HAL Id: jpa-00208196
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Submitted on 1 Jan 1974
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Multiplicité de toute solution de la hiérarchie statistique
J. Yvon
To cite this version:
J. Yvon. Multiplicité de toute solution de la hiérarchie statistique. Journal de Physique, 1974, 35
(10), pp.687-692. �10.1051/jphys:019740035010068700�. �jpa-00208196�
LE JOURNAL DE PHYSIQUE
MULTIPLICITÉ DE TOUTE SOLUTION DE LA HIÉRARCHIE STATISTIQUE
J. YVON
Commissariat à
l’Energie Atomique, 29,
rue de laFédération,
75752Paris,
France.
(Reçu
le 1erg février 1974,
révisé le 2 avril1974 )
Résumé. 2014 A une solution
particulière
de la suited’équations
de lamécanique statistique
ditehiérarchie de BBGKY il est aisé de faire
correspondre
par desintégrations simples,
moyennant un traitementprécis
des conditions aux limites, une collectionthéoriquement
indéfinie de solutions linéairementindépendantes.
Dans le cas où lesystème
est enéquilibre grand canonique,
la consi-dération du
potentiel chimique
permet de reliersimplement
ces diverses solutions. Il y a là une structure assezrigide
et peucompatible
avec lesdescriptions
habituelles de l’irréversibilité. Il estsuggéré
de chercher remède à cette contrainte, dans le cas où les interactionsschématiques
usuelle-ment mises en oeuvre relèvent en fait de
l’électromagnétisme,
enprocédant
à un traitementdynamique plus approfondi.
Abstract. 2014 A
correspondence
exists between aparticular
solution of the set ofequations
ofstatistical mechanics known as the BBGKY
hierarchy
and a collection oftheoretically
undefinedlinearly independent
solutions. This result iseasily
obtainedby carrying
outsimple integrals
andby
means of aprécise
treatment ofboundary
conditions. In the case where the system is ingrand
canonical
equilibrium,
the introduction of the chemicalpotential
allows one to relatesimply
thèsevarious solutions with one another. Thus one finds there a rather
rigid
structure of littlecompati- bility
with usualdescriptions
ofirreversibility.
It issuggested
that one looks for aremedy
to thisconstraint
by working
out a morethorough dynamical
treatment in the case where theordinarily
used schematic interactions
belong
in fact toelectromagnetism.
Classification Physics Abstracts
1.620
1. Introduction. - L’étude
qui
suitpourrait
êtreprésentée
soit dans le cadre de la théoriequantique,
soit dans le cadre de la théorie
classique,
soit d’une manièreplus dogmatique
dans un cadrequi
convien-drait à la fois à l’une et à l’autre. Cette dernière
procédure manquerait
de nuances parce que les deuxpoints
de vue secomplètent
mutuellement : la théorieclassique
faitapparaître
desgrandeurs plus familières,
la théoriequantique
estplus
fondamen-tale. J’ai donc choisi
d’exposer
enpriorité
et essen-tiellement le traitement
classique, quitte
à revenirensuite brièvement sur
l’aspect quantique
de laquestion.
L’affaire concerne le
système d’équations
récur-rentes de la
mécanique statistique,
autrement dit lahiérarchie de BBGKY. Ces
équations
décriventl’évolution simultanée de l’ensemble des densités en
phase
réduites. Je me propose de montrer que si on en connaît unesolution,
il estpossible
d’endéduire,
par des
intégrations
relativementsimples
dans l’es-pace des
phases,
sans aucuneopération
sur letemps,
une suite récurrente de
solutions,
ordonnées ellesaussi,
dans un ordrehiérarchique.
Cette étudeprécède logiquement
toute considération surl’équi-
libre
thermodynamique
et sur l’irréversibilité.Suivant
l’usage qui
convientlorsque
l’on désire donner le pas auxproblèmes statistiques
sur lesproblèmes
de lamécanique,
lesmolécules,
les par- ticules dusystème physique
étudié sont schématiséesau maximum. Ce sont des
points
matériels indes-tructibles,
leurénergie cinétique
est réduite àl’énergie
de
translation, l’énergie interparticulaire
s’exerceentre les
particules
deux àdeux,
elle nedépend
que de la distance. Il est utile de considérer unchamp appliqué.
On s’en tient autype
leplus simple : l’énergie potentielle correspondante
nedépend
que de laposition
et éventuellement dutemps,
cequi
necomplique
en rien leproblème.
Iln’y
a aucune autreintervention extérieure. Les
particules peuvent
appar- tenir àplusieurs espèces
distinctes. Lesparticules
deArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019740035010068700
688
même
espèce
sont indiscernables. Nous aborderons d’abord le cas où toutes lesparticules
sont de mêmenature. La théorie n’est pas relativiste.
Ce
qui précède
est extrêmement conventionnel. Cequi
l’est moins est de caractèrestatistique.
Parmi lesparamètres indéterminés,
à côté de laposition
et dela vitesse de
chaque particule,
il faut considérer le nombre même N de cesparticules.
Ce nombre estaléatoire :
HN désigne
laprobabilité
pour que lesystème
contienne Nparticules.
Comme lesparti-
cules sont indestructibles et parce que le calcul est conduit de manière à n’en laisser
échapper
aucune,les
11 N
sontindépendants
dutemps.
Il en est de même des moyennesqui peuvent
s’endéduire,
dontl’exemple
leplus simple
est le nombre moyen departicules présentes :
Il faut noter que l’intervention de cette nouvelle
problématique
a pour ef’et de diluer le rôle éventuel descycles
de Poincaré. >2. Notations. - Je
complète
pour les besoins de la cause les notations quej’ai déjà
utilisées dansl’ouvrage [1]
dontje rappelle
d’abord l’essentiel.Les densités en
phase
réduitess’explicitent
commesuit :
les x
représentant
lespositions
aléatoires desparti-
cules et les p leurs
quantités
de mouvement. Cesgrandeurs
ne sontjamais négatives.
Les fonctions ,u12, Jl123, ..., sont
symétriques :
Ces densités s’annulent
quand
un xquelconque
devient suffisamment
grand
soit parcequ’une paroi,
matérialisée par un
champ
de forcesconvenable, s’oppose
à ladispersion
desparticules, soit,
s’iln’y
a pas de
paroi,
parce que l’ensemble desparticules
est initialement rassemblé dans une certaine
région
de
l’espace
etqu’en
untemps
fini elles restent à distance finie. Corrélativement laprobabilité
d’avoirde très
grandes quantités
de mouvements estquasi nulle ;
on admet uncomportement asymptotique analogue
àcelui’de
la loi de Maxwell.Considérons momentanément un
système
bienoccupé,
c’est-à-direqui
contient un nombre N exac-tement connu de
particules., Son
étatstatistique
estdécrit par
l’équation
de Liouvilleoù D est la densité en
phase
et où L est
l’opérateur
deLiouville,
que nous déve-loppons
comme suit :Les
opérateurs
à un indice rendentcompte
des effetscinétiques
et du rôle duchamp appliqué,
lesopéra-
teurs à deux indices rendent
compte
des interactions binaires.3. Les
équations
de récurrence. - On posedQl
=dx, dp, dQ12
=dx, dpl dx, dP2 -
Les
premières équations
de récurrence s’écrivent alors comme suit :Ces
équations
sont les mêmesqu’il s’agisse
d’unsystème
bienoccupé
ou d’unsystème
maloccupé,
c’est-à-dire dont le nombre de
particules qui
lecomposent
est aléatoire.Toutefois,
dans lepremier
cas, la suite de ceséqua-
tions est finies. Celle d’ordre le
plus
élevé se confondavec l’équation
de Liouville. Dans ce cas, les N-11 pre-
mières
équations
se déduisent les unes des autres parintégration partielle,
en commençant parl’équation
de Liouville elle-même. Les
équations
réduitespeuvent
avoir un intérêtpratique :
ellesn’apportent
rien deplus
quel’équation
de Liouville.Si le
système
est maloccupé,
onpeut
faire cor-respondre
uneéquation
de Liouville àchaque
occupa- tionparticulière.
Ceséquations
sontindépendantes
mais elles
représentent
incommodément la situationstatistique.
Ce rôle revient maintenant auxéquations
de récurrence. La remarque essentielle est que désor- mais il n’est
plus possible
de les déduire les unesdes autres par
intégrations progressives. L’intégra-
tion va donc faire
apparaître
des relations nouvelles.Avant d’établir ces nouvelles
équations,
réduisonsnos
équations
de récurrence au maximum. Multi-plions
nombre à nombre lapremière
pardD1,
laseconde par
dD12’
etc., etintégrons
dans toute l’ex-tension en
phase disponible.
Les conditions auxlimites entraînent les
propriétés
suivantes :et donc
ce
qui
est aussiCes résultats sont
évidents, puisque
lesil N
sont desconstantes. Le lecteur notera l’existence de
no, qui
est la
probabilité
du vide.Multiplions
maintenantl’équation (2)
seulementpar
dQ2 et intégrons
sur l’extension enphase
corres-pondante.
Nos conditions aux limites entraînent un certain nombre d’annulations :Il vient donc :
Dans la dernière
intégrale
nous pouvonspermuter
les indices muets 2 et 3. Il vient :Cette
équation
ressemble àl’équation (1)
oùJ11 a été
remplacé par
et
Jl12 a été
remplacé
par Il 12Traitons de même
l’équation (3)
en lamultipliant
aupréalable
pardQ3.
Il vient :Cette
équation
ressemble àl’équation (2).
Maisnous obtiendrons un résultat
plus
intéressant enajoutant
membre à membre les deuxéquations
enquestion.
Il vient :
Cette
procédure
estinépuisable
et nous conduit à la conclusion suivante. Si la suite(baptisée { y 1)
est une solution des
équations
derécurrence,
il enva de même de la suite
(baptisée { p’ })
qui
en est une autre solution.Le raisonnement
peut s’appliquer
àrépétition.
On déduira de même une troisième solution
{ y" } :
Les y, y’, y"
sont desquantités
essentiellementpositives.
Naturellement,
il estpossible
de combiner linéai- rement ces suites. Une telleopération n’ajoute
rienmathématiquement,
mais ellepeut dégager
des expres- sionsplus
intéressantes dupoint
de vuephysique.
D’après l’équation (4)
est une constante. Il en résulte
qu’il
estpossible
desubstituer à la suite
{Jl’l },
parexemple,
la nouvelle suite{(1},
dont les termespeuvent
être occasion- nellementnégatifs :
690
La conclusion du
présent paragraphe
est que toute solution deséquations
de récurrence est consti- tuée par uneséquence
Le
premier
termeformé,
par la suite des densitésen
phase,
est la solutionprincipale,
les autres termes constituent les solutions auxiliaires.4. Le
problème
des corrélations. - Pour lephysi- cien,
unsujet
d’intérêt est l’existence decorrélations, plus
ou moinsaccentuées,
entre les diversesparticules.
Dans le contexte de la
présente étude,
il nepeut s’agir
que de corrélations instantanées.Jusqu’à présent,
il n’a pas étéspécifié
si îé nombre moyen departicules présentes
étaitgrand
oupetit.
Nous allons maintenant nous
préoccuper
de sys- tèmes degrandes
dimensions et contenant ungrand
nombre de
particules.
Une situation
particulièrement simple, irréaliste,
maisqui peut
constituer unepremière description globale
desphénomènes observés,
consiste à écrire que les corrélations entre lesparticules
sont inexis-tantes. Cette situation est décrite - par définition - par les relations
suivantes
entre lesdensités
enphase :
Il vient
alors
Ce résultat prouve que la suite
{ Il },
même renor-malisée,
n’est pasassimilable,
dupoint
de vue duphysicien,
à une suite de densités enphase puisqu’elle correspond
ici à des corrélations à toute distance.Il ne conviendrait pas d’assimiler les
p’
à des densitésen
phase
réduites encorequ’elles dépendent
desmêmes
paramètres.
La suite
1 u }
conduit à un résultat encoreplus
décisif. L’intérêt de cette suite est que, si les corréla- tions entre des
particules éloignées
sontnégligeables,
les domaines
d’intégration qui
la concernent sonttrès
petits
parrapport
au volume dusystème.
Les remarques
précédentes
ne concernentqu’un
instant donné. Cellesqui
viennent maintenant pro- fitent du fait que les différentes suites obéissent auxmêmes lois d’évolution.
Tout
d’abord,
remarquons que le formalismes’applique
au cas où lesystème
est enrégime
sta-tionnaire,
et enparticulier
en étatd’équilibre
thermo-dynamique.
Il convient essentiellement de considérerl’équilibre grand canonique.
Nous ne nous occupons pas ici de savoir comment il a pu être réalisé : une fois le résultatacquis,
il nous est loisible de traiter lesystème
comme unsystème
isolé. La hiérarchie subit alors degrandes simplifications,
que l’onpeut dégager
en
explicitant
dans les densités enphase
les facteursde
Maxwell, normalisés, qui dépendent
de la quan- tité de mouvement. Ainsiapparaissent
leséquations
de récurrence de
l’équilibre, qui
n’intéressentplus
que les densités
spatiales.
Il en résulte aussitôtqu’à
la
séquence 1 y }, 1 p’ }
ou1 a }, ...
vacorrespondre
une
séquence analogue
pour les densitésspatiales.
Ces
séquences peuvent
être obtenues par un autreprocédé.
Nousdésignons
par kTa lepotentiel chimique
et nous prenons comme variables
indépendantes
latempérature
T et leparamètre
sans dimensions a.Evitons,
pourabréger,
deséparer
les facteurs de Maxwell. Dérivons la suite1 y }
parrapport
à a.La suite
1 a } apparaît :
Venons-en à une situation évolutive. Nous choi- sissons comme état initial une
répartition grand canonique
enprofitant
de l’arbitrairequi règne
surles conditions initiales et sur le
champ appliqué.
Dans un
premier exemple,
nous supposerons que lechamp appliqué qui
aprésidé
à la définition del’équilibre
- nécessairement stationnaire - est dif- . férent de celuiqui préside
àl’évolution,
ce dernierpouvant
très bien ne pasdépendre
du temps. Il convient naturellement que ces deuxchamps
seconfondent là où ils définissent les conditions aux
limites. Le
système
est instable sous l’action desnouvelles
forces,
néanmoins leséquations (12)
restentvalables à tout instant. Le
potentiel chimique
initialconserve donc une certaine
pérennité.
On pourra
imaginer
uneopération plus physique,
au cours de
laquelle
lechamp appliqué initial,
àpartir
d’un certaininstant,
est modifié très progres-sivement,
au besoin cette fois-ci avec une modifica-tion des limites du volume offert au
système.
Lerésultat
précédent
sera encore valable.L’équation
de Liouville est invariante parrapport
au renversement du
temps.
Il en est de même deséquations
de récurrence. Ladynamique sous-jacente
est-elle
apte
à décrire lesphénomènes
irréversibles ? C’est là unegrande question.
Il semble de toute manièreindispensable
pourpouvoir
yrépondre
favorablement d’assortir la
dynamique
de considé-rations
statistiques.
Dans le cadre modeste du modèlemécanique qui
a étéexploré ici, plusieurs propriétés
conservatives de caractère
statistique
ont été misesen
évidence, qui peuvent
avoir certainesimplications
dans le
problème
de l’irréversibilité.Inversement,
eneffet,
si onenvisage
une autreexpérience
où le mêmesystème,
initialement désor-donné,
est abandonné àlui-même,
il est clairqu’il
faudrait mettre en oeuvre des conditions initiales extraordinaires - en admettant que ce soit
possible
en
principe
- pour obtenir que le formalisme conduise finalement à un étatd’équilibre thermique.
Le moinsqu’on puïsse
dire est que les solutions hiérarchiséesapportent
de nouveauxpoints d’interrogation
auproblème
de l’irréversibilité.Il convient de noter que ces dernières remarques concernent des
systèmes largement peuplés :
leséquations
de la hiérarchie ne font pasappel
à la loides
grands
nombres. Mais celle-citransparaît
dèsqu’on
considère leproblème
des corrélations et celui des solutions auxiliaires.5.
Mélanges.
- Nous considérons maintenant unmélange
de deuxespèces, baptisées respectivement
aet b.
La suite
{ J1 }
des densités enphase
réduite s’enri- chit. Nous les notons :avec des
règles
depermutation qui
sont suffisamment commentées par lesexemples
suivants :Les notations sont donc surabondantes mais com-
modes. La suite
1 y’ }
s’obtient parintégrations
etpar sommations :
La suite
{ (1}
s’en déduitDans le cas de
l’équilibre grand canonique,
il fautconsidérer deux
potentiels chimiques,
donc deuxparamètres, respectivement
aa et ab. Il vient :Ces relations sont moins
contraignantes
vis-à-visde l’évolution que dans le cas du corps pur parce que les dérivées sur aa et sur oCb n’interviennent pas
séparément.
La théorie
peut s’appliquer
aux milieuxionisés,
avec toutefois la réserve sévère
qu’on
ne prenne encompte
que des interactions instantanées et cou-lombiennes aux
grandes
distances.6. Point de vue
quantique.
- Nous examinons leséquations statistiques
dans lareprésentation
ordi-naire,
écartant desreprésentations plus sophistiquées.
Les coordonnées d’une
particule
sont enposition
x,y, z et éventuellement un certain
nombre, fini,
deparamètres discrets,
comme parexemple
ses compo- santes despins.
Les densités en
phase
- réduites ou non - sontremplacées
par des matrices densitéoù
chaque particule figure
deux fois avec deuxjeux
de coordonnées distincts. Ces matrices sont hermi- tiennes vis-à-vis de
l’échange
des deuxconfigurations.
Nous supposons le
système
isolé - enfermé pour fixer les idées dans une boîte abstraite. La matrice densité s’annulequand
l’une despositions
xi,x’,,
x,,
x2
atteint lesparois.
Onpourrait imposer
d’autresconditions,
mais il nous suffit ici de choisir laplus simple.
Pour établir les résultats
généraux,
il y a intérêt àchanger
d’écriture et à traiter la matrice densitécomme la
représentation
matricielle d’unopérateur,
dit
opérateur densité, qui
se note dans le cas del’exemple (16)
Le
champ appliqué,
les interactions binairesimpli- quent
non seulement les coordonnéesd’espace,
maiségalement
lesparamètres
discrets. Iln’y
a nicréation,
ni annihilation de
particules.
L’équation
de Liouville estremplacée
parl’équa-
tion de von Neumann.
Le nombre de
particules présentes
est aléatoire : à cetégard,
la situation est exactement la mêmequ’en
théorie
classique.
Mais une soudure se faitici
avecune
conception qu’ignore
la théorieclassique :
le formalisme estéquivalent
à celui de la seconde quan- tification - dans la limite où celui-ci est soumis à des restrictionsqui
assurent l’absence de créations oud’annihilations.
Le fait que les
particules
soient des fermions ou des bosons n’intervient aucunement dans les déduc- tions.Dans les calculs et les
résultats,
lesintégrations
sont
remplacées
par des calculs de traces, les inté-grations partielles
par des tracespartielles.
Finalement,
lamultiplicité
des solutionsclassiques,
M }, { J.l’ 1,
...,{ a },
segénéralise
sansdifficulté,
le692
potentiel chimique jouant
éventuellement le même rôleastreignant.
Ajoutons qu’il
estpossible
de traiter le cas desmélanges
departicules
de différentes sortes encomplé-
tant la liste des
paramètres
discrets par l’index qua- lifiant leur nature.7.
Suggestions.
-Assurément,
lessystèmes
quej’ai
commentéscorrespondent
à dessituations
forte-ment
idéalisées.
Onpeut
contester l’existence desystèmes parfaitement
isolés. Toutefois le choix de leur état interneinitial, envisagé
pourcorrespondre
àtelle situation
macroscopique susceptible d’impliquer
le
principe
deCarnot,
semblecomporter
suffisam-ment de
générosité.
Mais les contraintesimposées
àl’évolution par la
multiplicité
des solutions de la hiérarchie s’accordent mal avec l’existence desphéno-
mènes irréversibles.
C’est
peut-être
du côté deshypothèses dynamiques qu’il
faut chercher une issue à ces difficultés. Lesparticules
- molécules ouparticules plus
fonda-mentales - ne sont
jamais,
et deloin,
aussisimplistes
que les schémas utilisés ci-dessus. En
particulier,
unpoint
faible de noshypothèses
réside dans la des-cription
des interactions. Pour s’en tenir auxsystèmes usuels,
auxsystèmes chimiques,
notons que toutes lesinteractions,
si l’on remonte auxprincipes,
sontde caractère
électromagnétique.
Un traitement appro- fondi de cessystèmes
nepBut
se contenterd’une description statique
des forcesinterparticulaires.
Lesproblèmes
durayonnement,
sadescription quantique, qui
passe par lesphotons,
doivent êtrepris
en consi-dération. Ainsi s’introduisent des
particules
dont lenombre n’est pas conservatif et dont le suivi
implique
des
algorithmes plus complexes
que les densités réduites. Il nes’agit
pas deprétendre
que ces pro- blèmes n’ontjamais
été abordés - ils l’ont été enparticulier
à propos des milieuxportés
àtempérature
élevée - mais une étude
plus systématique paraît
désirable.
Bibliographie
[1] YVON, J., Les corrélations et l’entropie (Paris, Dunod) 1966.[2] Certains auteurs sont acquis à l’idée qu’il convient de traiter le nombre des particules comme une quantité aléatoire.
Cf. GINIBRE, J., La théorie cinétique sans peine (1966,
non publié) ; FUJITA, S., Exact closed evolution equations for many distribution functions describing an imperfect gas
(1974, à paraître). Je dois avouer que d’autres la trouvent
compliquée. Cf. BALESCU, R., Physica 56 (1971) 3.