G ERGONNE
Algèbre élémentaire. Recherches sur les fractions continues
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 9 (1818-1819), p. 261-270
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26I
ALGÈBRE ÉLÉMENTAIRE.
Recherches
surles fractions continues ;
Par M. G E R G O N N E.
FRACTIONS CONTINUES.
MALGRÉ
lestravaux
d’ungrand
nombred’illustres géomètres,
la théorie des fractions continues est loin encore d’être aussi avancée . que son
importance pourrait
le faire désirer. Nous savonsdévelopper
une fonction en fraction
continue ;
nous savons , dansquelques
cas.revenir d’une fraction continue à la fonction
génératrice ;
nous savonsaussi,
dansquelques
cas, reconnaîtrequ’une
fraction continue estincommensurable ;
mais personne encore n’a établi la limiteprécise qui sépare
les fractions continues rationnelles de cellesqui
ne lesont P4’lS. On ne saurait douter non
plus
que les fractions continuesne doivent affecter certaines formes
particulières,
suivantqu’elles
sontreines
d’équations
de tel ou de tel autredegré, mais, passé
le second de-gré,
pourlequel
nous savons que les racines sedéveloppent
en fractionscontinues
périodiques,
nous ne connaissonsplus
les caractèresqui
distin--guent
les racines soumises àunpareil développement,
cequi
serait pour-tant d’autant
plus important qu’à
cette connaissance se rattacherait immédiatement la recherche des diviseurs commensurables de tous lesdegrés
deséquations numériques.
Nous ne savons pas mêmeformer
immédiatement la somme ou la différence de deux fractionscontinues ,
leurproduit
ou lequotient
de leursdivisions ;
et , àplus
forte
raison ~
ne savons-nous pas enassigner
lespuissances
et lesracines.
~~ /x, 7?~ r~ i~~~ i8ig. ~5
262
FRACTIONS
. Dans cet état
d’indigence
où nous nous trouvonsrelativement
à-ce genre de
fonctions,
toute recherchequi
les concerne sembledevoir être accueillie avec
quelque intérêt ;
etc’est,
enparticulier.
ce
qui
doit recommander aux yeux desgéomètres
le mémoire de M.Bret,
à la page37
de cevolume ;
mémoire danslequel , après
avoir donné
plus
degénéralité
à des- théorèmesqu’on
ne démontrecommunément que pour les fractions continues dans
lesquelles
lesnumérateurs sont
égaux
àl’unité,
il adonné,
pour ledéveloppement
des fonctions en fractions
continues,
une méthodequi
lui estpropre et
qu’il
aappliquée
ensuite à la recherche deplusieurs
ré-sultats non moins curieux
qu’ils
sontèlégants.
Ces
résultats ,
ausurplus ,
ainsi quebeaucoup
d’autres du même genre, avaientdéjà
été déduits parLagrange
del’application
de.fractions continues à
l’intégration
parapproximation
deséquations
tiifférentielles à deux variables
(~). Mais,
la méthode deLagrange,
-comme celle de M.
Bret ,
tpeut paraitre longue
etlaborieuse ;
etni l’une ni l’autre n’ont une marche assez uniforme et
régulière
pour
qu’il
soitpermis
d’asseoir solidement une induction sur les résultatsqu’on
en obtient.Il nous a paru
qu’on pouvait parvenir slrnp1ement à
ces mêmesrésultats
de manière à ne laisser aucun doute sur la loiqui
lesrégit ,
etqu’on pouvait
en mêmetemps
établirplusieurs
théorèmes-curieux sur certaines classes de fractions
continues ;
endéveloppant
en fraction de cette sorte la sécie
très-remarquable
dont M. de Stainville s’estoccupé
à la page 229 duprésent
volume. C’est ce ,que nous nous proposons de montrer Ici.Soit donc la série
m,,.. :. -....--- ---- - -- --,- --- , -- -
0
Voyez
les IVlémoires de l’académie de Berlin, pour1776,
page 236 ;-voyez aussi le ~raité de calcul
d~érentiel ~t
de calculit~té~~’ul i
de M.LAGnoix
4eu.xiè0153e édition , tome Il , pas-
427-
CONTINUES. 263
-qu’il
soitquestion
dedévelopper
en fractioncontinue ; pour pro-
c~der ~ cedéveloppement,
nouscmploirons
la méthodeindiquée
parEuler ;
-c’-est-àdire que nous poserons successivement264 P il A Cr 10 Iq 8
Nous remarquerons qu’il n’y
apoint
d’induction dans toutceci-
attendu que, d’une
part,
onpeut toujours
calculer le termegénéral
soit du nurnërateur , soit du
dénominateur
de chacune de cesfractions et que de l’autre on
peut
prouverque
si la- loiqui
semanifeste pour les -valeurs successives de
À. , B, C, D ,...-8...
sesoutient
jusque
unequelconque
de cesquantités,
elle auraA-ale-
ment lieu pour celle
qui
la suivra immédiatement.’
En
représentant donc ,
comme l’a fait M. deStainville, par
fa la- sérieproposée,
nous tireronsde
toutcela
formulé
~ond~n~e~talé
pour tout~ les,re.~her.~~.es. q~i
vont- ~u~occuper.
’
IL.", On a. vu..
( pa«.- 235’)
que-donc,
siI’on
alés dèux fra-ctions oontinB1es’~
1è.urJ p~oduit
serala-.’fraction
c~tin~c ~CONTINUES.
265voilà donc du moins des
fractions continues dont
on saitimmédia-
tement
assigner
leproduit.
2.° On a vu
aussi ( pag..236 )
quedonc, la
77?~~puissance
de lafraction
continueest la fraction continue-
voilà
donc
du moins une fraction continue dont nous savonsassigner
Immédiatement
unepuissance
d’undegré quelconque.
3.0 Nous avons vu encore
( pag. 237 )
quedonc,
si l’on a les deux fractions continues‘~or~,.
/y.35 l~i~
266
FRACTIONS
le
quotient
de ladivision
de lapremière
par la seconde seravoilà donc du moins des fractions continues que l’on sait
~mmëdia-
.tcment diviser l’une
par l’autre.
4.0
Nous avons vuenfin (
pag.~37 ~
quedonc la racine m.’e de la
fraction continue
%st la fraction continue
,on encore) en
réduisant
CONTINUES. 267
.
voill donc
du moins une fraction continue dont nous savonsassigner
immédiatement
une racine d’undegré quelconque.
5."
S i,
dans notresérie,
on fait~==1~ ~===2013i,
telle se réduira
ai-{-~ ;
faisant donc les mêmes substitutions dans la fraction continueéquivalente
à sa mepuissance,
ilviendra ,
enchangeant ~ en ~ ~
de
là
on conclurace
qui,
enchangeant
lesigne de m , donnera
cette autreexpressioll
6.°
Si,
dans notresérie,
onsuppose simplement ~==0
elledevient
en
changeant
az en x.que l’on sait être
égal à c’ ,
e étant la base deslogarithmes
ne-përiens ;
faisant donc la mêmesubstitution dan~
la fractioncontinue
équivalente ,
nous auron*268
FRACTIONS
ou, en
simplifiant
de Ih
onconclut
ce
qui,
enchangeant le signe de
x, donne cettenouvelle expression~
on en
conclut,
enposant
.~==~ï ~Im-
bien.
è= 1,
CONTINUES. 269
résultats
déjà
obtenus par M.Bret,
à la page 5o de cevolume;
mais dont notre
procédé
rend la loibeaucoup plus
manifeste.7.°
On sait queégalant
cette valeur dey -~-x~m
au dernier des deuxdéveloppe-
mens que nous en avons obtenus
ci-dessus,
ilviendra ,
ensuppri-
mant l’unité de
part
et d’autre et divisant ensuite par mfaisant enfin
l’indéterminée
m=o, nous auronset par
conséquent
To m.
L~,36
270 FRACTIONS
8.~ Si dans notre série fondamentale et dans le
développement
de sa 7~.~
puissance,
on fait~==0~
0=-1 j" on aura’Si,
aucontraire -,
onfait , â
lafois ~==1 ~ ~==1 ~
il rendraComme ces