HAL Id: jpa-00234657
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Sur la représentation géométrique des corpuscules et la
méthode triondulatoire
F. Aeschlimann
To cite this version:
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Phys. Rev., 1937, 51, 637.
SUR LA
REPRÉSENTATION
GÉOMÉTRIQUE
DES CORPUSCULES ET LAMÉTHODE
TRIONDULATOIREPar Mme F. AESCHLIMANN.
Institut Henri Poincaré, Paris.
Sommaire. - Dans ce travail sont
indiqués les premiers éléments d’une méthode pour
rappro-cher la «théorie de la double solution » de M. Louis de Broglie de 1927 des théories quantiques usuelles. On part d’une critique de la notion de système physique et de la représentation géomé-trique des corpuscules. On est conduit à représenter un corpuscule par une fonction u de point de l’espace-temps. Cette fonction u est comparée à la fonction d’onde prévisionnelle 03C8 de la mécanique ondulatoire. Les prévisions pour un corpuscule décrit par la représentation fonctionnelle s’expriment
au moyen d’une fonctionnelle X (u, t). Trois types d’ondes interviennent : onde physique u, onde
prévisionnelle sommaire 03C8, onde prévisionnelle fonctionnelle X, d’où le nom de méthode triondulatoire. LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME 13, DÉCEMBRE
1952,
PAGE 600.1. Introduction. - En
1926
et dans une série de Notes et deMémoires,
M. Louis deBroglie ( I ]
a
développé
une trèsingénieuse conception
de lamécanique
ondulatoire sous le nom de « théoriede la double
solution »;
mais des difficultés sérieusesavaient conduit M. Louis de
Broglie
[2]
àaban-donner cette théorie dès la fin de
1927.
Actuel-lement,
les recherchesentreprises
pour obtenir unethéorie meilleure que la
mécanique
ondulatoirehabituelle ont ramené l’attention sur cette concep-tion
[3].
Pour essayer de lever certaines des difficultés
qui
seprésentent,
il nous semblequ’il
fautattaquer
laquestion
d’une autrefaçon,
enanalysant
les notions fondamentales concernant lareprésentation physique
des
corpuscules
et dessystèmes
et en se laissantguider
parquelques
considérationsgénérales.
De cettefaçon,
unpremier
paspeut
être fait vers unesynthèse
de la théorie de la « double solution » ,de M. Louis deBroglie
et d ~s théoriesquantiques
sous leur forme habituelle(théorie
statistique
aveccomplémentarité
deBohr).
De cettemanière,
nousallons voir intervenir trois
types
d’ondes,
d’où lenom de méthcdè triondulatoire donné à cette tenta-tive.
2. La notion
d’espace.
- La formation des connaissancesgéométriques
dulycéen
est initia-lement detype
expérimental;
elle est réalisée par ledessin
qu’on
prolonge
ensuite par schématisation etabstraction;
ceci le conduit à considérer lagéométrie
euclidienne(qu’il
étudie ensuite defaçon purement
rationnelle fondée surl’évidence)
commeparfai-tement
adéquate
àl’expérience géométrique.
Or,
onsait que cette
adéquation
cesse d’avoir lieu dès quel’on fait intervenir des
exigences
relativistes.L’expérience
ne suffit pas pour la détermination del’espace physique,
car elle laisse des élémentsindé-terminés, par suite de la
précision
limitée de touteexpérience.
Un espace estacceptable
comme espacephysique
pour autant que sespropriétés
respectent
l’organisation
duquasi-espace
définipar les
riences
géométriques
avec leurprécision,
et une foisfixé par
quels
ensembles sontreprésentés
les élémentsphysiques.
D’unefaçon
plus précise,
un espace abstrait(~)
au sens de Fréchet[4]
devient un espacephysique
si satopologie
respecte
l’organi-sation du
quasi-espace
défini par les deux conditionssuivantes : I ~ .on a
précisé
parquels
ensembles del’espace
(-’,I)
les élémentsphysiques
sontsuscep-tibles d’être
représentés;
20 on a défini desvoisi-nages pour ces éléments
physiques
en termes de. résultats de mesures[5].
’
Si l’on ne tient
compte
que desexpériences
géomé-triques
à l’échellehumaine,
avec leurprécision
limitée,
on constate quel’espace
euclidien à troisdimensions
respecte
lequasi-espace
défini par ces,experlences.
Bien
qu’à
l’échellemicroscopique,
desexpériences
géométriques
ne soient paspossibles,
desconsidé-rations
géométriques
subsistent enmicrophysique;
eneffet,
toutes les mesuresmicrophysiques
se font en utilisant desappareils
à l’échellehumaine,
qui
sont doncdescriptibles
dans un espace euclidien.C’est alors
l’espace
euclidienqui
sert de cadre dereprésentation;
enparticulier,
il sert à décrire lesrésultats de mesures de
type
spatial
d’un obser-vateur concernant unsystème
microphysique.
Leproblème
se pose alors de déterminerjusqu’à
quel
point
une tellereprésentation
estlégitime.
3.
Représentation physique
d’uncorpuscule.
--a Nouspartirons
de la définition ducorpuscule
donnée par Ni. J.-L. Destouches
[61,
fondée sur la notion de morcellement. On admet que toute suitede morcellements d’un
objet physique
est finie etdéterminée et l’on
appelle corpuscule
unepartie
d’un
système physique
insécable relativement à certainsprocédés
de morcellement. Uncorpuscule
est élémentaire s’il est insécable par
rapport
à toutprocédé
de morcellement.Au
point
de vuegéométrique,
uncorpuscule
estreprésentable
par unpoint,
notamment si l’on admetavec Euclide que le
point
est « cequi
n’a pas departies»
et,
avecLeibniz,
que « là où iln’y
apoint
de
parties
iln’y
a niétendue,
nifigure,
nidivisi-bilité
possible
»[7].
Mais aupoint
de vuephysique,
il
n’y
a pas de raison pour que toutes lespropriétés
d’un
corpuscule
soientreprésentables
comme desfonctions du
point qui
lefigure.
Certainespropriétés
seulement du
corpuscule
peuvent
êtrereprésentées
ccmme des fonctions de cepoint figuratif. Jusqu’à
maintenant,
cespropriétés
onttoujours
été décritespar certaines entités
géométriques
fonctions dupoint
figuratif :
scalaire(comme
lamasse),
vecteur(moment
magnétique
d’unpetit
aimantpratiquement
ponc-tuel),
tenseur(tenseur
d’inertie d’unsystème
assezpetit
pour êtrereprésenté géométriquement
par son centre degravité), spineur (spin).
On décrit ainsi lespropriétés
physiques
d’unsystème
suffisammentpetit
pour que lesprocédés
d’observation dont ondispose
nepermettent
pasd’y distinguer
desparties.
Mais on nepeut
pas être certainqu’une
tellereprésentation
soitparfaitement adéquate,
car on nepeut
pas être sûr que l’on adéjà
découvert parl’expérience
toutes lespropriétés
d’unsystème
phy-sique
ou même d’uncorpuscule.
Ilpeut
toujours
exister des
grandeurs
observables enprincipe
et encoreignorées.
Parexpérience,
avec desappareils
de mesures, on ne
peut
obtenirplus
d’un ensemble fini denombres,
mais onpeut
penser que cet ensemblea un nombre cardinal
qui dépasse
un nombredonné On a le droit
d’imaginer
que ce nombrecardinal
dépasse
tout nombre N donné d’avanceet
ainsi, éventuellement,
uncorpuscule pourrait
se trouver caractérisé par une infinité dénombrablede nombres.
Les
propriétés physiques
actuellement connuesd’un
système
représentable géométriquement
par unpoint
(corpuscule)
sont en nombre fini etdéter-miné ;
on les obtient effectivement parl’expérience
au moyend’appareils
de mesureet,
pour ce cas, lareprésentation
au moyen d’un ensemble fini denombres ou de
grandeurs
géométriques
estsuffi-sante. Mais on ne
peut
être certain que dans unethéorie meilleure tout
corpuscule puisse
être ainsi caractérisé et l’on doit laisser comme unepossibilité
ouverte le cas où il faudrait une infinité dénomhrable
de nombres pour caractériser un
corpuscule.
4.
Représentation
fonctionnelle d’uncor-puscule.
- La donnée d’une infinité dénombrablede nombres est
équivalente
à la donnée d’une fonc-tionqui appartient
à une classe de fonctions consti-tuant un espace fonctionnelséparable.
Eneffet,
le nombre cardinal de l’ensemble des nombres
nécessaires à déterminer une telle fonction ne saurait
dépasser
lapuissance
du dénombrable(cette
puis-sance étant
déjà
obtenue par un passage à la limiteà
partir
despossibilités expérimentales
effectives).
On doit donc admettre un
principe
delimitation,
d’après
lequel
les fonctionsacceptables
dans unethéorie
physique
doiventpouvoir
être atteintes aumoyen d’une suite dénombrable de fonctions carac-térisées chacune par un ensemble fini et déterminé
de nombres
expérimentaux.
Cetteexigence
desépa-rabilité doit être
posée
pour toute théoriephysique.
Si donc nous voulons décrire uncorpuscule
sous sonaspect
physique
d’une manièrecomplète,
c’est-à-dire en laissant ouverte toute nouvelle
caractéri-sation,
cequi
revient àménager
une infinité dénom-brable de caractérisationspossibles,
nous devrons lereprésenter
par une fonction constituant unpoint
d’un espace fonctionnel
séparable.
Nousdésignerons
cette fonction par u. Dans certains cas, il sera
plus
adéquat
dereprésenter
lecorpuscule
non pas par une seule fonction u, mais par un ensemble finiondu-latoire,
pour uncorpuscule
àspin,
on utilise non pasune seule fonction d’onde
numérique,
mais unspineur
constitué par un ensemble fini de fonctions
numé-riques).
Tel sera le cas, parexemple
si,
pour unegrandeur caractéristique
A(interne)
d’uncorpuscule,
nous connaissons sonspectre
formé de nvaleurs;
alors,
au lieu dereprésenter
physiquement
cecor-puscule
par une seule fonction u, nous pouvons lereprésenter
par n fonctions ui, dont chacunecorres-pond
à une des valeurspossibles
de lagrandeur
considérée. Cette
décomposition
seprésentera
chaque
fois que l’on
explicitera
une descaractéristiques
ducarpuscule
(par exemple,
spin
ouspin
isotopique).
Dans cequi précède,
nous n’avons fait intervenirqu’un
observateur. Dans le cas où l’on considère un ensemble d’observateurs en mouvement les uns parrapport
aux autres, la variance desgrandeurs
atta-chées au
corpuscule
seprécise
et l’on est conduit àdistinguer
entregrandeurs caractéristiques
internes etgrandeurs cinétiques.
Le nombre des compo-santes Ui de lareprésentation
fonctionnelle se trouvealors
précisé
et celui-cidépend
dutype
decor-puscule
considéré. Par u, nousdésignerons,
soit l’ensemble des fonctions ui, soit la fonction u si elleest
unique.
’
5. Fonction u et
fonctions
de lamécanique
ondulatoire. -
Remarquons
que la fonction ureprésentant
lecorpuscule
aupoint
de vuephysique
estquelque
chose de tout différent de la fonctiond’onde ~
de lamécanique
ondulatoirequi,
elle,
décrit nos connaissances sur le
corpuscule
et nonpas le
corpuscule
lui-même. Dans leshypothèses
envisagées
ici,
lecorpuscule
estreprésenté
par lafonction u, alors que dans la
mécanique
ondulatoire lecorpuscule
est décrit par unpoint
variable libreM,
argument
de la fonction~.
Lesprévisions
concernant le
corpuscule
sont décrites dans montrehypothèse
de lareprésentation
fonctionnelle aumoyen d’une fonctionnelle X
(u,
1)
qui jouera
unrôle semblable à celui de la
fonction §(M, 1)
enmécanique
ondulatoire.Nous sommes donc conduits à
adopter,
commereprésentation
d’uncorpuscule,
unpoint
géomé-trique
M del’espace physique
pour sareprésentation
géométrique
et une fonction u pour sareprésen-tation
physique.
Comme
l’aspect géométrique
est unaspect
partiel
de la réalité
physique,
lepoint
1B1 doit être défi-nissable au moyen de la fonction u, cequi
revient àdire que M doit être une fonctionnelle de u. Cette fonctionnelle sera
désignée
par l’écrituresing
u, soit(la
notationsing
étant introduite pourrappeler
quedans la
conception primitive
de M. Louis deBroglie [ 1
lepoint
apparaissait
comme unesingu-làrité
mathématique
de u, cequi
n’estplus
nécessai-rement
supposé
dans saconception
actuelle[8]).
6. L’onde
physique
u. - La fonction u s’estintroduite comme
point
d’un espace fonctionnelséparable,
mais pas du tout comme loi decorres-pondance
entre deux variables.Pourtant,
puisqu’il
s’agit
d’unefonction,
il nous fautpréciser
sesargu-ments. Les raisonnements
précédents
ne les font pasintervenir
et ils nepeuvent
êtreprécisés
qu’à
l’aide d’unehypothèse physique.
Nous ferons intervenir la suivante sous forme d’unprincipe :
PRINCIPE DU RATTACHEMENT SPATIAL. - IIn élément
mathématique qui
a unesignification
phy-sique
se rattache dequelque
manière autemps
et ccl’espace.
Dans le cas de notre fonction u
(ou
de nosfonctions
ui)
considérée parhypothèse
comme un élémentphysique
décrivant uncorpuscule,
nous avons à fixer sesarguments.
D’après
leprincipe
précédent,
cette fonction doit être rattachée àl’espace
et autemps;
ceci conduit à fixer quel’ar-gument
de u est unpoint
d’espace-temps,
c’est-à-dire que dans lesystème
de référence d’unobser-vateur la fonction u a pour
arguments
unpoint
Pde
l’espace
et letemps T,
soitIl faut bien remarquer que la
signification
dupoint
P est toute diflérente de celle dupoint
M dont il a étéquestion plus
haut. L epoint
Mreprésente
géométriquement
lecorpuscule,
ildésigne
unobjet.
Au
contraire,
lepoint
Pdésigne
une variable librequi
parcourt
l’espace
et nereprésente
aucunobjet,
aucuncorpuscule :
-. c’estl’argument
d’une fonction.De
même,
l’argument
T nereprésente
pas un instant del’horloge
del’observateur,
mais une variable librequi
parcourt
l’ensemble des instants. Ni P ni Tn’ont de
signification physique,
seule la fonction uen a une : elle
représente
unoJ)jet,
lecorpuscule.
Lepoint
Mqui
représente géométriquement
lecorpuscule
ne doit pas nécessairement êtreinter-prété
commedésignant
laposition
d’unobjet
ponctuel
localisé,
cepeut
être aussi unpoint
variable libre(comme
c’est le cas dans lamécanique
ondu-latoire) qui
sera unargument
de la fonction d’ondeprévisionnelle
~. Mais lasignification de ~
estcomplètement
diff érente de celle de u : lafonc-tion y
(M,
t)
exprime
nosconnaissances,
l’argument
M est une variable libredésignant
uncorpuscule
et 1 a le sensparamétrique, t indique
letemps
lu surl’horloge
de l’observateur. Ici la fonction ujoue
le rôle de M etX(u, t)
le rôle deÇ (M,
t);
lepoint
Pet le nombre T sont des variables libres sans
signi-fication
physique.
7.
Représentation
au moyen de l’ondephy-sique.
--est
représenté
par unpoint
« valorisé »(1),
c’est-à-dire unpoint
fixé par la valeurnumérique
duparamètre
t; enmécanique
ondulatoire,
lecor-puscule
estreprésenté
par unpoint
variable libreM;
ici,
lecorpuscule
estreprésenté
par lechamp
u.Nous étendrons
l’emploi
du mot « onde » auchamp
de la fonction u; nous donnerons le nom d’ondephysique
à la fonction u(P, T)
et,
paropposition,
l’onde y
(M, i)
sera dite oncteprévisionnelle.
Lafonc-tionnelle X
(u, t)
au moyen delaquelle
on calculedes
prévisions
concernant lareprésentation
fonc-tionnelle sera dite ondefonctionnelle;
c’est une ondequi
se propage dansl’espace
fonctionnel dont lespoints
sont les fonctions u.Ainsi,
troistypes
d’ondesinterviennent dans cette
théorie,
d’où liequalificatif
triondulaloire.8.
Système
et univers. -~ Un desprincipes
directeurs de la
physique théorique
est que l’univers forme un toutsolidaire;
de cefait,
unsystème
physique
(aussi
bienmacroscopique
quemicrosco-pique)
que l’ondistingue
dans ce tout pour l’étudierséparément
du reste de l’universpeut
se trouveraltéré par cette distinction d’une
façon
qui
peut
ne pas êtretoujours
négligeable.
On essaie de remédier à l’arbitraire d’un teldécoupage
en tenantcompte
de l’action du reste del’univers,
ou,plus
exactement,
de l’environnement nonspécifié,
en faisant intervenir une actionglobale
moyenne décritepar un
champ
de forces(c’est
ainsi que l’on tientcompte
de l’action des molécules de la terre et du reste de l’univers pour unsystème mécanique
à la surface de la terre au moyen duchamp
depesan-teur).
La théorie
quantique
actuelle estinsuffisante,
puisqu’elle
ne tient pascompte
du caractère arti-ficiel de toutdécoupage
permanent
dans l’universet, en
particulier,
dudécoupage
enparties
insé-cables. Lecorpuscule
nepeut
donc pas êtreentiè-rement
représenté
par unpoint
géométrique
M;
ses
propriétés
résultent aussi des réactions del’envi-ronnement. Par
exemple,
uncorpuscule
issu d’undispositif
émetteur(source)
aura uncomportement
physique
tout différent selon ledispositif
expéri-mental
qu’on
lui fait traverser. On tientcompte
dece
dispositif
par unedescription
faisant intervenirdes
champs
de forcesauxquels
lecorpuscule
est soumis. Mais il n’est pasprouvé
que ceprocédé
soitparfaitement
adéquat.
Dans la théorie de la double solution que M. Louis de
Broglie
a tenté deconstruire,
l’effet d’un teldispositif
ne se trouve pas décrit seulement par leschamps
de forcesagissant
sur lecorpuscule,
maisaussi par les conditions
(notamment
conditions auxlimites) imposées
à l’ondephysique
u.9. Liaison entre les ondes u et
~.
-On
pour-rait penser,
d’après
cequi précède,
que l’on a laliberté de choisir entre deux
représentations
équi-valentes : la
représentation
au moyen del’onde ~
habituelle et de
champs
de forces et lareprésen-tation au moyen d’une onde
physique
uexplorant
l’environnement etguidant
lecorpuscule.
Cetteéquivalence
nepeut
êtreétablie;
en effet l’ondephy-sique
u fournit unedescription plus
fine que ladescription
au moyen dupoint
M tandis que deschamps
de force interviennent aussi : lareprésen-tation
plus
complète
ducorpuscule
au moyen del’onde
physique u (P, T)
permet
de tenircompte
également
despropriétés qui
résultent des réactionsde
l’environnement;
l’onde udépend
dutype
decorpuscule
et dudispositif expérimental
danslequel
se trouve lécorpuscule
observé.Ainsi,
le schéma dela
représentation
fonctionnelle est assez riche pourpermettre
dedécrire,
dans une fonction u, à la fois lescaractéristiques
internespossibles
d’uncorpuscule
sans limitation et l’influence de l’environnement ou du reste de l’univers
qui
n’est pas décriteentiè-rement par les
champs
de force habituels.Il faut bien remarquer, si l’on admet les
hypo-thèses
adoptées
ici,
qu’il
nepeut
exister une liaisonfonctionnelle
entre l’ondephysique
u(P, T)
et l’ondeprévisionnelle
~.
Eneffet,
r~ décrit parhypothèse
unphénomène physique objectif
(le
corpuscule),
tandis
que 1
décrit nosprévisions qui
sont relativesà nos connaissances. Les
f onctions Y et
u nepeuvent
être liées que
stochastiquement
(2).
La
f onction ~
décrit une évaluation sommaire desprévisions,
évaluationexprimable
àpartir
de ladescription géométrique ponctuelle
ducorpuscule;
cesprévisions
doivents’exprimer
d’une manièrerigoureuse
au moyen de la fonctionnelle X(u, 1).
Autrement
dit,
onpeut
poserde telle
façon
queLorsque
lareprésentation géométrique
estsuffi-sante, on
peut
négliger
le termeX2
et l’on a desprévisions équivalentes
à celles de lamécanique
ondulatoire en vertu del’équation (1).
Il faut bien noterqu’un
corpuscule n’apparaît
que lors d’uneobservation faisant intervenir un
dispositif
compliqué
introduisant diverses conditions pour l’onde
phy-sique
u et traduisant l’influence de l’environnement. La fonction uargument
de la fonctionnelle X estune variable libre dans
l’espace
fonctionnel desfonctions
u; il
nepeut
exister unejonction
u déter-(1) Un point « valorisé est un point défini par unefonc-tion M (t) qui est fixé pour chaque valeur de la variable t;
on doit toujours distinguer entre « valeur d’une fonction »
et « loi fonctionnelle »; cette distinction se note
minée évoluant
f onctionnellement
au cours dutemps,
soit connue, soitinconnue,
car :~ ° si u était liée fonctionnellement à
~,
alors u cesserait d’êtrephysique
pour devenirprévision-nelle
(mais
évoluerait fonctionnellement au coursdu
temps
t),
ce cas est donc àécarter;
~ ° si u évolue fonctionnellement au cours du
temps,
soit u(t),
alors comme M est liéfonction-nellement à u par
l’équation (1) (par exemple,
par unprocédé
demoyenne),
si u évolue de cettefaçon,
lepoint
M évoluera lui aussi fonctionnellement au cours dutemps,
car,d’après (1),
on aura=
sing
u(t);
M serait donc déterminé au cours du
temps,
soit M(t);
or, ceci est contraire aux loisquantiques;
comme ladescription
fonctionnelledoit,
enpremière
approximation,
fournir les résultats de lamécanique
ondulatoire,
il est nécessaire que M n’évolue pasfonctionnellement au cours du
temps,
donc,
en vertude
(1),
également
que u n’évolue pasfonctionnel-lement au cours du
temps;
u comme I4fapparaît
nécessairement comme une variable aléatoire.
10. Cas d’un
système,.
- Si maintenanton
considère un
système
decorpuscules,
chacunayant
son onde u dans
l’espace-temps
usuel,
onpeut
décrirele
système
au moyen d’une fonctionnelle X dont lesarguments
sont les diverses fonctions uj associées àchacun des
corpuscules.
La fonctionnelle Xapparaît
alors comme une fonction d’un
point
u~ d’un espace fonctionnel deconfiguration
que l’on obtient commeproduit
cartésien des espaces des fonctions Ujatta-chées à
chaque corpuscule
dusystème.
Dans le cas d’un
système,
la différence entrel’onde ~
et les ondes uj estplus grande
que dansle cas d’un
corpuscule
unique,
parce que les argu-ments sontdifférents : ~
dépend
de Npoints
M~, ....
3IN,
tandis quechaque
onde ui nedépend
que d’unpoint
P;
l’onde ~
se propage dansl’espace
deconfiguration,
tandis que les ondes uj sepropagent
dansl’espace physique.
Les conditions desymétrie
ou
d’antisymétrie
de lafonction ~
de lamécanique
ondulatoire(représentation ponctuelle sommaire)
se
transposent
immédiatement à la fonctionnelle Xet
s’expriment
d’une manièreidentique.
11. Théorie de la double solution de N.~. Louis
de
Broglie.
- Les recherchesentreprises
poursurmonter les difficultés actuelles sont en
grande
partie inspirées
par les idées de M. Louisde Broglie [ 1]
]
datant des débuts de laMécanique
ondulatoire. Dans laconception
de la « double solution », l’onde uévoluait d’une
façon
déterminée,
en somme selonles lois d’une
mécanique ponctuelle
dansl’espace
fonctionnel. Dans laconception envisagée
ici l’onde u évolue aupoint
de vue formel suivant les lois d’unemécanique
ondulatoire dansl’espace
desfonctions u ; il y a donc eu ondulisation de la
fonc-tion u
(t)
de M. deBroglie.
Le schéma
général
que nous avonsenvisagé
ici n’est pascatégorique;
d’autres conditionsphysiques
doivent venir leparticulariser.
Deux réalisationsdoivent être mentionnées : d’une
part,
la théorie dela « ( double solution ;>
déjà
citée et, d’autrepart,
l’essai de M. Jésus Tharrats[11] adoptant
unefonction
analytique
pour caractériser un électron. Dans la méthodetriondulatoire,
lescorpuscules
sont décrits par leur
représentation
fonctionnelle,
par suite l’interaction descorpuscules
nes’y
décritpas de la
façon
habituelle au moyen dechamps
qùantifiés
localisés;
l’action d’unchamp
sur uncorpuscule
ne se fait pas en unpoint,
mais toutpoint
où l’onde u a uneamplitude
non nullecon-tribue à cette action par l’intervention de la
fonc-tion u. Le schéma usuel associant
champs
etcorpuscules équivalents (comme
leséchanges
virtuels dephotons)
setranspose,
lescorpuscules
étant décrits par leurreprésentation
fonctionnelle. Si l’onremplace
la fonction u par une fonctionà,
on retombe sur lareprésentation
ponctuelle
habituelle des théoriesquantiques.
Si F l’onremplace
u par une fonction déterminéeconvenable,
on retombe sensiblementsur la théorie du
champ
non localisé de Yukawa[12].
En
développant
la théorie que nous venonsd’es-quisser,
il semble que l’onpeut
éviter certaines desdifficultés
présentées
par la théorieprimitive
de la « double solution )B et tenter unesynthèse
avec la théorie de Yukawa.Manuscrit reçu lue 11 i juillet 1952.
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