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Pro : Soit P de degré≥2

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Leçon 141 - Polynômes irréductibles à une indéterminée. Corps de rupture.

Applications

Cadre : A est un anneau commutatif unitaire intère, et Kest un corps.

1. Polynômes irréductibles. — 1. Définitions et premières propriétés. —

Def : PA[X] est dit irréductible sur A si il n’est pas constant et si P = RQ, P, Q∈K[X]⇒RouQest inversible dansA[X].

Ex : Les polynômes de degré 1 sont irréductibles dansK[X].

Pro : Soit P de degré≥2. Si P est irréductible surK, alors il n’admet pas de racines surK.

Contre-ex : P(X) = (X2+ 1)2n’admet pas de racines surQmais est réductible.

La réciproque est cependant vraie pour les polynômes de degré 2 ou 3.

Ex : 2X2+ 1 est irréductible sur Rmais pas surC. X3−2 est irréductible surQ mais pas surR.

2. Critères d’irréductibilité. —

Def : On dit que PA[X] est primitif si les seuls éléments divisant tous ses coefficients sont les inversibles de A.

Def : Le contenu d’un polynôme P, notéco(P), est un élément a de A tel qu’il existe un polynôme primitif Q tel queP=aQ.

Le contenu est unique modulo les inversibles de A.

Pro : Lemme de Gauss : Soit A un anneau factoriel. Alors, pour tousP, QA[X], co(P Q) =co(P)co(Q) modulo les inversibles de A.

Pro : K[X] est euclidien, donc principal, donc factoriel.

Pro : Soit A factoriel et soitK:=F rac(A). Les éléments irréductibles deA[X] sont exactement :

i) les éléments irréductibles de A

ii) les éléments deA[X] non-constants, primitifs, irréductibles dansK[X].

App : Si A est factoriel, alorsA[X] est factoriel.

Ex : X2−2 est primitif et irréductible dansQ[X], donc irréductible dansZ[X]. 2X est irréductible dansQ[X] mais pas dansZ[X].

Pro : Soit aA. PA[X] est irréductible sur A ssi Q(X) = P(X +a) est irréductible sur A.

Pro : Critère d’Eisenstein : Soit A factoriel etP(X) = anXn+ ˙+a0A[X]. Si il existe un élément irréductible p de A tel quep|ai ∀0 ≤in−1, p- an, p2 -a0, alors P est irréductible dans A.

Ex : X4+ 15X+ 10 est irréductible surQ.

Pour p premier,P(X) =Xp−1+ ˙+X+ 1, le polynômeQ(X) =P(X+ 1) vérifie le critère d’Eisenstein car son terme constant vautpet casQ(X)≡Xp−1 mod(p).

Thm : Critère d’irréductibilité modulo un idéal premier : Soit A factoriel, I un idéal premier de A, et PA[X]. Si an/ I et si la projection de P dans A/I[X] est irréductible, alors P est irréductible danA[X].

Thm : Soit A un anneau factoriel. Un polynôme non-constant P est irréductible sur AssiP06= 0 etpdcd(P, P0) = 1.

Ex : Pour p premier,Xp+X+ 1 est irréductible dansFp. 3. Eléments algébriques et polynôme minimal. —

Def : Soit L une extension de corps surK. Un xL est dit algébrique sur Ks’il existeP ∈K[X] tel queP(x) = 0. Il est dit transcendant sinon.

L est appelée extension algébrique deKsi tous ses éléments sont algébriques surK. Def : Pour x algébrique sur K, on noteµx le polynôme unitaire de plus petit degré

qui annule x, qu’on appelle polynôme minimal de x surK.

Pro : Pour toutP ∈K[X] tel que P(x) = 0, on a µx|P. Ainsi, µx est irréductible surK.

Pro : Les extensions finies sont algébriques.

Ex : Pourpn le n-ième nombre premier etFn:=Q(√ p1,˙,

pn),F =∪nFn est une extension algébrique deQde degré infini.

Thm : Un élémentxL est algébrique sur K ssi le corps K(x) est une extension algébrique deK, ssiK(x) est une extension finie deK.

On a alors [K(x) :K] =deg(µx).

Ex : C est une extension algébrique deR. Rn’est pas une extension algébrique de Ccareet πsont transcendants. K(T) n’est pas une extension algébrique de Kcar T est transcendant surK.

Thm : Six1,˙,xnsont algébriques surK, alorsK(x1,˙,xn) est une extension algébrique finie deK, avec [K(x1,˙,xn) :K]≤Πi[K(xi) :K].

Cor : L/Kest finie ssi l’extension est algébrique et de type fini.

App : L’ensemble des éléments de L algébriques surKest un sous-corps de L.

Ex : L’ensembleQdes éléments deCalgébriques surQest un sous-corps deC.

2. Extensions de corps par adjonction de racines. — 1. Corps de rupture. —

Def : SoitP ∈K[X] irréductible surK. Un corps de rupture de P surK est une extension de corps L surKtelle que P admet une racineλdans L, et telle que L est engendré parKet λ.

Pro : Pour toutP ∈K[X] irréductible, le corps K[X]/(P) est un corps de rupture de P surK.

De plus, le corps de rupture de P surKest une extension finie de degré n surKet est unique à isomorphisme deK−algèbreprès.

Ex : Cest le corps de rupture de X2+ 1 surR. Les polynômes Xp+X + 1 sont irréductibles surFp. Cela permet de construire des corps àpp éléments commeF4.

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Pro : SoitP ∈K[X] de degrén≥2. P est irréductible sur Kssi P n’admet aucune racine dans toute extension de corps finie de degré≤ dn2e.

App : X4+ 1 est irréductible dansZ[X] mais est pourtant réductible dans tous les Fp[X]. Cela montre que la méthode de réduction modulo un idéal premier ne couvre pas tous les cas d’irréductibilité.

Thm : Soit P un polynôme irréductible sur K de degré n. Soit L une extension algébrique finie deKde degré m. Simn= 1, alors P est irréductible sur L.

Ex : X3+X+ 1 est irréductible surQ(i).

Contre-ex : X4+ 1 n’est pas irréductible surQ(i).

2. Corps de décomposition. —

Def : Soit L une extension de corps surK,P ∈K[X] de degré n. L est un corpe de décomposition de P surKsi P est scindé dans L et si L est engendré par Ket par les racines de P.

Pro : Pour tout polynôme P de degré≥1, il existe un corps de décomposition de P sur K. Ce corps de décomposition est une extension finie de degré ≤ n!, et est unique à isomorphisme deK−algèbreprès.

Ex : Q(√

2) est le corps de décomposition deX2−2 surQ. Q(√

2, i) est le corps de décomposition deX4−1 surQ.

Ex :Q(√3

2) n’est qu’un corps de rupture deX3−2 surQ. Son corps de décomposition estQ(√3

2, j), qui est une extension de degré 3! = 6 surQ.

App : Pour tout p premier et pour toutq=pr, il existe un corps fini à q éléments.

Il est à isomorphisme près le corps de décomposition deXqX surFp. On le note Fq.

Cor : Pour q = pr, F = ∪nFqn! peut ainsi être bien défini, et est une extension algébrique deFq de degré infini.

3. Clôture algébrique. —

Def : Un corps Kest dit algébriquement clos ssi tout polynôme de degré ≥1 est scindé surK, ssi tout polynôme de degré≥1 admet une racine surK, ssi les seuls irréductibles deK[X] sont les polynômes de degré 1, ssi toute extension algébrique surKest triviale.

Ex : Q,R,Fq ne sont pas algébriquement clos.

Théorème de d’Alembert-Gauss : Cest algébriquement clos.

Cor : Les polynômes irréductibles de R[X] sont les polynômes de degré 1 et les polynômes de degré 2 n’ayant pas de racine réelle.

App : Toute matrice deMn(C) est trigonalisable.

Rem : QetFq admettent des polynômes irréductibles de degré aussi grand que l’on veut.

Ex : ∪nFpn! est algébriquement clos.

Def : Une extension L de K qui est algébriquement close est appelée clôture al- gébrique deK.

Thm : Tout corpsKadmet une clôture algébrique. De plus, les clôtures algébriques deKsont isomorphes entre elles par des isomorphismes deK-algèbres.

Ex : La clôture algébrique deRestC.

Ex : La clôture algébrique deQestQ, l’ensemble des nombre complexes algébriques surQ.

Ex : La clôture algébrique deFp est ∪nFpn!.

3. Etudes de certaines familles de polynômes irréductibles. — 1. Polynômes cyclotomiques. —

Def : Pour tout n ≥ 1, on définit Φn(X) := Πk∧n=1,k≤n(X −e2iπkn) ∈ C[X], le n-ième polynôme cyclotomique.

– Dev : Pour tout n ≥ 1, Φn est un polynôme unitaire à coefficients entiers, irré- ductible dansZ[X], de degréφ(n) =Card(Z/nZ) et tel que Πd|nΦd=Xn−1.

L’anneau A étant unZ-module, on a alorsXn−1 = Πd|nΦd dansA[X].

Ex : Φ2=X+ 1, Φ4=X2+ 1, Φ3=X2+X+ 1.

Pour p premier, Φp=Xp−1+ ˙+X+ 1, et Φp2=Xp(p−1+ ˙+X+ 1.

Rem : Les coefficients de Φn ne valent pas forcément 0,1,−1.

Pro : Pourζune racine primitive n-ième de l’unité, [Q(ζ) :Q] =φ(n).

Théorème de Kronecker : SoitPZ[X] de degré n dont les racines sont non-nulles et de module≤1. Alors les racines de P sont des racines de l’unité.

Si de plus P est irréductible, alorsP = Φk pour un k entier tel queφ(k) =n.

2. Polynômes irréductibles sur un corps finis. — Ici, on se donne p premier etq=pr.

Pro : Pour P irréductible surFq de degré n,Fqn 'Fq[X]/(P).

Pro : Ainsi, pour tout P irréductible sur Fq, Fqn est le corps de rupture et de décomposition de P.

On obtient ainsi queP|XqnX.

Def : On noteI(n, q) l’ensemble des polynômes irréductibles de degré n surFq. Pro : ∀n≥1,XqnX= Πd|nΠP∈I(d,q)P

Def : On définit la fonction de Moëbiusµ:N→ {−1,0,1}par :

(0 si n a un facteur carré

(−1)r sin=p1p˙r avecpi premiers distincts . – Dev: Pour toutn≥1, on a : n.|I(n, q)|=P

d|nµ(nd).qd. On a ainsiI(n, q)qnn pourn→+∞.

App : Test de Rabin : P ∈Fq[X] est irréductible surFq ssi P diviseXqnX et si PXqdX = 1 pour tout d diviseur strict de n.

Pro : Fq est cyclique.

App : Pour toutn≥1, et pour x un générateur deFqn, le polnôme minimal de x surFq est de degré n. Ainsi, il existe des polynômes irréductibles de tout degré sur Fq.

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Pro : Pour toutn=ps.m avecmp= 1, Φn(X) = Φm(X)ps−ps−1 dansFp[X].

Si np= 1, alors tous les facteurs irréductibles de Φn dans Fq[X] sont de degré égal à l’ordre de q dans (Z/nZ)×.

Rem : Comme (Z/nZ)× n’est cyclique que sin= ˜poun= 2˜pavec p premier, une grande partie des polynômes cyclotomiques n’est automatiquement pas irréductible sur lesFq.

Références Gourdon :

Perrin : Polynômes irréductibles, critère d’Eisenstein, test par réduction, exemples. Elé- ments algébriques. Irréductibilité via les extensions, exemples, contre-ex, corps finis. Ex de clôtures algébriques. Polynômes cyclotomiques.(Dev)

Gozard : Polynômes irréductibles, exemples, contenu, Lemme de Gauss, cas factoriel.

Corps de rupture, corps de décomposition, éléments algébriques/transcendants, exemples.

Poly irréd sur les corps finis.

FGN (Algèbre 1) : Polynômes irréductibles de degré n surFq.(Dev)

May 20, 2017

Vidal Agniel,École normale supérieure de Rennes

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Références

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