux, ilproposalemotde« tumeurs névromatiques» à ces deux variétés. Nélaton battit enbrèche, quelques années plus tard, les idées de Velpeau, s'appuyant sur lefait que, si la dissection ne pouvait démontrer l'existence de
connexions avec lesnerfs, ce n'étaitpas que ces filaments étaient trop ténus, mais qu'on pouvait bien admettre la non existence probable de ces connexions, du reste partisan des idées de Dupuytren, il avait observé des exemples de repullulations de généralisations à la suite de leur ablation, etles décrit en consé¬
quencesous le nom de tumeurs squirrheuses enkystées.
Par contre Houel, en 1853, dans un mémoire sur le névrome
adressé à la Société de chirurgie, se rattache à l'opinion de Velpeau et croitquecesproductionssont devéritables névromes,
dont quelquefois cependant il est difficile de démontrer la continuité, les relations avecles nerfs duvoisinage.
En somme, pendant cette longue période, sebasantsurl'obser¬
vation clinique etsur la dissection pure, chacun considère cette
tumeur à safaçon etlui donne un nom qui lui rappelle, soit sa forme extérieure et ses douleurs, soit sastructure etses relations
avecles nerfs.
A partirdu moment où le microscope futappliqué à l'étude des
tissus, on ne manqua point de lui demander la solution du problème et de l'employer à l'examen destubercules sous-cutanés
douloureux.
C'est d'abord Pagetqui, dans son ouvrageoriginal, donne une
longue description des tubercules sous-cutanés douloureux :
« Parl'examen microscopique, il a donné plusieursvariétés de
tumeurs : une première comprendrait des fibromes; une autre
des fibromeskystiques; une troisième présenterait une structure
nettement fibreuseet semblerait composée d'un blastème enucléé [sic) ; une quatrième consisterait en noyaux larges inclus dans
une substance homogène. Paget en conclut que le plus souvent
ellessont formées de tissu fibreuxou rudimentaire; ellespeuvent
— 13 —
aussi être fibro-cartilagineuses,
ainsi
queMuller et beaucoup
d'autres en ontdécrit. Une gravure
de l'atlas de Bennet est le
seul cas certain de structure
cartilagineuse. Dans les autres cas,
le microscope n'apas
été employé, et l'œil
nepeut pas distinguer
entredu tissu fibro-cartilagineuxet
du tissu fibreux dense.
Mais,continuePaget, en
considérant la douleur que provoquent
ces tumeurs, la première
question qui
se poseest de savoir quelle
est leur relation avec les
nerfs. Y a-t-il des tubes nerveux
englobés dans la
tumeur? Sont-ce simplement des tumeurs des
nerfs superficiels ou
sous-cutanés, comme Yelpeau semble le
croire? L'opinion
générale est contre cette supposition ; d'après
le professeur
anglais. Comme Dupuytren l'avait fait avec le
scalpel, avecle
microscope, il dit avoir cherché sans succès ces
filets, maisajoute-t-il,
je puis avoir méconnu des fibres nerveuses
et « la négation est
bien difficile à prouver dans ce cas ».
En effet, on rencontre
quelquefois des
casde névromes, c'est-à-
dire de tumeurs fibreuses dans
la gaine des nerfs, qui imitent
absolumentles tumeurs
sous-cutanées. Stanley a observé un cas
de ce genre.
Beaucoup de tumeurs,
dites tumeurs sous-cutanées doulou¬
reuses, doiventavoir
été des névromes semblables, mais je suis
disposé à croire que
nombre d'entre elles ont seulement avec les
nerfs des connexions analogues
à celles des autres tumeurs
bénignes, qui
reçoivent dans leur substance quelques fibres
nerveuses.
En effet, ce nesont pas
de vrais névromes, car les névromes
sont ordinairement nombreux
chez le même sujet, contrairement
aux tumeurs
sous-cutanées, grossissent constamment et n'ont
guère de
limite dans leur accroissement et, enfin, s'observent
plus souvent
chez l'homme.
Mais, même s'il
était prouvé
queces tumeurs sont dans les
nerfs, la question
relative à la douleur ne serait pas résolue.
En effet, beaucoup de ces tumeurs
situées dans les nerfs ne
sontpas douloureuses,
et il est remarquable que le plus souvent,
quandune grosse
tumeur s'est développée dans un tronc nerveux,
elle n'aoccasionné que peu ou pas
de douleur. C'est pourquoi,
selonPaget, on ne peut attribuer ce symptôme à une altération méconnue des fibres nerveuses clans la tumeur ou près d'elle, et
on doit admettre, quoique ce soit une expression vague, que la
douleur rentre dans cet étatmorbide qu'on appelle «névralgie», sans que nous sachions rien de cetétatnévralgique. »
En définitive, il ressortde cet exposé des idées de Paget que nous empruntons à M. Beurnier dans une étude très intéressante publiée en 1884 dans lesArchives de Médecine, qu'il ne croit pas que les tubercules sous-cutanés douloureux soient constitués d'ordinaire par des névromes.
Quelques années après Lebert, en 1857, publiait ce qui suit :
« Nous ne trouvons pas qu'on ait desraisonssuffisantes,jusqu'ici,
pouradmettre lanaturenévromatiqueclecesproductions acciden¬
telles. D'abord, à l'examen microscopique, on ne trouve autre chose que des éléments fibreuxentremêlés de noyaux et de corps
fibro-plastiques rares. Pas de filets nerveux; et de plus, la tumeur, qui se montre le plussouventchezlesfemmes, nedépasse guère le volume d'un haricot ou d'une noix, tandis que le névrome, plus commun chez l'homme, est bien moins limité dans
sonaccroissement. »
Deux ans plus tard, un élève de Velpeau, M. le Dr Lecliat, danssaThèse, est d'avis que ces tumeurs sont ou des névromes sous-cutanés ou des modifications du tissu glandulaire. Sangalli
à la mêmeépoque, n'hésite pasà les comprendre dans les tumeurs fibreuses, fibroïdes ou fibro-plastiques.
Enfin, en 1869, paraît l'ouvrage de Broca, où il est discuté
longuement sur les relations des tubercules douloureux avec les nerfs. Après avoirsignalé, nous dit M. Chandelux, que : « dans quelques cas exceptionnels, la tumeur est véritablement un
névrome des petits filets nerveux superficiels, il montre que, dans beaucoup d'autres, laproductionpathologique estconstituée,
soit par du tissu cartilagineux (cas de Muller), soit enfin par des éléments glandulaires de la peau, les glandes sébacées par
exemple, ayant subiune hypertrophie et des modifications parti¬
culières. Windsor avait déjà cité un cas de ce genre; Broca ajoute une observation qui lui est personnelle. 11 a soin en
dernier lieu de mentionner que Begin et Sanson ont publié une observation de lipome sous-cutané devenu douloureux. Voici
donc des exemplesnombreux destinés à montrer que si, parfois,
le tubercule sous-cutané appartient à la classe des névromes, le plus souvent il est constituépar destissus divers et
il le qualifie
de « tubercule irritable » voulant indiquer par là quele phéno¬
mène douleur est un phénomène subjectif. Il résume même son
opinion dans leslignes suivantes : « Ilest bien clairque
c'est
lemalade qui est irritable etnonpas la tumeur, lorsqu'on voit l'irri¬
tabilité se manifester successivement chez le même individu dans
des productions accidentelles de nature
différente,
ou encore lorsqu'on voit une même tumeur présenter des phasesalterna¬
tives d'irritabilité ou d'indolence complète, au gré des circons¬
tances, qui exercentleur action surl'ensemble de
l'organisme...»
Deux ans plustard, d'ailleurs, parut la traduction française
de
l'ouvrage de Virchow, qui
déclare s'associer à
cetteopinion
;en effet, dans sa pathologie des tumeurs, il montre le même
éclectisme que Broca; et c'est dans ce traité que nous trouvons
mentionnée l'opinion de Schub, quiadmet que le plussouvent011
a affaire à des tumeurs sanguines.
Après les ouvrages de Broca et
de Virchow, l'attention fut
vivement attirée sur la nature anatomique des tubercules sous- cutanés douloureux, et cette affection estle sujet de nombreuses
thèsessoutenues devant la Faculté de Paris: Bouchage en 1874;
Berrué en 1875; Gœclieo en 1876 et Marquié en 1880. Dans
l'intervalle desthèses de Gœclieo etde Marquié paraissaient des
travaux : une communication de M. Monod à la Société de chirurgie sur deux cas d'angiomes
douloureux et
uneobservation
de M. Chandelux sur unfibro-mvxome douloureux, probablement développésur le coté latéral interne
de l'annulaire et renfermant
au milieu de son stroma des tubes nerveuxà myeline.
En 1881, Hoggan publie une contribution
à l'étude des tuber¬
culessous-cutanés douloureux. Avec uneobservation à l'appui, il
en faitun adénome typique desglandes sudoripares, etpour lui,
ces tumeurs 11e sont pas des névromes, ainsi qu'onle croit, dit-il,
en Angleterre eten France.
16
En 1882, M. Chandelux, dans les Archives de
Physiologie
normale elpathologique, publie ses
recherches
surles tubercules
sous-cutanés douloureux, et dans un exposé de la question très
détaillé, après avoir critiqué les travauxde ses
prédécesseurs
:de
Follin, qui appelle ces tumeurs des fibromes
sous-cutanés
douloureux, de Corail et Ranvier, qui les classent parmi les
névromes douloureux, de Labbé et Legros (Journal de VAnatorrae
et de la Physiologie, de
1870-1871),
qui ontdécouvert dans
leur texture des filaments nerveux pour la plupart, tubes à myeline, mais aussi fibres
pâles de Remak; il décrit plusieurs
cas de tubercules sous-cutanés douloureux : fibrome papillaire
douloureux d'une glande sudoripare,
epithelioma tubulé doulou¬
reux d'une glande sudoripare,
névrome corpusculaire
sous- ungueal douloureux, fibro-myxomedouloureux du collatéral
interne de l'annulaire; ces quatre tumeurs ont une structure
variable, maistoutesrenferment des nerfs, fibres à myeline et
fibres deRemak, et il existeune dilatation des vaisseauxsanguins
et formation d'une couche vasculaire pseudo-erectile.
M. Malherbe, en 1886, dans une Communication au Congrès
de Chirurgie, écrit ceci : « Nous avons pu
recueillir cinq de
cestumeurs si rares. La première que nous avons
étudiée fut
recueillie en 1874. Après de longues hésitations, nous
pûmes
nous convaincre, en employant la réaction de l'acide
azotique à
1/5 indiqué parVirchow, qu'il
s'agissait d'un
myomeà fibres
lisses. Un second spécimen recueilli quelques
années après
semontra identiquement semblable au premier par sa structure.
Bref, en l'espace de douze ans, nous avons
recueilli cinq
tumeurs, cinq myomes Nos cinq tumeursétaient enveloppées d'une
coque fibreuse et n'étaient en rapport avec aucun
filet
nerveuxvisible à l'œil nu. Nos recherches histologiques n'ont pas été plus heureuses et ne nous ont
rien appris relativement
aux rapports destuberculessous-cutanés
avecles nerfs. Nous
sommesdonc réduits à faire des hypothèses à ce sujet... »
D'après cet auteur donc, les
tubercules sous-cutanés doulou¬
reux, sontdes myomesà fibres lisses; c'est la
même conclusion
qui ressort destravaux publiés par MM. Heurtaux et
Franco de
Nanteuil dans le Bulletin de la Société Anatomique de Nantes.
M. J. Bret, préparateur du Laboratoire
d'Anatomie Patholo¬
gique, a publié en dernier lieu
à
Lyon, en1890, dans la Province
Médicale, une note sur quelques cas de
tubercule sous-cutané
douloureux. Dansune première observation,
il
nousdit qu'une
petite tumeurcornée siégeant sur
le
genoudroit d'une femme
âgée detrente-huitans, provoquant
des douleurs épouvantables
et des lancées dans le genou, sous l'influence
de certaines
circonstances, était constituée par : « des
fibres musculaires
présentant le type
habituel
auxfibres lisses du type fasciculé le
plus voisin, du type
strié... Le tissu conjonctif entre en petite
quantité dans la
constitution de la tumeur
pourséparer les
faisceaux musculaires. Ceux-ci présentent des
caractères géné¬
raux absolument semblables à ceux des « arrectores
pilorum
» qu'on retrouve dansla
peaunormale située au-dessus de la
tumeur, mais l'examen histologique,
suivant la technique de
Chandelux, ne fait découvrir « ni
fibres de Remak, ni tubes
nerveux, résultat également
négatif des fragments traités par
l'acide osmique. »
Il cite une seconde tumeur dont
l'observation n'a
pasété
publiée et qui
était, elle aussi, constituée par un myome à fibres
lisses.
Unetroisième tumeurest constituée par
des tramées irrégu¬
lièrementcylindriques de
cellules épitheliales de petites dimen¬
sions, sans évolution
cornée. Elles paraissent se rapporter
comme typeà «
l'epithelium sudoripare
».Ladernière tumeur « comprise entre le
revêtement cutané et
une couchede tissu cellulairelâche, dans
laquelle
setrouvent des
nerfs et des vaisseaux est constituée par un
bloc de tissu fibreux
creusé d'espaces caverneux,
vides
ouremplis de sang coagulé. »
En résumé, des tumeurs décrites en
détail
parM. Bret, il
résulte qu'ellesétaient
constituées
par unmyome à fibres lisses
sans tissunerveux dans sa constitution, par un
epithelioma sudo¬
ripare avectissu nerveux,
la dernière était un fibrome télangiec-
tasique.
18
Nous concilierons cet historique détaillé à dessein en disant
avec ce dernier auteur — nous serons du reste de l'avis de
A. Broca — que : une tumeur quelconque peut
être le fond
anatomique de cette affection.
Mais si la structure diffère, ce qui reste un, c'est la douleur qui
accompagne lestubercules
sous-cutanés; douleur dont la descrip¬
tion et le mécanisme varient suivant les auteurs, c'est ce que
nous essayerons d'exposerdans notre
chapitre suivant.
CHAPITRE II
Description et mécanisme des douleurs
d'après
les divers auteurs.
CHAPITRE II
L'on a longuementécrit surla douleur dans le tubercule sous-
cutané, l'on s'est demandé même si cette tumeur pouvait exister
sans ce facteur et, dans une revue de plus de soixante cas, un auteura vu que la douleur existaittoujours.
Quel estson caractère ? Il varie avec les individualités, tantôt c'estun simple éclair, un léger fourmillement, unedémangeaison agaçante, une sensation d'arrachement : « On dirait, dit une malade qui cherchait à dépeindre sa douleur (observation de Camper), qu'on me gratte douloureusement, qu'on me pique, qu'on me darde denombreuses lancettes dans lapartie ». Tantôt,
c'estune sensation de froid, quelquefois au contraire le malade éprouve le sentiment d'une forte chaleur qui rayonne vers tout
le membre.
Le plus souvent c'estunvéritable accès de douleur
très vive
qui brusquement « comme une commotion électrique » va
s'irra-
diant vers le tronc, les membres. D'autres fois, il existe un certain retard entre le phénomène producteur etl'apparition de la
douleur, comme dans cette observation de Bouchage.
« Un étudiant de bonne constitution, mais avec prédominance
de l'élément nerveux, a une tumeur grosse comme un petit pois,
faisantsaillie, située alajambe droite à quatre bons travers de doigt au-dessus de la
malléole.
Il racontequ'il fit lui-même le
diagnostic de sa tumeur par la lecture
de l'excellent article de
Follin dans son Traitédepathologie externe...
» Les accès ne viennent pas spontanément, il faut les provo¬
quer, soit en touchant la tumeur comme pour en faire l'examen,
soit parle grattement, soit et surtout parla marche. La pression brusque et violente les fait naître aussi.
X... nous fait observer que les douleurs ne surviennent pas aussitôt que ces différentes causes agissent, qu'il y a làcommeun
temps d'arrêt entre la cause et l'effet produit. Ainsi, ce n'est pas quelquefois pendant les premiers temps de la marche, mais pendant le repos qui suit; que si un coup brusque etviolent est
porté sur la tumeur, iléprouve une douleur vive, mais qu'il faut
la différencier de l'accès. Sanspouvoirpréciserle moment donné
entre la cause irritanteetl'effet douloureuxqui s'ensuit, ilsignale
cet intervalle, qu'il regarde comme une sorte d'incubation des douleurs.
« Il nous fait encore la remarque suivante : l'intensité et la
fréquence de ces sortes d'accès douloureux ne sont pas toujours
les mêmes; il lui a paruqu'uncertain étatd'erethismenerveuxest
plus nécessaire pour l'apparition de ces douleurs que toute exci¬
tation de nature locale. Il entend par là que, malgré une vie active, toute de mouvement, comme celle qu'il mène pendant les
vacances, il souffre peu, beaucoup moins que pendant son séjour
à Paris. »
D'autres fois enfin la douleur, légère au début, va crescendo jusqu'à ce qu'elle ait atteint une intensité telle que le torturé en
perde la raison, envienne à se servir d'un couteau pour couper
son pied, comme cette femme dontparle Valsalva, à moins qu'il
n'ait de véritables crisesrappelant celles de l'épilepsie.
« Il y a des sujets irritables, dit Richard, qui, pendant les paroxysmes, éprouvent de véritables spasmes convulsifs; dans quelques cas, on a vu les accès accompagnés de syncope, d'épi- lepsie, et il cite une observation dans laquelle il est dit que le citoyen Leduc, un des anciens disciples de Portai, a guéri une femme qui éprouvait de fréquents accès d'épilepsie, qui commen¬
çaient par de vives douleurs du pouce de la main droite, par
l'extirpation d'un durillon près de l'articulation de la première
avec la deuxième phalange du côté de la paume de lamain. »
Lt en allant chercher à une source moins lointaine, nous navons qu'à nous reporter à l'observation de M. le Professeur Piéchaud, publiée le 9 septembre 1888 dans la Gazette hebdoma¬
daire des Sciences Médicales.
Certaines circonstances influent sur la production du phéno¬
mène douloureux. Tantôt il se produit spontanément sans cause connue, le plus souventle malade rapporte le début de ces accès
à une chute, à un coup reçu quelquefois il y a bien longtemps,
dix à quinze ans, dix-huit ans dans une observation de Descot.
(Thèse de Paris 1822). Ces douleurs apparaissent par la pression,
un frottementléger empêchant le port de bottines hautes, obli¬
geant la malade à relever sa jupe, la contraction des muscles sous-jacents, l'approche d'un orage « immédiatement avantqu'il
tombât beaucoup de pluie ou de neige ». Memoirs of the Médical Society of London, vol. III, page58, après un travail exagéré la veille, après une émotion morale ou au moment des époques
menstruelles ou de la grossesse.
Nousavons été même frappé de cefaitque, dans la plupart des observations publiées, les auteurs ont remarqué cette influence.
« Une malade de J. Bret porte sur le genou droit une petite
tumeur dont elle a aperçu l'existence il y a treize ans. Cette tumeur, de temps en temps, lui détermine de petits élancements douloureux, particulièrementau momentdes règles etdurant ses grossesses. Al'occasion de son avant-dernière grossesse (durant
les neufs derniers mois de 1888), ces paroxysmes douloureux ont acquis une intensité particulière, mais ces douleurs, causéespar la présence de la tumeur, s'atténuèrent considérablement après
l'accouchement
Les paroxysmes qui revêtent le type fulgurant, ont une durée
de un quart d'heure environ, ils se reproduisent cinq à six fois
dans les vingt-quatre heures, ils apparaissent sans cause ou
simplement à l'occasion d'un bâillement, d'un effort de toux.
Les changements de température ambiante, les variations climatériques sontsans influence.
Dans beaucoup d'autres observations, les variations climaté¬
riques ont ungrand rôle, l'été « parce que, à cette
époque,
ily abeaucoup d'électricité dans l'air», les
températures humides
etnous pourrions citer à l'appui cette
observation de Béclard père
communiquée par son fils.« Etant étudianten médecine, élève interne à l'hôpital d'An¬
gers, il habitait unappartement
situé à plusieurs pieds au-dessous
du sol de lacouret couchait dans unealcôve creusée dansl'épais¬
seur du mur de l'hôpital. Il eût, au bout de quelques mois de séjour dans ce lieu insalubre, un
accès d'arthritis
au grosorteil;
et peu de temps après il se développa sous la peau
qui
recouvrela veine etle nerf saphène internes à lajambe une tumeur dure,
grosse comme un grain de bléet qui, toutes les
fois qu'elle était
touchée parlemalade, soit en mettantou en otant ses
vêtements,
soit dans toute autre circonstance, occasionnait une douleur qui
s'étendait comme un choc électrique surle pied dans la direction
des ramifications du nerf. Ayant obtenu des administrateurs de l'hôpital un autreappartement, il fut, au bout de quelques mois, guéri de lanévralgie et du tubercule
sous-cutané {sic). La même
personne, quelques années
après, étant à Paris, eût
sousle
menton un petitfuroncle dontlacicatrice resta pendant plusieurs
mois le point de départ d'une douleur vive excitée par le frotte¬
ment du rasoir, et qui s'étendait en rayonnant au devant du cou et de lapoitrine. »
Pour expliquer le mécanisme des douleurs dans le tubercule
sous-cutané douloureux, les auteurs ont émis divers avis.
Nous ne ferons que citer la théorie de Cabaret dans la Gazette
Médicale de 1851, qui nousparle « d'unetumeur qui a la forme
d'une fève de marais renfermée avec une petite quantité de
sérosité dans une enveloppe opaque, dense, fibro-cartilagineuse, espèce de kyste qui s'opposaitvraisemblablement à son dévelop¬
pement et excitait probablement les douleurs que ressentait le
malade », pour que le lecteur soit convaincu que ce n'est que
pure hypothèse fantaisiste.
Mais, par contre, les auteurs qui suivirent prirent pour leurs explications une base plus solide, fondèrent sur l'anatomie
propre du tissu des théories qui, dans certaines limites, sont
vraies ou toutau moins rationnelles.
Bouchage nous dit : « que si leshistologistes nous ontfait voir qu'il n'existaitpas de filetsnerveuxbien évidents jusqu'àprésent
aveclesquels la tumeurfuten rapport immédiat, il n'en est pas moins certain qu'elle se trouve en contactpar sa périphérie avec les rameaux qui se rendent à la peau. Ces petits filets nerveux, qui sont dans des conditions spéciales de sensibilité sont empri¬
sonnés dans ce réseau vasculaire et contractile et ce n'est peut- être pastrop se hasarder que de penser qu'ils peuvent subir une
pression à l'aide de ces fibres-cellules d'un
côté,
à contractionactive, etde l'autre de cettemasse fibreusearrondie, dure, jouant
le rôle d'un corps résistant. Aussinous sera-t-il permis de croire
que cette action des fibres cellules est d'une certaine importance
dans la production de la douleur, si elle n'en est la cause unique.
Onne peuts'empêcher de constater lefait, si l'on se rappelle en
outre que ces douleurs ont besoin d'être provoquées pournaître, qu°ellesapparaissent lentement, qu'ily a certaine analogie entre
ces phénomènes et ceux de la contraction des fibres
musculaires
lisses, qui ont pour caractère d'apparaître par les excitants, de
se produire lentement et de finir de même ».
En somme, c'est la théorie qu'a préconisé M. Malherbe, qui
fait du tubercule sous-cutané douloureux, un myome à fibres
lisses. Et il dit : « Ou de deux choses l'une : ou bien il ya des
nerfs dans la tumeur ou bien iln'y en a pas. S'il y en a, on comprend dereste commentle tissu
musculaire
en secontractant,
comprime les terminaisons nerveuses et
détermine
cescrises
douloureuses si remarquables quetouslescliniciens ont
signalées.
« S'iln'y a pas de nerfs dans la tumeur,
il faut admettre qu'en
devenantdure etcontractée, la tumeur agit sur' les nerfs de la
peau voisine comme le
ferait
un corpsétranger, et la continuité
de l'excitation amène unehyperesthésie de larégion malade. » Quand la tumeur, constituéepar unbloc detissu fibreux
creusé,
d'espaces caverneux, lacuneux, est
comprise entre le revêtement
cutané et une couche de tissu cellulaire lâche, dans laquelle se trouvent des nerfset desvaisseaux, avec M. Bret noustrouvons
que « l'interprétation du
mécanisme de la douleur est simple,
soitque l'on invoque comme cause
de la compression
nerveuseles changements de volume de la tumeur
elle-même,
que sastructure lacunaire presque hemorrhagique
rend susceptible
d'alternatives de vacuité ou de réplétion, soit que l'on
admette
l'érectilité du tissu périphérique, où noustrouvons
des vaisseaux
et des troncs nerveux en assez grandeabondance et assez rappro¬
chés pour que la turgescence des premiers puisse
produire des
phénomènes douloureux. »Lorsque le tissu interstitiel constituépar untissuconjonctifpeu
dense renferme « un bloc fibreux constitué par des couches conjonctives concentriques qui parait être un
nerf sclérosé coupé
entravers... », onpeut se borner à signaler le parti que l'on peut tirer de la présence de troncs nerveux au sein
même de la
tumeur pourl'explication de la douleur.
Mais lorsque, malgré un examen histologique attentif, l'on n'a
pu découvrir d'élément nerveux dans la constitution, la texture
de latumeur, à sa périphérie ou dans sonvoisinage, lorsque l'on
considèrel'intensité des douleurs, douleurs épouvantables s'irra.
diant danstout un membre, se généralisant, faisant naître des attaques rappelant celles de l'épilepsie, il est juste qu'on en
vienne àchercher la solution du problème, nonpoint seulement
dans ce petit nodule, pas plus gros quelquefois qu'un pois, mais
dans l'individu qui le porte. Le mot de tumeur irritable de
Brocanous invite du reste à cette tendance, mais ce n'est qu'un
motqui n'explique rien.
Guidé par notre Maître, M. le Professeur agrégé Sabrazés,
dans cette voie, nous avons fait des recherches, nous avons recueilli des matériaux pour étayer la théorie que nous expo¬
serons dansnotre chapitre suivant.
Note. —Nousavonsécrit au Directeur du bureau des constatations médicales de la Grotte de Lourdes, aprèsavoir cherchéenvain dans lesdiverses communi¬
cations, si des individusporteursde tumeurs dites tuberculessous-cutanés dou¬
loureuxau sortir despiscines,avaientvu leurs douleurs s'atténueroudisparaître.
11 nous a été réponduévasivement à cesujet, mais parcontre on nous a dit:
» que souvent des poitrinaires au sortir des piscines viennent déclarer qu'ils
» sontguéris.— On lesausculte, rien n'est changé dans l'état despoumonsmais
» Ils ne souffrentplus. —Les douleurs musculaires intercostalesont disparu.—
» Ils se trouventmieux. »
Le phénomène douleur peutdonc s'atténuer dans ces circonstances, et ici où
iljoueun si grand rôle, il aurait été très intéressant d'avoir une réponse plus
nette quiaurait pu trancher peut être le différend. — Nous le regrettons très vivement.
CHAPITRE III
Il existe des tumeurs dans lesquelles du tissu nerveux est
enserré, dissocié, altéré, les
neuro-fibromes de Reiclilin-
ghausen, les
névromes plexiformes et pourtant elles
nedéter¬
minentque desdouleurs peu
vives quand elles
nesont
pasnulles.
Nous avons eu l'occasion d'examiner un sarcome dans
lequel lq
nerf radial était emprisonné, dissocié par la tumeur.
Cette
tumeur nécessita une première intervention.
M. Lanelongue
réséqua le nerfsur une
longueur de cinq centimètres. Le néo¬
plasme ayant
récidivé, M. Baudrimont fit
uneablation plus large,
réséqua letronc du
nerf radial qui était englobé derechef; or,
cette tumeur maligne encéphaloïde,
naturellement adhérente
autissu nerveux, ne s'accompagnait que de
douleurs médiocres
lorsqu'on exerçait sur
elle
uneforte pression.
D'autre part, combien de gens
portent le long de la crête du
tibia ou ailleurs, despetitsnodules, des
fibromes
nondouloureux.
C'estle mêmefait qui se passepour les
polypes de l'urèthre qui
sont quelquefois
horriblement douloureux, d'autres fois insen¬
sibles, et qui pourtant ne
renferment ni les
unsni les autres
d'élément nerveux appréciable dans
leur texture. Dans
nos chapitres précédents,combien d'observations avons-nous cité
de tumeurs très douloureuses renfermant peu
de tissu
nerveux'dansnos observations un examen
histologique attentif et intelli¬
gentn'a pu
découvrir la plus petite fibre nerveuse.
En accordant même, ce qui est exagéré, que quelque chose ait
pu échapper aux recherches, nous noustrouvons aux prises avec cette contradiction. Peu ou pas de tissu nerveux et douleurs épouvantables. Qu'onnouspermettede rechercheruneexplication
rationnelle.
Les tubercules sous-cutanés douloureux se rencontrent surtout chez des héréditaires nerveux présentant eux-mêmes quelquefois
des stigmates de la grande névrose comme l'enfant dont parle
M. le Professeur Piéchaud qui « impressionnable, intelligent,
élevé parun ecclésiastique, soumis à une éducation excellente
mais un peu mystique, se plaignait de douleurs cardiaques sans
palpitations ni altération des bruits du cœur, et avait de plus un peu d'anesthésie de l'arrière-gorge, ou, du moins, une sensibilité
médiocre. » Onles trouve chez les femmeset surtout au moment où le nervosisme se réveille chez elle, àl'époque de la menstrua¬
tion, de la grossesse ou de la ménopause. Influencées par les
troublesmétéréologiques, les douleurs s'exagèrent « avant qu'il
tombât beaucoup de pluie ou de neige, au moment où il y a
beaucoup d'électricité dans l'air », dans une atmosphère humide;
elles naissent et s'accroissent sous l'influence d'une émotion morale.
Localisée en un point, sorte de bouton électrique, de clou, la
douleur s'estinstalléeparfois lentement, insidieusement, au point
que l'individu perde la notion de l'année où il a commencé à souffrir, subit des rémissions dans son intensité et dans sadurée;
elle reste cantonnée dans le territoire qu'elle s'est fixé, où elle
s'irradie quelquefois de là comme centre, et ces irradiations ne correspondent pas à une systématisation nerveuse nettement
' délimitée. « Un malade qui porte un tubercule, unclou doulou¬
reux lelong du tibia, souffre dans les paroxysmes sous l'aisselle
de l'autre côté. » Tousces caractères nous rappellent nettement
ceux de l'affection que M. Paul Blocq décrivit lepremier dans la
Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie du 30 mai
1891 sousle nom de topoalgie « douleur fixelocalisée dans une
région variable, mais en rapportavec un district anatomiquement
ouphysiologiquementdélimité ».