HAL Id: jpa-00206870
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Etude par des mesures de diffraction de neutrons et de magnétisme des propriétés cristallines et magnétiques de composés cubiques spinelles Co3-xMnxO4(0,6 ≤ x ≤ 1,2)
B. Boucher, R. Buhl, R. Di Bella, M. Perrin
To cite this version:
B. Boucher, R. Buhl, R. Di Bella, M. Perrin. Etude par des mesures de diffraction de neutrons et de magnétisme des propriétés cristallines et magnétiques de composés cubiques spinelles Co3-xMnxO4(0,6
≤ x ≤ 1,2). Journal de Physique, 1970, 31 (1), pp.113-119. �10.1051/jphys:01970003101011300�. �jpa-
00206870�
ÉTUDE
PAR DES MESURES DEDIFFRACTION
DE NEUTRONS ET DEMAGNÉTISME
DES
PROPRIÉTÉS
CRISTALLINES ETMAGNÉTIQUES
DE
COMPOSÉS CUBIQUES SPINELLES Co3-xMnxO4 (0,6 ~
x ~1,2)
Par B.
BOUCHER,
R. BUHL(1),
R. DI BELLA(2)
et M. PERRIN(1),
Service de Physique du Solide et de Résonance Magnétique, Centre d’Études Nucléaires de Saclay, B.P. n° 2, 9I-Gif-sur-Yvette.
(Reçu
le 11juillet 1969.)
Résumé. 2014 On étudie par des mesures de diffraction de neutrons, de rayons X et de
magnétisme
les échantillonsspinelles cubiques Co3-xMnxO4
avec 0,6 ~ x ~ 1,2. Toutes lesmesures sont faites sur des
poudres.
On détermine l’inversion. Les mesures de rayons X à 4,2 °Kne mettent en évidence aucun
changement
desystème
cristallin. On établit la structuremagné- tique.
On détermine les constantesd’anisotropie.
L’évolution en fonction de latempérature
de la structure
magnétique
et despropriétés magnétiques
est étudiée.Abstract. 2014 We
study by
neutron diffraction, X rays andmagnetic
measurements the cubicspinel samples Co3-xMnxO4 (0.6 ~ x ~ 1.2) .
All measurements are made onpowder samples.
Inversion is determined. X rays measurements at 4.2 °K do not show anychange
in
crystal system.
Themagnetic
structure is established andanisotropy
constants are deter-mined. The evolution as a function of
temperature
of themagnetic
structure andproperties
is studied.
Introduction. - Plusieurs auteurs ont étudié des corps de la série Ces
composés présentent
la structure
spinelle.
Ils sontcubiques quand
0 x1,2
etquadratiques quand 1,2
x 3.En 1956, Lotgering [1] étudie le cas x
= 1. En1958,
Wickham et Croft
[2]
donnent une étude cristallo-graphique
etmagnétique
des échantillons correspon- dant à0 x
2. Ilsprécisent
àpartir
des mesuresd’aimantation une
structureferrimagnétiquecolinéaire.
Or les mesures d’aimantation en
champ
intense nemettent en évidence aucune saturation comme cela devrait se
produire
avec une structureferrimagnétique alignée.
Deplus,
Wickham et Croftsupposent
que les ions cobalt en site B sontdiamagnétiques,
commeRoth
[3]
l’a montré dansC0301,
Ce travail a pour but de
préciser
cespoints.
Pourcela,
on établit la structure
magnétique,
cequi
nous amèneà déterminer
l’anisotropie
de ces corps ainsi que l’évo- lution de la structure en fonction de latempérature.
On a effectué des mesures de diffraction de neutrons et d’aimantation sur
quatre
échantillonscorrespondant respectivement
à x =0,6; 0,8; 1,0
et1,2.
Toutes lesmesures ont été faites sur des
poudres.
I.
Préparation.
Pureté. Structure cristalline. - L’étude de lapréparation
du cobaltite demanganèse
a été effectuée par
analyse thermogravimétrique
dumélange
convenable des deuxoxydes
de cobalt etmanganèse.
Latempérature
de formation deMnCo204
est de 900 OC dans l’air. La zone de stabilité en
phase unique
de cecomposé
pur s’étend de cettetempérature jusqu’à l’ambiante;
au-dessus de900 ~C,
il se dé-compose.
(1)
L.M.P.S., C.N.R.S., 92-Bellevue.(2)
Comision Nacional deenergia
atomica,Dep.
Metal-lurgia,
BuenosArgentine.
La
préparation
a été réalisée suivant latechnique classique
de fabrication descéramiques déjà
décriteen détail à propos des
manganites [4].
On a vérifiéque le traitement
thermique
de refroidissement ne modifiait pas lespropriétés magnétiques
et cristallo-graphiques,
enparticulier
le taux d’inversion. Tous les corps étudiés ont été refroidislentement,
assurant ainsiune bonne stabilité à la
température
ambiante et unemeilleure cristallisation.
Les mesures de rayons X
(3)
faites àtempérature
ambiante montrent que les échantillons
présentent
une
phase unique
à structurespinelle.
On retrouve lesparamètres publiés
par Wickham et coll.[2] (tableau I) (C03-xMnx04
suit la loi deVegard quand 0 x 1,2).
TABLEAU 1
A
4,2 OK,
les mesures de rayons X(3)
n’ont mis enévidence aucun
changement
desystème
cristallin(pré-
cision relative sur les
paramètres 10-4).
L’analyse chimique (4)
a montré que laproportion
des trois éléments constituants était bien
respectée.
(3)
Mesures faites parJehanno
etKleinberger, D.Ph.-G. /PSR2BL
(4)
effectuées par ~I. Duclos, I,.M.P.S.,!3ellevue.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003101011300
114
TABLEAU II
FiG. 1. -
Spectres
de diffraction de neutrons faits à 300 oK(H
=0),
4,2 oK(H
=0)
et 4,2 oK avecH = 15 kOe
(parallèle
au vecteur dediffusion)
À = 1,143 A.
Les
spectres
de diffraction de neutrons( fig. 1)
faitsà
température ambiante,
c’est-à-dire bien au-dessus de latempérature
d’ordremagnétique,
obéissent auxrègles
d’extinction du groupeFd3m(O£).
On a traité par moindres carrés les intensités des raies mesurées en barns par maille
(en prenant
le nickel comme «étalon »).
On apris
lesamplitudes
de diffusion suivantes :
Un facteur de
température
Bisotrope, identique
pour tous les atomes, a été introduit dans
l’analyse
desrésultats.
L’affinement converge bien. Le
paramètre
u del’oxygène
estpratiquement
constant(u ,.-~’,- 0,387) quel
que soit x. Les atomes de
manganèse
sonttoujours
ensite B
(à
3% près).
La formulecristallographique
s’écrit donc
Aucun ordre à
grande
distance entre atome demanganèse
et de cobaltn’apparaît
sur le site B. Le tableau II résume l’ensemble des résultats.II. Mesures
magnétiques à 4,2
OK. -1. Les mesuresd’aimantation faites en
champs statiques (H
20k0152)
montrent une forme inhabituelle des courbes
I(H) quand
H estpetit ( fig. 2).
FIG. 2. - Variations de l’aimantation de
Co3-XMnx04
en
champ statique
faible.FIG. 3. - Variation de l’aimantation dans les
champs
intenses.2. On a mesuré
(5)
l’aimantation des échantillons enchamps
intenses(jusqu’à 200 k0152) (fig. 3).
On observe :- une
anisotropie
assezforte;
ilfaut, quel
quesoit x,
deschamps
de 30 à 40 k0152 pour obtenir une variation linéaire de I avecH,
- une aimantation
qui
croît linéairement avec H dans leschamps
élevés : on n’atteint pas la saturation.Nous
appellerons Io
l’ordonnée àl’origine
de lapartie
linéaire de la courbe
I(H)
à4,2
OK. Les valeurs1,
ainsi obtenues
(tableau III)
sontlégèrement supé-
rieures à celles
publiées
par Wickham et Croft[2].
TABLEAU III
Valeurs de l’aimantation
spontanée
à 4,2 OK détermi-nées par
extrapolation
àchamp
nul des mesures d’ai-mantation en
champs
intenses et par les mesures de diffraction de neutrons.3. MESURES DE DIFFRACTION DE NEUTRONS. - Les
spectres
mesurés à4,2
OK avec ou sanschamp appliqué
suivant le vecteur de diffusion K
( fig. 1)
obéissent auxrègles
d’extinctioncaractéristiques
des réseauxcubiques
à faces centrées. Aucune raie de surstructure
n’appa-
raît. La raie
(200)
nulle àtempérature
ambiante restenulle à
4,2
oK.L’application
d’unchamp
de 15 k0152 suivant Kmodifie les intensités. Celles-ci décroissent
quand
Hcroît
(quel
que soitl’échantillon)
sans pour autant s’annuler. Lafigure
4représente
l’évolution du som- met des raies(111)
et(220)
en fonction de H.III. Structure
magnétique
à4,2
OK. - 1. Lesspectres
de diffraction à4,2
OKs’interprètent
bien(5)
Mesures faites par MM. deGunzbourg
et Miedan-Gros,
Saclay.
0 5 10 m - u 5 10 15
-
FIG. 4. - Variation de l’intensité
magnétique
des raiesde diffraction de neutrons
(all)
et(220)
en fonctiond’un
champ appliqué
suivant le vecteur de diffusion.Le niveau nucléaire est
indiqué (N.N.).
Lespoints indiquent
les mesuresexpérimentales,
les croix les valeurs calculéescompte
tenu del’anisotropie.
Lesflèches
indiquent
lechamp
seuil HS défini dans le texte.avec un modèle
ferrimagnétique colinéaire,
les mo-ments des ions du site A étant
antiparallèles
à ceuxdu site B.
Le tableau IV montre le bon accord entre les inten- sités mesurées et les intensités calculées avec un tel modèle. Il donne les valeurs des aimantations des sous-réseaux A et B.
L’aimantation du sous-réseau A est
toujours égale, quel
quesoit x,
à3,0 :t 0,1
L’ion cobaltpeuplant
ce site est donc un ion Co2+.
La
figure
5représente
lavariation,
avec x, de l’aiman- tation du sous-réseau Brapportée
à deux atomes(une molécule).
L’aimantation varielinéairement
avec x.FIG. 5. - Variation de l’aimantation du sous-réseau B
(rapportée
à unemolécule)
en fonction de x.8*
116
TABLEAU IV
VALEURS OBSERVÉES
(H == 0)
ET CALCULÉES(avec
le modèleferrimagnétique colinéaire)
de ENV.9- /MAILLF, MA
ETMB
SONT DONNÉS ENf.LB!MOLÉCULE
En
extrapolant
à x = 0(2
ionscobalt),
on obtientune aimantation
pratiquement
nulle. Enextrapolant
à x = 2
(2
atomes demanganèse
sur le siteB),
onobtient une aimantation de
7,6
fLB’ soit une valeurlégèrement
inférieure à celle attendue dans le cas d’un ion Mn3+(moment
orbitalbloqué :
8 Cecimontre que,
quand
on a0,6 x 1,2,
tout se passecomme si le cobalt
peuplant
le site B étaitdiamagné- tique (ceci
n’estpossible
dans un siteoctaédrique
que dans le cas de l’ion Co3+ en état de «spin
bas » commel’a
déjà
montréRoth [3]
dansCo,O,)
et lemanganèse
avait la valence 3+.
Évidemment,
il n’est paspossible
de
préciser
si lemanganèse
estprésent
sous la formede deux ions Mn3+ ou d’un
mélange
d’ion Min2+et Mn4+,
Ceci confirme la formule donnée par Wickham et Croft
[2] :
Enfin,
les valeurs des aimantationsspontanées,
dé-duites des mesures de
diffraction,
sontportées
autableau III. Elles sont
légèrement supérieures
à cellesobtenues par les mesures d’aimantation en
champ
fort.2. ANISOTROPIE. - Pour
interpréter
lesspectres
de diffraction de neutrons obtenus enprésence
d’unchamp
de 15 k0152
appliqué
suivant le vecteur dediffusion,
ilfaut tenir
compte
del’anisotropie. L’expérience
montre(fig. 4)
que la direction[110]
est une direction deplus
faible aimantation que la direction
[111].
Malheureu-sement, il n’est pas
possible
de mesurer, avecprécision,
la variation de l’intensité
magnétique
de la raie(400),
la
composante
nucléaire étant trèsgrande
et le facteurde forme
petit.
Seul un calculpeut
montrer si la direction[100]
est une direction de facile aimantationou non.
Dans le cas d’un cristal
cubique, l’expression
déve-loppée
del’énergie d’anisotropie
est, en se limitant auxdeux
premiers
termes :où les oci sont les cosinus directeurs de la direction d’aimantation par
rapport
aux axes du cube.En
présence
d’unchamp,
lesystème
est enéquilibre quand l’énergie
totale E(égale
à la somme del’énergie
d’anisotropie
et del’énergie
due auchamp extérieur)
est minimale. On
repère
la direction de l’aimantation par lesangles
0 et cp(fin. 6)
et lechamp
par sesprojec-
FIC. 6.
tions
Hx, H,, Hz
sur les axes de références.L’équilibre
est atteint
quand :
Nous allons montrer que les mesures d’intensité des réflexions
(111)
et(220)
faites souschamp magnétique permettent
de déterminer les constantesK,
etK2,
moyennant
l’hypothèse
suivante : nous supposons que, pour lechamp
maximal que nous avons pu atteindre(15 k0152),
seuls subsistent le ou les domaines dont la direction d’aimantation fait avec lechamp l’angle
leplus petit.
Tous les autres ontdisparu
pardéplacement
desparois.
Nous supposons
également
que la direction de facile aimantation est la direction[100]
et nous allons mon-trer que tous les résultats
qu’on
en déduit rendent biencompte
des donnéesexpérimentales.
Quand
onapplique
lechamp
suivant la direc- tion[110], d’après
notrehypothèse,
tous les domainesà 1350
(ceux
dont l’aimantation estdirigée
suivant[100]
et[010])
et à 900([001]
et[001])
ontdisparu.
Seuls subsistent deux
types
dedomaines,
ceux dont ladirection d’aimantation est
parallèle
à[100]
et à[010].
En
fait,
sous l’action de la direction de cette aimantation s’estrapprochée
de la direction[110],
mais en restant dans le
plan (001) puisque l’expérience
nous a montré que
[110]
était une direction deplus
facile aimantation de
[111].
Dans cesconditions,
e 7Z 7Z , l, Ir’ l, .
6 = _
etCF = 4; -
oc, oc étantl’angle
que fait l’aiman-2 4
tation avec la direction
[110],
donc avec lechamp.
On détermine
l’angle 2
àpartir
de l’intensité« magné- tique »
de la raie(220)
pour H = Cette valeur de ex étant connue ainsi que celle de l’aimantationI, l’équation (1)
donne la valeur deK1.
Un calcul
analogue
effectué pour la réflexion(111)
permet
alors de déterminerK2.
Les valeurs de
Kl
etK2
ainsi obtenues sont donnéesdans le tableau V pour les 4 échantillons étudiés.
Seules les constantes relatives aux échantillons x =
1,2;
1; 0,6
ont été déterminées par la méthodeprécédente.
Celles relatives à l’échantillon x =
0,8
ont été obte-nues par
interpolation
des résultats pour x = 1 et x =0,6.
Nous montrerons en effet par la suite quenotre
hypothèse
dedépart
nepouvait s’appliquer
à cetéchantillon.
Connaissant les valeurs
de K1
et7~,
il reste à montrerque les valeurs obtenues n’infirment pas les
hypothèses
de
départ
etpermettent
de rendrecompte
desphéno-
mènes observés.
On constatera tout d’abord que les valeurs de
K,
et
K2
trouvées conduisenttoujours
à[100]
pour direc- tion deplus
facile aimantation comme nous l’avonssupposé, [111]
étant une direction deplus
difficileaimantation que
[110],
commel’expérience
le montre.D’autre
part,
connaissant les valeurs deK,
et7~,
on
peut calculer,
à l’aide deséquations (1)
et(2),
lesvaleurs de 0 et cp pour H =
H...1I quand
lechamp
estdirigé
suivant d’autres directions que les direc- tions[110]
ou[111].
Connaissant cesvaleurs,
onpeut
calculer l’intensité des réflexions «
magnétiques » correspondant
à ces directions.Nous avons alors vérifié que dans la limite des erreurs
expérimentales
les intensités observées pour ces ré- flexions pour H =1/..11
sont en bon accord avec lesintensités ainsi calculées
(tableau VI).
Connaissant les valeurs de
El
et7~,
onpeut égale-
ment
calculer,
au moyen deséquations (1)
et(2),
lesvaleurs de
champ H,~
àpartir desquelles
les domaines« défavorisés » ont
complètement disparu.
Ces valeurs sontreportées
dans le tableau V. Elles montrent que notrehypothèse
dedépart (à
15kCE,
il ne resteplus qu’un
seultype
dedomaine)
était exacte pour les trois échantillons x =1,2; 1; 0,6
et ne l’était pas pour l’échantillon0,8.
Quand H >
onpeut
aussi calculer de la même manière lesangles
0 et cp en fonction duchamp
et endéduire la variation de l’intensité
magnétique
diffractéeen fonction du
champ.
Lacomparaison
avecl’expé-
rience est donnée sur la
figure
4 : les croixreprésentent
les valeurs des intensités des réflexions
(111)
et(220)
calculées pour différentes valeurs de
champ.
On voitqu’il
y a un bon accord entre les valeurs calculées etles valeurs observées.
TABLEAU V
VALEURS DES CONSTANTES D’ANISOTROPIE ET CHAMP SEUIL
7:fg
CORRESPONDANT A LA FIN DES DÉPLACEMENTS DE PAROIS
TABLEAU VI
VALEURS OBSERVÉES
(H
= 15kOe)
ET CALCULÉES(avec
le modèleferrimagnétique colinéaire)
COMPTE TENU DE L’ANISOTROPIE DE
u2B/MAILLE (n.m. =
nonmesurable)
118
IV.
Interprétation
des mesuresd’aimantation
à4,2
OK. - On a vu que l’aimantation croît linéairement avec Hquand
H estsupérieur
à 30 ou 40 k0152(selon
la valeur de
x),
c’est-à-dire à des valeurs dechamp
pour
lesquelles
le calcul montre quel’anisotropie
estvaincue. Ceci
suggère
que la structure n’est pas stric-tement colinéaire. Avec une structure
ferrimagnétique alignée
on devrait obtenir la saturation.Ce fait
s’explique
ensupposant
que les interac-tions BB sont du
type antiferromagnétique.
D’autrepart,
on sait que la moitié environ despositions
desite B sont
peuplées
d’ionsdiamagnétiques ( Co3+ ) répar-
tis au hasard. Dans ce cas, le
champ
moléculaire que voit un ion Mn3~placé
en site B fluctuera d’uneposition
à une autre,l’entourage
d’ionsmagnétiques B
variant d’une
position
à une autre. Cette fluctuation duchamp
moléculaire entraîne une fluctuation du momentmagnétique.
La structure
magnétique
sera donc formée d’un sous-réseau A d’aimantation et d’un « sous-ré- seau » B formé de momentsqui
sontrépartis
statisti-quement
à l’intérieur d’un cône d’axeMA,
la résul-tante
M B
des moments des ions du site B étantopposée
à
MA,
Une telle structure secomportera
enprésence
d’un
champ
comme une structuretriangulaire (absence
de
saturation).
Mais les mesures de diffraction de neutrons ne mettront en évidencequ’une
valeurmoyenne des moments des ions Mn3+
alignée
avecMA.
L’aimantation
M B
du sous-réseau B doit être infé- rieure à la valeur des momentsmagnétiques
desions Mn3~. C’est bien ce que l’on observe. Si l’on admet que les moments orbitaux sont
bloqués,
lesvaleurs mesurées de
Afg
sont inférieures de 5%
envi-ron aux valeurs
théoriques.
Cecicorrespond
à un demi-angle
au sommet ducône,
c’est-à-dire à une fluctuation moyenne de 18°.V.
Évolution
de la structure en fonction de latempérature.
- 1. MESURE D’AIMANTATION. - Lau bu nuu ou zuu
FIG. 7. - Variation de l’aimantation
spontanée,
mesuréeen
champ statique (0
H 60kOE),
en fonction de latempérature.
figure
7représente
la variation de l’aimantation spon- tanée(6)
des différents échantillons en fonction de latempérature.
Lestempératures
de Curie ainsi déter- minées sontlégèrement supérieures
à cellespubliées
par Wickham
[2],
pour trois échantillons. Lequatrième
échantillon
(x
=0,6) présente
un moment perma- nent dès 210OK, température
très nettementsupé-
rieure à celle donnée dans
[2] (145 aK) ;
ce momentqui
reste très faible entre 150 et 210 OK estprobable-
ment dû à une
impureté.
2. MESURES DE DIFFRACTION DE NEUTRONS. - On a
mesuré l’évolution de l’intensité des raies de diffraction
(111)
et(220)
en fonction de latempérature ( f ig. 8).
FiG. 8. - Variation de l’intensité
magnétique
des raiesde diffraction de neutrons
(111)
et(220)
en fonctionde la
température
avec et sanschamp appliqué
sui-vant le vecteur de diffusion :
o : Sans
champ.
x : Avec
champ.
L’intensité de la raie
(220)
nedépend
que de l’ai- mantationMA
du site A. On obtient ainsi directement la variation deMA
en fonction de T. ConnaissantMA(T),
onpeut
déduire de la variation de l’intensité de la raie(111)
la variation de l’aimantationMB
dusite B en fonction de la
température.
Les courbesreprésentatives
des aimantations réduitesobtenues pour
chaque
valeur de x sesuperposent.
Ilen est de même dans le cas des aimantations réduites du site B. Ces variations sont
représentées figure
9(dans
le cas x =1,2).
Enfin,
l’évolution des raies de diffraction(111)
et(220)
enprésence
d’unchamp
de 15 k0152appliqué
suivant le vecteur de diffusion
( fig. 8)
montrequ’il
faut atteindre des
températures
élevées(80
à 120oK)
(6)
Mesures faites par MM. Allain et Denis, D.Ph.-G. jPSRM, Saclay.
pour obtenir
l’alignement
de l’aimantation avec lechamp placé
suivant la direction~111~.
Par contre,FIG. 9. - Variation des aimantations réduites des sous-
réseaux A et B en fonction de la
température
réduite(x
=1,2).
on obtient
beaucoup plus
facilement cetalignement quand
onapplique
lechamp
suivant la direction[220],
ceci montre que la direction
[1 1 1 ]
reste,quand
Tcroît,
la direction de difficile aimantation.
Conclusion. - La structure
magnétique
des corps étudiés est bienferrimagnétique
comme Wickham etCroft l’avaient
prévue.
Les aimantations des deux sous-réseaux sontopposées,
mais l’aimantation du sous-réseau B n’estqu’une
moyenne des momentsmagnétiques
des ions de siteB ;
ces moments fluctuenten
direction,
assez fortement autour de leur résultante.L’absence d’ordre entre atomes de cobalt et de man-
ganèse
dans ce site exclut lapossibilité
d’une structuretriangulaire
dutype
Yaffet Kittel[5] ;
demême,
l’existence d’un seul
type
d’ionmagnétique
dans lesite exclut la
possibilité
d’une structure dutype
« en étoile »[6].
Cette étude confirme que l’ion cobalt
engagé
dansle site B
présente
la valence 3+ et est dans un état de«
spin
bas ».Enfin,
il faut noterqu’il
a étépossible, grâce
à ladiffraction de neutrons, de déterminer l’ordre de gran- deur des constantes
d’anisotropie
de ces corps àpartir
des mesures faites sur une
poudre
et non sur un mono-cristal.
Remerciements. - Nous remercions M. le Profes-
seur
Herpin qui
a suivi ce travail et M. Merielqui
nousa aidé par de nombreuses discussions.
Nous remercions
également
les personnes, citées dans le texte,qui
ont effectué des mesures sur ces corps, ainsi que MM. Piesvaux etSougi qui
nous ont aidéslors des mesures de diffraction de neutrons.
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