A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
T.-J. S TIELTJES
Recherches sur les fractions continues
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 8, no4 (1894), p. J1-J122
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J.I
RECHERCHES
SUR
LES FRACTIONS CONTINUES,
PAR M. T.-J.
STIELTJES,
Professeur à la Faculté des Sciences de Tou!ouse.
INTRODUCTION.
L’objet
de ce travail est l’étude de la fraction continuedans
laquelle
les ai sont des nombres réels etpositifs,
tandis que z est une variablequi peut prendre
toutes les valeurs réelles ouimaginaires.
En
désignant
par~i. P!’ !l ~ B a ~ ’’ )
la réduitequi
nedépend
que des npremiers
coefficients a~, nous chercherons dans
quels
cas cette réduite tend vers unelimite pour Ji et nous aurons à
approfondir
la nature de cette limiteconsidérée comme une fonction de z .
Nous allons résumer le résultat le
plus
essentiel de cette étude. Il y a deux cas àdistinguer.
cas. - La série est
convergente.
1
Dans ce cas, on a, pour toute valeur finie
de 2,
p
( ~ ),
q( â ),
p,( â ),
q,(z )
étant des fonctionsholomorphes
dans tout leplan qui
satisfont à la relationCes fonctions sont du genre zéro et n’admettent que des zéros
simples qui
sont réels etnégatifs.
Les réduites d’ordre
pair
et les réduites d’ordreimpair
tendent donc chacune vers unelimite,
mais ces limites sont différentes etpeuvent
semettre aussi sous la forme d’une série de fractions
simples
~,k,
À/0
‘rk,8k
étant des nombres réels etpositifs.
Second cas. - La série a,l, est
divergente.
1
Dans ce cas, les réduites tendent vers une limite finie
quelle
que soit la valeur de 2 ; ’il fautexcepter
seulement les valeurs réelles etnégatives de z,
et considérer ainsi la
partie négative
de l’axe réel comme une coupure.Cette limite est une fonction
analytique
de zqui peut
se mettre sous laforme
est une fonction réelle et croissante
(non analytique,
engé- néral) qui
croîtde 03A6(o)
= ojusqu’à 03A6(~)
= I a1. Cettefonction 03A6(u)
peut
d’ailleursprésenter
des sautsbrusques
en nombre fini ou infini. La coupure sera ainsi uneligne
desingularités
essentielles dans le casprésente
des discontinuités dans tout intervalle(ce qu’il
faut considérercomme le cas
général)
ou mêmelorsqu’elle
est seulement nonanalytique.
On rencontre souvent sous des formes un peu différentes des fractions continues
qui
rentrent réellement dans letype ( I )
etauxquelles
onpeut
ainsiappliquer
nos théorèmes.D’abord,
enposant
la fraction continue
(~ I ) peut
s’écrireet
pour tz
~= 1A l’aide de l’identité
la fraction continue pourra se transformer en
(le)
la réduite de
est identique
avec la réduite de(I)
ou deCette fraction est de la forme
avec des valeurs
positives
des~l,
Cette forme se rencontre assezsouvent; dès
lors,
il y a de l’intérêt à savoir si ellepeut
se mettre sous laforme avec des valeurs
positives
desbi,
en sorte que nos théorèmessoient
applicables.
En identifiant on ad’où l’on tire successivement
bo, b" b2,
..., etgénéralement
puis
_~,t
:b2»~
’
Cependant,
ilpeut
arriver que le calcul deces bi
deviennecompliqué
et,puisqu’il s’agit
seulement de savoir si cesquantités
sont toutespositives
ounon on pourra
quelquefois
avecavantage
se servir de laproposition
sui-vante.
Les
quantités bi
sont certainement toutespositives
si l’onpeut
trouverune fonction
positive
de n,Pn (Pf
==1o),
telle queEn effet
b.,
_est
positif et ne surpassepas
03BB1 03B11-P1~
P.,. 0 .est
compris
entre o etP",
on en conclura à cause deque
~/z
estpositif, plus petit
~~ ~~~P~
Donc on aura
généralement
et
puis
==Àn
:b2,1
est aussipositif.
En
particulier les bi
sont touspositifs
dans les deux cas suivants :1 °
Lorsque
+~,~, puisque
laproposition
énoncées’applique
alorsen
prenant Pu
= t ;. 2°
Lorsque «n ~, ~
i +~,~,
il suffit alors deprendre Pn
=~~__, .
Considérons,
parexemple,
la fraction continue étudiée parLaguerre qui
est de la forme avec les valeurs suivantes des coefficients
Le calcul
des bi
n’offre ici aucune difficulté et l’on trouveLaguerre,
ensupposant
,~ réelpositif,
a montré que la fraction continue estconvergente
etégale
àIl résulte maintenant de notre théorie que cette
proposition
s’étend àtoutes les valeurs réelles ou
imaginaires de z,
en faisantexception
pour les valeurs réelles etnégatives.
Considérons,
en secondlieu,
la fraction continue que nous avons ren-contrée dans ces
Annales,
t.III,
etqui
est encore de la formeId,
abstrac-tion faite du
changement
de z en Z2. On ak2 étant une
quantité positive.
Le calculdes bi
secomplique ici.
Mais si l’onprend
l’inégalité
se réduit à
et se trouve donc satisfaite. La fraction continue considérée
appartient
doncencore au
type
que nous avons étudié.CHAPITRE I.
ÉTUDE DES POLYNOMES
1. Considérons une suite de nombres
N, N2,
..., liés par les relationsOn pourra
exprimer
successivement N parN,
et1~,,,
parN2
etN3,
parN3
et
1V 4,
etc.Introduisons un
symbole
déterminé par les relations
on aura
Il est clair que
N, Nk, Nk+l
sont liés par une relation linéaire et homo-gène.
Il est facile d’obtenir cette relation.Multiplions ( 2)
par et rem-plaçons Nk+1
parN/, 2014 Nk+?,
on auramultiplions
par etajoutons,
membre àmembre,
à(2),
il vientet il est clair
qu’on
auragénéralement
De là,
nous allons déduire une identité dont nous aurons besoin dans la suite. Enremplaçant
k par a, lpar )
+ y + i, on aD’autre
part,
en éliminantl~T«+~+~
entre les formuleson obtient la relation entre
N, Nrx,
sous la formeLa
comparaison
de(4)
et(5)
montrequ’on
aidentiquement
Nous avons donc cette relation
Il est utile de noter certains cas
particuliers. Pour [3 ==:
o, on aet pour a. --- y == j ~
Pour Y _ ~, la relation
(B) reproduit
la loi de récurrence(i);
poura ~= i, il vient
On en conclut facilement
tandis que,
d’après (1),
D’après
cequi précède,
cette dernière fraction continue est aussiégale
àL~’..~i1 ~
d’où il est facile de conclureIl est clair que le
symbole
..., ak, ..., est linéairepar rapport
à unquelconque
deséléments ak
et, à l’aide de(B),
on trouve facilementest
indépendant de ak
etpeut
se mettre sous les formesEnfin,
on s’assure encore facilement des relationssuivantes,
où ni est unnombre
quelconque,
>2. Il est
clair, d’après
cequi précède,
que les numérateurs et les déno- minateurs des réduites de notre fraction continues’expriment
de lafaçon
suivante à l’aide du
symbole
..., que nous avons introduitNous
désignerons
parP;1 ( ,~ ~, Qk ( .~ )
ce que deviennentP" ( â ),
lorsqu’on remplace partout
ai par Les formules du n~ 1 donneront, ainsi des relationsidentiques
entre cespolynomes
enchangeant
ai enlorsque
i estimpair.
On a ainsi les formulesOn
s’aperçoit
facilementqu’on
agénéralement
les coefficients étant des
polynômes
des ai. La loigénérale
de ces coeffi-cients est un peu
compliquée;
elle ne nous serait d’ailleurs d’aucuneutilité,
mais on reconnaît facilement les
quelques expressions
suivantesqui
nousseront utiles.
A cause de la relation
identique
3. Nous allons établir maintenant
quelques propositions
sur les racines deséquations qu’on
obtient en annulant lespolynomes
P etQ.
Lespoly-
nomes
P,
du reste, ne diffèrent pas essentiellement despolynômes Q,
etnous insisterons surtout sur ces derniers. Dans la relation
(A)
du n°1,
posons .
’
il
viendra,
enchangeant toujours ai
enlorsque i
estimpair,
on voit que
forment une suite de Sturm. Pour ~ == 2014 oo, cette suite
présente
n varia-tions de
signe,
pour z = o iln’y
a aucune variation. On en conclut que lesn racines de
sont
réelles, inégales, négatives
etséparées
par celles deQ2n__2 ~,~ )
= o.Lorsque z
passe en croissant par une racine de = o, lerapport
~2n-2 (~ ) :
saute de = -- ~ àPosons maintenant dans la relation
(A),
on aura
donc
formen L une suite de Sturm. Les n racines de
sont
réelles, inégales, négatives
etséparées
par celles de Q2n-1(z) z= o. Le
rapport Q2n-1 (z):Q2n+1 (z)
sautetouj ours
de - oc à + Prenons main-tenant
’ ’
forment une suite de Sturm : les racines des
n2 t(,~)
== o sontséparées
par celles de~~’t=’ ~’ ~
= o. Posons enfinil viendra
forment une suite de Sturm. Les racines de
Q~,t~, (~~ -
o sontséparées
par celles de
~2,~(,~ )
~ o.Nous venons de voir que les racines de
séparent
les racines deDonc aussi les racines de
sépareront
les racines dece
qui
revient à dire que les racines de = oséparent
les racines de= o.
De
même,
on verra que laproposition
que les racines de = oséparent
les racines de(z)
= o ne diffère pas au fond decelle-ci| :
les racines de
(,~)
= oséparent
les racines de(z)
= o.Il résulte de là que dans les
décompositions
en fractionssi mples
les
quantités Ni
sont toutespositives. (Il
va sans dire que les x~ ne sont pas les mêmes dans les deuxformules.)
4. Les racines de
l’équation Qn(z)
= o sont évidemment des fonctions des Jlpremiers
nombres ai. Peut-il arrivercependant qu’une
telle racinene
dépende point
d’un de cesai?
C’est ce que nous allons examiner. On ad’après
la formule(B)
du n°1 ,
enemployant
la notation que nous avonsexpliquée
au commencement du n°2,
Nous savons que les deux
polynômes nn (z), Pn ( ~ )
nes’annulent jamais
pour une même valeur
de 2,
de même et(z).
Celaétant,
il estfacile de conclure de la formule
( 1 ) :
Si x = a annule deux des fonctions
Q~n+2n~(~’)~
cettevaleur x = a annulera aussi la troisième de ces fonctions.
Si x = a annule deux des fonctions
~2n+2n’(~l7 Q2n-1 (~)? Q2n’(~)
cettevaleur x = a annulera aussi la troisième de ces fonctions.
Dans le second membre de
(1 ),
c’est lepolynôme Q~n,(2)
seulqui dépend
de ~2~+~ ; en mettant en évidence ce
coefficient,
il vientoù
R (z )
est unpolynôme qui
nedépend point
de Il est clair mainte-nant que les racines de
(z)
= oqui
nedépendent point
dedoivent satisfaire aux
équations
Une telle racine doit donc annuler l’un des deux
polynomes
P~n,(z), mais, d’après
cequ’on
vient devoir,
elle annule alors aussi l’autre.Réciproquement,
une valeur z = aqui
annuleQ2n(Z)
etP2n,(2)
annuleraaussi
yn+2n~(^ ) d’après
la formule(1), puis
aussi Rd’après
la formule(3),
et sera par
conséquent
une racine de = oqui
estindépendante
de a~n+, Ainsi les racines de
Q.y+2n’(~’)
= oqui
sontindépendantes de
a2n+f coïncident avec les racines communes des deux
équations
Et il est clair que ces
équations peuvent,
eneffet,
avoir des racines com-munes, car la
première
nedépend
que desparamètres
ai, a.,, ..., a2/n la seconde desparamètres
az"+2, ..., a2n+2n’. Mais on voit aussiqu’en général,
c’est-à-direlorsque
les ai ne satisfont pas à certaines conditionsparticulières,
ces racines n’existent pas.On établira de la même
façon
que les racines deQ2n+2n’(Z)
= oqui
sontindépendantes
de a2n coïncident avec les racines communes des deuxéqua-
tions
La
formule (2)
donne lieu à des conclusionsanalogues qu’il
suffirad’énoncer.
Les racines de
(z) = o qui
sontindépendantes
de a2n coïncidentavec les racines communes des deux
équations
Les racines de
(z )
= oqui
sontindépendantes
de a~n+, coïnci- dent avec les racines communes des deuxéquations
5. Nous allons établir maintenant, les
propositions
suivantesqui complè-
tent celles obtenues au n° 3.
Les racines de
C~.,,t+,~~(,~~
= o sontséparées
par celles deet
également
par celles deLes racines de
(~)
: ~ = o sontséparées
par celles deLes racines de
(~)
= o sontséparées
par celles dePour n’ = o ou = I on retrouve
les propositions
du n° 3.Il suffira de
développer
la démonstration de lapremière proposition.
Reprenons
la relationet
désignons
les racines de(,~ )
= orangées
par ordre degrandeur
crois-sante par
de même les racines de
P91,(â)
= o paret l’ensemble des racines a
et )
parCela
étant,
laproposition
énoncée revient à ceci : la suite desquantités
où x0
= - ~ et = o, neprésente
.que des variations designe.
D’abord
signe
de(- l~’t+"~. quant
à deux cassont à
distinguer
selonqu’on
a x == ~ ou X ~~.
Dans le
premier
cas, .dans le second cas,
Or,
on voit facilement que dans lepremier
cas a lesigne
de(2014 i)"
etP~(x)
lesigne
de(2014 i)~,
car a estplus petit
que laplus petite
racine de
(z )
== o et aussiplus petit
que~.
Dans le second cas, on voit de même que
Q~([3)
a lesigne
de(2014 Q2n2n’(03B2)
lesigne
de(- I)u’+1, car 03B2
estcompris
dans l’intervalle des deuxplus petites
racines deQ)i, (J)
= o. On voit que, dans tousles
cas,a le
signe
de(--
ainsiprésentent
une va-ria tion .
Supposons
maintenant que, dans la suite des ri, deux racines consécutives soient des racines a. On auraOr,
x et 03B1’ étant deux racines consécutives deQ2n(z)
= ocomprennent
une racine et une seule de
(~)
== o : donc(~)
etQ~_, (~)
ontdes
signes
contraires.D’autre
part,
entre o: et 03B1’ iln’y
a parhypothèse
aucuneracine )
del~(~)
= o. DoncP~(o~)
etP~(~)
ont mêmesigne,
et il s’ensuit queet
présentent
encore une variation. Dans le casoù
~= ~
=[~
on auraQ2.(~)
et ont mêmesigne, Q~(~)
etQ~(~)
ont dessignes contraires;
etprésentent
encore une variation.On arrive à la même conclusion dans les deux cas
qui
restent àdiscuter,
~== o:, .r~
== ~
et ~=:p,
= (x; dans lepremier
cas,(.~ ) :
z a parrapport
à(,~ )
lespropriétés
de ladérivée ,
ensuite Q2,t(~) ,
ale signe
de +E)~ (a)
lesigne
de( a
+~ )
(e positif
trèspetit).
On en conclut aisément que le
rapport Q~-,(x):Q~(~)
estnégatif.
Ensuite a par
rapport
àQ~.(~)
lespropriétés
de ladérivée;
a le
signe
deP~(~-s); Q~.(~)
lesigne
deQ~-~).
Lerapport Q~ (~)
a donc lesigne
deet ce
signe
est +, si l’on remarqueque )
est une racine deP2n,(2)
= oqui
estcomprise
entre deux racines consécutives de = o. Ainsiprésentent
encore une variation.Enfin,
si l’on aon constate que
Q~):Q..-~)
estpositif, puis
estnégatif.
Les n -p ~
premiers
termes de la suite :ne
présentent
donc que des variations etl’avant-dernier
terme est doncnégatif,
tandis que le dernier terme estpositif.
Laproposition
énoncée setrouve ainsi établie.
Nous avons
supposé
dans ce raisonnementqu’aucune
racine a n’estégale
à une racine~.
C’est cequi
arrive engénéral,
mais la nature mêmede la
proposition
montrequ’il peut
en être autrement dans des cas excep-tionnels. En
effet, d’après
notreproposition,
chacun des n + //- i inter- valles formés par les racines derenferme une racine a ou bien une racine
~.
Mais on ne saurai direa
priori quels
sont les intervallesqui
renferment une racine oc etquels
sontceux
qui
contiennent une racine~.
Eneffet,
cettedistribution
des racines03B1
et 03B2
dans les différents intervalles varie d’un cas à l’autre selon les valeurs des ai.Les coefficients ai variant d’une
façon
continue(tout
en restantpositifs),
il doit donc arriver des cas
exceptionnels,
au. moment où la distribution des racines aet
dans les intervalles subit unchangement.
Et il est clair quecela ne
peut
arriver que de lafaçon
suivante : deux intervalles consécutifs renfermant lepremier
une racine a, le second uneracine ),
la racine apeut
passer dans le second
intervalle,
tandisqu’en
mêmetemps
laracine ~
entredans le
premier
intervalle. Au momentcritique,
les racines a.et )
sontconfondues avec une racine de
C’est,
on levoit,
le casexceptionnel
étudié au n° 4.6. Nous pouvons établir
maintenant,
trèsfacilement,
laproposition
sui-vante. Soit Xk une racine de
xk
peut
être considérée comme une fonctionde ai
et la dérivéepartielle
ne
peut jamais
être négative.Pour la
démonstration,
il fautdistinguer quatre
cas selon laparité
de net de z : il suffira de
développer
le raisonnement dans un seul cas.Supposons
Or,
nous avons démontré que a parrapport
àles
propriétés
de ladérivée ;
doncest
positif
et,puisque xk
n’est paspositif,
lapropriété
énoncée se trouvedémontrée dans le cas de n
pair, i impair. Exceptionnellement,
la dérivéepeut
être nulle.~
CHAPITRE II.
LE DÉVELOPPEMENT SUIVANT LES PUISSANCES DESCENDANTES DE z.
7. La formule
où
Qn(z)Qn+1(z)
est unpolynôme
dudegré n
+ r, montrequ’en
déve-loppant
les réduitessuivant les
puissances
descendantes les npremiers
termes de ces dé-veloppements
sont les mêmes. En écrivanton définira donc une suite de
quantités
qui
sontparfaitement
déterminées etqu’on
pourraprolonger
aussi loin que l’on voudra. Les Ci sont évidemment des fonctions rationnelles des ~i, et, si l’on introduitles hi (voir l’Introduction),
les ci sont despolynomes
à coef-ficients entiers et
positifs
desbi..
La manière la
plus élégante
pour obtenir lesexpressions
des Cipar les hi
nous
paraît
être lasuivante,
que nous avons obtenue dans le Mémoire pu- blié dans le tome III de ces .;lrtrtales.On calcule d’abord les
quantités
par les formulesIl en résulte
qu’on
a =i,k
= olorsque ~ ~>
k.Les
expressions obtenues,
onpeut
calculer un coefficient c,lquel-
conque de
plusieurs
manières par l’une ou l’autre des formulesLes coefficients c,t étant
définis,
nous considérons la série infinieet nous dirons que c’est là le
développement
de lafraction
continue sui-vant les
puissances
descendantes de z. C’est une définitionpurement
for-melle ;
nous verrons bientôt que la série est souventdivergente quelle
que soit la valeur de z: aussi ne faut-ill’envisager
pour le moment que sous lepoint
de vuepurement
formel.Les c~ sont des fonctions rationnelles
des an;
nous donnerons un peuplus
loin les formules
qui expriment réciproquement
les an aumoyen
des cn.A l’aide de ces
formules,
on pourra donc réduireformellement
une sérieprocédant
suivant lespuissances
descendantes de z en une fraction con- tinue.8. On a
et, en
développant
suivant lespuissances
descendantes de z les termes du second membre :En
ajoutant
les npremières séries,
on obtient ledéveloppement
dePn
(z) Qn(z).Or,
si l’on remarque queoù c, X’I’ x2, ..., sont des nombres
positifs,
on voit facilement quetous les coefficients
~k
sontpositifs,
et l’on en conclut que, dans ledévelop-
pement (i)
deles n
premiers
coefficients co, c,, ..., r.n_, sontpositifs,
et que les coeffi- cients suivants ... sontplu.s petits
que c,~, cn.~" cn+_,, ...respectivement.
On
peut
obtenir ledéveloppement
d’une réduite en ladécomposant
d’a-bord en fractions
simples. Posons,
comme au n°3,
on en conclura
Ensuite,
en considérant une réduite d’ordreimpair
ces
expressions
donnent lieu à laconséquence
suivante :La forme
quadratique
est une forme
définie
etpositive,
en sorte que le déterminantest
positif.
En
effet,
si nous prenons un nombre n tel queil est clair que la forrne
quadratique
considéréepeut
s’écrire9.
D’après
cequ’on
vient devoir,
on ac’est-à-dire le
rapport
cn+, :c2 croît avec n. Deux caspeuvent
donc sepré-
senter : ou bien ce
rapport
croît au delà de toutelirnite,
et alors la sérieest
toujours divergente;
ou bien cerapport
tend vers une limite finieÀ,
etalors la série est
convergente pour 1 z i ~
À.D’autre
part,
nous savons que laplus grande
racine decroît aussi avec n. Nous allons montrer que, dans le
premier
cas, cette ra-cine croît aussi au delà de toute
limite,
et, dans le second cas, elle tendvers la limite À.
Posons,
sansdistinguer
les valeurspaires
ouimpaires
de n,n’
== -
ou 20142014 etxn’ étant la
plus grande racine,
on auraDonc,
si croît au delà de toutelimite,
il en sera de même de~n
Mais supposons
la limite de ne pourra pas être
À : je
disqu’elle
estégale
à X. Pourcela,
il suffira de montrer que x~- nepeut
pas devenirplus grand
que )1..Supposons
en effet xn, == À + E, E étantpositif,
et considérons les deux sériesNous savons que la série
( ~)
estconvergente pour ~ ~ ~ ~
x’,t.’ ~ )~ -+- ~,mais
divergente pour â ~ ~
et donc enparticulier
pourOr, puisque
11m ~-~- ~~z =X,
la série(I)
estconvergente pour j 7~
et,puisqu’on
aoc;, ;
c,,,cn+1
, ..., , la série( 2)
sera aussiconvergente
pour les mêmes valeurs de N et, en
particulier,
pourLa même série
(2)
serait donc en mêmetemps convergente
etdivergente pour 03BB |z|
À + E. Cette contradiction montre que lasupposition
quepeut
croître au delà de À est inadmissible et l’on a bien10. Mais la fraction continue étant
donnée,
commentpeut-on
recon-naître si c~ croît au delà de toute limite ou tend vers une limite finie? La
réponse
est trèssimple.
Considérons les nombresSi ces nombres ne sont pas limites
supérieurement,
croîtra audelà de toute limite.
Mais,
si ces nombres ont une limitesupérieure l,
lerapport
c,t+, Cn tendra vers une limite finiequi
nepeut
pas surpasser41.
Les
nombres bn n’ayant
pas de limitesupérieure,
cela veutdire, quelque grand
que soit un nombre on pourra trouvertoujours
un entier nztel que
1’osons,
selon le cas, rrc = 2n ou m = 2ft + i, et rangeons par ordre degrandeur
croissante les racines deséquations
en les
désignant
paron aura,
d’après le
n°2,
d’où l’on conclut
Les différcnces rit
- ~"
..., étantpositives,
il est clair queOn voit donc que la
plus grande
racine deQ2n ( - z)
= o,et,
par consé-quent,
aussi lerapport
croît au delà de toute limite.Si les nombres
b" b.~, b3,
... ont une limitesupérieure l,
choisissons unnombre C tel que et considérons la fraction continue
Les Cn étant des
polynômes
à coefficientspositifs
desbn,
il est clair que si l’on réduit en série cette fractioncontinue,
les coefficients serontplus grands
que les coefficientscorrespondants
de la sérieOr,
on s’assure facilement que la série obtenue estidentique
à cellequ’on
obtient endéveloppant
la fonctionalgébrique
qui
estconvergente pour’ .~ ~ ~ 4 l.
Donc ledéveloppement
sera aussi
convergent
pour~ a ~ > l~ l,
d’où l’on conclut que lerapport
c~ tend vers une limite finie
qui
nepeut
passurpasser ~~
L.11. Le
développement
et celui de
(~l~’t ~ ~’ ~
~n~~~ ne diffèrent que par ‘1 les termes enOn en conclut que le
développement
dene diffère de que par des termes en
n’ étant le
degré
deQn(z).
Parconséquent,
dans leproduit
les termes en
manquent. Cette
conditiondétermine
à unfacteur
constantprès.
Supposons d’abord n pair
et posonsen écrivant que les termes en
manquent
dans leproduit
paret, si l’on
remarque
queQ2n (o)
= j, on obtientPour
exprimer plus simplement
lesformules (i),
nousintroduirons
unsymbole
dont voici ladéfinition : /(~)
étant unpolynôme,
sera le
résultat obtenu enremplaçant dans/(~)
lesdiverses puissances
deM,
M", M’, M",
... par Co, c., ...respectivement.
On aura doncDans le cas de n
impair,
soitLe terme constant dans le
produit
de(- z)
parest
égal
au terme constant de -P 2n+f (- ~ ~,
c’est-à-dire = - r , doncCette relation détermine le facteur constant que les formules
(4)
lais-saient indéterminé et
Les coefficients des
plus
hautespuissances
de z dansQ2n (z), ~2n+, (’)
sont connus
d’après
les formules du n° 2. .La
comparaison
avec(2)
et(6)
donne dès lorssi nous introduisons les notations
on en conclut
Ce sont les formules
qui expriment
les ai par les ci.Le coefficient de ,~ dans
(z)
étant a, + a3 +... +a2n+,
n°2 ),
il
vient, d’après
la formule(6),
12. Les
expressions
des numérateursP2n(.~), P 2n+t (z)
sont un peuplus compliquées,
mais s’obtiennent encore aisément par cette remarque que lapartie
entière des’exprime
parIl suffit de vérifier cela dans le cas = 2k.
On aura ainsi
Des
formules (2)
et(6)
on déduit alors facilement lesexpressions
sui-vantes. Posons
Pour z = o, on conclut de la formule
(g)
A
l’égard
dusymbole S,
nous ferons cette remarque à peuprès
évidenteque,
Vn(u)
étant unpolynome
dudegré
l’l, la valeur deest
égale
au coefficientde -
dans ledéveloppement
deen
supposant m ~
n + 1, ce que nous écrironsD’après cela,
on a, parexemple,
Nous rassemblons ici
quelques
formules de ce genreVoici enfin une dernière remarque : supposons
d’où
l’on voit que,
si lepolynôme u)
ne devient pasnégatif
pour u>
o, la valeur dusymbole
est
toujours positive.
CHAPITRE III.
OSCILLATION ET CONVERGENCE D’UNE FRACTION CONTINUE.
CAS OU LA PARTIE RÉELLE DE z EST POSITIVE.
13.
Supposons
et écrivonsPn, Qn
au lieu deQn(I).
Lesrelations
montrent que l’on a
en sorte que dans le second membre de
les termes vont en diminuant.
On en conclut que les réduites d’ordre
impair
vont endirninuant,
sansdevenir
jamais plus petites qu’une
réduitequelconque
d’ordrepair.
Lesréduites d’ordre
pair
vont enaugmentant
sans surpasserjamais
une réduitequelconque
d’ordreimpair.
Ainsi les réduites d’ordreimpair
tendront tou-jours
vers une limitefinie,
et il en est de même des réduites d’ordrepair.
Si la
quantité
croissanteQn
croît au delà de toutelimite,
on aurasi,
aucontraire, Qn
tend vers une limiteX,
on auraOr on voit facilement que
Q2n>
i ? doncEnsuite on conclura
Donc,
si la sérieest
divergente,
l’une au moins desquantités Q2n+,
croîtra au delà detoute limite et
Nous
dirons,
dans ce cas, quela fraction
continue estconvergente.
D’autre
part, ayant
’
on en conclut
Or,
si la sérieest
convergente,
leproduit
l’est aussi et ne croît pas au delà d’une limite finie.
Dans ce cas
donc, Q2n
etQ2n+t
tendront aussi vers des limites finies etl’on aura
La fraction
continue,
dans ce cas, est oscillante. Si l’on pose, dans ce cas,Les
propositions
sur la convergence et l’oscillation de la fraction continueont été obtenues
depuis longtemps
par M. Stern(Journal
deCrelle,
t.37).
Dans le cas d’oscillation nous venons de voir que
Q2n
etQ2n+i
tendentvers des limites
finies ;
il est clairqu’il
en est de même deP2n
et .14.
Supposons
maintenant z == ~ réel etpositif.
On aura,d’après
cequi
précède,
T-.. "Il y aura oscillation ou convergence selon que la série
est
convergente
oudivergente.
Mais il est clair que cela nedépend
en ,aucune
façon
de la valeurparticulière de x,
et l’on arrive à cette conclusion :. si la série
est
convergente,
la fraction continue est oscillante pour toute valeurposi-
tive
de x,
et l’on asi au contraire la série est
divergente,
la fraction continue estconvergente,
et l’on a
15. Passons aux valeurs
imaginaires
de z. Pour étudierséparément
lesréduites d’ordre
pair
et celles d’ordreimpair,
nous remarquerons queIl
s’agit
donc de l’étude de la convergence des sériesSupposons z
== ~ +yi,
lapartie
réelle de z étantpositive,
et considéronsun domaine
quelconque
S danslequel x
admet une limite inférieure ’~qui
soit
positive.
Je dis que dans ce domaine la série( I ~
est uniformémentconvergente ;
en effetOr il est clair que
C et ..., étant des constantes
positives.
Pour z = x + yl,x étant
positi f,
on a évidemmentet
puisque x ~ ~,
àplus
forte raisonOr la série
est
convergente;
parconséquent
onpeut
déterminer un nombre v tel que , pourn?v
quel
que soitn’, ~
étant aussipetit qu’on
le voudra.Pour les mêmes valeurs de n on aura donc aussi
et
puisque 2
est unpoint quelconque
du domaineS,
cela montre que la série(1)
estuniformément convergente
dans S.Comme,
d’autrepart,
lestermes de cette série sont
holomorphes
dansS,
ils’ensuit, d’après
un théo-rème connu, que
est aussi
holomorphe
dans S.On voit facilement que les mêmes raisonnements
s’appliquent
presquesans modification à la série
( 2 ),
et il suffira d’énoncer le résultat suivant.La série
est
uniformément convergente
dans S etF1 (z)
estholomorphe
dans cemême domaine.
Ainsi,
dans toute lapartie
duplan
où lapartie
réelle de z estpositive,
on a
F(,~), F, (z)
étant des fonctionsholomorphes.
Ces fonctions ne sont pasidentiques
dans le cas où la sérieest
convergente;
elles sontidentiques
dans le cas où cette série est diver-gente. Supposons
z = x réelpositif,
et faisons tendre x verszéro,
on con-clut aisément des
expressions
deF(x), Fi (x)
par les sériesSi la série
est
divergente, F(tE)
croit au delà de toute limite. Si la sérieest
divergente, x F, (x )
tend vers zéro.Remarquons
queon aura donc aussi
et de même
16. Il faut étendre maintenant ces résultats au cas où la
partie
réellede z est
négative.
On y arrive facilement à l’aide d’uneproposition
de lathéorie des fonctions que nous établirons
plus
loin.Mais,
avant d’abordercette
étude,
nous allons examiner le cas où la sérieest
convergente.
Onpeut
traiter ce cas par une méthodeparticulière, grâce
à cette circonstance que les
polynomes
.tendent vers des limites finies.