L’intégrale définie 3
Nous verrons dans ce chapitre qu’il existe une relation étonnante entre la notion de primitive et la notion de somme. Cette relation permettra de résoudre rapidement certaines sommes provenant aussi bien des mathématiques que de la physique, de la chimie, de la biologie, de l’économie, de la psychologie, de la sociologie, etc...
3.1 La notation sigma
On aura souvent à traiter de sommes à plusieurs termes. Il convient d’adopter une notation appropriée pour les traiter. La notation “sigma”
sera celle utilisée. Elle tire son nom de la lettre grecque ∑ l’équivalent de notre lettre S, la première lettre du mot somme.
lire “la somme des termes de la forme i où i varie de 1 jusqu’à 10”
Une façon d’abréger l’écriture
1 + 2 + 3 + 4 + 5 + 6 + 7 + 8 + 9 + 10 est d’écrire
∑
i=1 10
i
symbole correspondant à la somme des dix premiers entiers positifs c’est-à-dire à 55.
Ainsi,
∑
i=1 7
i2 = 12 + 22 + 32 + 42 + 52 + 62 + 72
= 1 + 4 + 9 + 16 + 25 + 36 + 49
= 140
La variable i est une variable fictive (indice de sommation). On peut utiliser une autre lettre sans changer la valeur de la somme. Les bornes de cette variable fictive sont des valeurs quelconques entières. La borne inférieure est toujours plus petite que la borne supérieure.
Par exemple j = -2
∑
1
3j + 2 = (3(-2) + 2) + (3(-1) + 2) + (3(0) + 2) + (3(1) + 2)
= (-4) + (-1) + 2 + 5
= 2
k = 0
∑
n
(k + 1)3 = 13 + 23 + 33 + 43 + ... + (n + 1)3
= 1 + 8 + 27 + 64 + ... + (n + 1)3 (n ≥ 0) D’une façon générale,
notation sigma
∑
i=m n
ai = am + am+1 + am+2 + am+3 + ... + an-1 + an où m et n sont des entiers tels que m ≤ n et a i est un nombre réel.
exemple 3.1.1
solution
Si a1 = -4, a2 = 1/2, a3 = 7, a4 = -7/2, a5 = 1 alors calculer
∑
k=1 5
ak
.
____________
k=1
∑
5
ak = a1 + a2 + a3 + a4 + a5 = (-4) + 1/2 + 7 + (-7/2) + 1 = 1
exemple 3.1.2 Écrire à l’aide de la notation sigma.
ƒ(x1)∆x1 + ƒ(x2)∆x2 + ƒ(x3)∆x3 + ƒ(x4)∆x4 + ... + ƒ(xn)∆xn ____________
exemple 3.1.3 Évaluer
∑
j=2 100
1
j - 1 j - 1 . ____________
rép: - 0,99
propriétés de la sommation m et n sont des entiers tels que n ≥ m
1)
∑
i=m n
ca i = c
∑
i=m n
a i où c est une constante,
2)
∑
i=m n
(
a i ± b i)
=∑
i=m n
a i ± ∑ i=m
n b i ,
démonstration 1)
∑
i=m n
ca i = cam + cam+1 + cam+2 + cam+3 + cam+4 + .. . can-1 + can
= c (am + am+1 + am+2 + am+3 + am+4 + ... an-1 + an)
= c
∑
i=m n
a i ,
2)
∑
i=m n
(
a i + b i)
=∑
i=m n(
a i - b i)
=∑
i=m n
a i - ∑ i=m
n
b i se démontre de la même façon.
exemple 3.1.4
solution
Si
∑
k=1 28
ak = 19 et
∑
k=1 28
bk = 8 alors trouver
∑
k=1 28
2ak + 3bk. ____________
∑
k=1 282ak + 3bk =
∑
k=1 28
2ak +
∑
k=1 28
3bk (par la propriété 2)
= 2
∑
k=1 28
ak + 3
∑
k=1 28
bk (par la propriété 1)
= 2(19) + 3(8) (par hypothèse)
= 62
formules utiles
noter que la borne inférieure de la variable fictive i est 1 pour les 3 formules
1)
∑
i=1 n
c = nc pour toute valeur de n ≥ 1 (c est une constante),
2)
∑
i=1 n
i = n(n + 1)
2 pour toute valeur de n ≥ 1,
3)
∑
i=1 n
i2 = n(n + 1)(2n + 1)
6 pour toute valeur de n ≥ 1.
démonstration
preuve par induction
1)
∑
i=1 n
c = c + c + c + c + c + ... + c (n fois)
= nc
2)
∑
i=1 n
i = n(n + 1)
2 pour toute valeur de n ≥ 1 a) Vérifions que la proposition est vraie pour n = 1.
∑
i=1 1i = 1(1 + 1) 2
1 = 1 (vraie pour n = 1)
puisque par hypothèse , la proposition est vraie pour n = k
alors ∑
i=1 k
i = k(k + 1) 2
b) Démontrons que la proposition est vraie pour n = k + 1 lorsqu’elle est vraie pour n = k.
∑
i=1 k+1i =
∑
i=1 k
i + ( k + 1)
= k(k + 1)
2 + (k + 1)
= k(k + 1) + 2(k + 1) 2
= (k + 2)(k + 1) 2
=
(
(k+ 1) + 1)
(k + 1) 2La proposition est toujours vraie pour n = k + 1 lorsqu’elle est vraie pour n = k.
On conclut qu’elle est vraie pour toute valeur de n ≥ 1.
3)
∑
i=1 n
i2 = n(n + 1)(2n + 1)
6 pour toute valeur de n ≥ 1 Prouver cette proposition par induction.
exemple 3.1.5
solution
Évaluer
∑
j=1 17
9 . ____________
∑
j=1 179 = 17(9) (par la formule 1)
exemple 3.1.6
solution
Évaluer
∑
i=1 10
5 - 3i . ____________
∑
i=1 105 - 3i =
∑
i=1 10
5 -
∑
i=1 10
3i (par la propriété 2)
=
∑
i=1 10
5 - 3
∑
i=1 10
i (par la propriété 1)
= 10(5) - 3
10(11)
2 (par les formules 1 et 2)
= 50 - 165
= -115
exemple 3.1.7 Évaluer
∑
i=1 n
(2i + 1). ____________
rép: n(n + 2)
exemple 3.1.8 Évaluer
∑
i=1 n
6(1 + i)2 . ____________
rép: n(2n2 + 9n + 13)
exemple 3.1.9 Évaluer dans R _
lim n → ∞
∑
i=1 ni n2 . ____________
rép: 1/2
Exercices 3.1
1. Évaluer chacune des sommes.
a)
∑
k=1 4
1
k d)
∑
k=1 1000
(-1)k
b)
∑
i=0 5
2i e)
∑
k=1 100
(
√k - √k - 1)
c)
∑
j= -5 6
j3
2. Si
∑
k=1 18
ak = 37 et
∑
k=1 18
bk = -83 alors trouver
∑
k=1 18
bk - 3ak
utiliser les propriétés de la sommation (page 3-3) ainsi que les formules de la page 3-4
3. Évaluer chacune des sommes.
a)
∑
i=1 75
(2i - 1) b)
∑
k=1 20
(5 - 3k2)
utiliser les propriétés de la sommation (page 3-3) ainsi que les formules de la page 3-4
4. Calculer chacune des sommes.
a)
∑
i=1 n
(3 + 2i) c)
∑
i=1 n
i (3i - 2)
b)
∑
j=1 n
(j2 - 2j + 1) d)
∑
j=1 n
(2j - 1)2
utiliser les propriétés de la sommation (page 3-3) ainsi que les formules de la page 3-4
5. Évaluer chacune des limites dans R _ . a) lim
n → ∞
∑
i=1 n
i n
2
1
n b) lim
n → ∞
∑
k=1 n
2k
n 2
2 n
Réponses 3.1
1. a) 25/12 d) 0
b) 63 e) 10
c) 216
2. -194
3. a) 5625 b) -8510
4. a) n(4 + n) c) n(2n - 1)(n + 1)
2 b) n(2n - 1)(n - 1)
6 d) n(2n - 1)(2n + 1)
3
5) a) 1/3 b) 8/3
3.2 Somme intégrale et intégrale définie
Examinons trois problèmes de nature différente que l’on tentera de ré- soudre en utilisant dans chacun des cas une approche similaire.
Problème 3.2.1:
évaluation d’une aire
solution
1 2 3
y = x2
1 2 3 4 5 6 7 8 9
1 2 3 4 5 6 7 8 9
figure 3.2.1
y = x2
1 2 3 4 5 6 7 8 9
1/2 1 3/2 2 5/2 3 1/4 3/4 5/4 7/4 9/4 11/4
figure 3.2.2
Calculer l’aire de la région délimitée par la courbe y = x2, l’axe des x et la droite verticale x = 3.
____________
Le problème présente une difficulté de taille. La région en question (figure 3.2.1) possède une forme irrégulière. Les règles de la géométrie élémentaire ne sont d’aucune utilité.
Nous pouvons néanmoins obtenir une approximation de cette aire en décomposant la région en six rectangles.
Pour cela,
• on subdivise l’intervalle [0,3] en six sous-intervalles de longueur 1/2,
0 1/2 1 3/2 2 5/2 3
• dans le but d’approximer l’aire de la région hachurée, on considère le point milieu de chaque sous-intervalle,
1/4 3/4 5/4 7/4 9/4 11/4
puis, on construit six rectangles ayant pour base, la longueur des sous-intervalles et pour hauteur, l’image du point milieu des sous- intervalles (voir la figure 3.2.2),
• on calcule l’aire de chacun des rectangles puis, on additionne ces aires,
on obtient
(1/4)2×1/2 + (3/4)2×1/2 +(5/4)2×1/2 + (7/4)2×1/2 + (9/4)2×1/2 + (11/4)2×1/2
= 1/32 + 9/32 + 25/32 + 49/32 + 81/32 + 121/32
= 286/32 ou 8,937.
Nous n’avons pas résolu le problème mais, nous savons que l’aire est approximativement de 8,937.
Problème 3.2.2:
évaluation d’une distance
solution
le nombre de sous-intervalles considérés est arbitraire et ceux- ci pourraient ne pas être égaux
la valeur choisie dans chaque sous-intervalle est aussi arbitraire, son choix est souvent fonction de la simplicité des calculs
distance = vitesse . temps
La vitesse d’un escargot est de v = (2t + 1) mm/s. Évaluer la distance parcourue par l’escargot entre t = 0 s et t = 4 s.
____________
Nous savons que la distance parcourue par un objet est fonction de sa vitesse. Les deux quantités sont reliées par l’équation
distance = vitesse × temps .
Si la vitesse de l’escargot avait été constante sur l’intervalle de temps considéré, le problème aurait été très simple à calculer. La vitesse étant variable il est beaucoup plus difficile de le résoudre. Contentons-nous d’approximer la distance parcourue par l’escargot.
Comme au problème précédent,
• on subdivise l’intervalle [0,4] en quatre sous-intervalles de 1 s,
0 1 2 3 4
• la vitesse de l’escargot dans chaque sous-intervalle est variable, on approxime cette vitesse en utilisant le point milieu du sous- intervalle,
1/2 3/2 5/2 7/2
v(1/2) = 2(1/2) + 1 = 2 mm/s dans le premier sous-intervalle, v(3/2) = 2(3/2) + 1 = 4 mm/s dans le second sous-intervalle, v(5/2) = 2(5/2) + 1 = 6 mm/s dans le troisième sous-intervalle, v(7/2) = 2(7/2) + 1 = 8 mm/s dans le quatrième sous-intervalle,
• on calcule la distance approximative parcourue par l’escargot dans chacun des sous-intervalles puis, on additionne les distances,
on obtient
(2(1/2) + 1) × (1) + (2(3/2) + 1) × (1) + (2(5/2) + 1) × (1) + (2(7/2) + 1) × (1)
= 2 + 4 + 6 + 8
= 20 mm.
Encore ici, bien que le problème n’ait pas été résolu, nous savons que la distance approximative parcourue par l’escargot est de 20 mm.
Problème 3.2.3:
évaluation d’un volume
solution
3 m 3 m
3 m
figure 3.2.1
1/2 3/2
5/2 0 1 2 3
figure 3.2.2
1/2 0 1 3/2 2 5/2 3
figure 3.2.3
Calculer le volume d’une tente pyramidale dont un des côtés est perpendiculaire à la base. La hauteur de cette tente mesure 3 m et sa base est un carré de 3 m de côté (voir la figure 3.2.1) .
_____________
Bien que le problème soit à trois dimensions, nous allons utiliser une technique de solution semblable aux deux derniers problèmes.
• On subdivise la hauteur de la tente en six parties égales.
Associons la valeur 0 au sommet de la tente et la valeur 3 à la base de celle-ci.
1/2 1 3/2 2 5/2 3
0
Cette subdivision a pour effet de sectionner en six parties le volume cherché (voir la figure 3.2.2).
• Nous allons maintenant estimer le volume des six tranches obtenues en considérant la plus grande valeur de chacune des six parties associées à la hauteur.
1/2 1 3/2 2 5/2 3
La section du bas sera approximée à l’aide d’une boîte carrée de 3 m de côté par 1/2 m de hauteur (voir la figure 3.2.3).
La section suivante sera approximée à l’aide d’une boîte carrée de 5/2 m de côté par 1/2 m de hauteur.
La troisième section sera approximée à l’aide d’une boîte carrée de 2 m de côté par 1/2 m de hauteur.
La quatrième section sera approximée à l’aide d’une boîte carrée de 3/2 m de côté par 1/2 m de hauteur.
La cinquième section sera approximée à l’aide d’une boîte carrée de 1 m de côté par 1/2 m de hauteur.
La section du haut sera approximée à l’aide d’une boîte carrée de 1/2 m de côté par 1/2 m de hauteur.
À titre d’exercices montrer que les bases des six boîtes sont des carrés et que les longueurs d’arêtes de ces carrés sont respective- ment: 3 m pour la boîte du bas, 5/2 m, 2 m, 3/2 m, 1 m, et 1/2 m.
• On calcule le le volume de chacune des boîtes puis, on additionne ces volumes. On obtient
(1/2)2(1/2) + (1)2 (1/2) + (3/2)2(1/2) + (2)2 (1/2) + (5/2)2(1/2) + (3)2 (1/2)
= 1 8 + 1
2 + 9
8 + 2 + 25 8 + 9
2
= 91
8 ou 11,375 m3.
Rappelons que 11,375 m3 n’est qu’une valeur approximative du volume cherchée.
Isaac Newton (1642-1727) et Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716) sont considérés comme les pères du calcul différentiel et intégral
Afin de résoudre partiellement les trois derniers problèmes, on a dû recourir à une technique un peu spéciale. Cette technique loin d’être nouvelle, était utilisée dans l’Antiquité. Les mathématiciens de cette époque ne se contentaient pas de réponses partielles à leurs problèmes.
Ils développèrent des méthodes de solution très avancées mais aussi excessivement longues (nous le constaterons un peu plus loin). Au XVII ième siècle NEWTON et LEIBNIZ les créateurs du calcul intégral introduisirent une méthode de solution basée sur le calcul différentiel qui fit oublier les longs développements de leurs prédécesseurs et bouleversa du même coup les mathématiques. Cette méthode porte le nom de théorème fondamental du calcul.
Pour approximer les réponses des trois problèmes précédents, nous avons construit des sommes en utilisant un même modèle. Nous étudierons maintenant ce modèle.
somme intégrale (somme de Riemann)
les sous-intervalles ne sont pas nécessairement égaux
les sommes intégrales sont également appelées sommes de Riemann en l’honneur de Georg Riemann, mathématicien du XIX ième siècle pour sa contribution au développement du calcul intégral
Soit une fonction ƒ continue sur un intervalle [a,b].
a) On subdivise l’intervalle [a,b] en n sous-intervalles plus petits, on obtient ainsi une partition de l’intervalle [a,b].
a = x0 , x1, x2, ... xi-1, xi, ... xn-1 , xn = b
a = x0 x1 x2 .... xi-1 xi .... xn-1 xn = b
La longueur de chaque sous-intervalle est notée ∆xi .
∆x1 = x1 - x0, ∆x2 = x2 - x1, ... ∆xi = xi - xi-1, ... ∆xn = xn - xn-1 b) On choisit un point arbitraire (le représentant ) dans chaque
sous-intervalle. Le représentant est noté ci .
c1∈ [x0,x1], c2∈ [x1,x2], ... ci∈ [xi-1,xi], ... , cn∈ [xn-1,xn].
c1 c2 .... ci .... cn
c) On effectue la somme,
ƒ(c1)∆x1 + ƒ(c2)∆x2 + ƒ(c3)∆x3 + ƒ(c4)∆x4 + ... + ƒ(cn)∆xn . En utilisant la notation sigma la somme devient,
∑
i=1 nƒ(ci) ∆xi .
La somme obtenue est appelée somme intégrale (somme de Riemann) pour la fonction ƒ sur l’intervalle [a,b] .
exemple 3.2.1
solution
Calculer la somme intégrale de la fonction ƒ(x) = 1 - x2 sur
l’intervalle [0,3] en considérant 6 sous-intervalles égaux et en prenant le point milieu comme représentant de chaque sous-intervalle.
____________
• On subdivise l’intervalle [0,3] en six sous-intervalles égaux de longueur ∆xi = 1/2 (i = 1, 2, 3, 4, 5, 6).
0 1/2 1 3/2 2 5/2 3
x0 = 0, x1 = 1/2, x2 = 1, x3 = 3/2, x4 = 2, x5 = 5/2, x6 = 3
• On choisit comme représentant ci , le point milieu de chaque sous-intervalle.
1/4 3/4 5/4 7/4 9/4 11/4
c1 = 1/4, c2 = 3/4, c3 = 5/4, c4 = 7/4, c5 = 9/4, c6 = 11/4
• On effectue la somme
∑
i=1 6
ƒ(ci) ∆xi
= ƒ(c1)∆x1 + ƒ(c2)∆x2 + ƒ(c3)∆x3 + ƒ(c4)∆x4 + ƒ(c5)∆x5 + ƒ(c6)∆x6
= ƒ(1/4)(1/2)+ƒ(3/4)(1/2)+ƒ(5/4)(1/2) +ƒ(7/4)(1/2)+ƒ(9/4)(1/2)+ƒ(11/4)(1/2)
= 15/32 + 7/32 + (-9/32) + (-33/32) + (-65/32) + (-105/32)
= -190/32 (- 5,9375)
Si dans l’exemple précédent, nous avions choisi un autre représentant que serait devenue la somme intégrale ?
1) En prenant la valeur inférieure de chaque sous-intervalle, on obtient: c1 = 0, c2 = 1/2, c3 = 1, c4 = 3/2, c5 = 2, c6 = 5/2 La somme intégrale devient dans ce cas,
ƒ(0)(1/2) + ƒ(1/2)(1/2) + ƒ(1)(1/2) + ƒ(3/2)(1/2) + ƒ(2)(1/2) + ƒ(5/2)(1/2)
= -3,875.
2) En prenant la valeur supérieure de chaque sous-intervalle, on obtient: c1 = 1/2, c2 = 1, c3 = 3/2, c4 = 2, c5 = 5/2, c6 = 3 La somme intégrale devient dans ce cas,
ƒ(1/2)(1/2) + ƒ(1)(1/2) + ƒ(3/2)(1/2) + ƒ(2)(1/2) + ƒ(5/2)(1/2) + ƒ(3)(1/2)
= -8,375.
Dans ce cas, le choix du représentant a une grande influence sur la valeur obtenue. En est-t-il toujours ainsi ?
Pour répondre à la question on a construit un tableau comparatif des sommes intégrales obtenues pour un nombre croissant de sous-intervalles égaux en considérant dans chaque cas trois choix de représentant:
a) la valeur inférieure de chaque sous-intervalle, b) la valeur médiane de chaque sous-intervalle, c) la valeur supérieure de chaque sous-intervalle.
nombre inférieure médiane supérieure
3 -2 -5,75 -11
6 -3,875 -5,9375 -8,375
12 -4,90625 -5,98775 -7,15625
24 -5,445313 -5,996094 -6570313
48 -5,720703 -5,999023 -6,283203
96 -5,859863 -5,999756 -6,141113
192 -5,929809 -5,999940 -6,070435
384 -5,964874 -5,999985 -6,035187
768 -5,982430 -5,999996 -6,017586
Il apparaît à la lecture du tableau que pour un nombre élevé de sous- intervalles, les sommes intégrales s’approchent de la valeur -6 indé- pendamment du représentant choisi. Nous verrons qu’effectivement sous certaines conditions, lorsque la longueur des sous-intervalles s’approche de 0 , quels que soient les représentants choisis, les sommes intégrales convergent.
intégrale définie
lire: l’intégrale définie de la fonction ƒ de a à b
Soit une fonction ƒ et l’intervalle [a,b].
Si lim
max ∆xi→ 0
∑
i=1 n
ƒ(ci) ∆xi = A ∈ R
alors ƒ est dite intégrable sur [a,b] et la quantité A est appelée l’intégrale définie de la fonction ƒ sur [a,b].
Elle sera notée a
∫
b ƒ(x) dx = A .Le symbole ∫ est une déformation de la lettre S pour somme.
Les valeurs a et b sont les bornes d’intégration.
ƒ(x) est l’intégrande du problème.
dx représente un petit intervalle sur l’axe des x.
La valeur A (lorsqu’elle existe) est indépendante a) de la subdivision de l’intervalle et,
b) du représentant choisi dans chaque sous-intervalle.
Puisque la subdivision de l’intervalle n’affecte pas la quantité A, on utilisera des sous-intervalles égaux pour calculer cette quantité. Dans ce cas la définition de l’intégrale définie de la fonction ƒ sur [a,b]
deviendra:
a
∫
b
ƒ(x) dx = lim
n → ∞
∑
i=1 n
ƒ(ci) ∆xi
En effet lorsque les sous-intervalles sont égaux, on aura
∆xi = (b - a) n si de plus,
max ∆xi → 0
⇒ (b - a) n → 0
⇒ n → ∞
La valeur de A étant indépendante du représentant choisi, on prendra la plupart du temps comme valeur ci, le point supérieur, inférieur ou milieu du sous-intervalle. Ce choix aura pour avantage de simplifier les calculs.
On en vient maintenant à la question d’existence de cette valeur A. Le théorème qui suit permettra de déterminer si une fonction est intégrable sur un intervalle. On se contente d’énoncé la proposition en laissant à un cours plus avancé sa démonstration.
Théorème 3.2.1
condition d’existence Si ƒ est continue sur [a,b] alors ƒ est intégrable.
Retournons au problème précédent et cherchons à montrer que l’intégrale définie de la fonction
ƒ(x) = 1 - x2 sur [0,3]
est bien la quantité -6 obtenue à partir du tableau de la page précédente.
exemple 3.2.2
on commence toujours par vérifier si la fonction est continue sur l’intervalle
∆xi = b-a n = 3-0
n = 3 n
propriétés 1 et 2 de la sommation (p 3-3) formules 1 et 3 (p 3-4)
Montrer que 0
∫
3
(1 - x2) dx = -6 en utilisant les sommes intégrales.
____________
La fonction est continue sur [0,3] donc elle est intégrable .
• On subdivise l’intervalle [0,3] en n sous-intervalles égaux
0 3/n 6/n 9/n 12/n .... 3
de longueur ∆xi = 3
n (i = 1,2,3,4, ... , n).
• On choisit un représentant ci dans chaque sous-intervalle (on utilise comme représentant la valeur supérieure de chaque sous- intervalle).
c1 = 3
n , c2 = 2
( )
n3 , c3 = 3( )
3n , c4= 4( )
3n . ... ci= i( )
n3• On évalue la somme intégrale correspondante.
∑
i=1 n
ƒ(ci) ∆xi =
∑
i=1 n
1 -
( )
3in2
( )
n3=
∑
i=1 n
3
n - 27 i2 n3
= 3 n
∑
i=1 n
1 - 27 n3
∑
i=1 n
i2
= 3
n . (n) - 27
n3
(
n(n+1)(2n+1))
6
= -6 - 27 2n - 9
2n2
• On considére la somme intégrale lorsque n tend vers l’infini,
0
∫
3
(1 - x2) dx = lim n → ∞
∑
i=1 n
ƒ(ci) ∆xi
= lim
n → ∞
(
-6 - 272n - 9)
2n2
= -6
exemple 3.2.3 Évaluer 0
∫
4
(2 - 3x) dx en utilisant les sommes intégrales.
____________
rép: -16
exemple 3.2.4
Évaluer 1
∫
4
x2 dx en utilisant les sommes intégrales.
____________
rép: 21
exemple 3.2.5
1 2 3
y = x2
1 2 3 4 5 6 7 8 9
1 2 3 4 5 6 7 8 9
lorsque ƒ est une fonction continue et non négative sur [a, b] alors
a
∫
b
ƒ(x) dx correspond à l’aire sous la courbe y = ƒ(x) au dessus de l’axe des x entre x = a et x = b
Calculer la valeur exacte de l’aire de la région définie à la page 3-11 (problème 3.2.1) en utilisant les sommes intégrales.
____________
rép: 9
Exercices 3.2
utiliser la démarche de l’exemple 3.2.1
1. Calculer la somme intégrale de la fonction ƒ(x) = 1
x + 1 sur l’intervalle [0, 1]
en utilisant 4 sous-intervalles égaux et les points milieux des sous- intervalles comme représentants.
utiliser la démarche de l’exemple 3.2.1
2. Calculer la somme intégrale de la fonction
g(x) = √x sur l’intervalle [1, 4]
en utilisant 6 sous-intervalles égaux et les points supérieurs des sous-intervalles comme représentants.
utiliser la démarche de l’exemple 3.2.2
3. Évaluer a) 0
∫
2
3 dx d) 0
∫
1
(x2 + 2) dx
b) 0
∫
1
x dx e) 1
∫
3
(1 - 4x) dx
c) 0
∫
3
(2x + 1) dx f) 2
∫
3
(3x2 - 2) dx
utiliser la démarche de l’exemple 3.2.2
4. Montrer que a) a
∫
b
c dx = c(b - a) où c est une constante .
b) a
∫
b
x dx = b2 2 - a2
2 . c) a
∫
b
x2 dx = b3 3 - a3
3 .
5. Calculer la distance exacte parcourue par l’escargot à la page 3-12 (problème 3.2.2) en utilisant les sommes intégrales.
6. Calculer le volume exact de la tente à la page 3-13 (problème 3.2.3) en utilisant les sommes intégrales.
7. Calculer l’aire de la région délimitée par la courbe y = x2, l’axe des x et les droites verticales x = 1 et x = 2.
(Utiliser les sommes intégrales)
1 2
y = x2
8. Après t secondes, la vitesse d’un objet est de t2 mètres par seconde.
Trouver la distance parcourue par l’objet dans l’intervalle [2,5].
(Utiliser les sommes intégrales)
diviser la hauteur en n sous- intervalles égaux et former n disques (le volume d’un disque de rayon r et de hauteur h est πr2h)
9. Calculer le volume d’un cône dont le rayon est de 2 mètres et la hau- teur est aussi de 2 mètres.
(Utiliser les sommes intégrales)
3 m
2 m3 m
2 m
Réponses 3.2
1. 0,691
2. 4,91
3. a) 6 d) 2,33
b) 0,5 e) - 14
c) 12 f) 17
4.
5. 20 mm
6. 9 m3
7. 2,33
8. 39 m
9. 8,378 m3
3.3 Le théorème fondamental du calcul
Les quelques problèmes que l’on a résolu à la section précédente mon- trent à quel point il est difficile et long de calculer une intégrale définie.
Avant le XVII siècle, on était contraint à utiliser ces méthodes. Newton et Leibniz ont découvert une façon simple de résoudre ce genre de problème. Leur méthode utilise le lien profond qui existe entre l’intégration et la dérivation. Cette section a pour objet l’exposé de cette méthode.
Lorsqu’on a introduit la notion d’intégrale définie, on a supposé a < b.
Que se passe-t-il si b < a ou si b = a ?
définition 1. a
∫
b ƒ(x) dx = - b∫
a ƒ(x) dx si b∫
a ƒ(x) dx existe, 2. a∫
a ƒ(x) dx = 0 si ƒ(a) existe.propriétés de
l’intégrale définie 1 a
∫
b c ƒ(x) dx = ca∫
b ƒ(x) dx où c ∈ R 2. a∫
b(
ƒ(x) ± g(x))
dx = a∫
b ƒ(x) dx ± a∫
b g(x) dx3. a
∫
b ƒ(x) dx = a∫
c ƒ(x) dx + c∫
b ƒ(x) dx où a, b, c ∈ R (pourvu que les trois intégrales existent)démonstration
propriétés de la sommation et des limites
par définition
1. a
∫
b
c ƒ(x) dx = lim n→ 0
∑
i=1 n
c ƒ(ci) ∆xi
= c
lim
n → 0
∑
i=1 n
ƒ(ci) ∆xi
= c a
∫
b ƒ(x) dxpropriété de la sommation
propriété de la limite
par définition
2. a
∫
b
(
ƒ(x) ± g(x))
dx = lim n→ 0∑
i=1 n
(
ƒ(ci) ± g(ci))
∆xi= lim n → 0
∑
i=1 n
ƒ(ci) ∆xi ±
∑
i=1 n
g(ci) ∆xi
= lim n → 0
∑
i=1 n
ƒ(ci) ∆xi ± lim n→ 0
∑
i=1 n
g(ci) ∆xi
= a
∫
b
ƒ(x) dx ± a
∫
b
g(x) dx
(cette propriété se généralise à plusieurs fonctions)
a c b
propriété de la limite
par définition
3 a) Supposons d’abord que a < c < b.
a
∫
b
ƒ(x) dx = lim n → 0
∑
a b
ƒ(ci) ∆xi
= lim n→ 0
∑
a c
ƒ(ci) ∆xi +
∑
c b
ƒ(ci) ∆xi
= lim n → 0
∑
a c
ƒ(ci) ∆xi + lim n→ 0
∑
c b
ƒ(ci) ∆xi
= a
∫
c
ƒ(x) dx + c
∫
b
ƒ(x) dx .
a c b
a b c
en utilisant 3 a)
car si b < c c
∫
b
ƒ(x) dx = - b
∫
c ƒ(x) dx
3 b) Supposons maintenant que a < b < c.
a
∫
c
f(x) dx = a
∫
b
f(x) dx + b
∫
c
f(x) dx
⇒ a
∫
b
ƒ(x) dx = a
∫
c
ƒ(x) dx - b
∫
c
ƒ(x) dx
= a
∫
c
ƒ(x) dx + c
∫
b
ƒ(x) dx .
3 c) À démontrer: b < a < c ; b < c < a ; c < b < a ; c < a < b .
1re application de l’intégrale définie valeur moyenne d’une fonction sur un intervalle
Soit ƒ une fonction continue sur l’intervalle [a,b]. La valeur moyenne µ de cette fonction sur l’intervalle [a,b] est donnée par
µ = 1 b - a a
∫
b
ƒ(x) dx ____________
démonstration Pour résoudre le problème, on subdivise l’intervalle [a,b]
en n sous-intervalles égaux puis, on considère la valeur la plus grande de chaque sous-intervalle. Soient
c1, c2, c3, c4, ... , ci ... , cn les n valeurs.
a c1 c2 c3 c4 ... ci... cn = b y = f(x)
∆xi = b - a n ⇒ 1
n = ∆xi b - a pour obtenir la valeur exacte de µ, on fait tendre le nombre de sous-intervalles vers l’infini
propriété de la sommation et propriété de la limite
par définition
La valeur moyenne µ peut être approximée de la façon suivante.
µ ~ ƒ(c1) + ƒ(c2) + ƒ(c3) + ƒ(c4) + ... + ƒ(ci) + ... + ƒ(cn) n
~
∑
i=1 n
ƒ(ci) 1 n
~
∑
i=1 n
ƒ(ci) ∆xi b - a
⇒ µ = lim n → ∞
∑
i=1 n
ƒ(ci) ∆xi b - a
= lim n → ∞
∑
i=1 n
ƒ(ci) ∆xi b - a
= 1 b - a
lim
n → ∞
∑
i=1 n
ƒ(ci) ∆xi
et µ = 1 b - a a
∫
b
ƒ(x) dx
Le résultat précédent est plus souvent utilisé sous la forme suivante.
théorème 3.3.1 théorème de la moyenne (pour l’intégrale)
Si ƒ est une fonction continue sur l’intervalle [a,b] alors il existe un nombre c dans [a,b] pour lequel
a
∫
b
ƒ(x) dx = ƒ(c) (b - a)
démonstration Si m et M sont respectivement la plus petite et la plus grande valeur de ƒ(x) sur [a,b] alors
m ≤ µ ≤ M m ≤ 1
b - a a
∫
b
ƒ(x) dx ≤ M
ƒ(x) étant continue sur [a,b], elle prend toutes les valeurs comprises entre m et M. On aura donc pour une certaine valeur de c (a ≤ c ≤ b)
µ = ƒ(c)
⇒ 1
b - a a
∫
b
ƒ(x) dx = ƒ(c) où a ≤ c ≤ b
⇒ a
∫
b
ƒ(x) dx = ƒ(c)(b - a) où a ≤ c ≤ b
exemple 3.3.1 Calculer la valeur moyenne µ de ƒ(x) = x2 sur [0,2].
____________
solution
par le résultat du #4 c), à la page 3-22 a
∫
b
x2 dx = b3 3 - a3
3
La valeur moyenne µ de ƒ(x) = x2 sur [0,2] est donnée par
1 b - a a
∫
b
ƒ(x) dx = 1 2 - 0 0
∫
2 x2 dx
= 1 2
23
3 - 03 3
= 4
3 = 1,33
2 f(x) = x2
1,33
exemple 3.3.2 Calculer la valeur moyenne de ƒ(x) = 2x2 - 3x - 2 sur [-1,3].
(utiliser les propriétés de l’intégrale définie page 3-25 ainsi que les trois résultats du # 4 à la page 3-22)
____________
rép: -0,33
la valeur de l’intégrale définie ne dépend pas de la variable d’intégration a
∫
b
ƒ(x) dx = a
∫
b
ƒ(y) dy =a
∫
b ƒ(t) dt
À l’aide du théorème fondamental du calcul on est maintenant en mesure
a) d’établir le lien qui existe entre l’intégration et la dérivation, b) de développer un moyen rapide pour calculer une intégrale
définie.
On a vu que si une fonction ƒ est continue sur [a,b] alors a
∫
b
ƒ(x) dx
existe et correspond à un nombre réel. Si maintenant la borne supé- rieure est variable
a
∫
x
ƒ(x) dx où x ∈ [a,b]
la valeur de l’intégrale variera en conséquence. L’intégrale définie sera alors une fonction de sa borne supérieure. Supposons que F(x) est cette fonction. (pour éviter toute confusion utilisons la lettre t comme va- riable d’intégration.
a
∫
x
ƒ(t) dt = F(x) où x ∈ [a,b]
Déterminons la nature de F(x).
théorème 3.3.2 théorème fondamental du calcul (première partie)
Soit ƒ(x) une fonction continue sur [a,b] et soit x une valeur de l’intervalle.
Si F(x) = a
∫
x
ƒ(t) dt alors F(x) est une primitive de ƒ(x).
démonstration
x+∆x x
a b
y = f(x)
figure 3.3.1
par une propriété de l’intégrale définie
Soit ƒ(x) une fonction continue sur [a,b] et x une valeur de l’intervalle. Donnons à la variable x un accroissement ∆x positif (figure 3.3.1) ou négatif.
On admettra facilement à partir de la remarque du haut que:
a
∫
x
ƒ(t) dt = F(x) et x + ∆xa
∫
ƒ(t) dt = F(x + ∆x) où F(x) est une fonction définie sur [a,b] .⇒ F(x + ∆x) - F(x) = x + ∆xa
∫
ƒ(t) dt - a∫
x ƒ(t) dt
= a
∫
x
ƒ(t) dt + x + ∆xx
∫
ƒ(t) dt - a∫
x ƒ(t) dt
donc
F(x + ∆x) - F(x) = x + ∆xx
∫
ƒ(t) dta
∫
b
ƒ(x) dx = f(c) (b - a) où c ∈ [a,b]
Appliquons le théorème de la moyenne (théorème 3.3.1) à la dernière intégrale. On obtient
F(x + ∆x) - F(x) = ƒ(c)(x + ∆x - x)
= ƒ(c) ∆x où c est entre x et x + ∆x
par définition de la dérivée et ƒ est continue sur [a,b]
On divise chaque membre de l’équation par ∆x.
F(x + ∆x) - F(x)
∆x = ƒ(c) Par conséquent lorsque ∆x → 0,
lim
∆x→ 0 F(x + ∆x) - F(x)
∆x = lim
∆x→ 0 ƒ(c)
Puisque c est entre x et x + ∆x alors c → x lorsque ∆x → 0, lim
∆x→0 F(x + ∆x) - F(x)
∆x = lim c→ x ƒ(c) F’(x) = ƒ(x) On conclut que F(x) est une primitive de ƒ(x).
théorème 3.3.3 théorème fondamental du calcul (seconde partie)
Si F(x) est une primitive de la fonction continue ƒ(x) sur [a, b] alors, a
∫
b
ƒ(x) dx = F(b) - F(a)
démonstration
deux primitives d’une même fonction diffèrent par une constante
Par hypothèse F(x) est une primitive de ƒ(x) et d’après le théorème précédent,
a
∫
x
ƒ(t) dt est aussi une primitive de ƒ(x).
On conclut que
a
∫
x
ƒ(t) dt = F(x) + C
par définition
cette formule est souvent appelée formule de Newton-Leibniz
L’égalité tient pour toute valeur de x alors lorsque x = a on a, a
∫
a ƒ(t) dt = F(a) + C0 = F(a) + C C = - F(a) lorsque x = b on a, a
∫
b ƒ(t) dt = F(b) + CPuisque C = - F(a), a
∫
b ƒ(t) dt = F(b) - F(a)En utilisant la variable x comme variable d’intégration on obtient, a
∫
b
ƒ(x) dx = F(b) - F(a)
exemple 3.3.3 Effectuer ⌡⌠ -2
-1
2
x2 - 4x3 - 2 dx ____________
solution
condition nécessaire pour appliquer la formule de Newton-Leibniz
a) ⌡⌠
2
x2 - 4x3 - 2 dx =
∫
( 2x-2 - 4x3 - 2) dx= 2 x-1 -1 - 4 x4
4 - 2x + C
= - 2
x - x4 - 2x + C b) La fonction ƒ(x) = 2
x2 - 4x3 - 2
est continue sur R \ {0} donc elle est continue sur [-2,-1].
il est inutile de tenir compte de la constante C puisque de toute façon, elle s’annule
c) ⌡⌠ -2
-1
2
x2 - 4x3 - 2 dx =
- 2
x - x4 - 2x + C -1 -2
= ( 2 - 1 + 2 + C - ( 1 -16 + 4 + C))
= 3 + C + 11 - C
= 14
exemple 3.3.4 Effectuer -3
∫
3 dt
36 + 4t2 ____________
Soit ƒ une fonction continue sur [-a, a]
a) Si ƒ est une fonction paire (ƒ(x) = ƒ(-x) ∨– x)
alors -r
∫
r
ƒ(x) dx = 2 0
∫
r ƒ(x) dx b) Si ƒ est une fonction impaire (ƒ(x) = -ƒ(-x) ∨– x)
alors -r
∫
r
ƒ(x) dx = 0
rép: π/24
exemple 3.3.5 Effectuer 0π
∫
/3
x cos x dx ____________
rép: π√3 - 3 6
changement des bornes d’intégration lors d’un changement de variable
Soit ƒ une fonction continue sur l’intervalle [a,b],
u = h(x) une fonction continue et dérivable sur l’intervalle [a,b] et g une fonction continue sur [h(a), h(b)].
Si ƒ(x) dx = g(h(x)) h’(x) dx sur [a,b]
alors a
∫
b
ƒ(x) dx = h(a)
∫
h(b)
g(u) du où u = h(x)
exemple 3.3.6 Effectuer 0
∫
3
√
9 - x2 dx____________
solution u =arcsin
( )
x3 est continue et dérivable sur [0,3]u x
3
9 - x2 x sin u =2
3
Posons u = arcsin
( )
x3 ⇒ sin u = x 3⇒ cos u du = 1 3 dx
∫ √
9 - x2 dx =∫
(3 cos u) (3 cos u du)= 9
∫
cos2 u du= 9
⌡⌠ 1 + cos 2u 2 du
= 9
2
∫
1 du + 29∫
cos 2u du= 9 2 u + 9
2 sin 2u
2 + C
= 9 2 u + 9
2
2 sin u cos u
2 + C
= 9 2 u + 9
2 sin u cos u + C (1)
= 9
2 arcsin
( )
x3 + 9 2 x 3
√
9 - x2 3= 9
2 arcsin
( )
x3 + 12 x
√
9 - x2 + C (2)évaluation de l’intégrale définie en utilisant la primitive sous la forme (2)
évaluation de l’intégrale définie en utilisant la primitive sous la forme (1)
La fonction f(x) =
√
9 - x2 est continue sur [-3, 3]; elle est donc continue sur [0,3].⇒ 0
∫
3√
9 - x2 dx = 9
2 arcsin
( )
x3 + 12 x
√
9 - x2 30
=
9
2 arcsin 1 -
9
2 arcsin 0
= 9 2
π 2 - 9
2 (0)
= 9π 4
Il est possible d’intégrer en laissant la primitive exprimée à l’aide de la variable u. Dans ce cas les bornes d’intégration deviennent
x = 0 ⇒ u = arcsin
( )
03 = arcsin 0⇒ u = 0
x = 3 ⇒ u = arcsin
( )
33 = arcsin 1⇒ u = π 2 donc
0
∫
3
√
9 - x2 dx = 92 0π/2∫
1 + cos 2u duLa fonction g(u) = 1 + cos 2u est continue sur l’ensemble des réels;
elle est donc continue sur [0, π/2].
=
9
2 u + 9
2 sin u cos u π /2 0
=
9
2 π 2 + 9
2 (1) (0) -
9
2 (0) + 9
2 (0) (1)
= 9π 4 .