Problème 1
Préliminaire
Utiliser la remarque proposée par l'énoncé conduit à des expressions de f a (x) et f a (x) commodes pour des réels quelconques x et y :
f a (x) = min(x, a) = 1
2 (x + a − |x − a|) f a (y) = min(x, a) = 1
2 (y + a − |y − a|) f a (x) − f a (y) = 1
2 (x − y − |x − a| + |y − a|)
Utilisons ensuite l'inégalité ||u| − |v|| ≤ |u − v| avec u = y − a et v = x − a . Elle traduit le caractère lipschitzien de rapport 1 de la fonction valeur absolue. On en déduit :
|f a (x) − f a (y)| ≤ 1
2 (|x − y| + | − |x − a| + |y − a|||) ≤ 1
2 (|x − y| + |x − y||) ≤ |x − y|
Donc f a est lipschitzienne de rapport 1. Pour g a , on peut remarquer que entre deux nombres, l'un est le plus petit et l'autre le plus grand donc la somme des deux est aussi la somme du plus petit et du plus grand
f a (x) + g a (x) = a + x On en déduit (en achevant le raisonnement comme plus haut) :
g a (x) − g a (y) = 1
2 (−(x − y) + |x − a| − |y − a|||)
|g a (x) − g a (y)| ≤ |x − y|
Partie 1
1. a. Les fonctions sont lipschitziennes donc continues donc intégrables. Les nombres m n+1 et M n+1 sont bien dénis.
b. Montrons par récurrence que m n et M n sont dans [0, 1] pour tous les entiers n . C'est vrai par dénition pour m O et M 0 . Si m n et M n x sont dans [0, 1] alors min(x, M n ) et max(x, m n ) sont dans [0, 1] . En intégrant les inégalités on obtient bien que M n+1 et m n+1 sont dans [−1, 1] .
2. a. On transforme m n+1 en coupant l'intégrale en deux.
m n+1 = 1 2
Z 1
−1
min(x, M n ) dx
= 1 2
Z M
n−1
min(x, M n ) dx + Z 1
M
nmin(x, M n ) dx
!
= 1 2
Z M
n−1
xdx + Z 1
M
nM n dx
!
= 1 2
M n 2 − 1
2 + (1 − M n )M n
= − 1
4 (M n − 1) 2 Par un calcul analogue, on obtient M n+1 = 1 4 (m n + 1) 2 .
b. Évident à partir de la question précédente.
3. a. Comme m n = x n − 1 et M n = 1 − y n , traduisons avec x n et y n les égalités de la question 2.a.
x n+1 − 1 = − 1 4 y n 2 1 − y n+1 = 1
4 x 2 n
⇒ y n+1 − x n+1 = 1
4 (y n − x n )(y n + x n )
b. Supposons que (x n ) n∈N converge vers x et (y n ) n∈N vers y . Avec des opérations sur les suites convergentes, on obtient
y − x = 1
4 (y − x)(y + x) ⇔ (y − x)(4 − y − x) = 0
Comme x n et y n sont dans [0, 1] , par passage à la limite, x et y sont aussi dans [0, 1] donc 4 − y − x 6= 0 donc x = y .
Notons l cette limite commune, en remplaçant dans x n+1 − 1 = − 1
4 y n 2 On obtient l 2 + 4l − 4 dont les racines sont −2 + 2 √
2 et −2 − 2 √
2 . Comme on sait que l ∈ [0, 1] on a forcément
l = −2 + 2 √
2
c. Faisons le diérence des deux relations x n+1 − 1 = − 1
4 y n 2 l − 1 = − 1
4 l 2
⇒ x n+1 − l = − 1
4 (y n + l)(y n − l)
⇒ |x n+1 − l| = |y n + l|
4 |y n − l| ≤ 2 √ 2 − 1
4 |y n − l|
car y n ≤ 1 . Le raisonnement est le même pour y n . 4. Notons q = 2
√ 2−1
4 , en combinant les relations de la question précédentes, on obtient :
|x n+2 − l| = q 2 |x n − l|
On en déduit, par comparaison avec des suites géométriques convergentes, la conver- gence des suites extraites d'indices pairs ou impairs vers l . Ceci prouve la convergence des suites complètes vers l . Des relations x n = 1 + m n , y n = 1 − M n on déduit alors :
(m n ) n∈ N → l − 1 (M n ) n∈ N → 1 − l
Partie II
1. a. La fonction u f (g) est bien dénie car la fonction à intégrer x → min(x, g(a))f (x) est continue comme produit de deux fonctions continues. (partie préliminaire) b. Pourquoi la fonction u g (f)
a → Z 1
0
min(x, g(a))f (x)dx est-elle continue ? Deux méthodes sont possibles.
Méthode 1 : expression avec des primitives.
Introduisons
F 1 : la primitive de x → xf (x) nulle en 0 F : la primitive de x → xf(x) nulle en 1 On peut alors alors écrire :
u g (f )(a) = Z g(a)
0
xf(x) dx + Z 1
g(a)
g(a)f (x) dx = F 1 (g(a)) − g(a)F (g(a)) Les fonctions F 1 et F sont dérivables, la fonction g est continue, donc u g (f ) est continue.
Méthode 2 : lipschitzité
|u g (f )(a) − u g (f )(b)| ≤ Z 1
0
|min(x, g(a)) − min(x, g(b))| |f (x)|dx
≤ Z 1
0
|g(a) − g(b)| |f (x)|dx ≤ Z 1
0
|f (x)|dx
|g(a) − g(b)|
Ce qui prouve que u g (f) est continue car g est continue.
2. Dans cette question f (x) = tan 2 x . On peut calculer les fonctions F 1 et F de la première méthode de la question précédente. Une primitive de tan 2 x étant tan x−x , F s'obtient directement et F 1 par une intégration par parties
F 1 (u) = u tan 2 u − u 2
2 + ln | cos u|, F (u) = tan u − u + 1 − tan 1 On en déduit
u g (f )(a) = (tan 1 − 1)g(a) + ln |cos(g(a))| + g(a) 2 2 3. a. La fonction u f (g) est bien dénie car la fonction à intégrer
x → min(a, g(x))f(x)
est continue comme produit de deux fonctions continues. D'après un résultat de cours, la borne inférieure (dont la valeur en chaque point est la plus petite des valeurs) de deux fonctions continues est continue.
b. En procédant comme pour la deuxième méthode de 1.b. on obtient
|v g (f)(b) − v g (f )(a)| ≤ Z 1
0
|f (x)|dx
|a − b|
Ce qui prouve que v g (f ) est continue. Elle est même lipschitzienne de rapport R 1
0 |f (x)|dx .
4. La linéarité résulte de la linéarité de l'intégrale. On a déjà montré que les fonctions images étaient continues donc dans E .
5. a. Lorsque f ∈ ker u g , alors pour tous les a ∈ [0, 1] :
F 1 (g(a)) − g(a)F (g(a)) = 0
Mais comme g est une application continue de I = [0, 1] dans I telle que g(0) = 0 et g(1) = 1 , g est surjective. On peut donc écrire
∀t ∈ I : F 1 (t) − tF (t) = 0
On peut alors dériver (on ne pouvait pas le faire avant car g n'était pas supposée dérivable). On obtient, pour tous les t de I , d'abord F (t) = 0 puis f (t) = 0 . b. Comme u g (f ) = F 1 ◦ g − gF ◦ g , si g est dérivable alors u g (f ) est dérivable.
Or il existe des fonctions continues qui ne sont pas dérivables donc u g n'est pas surjective.
6. a. En utilisant la relation de Chasles pour préciser v g (f ) pour la fonction g donnée par l'énoncé, on obtient :
v g (f )(x) = Z 1
1 2