Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
La Presse (Paris. 1836). 16/03/1892.
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LES
REPRISES
~eMH:K~ Zace~eMcc,dix tableaux de
Gon-court.–
L'Odéon.–MlleRëjane.–
Porel.–
L'EdenUne
bonne
nouvelle aillaminé
le
crépuscule théâtral.
Porel
quitte
i'0déon;et
prend l'Eden. Nous auronsdonc deux théâtres littéraires au lieu
d'un.
Porel.. sans doute en
sa
nouvelleet
somptueuseidemeure, ne se montrera
pas infidèle à
la
musique. Ce sera sondroit. Ses ennemis même, s'il en pou-vait avoir, ne peuvent nier l'intérêt puissant de spectacles tels que
l'At~-~MMeet
~s
/?r?/~?Me.spar exemple, oùAlphonseDaudet collabore avec Bizet,
Leconte.de Lisie avec Massenet.
De sou côté, l'Odéon.qu'il soit dirigé par Marck, Desbeaux, ou Bourgeat, perdra sans doutele sévèreLamoureux
mais ce chef d'orchestre,
d'une
matu-rité farouche, sera
remplacéavantageu-sement pardesœuvres nouvelles et des
auteursnouveaux.
Son départ amènera une véritable
révolution dans les habitudes
du
se-:cond théâtre français. On pourra éter-nuer pendant
les
entr'actes, eton
écou-tera les pièces. C'est l'Odéon renversé.Cc/'H~'?M8 Zac~~M~a
été
troprécem-ment représentée pour que j'aie à en
parler longuement. Le roman est
un
deschefsd'oeuvrede la littérature
fran-çaise, et j'ai eu le plaisir de reproduire
dans ce journal une page brillante con-sacrée auxfrères de goncourt, par
l'au-teur de Goï~Cf'c~'ca.
Qn.auL
ala
pièce,ni
mes confrèresïii
ïnoi
n'avons été invités ala
revoir. Je me contenterai donc de féliciter denouvotiu Mlle Réjane, qui a triomphé
comme à
la
création,et
Mme Crosnier,tout shnpiemeatparfaite.
Je parlerai demain du Nouveau Cir-que, ma rubrique me
l'interdit
aujour-d'hui: Car M. Donval, lui, du moins,
nous a donné une
pantomime
nou-velle. alors qu'a l'exemple de ses
con-frères,
il
aurait
pu reprendre l'OM~s.et
~z~<?j~.
PIERRE ELZËAR
jP. -S'.
Fort
bonne reprise au Cha-Leau-d'Eaude
-De~~
t'~Mc~,
cedrame émouvant
et
patriotique
deCharion, dont la première
représenta-tion
a eu lieu sur les boulevardsexté-rieurs,
et
qu~ dépuis, se sont disputé'es
directeursdu
centre, qui n'avaientpas su d'y flairer
un
succès,
Je signale particulièrement, à la tête
l'une
vaillante troupe d'ensemble,Maurice Simon etGaray.
LIVRES
NOUVEAUX
Chez Caïman Lévy. C'est d'abord le
très intéressant roman d'Edouard Tarbé,
te x Crime d'Auteuil
)),
récit émouvant,fort bien conduit, où seretrouvela. sûreté ~e main, et la science dramatique d'un
collaborateur d'Adolphed'Ennery.
Je recommande particulièrement le
livre poignant de Jean Tiliault, dont le
nomm'était inconnu,"Après le meurtre)). La violencedeTaction.l'âpretê delà
psy-chologie,
s'y
déploient dans an stylenerveux,
de
vrailettré.Moins amer, certes,mais am contraire d'une alerte et souriante allure, le joli
récit de René Bazin, la e: Sarcelle bleue ».
Quantaà la charmante femme d'esprit
qui signe Gyp, elle n'a que faire sans doute de mes éloges.
Je
leslui
adresse
tout de même. Doctoresse en ironie, elle
cerare méritede frappertoujours juste.
Son dernierlivre,
où
sont gaiment flétristes ridiculesde nos médecins mondains, prendraplace à côté de ses meilleurs,
x Autour du divorce
»,
Autour
duMa-riage )).
et
<: C'est nous qui sontl'his-toire,
~)~
Encore une femme écrivain. Mais
celle-ci, j'ai eu déjà l'occasion de
le
dire etBuis heureux de
le
répéter, possède unréel talent.Jereviendraisurson nouveau
livre, le « Roman d'un bas bleu )) dont le
succès à r~c~o de Paris fut considérable
et qui vient
de
paraître chez OllendorffJJe me souviens ce qui ne me rajeunit
guère, de l'émotion soulevée dans le
monde
littéraire
par l'apparition du< Péché de Madeleine, publié d'abord
sans nom d'auteur.
Le
succès de cetteépreuve a décidé Mme Caro à dénouer
son masque.Son récent volume, <! Fruits
amers )), me paraît supérieur encore à
sesdevanciers, (Chez Calmann-Lévy). Restons en galante compagnie avec
~M~~fû~e
M -MF~S'ËMADAME
D.K.L.17
1Poste
restante
PARHENRt
LE
VERDtER
XXX~M~;
Jules Lecurieux interrompitsatirade
pour îrapper à
la
porte du cabinetdeVertupas.
Le chef lui-même vint ouvrir et fit
entrer les deuxhommes.
Encore
une surveillance!dit-il
avec
un
rire fâcheux qui montra,de
travers, des dents funestse.
Toujours
les surveilla.nces!ap--puya Lécurieux.
Quelque nonne en
rupture
decel-Luie ou quelque vertu conjugaleen
dé-licatesse
avec son maitre et seigneur?1
C'est cela
même
?
Oh'
oh!
1 serait-ce une de nosclientes'
–Précisément!
Grandeou petite femme?
Marquise,
monsieur
le chef,Serait-ce
D.K.L.
17?P. E.
Mme Anna Kingsf&rd, doct,em' en
méde-cine de la faculté de Paris, qui publie, en collaboration avec Edouard Maittan'd, chez l'éditeur Alcan,<t
la
Voie parfaiteou<[ le Christ ésotérique avec une
sa-vante préfaced'x
Edouard
Schure.
C'est aujourd'hui un fait reconnu que le dogme chrétien,
tel
qu'il s'enseignedepuis dix-huit cents ans, ne répond
plus auxbesoins de notre époque.
Le livre de Mme Kingsford et de M.
Maitland expose des idées,
habituelle-ment enveloppées de formules obscures,
dans le langage clair de la philosophie
moderne,
et
il lesappuiesurdes donnéesempruntées auxsciences. On y trouve un
essai de synthèse esotërique au point de
vue de
la
science contemporaine et en vue de civilisation. La révélationn'est
plus un privilège sacerdotal,elle estdes-tinée à devenir de plus en plus indivi-duelle et universelle, mais graduée selon
les capacités. On ne voit plus le Christ historique, mais te Christ-principe, le Verbehumain etdivin, leFilsde l'Homme
devenant par sa régénérationle Fils de
Dieu, dont chaquehomme porte en
lui-même le germe latent.
Chez
Savine, un écrivain patriotiquede grandevaleur, GeorgeBastard,a
con-sacré quatre volumes a l'armée de
Cha-lons, « Sanglants Combats ?, <(
Un
jour de Bataille ?, <[ Charges Héroïques)),
e Défense de Bazeilles)). C'est plus
inté-ressant que bien des romans et en outre
d'une minutieuse exactitude. Comme l'a
fort bien dit un de mes confrères,ce sont
des livres qui sentent la poudre.
A la même librairie,je signale,
dési-reux d'enparlerptuslonguementle
très-curieuxlivre((Un pèlerinageà Bayreu th. ?,que m'a envoyé l'auteur, Emile de
Saint-Aubin.
PIERRE ELZ&AR.
CONSEIL MUNICIPAL DE
PAMS
PRESIDENCE DE M. BOLL, VICE-PRESIDENT
Secours
aux
famillesd'AnderluesSur
la proposition de M. Chauvière, leconseil vote, à l'unanimité, un secours
de5.000fr.aux familles des victimes de
la catastrophed'Anderlues (Belgique).
A ce propos, M. Gamard demandequ'un
prix soit fondé au profit de la personne
qui découvrira le moyenpratique de
pro-tégerles mineurscontre le feu grisou.
Cette dernière propositionest renvoyée à une commission qui déposera
prochai-nement son rapport.
Le pavageduboulevardM ontmartrd
Les travaux de réfection du boulevard Montmartre devaient commencer avant
la Mi-Carême.
Cette mesure
avait
l'inconvénient de rendre cette voie impraticable,précisé-ment au moprécisé-ment où il conviendrait le
plus qu'ellene le fût pas.
L'Administration, sur les réclamations
qui lui ont été présentées, a décidé de n'entreprendre les
travaux
qu'après la fête donnée parles blanchisseursetmaî-tres de lavoirs de la Seine, et dont le
co-mité d'organisation est présidé par M.
Th. Villard.
Le dégrèvementdes pétroles
On se rappelle que le ministre des
fi-nances a promis de présenter pour le budgetde 1893 un projet de dégrèvement
sur les pétroles,basé sur les
dégrève-ments qui seraient consentis à l'octroi
parlesvilles.
M. 'Viëtte,aujourd'huiministredes
tra-vaux publics et auteur de la proposition
de dégrévement.a.accepté cette solution.
M. Grébauval demande a. M. le préfet
de la Seine d'entamer à ce propos des
négociationsavec l'Etat, et si une clause
du traité avec la Compagniedu gaz
n'in-terdit pas toute réduction des droits sur le pétrole à Paris.
M. le préfetde la Seine ne secroit tenu par aucune clause antérieureet promet
de poursuivre les négociations déjà en-gagées.
La prochaine séance
est
ûxée àven-dredi.
LES
AMGL~SEMAFRIQUEBathurst, 12 mars.
Quatre navires de guerre britanniques
ont remonté la Gambie sur un parcours de 200milles.
Ils ont débarqué 500 hommes et ont
brûlé lesvillages d'un chef qui faisaitdes
incursions sur le territoire britannique et qui menaçait la colonie de Bathurst.
Il
y a en cinq blessés dans unengage-ment.
Mozambique,14 mars.
Le
représentant de l'African Lakes Company annonce qu'un nouveaudé-sastre vient de se produireà
Fort-Johns-ton.
Les indigènes ont attaqué l'expédition
de la Compagnie et ont blessé les chefs
de cette expédition, MM. King et
Wat-son.
Ils
ont également blessé ou tuéplu-sieurs soldats sikhs et zanzibariens.
Précisément!
C'est
entendu nous prendrons note et vous serez prévenus,mes-sieurs.
A propos savez-vouscequ'est
devenule
sieur
AlphonseLebouc?Nous l'avons manqué de bien
peu,
lui
et sa bande. On sait qu'ilssont
àParis,
et a la faim faitsortir
le loup du bois. » Surtrois
coquins, dont une femme,il
y enaura
bienun
pourfaire quelque mauvais coup et mettre les autres dans le lac.
Le nôtre ne vaut pas cher Outre
qu'il
aidait la fameuse comtesse dans ses manœuvres de chantagesen la pré-venant quand la marquise avait des lettres nous avons lieu de croire qu'ilen a livré à cette comtesse ou au sieur Lindor, son associé en amour et en escroqueries.Du reste, on a trouvé des déficits dans la caisse du deuxième
guichet,
et ledit monsieurdevait
cer-tainement
barboter dansla
menue monnaie.Il
.y en a bien d'autres quibarbo-tent
et qu'on connaît, dit Lécurieux'mais ceux-là sont à l'abri,
leur
situa-tion
de gros bonnets des postes les amis dans le secretde certaines choses,
et par ce
secret,
ilstiennent
ceux quipourraient les faire mettre à l'ombre.
Dame! c'est toujours le plus~nalin
qui
attrape l'autre, comme on dit.
En
ce
qui concerne les lettres auxinitiales
D. K. L. 17, des ordresvont être donnés pour que vous soyezpré-venus quand le destinataire se présen-tera, dit Vertupas, qui parut vouloir
détourner la conversation.
Les
deux agents s'inclinèrent sans rien dire et retournèrent au vestibuleoui
leur
était assigne.A.'ur
SEMAT'
Les
Universités.C'est, M. Bardoux.rapporteurdela
com-mission, qui hier, a pris le premier ta
parole.
Il
n'est point revenu sur lesconsidéra-*tionsgénéralesqui ontétéprécédemment. présentées.
Il
a limité sa. discussionauxobjectionsfaites au projet.Avec beaucoup
de talent et de netteté, IL a montré qu'au
fond du débat sepoursuivaitla lutteentre
deux conceptions diuerentes de l'ensei-gnement supérieur
l'une,
l'uniformité avec la centralisationà Paris, l'autre lanécessité,pouraider le développementde
la science.derenoncerà l'isolementetde
réunir, toutes les sciences comme elles
sont réunies dans l'esprit humain.
C'est cette conception, a-t-il dit, qui est l'o-rigine môme du projet de loi. Ai-jebesoin de
nous défendre contre le reproche qu'on nous a adresse d'avoir voulu démembrer l'ensei-gnement national et porter atteinte à.
l'Uni-versité de France?
L'Universitéelle-même a sur ce point, fait connaître son opinion. En décembre 18S3,
une enquête solennellefut ouvertepar le
Mi-nistre de l'instruction publique qui
était
alors M. Jules Ferry et, sur64 Facultés, 46
Orent une réponsefavorable, 17 firent une
réponse défavorable et une Faculté se trouva partagée.
Après cette enquête, le successeur de M. Jules Ferry auMinistère, M. Goblet
décla-rait, dans un rapport, que
la
publicationdeces résultats faisait le plus grand honneur
aux Facultés, attestaitle bonusage qu'elles faisaient des prérogatives qu'on leur avait déjà accordées et le bon usage qu'eues
fe-raient certainementde la liberté plusgrande qu'on leur accorderaitdans l'avenir.
Le Ministre posait ensuite la question de
savoir s'il fallait immédiatementprocéder à la création des Universités et donner ainsi satisfaction aux regrets exprimes sur l'iso-lement. sur l'égoïsme intellectuel, sur le dé-faut d'entente des Facultés, et aux désirs ex-primés en faveur de leur réunion, de leur
concentration.
M. Goblet pensait que cette création serait
prématurée, qu'il fallaity préparer l'opinion publique par des mesures que
le
Ministre pouvait prendre, d'accord avec le Conseil supérieur de l'Instruction publique.C'était agir avecprudenceet c'estalors oue sont intervenusle? décretsde 1885 quicréèrent le Conseil générai des Facultés en iu.i
don-nant des attributions scolaires, scientiuques
et budgétaires; pendant un an, ce Conseil a fonctionné sans dificulto.
Aucune loi n'a donc été mieux préparée
quecellH-ci;ce n'est pas une révolution,
C'est l'exécution d'une idée juste et
sage-ment mûrie. Toute la question est donc'de savoir
si
vous voulez reculer; il n'y a pasde milieu.VotreCommission n'hésite
pas
à vous demander de franchir cette dernièreétape.
Après avoir exposé l'économie générale
du projet, M. Bardoux a insisté sur les
avantagesmoraux, résultant de
l'organi-sation universitaire.
Actuellement, Paris absorbe la jeunesse
française. Ne vous rappelait-on pas, l'autre
jour, qu'il y a G,000 étudiants a la Faculté de
médecine de Paris ? Nevous montrait-on ~as l'insuffisance de nos laboratoires et de
nos cliniques?
Si la décentralisation administrative peut
quelquefois présenter des désavantages, on
ne peut pas
en
dire autant de la décentrali-sation intellectuelle; et s'il est un spectacleattristant, c'est de voir la jeunesse attirée
ainsi vers Paris et désertantla province. Les Universités ne remédieront-elles
pas
& cetétat de choses regrettable ?
Ce n'est pas en fondant des chairesqu'on.
conservera aux Facultés leur originalité. C'est en organisantdes Universités,
auxquel-les auxquel-les maîtres et
les
élèves s'attacheront, qu'on conservera l'originatité propreaux di-verses régions de la France.- Est-ce que vous ne voyezpas qu'il fautconserver au tourd'es-prit de leurs grandshommes ce tour original qui en fait la valeur?Cetteloi vient
complé-tér les améliorationsque nous avons appor-tées dans notre enseignement supérieur.Nos
Universités, croyez-le bien, ne serontpas des
ombres, mais des réalités.
Au cours de ~a réfutation des
objec-tions des adversaires du projet, M.
Bar-doux aëtéamenéàrépondreâcereproche
fait aux Universités d'entraîner la ruine
das Facultés. Prenant pour exemple tes
Facultés de Poitiers, il a montré que le
projet ne changerait rien à cette
situa-tion
Au 15 janvier 1892, l'école préparatoire de
médecine comptait43 élèves; l'école
prépara-toire de pharmacie en comptait17. Or, M.
Thézard le sait comme moi, la nouvelle loi ne changerait rien à la situation de ces élè-ves qui ne peuvent actuellement prendreà Poitiers que leurs inscriptions des deux
pre-mières années en médecine, comme en phar-macie.
Les élèves de la Faculté des lettres se di-visenten correspondantset en résidants; on appelle correspondants les jeunes gens qui,
habitant les villes voisines, envoient leurs
devoirs à corriger aux professeursdes
Facul-tés le nombre de ces correspondants, dont on ne saurait trop encourager l'excellente
institution,s'élève à 88. Je ne vois pas ce qui
sera changédans leur nombre et dans leur
situation.
Restent les 3S1 élèves de la Faculté de
droit, dont la plupart sont destinés a.
deve-nir notaires, avoués, avocats.
J'ai trop de confiance dans le savoir, le
A
ce
moment, l'ouverture des sacs à dépêches ôtait terminée,tous
lesbu-reaux
ambulants du matin étant
arri-vés sans retard. La distribution des lettres se faisait bruyamment aux
di-vers guichets affectés aux
vaguemes-tres, aux fondés da pouvoirsdes
mai-sons de banque, aux garçons des
grands magasins, qui emportaient par fournées les lettres venues de la pro-vince ou de l'étranger, avec des
com-mandes et des mandats.
Maintenant, aux guichetsde la Poste Restante, les étrangers, les voyageurs
de commerce, se bousculaient,
fai-saient queue et réclamaient à haute
voix leurs correspondance.
Dansle vestibule sonnaient les
épe-rons des vaguemestres de cavalerie, qui, après avoir inséré le courrier du
régimentdans la sacoche de cuir, des-cendaient pesamment l'escalier de six
marches qui donnait accès dans la rue
Pagevin.
Les fourreaux de sabre
heurtaient
les degrés do pierre, usésparles
bot-tines légères des petites femmes
qui
ne
sont pas à chevalsur
les
principes.Au dehors,
Paris
s'éveillaitpuisam-ment. La grande voix des halles
mon-tait
dans l'êtroitesse noire des rues,comme le jour où
la
marquise deSaint-Erblon faillit être tuée dans sa voiture
en sortant
de
la
Poste et où le beauLindor
profita de son évanouissementpour
subtiliser
la lettre qu'elle venaitde
retirer.
Justement, elle entracomme ce
jour-là, alterte et
pimpante,
toute joyeusede
la
liberté retrouvée et del'espoir
reconquis.
EUe
était
arrivée àParis,
et,tout
dezèle, le dcv'up.ment dn l'honorabledoyen de
la Fruité de Poitierapour n'être pas certain
qu'il fera tous ses eti'orts
pour
retenu-lesélèves quivont chercher dans cette Faculté l'enseigaement professionnel qui leur est indispensable.
Je dirai enfin &.M. Thézard que nous
n'a-vons nullement prétendufixer Me pa:f:et!<)- le
nombre des Universités. Nous disons, au contraire, aux villes Intéressées!:
<t Rendez-vous dignes de devenir une
Uni-versité et vous le deviendrez, fu
T~bM:t!)e~<M.– Combien enaurez-voua?
M. le Rapporteur. je le répète, nousne fermons pas la porte a l'avenir.(Très bien très
bien
!)M. Bardoux a conclu en ces termes <
Messieurs, la tendance persistantede notre
siècle a été de resserrer les barrières qui sé-parent les connaissanceshumaines,de
déga-ge):la science des sciences.
La.. loi que nous vous présentons n'a pas
d'autreobjetque de consacrer l'oeuvre ac-complie au cours des cent dernièresannées,
et
de l'aider à se poursuivre dansl'ave-nir.
Ce n'est donc pas une restitution
archaï-que archaï-que nous vous convions d'entreprendre, mais une tentative qui relève de l'esprn de
progrès. (Très bien! très bien!)
Trop longtemps, nous n'avonsvu dans l'en-seignement supérieur qu'une matière
admi-nistrative qu'on pouvait soumettre à cette
uniformité si :ohère a l'esprit français. Trop longtemps,on a méconnu cette grande vérité,
que chacunede nos provinces
a
son carac-tère, son originalité, son géniepropres.Sans mettre en causea. aucun degré cette
unité françaisedont nous sommes
si
juste-ment fiers, je crois qu'il estpossib!e, àl'hcure où noussommes,défavoriserle réveil de ces
énergies locales que notre centralisation tend
tropa abolir.
Ce résultat peut être obtenu par les
Uni-versités et ne peut l'être que par elles.
Elles seules peuvent augmenter le patri-moine scientifiquedo la France, en créant, dans les principaux centres du territoire, des
foyers actifs de travail intellectuel et de
re-cherches (Très bien très bien !)
Sachez-le bien, si vous rejettiezcette loi, il en résulterait pour notreenseignement supé-rieur, non pas un simplearrêt, mais unrecul. (Interruptions.)
Oui. un recul, car la science perd du
ter-rain dès qu'elle cesse de progresser.
Il en résulteraitaussi un amoindrissement
véritable dans le développement de l'esprit public.Pour
un pays comme
le
nôtre, la haute cul-ture est une condition de vie ou de mort. Un Etat civilise, et une républiquedémocratique moins que tout autre Etat, nesauraitsemain-tenir et prospérerque par le rayonnement
continu des lumières,par la formation
inces-sante'dejeunes esprits qui viennent puiser
aux. bonnes sources un
idéal.
Une nation ne vaut que par son idéal. et
cet Idéal ne peut résulterquodo l'union,
éta-blie dans l'ordre intellectuel, entre tous les esprits cultivesqui la dirigent. (Très bien!
Très bien!)
Les idées générales ne sont déjà que trop rares chez nous. Si vous mettez obstacle à
leur diffusion/voustombez dans
l'utilitaris-me,.vous abolirez tout ce qui fait la force et
la raison d'être de notre patrie dans
le
monde..
La
loi que nousvous proposons a une
por-tée générale et sociale. Notre avenir en
dé-pend. Songez à ce que les autres nations ont réalise par leurs Universités.
Souvenez-vous qu'elles nous ont emprunté
le
mot et la chose.Dites-vous qu'il est temps d'opérer chez nousune réforme qui a été siféconde ailleurs.
Je vous supplie de faire taire tous les inté-rêt .particuliers qui pourraient être tentés d'éleverici la voix, et de ne vous préoccuper
que de l'intérêtsupérieur de la nation.
Nous vous demandons de voter une loi qui
lui permettra de continuer ses traditions les plus glorieuses, de poursuivre son œuvre
sé-culaire
liberté..
au proht de la civilisation et de laDes applaudissements répétés ont ac-cueilli cette éloquente péroraison.
Après M. Bardoux,
M. Edouard
Rey
sénateur de l'Isère, est venu combattre
le projet au nom des intérêts de la ville de Grenoble, par lui administrée pendant plusieurs années, qui possède trois Fa-cultés et une école de médecine, et qui
se trouverait atteinte par le projet. Mais
il
n'a
apporté contre la constitution desUniversités aucun argument d'ordre
gé-aéral.
M. Goblet
a rappelé qu'il avait signé les décrets de
1885,qui ont donné une consécration à la
grande enquête de 1883 et aux vœux
exprimées par la majorité des Facultés.
La loi en discussion les complète sans
entraîner les dangers qu'a signalés
M. Challemel-Lacour. El)e accorde au
conseil supérieur des Universitéset la
personnalitécivile et lajuridiction disci-plinaire sur les professeurs et les
étu-diants. Après avoir repris la plupart des
arguments déjà développéspar M. le mi-nistre de l'instruction publique, M. Go-blet a conclu en engageant le Sénata
ra-tiner l'oeuvre de la commission.
M. de Rozière
a combattu, dans le projetqu'ilconsidère comme inutile, avec les décrets de 1885,
la disposition qui établit au proSt de la section permanente du conseil
desFacul-tés de droit une troisième liste de pré-sentation aux chaires vacantes,celle qui
suite,
dèsla
veille, eiïe était allée auboulevardLatour-Maubourg.
L'ancienne concierge de Didier n'a-vait pu donner sa nouvelle adresse à
MmedeSaint-Erblon.
Alors elle
courut
àla
Poste Restantecentrale.
Quand elle arriva
me
Coq-Héron,lebureau venait de fermer.
Voilà pourquoi elle se présentait le
lendemain à la première heure, après
avoir couché à l'hôtel voisin sous un
nom d'emprunt.
Avez-vous des lettres pour moi? demaada-t-elle à l'employé. Vous
sa-vez mes initiales D. K. L., 17.
Oui, madame! en voici deux,
ré-pondit l'agentdes postes en lui
remet-tant
une enveloppe blancheet uneen-veloppe grise.
Elle déchira l'enveloppe grise,
fébri-lement, sans prendre le temps de se
servir
d'une épingle à cheveux pourl'ouvrir
sur le côté.Elle avait reconnu l'écriture de
Di-dier.
« A tout hasard, écrivait le jeune
homme, je t'adresse à la Poste
Res-tante
ces quelqueslignes qui te dirontce que je
suis
devenu. Depuis notreséparation
tragique,
je ne vis plus.Mais
ai-je
le
droit
detrouverl'existenceinsupportable? Moi! du moins!
je
suis libre, je n'appartiens qu'àtoi!
oui!
àtoi! ma chère âme adorée! car
j'ai
quitté
l'armée et ma vie se passe àrê-ver du passé, à croire en l'avenir.
<( Quelque
chose
medit
qu'une forcemutuelle de rapprochementnous
réu-nira. Si tu ne viens pas à moi,
j'irai
àtoi,
là-bas, dans tondésert
deMont-joie. cane
sais
qu'ilt'a
emmenée dans rfa::
"cprésenter le conseil des Univers!tes
dansle
conseil supérieur de l'ins-truction publique, sous prétexte qu'ondéplacerait par là l'équilibre des diffé-rents ordres dont se compose ce conseil, en donnant une prépondérance à
l'ensei-gnement supérieur. Il n'est pas
davan-tage partisan do la faculté de conférer
les titres et diplômes scientifiques,
n
voudrait qu'au lieud'accorder laperson-nalité civile aux Universités,on
l'accor-dât de préférence aux Facultés qui ont
bien plus de chances, à ses yeux, de recevoir des legs et donations.
Les Facultés qui, dans
l'enq~e
ordonnéepar M. Jules Ferry, se sont prononcées en
faveur de la création des Universités ne
parlentlité, non plusni de l'unité, ni de la
tota-ni
même de la discipline de la science, mais simplement, du développement que lui donnerait la vie commune des Facultés.Pour ma. part, Messieurs,je ne crois ni à
la totalité dela science, ni à l'unité de mé-thode.
Mais jecroisutile que lesdifférentes bran-ches de notre enseignement supérieursoient rapprochéesles unes des autres et je
m'as-socie complètementà ça qu'a dit a ce propos M.!jle Ministre.
Il est impossible, à l'heureactuelle, qu'un homme éclairédirige son esprit s'il se
ren-ferme exclusivement dans saTout spécialité.
hommequi veut s'élever a un certain niveaudoit avoir des lumièressurlamarche et les résultats généraux des sciences voi-sinesde celles qu'il cultive.
Voilà ce que disait M. le Ministre et cela
c'estla vérité. Au delà commence le rêve.
(Applaudissements.)
Je ne vous accusepas, Monsieur le
Minis-tre, de vouloir ressusciter les Universités de
l'ancien régime. Je sais que vous n'auriez
aucun goût pour ces corporations étroites et dominatrices, qui ont si longtemps pesé sur l'enseignementd'autrefois.Je sais que vous
auriezencore moins degoûtpourune
science
imposée, dontles autres sciences ne seraientque les auxiliaires ou les suivantes.
Je suispersuadéquevous cherchez dans la liberté seule le progrès des idées et des con-naissances.
Je
ne vous accuserai pas davantaged'avoir voulu importeren France une institution del'étranger. Bien que dans votre exposéde
motifs en votre discours, vous invoquiez
peut-être trop souvent l'exemple de nos
voi-sins, je suis convaincu que le désir de les
imiter a eu peude partdans vos résolutions.
Ce n'est pas au deia de la Manche et du Rhin que vous êtes allé chercher des
modè-les. Vousavezpuisé directement aux
tradi-tions de la Révolutionfrançaise.
Mais jecrois que vous poursuivez un idéal
qui vom échappera(Trèsbien
très
bien!)Vous nous avez tracé l'autre jour le
por-trait de l'étudiant d'enseignement supérieur tel que vous le rêvez. C'est un jeunehomme
que l'amour du savoir, du culte désintéressé
des tonnes études retiennent longtemps sur
les bancs de l'Université,où il s'efforce de
devenirce qu'on .appelait jadis un
honnête
homme.La suitede la discussion est renvoyée à la prochaine séance, qui est
fixée
àde-mainà deux heures.
La séance est levée à six heures
vingt-cinq,
~R!M!Q)J~MHS!CA~
Opéra.Rentres
do M.Bouhy, débuts de Mme Marcyet M. Alvaros, dans Faust.
M. Vaguet et Mme Bosmannétant in-disposés, les directeurs de'l'Opéra se
trouvaient fort embarrassés. Personne pour remplacer
au
dernier moment lesartistes! Quefaire ? Tout simplement télégraphierà Marseille pour demander du renfort et sauver la recette d'hier.
Voilà comment nous assistions hier aux
débuis d'une marseillaiseMme Marcy et
d'un marseillais,M. Alvarès. Ce dernier
possèdeune voix de ténor assez
sympa-thique et malgré l'émotion bien natu-relle qui serrait sa gorge,ila chante con-venablement
le
rôle de Fanust.L'organe de Mme Marcy
est
terue.sansaucun éclat
et,
dans le rôle deMargue-rite. 11 est nécessaire de déployer une souplessevocale que Mme Marcy est loin
de posséder.M.Boulry fût bienjadis dans un petit rôle de -P<:M! et
V!
maisaujourd'huila voix a perdu de sa vigueur
et de sa force:
elle
n'a plus, et. je lere-grette, le charme d'autrefois. Pourtant,,
M. Bouly a détaillé.remarquablement
la
Sen~a~e de Méphistophélës. Excellent dans le rôle de Valentin. M. Renaud.
Quel joli timbre de voix et quel artiste!
Mlle
Agussol est charmante en Siebel. Elle a fait applaudirla romance biencon-nue Fa'~M-~MtMMssfeMa7. C'est égal, voilà deux débuts auxquels j'étais loinde m'at-tendre en allant hier à l'Opéra.
_GrASTON
LEM~IRE.PETITS~SALONS
LA ROSE-CROIX
Galeries Durand-Buel,11 rue Le Pelètier
De tout temps il y a eu des peintres mystiques,les murailles de nos églises
sontcouvertesde leursœuvres, et de nos
jours, malgré l'époque de scepticisme que
nous traversons,nos expositions
témoi-gnent de leur sentiment.
une solitude que lui et sa fille sont seuls àpartageravec mon amieLucile.
« Quelle
atmosphère
desourde
ven-geance et d'hostilité implacable ne dois-tupas respirer en ce milieu?
«J'ai
voulu attendre que la première colère de ton mari fût apaisée etqu'il
te laissât la liberté de franchir la portede ta geôle.
« Si
tu
ne pouvais supporterlayie
qu'on
tefait/viens
avec moi;qu'im-portelB préjuge?
Maintenant
les voilessont déchirés, on
sait
que nous sommesunis
dans un éternel sermentd'amour et dans
un
baiser sans fin.Quand tu viendraiste cacher avec moi dans une solitude anonyme,, tu ne serais pas plus compromise que
tu
ne l'es et notre bonheur serait innn.i
comme nos caresses. Viens donc,toute mon espérance, tout mon désir t'atten-dent Toute mon âme est
sur
le seuilde ma porte à voir si
tu
viens. Sais-tumignonne ? on pourrait vivre encore
de bonnes heures nous deux!on serait
dans
la
vie, on serait dans la joie, onoublierait tout on ne craindrait rien
N'avons-nous pas le grand refuge de
la mort? Mourir
à
deux!
quellevolupté!
Il
n'en est qu'une plusgrande,vivre tous deux
?.
Viens doncma Lucile
ma
Lucile adoréeTu
metrouveras
dans
un
pavillon perdu,au
fond d'un jardin,sur
la butteMont-martre, d'où l'on voit
bouillir
le soir lafournaise
parisienne.
C'estpresque aussi grand que la mer Viens avecmoi, nous verrons celaensemble ?
L'a-dresseestrue Tholozé,!3.Quele numéro
ne
t'enraie pas M nous~ porterabon-heur.
C'est ([M'en effet, tout est gentiment et
poésie
dans
le
mysticisme,et
M.
Luct
Ollivier Querson, par
exemple,
est an modèle dansle genre.Mais.était-il besoind'annoncerà fracaa
la
création d'un ordre de la Rosé-Croixdu temple, et de convier les populations à admirer dans son salon la Geste asthé-tiquede 1893, d'artistes plus désireuxde
réclameque de gloire mystique.
Certainement plusieurs d'entre eux sont des gens de talent, et c'est même ce
qui déconcerte les visiteurs, qui se de-mandent si la
rue
Le Peletier n'estpasaussi
tut.
près de Charenton que de l'Insti-Mais assez parlé, suivons le monde, que l'étonnement rendsilencieux. L'unedes premières toiles qui s'offrent à nos
yeux est justement « le Silence )),
rearé-sentépar
M. L. Chalon, sousles traitsd'une femme vêtuede franges noires et suspendue mystiquement dans l'espace.entre
l'eau et la voûte d'unegrotte.
M. HenriMartin, l'auteurde « à chacun sa chimère, » du salon dernier, devait
naturellement trouver une ptace d'hon-neur ici. Nous voyons de lui: une « jeune
sainte « la solitude », « la tristesse
«la vision'), et des études quelque peu rurales, sur desquelles on
peut
mettretoutes
les
étiquettes que l'onvoudra
Mais voici "le Péché de M. AmanJean.
Vous pensez bien que le Péché, c'est
une femme nue, un immense bras démo-niaque va la saisir.
M. Khnopfî' est
un
dessinateur detalent,
il
le prouve mais nous nesau-rions avoir la même conviction vis-à-via de M. de Sainvilleà ne considérer que la mélancolique x attente )) qu'il a exposée. Que dire aussi de <(recueil))
auxyeus
verts et aux cheveux jaunesde M.Séon?
heureusement,la (( douleur
))
représentéepar cet artiste dans un paysage à la Puvis
de Cha. vannes, est, malgréson fond violet
ses arbres sans feuilles et son
terraic
couleur brique, beaucoup plus agréable Il nous montre aussi les traits de SarJosephin Peladan, le grand maître du
bien,en apôtre à la tunique violette. Du
même encore, une Jeanne d'Arc éblouie
par
le
feu d'artifice d'une visionpyro-technique et quelques dessins.
Voici l'un des meilleurs tableaux de l'exposition,
il
est signé Carlos Schwabe, ce sont des anges au même profil quis'échappent processionnellement d'un
clocher, et se perdent dans la direction de la mer. Il
y
a dans les mouvements de mains une recherche primitive un peu exagérée, mais l'effet est assez heureux.Le
même
peintre a fait un panneau allégorique pourla
Rosé-Croixet
desdessins coloriés
très
intéressants desti-nés à l'évangile de l'enfance de CatulleMendés.
Les femmes nues de M. A. Point ne
sont pas la chastetémême, et cepen'dant
on pourraitle croire à côté de celles qui se trouvent dispersées dans le panneau.
que M..Ch. Maurin a appelé ((l'aurore L'allégorie que M. Brémond fait sorti''
des flots est un prétexte à étude de
va-guesréussie;mais(d'âge dela rose
croix
npar M. An
t.
de la Rochefoucauld, nousconfond. Il est vrai que l'aateurest l'ar-chonte de cette république des arts. Ce
n'est pourtant pas une raison pour nous montrer sous un ciel martelé de taches
jaunes, bleues
et
rouges, et dans un paysage d'arbres en corail et de Heurs de tapis, un ange à robe verte, appuyésur
le glaive couvert des tachesdu ciel,et prèsd'un dragon émeraude, aux mem"
bres de sauterelle.
C'est de la fantaisie, commesont, du
reste,les dessins de M.T. P. Wagder <[ te
ciel, la terre et l'enfer )), <(
la
dissolo-tion
tête
violette au fond balayé denoir, et les inventions de M. Trachsel,
dont l'œuvre se divise en trois parties:
1' Les /c<es réelles, comprenantl'huma' nité fictive, les passions,lé sentiment,
les émotions, représentés par le mode
architectural pur;
3'
? c/MK< de ~'Océ~M,P' épopée imaginaire des âmes de cettetm-manité fictive 3' i!<M ~jpfM'i'~M,ou
vi-sions de la nature, visions cosmiques,
correspondantà
la
cérébralité et àl'ima-gination supposée de l'humanité fictive.
Avez-vous compris ? Eh bien Nous
vous souhaitons d'y arriver en regardant
les productions de l'auteur. Nous ne
parlerons que pour mémoire des âmes déçues de M. Hodler.
Dans la sculpture un <( Béné
licite
Aaffreusementmaigrede M.TonettiDozzi;
H La fumée d'encensHde M. Charpentier.
qui nous a tout à faitl'air d'être plutôt la
fumée de l'opium enguirlandantdes
fem-mes nues; une jeune « Providence))
éga-lement nue de M. Rambaud et quelques
œuvres de M. ,Vallgnen, L. Savine et Dampt.
Toutcela ne nous paraîtmystiquement
pas sérieux, mais ?Ky.s<tyteQM~eH!fK<
supé-rieur. rieur..
A.delaPËRELLE"
En e<M decA<Mt~KeM<d'adresseOM f~ c~c;KKa:<OM, envoyer une des ~stweres&aH"
dM
t?KpftmeMet !'o:ccowpa~M6)*ds <?60c~s A bientôt! chérie! je te veux s!
fort, que mon désir t'appelera.
delà-bas jusqu'à ton ami. « DiDiER.
Lucile glissa la lettre de son amant dans son corsage
et s'assit
pour lirel'autre
sur
le banc de cuirjaune.Jules Lécurieux était entré dans la vestibule avec l'autre agent.
Il
vint s'asseoir surle
même banc,tournant
le dos à la marquise peut qu'elle ne le reconnut pas.Elle venait d'ouvrir l'autre lettre et
lisait
ce quisuit:
<( Madame, vous viendrez sûrement
à Paris, vous êtes de celles qui
s'éva-dent
et
ce .n'est pas la prison conjugalequi
vous retiendra. Donc vous vien"drezici dans l'espoirde retrouver votre Didier. Nous savonsoù il est et nous
vous donnerons son
adresse
si vous voulez être gentille avec<( Votre
vielle
conaissance.« Contesse
J.
K.
» « Répondez à la poste dela
Made-leine aux initiales J. K.
Lucie eut
un
mouvement d'épauleset
murmura:Trop tard, comtesse!
Puis
elle déchira la lettre en quatremorceaux qu'elle jeta sous le canapa
administratif. Elle donna sur sa jupe
deuu coups de main légers en se rele-vant; pour sortir.
Jules
Lécurieux se leva presquemême temps qu'elle et recueillit lea
débris de
la
lettre signéeJ.K.,
qu'ilinséra précipitamment dans la pocha
de sa culotte.
Allons,garçon en route dit-U&
son coUègue