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Correspondance entre les changements d'état à deux et à trois dimensions

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Correspondance entre les changements d’état à deux et

à trois dimensions

D. Dervichian

To cite this version:

(2)

CORRESPONDANCE ENTRE LES CHANGEMENTS

D’ÉTAT

A DEUX ET A TROIS DIMENSIONS

Par D. DERVICHIAN.

Laboratoire de Chimie

physique

de la Faculté des Sciences, Paris.

Sommaire. - Les états

physiques des couches monomoléculaires reproduisent jusque dans le détail les états physiques habituels de la matière. On passe successivement en revue les états solides, liquides, mésomorphes et gazeux.

Pour l’état solide on insiste sur la correspondance des formes cristallines et en particulier on met en

évidence les deux formes des triglycérides.

Une théorie des couches liquides est développée : au point de vaporisation le film est analogue à

un feuillet de molécules prélevé au sein du liquide isotrope; au point de saturation le film est analogue à la surface libre du liquide.

On insiste tout particulièrement sur l’existence d’états mésomorphes fluides et l’on étudie le passage des états solide et liquide aux états mésomorphes ainsi que la dilatation de ces différents états. On introduit pour les couches superficielles les notions de températures critiques de liquéfaction et de

cristallisation, et celle de point triple. Ces considérations permettent d’établir une classification

rigou-reuse des diverses sortes de films et de montrer comment on peut passer d’un genre de film à un autre. Un tableau synoptique résume tous les cas possibles.

Introduction. - Un ensemble de résultats

accu-mulés par différents

expérimentateurs,

et dont certaines lacunes ont été comblées par des recherches

plus

récentes décrites

ici,

permettent,

grâce

à une

interprétation

nouvelle,

d’identifier, jusque

dans les

détails,

les transformations observées dans les

pellicules

monomoléculaires avec celles

qui

sont

connues « à trois dimensions »

(1).

Cette

répétition

des

phénomènes

ne diminue en rien l’intérêt de l’étude de la matière à « deux dimensions ». Bien

au contraire. En

effet,

que ce soit du

point

de vue

expérimental

ou du

point

de vue

théorique,

les

changements

d’état sont bien

plus

faciles à étudier à deux dimensions

qu’à

trois dimensions. On

peut

avec des moyens relativement

simples

atteindre à deux

dimensions,

des

pressions

qui

correspon-draient,

à trois

dimensions,

à

plusieurs

centaines

d’atmosphères

ou, au

contraire,

à

quelques

dixièmes de millimètre de mercure. De

même,

les

encom-brements

moléculaires,

les

questions

d’ordre et de

désordre,

les interactions

moléculaires,

sont bien

plus

simples

à considérer pour un réseau

plan

que pour un réseau à trois dimensions.

D’ailleurs,

à côté de ces

changements

d’états

connus, on trouve dans les couches monomolécu-laires certaines transformations

qui

n’ont pas

d’homologues

à trois

dimensions;

soit

qu’elles

n’aient pas attiré

l’attention,

et alors on

peut

être incité

à les

rechercher;

soit que ces

singularités

soient

essentiellement

caractéristiques

de l’état

parti-culier d’orientation dans

lequel

se trouvent les molé-(1) Nous désignons par solides « à trois dimensions », par

fluides « à trois dimensions ~, les solides, les fluides ordinaires, qui occupent un volumes dans l’espace, par opposition aux

couches monomoléculaires, solides ou fluides « à deux dimen-sions », pour lesquelles on considère l’aire occupée. De même

nous parlerons de transformations « à deux dimension »

et « à trois dimensions ».

cules d’une

phase superficielle.

De telles

particu-larités

apparaissent

encore

plus, lorsque

les molé-cules de la couche

comportent

plusieurs

groupements

polaires.

On rentre alors dans le domaine des

phéno-mènes

qui

n’ont pour

siège

que la surface des solides et des

liquides.

Un domaine

spécial

est constitué aussi par l’étude des réactions dans les couches

superficielles.

Le but de cet article est de

définir,

d’une

façon

la

plus rigoureuse possible,

les états

physiques

des couches monomoléculaires. Je pense que, si l’on

commençait

toujours

par définir l’état

physique

d’une

couche,

beaucoup

de confusions et de conclusions erronées seraient évitées dans

l’appli-cation très intéressante des couches

superficielles

à la détermination de la constitution

physico-chimique

des molécules ou à l’étude des réactions

superficielles.

On a

voulu,

à

partir

d’isothermes

différentes,

données par différents corps, tirer des conclusions sur leur constitution moléculaire. Souvent

il

s’agit

de couches se trouvant dans des états

riflé-rents et,

lorsqu’on prend

la

peine

de les comparer

après

les avoir ramenées au même état

physique,

les

prétendues

différences dans l’encombrement

disparaissent.

La détermination des différents états nous

per-mettra

également

d’établir une nomenclature

simple.

Frappés

par certaines de leurs

particularités,

on a cru,

pendant quelque

temps,

voir dans les couches monomoléculaires une

espèce

de nouvel état de la matière. Cette

façon

de voir se retrouve

impliquée

non seulement dans la

terminologie spéciale

utilisée par

plusieurs

auteurs, mais

également

dans les essais de

représentation

de la constitution moléculaire des couches.

Pourtant,

dès le

début,

M. H. Devaux avait

signalé

que même sous

l’épaisseur

monomo-léculaire,

les solides et les

liquides

conservent leurs

propriétés mécaniques.

Il avait

pensé

qu’en

faisant varier suffisamment la

température,

une même

(3)

substance étalée en couche devait passer par les différents états

physiques

ordinaires. Cela est bien établi

aujourd’hui.

Néanmoins,

on commet

parfois

inconsciemment,

pour les couches

monomolécu-laires,

l’erreur

qui

consiste à confondre une

phase

avec une

propriété

et que l’on commettait en

parlant

de « gaz

permanents

» ou de « substances colloïdales ». Les substances

types qui

sont étudiées en couches monomoléculaires sont, soit les acides et les alcools à chaîne

longue

de la série

aliphatique,

soit leurs dérivés : esters,

triglycérides,

amines,

amides. On sait que, pour une même fonction

chimique,

les

températures

de fusion

(et

d’une

façon

générale

les

températures

des divers

points

de

transforma-tion)

des termes successifs de la série croissent

avec la

longueur

de la chaîne. Ainsi que nous allons le

voir,

on retrouve les mêmes variations

régulières

dans les

changements

d’état de ces substances

étalées en couches monomoléculaires. Pour étudier

les états successifs des

couches,

on

peut

donc

examiner,

soit un même corps dans un

grand

inter-valle de

température,

soit les termes successifs de la série à une même

température.

Or le domaine de

variation de

température

est limité d’une

part

par la

congélation

de l’eau du

support

et d’autre

part

par le

fait,

qu’avec

la

technique

utilisée

actuellement,

il devient

impossible

d’effectuer des mesures

précises

au-dessus de 5oo

(ramollissement

de la

paraffine,

recouvrant le cadre et le

piston,

vapeur d’eau

gênant

les mesures

électriques).

En étudiant donc chacun

des différents termes de la série tout le

long

de cet

intervalle,

nous aurons tous les

recoupements

voulus pour établir d’une

façon générale

la suite de tous les

changements

d’états à deux

dimensions,

depuis

la fusion du

solide,

jusqu’à

la

température critique

de

liquéfaction

et au delà à l’état entièrement gazeux. D’autant

plus

que, la

température

étant

fixée,

on

peut

encore passer d’un état à un autre en faisant

varier la

pression superficielle.

Nous allons définir successivement les couches

solides,

liquides, mésomorphes

et gazeuses, en

étudiant

particulièrement

les

points

de transfor-mation et les modalités de passage d’un état à l’autre. Comme

l’analyse

aux rayons X donne des

renseignements

précis

sur la structure cristalline des corps gras et révèle l’existence de

plusieurs

variétés

polymorphiques,

nous commencerons par

l’étude des états condensés dans les couches

monomo-léculaires. Nous verrons que, dans ces états à deux

dimensions,

on retrouve les mêmes encombrements moléculaires que dans les différentes formes à trois dimensions. Ceci nous

permettra

de les identifier d’une

façon

certaine. Nous pourrons

ensuite,

grâce

à d’autres considérations et de

proche

en

proche

identifier et définir les autres états à deux dimensions.

Les couches solides. - Une couche de

trimy-ristine,

à la

température

ordinaire,

représente

le

type

d’une couche solide. En

plus

de la

cohésion,

elle

présente

un autre caractère des

solides,

la

rigidité.

()n

peut

comparer les viscosités

superficielles

des différentes couches fluides en mesurant leurs débits d’écoulement à travers un canal

(2).

Or,

avec la

trimyristine

à la

température

ordinaire,

ainsi que l’a montré

Joly (3),

on ne

peut plus

parler

d’écou-lement

visqueux.

Pour des canaux étroits il ne se

produit

aucun écoulement. Il faut utiliser des canaux

larges

et établir de

grandes

différences de

pressions

pour observer des débits

qui

sont I ooo à 2 ooo fois

plus

faibles que dans le cas des couches

fluides,

et encore ces débits sont-ils

irréguliers

et l’on est

conduit à penser

qu’il

se

produit

un

laminage

ou

plutôt

la brisure et la dislocation d’une couche

rigide.

Cette

rigidité

a d’ailleurs pu être étudiée

en mesurant les déformations d’une couche solide

lorsqu’on

cherche à entraîner dans un mouvement de rotation l’eau

sous-jacente (4).

La

figure

i

reproduit

l’isotherme d’une couche

solide de

trimyristine

étalée sur l’eau distillée à 20~.

Fig. r. - Isotherme de la trimyristine

sur eau distillée à 19°,2.

Cette isotherme est l’une

parmi

de nombreuses obtenues par

enregistrement

au moyen de

l’appareil

décrit

précédemment

dans

ce j ournal (5). A n’importe

quelle température,

pourvu

qu’elle

soit inférieure à 2 ~ ~, on obtient la même courbe. On trouve des

points

de

discontinuité,

tant sur la courbe des

pressions superficielles (11’)

que sur celle des

diffé-rences de

potentiel

eau-air

(V).

La courbe des

pressions

est une isotherme de sublimation. La

partie

horizontale

jusqu’en

M

correspond

à la condensation due. la

phase

vapeur

en

phase

solide

(6) ;

l’aire en M nous donne donc

l’aire

occupée

par molécule dans le solide sous

pression

de vapeur saturante. On trouve pour cette

aire moléculaire des valeurs

qui

se

rangent

entre 62,5 et

63,5

2@

soit en moyenne 63 a2.

Lorsque

l’on

con-(2) DERYICHIAN et JOLY, C. R. Acad. Sc., 19 3 7, 204, p. 13 18.

(3) M. JOLY, J. de Physique, 1937, VIIe série, 8, p. 47 I. (~} 3IouQuIN et RIDEAL, Proc. Roy. Soc., 19:2 ¡, A, 114,

p. 690.

(5) D. DERVICHIAN, J. de Physique, 1935, 6, p. 921 et 429. (6) Voir plus loin le paragraphe L’État gazeux et la

(4)

tinue à

comprimer

la

couche,

la

pression

superficielle

s’élève

rapidement,

puis,

pour une certaine aire moléculaire

minima,

la couche

s’affaisse,

c’est-à-dire que les molécules

quittent

la surface pour passer dans la

phase

non

superficielle

à trois dimensions. Avec certaines couches

solides,

l’acide

stéarique

par

exemple,

il se

produit

alors une

rupture

très

brusque

et l’isotherme

indique

une brisure nette. Avec la

trimyristine,

il

n’apparaît

de discontinuité

brusque

que sur la courbe de l’effet

électrique

au

point

N’,

à

partir duquel

la différence de

potentiel

ne croît

sensi-blement

plus,

la

phase

à deux dimensions ne subissant

plus

de modification.

Néanmoins,

même sur la courbe des

pressions,

on voit s’amorcer une inflexion à

partir

de N et la

pente

va en diminuant à mesure

qu’ap-paraît

la

phase

à trois dimensions. A ce

point

N ou N’

correspond

une aire minima de 55 à 56 ~B2.

La

trimyristine

est le

triglycéride

de l’acide gras normal

à ~ 4

atomes de carbone. Si l’on

enregistre

les isothermes des

triglycérides correspondant

aux

acides à 16 et 18 atomes de carbone

(tripalmitine

et

tristéarine),

on retrouve la même courbe et les mêmes aires moléculaires de 63 et 56 ~2. Ces aires sont donc

indépendantes

des volumes molé-culaires.

Ainsi que nous le verrons, une couche solide

peut

être obtenue par

compression

d’une couche

fluide,

mais nous

n’envisageons

dans ce

paragraphe

que

celles

qui

sont

déjà

solides sous la

pression

de leur

vapeur saturante. Pour avoir de telles

couches,

à la

température

ordinaire,

avec les acides gras à chaîne

normale,

il faut que la molécule contienne

au moins 18 atomes de carbone et que l’on

emploie

un

support

basique.

Au

point

de sublimation

M,

l’aire moléculaire varie très peu autour de

20,5

Â2.

Cette valeur reste constante sur tout un intervalle de

température

et tant que la couche est solide. Comme nous l’avons

dit,

l’aire limite est

indiquée

très nettement sur l’isotherme par une

pointe après

laquelle

la

pression

tombe

brusquement.

Cette aire minimum est voisine de

18,5

B2.

Remarquons

tout de suite que l’aire minimum de 55-56 ~2 trouvée

avec les

triglycérides

est

égale

à trois fois l’aire minimum de

18,5 Â2

trouvée avec les acides

(7).

Considérations sur les résultats fournis par

l’analyse

cristalline des corps gras au moyen des

rayons X. --- La hauteur de la molécule des acides

gras

et des

triglycérides

est

égale

à la moitié de la

période

de stratification donnée par

l’analyse

aux rayons

X,

h =

ri.

Mais les mesures sur les mêmes substances

étalées en couches monomoléculaires sur l’eau

portent

sur les aires moléculaires et non sur

l’épais-(7) Les mesures relativement précises de ces aires minimum n’ont pu être effectuées que grâce à l’utilisation de l’appareil

enregistreur. L’enregistrement simultané des pressions et de la différence de potentiel permet de repérer avec encore plus

de sûreté les points de discontinuité.

seur. Pour

pouvoir

comparer, il nous faut donc

connaître, au lieu de la hauteur de la

molécule,

sa « base », ou

plus

exactement la surface

disponible

par molécule dans

chaque plan

de stratification. Connaissant la densité à du corps, nous pouvons

calculer le volume v =

M

occupé

par

chaque

ú

molécule et, en le divisant par la

hauteur,

h =

d,

donnée par les rayons

X,

en déduire l’aire par molécule

On

peut

mieux se

représenter

la

signification

de cette aire moléculaire moyenne et la calculer d’une

façon

différente à

partir

des résultats obtenus par l’examen de cristaux isolés. Le réseau cristallin des acides gras est

monoclinique,

la maille est un

parallélépipède

à base

rectangle.

Cette base est

représentée

par la

figure

2. La diffraction par le

cristal isolé

permet

de trouver les dimensions a,

b,

c, de cette

maille,

ainsi que

l’angle p

d’in-clinaison de l’arête c sur la base

du

parallélépipède.

Les chaînes des molécules sont

allongées

parallèlement

à la direction c

et la

période

de

stratification,

dont nous avons

parlé précé-

Fig. 2. - Maille

cris-demment,

est

égale

à c sin

B.

talline des acides gras

On admet

également

que les à chaîne normale. atomes successifs de la

molé-cule sont

disposés

en

zigzag

et que cette

ligne

brisée fictive est

plane.

La trace du

plan

du

zigzag

de

chaque

molécule est

marquée

par un trait sur le

rectangle

de base

(fig. 2).

Dans la

répartition

des

molécules,

considérées comme

plantées

par leur

extrémité sur le

plan

de base

ab,

on voit

qu’à chaque

rectangle

du réseau reviennent 2 mol

(g);

la surface revenant en moyenne à

chaque

molécule est donc de

Aire moléculaire des acides. - Suivant les

condi-tions

(assez

mal

définies)

de formation et de

solidi-fication,

un même acide gras

présente

trois ou

quatre

valeurs différentes de la

période

de strati-fication. Les différents acides de la série

peuvent

exister sous l’une des variétés cristallines

A, B, C, D,

et c’est dans

chaque

forme que l’intervalle varie linéairement avec le nombre d’atomes de carbone. Le coefficient

angulaire

de cette variation linéaire

permet

de

calculer,

pour

chaque

variété,

l’angle

d’inclinaison de la molécule sur le

plan

de strati-fication. On voit alors que les

périodes

différentes de stratification trouvées pour un même acide

corres-(a) La molécule centrale + 1/4 de chacune de celles qui se

(5)

pondent

aux différentes « hauteurs » de la

molécule,

dont la

longueur

est constante, mais

qui

est

plus

ou moins inclinée.

Quelle

que soit la

longueur

de la chaîne,

l’angle

d’inclinaison est le même et voisin de

7oO,

6oO ou 5oo pour les formes A, B ou

respec-tivement

(9).

Une

conséquence

de ceci est,

qu’en

calculant l’aire moléculaire au moyen de la

rela-tion

(1),

on trouve pour tous les acides de

Cio

à

C26

(1°)

la même valeur de

I g, ~

B2@ go@5

à 21 ~ 2

ou 23 à

24

12 pour les variétés

A,

B ou C

respec-tivement

(11).

On

peut

donc considérer ces trois

valeurs de l’aire moléculaire comme étant la section horizontale ou la base d’un

prisme

(ou cylindre

quelconque)

de

plus

en

plus

incliné mais dont la

section droite est constante. On trouve

envi-ron I8,5 ~2 pour cette section droite ou, autrement

dit,

pour ce que serait l’aire de la base si la molécule était

complètement

redressée

(12).

Müller

(13)

a étudié un cristal isolé d’acide

stéarique.

Les dimensions de la maille élémentaire sont les suivantes : a =

5,546,

b =

7,381,

c =

48,84

B,

~

= 63~ 38’. Avec la relation

(2),

ceci donne pour aire moléculaire :

#

_ ~0,51~2.

Ce cristal appar-tenait à la forme B. On a réussi à

préparer

des

cris-taux isolés

appartenant

aux différentes variétés

polymorphiques

et étudier les conditions de passage de l’une à l’autre

(14).

Aires moléculaires des

triglycérides.

- Les

trigly-cérides se

présentent

sous deux formes cris-tallines : l’une

stable,

où les chaînes sont

inclinées,

l’autre

instable,

où elles sont

perpendiculaires

aux

plans

de stratification. En tenant

compte

de la densité de ces corps,

qui

est voisine de i,o3, et en

portant

les valeurs des

périodes

(15)

dans la rela-tion

(1),

on

trouve,

pour tous les termes de

Cio

à

C18’ respectivement

pour la forme instable et la forme

stable,

des aires moléculaires d’environ 56 et

64

A~.

Remarquons

que la

première

se

rapproche

de 3

fois 18,5

(section

droite d’une

chaîne)

et la seconde de 3

fois 21 .12 (aire

moléculaire de la forme B des

acides).

(9) 53°, 63- et 710 pour l’acide stéarique.

(lo) Nous désignons par la notation Cn l’acide à n atomes

de carbone (Cls pour l’acide stéarique par exemple).

(11) La forme A n’a été examinée que pour C16 et C1a seule-ment.

(1~) Remarquons, que dans le cas des paraffines à chaînes

longues, l’axe des molécules est vertical et la section droite

se confond avec l’aire moléculaire moyenne calculée. On trouve pour cette section droite 18,5 .Â.2, comme pour les

acides gras, ce qui prouve que l’encombrement moléculaire est conditionné surtout par celui des chaînes.

(is} Proc. Roy. Soc., 19 2 7, A, 114, p. 5 4 2.

(1°j Voir DUPRÉ LA TouR, Ann. de Phys., 1932, série X, 18, p. ~ 199.

(15) Ces valeurs ont été tirées des mesures de TRILLAIT et No-B~~,IARO-BVSKI (Ann. de Physique, 193 1, série X, 15, p. I~63),

et de CLARKSON et MALKIN (J. Chem. Soc., London, 1934, p. 666).

Interprétation

des aires moléculaires trouvées dans les couches monomoléculaires solides. -La

simple comparaison

des valeurs fournies par la diffraction des rayons X avec celles trouvées dans les

couches solides monomoléculaires

permet

de tirer des conclusions sur l’état des molécules dans les couches. Tout

d’abord,

l’aire de 18,5 trouvée au

point

de

rupture

des couches d’acides gras, ainsi que l’aire minimum de 55-56 B~ des couches de

triglycérides

correspondent

à la section droite des molécules et

indique qu’en

ces

points

les molécules sont

complè-tement redressées. Mais ce n’est certainement pas par hasard que l’aire de 63 ~2 trouvée avec les

couches solides de

triglycérides

et celle de

9-o-?,i ~2@

mesurée au

point

de sublimation M des acides

(fig. i),

s’accordent avec les résultats des mesures

aux rayons X sur la forme stable des

triglycérides

et la forme B des acides gras. De

même,

ainsi que

nous allons le

voir,

à propos des couches

méso-morphes,

dans certains domaines de

température

bien

déterminés,

on trouve pour les acides l’aire

moléculaire de

23-2C,

~~2

qui correspond

à la forme C. La

compression

d’une telle couche donne une

iso-therme

qui présente

une cassure très nette pour une

valeur de la surface de

i,5

~2,

montrant le passage

à la forme A

(fig. 8).

Les

triglycérides

donnent,

également

dans un domaine de

température

bien déterminé une forme que l’aire moléculaire

de 71

(=

3 x

~3,~)

rattache à la forme C des acides

(fig.

7).

Puisque

les encombrements moléculaires sont les mêmes dans la couche et dans le cristal et se

modifient

parallèlement,

on est conduit à admettre que la structure de la maille et l’inclinaison des molécules sont les mêmes dans les

différentes

formes

à deux et à trois dimensions. Le

point important

est,

qu’une

fois cette identité des structures

admises,

il n’est pas

possible

d’interpréter

autrement les variations de surface des couches avec la

compression

que par un redressement

progressif

des molécules initialement inclinées d’un

angle

déterminé par

l’analyse

aux rayons X. Il

n’y

a pas de

place

pour

l’hypothèse qui

considérait les molécules

toujours

verticales mais

empaquetées,

soit d’une

façon

serrée

avec les

chaînes jointives,

soit plus

lâche,

les

grou-pements

COOH

(les

« têtes

»)

étant

jointives (Adam).

Ainsi que nous l’avons

montré,

tout n’est

qu’une

conséquence

de l’inclinaison des chaînes dans la

maille,

la section droite des molécules étant la même dans les acides et les

paraffines.

On a

essayé

aussi

d’interpréter,

en considérant les molécules inclinées et en faisant intervenir des

angles

privilégiés

pour

lesquels

les

zigzags

des

chaînes

jointives

peuvent

s’emboîter

(Rideal

et

Lyons).

Cette

hypothèse

ne

s’accorde pas avec toutes les valeurs des aires et,

par

ailleurs,

si l’on se

reporte

à la

figure

2, on ne

voit pas comment deux chaînes

peuvent

s’emboîter,

surtout

lorsque

l’on considère celle du centre de la maille dont le

plan

du

zigzag

est presque

(6)

Les couches

liquides.

- Considérons le

cas de

couches formées par l’étalement de substances

qui

à trois dimensions sont

liquides

à la

température

de

l’expérience :

l’acide

oléique

ou la trioléine par

exemple.

La

figure

3

(trioléine)

représente

le genre

Fig. 3. - Isotherme de la trioléine sur eau distillée à ’]°,1.

d’isotherme relative à ces couches. Sous

n’importe

quelle pression,

la couche est fluide en apparence

(16)

et les mesures de viscosité

superficielle

ne révèlent

aucune

rigidité

ou anomalie. La

compressibilité

moyenne est huit à dix fois

plus

grande

que celle des couches solides.

Ici,

ainsi que nous le verrons,

le

point

M

correspond

à la fin de la condensation de la

phase

vapeur en

phase liquide

à deux

dimen-sions

~1’).

Le

point

P

indique

l’extrême limite de.

compression

de la couche monomoléculaire

liquide

et le début du passage à l’état de

liquide

à trois dimensions : la couche ne

pouvant

plus

être

comprimée

s’affaisse,

mais l’état de la substance à trois dimensions étant

liquide,

les molécules

qui

quittent

la surface se rassemblent pour former des

gouttelettes

ou des

flaques

(18).

Nous avons vu que des corps solides comme l’acide

stéarique

et la

trimyristine,

donnent des couches solides à là

température

ordinaire.

Mais,

pourvu que la

température

soit

égale

ou

supérieure

à une

tempé-rature déterminée

T,,,,

différente pour

chaque

espèce

de corps, on

peut,

en étalant des corps

qui

sont solides à trois

dimensions,

obtenir des couches

qui

sont

fluides

et donnent des isothermes semblables à celles de l’acide

oléique

et de la trioléine. Le Tableau I

donne,

pour une série de corps, cette

tem-pérature

minimum Ta,. et les aires au

point

M et P. TABLEAU 1.

D’après

le Tableau

ci-dessus,

nous constatons que les aires moléculaires en P ne varient pas

beaucoup

avec la

longueur

de la chaîne moléculaire

(20).

Ceci semble

déjà

indiquer

que, comme dans les couches

solides,

les molécules sont dressées sur la surface de

l’eau;

mais la

grandeur

de l’aire

(27

(16) Les grains de talc dont on saupoudre la surface ne sont pas figés mais tourbillonnent sous le jet d’air sans se

rassembler.

(17) Sur le cliché le palier de condensation est confondu

avec l’axe des abscisses.

(11) La phase à deux dimensions en équilibre avec un excès de liquide à trois dimensions est, pour ainsi dire, saturée,

d’où le nom de « point de saturation » donné au point P par

Marcelin. Nous évitons d’employer ce terme ici de crainte de créer une confusion avec le point extrême du palier inférieur

(point de condensation L de la figure 14) qui correspond

aussi à une saturation : la saturation de la phase vapeur à

deux dimensions.

(ls) D’après ADAM, Proc. Roy. Soc 1930, A, 126, p. 366. Il est à noter que 55 = 2 X ~ ~, 5 (2 chaînes).

à 30 -À2 par

chaîne)

prouve

qu’elles

ne sont pas verticales et serrées.

Nous allons essayer d’identifier l’état de la couche fluide au

point

P.

Soient y~ la tension

superficielle

du

liquide

que l’on étale et Yab sa tension interfaciale au contact de l’eau. Si l’on

représente par y’

la tension

superficielle

de l’eau recouverte d’une couche saturée

(point P),

on constate

(21)

que

(2°) La tribenzoïne qui donne une aire nettement différente n’est pas un composé à chaîne longue.

(21) Ceci est une autre façon d’exprimer qu’au point P la pression superficielle T est égale au coef’ficient d’expansion,

puisque par définition ’7’: =

Yo --

y’ (yo = tension de la surface

(7)

ont été oubliés ou considérés comme dus à une

Mais y’ représente

l’énergie superficielle

libre par unité de

surface;

on

peut

penser

qu’elle

se

décompose

en deux

énergies

superficielles

libres

différentes,

y)

+

y£i,,

localisées

respectivement

sur

la face

supérieure

et la face inférieure de la couche monomoléculaire. En

effet,

les molécules étant très

longues,

ces deux

énergies

peuvent

être «

auto-nomes », la

partie supérieure

de la molécule

ignorant,

pour ainsi

dire,

l’extrémité inférieure

(22).

La relation

(3)

entraîne alors que

,Y’IJ

+

J-’ , /,

=

Yb + J’ab.

On

peut

supposer que cette

égalité

est une consé-quence des identités suivantes :

J~==~~

et

y’aú ===.Y ab.

Ce

qui

revient à dire que, d’une

part,

au contact de

l’eau,

les groupes

polaires,

tant dans la couche monomoléculaire que sous une nappe

épaisse

d’huile,

occupent

le même espace et les mêmes

positions

relatives et que, d’autre

part,

au contact de

l’air,

l’orientation et l’encombrement des chaînes sont les mêmes tant dans la couche monomoléculaire

qu’à

la surface du

liquide

à trois dimensions. Cette

explication

se

justifie

par un ensemble de

faits. Tout d’abord

l’expérience

de Devaux sur la mouillabilité différente des deux faces d’un

gâteau

d’acide gras solidifié à la surface de l’eau nous conduit

à admettre que les molécules de la

partie

inférieure de la couche

épaisse

d’huile ont leur extrémité COOH tournée vers

l’eau,

alors que celles du dessus

pré-sentent leur chaîne

paraffinique

vers l’air.

J’ai mesuré par la méthode habituelle la chute de

potentiel

eau-air,

produite

non pas par une

couche

monomoléculaire,

mais par une couche de

plusieurs

millimètres d’huile

surnageant

sur l’eau.

Elle est

pratiquement

la même que celle au

point

P.

Il semble que le nombre de

groupements

COOH

au contact de l’eau est

également

le même dans les deux cas,

puisque

l’on sait par

ailleurs,

que la chute de

potentiel dépend

de la concentration

superfi-cielle.

D’autre

part,

pour ce

qui

est de l’autre

face,

on

admet en

général

pour tous les

liquides,

une

orien-tation

superficielle.

Pour les corps gras en

parti-culier,

la

spectroscopie

aux rayons X

(23) (méthode

de la

goutte)

met en évidence une orientation très est régie par la relation du triangle de Neumann

y’ - Yb COS a + Yabcosb,

où interviennent les angles de contact du contour de la lentille. Or la relation (3) reviendrait à admettre que, pour les premières gouttelettes qui apparaissent au point P, les angles de contact a

et b sont nuls : ce qui est une constatation.

(22) Cette idée est à la base de la théorie des films duplex que LANGaIUIa (J. Chem. Phys., I g 33, 1, p. 756) a introduite pour établir une équation d’état des couches fluides. Nous

en faisons ici un tout autre usage.

(23) TRILLAT et I~TOwAIiOwSIiI, ,411n, de Phr~sique, l93ï? série X, 1, p. +67.

nette à la surface des

gouttes.

De même les résultats obtenus par Bouhet sur la

polarisation elliptique

de

la lumière réfléchie à la surface des acides gras

liquides

conduisent à la même conclusion

(24).

Des considérations sur la correction de la constante de la relation d’Eôtvôs

(25),

conduisent à admettre que les molécules à la surface des acides ou des alcools

liquides

occupent

des aires voisines de 25 ~2.

Nous admettrons donc que, par sa structure et

sa

concentration,

la couche monomoléculaire au

point

P est une

reproduction

de là

surface

du

liquide

à trois dimensions au contact de l’air.

Définition

d’une couche

isotrope.

- A la surface du

liquide,

l’aire

occupée

par la molécule est rela-tivement

petite

par

rapport

à sa hauteur :

l’espace

occupé

par

chaque

molécule est un

prisme

ou un

cylindre allongé.

Par contre, au sein du

liquide

isotrope,

toutes les directions étant

équivalentes,

on

peut

dire,

qu’en

moyenne,

l’espace

revenant à

chaque

molécule est un cube dont le volume est

M.

égal

au volume moléculaire V

= ::a.

On

peut

imaginer

une couche monomoléculaire

isotrope

dans

laquelle

la direction des molécules serait

également

distribuée

au hasard. Pour une telle couche

isotrope, l’épaisseur

moyenne et la base moyenne par molécule seraient la hauteur et la base du cube de volume

égal

au

1 2

volume moléculaire V : soit

Ve

et

VI.

Par

exemple,

l’épaisseur

d’une couche

isotrope

d’acide

oléique

serait de 8

Â,

au lieu de

18,

et l’aire

moléculaire,

de

64

v,

au lieu de 29 trouvé au

point

P. Nous définirons la

plus

ou moins

grande anisotropie

des couches

liquides

en

comparant

les aires moléculaires .9

en différents

points

des isothermes avec l’aire A =

Y3

correspondant

au volume moléculaire de la substance

liquide.

La troisième colonne du Tableau I

indique

les

2

valeurs de

VI

calculées pour l’état

liquide

des différents corps étudiés. On voit combien ces valeurs

se

rapprochent

des aires moléculaires mesurées au

point

M des couches

liquides.

Ce que les

premiers

expérimentateurs

cherchaient à mesurer sous le

nom de « surface d’extension maxima », était

prati-quement

la surface

occupée

par la couche

aupointM.

Considérant les molécules comme

ayant

une forme

isotrope,

sphérique

ou

cubique,

et

pensant

que le

point

M

correspondait

au seul moment où les molécules sont toutes dans le même

plan et jointives,

ils cherchaient à comparer

l’épaisseur

de la couche

1

en ce

point,

avec la valeur calculée de

VJ

(Devaux,

Labrouste,

premiers

travaux de

Marcelin).

Des accords très satisfaisants avaient été ainsi obtenus pour

plusieurs

corps. Il est curieux de constater

comment,

du

jour

Langmuir

a établi la forme

allongée

des corps de cette

famille,

ces résultats

(24) BOUHET, Ann. de Physique, ig3i, série X, 15, p. 5.

(8)

simple

coïncidence sans

signification.

Les résultats

de

Langmuir

se

rapportaient

surtout à des couches condensées ou

solides,

et nous avons vu que dans ces cas les couches sont

anisotropes. L’égalité

de

j

l’épaisseur

avec

V3

est une autre

façon

d’exprimer

2

l’égalité

de la surface moléculaire avec

V>’

(26).

Nous dirons

donc,

que

si,

en

P,

elle ressemble à la

surface du

liquide

à trois

dimensions,

en

M, la

couche

reproduit

l’état des molécules au sein du

liquide isotrope.

Essai

d’interprétation.

- Ce

que nous mesurons sous le nom de

pression superficielle

est la

diffé-rence entre les tensions

superficielles

de l’eau non

contaminée,

ya, et de l’eau recouverte par la

couche,

y’.

Au

point

P,

et,

d’après (3),

Nous allons

exprimer

cette relation en terme de travail de cohésion

(travail

nécessaire pour

séparer

une colonne

liquide

en deux

tronçons

suivant une

section de 1

cm2)

et de travail d’adhésion

(travail

dépensé,

sur

chaque

centimètre carré de leur surface

de

contact,

pour

séparer

deux

liquides

différents

qui

adhèrent).

Avec les mêmes notations que

précé-demment,

le travail d’adhésion du

liquide

étalé

avec l’eau est donné par la relation de

Dupré

Par

ailleurs,

le travail de cohésion d’un

liquide

est

égal

à deux fois la tension

superficielle

Wb==2Yb.

(6)

De

(4),

(5)

et

(6),

on tire

Cette relation

exprime

la

pression superficielle,

au

point

P,

en fonction du travail de cohésion du

liquide

étalé et de son travail d’adhésion à l’eau.

Elle a une

signification physique

immédiate. Elle

indique

que si l’affinité du corps gras pour l’eau est

plus grande

que’

la cohésion de ses molécules

entre

elles,

celles-ci

quitteront

la

goutte

et s’étaleront

avec une

pression

d’autant

plus grande

que l’affinité

sera

supérieure

à la cohésion.

De même que nous l’avons fait pour les tensions

superficielles

et interfaciales

(p. 337),

considérons la couche au

point

P comme une

goutte

excessi-vement

plate qui

n’aurait

qu’une

seule molécule

d’épaisseur

et à

laquelle

peuvent

encore

s’appliquer

les notions de travail de cohésion et de travail

d’adhésion;

ces

énergies

libres se

rapportant

toujours

à 1 cm2 de surface. Si à

partir

du

point

P,

on descend

l’isotherme en détendant la

couche,

l’énergie

libre de cohésion et

l’énergie

libre d’adhésion vont en

(26 ) Avec cette différence que dans le second cas on ne

pose pas a priori que la densité de la couche est la même

que celle de la substance à trois dimensions.

diminuant,

non seulement à cause de la diminution de la concentration moléculaire par centimètre

carré,

mais aussi par suite de la variation des actions

intermoléculaires,

liées elles-mêmes à cette

concen-tration. W ub et Wv sont les valeurs

particulières

au

point

P;

soient Wab et Wb les

grandeurs

variables

correspondantes

pour une certaine concentration

superficielle

donnée. Nous n’avons pas besoin de connaître les lois de variation de ces deux fonctions.

En tout cas, pour

chaque

concentration

superficielle,

nous pouvons poser

I == (V({b - H)/J.

et,

puisque

z

décroît,

constater que la

diffé-rence w,,I, -

wb décroît avec la concentration

super-ficielle. En M

(fig. 4),

la

pression

est devenue

prati-quement

nulle

(21),

et tuul, = wi, c’est-à-dire

qu’en

ce

point,

les actions dues à la cohésion et celles prove-nant de l’adhésion se

contrebalancent,

bien

qu’elles

soient toutes les deux encore notables. La molécule

étant soumise à des actions en moyenne

égales

dans

différentes

directions,

l’état de la couche

rappellera

celui

qui règne

au sein d’un

liquide isotrope.

On

peut

pourtant

se demander comment

l’isotropie

des actions intermoléculaires dans les couches étalées

sur l’eau se

produit

pour le même encombrement

moléculaire que dans la masse du

liquide,

où les molécules sont toutes de même nature ? Il est,

en tout cas, un fait que, soit au

point

P pour les

coucher

liquides

(où

la couche

reproduit

la surface du

liquide pur),

soit dans les couches solides

(où

l’on trouve toutes les variétés

polymorphiques

du cristal à trois

dimensions),

la

présence

de l’eau

sous-jacente

ne modifie pas la constitution du feuillet

de molécules du corps gras.

Nous verrons

qu’aux

très faibles

concentrations,

les couches

superficielles

se

comportent

comme un

gaz à deux

degrés

de liberté. Dans le cas que nous

con-sidérons,

ce gaz se condense par

compression

en un

liquide

dont l’encombrement moléculaire est

indiqué

,

i-par l’abscisse du

point

M.

Si 1,

==

VI

représente

la

distance intermoléculaire moyenne dans le

liquide

~ 2

isotrope

à trois

dimensions,

la relation

~i

=

V."

qui

relie l’aire moléculaire en M au volume

molé-culaire,

peut

aussi s’écrire

A)I

=

1’2.

Ce

qui

traduit le fait que la distance intermoléculaire

lo

est une

distance

critique qui

intervient dans l’existence des

fluides,

tant dans les conditions ordinaires que dans les couches monomoléculaires.

Cas

particuliers: 10

Molécules à

plusieurs

points

d’affinité.

- Si en

plus

du

groupement

qui

se trouve à son

extrémité,

la molécule

comporte

en un

point

de sa chaîne un autre

groupement

fonctionnel

(alcool

secondaire,

cétone), qui

est lui aussi en contact

avec la surface de l’eau, l’état de la molécule dans la couche ne sera

plus comparable

à celui

qu’il

a

(~7) La pression le long du palier inférieur est en général

(9)

au sein du solide ou du

liquide

à trois dimensions, C’est ainsi que la triricinoléine

qui

normalement devrait donner une aire moléculaire à peu

près

égale

à celle de la

trioléine,

donne en M 2Io  2.

Cette aire

beaucoup

plus grande

serait due au

fait,

qu’en plus

du bout de la

molécule,

la fonction alcool

oblige

encore une bonne

partie

de la chaîne à rester

appliquée

sur la surface. En

effet,

ainsi que cela

est montré dans la seconde

partie

de ce travail

(28),

lorsque

l’on

comprime

la couche

liquide

de

triricino-léine,

les

points

de fixation secondaire se détachent

progressivement

et l’isotherme

présente,

au

voisi-nage de 135

~2,

une discontinuité de seconde

espèce,

indiquant probablement

que toutes les molécules ont

pris

leur

position

normale

reproduisant

la constitution

de la trioléine. Certaines de ces couches

peuvent

aussi ne pas donner de

palier

de condensation.

Tous ces cas

peuvent

s,’interpréter

par la

rela-tion 77 = wu/¡ -

wb.

Lorsqu’au

cours de la

détente,

les molécules étant suffisamment écartées les unes

des

autres,

les groupes actifs secondaires

peuvent

venir au contact de

l’eau,

l’énergie

d’adhésion par

molécule se trouve accrue, alors que

l’énergie

de

cohésion entre molécules ne

peut

que diminuer.

Par

suite,

la différence 7: = w~~ --

Wb

peut

encore

avoir une valeur élevée pour une aire où, avec un

seul groupe

actif,

on aurait atteint le

point

M de

l’isotherme. La détente doit se

poursuivre

encore

plus

loin pour que Wab et wb, tout en décroissant

respectivement,

finissent par

s’égaler.

20 Isothermes sans

palier

de

vaporisation.

-L’existence du

point

de

vaporisation

M suppose

que les forces de cohésion entre molécules sont notables : ce n’est que la différence entre Wab et wb

qui

est très faible. Par contre, on

peut

concevoir que dans d’autres cas, la détente

puisse

se

pour-suivre très

loin, jusqu’à

des distances intermolé-culaires où toute cohésion devient

négligeable,

mais pour

lesquelles

lvuô --~

wb, décroissant moins

rapidement,

reste relativement

grand.

La couche passera alors d’une

façon

continue de l’état condensé à l’état gazeux. L’isotherme est

analogue

à celle

d’un fluide au-dessus de sa

température critique

de

liquéfaction.

Effectivement deux groupes de subs-tances donnent des couches sans

palier

de

vapori-sation : 10 les corps pour

lesquels

war, est relativement

grand :

diacides,

oxy ou

céto-acides,

acide

oléique

sur

Mn04K;

2° les molécules à chaîne courte, pour

lesquelles

l’agitation

thermique

est relativement

grande

et Wh

petit :

acide

laurique, tricaproïne,

tri-capryline,

acides solubles.

Solidification des couches

liquides

par compres-sion. -- Nous avons vu

que des substances solides à trois

dimensions,

une fois étalées en

couche,

(28) DERvicHiA~ et JOLY, article à paraître dans un prochain

numéro de ce journal. Cet article sera désigné dans la suite par :

« IIe Partie ».

donnaient des isothermes semblables à celles de l’acide

oléique

ou de la trioléine

(fig.

4),

tant que la

température

était

supérieure

à une

température

déterminée,

T,,. Au-dessous de cette

température,

la couche

peut

se solidifier par

compression.

Ce cas

est illustré par la

figure 4 qui reproduit

l’isotherme

Fig. ~. - Isotherme de l’acide myristique

sur H Gl N/100 à ?oo,5.

de l’acide

myristique

à ~ r ~

(T~9,

_

34°).

Cette courbe

comprend

une

partie

inférieure semblable à l’iso-therme d’une couche

liquide

et une

partie supérieure

analogue

à celle d’une couche d’acide

stéarique

par

exemple (fig. 9);

un

palier

intermédiaire

plus

ou moins

horizontal,

suivi d’un arrondi relie ces

deux

parties.

L’isotherme de la trilaurine à 8°

(fig. 5) présente également

un

palier

intermédiaire

Fig. 5. - Isotherme de la trilaurine sur eau distillée à 7°,j.

(7B

=

210).

Les deux

éouches

sont fluides dans

toute la

région

de M à 0 : si l’on étudie leur

viscosité,

on trouve des débits

comparables

à ceux que donnent

des couches obtenues par l’étalement de substances

liquides

comme l’acide

oléique

ou la trioléine.

Entre S et

N,

les

couches sont solides : pour l’acide

myristique,

la cassure en N

l’indique,

de

plus

la valeur de l’aire moléculaire en S et en N

(20,5

et 18,5

(10)

que les valeurs de la chute de

potentiel électrique

(o,~too

et

o,65o V), correspondent

bien à l’état solide

comparer avec la

figure

1 ).

Le début 0

de la transformation marque par une discontinuité

nette la fin de l’état

liquide,

mais,

ainsi que nous

allons le prouver, la

partie

arrondie RS

correspond

au passage, avant l’état

solide,

par un état

méso-morphe,

analogue

aux cristaux

liquides.

Nous

appel-lerons donc le

palier

OR :

palier

de cristallisation. Ce

palier

s’abaisse avec la

température

et

disparaît

au-dessous d’une certaine

température;

on retrouve,

alors,

les isothermes de sublimation des couches solides

(fig.

i).

Les transformations subies par les couches par élévation de

température

ont été

signalées

tout d’abord par H. Labrouste

(29).

Adam et

Jessop (30)

ont tracé la série des isothermes de l’acide

myristique

dans l’intervalle de

température

où se

produit

la transformation. J’ai donné

également

la série d’iso-thermes relatives à

la trimyristine

et à la trilaurine

(31).

La

figure

6 schématise le réseau de courbes obtenues

Fig. 6. - Réseau des isothermes de l’acide

myristique.

pour l’acide

myristique

ou pour l’acide

palmitique.

On voit que le domaine d’existence de la

phase

fluide

s’élargit

de

plus

en

plus

avec la

température,

le

segment

MO de la courbe devenant de

plus

en

plus

long

et le

palier

de cristallisation se raccourcissant et

apparaissant

d’autant

plus

haut que la

tempé-rature est

plus

élevée. Le passage à l’état R nécessite

une

pression

de

plus

en

plus

élevée,

jusqu’au

moment où il devient

impossible

de transformer la couche par

compression.

Nous

appellerons

la

température

T,.,,

où cela se

produit,

température critique

de

cristal-lisation. Cette

température

varie d’un terme à l’autre d’une

série,

dans le même ordre que la

température

de fusion à trois

dimensions,

mais elle est bien infé-rieure à celle-ci. Il ne faut d’ailleurs pas confondre T,.,.

avec la

température

Tl de fusion

proprement

dite (29) H. LABROUSTE, Ann. de Physique, z ~ ~ o, série IX,

14, p. 164.

(10) ADAM et .~ESSOP, l’roc. Rord. Soc., 1926, A, 112, p..3()À. (31) D. G. DERVIGHIAN, Ann, de Physique, 1 ~37, i i e séric,

8, p. 36~.

des

couches,

qui,

elle,

correspond

à

l’apparition

de la

phase liquide

et se trouve encore

plus

bas dans l’échelle des

températures.

Dé ftnitiorc

des couches

liquides.

- Nous avons vu

que pour une couche au-dessus de sa

température

critique

de

cristallisation,

l’aire au

point

M

corres-pond

à l’encombrement moléculaire des molécules

au sein du

liquide

à trois dimensions. Si l’on remonte

l’isotherme de M en 0, l’encombrement moléculaire

correspond

donc à celui d’un

liquide

comprimé.

On a cru voir dans les couches que nous

appelons

ici

liquides

un état

particulièrement

dilaté «

n’ayant

pas son

correspondant

à trois dimensions »; d’où

la

désignation

d’état dilaté

(expanded state),

inter-médiaire entre l’état gazeux et un état fluide condensé

que l’on a

pris

pour l’état

liquide.

Nous allons étudier maintenant cet état de fluide condensé et montrer

qu’il

est

beaucoup plus

voisin de l’état cristallin. Le passage de cet état à l’état

liquide

nous

permettra

d’apporter

encore

plus

de

précision

dans sa définition.

L’état

mésomorphe. -

Lorsqu’on

élève progres-sivement la

température,

les couches solides

passent

par un état intermédiaire bien défini avant d’aboutir à l’état

liquide.

Par

analogie

avec les cristaux

liquides

(état également intermédiaire),

nous donnerons à cet état le nom de

mésomorphe,

ce

qui

ne

préjuge

rien sur sa constitution. Nous nous efforcerons de l’identifier par la suite.

10

Passage

du solide au

mésomorphe.

--- Pour toute

température

inférieure à 2io, la couche de

trimyristine

est solide et donne au

point

M l’aire

IJig. ~. - Isotherme de la

trimyristine sur eau distillée à 2 ~ °, r .

caractéristique

de 63 ~2. Mais vers Tu ( === 21°, cette aire passe

brusquement

à 71

et

s’y

maintient

jus-qu’à

T,,, =

2fi°

(32).

L’isotherme

présente

alors la forme que

reproduit

la

figure ; .

Le

point

63 12

(32) Cette première transformation est passée inaperçue

à LABROUSTE. Elle a été signalée pour le cas de

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