Bioéthique
Commence en regardant les trailers de ces films que tu connais peut-être :
Bienvenue à Gattaca
https://www.bing.com/videos/search?q=bienvenue+%c3%a0+gattaca&ru=
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The Island
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18396702&cfilm=55792.html
Ces deux trailers abordent des questions de bioéthique : l’eugénisme et le clonage humain. Tu as peut-être lu « Le meilleur de mondes » de Huxley qui lui aussi aborde ces thématiques.
Dans ce reportage de 30 mn, un ancien ministre de la santé français, Jean- Francois Mattei (un médecin), explique ce qu’est l’éthique et aborde des questions d’éthique médicale.
Qu’est-ce que l’éthique ? Interview de Jean-François Mattei https://www.youtube.com/watch?v=siYk3pNlNiM
Repère dans le documentaire les trois révolutions mondiales et la différence entre l’éthique de conviction et de responsabilité.
Pourquoi la bioéthique ? (p. 150 syllabus)
La bioéthique désigne les recherches qui portent sur les problèmes moraux suscités par l’emploi des nouvelles techniques biomédicales.
La bioéthique est récente. Le mot apparaît aux USA en 1970.
Pour comprendre l’émergence de la bioéthique, il faut prendre acte de trois données fondamentales :
des progrès scientifiques et techniques récents : ce sont ceux de la biologie moléculaire et du génie génétique. Acquise entre 1972 et 1980, cette maîtrise opératoire permet la fabrication de certains médicaments,
l’amélioration des espèces animales et végétales. Elle contient aussi la promesse de nouveaux traitements des maladies génétiques. Elle rend possible le clonage.
une posture : est celle lorsqu’elle entend trouver des connaissances utiles qui nous rendent « comme maîtres et possesseurs de la nature ». Cette posture de maîtrise est aujourd’hui contestée pour diverses raisons. Ainsi certains théologiens jugent-ils que l’homme doit s’incliner devant les lois de la nature et qu’en poursuivant certaines recherches, les biologistes se conduisent en apprentis sorciers. A ces raisons théologiques s’ajoutent des raisons historiques. Le sentiment que les recherches scientifiques les plus abstraites peuvent constituer une menace pour l’humanité n’a cessé de croître depuis l’explosion de la première bombe atomique, en 1945.
une demande sociale : la demande de femmes et de couples qui entendent mobiliser ces possibilités techniques inédites dans le but de s’assurer une pleine maîtrise de leur fécondité, qu’il s’agisse d’éviter d’avoir des enfants lorsqu’on ne le désire pas ou au contraire d’en avoir alors même que la stérilité y fait obstacle. C’est la raison pour laquelle les interventions sur la procréation humaine constituent le thème source de la bioéthique.
En résumé :
Face à l’avancée des découvertes scientifiques et techniques, certains se sont interrogés sur la dangerosité de certaines recherches : L’Homme peut-il tout faire en sciences ? D’autant plus que les découvertes scientifiques ont été diffusées dans la presse et que le public a voulu aussi pouvoir bénéficier de ses progrès.
C’est dans ce contexte que la bioéthique est née !
p. 151
La bioéthique se penche-t-elle sur toutes les sciences et leurs pratiques ?
Non, uniquement sur ce que l’on nomme les sciences de la vie, la médecine et leurs technologies
Quel est alors le rôle de la bioéthique ?
Adopter un regard critique sur la médecine, les sciences de la vie et leurs technologies
Débattre sur leur bien-fondé en réfléchissant à leur raisons, leurs buts, leurs conséquences.
Questionner les réactions que ces pratiques suscitent parfois dans la société civile, dans l’opinion publique
Au terme de débats, de réflexions, émettre des recommandations, des règles, en vue de suggérer aux Etats une régulation de ces pratiques.
Bioéthique, l’affaire de tous. Pourquoi ?
Les scientifiques sont concernés car ils doivent réfléchir à la portée de leurs actes au-delà de leurs déontologies respectives.
Nous sommes tous concernés car les nouvelles pratiques peuvent avoir des conséquences pour l’espèce humaine, la compréhension que nous avons de nous-mêmes, le rapport entre la nature et la culture, la conception que nous avons de l’autonomie.
Ci-dessus, j’ai écrit une phrase en rouge ! L’état doit mettre en place des comités d’experts pour encourager la réflexion autour de ces questions. Ces comités sont composés de personnes appartenant à différents horizons : des médecins, des chercheurs, des juristes, des psychologues, des sociologues, des philosophes, des religieux, … Tous ceux-ci vont donner leur opinion sur une nouvelle technique et ensemble vont rédiger un rapport qui sera présenté à nos hommes et femmes politiques qui vont décider si telle technique pourra être utilisée dans notre pays.
L’année passée, nous avons parlé de l’euthanasie. Tu te souviendras qu’il y a eu de long débat dans la société pour l’étendre aux mineurs. Les experts avaient donné leur avis et c’était à nos représentants politiques de voter pour ou contre.
Beaucoup de gens (essentiellement des croyants) ont été manifester en rue contre la loi. Il ne faut pas oublier que lorsque nous votons aux législatives, ce sont ces personnes choisies qui décideront sur ces questions-là.
En Suisse, pour chaque question de cette importance, les gens peuvent aller donner leur avis lors des votations (referendum).
(p. 153)
Sur les questions bioéthiques, il sera souvent impossible de donner une réponse unanime. Le rôle d’un comité d’experts en bioéthique sera d’éclairer le législateur sur les points de vue éthiques en présence et leurs arguments pour permettre à celui-ci de légiférer de telle manière à faire coexister pacifiquement ces points de vue (voir art. 19).
D’où vient cette idée de créer des comités d’experts en bioéthique ?
(p. 160)
En Europe, la démarche a été lancée dans le contexte de l’après-guerre et est partie des pays le plus impliqués dans le conflit pour s’étendre à toute l’Europe et a été reprise par l’Unesco pour indiquer ce qui est inacceptable pour l’humanité.
Le code de Nuremberg (1947) est considéré comme l’ancêtre de la législation sur l’expérimentation biomédicale. Dans les années qui suivent l’extermination massive dans les camps de concentration et les terribles expériences menées par les nazis1 sur les êtres humains, l’Allemagne est au centre de la première réflexion moderne de bioéthique.
En 1949 la Loi fondamentale allemande va affirmer « la dignité intangible de l’être humain ». Elle fait écho au préambule de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
Dans les années 80, le débat éthique fut vif en Grande Bretagne suite à la première fécondation in vitro (1978). Ainsi, en 1990, elle est la première a s’être dotée d’une loi sur la procréation médicalement assistée (PMA). Elle devient une référence. Cette loi a été révisée en 2001 pour étendre les conditions d’utilisation de l’embryon pour des recherches et la constitution d’embryons par clonage. La dernière révision date de 2008 autorise la constitution d’embryons hybrides uniquement pour la recherche.
Ainsi progressivement, dans les années 90, tous les pays européens se sont dotés de textes. Mais les normes applicables dans les divers pays varient parfois fortement de l’un à l’autre (pas de loi ou choix de société) et ce qui n’est pas interdit par la loi peut-il être fait ?
Ex : la législation sur l’avortement est différente selon le pays, même en Europe ! Il n’y a pas de consensus européen.
En 2005, l’Unesco adoptait « la Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme » . Pour la première fois dans l’histoire de la bioéthique, les Etats membres, et avec eux, la communauté internationale, se sont engagés à respecter et à appliquer les principes fondamentaux de la bioéthique énoncés dans ce texte.
Aux pages 158 et 159 du syllabus, tu as un extrait de cette déclaration (tu ne dois pas la lire). Les articles 19 et 22 font référence à ces comités de réflexion.
On encourage les états à les mettre en place.
La semaine prochaine, ce sera le dernier cours. Je vais essayer de trouver un exemple précis de débat en bioéthique. Normalement on aurait dû faire des débats mais bon on n’a pas le choix. Il y a plein de sujets aux pages 173-176 de ton syllabus.
1 Cf. Joseph Mengele
Eugénisme : science qui étudie et met en œuvre les moyens d’améliorer l’espèce humaine, en cherchant soit à favoriser l’apparition de certains caractères héréditaires soit à l’empêcher, s’appuyant dès le XX sur les progrès de la génétique.
Bonne semaine
