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Voyage à dos de poule

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Academic year: 2022

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Voyage à dos de poule

Article publié dans le magazine Viedourle #71

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Lorsque Nils part explorer le vaste monde sur le dos des oies cendrées, il laisse derrière lui, impavides et lourdauds, des jars domestiques (à l'exception de Martin, jars domestique mais néanmoins aventurier). Et si on remplaçait les oies par des poules ? Pourrions-nous explorer le vaste monde juchés sur le dos d'une poule ? Eh oui ! Pour peu que nous posions les bonnes questions, les poules nous permettent de mieux appréhender notre environnement.

Observons-les gratter et picorer et nous pourrons apprendre à reconnaître, puis identifier les plantes qu'elles aiment, les graines dont elles raffolent ou celles qu'elles dédaignent. La première chose que l'on constate quand on introduit des poules dans un jardin, c'est l'effet immédiat de leur présence sur la végétation. En quelques semaines, la parcelle est défrichée sur plusieurs centimètres. Ceci a permis à des générations de jardiniers de les utiliser pour désherber (et fertiliser) des parcelles destinées à être semées ou plantées par la suite. Le premier univers que nous explorons ainsi est celui de la systématique végétale, de la botanique et du maraîchage. Mais le voyage ne s'arrête pas là !

En les voyant gratter, piquer et avaler goulûment diverses larves, pupes et autres vers, nous réalisons à quel point ce monde souterrain des premiers centimètres du sol est riche, important et varié. Nous pouvons facilement en déduire que toute larve accomplissant une partie de son développement dans le sol (balanin de la noisette, mouche de l'olive ou de la cerise, etc.) aura fort à craindre de la présence des poules. Mais si nous intégrons dans notre réflexion les divers cycles vitaux de ces ravageurs et que nous combinons ces données avec les données du climat, voire du microclimat de notre parcelle, nous pourrons alors maximiser l'efficacité de prédation de nos poules.

Ces cocottes nous initient ainsi à la microbiologie du sol, à la parasitologie.

Nous devenons également des éthologues à leur contact. Regardons comment certains individus se réservent les meilleures places en haut d'un perchoir, ou les plus grosses parts de nourriture. Le concept de « pecking order » est issu de l'observation directe des interactions (coups de bec

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défensifs et offensifs) se déroulant au sein d'un poulailler. Ce concept, qui nous aide à mieux comprendre les mécanismes de dominance et de stratification sociale au sein de l'univers impitoyable de la basse-cour, a été transposé à d'autres espèces animales, des poissons aux chimpanzés, en passant par ... les hommes !

Si nous poursuivons notre voyage avec les poules, nous suivrons bien des chemins de traverse, et notamment les lisières de bois ou l'aplomb de la couronne des arbres. Les ancêtres des poules vivaient en sous-bois, à l'abri du vent, du soleil, de la pluie et des prédateurs ailés. De nos jours, les poules élevées en plein air, ou dans un système agroforestier, gagnent à disposer d'arbustes et d'arbres pour se développer de façon harmonieuse : elles prennent du poids, pondent plus et mieux et se montrent moins stressées.

Ce voyage nous permet enfin de mieux observer nos liens, ou notre éloignement vis-à-vis de la nature. « Jamais seul » proclame un récent et passionnant livre décrivant les liens qui unissent les microbes aux hommes et aux civilisations. Les hommes ne voyagent pas seuls et ont toujours su, outre les microbes, s'entourer de toute une cohorte d'animaux de basse-cour, d'élevage, de rapport ou de compagnie. C'est en partie grâce à eux que nous avons mangé, bu, chevauché, défriché, labouré, chassé, joué. C'est grâce à eux que nous avons affirmé notre identité d'hommes et c'est peut-être aussi dans notre future relation à eux que se redessineront peu à peu nos liens au monde du vivant.

Vous êtes tentés par l’aventure du poulailler dans votre jardin ? Alors rendez-vous dans le prochain numéro pour découvrir toutes les astuces pour créer et entretenir un poulailler chez soi.

Rédaction : Claude Mur pour le CIVAM du Vidourle Photos libres de droit

Article proposé par le CIVAM du Vidourle

Conseil lecture : « Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède » de Selma Lagerlöf.

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