• Aucun résultat trouvé

L'imbroglio campaniforme : une céramique, des céramiques

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "L'imbroglio campaniforme : une céramique, des céramiques"

Copied!
26
0
0

Texte intégral

(1)

De Méditerranée

et d’ailleurs…

Jean Guilaine

Mélanges

offerts à

(2)

Référence conseillée pour citer cet ouvrage :

Collectif, 2009. De Méditerranée et d’ailleurs… Mélanges offerts à Jean Guilaine.

Archives d’Écologie Préhistorique, Toulouse, 853 p., 389 fig., 14 tabl.

Site internet : http://archeoaep.free.fr Courriel : archeoaep@free.fr

Courrier : Archives d’Écologie Préhistorique 39, allées Jules Guesde

F-31000 Toulouse

(3)

D M ’ …

Mélanges offerts à Jean Guilaine

Ouvrage publié avec le concours : du Collège de France

du Ministère de la Culture de l’INRAP

de la Région Languedoc-Roussillon de TRACES - UMR 5608

de l’EHESS d’Archéologies

Archives d’Écologie Préhistorique

Toulouse 2009

(4)
(5)

une céramique, des céramiques

Marie BESSE Martine PIGUET Florence CATTIN Jocelyne DESIDERI

Résumé

Les composantes culturelles sont multiples et très diverses au Campaniforme, dont l’analyse est rendue d’autant plus compliquée que l’étendue géographique concernée est vaste. Si des régions semblent se distinguer nettement les unes par rapport aux autres, la nature des liens qu’elles entretiennent se révèle parfois complexe.

Si les poteries concourent à la définition du Campaniforme, elles attestent cependant d’une grande va- riabilité : variabilité des formes, des éventuels décors, de leurs motifs et techniques de réalisation, des qualités de pâtes et de finition, variabilité vraisemblable de fonction également… La céramique décorée participe largement à l’identité du Campaniforme, tant par le gobelet maritime – type paneuropéen – que par les céramiques décorées de motifs régionaux. Les céramiques communes, qui paraissent a priori moins significatives, dont la distinction avec celles du Néolithique final et du Bronze ancien peut parfois sembler peu patente, sont nombreuses, diverses et retrouvées le plus souvent très fragmentées. Nous sou- haitons, dans cette contribution, évaluer les associations et les liens entre les céramiques décorées et les céramiques communes et leur insertion dans le Campaniforme.

Abstract

The components of the Bell Beaker culture are multiple and quite diverse and enjoy a particularly extensive geographical distribution, which makes analysis of them rather difficult. Nevertheless, although its regional va- riations seem to be clearly distinct from one another, at times they reveal quite complex inter-connections. While the pottery of the Bell Beaker culture defines it, it is, nevertheless, characterized by a great degree of variability in forms, decoration, technological aspects, fabric qualities, finish and likely function. Decorated pottery greatly contributes to the identity of the Bell Beaker culture, which particularly includes a ‘maritime cup’, a pan-Euro- pean type, and decorated pottery with motifs parochial to different regions. Common wares that appear to be of lesser significance and whose differences with Final Neolithic and Early Bronze Age pottery are not always obvious, occur in large quantities, come in a variety of types and are often highly fragmentary. However, this study aims to evaluate associations and connections between decorated wares and common wares as well as to define their contribution to the Bell Beaker cultural complex.

Introduction

Les difficultés généralement admises dans la compréhension du Campaniforme – complexe majeur du Chalcolithique européen – sont gé- nérées non seulement par son extension géo- graphique large à l’échelle du continent, mais également par la diversité des structures, no- tamment d’habitats et de sépultures, et par la

présence conjointe d’artefacts régionaux et pa- neuropéens.

Si les poteries concourent à la définition du Cam- paniforme, elles attestent cependant d’une grande variabilité  : variabilité des formes, des éventuels décors, de leurs motifs et techniques de réalisa- tion, des qualités de pâtes et de finition, variabilité

(6)

vraisemblable de fonction également… La céra- mique décorée participe largement à l’identité du Campaniforme, tant par le gobelet maritime – type paneuropéen – que par les céramiques dé- corées de motifs régionaux. Les céramiques com- munes, qui paraissent a priori moins significatives, dont la distinction avec celles du Néolithique final et du Bronze ancien peut parfois sembler peu pa- tente, sont nombreuses, diverses et retrouvées le plus souvent très fragmentées. Les approches pé- troarchéologiques, technologiques, typologiques, sémiologiques des céramiques ont donné des ré- ponses différentes dans l’interprétation du Cam- paniforme selon leur appartenance à la céramique décorée ou commune.

Nous souhaitons, dans cette contribution, évaluer les associations et les liens entre les céramiques décorées et les céramiques communes.

1 - L’Europe orientale

Plusieurs régions ont livré une abondante docu- mentation, comme la République tchèque, l’Au- triche, l’Allemagne, la Hongrie, la Pologne et le Danemark.

1.1 - La Moravie

Les recherches en Moravie ont fait l’objet d’études détaillées par P. Dvorak et L. Sebela (Dvorak et Se- bela 1992) qui distinguent quatre phases dans le Campaniforme. Cette chronologie est par ailleurs reprise par V. Heyd (2001).

Le groupe I correspond à la phase la plus ancienne du Campaniforme. Le rite funéraire associé est l’inhumation individuelle pouvant être entourée d’un fossé. Ce groupe est caractérisé par l’arrivée des gobelets maritimes et épimaritimes sans as- sociation avec un autre type de céramique. Sou- lignons que les sites liés à cette phase sont rares.

Le groupe I/II est contemporain ou postérieur au groupe I. Il correspond au développement de contacts avec le sud et avec les cultures locales. Les rites funéraires sont l’inhumation et l’incinéra- tion. Les gobelets maritimes et épimaritimes sont associés, pour ne parler que de la céramique com- mune, aux cruches à anses – de type balkanique –, aux amphores et aux coupes.

Le groupe II marque une intensification des tra- ditions locales. Les nécropoles, plus grandes que dans les phases précédentes, se diversifient et les contacts avec le sud s’accroissent. L’incinération est en diminution. Les tombes contiennent parfois des gobelets décorés et ce n’est de loin pas systéma-

tique. De nombreux types de céramique commune sont attestés, mais les gobelets hauts et les décors de

« moustache » à la base des anses en sont absents.

Le groupe III suit chronologiquement le groupe II. Les contacts s’intensifient avec le domaine carpatique. Les rites funéraires sont l’inhumation et l’incinération. Les décors, généralement rares, représentent des métopes et se localisent souvent sur les cruches et les coupes. Les cruches portent également le décor « en moustache » sous l’anse.

D’autres types céramiques, déjà connus dans les autres phases, perdurent.

Ainsi, le Campaniforme arrive complètement for- mé en Moravie et noue par la suite des contacts plus étroits avec le domaine carpatique. C’est sans doute sous cette influence que se développe la céramique commune. Le Campaniforme de Mo- ravie intègre des éléments de la culture locale, no- tamment les cruches à anses de type balkanique, qui deviennent alors partie intégrante de la céra- mique commune campaniforme. L’emprunt de la cruche balkanique dans le groupe de Mako par les Campaniformes, peut-être par l’intermédiaire du Cordé (Heyd 2001), semble agir comme cataly- seur sur le développement de la céramique com- mune en Europe orientale. La coupe polypode apparaîtrait par contre plus tardivement.

1.2 - L’Autriche

Le découpage chronologique proposé par Neu- gebauer et Neugebauer-Maresch (2001) pour la Basse-Autriche suit l’idée de Dvorak et Sebela (Dvorak et Sebela 1992) pour la Moravie : à savoir une première phase du Campaniforme avec seule- ment des gobelets classiques (maritimes et pseu- do-maritimes), une deuxième phase à gobelets maritimes où l’on voit l’apparition de la céramique commune (jarres, amphores et coupes) et une troisième phase apparentée au Bronze ancien où l’on assiste au développement des divers types de céramique commune (amphores, coupes, pots et cruches) mais sans gobelets décorés. Cette phase est appelée « Groupe de Ragelsdorf-Oggau ».

1.3 - L’Allemagne

En Allemagne, deux régions ont fait l’objet d’études détaillées sur le Campaniforme  : la ré- gion de l’Elbe-Saale et la Bavière.

Dans l’Elbe-Saale, les gobelets décorés et non décorés semblent contemporains (Müller et van Willigen 2001). La cruche à anse et le gobelet lisse sont les premiers types qui apparaissent.

(7)

En partant du sud de l’Allemagne, V. Heyd (2001) découpe le Campaniforme en 4 phases (A1, A2, B1, B2) voire en 5 phases (A1, A2a, A2b, B1, B2) (Heyd 2007), chronologie qu’il applique à l’Eu- rope orientale et plus particulièrement au « Bell Beaker East Group », à savoir l’est de la Suisse, le sud-ouest et sud de l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie et la République tchèque.

Peu de découvertes sont associées à la phase A1, datée entre 2500 et 2440 av. J.-C. Les gobelets dé- corés sont hauts et élancés avec des impressions peu variées au peigne et aucune céramique com- mune n’est associée à cette phase. En Bavière, il semble que les échanges entre le Cordé et le Cam- paniforme ancien soient peu marqués, ce qui sug- gère une exclusion entre ces deux groupes cultu- rels (Heyd 2007). La phase A2, divisée en A2a et A2b, réunit la majeure partie des gobelets décorés de l’« East Group ». Elle est située entre 2440 et 2300 av. J.-C. Les céramiques communes associées sont la cruche à anse, la coupe à fond plat, le go- belet non décoré et la coupe polypode, plutôt liée à la phase A2b dans le sud-ouest de l’Allemagne.

Entre 2300 et 2250 av. J.-C., la phase suivante B1 est caractérisée par les cruches dont l’anse est fixée sur le bord et les coupes à bord épaissi ou en forme de T ; les polypodes sont aussi présents. Fi- nalement, la phase B2, qui commence vers 2250 av. J.-C., est marquée par une diversification des formes : bols ou écuelles à fond plat avec une ou plusieurs anses situées sur le bord, écuelles à anse horizontale, écuelles à bord épaissi en forme de T.

Les cruches à anses deviennent plus globuleuses et portent souvent un léger épaulement. Les gobe- lets décorés semblent disparaître.

1.4 - La Hongrie

En Hongrie, la chronologie du Campaniforme- Groupe de Csepel est basée sur 3 phases. La pre- mière correspond à l’arrivée des gobelets mari- times, majoritairement en forme de S, dès 2500 av. J.-C. Ils sont associés à la céramique commune, fortement influencée par les cultures locales, avec l’emprunt de plusieurs types céramiques au groupe de Mako (coupes à bord en T, cruches à anses, jarres). Les influences de la Moravie et de la Bohême sont aussi marquées. La phase suivante comprend des gobelets décorés de type maritime ou épimaritime, de la céramique commune variée ainsi que plusieurs formes provenant du groupe de Somogyvar Vinkovci, comme l’écuelle à fond plat avec une anse (comm. pers. en 2008 de En-

drodi et Remenyi). À noter que les cruches à anses sont souvent présentes dans les sépultures à inci- nération (Kalicz-Schreiber et Kalicz 2001). Dans la dernière phase du Campaniforme, dès 2300 av.

J.-C, les gobelets décorés disparaissent et la céra- mique commune subsiste (Strahm 2004).

1.5 - La Pologne

On distingue le sud du pays, qui connaît une véritable culture campaniforme, du nord de la Pologne qui voit le développement de la culture d’Iwno, née du mélange entre le Campaniforme et la culture des Sépultures individuelles. Dans cette région, le Campaniforme apparaît comme une phase évolutive du Cordé et de la culture des Sépultures individuelles, où le Campaniforme en- richit seulement leur répertoire sans pour autant le remplacer (Czebreszuk et Kryvaltsevich 2003).

Le Campaniforme du nord de la Pologne est di- visé en 4 phases évolutives (Czebreszuk et Szmyt 2001, Makarowicz 2003), les traits campani- formes étant marqués essentiellement dans les deux premières. Une phase ancienne à gobelets décorés zonés à impressions au peigne associés à des amphores, à des cruches à anses et à des coupes polypodes débute vers 2400 av. J.-C. Une deuxième phase à décor de métopes incisés et à impressions au peigne lui succède ; la céramique non décorée est essentiellement représentée par des pots à bords très éversés et des polypodes.

Dans la troisième phase, les gobelets sont à décor incisé mais sans impressions au peigne ; les am- phores et les cruches à anses ont disparu. La qua- trième phase correspond à l’horizon de Trzcinec, où seuls quelques éléments campaniformes sub- sistent au début de l’horizon.

1.6 - Le Danemark

Le Danemark fait partie d’une province limitée par le Jutland et le bassin de la Vistule, elle se ca- ractérise par une évolution du Campaniforme semblable sur l’ensemble de cette région. On y distingue 3 étapes (Liversage 2003) : un groupe à gobelets décorés maritimes et à décor régional appliqué sur des récipients coniques ou à parois rectilignes. Des jarres à cordons sous le bord sont associées à cette première phase. Le groupe de Myrhoj constitue la seconde phase et se caracté- rise par des gobelets décorés à profil en S à décor maritime ou plus complexe, où les losanges et les hachures sont fortement présents. Les céramiques non décorées sont représentées par des jarres à

(8)

cordons et à cannelures horizontales sous le bord.

Une phase appelée « dégénérative » lui succède, qui voit la diminution des gobelets décorés cam- paniformes et un appauvrissement dans la variété des formes. Le décor barbelé apparaît et le décor de sillons horizontaux est régulièrement attesté.

Dans les céramiques non décorées, on remarque la présence d’écuelles à paroi rectiligne.

On peut relever qu’en Europe orientale le gobelet maritime représente le type décoré le plus ancien ; en effet, selon V. Heyd, le gobelet AOO-AOC au sens strict n’apparaît pas dans l’ « East Group » (Heyd 2001).

2 - L’Europe occidentale

Le Campaniforme ne se répartit pas de manière égale sur l’ensemble du territoire. Des régions par- ticulièrement bien documentées et longuement étudiées permettent une approche de corrélation entre les différentes données culturelles.

2.1 - Le sud de la France

En Europe occidentale, le sud de la France a fait l’objet de la part de J. Guilaine d’une partition chronologique en quatre phases associant céra- mique décorée et céramique commune (Guilaine 1967, 1976, Guilaine et al. 2001).

Le Campaniforme ancien (= phases 1 et 2) est soit associé à une céramique commune locale du Néo- lithique final, soit à une céramique commune spé- cifique où l’on voit apparaître les types suivants : gobelet lisse, écuelle à fond plat, écuelle carénée à fond rond, bol, petit bol à fond ombiliqué, décor à l’ongle aligné ou désordonné.

Les Campaniformes récents sont associés, dans les Pyrénées et en Languedoc occidental, à une céramique commune très typique : gobelets lisses, jattes à fond plat, écuelles ou bols à fond rond, tasses à anses, jarres à cordon et perforations, coupes polypodes. Ainsi, la phase 3 (pyrénéen et provençal) voit le développement de la céramique commune spécifiquement campaniforme, peu connue pour les phases anciennes.

Dans ses travaux sur le sud-est de la France, O.

Lemercier (2002, 2004) a étudié la relation entre céramique décorée et céramique commune pour le sud-est de la France sur la base de quatre styles, et a montré qu’il y a des associations spé- cifiques entre elles. Notons qu’il distingue d’une part la céramique fine non décorée de type mor- phologique et de dimensions semblables à la cé- ramique décorée et, d’autre part, la céramique

commune. Ainsi les gobelets, bols, écuelles et coupes polypodes sont inclus dans la céramique fine non décorée.

Le style 1 – qui correspond à la première phase – est caractérisé par le décor cordé, pointillé linéaire, international ou mixte. Les céramiques non déco- rées associées à cette phase sont attribuées aux cultures locales du Néolithique final. Le caractère intrusif des premières céramiques décorées cam- paniformes est souligné.

Le style 2 – ou pointillé géométrique – est surtout associé à des céramiques du Rhône-Ouvèze ; on assiste au développement des formes galbées (en S) et des fonds plats.

C’est avec le style rhodano-provençal – ou style 3 (incisé et estampé) – qu’apparaît une céramique commune spécifique. Celle-ci est diversifiée et se compose de toutes les catégories de récipients.

Les jarres sont fréquentes et portent souvent des cordons lisses sous le bord ou des perforations en ligne. Les lèvres aplaties ou épaissies sont égale- ment nombreuses.

Le décor incisé et barbelé – qui correspond au style 4 – est associé à une céramique commune abondante et variée, avec notamment les perfora- tions en ligne associées à un cordon horizontal et les cruches à anses.

Dès 1979, A. Gallay évoque l’idée d’une céra- mique commune arrivant dans un second temps en Europe occidentale par la distinction de plu- sieurs réseaux de circulation (Gallay 1979a/b, 1997-1998, 2001). En effet, dans le réseau 3, on assiste à la diffusion de la céramique commune (Begleitkeramik) en Europe de l’ouest secondai- rement à l’arrivée du gobelet maritime.

2.2 - L’Italie du nord

En Italie du nord, on distingue deux composantes pour la céramique commune : une céramique de type local, connue dans le Néolithique final et qui varie suivant les régions, et des formes nouvelles, influencées par la sphère orientale et réunies sous le nom de Begleitkeramik. Initialement découpée en trois phases (Sarti et Martini 2001), une chro- no-typologie du Campaniforme d’Italie du nord est finalement proposée en quatre étapes (Leonini et Sarti 2008).

La première étape, rare et mal documentée, est à gobelets AOO et maritimes mais sans céramique commune associée, mis à part quelques tessons décorés d’impressions à la baguette retrouvés dans le site de Neto-Via Verga.

(9)

La première partie du Campaniforme évolué (étape 2) voit l’apparition de céramique décorée de formes et de motifs très variés essentiellement décorée au peigne. La céramique commune pré- sente un grand nombre de formes profondes à bord rentrant dont des jarres à cordon digité par- fois associé à une ligne de perforations sous le bord. Les coupes à bord aplati et les tasses à anses coudées connues au Néolithique final appartien- nent aussi à cette étape.

Lors de la deuxième partie du Campaniforme évolué (étape 3), la céramique décorée est moins variée, essentiellement représentée par des coupes parfois agrémentées d’anses horizontales. Dans la céramique commune, les traditions locales sem- blent prendre de plus en plus d’importance sous la forme de traitements de surface ou de décors spécifiques. Les formes profondes dominent, parfois associées à un cordon sous le bord le plus souvent digité et les coupes à bord aplati sont très fréquentes.

L’Épicampaniforme est la dernière étape de cette chronologie dans laquelle le Bronze ancien prend ses racines. La décoration de tradition campani- forme est encore importante sur des récipients le plus souvent à profil sinueux. La céramique commune se compose de formes profondes, cy- lindriques ou globuleuses.

2.3 - La Suisse

En Suisse, le Campaniforme montre une grande disparité au niveau de la richesse des gisements.

Sur près de quarante sites, seule une dizaine a livré des vestiges campaniformes permettant de faire le lien entre céramique décorée et céramique com- mune (Besse 2006). Malheureusement, l’absence de sites stratifiés, notamment d’habitats, permet difficilement d’établir une chronologie interne du Campaniforme.

Les trois styles de céramique décorée sont repré- sentés : les gobelets AOO-AOC, les gobelets ma- ritimes et une poterie représentative de faciès plus évolués – généralement à décors géométriques et plus complexes. Bien que l’antériorité des gobelets AOO-AOC soit admise par la plupart des auteurs, leur présence est attestée en association avec des formes plus évoluées sur le site du Petit-Chasseur (Sion, Valais), alors qu’à Rances Champ-Vully Est (Vaud) une date récente est en contradiction avec la présence d’un tel décor. Selon E. Gross-Klee, cité par B. Eberschweiler (1999, p. 59), « …das Merkmal der vollständigen Schnurverzierung (AOC-

Becher) für eine frühe Datierung nicht ausreichend » [tdlr « l’attribut AOC n’est pas suffisant pour donner une date ancienne »]. Les gobelets AOC vraiment anciens sont hauts et élancés alors que les plus ré- cents sont bas et larges.

Cinq sites ont livré des gobelets AOO-AOC dont deux sont des trouvailles isolées (Sutz-Lattrigen Rütte à Berne et Echandens-La Tornallaz dans le canton de Vaud). Mise à part la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais) contenant de rares formes non décorées, les sites d’habitat de Rances Champ-Vully Est (Vaud) et de Kempten-Wet- zikon (Zurich) ont livré plusieurs niveaux campa- niformes dans une stratigraphie peu claire qui ne permet pas d’établir une évolution typologique.

Ainsi, la céramique commune associée aux AOO- AOC, mais sans lien univoque, est le gobelet non décoré, le cordon lisse sous le bord, la ligne de per- forations sous le bord associée ou non à un cordon lisse, le décor à l’ongle, le bord digité et la tasse à anse (tabl. 1). Les dates correspondant aux AOO- AOC provenant des deux sites d’habitat donnent un intervalle qui couvre toute la durée du Cam- paniforme de cette région, à savoir 2450-2100 av.

J.-C. Celle du dolmen MVI du Petit-Chasseur donne une date ancienne située entre 2830 et 2290 av. J.-C. avec un pic de probabilité entre 2630 et 2300 av. J.-C. (B3062 : 3980 ± 60 BP).

Reconnus dans douze sites, les gobelets maritimes et leurs variantes présentent des décors essentiel- lement réalisés au peigne, hachurés, linéaires avec parfois des losanges ou triangles hachurés ou non.

Ils proviennent fréquemment de contextes isolés et apparaissent parfois de façon intrusive dans des complexes du Cordé récent, comme à Wäden- swil-Vorder Au (Zurich)(Eberschweiler 1999) et à Schlöffisdorf-Egg (Zurich)(Bill 1976). Ainsi, la céramique commune associée aux gobelets mari- times provient seulement de quatre sites, soit les habitats de Rances Champ-Vully Est (Vaud)(Gal- lay et Baudais 1985, Besse et al. 2003)(fig. 1 et 2), Affoltern-Zwillikon Weid (Zurich)(Rigert 2002), Kempten-Wetzikon (Zurich)(Rigert et al. 2005) et la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais)(Gal- lay et Chaix 1984, Bocksberger 1976). Les mêmes types persistent avec l’apparition du gobelet haut non décoré et du décor d’impressions digitées. Le décor de coups d’ongle confirme son importance avec une présence reconnue dans trois sites.

L’arrivée des gobelets maritimes en Suisse peut être fixée vers 2450 av. J.-C., mais une présence vers 2470 av. J.-C. n’est pas improbable comme le

(10)

Tab 1 Association des types de la céramique commune avec les types de la céramique décorée. Une croix représente un gisement, expression en terme de présence - absence d’un type céramique dans un site archéologique en Suisse.

(11)

démontre E. Gross-Klee à propos de la trouvaille de Wädenswil-Vorder Au (Zurich)(Gross-Klee 1999). Les dates pour cet ensemble sont le plus souvent situées entre 2450 et 2250 av. J.-C.

Majoritairement présente en Suisse avec quinze sites reconnus, la phase suivante est appelée Cam- paniforme tardif ou évolué. Les gobelets sont or- nés de décors géométriques ou plus complexes de

1 Céramique décorée du Campaniforme du site de Champ-Vully Est à Rances (Vaud, Suisse) : tessons maritimes. Photo Micheline Vautravers, Université de Genève.

(12)

types variés. Les sites terrestres se développent et colonisent d’autres zones topographiques aupara- vant inoccupées, comme l’arrière-pays neuchâte- lois, et plus particulièrement les sites du plateau de Bevaix (Von Burg 2002), et la région juras- sienne (Alle-Noir Bois, Chevenez-La Combe En Vaillard, Chevenez-La Combe Varu)(Othenin- Girard 1997, Deslex Sheikh et al. 2006).

La céramique commune associée à cette dernière phase est variée : les formes sinueuses à fond plat dominent (jarres et gobelets), suivies des jattes, écuelles et bols également à fond plat. Les cruches à anses sont fréquentes. Le cordon horizontal sous le bord est très présent, il est parfois digité et peut s’associer à une ligne de perforations. Les autres

décors sont des coups d’ongle le plus souvent ali- gnés ou des lignes d’impressions circulaires.

D’après ces données concernant l’évolution du Campaniforme en Suisse, on peut envisager deux phases distinctes  : une phase à gobelets AOO- AOC et maritimes située entre 2450 et 2250 av.

J.-C. et une phase évoluée à gobelets à décors géométriques plus complexes placée entre 2250 et 2150 av. J.-C. Il semble en effet judicieux de regrouper les deux premiers styles céramiques puisque dans tous les cas, à part le gobelet de Sutz- Lattrigen Rütte (Berne), le type AOO-AOC est en association avec des gobelets maritimes, voire évolués, ce qui semble indiquer une arrivée simul- tanée de ces deux types de céramique décorée.

Contrairement au sud de la France et au nord de l’Italie, où la phase ancienne du Campaniforme est fortement imprégnée par la céramique du Néolithique final, la Suisse subit un renouvelle- ment important de son inventaire céramique. Les formes si répandues au Néolithique final (jarres à mamelons ou languettes sous le bord de l’Auver- nier-Cordé) ont disparu au Campaniforme, alors que son répertoire de céramique commune s’en- richit de formes plus basses comme des jattes, des écuelles et des bols. Seules quelques jarres lisses à profil sinueux de l’Auvernier-Cordé perdurent au Campaniforme.

3 - Céramique et céramiques

Ce tour d’horizon de la céramique – ou plus préci- sément des céramiques par ailleurs tant décorées que communes – au Campaniforme montre que ces deux types de productions ont des compor- tements – en terme de consommation – très dif- férents qu’il convient de décomposer. Alors que la céramique décorée, du moins le gobelet mari- time, dont la répartition géographique est très ho- mogène sur toute l’Europe, semble montrer une origine au sud-ouest de l’Europe (Guilaine dans Barfield 2001, Guilaine 2004, Salanova 2004), la céramique commune varie suivant les régions et les types et renforce la dichotomie du Campani- forme opposant l’est et l’ouest du phénomène (Besse 2001, 2003a, 2003b, 2004). Elle se com- pose à la fois de types céramiques du Néolithique final régional qui perdurent dans les phases an- ciennes du Campaniforme, comme on peut l’ob- server dans le sud-est de la France et dans le nord de l’Italie. Cependant, de nouveaux types appa- raissent au Campaniforme, comme les lignes de perforations associées à un cordon sous le bord.

2 Céramique commune du Campaniforme du site de Champ-Vully Est à Rances (Vaud, Suisse) : tessons décorés de coups d’ongles et de spatules (type 9 de Besse 2003a/b). Photo Micheline Vautravers, Université de Genève.

(13)

Un troisième groupe est formé par la « Begleitke- ramik » – composé de cruches à anses, amphores et coupes – originaire d’Europe orientale et a une diffusion très large dans le Campaniforme.

La céramique décorée, essentiellement le gobelet maritime, et la « Begleitkeramik » semblent ainsi former deux courants totalement inversés, le pre- mier avec une direction sud-ouest / nord-est et le second originaire de l’est et se diffusant en direc- tion de l’ouest et du sud-ouest (fig. 3).

Suite à une étude sur la chronologie de la cé- ramique commune (Piguet et al. 2007), nous sommes en mesure de préciser certains axes de diffusion de types céramiques principaux issus de la « Begleitkeramik », notamment ceux de la cruche à anse, de la coupe polypode, du type céramique associant perforations sous le bord et cordon et ceux des décors de coups d’ongle dé- sordonnés.

3.1 - La cruche à anse (types 34 et 35 de Besse 2003a/b) (fig. 4)

En Moravie, la cruche à anse apparaît dans le groupe I/II selon la définition de P. Dvorak (1989). Cet emprunt de la cruche balkanique au groupe de Mako semble se faire relativement tôt dans la mise en place du Campaniforme. En Hongrie, le type 34 est associé à la première phase du Campaniforme et son origine est également à chercher dans le groupe de Mako.

Dans le sud de la France, ce type apparaît au Cam- paniforme récent (Guilaine et al. 2001, Lemercier 2004).

En Italie, la situation est plus complexe, car il existe plusieurs types de récipients à anses qui sont sans aucun doute des expressions différentes. En effet, d’une part la cruche à anse de type « Begleitkera- mik » (type 34/35) vient du domaine oriental, mais relevons que nous avons peu de données

3 Carte présentant les principaux axes de diffusion des gobelets maritimes d’ouest vers l’est et de certains types de céramique commune d’est vers l’ouest.

(14)

4 Céramiques communes du Campaniforme. Exemples de cruche à anse (types 34 et 35 de Besse 2003a/b). Provenances diverses : 1. Hrube dily, Hrusky I, Moravie (Breclav), République tchèque ; 2. Landserer Weg, Habsheim, Haut-Rhin, France ; 3. Schottergrube, Dolni Vestonice III, Moravie (Breclav), République tchèque ; 4. Slapanice IX, Slapanice, Moravie (Brno-venko), République tchèque ; 5. Kirchfeld, Niederhergheim, Haut-Rhin, France ; 6. Hrube dily, Hrusky I, Moravie (Breclav), République tchèque ; 7. Zvolence, Breclav I, Moravie (Breclav), République tchèque ; 8. Schottergrube, Dolni Vestonice III, Moravie (Breclav), République tchèque ; 9. Gabelsbergerstrasse, Straubing, Bavière, Allemagne ; 10. Zvolence, Breclav I, Moravie (Breclav), République tchèque ; 11. Siroka pole, Slapanice II, Slapanice, Moravie (Brno-venko), République tchèque ; 12. Horni pole, Pavlov I, Moravie (Breclav), République tchèque ; 13. Ragelsdorf, Pernersdorf, Basse-Autriche (Hollabrunn), Autriche ; 14. Mezökomaron, Mezökomaron, Fejer, Hongrie ; 15. Mezökomaron, Mezökomaron, Fejer, Hongrie ; 16. Horni pole, Pavlov I, Moravie (Breclav), République tchèque ; 17. Petit-Chasseur, Sion, Valais, Suisse ;18. Gabelsbergerstrasse, Straubing, Bavière, Allemagne ; 19. E145, Taizé, Deux-Sèvres, France ; 20. Noir Bois, Alle, Jura, Suisse ; 21. Slapanice V, Slapanice,

(15)

quant à sa chronologie. Elle se retrouve en Italie du nord à Monte Covolo, à Sant’Ilario et au Pigloner Kopf par exemple, et se situe chronologiquement dans des phases plutôt anciennes (vers 2500-2400 av. J.-C. pour le Pigloner Kopf et le site de Monte Covolo, bien que pour ce site les dates soient à re- lativiser car elles sont intégrées à une stratigraphie complexe). D’autre part, nous sommes en pré- sence de récipients plus bas (tasses) et plus globu- leux à anses souvent coudées, lesquelles se fixent parfois sur le bord. Plutôt présentes en Italie cen- trale (Olmi 1, Querciola, Lastruccia, Semitella), ces tasses apparaissent au Campaniforme évolué dès l’étape 2 et augmentent à l’étape 3 (Leonini 2008, Leonini et Sarti 2008). Ces formes semblent être influencées par le Néolithique final d’Ita- lie centrale, notamment Laterza, dont plusieurs groupes ont des anses sur des types de récipients très différents (comm. pers. Leonini).

3.2 - La coupe polypode (type 29 de Besse 2003a/b) (fig. 5)

La coupe polypode est connue essentiellement en République tchèque et dans la région de l’Elbe- Saale (Allemagne), et de façon plus disparate dans d’autres régions.

Dans le sud-ouest de l’Allemagne, la coupe poly- pode apparaît lors de la phase A2 de Heyd (2000) et plus particulièrement lors de la phase A2b ; elle est associée aux gobelets maritimes géométriques.

Les dates radiocarbone sont peu nombreuses, la seule datation associée à ce type pour l’Allemagne provient du site de Marktbergel et se situe vers 2500 av. J.-C. (Nadler 1998).

Soulignons la présence d’une autre coupe po- lypode dans le groupe du Néolithique final pré- campaniforme de Vlaardingen (Pays-Bas), dont les dates permettent de caler l’utilisation de cette céramique entre 2500 et 2300 av. J.-C. Il s’agit cependant d’un récipient plus petit, différent des exemplaires communs au Campaniforme (Van Regteren Altena et al. 1962).

Dans le sud de la France, la coupe polypode ap- paraît au Campaniforme récent dans le Campa- niforme pyrénéen et provençal sans doute vers 2300 av. J.-C., voire légèrement auparavant. Re- trouvée dans les sites de Derrière-le-Château à Géovreissiat et Montréal-la-Cluse dans l’Ain (Ly-6937) et de Roynac Le Serre 1 dans la Drôme (Arc-1669), la coupe polypode atteste sa présence vers 2300 av. J.-C. également en moyenne vallée du Rhône.

3.3 - Perforations sous le bord associées à un cordon (type 8 de Besse 2003a/b)(fig. 6) Ce type est essentiellement présent dans le sud de la France et dans la vallée du Rhône. Quelques exemplaires se retrouvent en Italie du nord, en Suisse, dans le sud de l’Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et en Pologne. Il est préférentielle- ment en relation avec le Campaniforme récent (Lemercier 2004), sauf peut-être à Champ-Vully Est à Rances (Vaud, Suisse) où il est associé à des gobelets AOO et maritimes. Ce type céramique apparaît dans le groupe rhodano-provençal dans le sud-est de la France et au Campaniforme évolué (étape 2) d’Italie du nord, soit vers 2400-2350 av.

J.-C. en France et dans la région florentine.

3.4 - Le décor de coups d’ongle désordonnés (type 9 de Besse 2003a/b)(fig. 7)

Le décor de coups d’ongle désordonnés est présent au Campaniforme de façon disparate dans toute l’Europe septentrionale (Pays-Bas, région rhénane) et en Europe méridionale (France et Italie) ; seule la zone orientale ne connaît pas ce type de décor.

Aux Pays-Bas et en Allemagne, les décors de coups d’ongle sont présents dans plusieurs groupes du Néolithique final précampaniforme (Gobelets en entonnoir, Cordé, Riesenbecher). Leur apparition au Campaniforme est mal datée car seule la datation de Gemeente aux Pays-Bas donne une fourchette entre 2500 et 2350 av. J.-C. (GrN-6650C) ; dans ce site, ce décor est associé aux gobelets maritimes et épima- ritimes. Aux Pays-Bas, ce décor se maintient tout au long du Campaniforme et reste très présent durant sa phase finale (Barbed Wire Beaker).

En Allemagne, ces décors sont associés aux gobe- lets maritimes et épimaritimes.

Il apparaît au Campaniforme ancien (phases 1 et 2) dans le sud de la France (Guilaine et al. 2001) ; le site des Calades (Bouches-du-Rhône) donne une date vers 2400-2350 av J.-C. (Arc-606). En Bre- tagne, il est trouvé à plusieurs reprises associé à des gobelets AOC (Goërem, Bréhuidic), tandis qu’en Suisse, il l’est au gobelet maritime (tabl. 1). Ce type céramique est présent au Néolithique final et au Campaniforme en Toscane et en Emilie Romagne (groupe de Spilamberto)(Steiniger 2008, Strahm 2008), tandis qu’en Lombardie, ce décor semble apparaître au Campaniforme (Leonini 2008), mais sans indications sur sa phase d’apparition. Les dates du nord de l’Italie situent également l’utilisation de ce type céramique vers 2400-2350 av. J.-C. (Rubie- ra - GrN-9828 ; Sant’Ilario - R-1291).

(16)

5 Céramiques communes du Campaniforme. Exemples de cordon situé nettement sous le bord (type 5 de Besse 2003a/b), de bord ourlé par un cordon (type 4 de Besse 2003a/b) et de coupes polypodes (type 29 de Besse 2003a/b). Provenances diverses : 1. Embusco 3, Mailhac, Aude, France ; 2. Derrière-le-Château, Géovreissiat et Montréal-la-Cluse, Ain, France ; 3. Médor, Ornaisons, Aude, France ; 4. Derrière-le-Château, Géovreissiat et Montréal-la-Cluse, Ain, France ; 5. République, locus 2, Talmont-saint-Hilaire, Vendée, France ; 6. Derrière-le-Château, Géovreissiat et Montréal-la-Cluse, Ain, France ; 7. Derrière-le-Château, Géovreissiat et Montréal-la-Cluse, Ain, France ; 8. Noir Bois, Alle, Jura, Suisse ; 9. Médor, Ornaisons, Aude, France ; 10. Noir Bois, Alle, Jura, Suisse ; 11. République, locus 2, Talmont-Saint-Hilaire, Vendée, France ; 12. Monte Covolo, Villanuova sul Clisi, Brescia, Italie ; 13. Monte Covolo, Villanuova sul Clisi, Brescia, Italie ; 14. Embusco 3, Mailhac, Aude, France ; 15. Noir Bois, Alle, Jura, Suisse ; 16. Derrière-le-Château, Géovreissiat et Montréal-la-Cluse, Ain, France ; 17. Derrière-le-Château, Géovreissiat et Montréal-la-Cluse, Ain, France (F22) ; 18. Noir Bois, Alle, Jura, Suisse ; 19. Querciola, Sesto-Fiorentino, Florence, Italie ; 20. Querciola, Sesto-Fiorentino, Florence, Italie ; 21. Derrière-le-Château,

(17)

6 Céramiques communes du Campaniforme. Exemples de bords soulignés d’une rangée de perforations (type 7 de Besse 2003a/b) parfois au-dessus d’un cordon horizontal (type 8 de Besse 2003a/b). Provenances diverses : 1. Noir Bois, Alle, Jura, Suisse ; 2. Lapeyrère, Murêt, Haute-Garonne, France ; 3. Querciola, Sesto-Fiorentino, Florence, Italie ; 4. Querciola, Sesto-Fiorentino, Florence, Italie ; 5. Bourdons, Le Coin, Haute-Savoie, France ; 6. Lapeyrère, Muret, Haute-Garonne, France ; 7. Embusco 3, Mailhac, Aude, France ; 8. er Heide, Meerlo, Limbourg, Belgique ; 9. Lapeyrère, Murêt, Haute-Garonne, France ; 10. Embusco 3, Mailhac, Aude, France ; 11. Lapeyrère, Muret, Haute-Garonne, France ; 12. Médor, Ornaisons, Aude, France ; 13. Médor, Ornaisons, Aude, France ; 14. Médor, Ornaisons, Aude, France

; 15. Monte Covolo, Villanuova sul Clisi, Brescia, Italie ; 16. Rocca di Manerba, Manerba del Garda, Brescia, Italie (I6) ; 17. Florentins, Val-de-Reuil, Eure, France ; 18. Lapeyrère, Muret, Haute-Garonne, France ; 19. Lapeyrère, Muret, Haute-Garonne, France ; 20. Embusco 3,

(18)

7 Céramiques communes du Campaniforme. Exemples de décors à l’ongle ou de petite spatule en position désordonnée (type 9 de Besse 2003a/b). Provenances diverses : 1. Goërem, Gâvres, Morbihan, France ; 2. Les Calades, Orgon, Bouches-du-Rhône, France ; 3. Champ-Vully Est, Rances, Vaud, Suisse ; 4. Derrière-le-Château, Géovreissiat et Montréal-la-Cluse, Ain, France ; 5. Derrière-le-Château, Géovreissiat et Montréal-la-Cluse, Ain, France ; 6. Margot, Montrond, Jura, France ; 7. Derrière-le-Château, Géovreissiat et Montréal-la-Cluse, Ain, France ; 8. Lapeyrère, Muret, Haute-Garonne, France ; 9. Derrière-le-Château, Géovreissiat et Montréal-la-Cluse, Ain, France ; 10. Margot, Montrond, Jura, France ; 11. Bréhuidic, Sarzeau, Morbihan, France ; 12. Stasegem, Harelbeke, Flandre occidentale, Belgique ; 13. Les Calades, Orgon, Bouches-du-Rhône, France.

(19)

4 - Conclusions

Les composantes culturelles sont multiples et très diverses au Campaniforme, dont l’analyse est ren- due d’autant plus compliquée que l’étendue géo- graphique concernée est particulièrement vaste.

Si des régions semblent se distinguer nettement les unes par rapport aux autres, la nature des liens qu’elles entretiennent se révèle parfois complexe.

Le Campaniforme oriental, dont les composantes sem- blent relativement homogènes en raison d’un rituel funéraire caractérisé par des sépultures individuelles codifiées et un mobilier funéraire en association stricte avec l’individu, se retrouve en Pologne, République tchèque, Bavière, Hongrie, Autriche et en Suisse sep- tentrionale. Les études sur la céramique commune renforcent cette image de cohésion culturelle (Besse 2003a/b), de même que celles des habitats qui révèlent des occupations spécifiques à ce groupe culturel (Besse et Desideri 2005, Besse et al. 2007).

Dans la partie plus occidentale et méditerra- néenne, les données archéologiques semblent moins homogènes. Cette constatation est due no- tamment au fait que les Campaniformes ont réuti- lisé les sépultures collectives du Néolithique final, ce qui rend difficile l’individualisation des Campa- niformes eux-mêmes et de leur mobilier funéraire.

Les habitats contribuent également à cette diffi- culté, car ceux-ci offrent, de temps en temps, des occupations de plusieurs cultures, et celle attribuée au Campaniforme peut être difficile à isoler. Il en est de même pour les céramiques, qui révèlent la présence conjointe de gobelets maritimes et de cé- ramiques à décor régional augmentant la difficulté à définir un ensemble dont les distances entre les éléments culturels qui le constituent sont faibles.

La prise en compte du fonds néolithique final dans la mise en place du Campaniforme nous semble alors essentielle pour mieux définir ces multiples Campaniformes. Ceci est motivé notamment par le comportement différent de certains caractères cé- ramiques, comme celui de la ligne de perforations sous le bord associée à un cordon ou le décor de coups d’ongle désordonnés  ; le premier semble apparaître au Campaniforme, tandis que le second trouve son origine dans les groupes du néolithique final d’Allemagne et des Pays-Bas (Besse 2003a/b, Piguet et Besse sous presse).

L’approche diachronique permet d’évaluer le re- nouvellement culturel, son degré d’importance, et ainsi indiquer si la spécificité campaniforme s’est mise en place par emprunts ou par substitution de composantes venues de l’extérieur.

Dans l’aire du Campaniforme oriental, certaines données semblent attester une continuité du Néo- lithique final au Campaniforme, comme la céra- mique commune, dont notamment le pichet à anse (types 34 et 35), les écuelles (types 19 et 72) et les coupes polypodes (type 29)(Besse 2003a/b). De même, les données fournies par l’anthropologie dentaire par l’étude des variations non métriques ne plaident, à aucun moment, en faveur d’un re- nouvellement de la population, il s’agirait plutôt d’une évolution au sein d’une même société lors du passage du Cordé au Campaniforme (Desideri 2007, Piguet et al. 2007). Il est néanmoins pos- sible de mettre en évidence une certaine mobilité des individus pendant le Cordé, qui semble se ren- forcer pendant le Campaniforme.

Dans le Campaniforme méditerranéen, si les arté- facts – notamment céramiques – sont en grande partie différents de ceux du Néolithique final, il est d’autant plus surprenant de voir des réoccupa- tions des sépultures mégalithiques ou des exten- sions d’habitats préexistants, comme à Zambujal ou Leceia au Portugal.

Cette approche diachronique doit être menée se- lon différents axes et sur différentes composantes, comme les objets et leur fonction, les structures architecturales tant funéraires que domestiques, les savoir-faire, l’économie, l’anthropologie biolo- gique, l’organisation du territoire et la gestion des ressources… Ainsi, on isole d’une part les don- nées culturelles, illustrant les choix des femmes et des hommes campaniformes, notamment par la forme et les motifs décoratifs d’un objet, et, d’autre part, les réseaux économiques, grâce à la détermination des matériaux utilisés et leur prove- nance. Les contraintes intrinsèques des matériaux et les ressources en matière première doivent éga- lement être prises en considération. Les études pétroarchéologiques des céramiques ont mis en évidence des approvisionnements en argile et en dégraissant le plus souvent régionaux (Convertini 1996), tandis que la circulation plus ou moins im- portante de silex pallie les déficiences locales en matières premières (Furestier 2007). Il est intéres- sant de relever que des objets campaniformes peu- vent être morphologiquement identiques, comme certaines perles et alènes en cuivre, mais qu’ils diffèrent par leur composition métallique (Le- mercier 2004, Cattin 2008). Si la parure permet de révéler les choix culturels, et donc peut-être un sentiment d’appartenance à un groupe culturel précis, les compositions chimiques élémentaire

(20)

et isotopique du plomb d’objets en cuivre attes- tent d’utilisation de matériaux et de techniques distinctes, ainsi que de réseaux économiques dif- férents. Les études paléoanthropologiques mon- trent, elles aussi, de différences régionales dans les changements, plus ou moins importants, de popu- lations (Desideri et Eades 2002, Desideri 2007).

Le Campaniforme reflète une Europe complexe, tant dans l’importance de la variabilité – des ma- tériaux, des objets, des savoir-faire, des individus – que dans l’importance du fonds néolithique dans sa mise en place et dans sa dynamique popula- tionnelle lorsque l’on étudie les producteurs et les consommateurs….

Bibliographie

Barfield L. 2001. Final Discussion. In : Nicolis F. dir. Bell Beakers today : pottery, people, culture, symbols in prehistoric Europe. Vol. 1, 2, International colloquium, Trento, Servizio beni culturali, Provincia auto-International colloquium, Trento, Servizio beni culturali, Provincia auto- noma di Trento, p. 617-622.

Besse M. 2001. L’Europe continentale, la région Rhin-Rhône et l’habitat de Derrière-le-Château (Ain-France) ou la céramique commune du Campaniforme. Genève, Dép. d’anthrop. et d’écologie de l’Univ., Thèse de doctorat, Faculté des sciences, Section de biologie, Archéol. préhist.

Besse M. 2003a. Les céramiques communes des Campaniformes européens. Gallia préhistoire. t. 45, p. 205-258.

Besse M. 2003b. L’Europe du 3e millénaire avant notre ère : les céramiques communes au Campaniforme : études des ensembles céramiques de l’habitat de «Derrière-le-Château» à Géovreissiat et Montréal-la-Cluse (Ain, France), de la région Rhin-Rhône et de l’Europe continentale (+ CD-ROM). Lausanne, Cahiers d’ar- chéologie romande 94.

Besse M. 2004. Des Campaniformes européens au campaniforme méditerranéen. Bulletin de la Société préhistorique française. t. 101, fasc. 2, p. 215-222.

Besse M. 2006. Les archers néolithiques en Pays de Neuchâtel. In : Arnold B., Bauermeister N., Ram- seyer D., dir. Archéologie plurielle : mélanges offerts à Michel Egloff à l’occasion de son 65e anniversaire.

Hauterive, Service et Mus. cantonal d’archéol. de Neuchâtel, p. 37-45.

Besse M., Bailly M., Chiquet P., Convertini F., Desideri J., Affolter J., Piguet M., Salanova L. 2003. Le Campaniforme de Rances. Genève, Département d’anthropologie et d’écologie de l’Université (Rapport non publié).

Besse M., Desideri J. 2005. Bell Beaker diversity : settlements, burials and ceramics. La diversidad Cam- paniforme : hábitats, sepulturas y cerámicas. In : Rojo Guerra M.A., Garrido Pena R., Garcia Martinez de Lagran I., dir. Bell Beakers in the Iberian Peninsula and their european context. El Campaniforme en la Peninsula Ibérica y su contexto europeo. Valladolid, universidad Arte y arqueología 21, p. 61-106.

Besse M., Desideri J., Piguet M. 2007. Céramiques, Sociétés et histoire des peuplements dans l’Europe campaniforme. In : Guilaine J., dir. Le Chalcolithique et la construction des inégalités, 1 : le continent euro- péen. Paris, Eds Errance, Collection des Hespérides, p. 193-209.

Bill J. 1976. Die Glockenbecherkultur in der Schweiz und den angrenzenden Regionen. Helvetia ar- chaeologica, t. 7, fasc. 27/28, p. 85-93.

Remerciements

Ces recherches sont financées par le Fonds na- tional suisse de la recherche scientifique (FNS) et la Coopération européenne pour la recherche scientifique et technique (COST)(Marie Besse FNS 101412-100599 ; Marie Besse FNS PP 001- 102710 ; Marie Besse et Marie Wörle du Musée national suisse COST G-8 n° 05.0082 ; Jocelyne Desideri FNS GE-112885).

(21)

Bocksberger O.-J. 1976. Le dolmen M VI : texte, catalogue et planches, 1/2. Le site préhistorique du Petit- Chasseur, 2 vol. Lausanne, Bibliothèque historique vaudoise, Cahiers d’archéologie romande, 6/7, Docu- ment du Département d’anthropologie et d’écologie de l’Université de Genève.

Cattin F. 2008. Modalités d’approvisionnement et modalités de consommation du cuivre dans les Alpes au 3e millénaire avant notre ère : apport des analyses métalliques à la connaissance des peuplements du Néolithique final, du Campaniforme et du Bronze ancien. Genève, Département d’anthropologie et d’écologie de l’Uni- versité, Laboratoire d’archéologie préhistorique et d’histoire des peuplements, Thèse de doctorat, Faculté des sciences, Section de biologie, Archéologie préhistorique.

Convertini F. 1996. Production et signification de la céramique campaniforme à la fin du 3ème millénaire av.

J.-C. dans le Sud et le Centre-Ouest de la France et en Suisse occidentale. Oxford, Tempus Reparatum, British archaeological reports, International series 656.

Czebreszuk J., Kryvaltsevich M. 2003. The North-Eastern border of influence of Bell Beakers idea. In : Czebreszuk J., Szmyt M., dir. The Northeast frontier of Bell Beakers. Symposium Poznan, Oxford, British archaeological reports, International series 1155, p. 107-116.

Czebreszuk J., Szmyt M. 2001. The Bell Beaker influences on the North European plain. In : Nicolis F., dir.

Bell Beakers today : pottery, people, culture, symbols in prehistoric Europe. vol. 1. International colloquium, Trento, Servizio beni culturali, Provincia autonoma di Trento, p. 459-470.

Desideri J. 2007. L’Europe du IIIe millénaire avant notre ère et la question du Campaniforme : histoire des peu- plements par l’étude des traits non métriques dentaires. Genève, Département d’anthropologie et d’écologie de l’Université, Thèse de doctorat, Faculté des sciences, Section de biologie, Archéologie préhistorique.

Desideri J., Eades S. 2002. La question du «peuplement» campaniforme en Suisse occidentale : état de la question et apports de l’anthropologie. Bulletins et mémoires de la Société d’anthropologie de Paris, n° 14, fasc. 3-4, p. 345-362.

Deslex Sheikh C., Saltel S., Braillard L., Detrey J. 2006. Le Campaniforme des vallées sèches d’Ajoie JU. Les sites de la combe En Vaillard et de la combe Varu à Chevenez. Annuaire d’archéologie suisse, 89, p. 51-86.

Dvorak P. 1989. Die Glockenbecherkultur in Mähren. Praehistorica. XV-XIV, Internationales symposium, Univerzita Karlova, Praha, p. 201-205.

Dvorak P., Sebela L. 1992. Beziehungen zwischen Schnurkeramik und Glockenbecherkultur in Mähren.

In : Buchvaldek M., Strahm C., dir. Die kontinentaleuropäischen Gruppen der Kultur mit Schnurkeramik.

Schnurkeramik symposium 1990, Praha, University Karlova. Praehistorica, 19, p. 99-107.

Eberschweiler B. 1999. Die jüngsten endneolithischen Ufersiedlungen am Zürichsee. Annuaire de la So- ciété suisse de préhistoire et d‘archéologie, n° 82, p. 39-64.

Furestier R. 2007. Les industries lithiques campaniformes du Sud-Est de la France. Oxford, Hedges J. & E., British archaeological reports, International series 1684.

Gallay A. 1979a. Le phénomène campaniforme : une nouvelle hypothèse historique. In : Menk R., Gallay A., dir. Anthropologie et archéologie : le cas des premiers Âges des métaux. International symposium, Archives suisses d’anthropologie générale, Genève, n° 43, fasc. 2, p. 231-258.

Gallay A. 1979b. Paléoanthropologie et archéologie : quel dialogue ? In : Menk R., Gallay A., dir. An- thropologie et archéologie : le cas des premiers Âges des métaux. International symposium, Archives suisses d’anthropologie générale, Genève, n° 43, fasc. 2, p. 53-57.

Gallay A. 1997-1998. L’énigme campaniforme. In : Rhône-Alpes A404 : l’énigmatique civilisation campani- forme. Archéologia, Dijon, Hors série, 9, p. 14-19.

Gallay A. 2001. L’énigme campaniforme. In : Nicolis F. dir. Bell Beakers today : pottery, people, culture, symbols in prehistoric Europe. vol. 1. International colloquium Trento, Servizio beni culturali, Provincia autonoma di Trento, p. 41-58.

Gallay A., Baudais D. 1985. Rances, Champ-Vully Est (Vaud, Suisse). In : Première céramique, premier mé- tal : du Néolithique à l’Âge du bronze dans le domaine circum-alpin. Catalogue d’exposition (oct.1985-mars 1986 ; Lons-le-Saunier). Mus. d’archéol, p. 99-108.

Gallay A, Chaix L. 1984. Le dolmen M XI : texte et planches, documents annexes. 2 vol. Le site préhistorique du Petit-Chasseur, 2 vol. Lausanne, Bibliothèque historique vaudoise, Cahiers d’archéologie romande 31/32, Document du Département d’anthropologie et d’écologie de l’Université de Genève.

(22)

Gross-Klee E. 1999. Glockenbecher : ihre Chronologie und ihr zeitliches Verhältnis zur Schnurkeramik aufgrund von C-14 Daten. Annuaire de la Société suisse de préhistoire et d‘archéologie, t. 82, p. 55-64.

Guilaine J. 1967. La civilisation du vase campaniforme dans les Pyrénées françaises. Carcassonne, Imp. Ga- belle.

Guilaine J. 1976. La civilisation des gobelets campaniformes dans la France méridionale. In : Guilaine J., dir. La civilisation des vases campaniformes. Congrès de l’Union internationale des sciences préhistoriques et protohistoriques, Nice, UISPP, p. 197-214.

Guilaine J. 2004. Les Campaniformes et la Méditerranée. Bulletin de la Société préhistorique française, t. 101, fasc. 2, p. 239-249.

Guilaine J., Claustre F., Lemercier O., Sabatier P. 2001. Campaniformes et environnement culturel en France Méditerranéenne. In : Nicolis F., dir. Bell Beakers today : pottery, people, culture, symbols in prehistoric Europe. vol. 1. International colloquium, Trento, Servizio beni culturali, Provincia autonoma di Trento, p. 229-275.

Heyd V. 2000. Die Spätkupferzeit in Süddeutschland. Bonn, Habelt. Saarbrücker Beiträge zur Altertums- kunde 73.

Heyd V. 2001. On the earliest Bell Beakers along the Danube. In : Nicolis F., dir. Bell Beakers today : pot- tery, people, culture, symbols in prehistoric Europe. vol. 1. International colloquium, Trento, Servizio beni culturali, Provincia autonoma di Trento, p. 387-409.

Heyd V. 2007. Families, prestige goods, warriors and complex societies : Beaker groups of the 3rd mil- lenium cal BC along the upper and middle Danube. Proceedings of the prehistoric society, n° 73, p. 327-379.

Kalicz-Schreiber R., Kalicz N. 2001. Were the Bell Beakers as social indicators of the Early Bronze Age in Budapest ? In : Nicolis F. dir. Bell Beakers today : pottery, people, culture, symbols in prehistoric Europe. vol.

1. International colloquium, Trento, Servizio beni culturali, Provincia autonoma di Trento, p. 439-458.

Lemercier O. 2002. Le Campaniforme dans le Sud-Est de la France : de l’archéologie à l’histoire du troisième millénaire avant notre ère. 4 vol. Aix-en-Provence,: Univ. de Provence / ESEP, Thèse de doctorat.

Lemercier O. 2004. Les Campaniformes dans le Sud-Est de la France. Monographies d’archéologie méditerra- néenne 18, Lattes, Ed. de l’Association pour le développement de l’archéologie en Languedoc-Roussillon..

Leonini V. 2008. The common ware of some Bell Beaker settlement sites in Lombardy. In : Baioni M., Leonini V., Lo Vetro D., Martini F., Poggiani Keller R., Sarti L., dir. Bell Beaker in everyday life. Meeting of the association archéologie et gobelets, Firenze, Mus. fiorentino di preistoria “Paolo Graziosi”, Millenni studi di archeologia preistorica 6, p. 193-206.

Leonini V., Sarti L. 2008. Bell Beaker pottery in the florentine area. In : Baioni M., Leonini V., Lo Vetro D., Martini F., Poggiani Keller R., Sarti L., dir. Bell Beaker in everyday life. Meeting of the association archéolo- gie et gobelets, Firenze, Mus. fi orentino di preistoria “Paolo Graziosi”, Millenni studi di archeologia prei-Firenze, Mus. fiorentino di preistoria “Paolo Graziosi”, Millenni studi di archeologia prei- storica 6, p. 87-102.

Liversage D. 2003. Bell Beaker pottery in Denmark : its typology and internal chronology. In : Czebreszuk J., Szmyt M., dir. The Northeast frontier of Bell Beakers. Symposium Poznan, Oxford, British archaeological reports, International series 1155, p. 39-49.

Makarowicz P. 2003. Northern and Southern Bell Beakers in Poland. In : Czebreszuk J., Szmyt M., dir.

The Northeast frontier of Bell Beakers. Symposium Poznan, Oxford, British archaeological reports. Interna- tional series 1155, p. 137-154.

Müller J., van Willigen S. 2001. New radiocarbon evidence for european Bell Beakers and the conse- quences for the diffusion of the Bell Beaker phenomenon. In : Nicolis F. dir. Bell Beakers today : pottery, people, culture, symbols in prehistoric Europe. : vol. 1, International colloquium, Trento, Servizio beni cultu-International colloquium, Trento, Servizio beni cultu- rali, Provincia autonoma di Trento, p. 59-80.

Nadler M. 1998. Kein reisig Volk von Bogenschützen ! : ein Siedlungskomplex der Glockenbecherkultur aus Marktbergel. Das archäologische Jahr in Bayern, p. 61-64.

Neugebauer J.-W., Neugebauer-Maresch C. 2001. Bell Beaker culture in Austria. In : Nicolis F. dir. Bell Beakers today : pottery, people, culture, symbols in prehistoric Europe. vol. 1. International Colloquium, Tren-International Colloquium, Tren- to, Servizio beni culturali, Provincia autonoma di Trento, p. 429-437.

Othenin-Girard B. 1997. Le Campaniforme d’Alle, Noir Bois (Jura, Suisse). Porrentruy, Office du patri- moine historique, Société jurassienne d’émulation, Cahiers d’archéologie jurassienne 7.

(23)

Piguet M., Besse M. sous presse. Chronology and Bell Beaker common ware. Radiocarbon.

Piguet M., Desideri J., Furestier R., Cattin F., Besse M. 2007. Populations et histoire des peuplements campaniformes : chronologie céramique et anthropologie biologique. In : Besse M., dir. Sociétés néoli- thiques : des faits archéologiques aux fonctionnements socio-économiques. Colloque interrégional sur le Néo- lithique, Neuchâtel, Lausanne, Cahiers d’archéologie romande 108, p. 249-278.

Rigert E. 2002. Glockenbecher im Knonauer Amt : die Fundstelle Affoltern ZH-Zwillikon-Weid, An- nuaire de la Société suisse de préhistoire et d‘archéologie. t. 85, p. 55-66.

Rigert E., Jacomet S., Hosch S., Hüster Plogmann H., Rentzel P., Pümpin C., Affolter J. 2005. Eine Fundstelle der Glockenbecherzeit in Wetzikon ZH-Kempten, Tösstalstrasse 32-36, Annuaire de la Société suisse de préhistoire et d’archéologie, t. 88, p. 87-118.

Salanova L. 2004. Le rôle de la façade atlantique dans la genèse du Campaniforme en Europe. Bulletin de la Société préhistorique française, t. 101, fasc. 2, p. 223-226.

Sarti L., Martini F. 2001. Strategie insediative del Campaniforme nell’Italia centrale tirrenica. In : Nicolis F. dir. Bell Beakers today : pottery, people, culture, symbols in prehistoric Europe, vol. 1. International collo-International collo- quium, Trento, Servizio beni culturali, Provincia autonoma di Trento, p. 187-198.

Steiniger D. 2008. The “complementary ware concept” in Italy : regional traditions vs imported Bell Beak- er-package ? In : Baioni M., Leonini V., Lo Vetro D., Martini F., Poggiani Keller R., Sarti L., dir. Bell Beaker in everyday life. Meeting of the association archéologie et gobelets, Firenze, Mus. fiorentino di preistoria

“Paolo Graziosi”. Millenni : studi di archeologia preistorica 6, p. 390-392.

Strahm C. 2004. Das Glockenbecher-Phänomen aus der Sicht der Komplementär-Keramik. In : Czebres-In : Czebres- zuk J., dir. Similar but different : Bell Beakers in Europe. Adam Mickiewicz University, Institute of Prehis- tory, p. 101-126.

Strahm C. 2008. The complementary ware in Bell Beaker everyday life : the Italian model- a theory. In : Baioni M., Leonini V), Lo Vetro D., Martini F., Poggiani Keller R., Sarti L., dir. Bell Beaker in everyday life.

Meeting of the Association archéologie et gobelets, Firenze, Mus. fi orentino di preistoria “Paolo Grazio-Firenze, Mus. fiorentino di preistoria “Paolo Grazio- si”, Millenni : studi di archeologia preistorica 6, p. 209-219.

Van Regteren Altena J.F., Bakker J.A., Clason A.T., Glasbergen W., Groenman-Van Waateringe W., Pons L.J. 1962. The Vlaardingen culture : I, II, III. Helinium. 2, p. 3-35, p. 97-103, p. 215-243.

Von Burg A. 2002. Le Campaniforme sur le plateau de Bevaix. Archéologie suisse, t. 25, fasc. 2, p. 48-57.

(24)
(25)

Achevé d’imprimer en octobre 2009 sur les presses de l’imprimerie LUSSAUD

85200 Fontenay-le-Comte Dépôt légal n° 5058 - 2e semestre 2009

Imprimé en France

(26)

et toujours replacées dans des

perspectives historiques, les recherches menées depuis près de cinquante ans par le professeur Jean Guilaine ont pu être transmises au plus grand nombre grâce à la chaire « Civilisations de l’Europe au Néolithique et à l’Âge du bronze » qu’il a animée entre 1995 et 2007 au sein du Collège de France. Plus d’une centaine de chercheurs de nationalités diverses ont souhaité, à travers cet ouvrage, rendre hommage à la richesse de ses travaux mais également à l’homme, passionné et toujours désireux de faire partager son savoir.

La diversité des aires géographiques et la variété des thématiques abordées dans les articles ici rassemblés soulignent l’envergure de recherches qui contribuent à jalonner les routes de l’histoire européenne.

F ocusing mainly on mediterranean Prehistory and Protohistory and invariably placing it in a historical context, the research conducted by Professor Jean Guilaine for almost fifty years has been communicated to a larger audience thanks to the chair “Civilisations de l’Europe au Néolithique et à l’Âge du bronze” which he held at the College of France

between 1995 and 2007. More than

one hundred international researchers

have provided their contribution to this

publication in order to honour not only

the variety of his work but also the

person, passionate and always seeking

to share his knowledge. The diversity

of the geographical areas and the

various subjects treated in the present

papers underline the importance

of his research, highlighting themes

throughout European History.

Références

Documents relatifs

La céramique associée aux campaniformes décorés L’industrie lithique taillée. L’industrie lithique polie L’outillage osseux

La céramique associée aux campaniformes décorés L’industrie lithique taillée.. L’industrie lithique polie

La série domestique du sol archéologique et des structures fait référence a des séries connues pour le Bronze ancien de tradition campaniforme (Courtin 1978), mais aussi à

La datation réalisée par le laboratoire de Pozna ń (Pologne) confirme l’attribution de la sépulture de Rouffach à une phase récente ou tardive du Campaniforme en la projetant 8

Cette constatation, venant s'ajouter à celle de l'absence de tout élément néolithique tardif (civilisations de Horgen et des céramiques cordée et campaniforme) dans la

Ensemble au sein duquel s'insèrent organiquement les éléments qualifiés de cam- paniformes (céramique, objets de métal etc.) Ensemble(s) X 0 • Ensembles contemporains

Mais encore, les céramiques offrent un intérêt dans le domaine de l’électronique où leurs propriétés isolantes sont très recherchées pour la

Cet article présente la recherche en cours sur la céramique d'accompagnement du Campaniforme pendant le 3e millénaire avant notre ère en Europe.