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Cours de géométrie différentielle

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

G´ eom´ etrie diff´ erentielle

Pr´eparation ` a l’agr´egation (2020–2021)

Jean-Fran¸cois Babadjian

Dans ce chapitre nous allons nous int´eresser `a la g´en´eralisation des courbes et des surfaces dans l’espace Euclidien qui conduit `la notion de sous-vari´et´e diff´erentielle.

Nous d´efinirons les sous-vari´et´es de Rn de diff´erentes mani`eres ayant chacune leur in- terpr´etation g´eom´etrique propre.

1 Sous-vari´ et´ es

D´efinition 1. Soient nPN˚, kPN˚Y t`8u et p P t1, . . . , nu. Un sous ensemble M de Rn est une sous-vari´et´e de Rn de dimension p et de classe Ck si, pour tout x0 PM, il existe un voisinage ouvert U de x0 dans Rn et un Ck-diff´eomorphisme ϕ:U Ñ Rn de U sur son image tels que

ϕpMXUq “ϕpUq X rRpˆ t0Rn´pus.

La d´efinition pr´ec´edente en terme de carte locale signifie que localement, M est Ck- diff´eomorphe `a un sous-espace vectoriel deRnde dimensionp. Dans le r´esultat suivant, nous donnons d’autres caract´erisations dont les preuves reposent sur les Th´eor`emes d’inversion locale et des fonctions implicites. Par la suite, nous identifierons Rn et RpˆRn´p de sorte que tout point xPRn s’´ecrit x“ py, zq PRpˆRn´p.

Th´eor`eme 1. Les propri´et´es suivantes sont ´equivalentes :

(i) M est une sous-vari´et´e de Rn de dimensionp et de classe Ck;

(ii) Fonction implicite : pour tout x0 P M, il existe un voisinage ouvert U de x0

dansRnet une fonctionf :U ÑRn´p de classeCktels quedfpx0q PLpRn;Rn´pq est surjective et

M XU “ txPU : fpxq “0u;

(iii) Graphe : pour tout x0 “ py0, z0q PM, il existe un voisinage ouvert V de y0

dans Rp, un voisinage ouvert W de z0 dans Rn´p, une fonction g :V Ñ W de classeCk etAPGLnpRq tels que

MX pV ˆWq “ tApy, gpyqq: yPVu;

(2)

(iv) Nappe param´etr´ee : pour tout x0 PM, il existe un voisinage ouvert U de x0 dans Rn, un voisinage ouvert V de 0Rp dans Rp et une fonction j : V Ñ Rn de classe Ck telle que jp0q “x0, djp0q P LpRp;Rnq est injective et j r´ealise un hom´eomorphisme deV sur M XU.

Remarque 1. 1) La caract´erisation (ii) d’une sous-vari´et´e M en terme de fonction implicite signifie que, localement, M est l’ensemble de niveau 0 d’une fonction f : RnÑRn´p. Une fonction f :U ÑRn´p de classeCk sur un ouvertU ĂRn contenant x0 et telle que dfpx0q PLpRn;Rn´pq est surjective s’appelle une submersionde classe Ck en x0

2) La caract´erisation (iii) d’une sous-vari´et´e M en terme de graphe signifie que lo- calement,M est le graphe d’une fonctiong:Rp ÑRn´p. La pr´esence de l’application lin´eaire A est due au fait qu’il peut ˆetre n´ecessaire d’effectuer un changement de base afin de se ramener `a une telle fonction. On pourrait se passer d’introduire ce change- ment de base mais il faudrait alors identifier Rn `a EˆF o`u E et F sont deux sous espaces vectoriels de Rn de dimenson p et n´p respectivement. Dans nos notations, on a en fait queE “ApRpˆ t0Rn´puqetF “Apt0Rpu ˆRn´pq.

3) La caract´erisation (iv) d’une sous-vari´et´eM en terme de nappe param´etr´ee signifie que, localement,M est l’image d’une fonctionj:Rp ÑRn. Une telle fonctionj:V Ñ Rn de classe Ck sur un ouvert V Ă Rp contenant 0 telle que djp0q P LpRp;Rnq est injective s’appelle une immersion de classeCk en 0.

D´emonstration du Th´eor`eme 1.

Carte localeùñ Fonction implicite : Soient x0 P M, U un voisinage ouvert de x0

dansRn etϕ:U ÑRn unCk-diff´eomorphisme deU sur son image tels que ϕpMXUq “ϕpUq X rRpˆ t0Rn´pus.

On d´efinit f :U ÑRn´p par

fpxq “ pϕp`1pxq, . . . , ϕnpxqq pour toutxPU.

La fonction f est de classe Ck et d’apr`es le th´eor`eme de diff´erentiation des fonctions compos´ees, on a pour tout xPU,

dfpxq “ pdϕp`1pxqphq, . . . , dϕnpxqphqq pour touthPRn.

Commeϕest unCk-diff´eomorphisme local au voisinage dex0, on en d´eduit quedϕpx0q P GLnpRq et donc, pour tout v PRn´p il existe un unique h PRn tel que dϕpx0qphq “ p0Rp, vq, ce qui montre que

dfpx0qphq “v

et donc que dfpx0q P LpRn;Rn´pq est surjective. On a donc montr´e que f est une submersion de classeCk en x0. Enfin,

xPMXU ðñ ϕpxq PϕpUq X rRpˆ t0Rn´pus ðñ xPU etfpxq “0.

(3)

Fonction implicite ùñ Graphe : Soient x0 P M, U un voisinage ouvert de x0 dans Rn et f : U Ñ Rn´p une fonction de classe Ck telle que dfpx0q P LpRn;Rn´pq est surjective et

M XU “ txPU : fpxq “0u.

Comme dfpx0q P LpRn;Rn´pq est surjective on a rgpdfpx0qq “ n´p et le Th´eor`eme du rang montre que E “Kerpdfpx0qqest un sous-espace vectoriel de Rn de dimension p. Soit F “ EK le suppl´ementaire orthogonal `a E dans Rn (qui est un sous espace vectoriel de dimension n´p) de sorte queRn“E‘F.

Dans la suite, nous identifieronsRn `a EˆF via l’hom´eomorphisme Rn“E‘F Ñ EˆF,

x“y`z ÞÑ py, zq.

Par abus de notation, nous ´ecrirons tout xPRn sous la formex “ py, zq PEˆF. En particulier, on ax0“ py0, z0q PEˆF. Quitte `a r´eduireU, nous pouvons supposer que U “V ˆW o`u V est un voisinage ouvert de y0 dans E etW est un voisinage ouvert de z0 dansF. Consid´erons l’application partielle

fpy0,¨ q:W ÑRn´p

qui est de classe Ck. Sa diff´erentielle en z0 est donn´ee par dzfpy0, z0q “ dfpx0q|F P LpF;Rn´pq. SivPFest tel quedzfpy0, z0qpvq “dfpx0qpvq “0, alorsvPKerpdfpx0qq “ E ce qui montre que v “0. Par cons´equent,dzfpy0, z0q est injective et donc bijective puisque dimpFq “ dimpRn´pq “ n´p. On en d´eduit que dzfpy0, z0q P GLn´ppRq de sorte que nous pouvons appliquer le Th´eor`eme des fonctions implicites. Il existe donc un ouvert V1 Ă V contenant y0, un ouvert W1 Ă W contenant z0 et une fonction g:V1 ÑW1 de classe Ck tels que

#

py, zq PV1ˆW1,

fpy, zq “0 ðñ

# yPV1, z“gpyq.

Par cons´equent,

MX pV1ˆW1q “ tpy, gpyqq: yPV1u.

Grapheùñ Carte locale : Soient x0 “ py0, z0q P M, V un voisinage ouvert de y0 dans Rp, W un voisinage ouvert de z0 dans Rn´p, g :V Ñ W une fonction de classe Ck etAPGLnpRq tels que

MX pV ˆWq “ tApy, gpyqq: yPVu.

Quitte `a faire un changement de base, on peut supposer queA“Id. Soitϕ:V ˆW Ñ Rn la fonction d´efinie par

ϕpxq “ϕpy, zq “ py, z´gpyqq pour toutx“ py, zq PV ˆW.

(4)

La fonctionϕest de classeCk surV ˆW. De plusϕest clairement bijective deV ˆW sur son image ϕpV ˆWq d’inverse donn´e par

ϕ´1py1, z1q “ py1, z1`gpy1qq pour toutpy1, z1q PϕpV ˆWq.

Par ailleurs, pour tout x“ py, zq PV ˆW et tout h“ ph1, h2q P RpˆRn´p, on a dϕpxqphq “ ph1, h2´dgpzqph1qq,

de sorte que dϕpxq PGLnpRq avec rdϕpxqs´1pkq “ pk1, k2 `dgpzqpk1qq pour tout k “ pk1, k2q P Rp ˆRn´p. Le Th´eor`eme d’inversion globale montre que ϕ r´ealise un Ck- diff´eomorphisme deV ˆW sur son image (qui est ouverte).

Enfin, comme

x“ py, zq PM X pV ˆWq ðñ py, zq PV ˆW etz“gpyq, on en d´eduit que

ϕpxq PϕpM X pV ˆWqq ðñ ϕpxq PϕpV ˆWq etϕp`1pxq “ ¨ ¨ ¨ “ϕnpxq “0, ce qui montre que

ϕpMX pV ˆWqq “ϕpV ˆWq X rRpˆ t0Rn´pus.

Grapheùñ Nappe param´etr´ee : On suppose de nouveau queA “Id. On pose U “ V ˆW qui est un ouvert de Rn et

V1 “ tyPRp: py0`y, gpy0`yqq PUu

qui est un ouvert deRp(comme image r´eciproque de l’ouvertU par la fonction continue y ÞÑ py0 `y, gpy0`yqq) qui contient 0Rp puisque py0, gpy0qq “ py0, z0q “ x0 P U. On d´efinit

j:V1 Ñ Rn

y ÞÑ py0`y, gpy0`yqq

qui est une fonction de classe Ck sur V1. De plus jp0q “ py0, gpy0qq “ py0, z0q “ x0 et djp0qphq “ ph, dgpy0qphqq pour tout h PRp. Par cons´equent, djp0qphq “ 0 implique que h “ 0, ce qui montre que djp0q P LpRp;Rnq est injective et donc que j est une immersion de classe Ck en 0.

Montrons quej:V1ÑMXU est bijective. Tout d’abord, siy1ety2 PV1 sont tels que jpy1q “jpy2q, on en d´eduit quepy0`y1, gpy0`y1qq “ py0`y2, gpy0`y2qqce qui montre quey1 “y2et donc quejest injective surV1. Par ailleurs, pour toutx“ py, zq PMXU, on az“gpyq, donc en posant ¯y:“y´y0, on ajpyq “ py¯ 0`¯y, gpy0`yqq “ py, zq “¯ xPU ce qui implique que ¯y PV1 et jp¯yq “ x. Ceci implique que j est surjective de V1 sur

(5)

MXU et donc quejr´ealise une bijection deV1surMXU. Remarquons que l’application r´eciproque j´1:M XU ÑV est donn´ee par

j´1pxq “ ppx´x0q1, . . . ,px´x0qpq pour toutxPMXU (1) qui d´efinit bien une fonction continue sur M XU. Nous avons finalement montr´e que j:V1ÑMXU est un hom´eomorphisme.

Nappe param´etr´eeùñ Graphe : Soit x0 P M, U un voisignage ouvert de x0 dans Rn,V un voisinage ouvert de 0Rp dansRp etj :V ÑRnune fonction de classeCk telle que jp0q “ x0, djp0q PLpRp,Rnq est injective et j r´ealise un hom´eomorphisme de V surU XM.

Commedjp0q PLpRp;Rnq est injective,E:“Impdjp0qqest un sous espace vectoriel deRn de dimensionp. SoitF “EK le suppl´ementaire orthogonal `aE dansRn(qui est un sous espace vectoriel de dimension n´p) de sorte que Rn “ E‘F. De nouveau, nous identifions Rn `a EˆF et nous ´ecrirons x“ py, zq PEˆF. En particulier, on a x0 “ py0, z0q PEˆF. On notePE :Rn ÑE (resp.PF :Rn ÑF) la projection sur E (resp. F) et on d´efinit la fonction

J :V Ñ E

y ÞÑ PEpjpyqq.

La fonction J est de classe Ck sur V et on a dJp0qphq “ PE ˝djp0qphq pour tout h P Rp. De plus si dJp0qphq “ 0 on en d´eduit que djp0qphq P KerpPEq “ EK “ Impdjp0qqK ce qui implique quedjp0qphq “0, soith“0 puisquedjp0q est injective. On en d´eduit quedJp0q PLpRp;Eqest injective puis, comme dimpEq “dimpRpq “p, que dJp0q P GLppRq. D’apr`es le Th´eor`eme d’inversion locale, il existe un voisinage ouvert V0 Ă V de 0 dans Rp et un voisinage ouvert Vy0 de y0 dans E tels que J r´ealise un Ck-diff´eomorphisme deV0 surVy0.

Soit ˜U “jpV0qqui est un ouvert deRnpuisqueV0 est ouvert dansRp etj´1:RnÑ Rp est continue d’apr`es (1). Alors

x“ py, zq PM XU˜ ðñ il existe y1PV0 tel quex“jpy1q

ðñ il existe y1PV0 tel quey“Jpy1q etz“PFpjpy1qq ðñ yPVy0, y1 “J´1pyq etz“PFpjpy1qq

ðñ yPVy0 etz“PFpjpJ´1pyqqq.

Soit g :Vy0 ÑF la fonction d´efinie par gpyq “ PF ˝j˝J´1pyq pour tout y PVy0 qui est une fonction de classeCk. On a bien montr´e queMXU˜ “ tpy, gpyq: yPVy0u.

Exemple 1. 1) Soit V ĂRp un ouvert. Alors M “V ˆ t0Rn´pu est une sous-vari´et´e de Rn de dimension p et de classe C8. Il suffit de choisir pour tout x0 P M l’ouvert U “V ˆBRn´pp0, rq (avecr ą0 arbitraire) etϕ“id.

(6)

2) La sph`ereSn´1 “ tpx1, . . . , xnq PRn : x21` ¨ ¨ ¨ `x2n “1u est une sous-vari´et´e de Rn de dimensionn´1 et de classeC8. En effet, l’application

f :Rn Ñ R x ÞÑ

n

ÿ

j“1

x2j´1 est de classeC8 et, pour tout xPRn,

dfpxqphq “2x¨h pour touthPRn,

ce qui montre que dfpxq est surjective pour toutx P Sn´1. De plus Sn´1 “ tx PRn : fpxq “0u.

2 Espace tangent

La notion d’espace tangent pour les sous-vari´et´es g´en´eralise celle de droite tangente pour les courbes.

D´efinition 2. Soit M une sous-vari´et´e de Rn de dimension p et de classe C1. Pour tout x0 PM, l’espace tangent `a M en x0, not´e Tx0M, est d´efini par

Tx0M :“

!

vPRn: il existe un intervalle ouvert I contenant 0 et

γ PC1pI;Rnq tels que γpIq ĂM, γp0q “x0, γ1p0q “v )

.

Le plan tangent `a M en x0 est d´efini parx0`Tx0M.

Nous allons voir queTx0M est un sous-espace vectoriel deRnet donc quex0`Tx0M est un sous espace affine deRn de dimensionp.

Th´eor`eme 2. SoitM une sous-vari´et´e deRnde dimensionpet de classeC1. Pour tout x0 PM, l’espace tangent `a M en x0 est un sous espace vectoriel de Rn de dimension p. De plus, on a les caract´erisations suivantes :

(i) Carte locale : Tx0M “dϕpx0q´1pRpˆ t0Rn´puq; (ii) Nappe param´etr´ee : Tx0M “Impdjp0qq.

(iii) Graphe : Tx0M “ tAph, dgpx0qphqq: hPRpu; (iv) Fonction implicite : Tx0M “Kerpdfpx0qq; D´emonstration. Fixons un point x0 PU.

(i) Carte locale : Soit U un voisinage ouvert de x0 dans Rn et ϕ : U Ñ Rn un C1-diff´eomorphisme deU sur son image tels que

ϕpMXUq “ϕpUq X rRpˆ t0Rn´pus.

(7)

Montrons tout d’abord que Tx0M Ădϕpx0q´1pRpˆ t0Rn´puq. Soit v P Tx0M, alors il existe un intervalle ouvert I Ă R et une application γ : I Ñ M de classe C1 telle que γp0q “ x0 et γ1p0q “ v. Quitte `a restreindre l’intervalle I, on peut supposer que γpIq Ă U. On peut alors d´efinir ˜γptq “ϕpγptqq pour tout tP I de sorte que ˜γ est de classeC1 surI. Commeγptq PMXU pour touttPI, alors ˜γptq PϕpUq X rRpˆ t0Rn´pus et donc ˜γ1p0q “ dϕpγp0qqpγ1p0qq “ dϕpx0qpvq P Rp ˆ t0Rn´pu. On en d´eduit que v P dϕpx0q´1pRpˆ t0Rn´puq.

Pour montrer l’autre inclusion, fixons un ´el´ementwPRpˆ t0Rn´pu. CommeϕpUqest ouvert contenantϕpx0q, il existeεą0 tel queϕpx0q `twPϕpUqpour touttP s ´ε, εr.

On d´efinit alors

γ :s ´ε, εr Ñ Rn

t ÞÑ ϕ´1pϕpx0q `twq

qui est une fonction de classe C1. Comme ϕpx0q `tw P ϕpUq X rRp ˆ t0Rn´pus pour touttP s ´ε, εretϕpMXUq “ϕpUq X rRpˆ t0Rn´pus, on en d´eduit que γptq PMXU pour tout t P s ´ε, εr. De plus γp0q “ x0. Par d´efinition de l’espace tangent, on doit avoir queγ1p0q “dpϕ´1qpϕpx0qqpwq “dϕpx0q´1pwq PTx0M. On a donc bien ´etabli que dϕpx0q´1pRpˆ t0Rn´puq ĂTx0M.

Comme Tx0M “ dϕpx0q´1pRp ˆ t0Rn´puq et dϕpx0q P GLnpRq, on en d´eduit que Tx0M est un sous-espace vectoriel deRn de dimensionp.

(ii) Nappe param´etr´ee : Soit U un voisinage ouvert de x0 dans Rn, V un voisinage ouvert de 0Rp dans Rp et j :V Ñ Rn une fonction de classe C1 telle que jp0q “ x0, djp0q PLpRp;Rnq est injective et j r´ealise un hom´eomorphisme deV sur MXU.

SoitwPRp, commeV est un ouvert deRp contenant 0, il existeεą0 tel quetwPV pour touttP s ´ε, εr. On d´efinit alors

γ :s ´ε, εr Ñ Rn t ÞÑ jptwq.

Comme jpVq “ M XU, on en d´eduit que γptq P M pour tout t P s ´ε, εr. De plus, la fonction γ est de classe C1 et satisfait γp0q “ jp0q “ x0. Par d´efinition de l’espace tangent, on a γ1p0q “djp0qpwq PTx0M, ce qui montre que Impdjp0qq ĂTx0M. Comme djp0q PLpRp;Rnq est injective, Impdjp0qqest un sous-espace vectoriel deRnde dimen- sion p. CommeTx0M est un sous-espace vectoriel de Rn de dimensionp, on en d´eduit queTx0M “Impdjp0qq.

(iii) Graphe : Soit V un voisinage ouvert de y0 dans Rp, W un voisinage ouvert de z0 dansRn´p,g:V ÑW une fonction de classeC1 etAPGLnpRq tels que

MX pV ˆWq “ tApy, gpyqq: yPVu.

(8)

Supposons pour simplifier que A “ Id. Comme les fonctionsj et g sont reli´ees par la relation

jpyq “ py0`y, gpy0`yqq pour toutyPV, on en d´eduit que

Tx0M “Impdjp0qq “ tdjp0qphq: hPRpu “ tph, dgpx0qphqq: hPRpu.

(iv) Fonction implicite : Soit U un voisinage ouvert de x0 dans Rn et f :U ÑRn´p une fonction de classe C1 tels quedfpx0q PLpRn;Rn´pqest surjective et

M XU “ txPU : fpxq “0u.

SoitvPTx0M, il existe un intervalle ouvertI ĂRet une fonctionγ :I ÑM de classe C1telle queγp0q “x0etγ1p0q “v. Quitte `a restreindre l’intervalleI, on peut supposer que γptq P U pour tout t P I. Par cons´equent, fpγptqq “ 0 pour tout t P I, puis en d´erivant, il vient

dfpγptqqpγ1ptqq “0 pour tout tPI.

En particulier, pour t “ 0, on a dfpx0qpvq “ 0 ce qui montre que v P Kerpdfpx0qq et donc que Tx0M Ă Kerpdfpx0qq. Par ailleurs, la surjectivit´e de dfpx0q P LpRn;Rn´pq montre que Kerpdfpx0qqest un sous espace vectoriel deRnde dimensionp, tout comme Tx0M. Par cons´equent,Tx0M “Kerpdfpx0qq.

3 Extrema li´ es

SoitU est un ouvert de Rn etf une fonction de classeC1 surU. Nous avons d´ej`a vu dans le cours de calcul diff´erentiel que sif admet un extremum local en x0 PU, alors x0 est un point critique def, ce qui signifie

dfpx0q “0. (2)

Il s’agit d’un r´esultat propre `a un ouvert de Rn car dans ce cas, on a le droit de faire toutes les variations infinit´esimales autours de x0 pour montrer que la diff´erentielle s’annule en ce point.

Nous allons nous int´eresser maintenant au cas d’une fonctionf de classeC1 dans un voisinage ouvert d’une sous-vari´et´e M. Dans ce cas, nous allons montrer si f admet un extremum local sur M enx0, alorsf satisfait une condition d’optimalit´e d’ordre 1, similaire `a (2). Le fait de travailler sur un espace ambiant qui n’est pas “plat” impose de faire des variations infinit´esimales autours dex0 dans le plan tangent `aM en x0, ce qui se manifeste par l’apparition de mulitiplicateurs de Lagrange.

(9)

Th´eor`eme 3. Soient M une sous-vari´et´e de Rn de classe C1 et f une fonction de classe C1 sur un voisinage ouvert de M. On suppose que f admet admet un extremum local sur M enx0, i.e. il existe un ouvert U contenant x0 tel que

fpx0q ďfpyq pour tout yPMXU

ou

fpx0q ěfpyq pour tout yPMXU.

Alors Tx0M ĂKerpdfpx0qq.

D´emonstration. Soit v P Tx0M, il existe donc un intervalle ouvert I Ă R et une fonction γ :I Ñ M de classeC1 tels queγp0q “x0 etγ1p0q “v. Quitte `a restreindre l’intervalle I, on peut supposer que γptq P U pour tout t P I. On en d´eduit que la fonctiontPI ÞÑfpγptqqadmet un extremum local sur l’intervalle ouvertI ent“0, ce qui implique que

d

dtpf˝γqp0q “0

ou encore dfpx0qpvq “0. On en d´eduit quevPKerpdfpx0qq.

Remarque 2. SiV ĂRn est un ouvert, on montre en utilisant la d´efinition par carte locale que V est une sous-vari´et´e de dimension n et de classe C8 dansRn (il suffit de prendreU “V et ϕ“idRn). De plus le plan tangent Tx0V “Rn pour tout x0 PV (il suffit de consid´erer la courbeγptq “x0`tv pour touttP s ´ε, εravec εą0 assez petit etvPRnarbitraire). Dans ce cas, si x0 PV est un point d’extremum local de f surV, on a Kerpdfpx0qq “Rn et doncdfpx0q “0.

Le r´esultat g´en´eral pr´ec´edent se pr´ecise quand on ´ecrit la sous-vari´et´e sous la forme d’une fonction implicite.

Th´eor`eme 4 (des extrema li´es). Soient U ĂRn un ouvert et f, g1, . . . , gq :U ÑR des fonctions de classe C1 (qďn). On pose

Σ :“ txPU : g1pxq “ ¨ ¨ ¨ “gqpxq “0u.

Soit x0 PΣ un extremum local de f sur Σtel que la famille tdg1px0q, . . . , dgqpx0qu est libre. Alors il existe des r´eels λ1, . . . , λq P R (appel´e multiplicateurs de Lagrange) tels que

dfpx0q “

q

ÿ

i“1

λidgipx0q.

D´emonstration. Soit G:U ÑRq le champ de vecteur d´efini par Gpxq “ pg1pxq, . . . , gqpxqq pour toutxPU.

(10)

Comme les vecteurs dg1px0q, . . . , dgqpx0q sont lin´eairement ind´ependants, la matrice jacobienne JGpx0q admet un sous-d´eterminant d’ordre q non nul. Par continuit´e du d´eterminant, il existe un voisinage ouvert Ux0 de x0 tel que cette propri´et´e subsiste pour tout x P Ux0. Autrement dit, les vecteurs dg1pxq, . . . , dgqpxq sont lin´eairement ind´ependants, ce qui montre que l’application lin´eairedGpxq PLpRn;Rqqest surjective pour toutxPUx0. D’apr`es la caract´erisation d’une sous-vari´et´e par fonction implicite, ceci implique queM :“ΣXUx0 est une sous-vari´et´e de dimensionp:“n´q de Rnde classe C1.

D’apr`es le Th´eor`eme 3, on en d´eduit que Tx0M Ă Kerpdfpx0qq. La sous-vari´et´e M

´

etant d´efini par fonction implicite, le Th´eor`eme 2 montre queTx0M “KerpdGpx0qq “ Şq

i“1Kerpdgipx0qq. La conclusion provient du r´esultat suivant d’alg`ebre lin´eaire.

Lemme 1 (des noyaux). Soient tL1, . . . , Lqu une famille libre dans LpRn;Rq et LPLpRn;Rq. Alors

q

č

i“1

KerpLiq ĂKerpLq si et seulement s’il existe λ1, . . . , λq PR tels que

L“

q

ÿ

i“1

λiLi. (3)

D´emonstration. Il est clair que si L est de la forme (3), alors on a Şq

i“1KerpLiq Ă KerpLq. R´eciproquement, montrons par r´ecurrence qu’il existe des vecteurse1, . . . , eqP Rn tels quexLi, ejy “δij pour touti,jP t1, . . . , qu.

(i) Si q “ 1, l’hypoth`ese signifie que KerL1 Ă KerL. Dans le cas L1 “ 0, alors KerL1 “ KerL “ Rn et donc L “ 0. Sinon, il existe un e P RnzKerL1 tel que L1peq “ 1. Par cons´equent, x ´L1pxqe P KerL1 et donc, par hypoth`ese, x´L1pxqePKerL soitLpxq “LpeqL1pxq et le r´esultat suit.

(ii) Supposons le r´esultat vrai au rangq´1 pour un certain entierq ě1. Comme la familletL1, . . . , Lqu est libre, alorsLi ‰0 pour toutiP t1, . . . , qu. Montrons que pour iP t1, . . . , qu, on a Ş

j‰iKerLj ĆKerLi. En effet, dans le cas contraire, il existerait uni0P t1, . . . , qu tel queŞ

j‰i0KerLj ĂKerLi0 et, d’apr`es l’hypoth`ese de r´ecurrence, des r´eels tλjuj‰i0 tels que Li0 “ ř

j‰i0λjLj ce qui impliquerait que la familletL1, . . . , Lquest li´ee et donc on aboutirait `a une contradiction. Par cons´equent, pour toutiP t1, . . . , quil existe unei PKerLj pour toutj‰itel que ei RKerLi. Apr`es renormalisation, on peut supposer queLipeiq “1 etLjpeiq “0 pour toutj‰i.

SixPRn, alorsx´řp

j“1Ljpxqejq

i“1KerLiet donc par hypoth`esex´řp

j“1Ljpxqej P KerL, soitLpxq “řq

j“1LjpxqLpejq, ce qui ´etablit le r´esultat en posantλj “Lpejq.

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