• Aucun résultat trouvé

Ce que nous voulons! CO-PSY

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Ce que nous voulons! CO-PSY"

Copied!
4
0
0

Texte intégral

(1)

Supplément au n°719du 10mars 2012

L

a mise en œuvre des réformes qui touchent la question de

l’orientation bouscule notre métier et notre mode de fonctionnement structuré autour des CIO.

À l’interne de l’Éducation nationale, ce que le MEN cherche à faire assumer par les enseignants ne correspond nullement aux valeurs qui fondent notre métier : informer au plus tôt là où il faut de l’appropriation et de l’élaboration progressive ; mettre en avant les obstacles, là où

il faudrait soutenir les aspirations et contribuer à la réussite ; « sécuriser les parcours » en termes de rentabilité et de coûts, là où il faudrait au contraire parier sur la jeunesse et son avenir !

À l’externe, l’accélération des opérations de labellisation dessine les contours d’un service public d’orientation où la spécificité des besoins des adolescents en formation initiale n’est volontairement pas prise en compte, où l’orientation devient une anticipation de l’insertion professionnelle, où la différence entre le service public – avec les garanties qu’il offre – et les organismes privés est supposée disparaître.

Ce n’est pas ce que nous voulons pour nos services ni pour notre métier ! Lors du stage métier organisé par le SNES en janvier, ont été décrits les mécanismes par lesquels les collègues cherchent à se protéger de ces attaques frontales qui malmènent nos valeurs, notre déontologie et notre attachement au service public d’éducation et d’orientation comme instruments de la démocratisation de l’accès aux études et à la qualification.

Aujourd’hui le service public d’orientation de l’Éducation nationale est pris en tenaille entre la volonté du gouvernement de promouvoir des lieux uniques et des conseillers polyvalents, et le désir des Régions d’utiliser le SPO et les CIO pour mener à bien leur politique régionale d’orientation professionnelle en direction des salariés et des demandeurs d’emploi.

Notre action dans les académies a déjà permis d’imposer des cadrages académiques dans une majorité d’entre elles.

Mais ce n’est pas suffisant ! Il faut s’adresser aux ministres pour dire clairement notre refus de ces lieux uniques en envoyant les cartes jointes.

Dans le cadre de l’intersyndicale avec SUD et la CGT,

nous proposons également de consacrer le mois de mars à l’organisation d’assemblées générales dans toutes les académies, afin de faire le point sur les dossiers de labellisation et sur la reconfiguration/défiguration du réseau des CIO. Le résultat de cet état des lieux sera porté en délégation lors d’une journée nationale le 29 mars et adressé au ministre et aux candidats.

Catherine Remermier

CO-PSY

Pour nous contacter

www.snes.edu

S O M M A I R E

PAGES2-3

État des lieux dans les services : labellisation dans les académies

Le stratagème des coquilles vides

PAGE4

Code de déontologie

Quand le DIO dévoile le pot-aux-roses

Ce que nous voulons !

Réalisé par Catherine Remermier et le collectif CO-Psy et DCIO

(2)

2 CO-PsySupplément à L’USn° 719 du 10 mars 2012

C O - P S Y

É T A T D E S L I E U X D A N S L E S S E R V I C E S

Labellisation : premier bilan inquiétant !

L

e coup d’accélérateur, donné par N. Morano, semble avoir produit des effets sur les préfets de Région.

Plusieurs projets de labellisation sont soumis dans l’urgence aux CCREFP ou vont l’être. Le SNES, grâce à son réseau de responsables académiques, a pu effectuer un recensement précis des différents projets et en dresse un premier bilan.

L’IMPOSITION D’UN CADRAGE ACADÉMIQUE

Malgré les demandes réitérées du SNES pour un cadrage national, l’inac- tion délibérée du MEN laisse la porte ouverte à toutes les dérives possibles sur le terrain. Le cadrage académique, pour lequel nous nous sommes battus, permet d’éviter la mise en place d’un service public d’orientation à géomé- trie variable, selon des zones territo- riales définies, par d’autres, pour la labellisation.

Le bilan établi sur dix-neuf acadé- mies, pour lesquelles des projets ont été déposés, montre que dans une très grande majorité d’entre elles (treize sur dix-neuf), une convention académique ou une charte régionale ont pu être éla- borées. D’autres académies sont encore en discussion (Dijon).

Les académies de Poitiers, Strasbourg, Orléans-Tours, Clermont, Nancy-Metz,

Besançon, refusent ce principe et lais- sent donc les initiatives locales décider de la configuration du SPO et donc du travail des CIO !

Elles suivent en cela les recomman- dations de J.-R. Pitte qui veut s’en tenir au cahier des charges figurant dans l’arrêté et dénonce ces accords cadres académiques ! Or, ce cahier des charges, non négocié, permet la labellisation d’organismes non publics et prétend imposer un référentiel métier de « conseiller en insertion pro- fessionnelle ».

LE SERVICE PUBLIC SORT-IL RENFORCÉ DE CETTE OPÉRATION ?

Pour le moment, la réponse est non. Seules les académies de Mar- seille et de Nice ont réussi à imposer que les opérateurs publics (CIO, Pôle emploi, les Missions locales, les CRIJ) soient les porteurs des projets de convention et définissent des garanties plus exigeantes pour la labellisation.

En Île-de-France ce même schéma risque d’être balayé sous la pression de certains organismes (CCI, Chambre des métiers et de l’artisanat), soutenus par certaines organisations syndicales et bien sûr par le préfet.

Sur les quatorze académies restantes, les projets vont dans le sens d’un élar- gissement des partenaires pouvant

entrer dans le premier cercle des por- teurs de projets : les CCI, qui assurent pourtant des formations payantes (contradictoire avec l’arrêté), le Fon- gecif (qui reçoit essentiellement le public éligible au DIF), les Cap emploi (concernant l’emploi des personnes handicapées) ainsi que les structures,

« coquilles vides » ne fonctionnant que grâce à la mise à disposition de personnels appartenant aux opéra- teurs publics (Cités des métiers, MEF, MIFE...). La logique est celle de la concurrence et non de la complé- mentarité.

La présence de ces organismes dans les conventions de labellisa- tion porte en germe l’absorption des CIO et de leurs personnels.

D’autant que les cités des métiers, dont le DIO demande la multipli- cation, développent partout des centres associés (Marseille, Île-de- France, Strasbourg, Rouen). Il faudra bien alors dans un deuxième temps répondre à leurs demandes de per- sonnels, et pourquoi pas, en profiter pour fermer des CIO ! Mais il s’agit d’un objectif à atteindre dans une deuxième étape !

LE MÉTIER DE CO-PSY SERA-T-IL TRANSFORMÉ ?

Actuellement, onze académies sur dix- neuf reprennent intégralement le cahier des charges figurant dans l’arrêté ; trois le reprennent partielle- ment (Bordeaux, Montpellier et Nantes), deux y ont introduit des garde-fous substantiels (Marseille et Nice) et trois sont en discussion sur cette base (Paris, Créteil Versailles).

Les académies de Lyon et de Gre- noble sont confrontées à une défini- tion du service à rendre dans le cadre du SPO qui va bien au-delà du texte de loi et de notre décret statutaire. Il impose en fait, pour tous, la nécessité de répondre à « tous les publics pour le premier accueil et le premier conseil sur l’orientation, l’emploi, la formation professionnelle, la VAE, la création d’activité », alors que ceci correspond au conseil personnalisé assuré par les

©Daniel Maunoury

(3)

CO-PsySupplément à L’USn° 719 du 10 mars 2012 3

C O - P S Y

organismes spécifiques. Le préfet pousse ainsi dans le sens d’un conseiller polyvalent.

La plupart des conventions prévoient l’obligation de participer à des for- mations communes avec les autres personnels pour se « professionnali- ser » et « échanger ses pratiques ». Cer- tains y voient le moyen de développer une « culture commune ». On y voit surtout un « socle commun » mini- mum pour tous et le déni de notre professionnalité de psychologue !

LA CHARGE DE TRAVAIL AUGMENTERA-T-ELLE ?

À Poitiers et à Nice la question de l’amplitude des horaires d’ouverture est posée. Même lorsque les conven- tions sont peu contraignantes, elles contiennent dans la majorité des cas la participation à des réunions, à des formations dispensées par différents organismes (CDM, Région, associa- tions...), à des groupes de travail, à des manifestations d’information diverses. L’exemple des « nuits de l’orientation » organisées par les CCI est éclairant. L’IA de la Nièvre n’a pas hésité à fermer les CIO et à décaler le service des CO-Psy de 16 heures à 22 heures, afin qu’ils puissent y participer totalement !

LE SERVICE RENDU

AUX ÉLEVES ET AUX PARENTS SERA-T-IL AMÉLIORÉ ?

Pour tous ceux qui réduisent l’aide à l’élaboration des projets d’orientation à l’information certainement ! Mais

pour ceux qui savent quels processus psychologiques et sociaux sont mobi- lisés dans la projection dans l’avenir sûrement pas.

Trop peu de conventions insistent sur la différence entre le public scolaire et le public adulte (six sur dix-neuf).

La lecture des différents descriptifs fournis par les organismes montre que notre champ de compétence est très convoité !À Rouen et à Stras- bourg, la logique de concurrence conduit même les missions locales et le CIDJ à définir de manière très extensive leurs prestations en direction du public scolaire.

Plus aucune garantie pour les parents et les élèves d’avoir à faire avec un conseiller dûment qualifié et formé puisque tous les organismes ayant reçu le label seront labellisés pour tous publics !

Plus de garantie d’indépendance du conseil donné quand des orga- nismes ayant des intérêts financiers dans la formation (CCI, CMA) ou le maintien de leur structure (CDM, MEF) interviendront dans l’École ?

REFUSONS CE DÉVOIEMENT DE NOTRE MÉTIER

ET DE L’ORIENTATION EN MILIEU SCOLAIRE !

La mise en place de la labellisation se fait avec autoritarisme et sans concertation véritable. Les intentions de ce gouvernement sont bien d’aller vers des lieux uniques et des conseillers polyvalents. Les dernières déclarations du DIO en sont la preuve !

Seule la mobilisation de tous peut empêcher ce coup de force et le délitement du SPO de l’Éducation nationale.■

Le stratagème des « coquilles vides »

Partout en France, les cités des métiers cherchent à se placer au centre du processus de labellisation.

On a suivi la tentative d’absorption de tous les moyens des CIO de Marseille, au profit de la Cité des métiers. Même si ce projet a échoué, celle-ci entend toujours développer des centres associés sur toute la Région et la vigilance s’impose quant à la déclinaison des conventions locales.

En Seine-et-Marne, alors que la Cité des métiers financée par la CCI est très isolée sur le département, mal reliée et située dans l’enclos d’un CFA, c’est elle que l’on choisit pour porter le projet du SPO 77 !

À Mulhouse, la Cité des métiers est au stade virtuel puisqu’elle n’assure pas d’accueil propre. Pourtant, la préfecture n’hésite pas à soutenir un projet où le porteur organisationnel, la Cité des métiers, ne sera pas le porteur juridique qui est en l’occurrence une association(1)! Or, la Cité prétend imposer ses modes de fonc- tionnement et ses pratiques au « réseau des structures concernées »(2). « La gouver- nance et les modalités de coordination s’appuient sur les instances de la Cité des métiers de la région mulhousienne dans une optique de cohérence et d’efficience(3). » Malgré un courrier des DCIO au recteur, une pétition intersyndicale pour refuser le montage prévu, rien n’y a fait ! La CDM de Mulhouse a reçu un avis favorable du CCREFP malgré le vote contre de la seule FSU !

Les Cités des métiers sont très offensives sur le champ scolaire, n’hésitant pas à financer la venue de collégiens et de lycéens sur leurs sites. Dans certaines acadé- mies ce sont les Maisons de l’emploi et de la formation. Une fois ces « coquilles vides » installées au cœur du SPO, il deviendra urgent de les remplir avec des personnels venant du service public ! Quels moyens aurons-nous alors pour défendre l’existence des CIO ?

(1) Association Sémaphore Mulhouse Sud

(2) À Mulhouse comme en Seine-et-Marne, le modèle est celui de « groupes de travail » dont les décisions s’imposeraient aux organismes conventionnés ; documentation à mettre à dispo- sition, manière de recevoir le public, actions et animations à assurer, formations à suivre.

(3) Extrait de la convention mulhousienne. C’est actuellement la cité des métiers de Mulhouse qui définit les fiches outils destinées aux autres organismes en fonction de ses propres modalités de fonctionnement !

©Daniel Maunoury

(4)

C O - P S Y

L’Université Syndicaliste, suppl. au n° 719 du 10 mars 2012, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU), 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13 Directeur de la publication : Roland Hubert • Compogravure : C.A.G., Paris • Imprimerie : S.I.P.É., Grigny • CP n° 0113 S 06386 • ISSN n° 0751-5839

Code de déontologie des psychologues

Quand le DIO dévoile le pot-aux-roses !

S

uite au rappel à l’ordre des préfets sur l’urgence des labellisations par la ministre de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle, la FSU a publié un communiqué de presse et demandé la réunion d’urgence du CNFPTLV, pour s’opposer à ces manœuvres autori- taires et unilatérales.

En réponse, le DIO annonçait dans une déclaration à l’AEF (dépêche de l’AEF n° 162585) que 70 territoires allaient être labellisés prochaine- ment en faisant état de projets qui, à notre connaissance, n’ont même pas

été déposés (exemple : la Nièvre) ! Le DIO a une nouvelle fois dévoilé les intentions gouvernementales concer- nant les CIO et les CO-Psy.

Il a en effet indiqué que la réorga- nisation des CIO « bien qu’obli- geant les jeunes à se déplacer dans un centre plus éloigné » leur per- mettra « de rencontrer des conseillers plus aptes à répondre à leurs besoins » !

Et non content de cette attaque en règle contre les CO-Psy et des direc- teurs de CIO, le DIO a poursuivi que « la place des CIO est désor-

mais au cœur des territoires, plus au cœur des établissements ». Pour ceux qui en doutaient encore, au moins les choses sont claires ! N’oublions pas que dans son rapport publié en octobre 2011, J.-R. Pitte s’était pris à rêver que puissent venir « se joindre aux équipes de CIO des conseillers ayant préalablement exercé leurs fonctions dans des entreprises, les administrations ou encore des orga- nismes de formation continue ». Enfin il précisait que « la labellisation ne devait pas entraîner de dépenses sup- plémentaires sauf si elle était simultanée d’un regroupement d’organismes dif- férents au sein d’un local unique (...).

D’ailleurs de tels regroupements peuvent même permettre des économies sub- stantielles sur des postes divers : immo- bilier, documentation, personnel d’accueil, de gestion, d’entretien, for- mation continue commune des per- sonnels d’orientation par exemple ».

Quand vont-ils se réveiller ou avoir l’honnêteté de reconnaître qu’ils nous mènent en bateau, tous ceux qui cherchent à nous endormir avec des propos lénifiants sur le caractère anodin des conventions de labellisation, sur le respect de notre métier et sur la défense des CIO, grâce à la labellisation ?

L

e SNES était déjà signataire du code de déontologie des psychologues en 1996. C’était un prolongement logique des actions menées, conjointement avec les autres organisations de psychologues pour l’adoption de la loi de 1985 sur la protection de l’usage du titre et des décrets d’application reconnaissant le DECOP comme un diplôme conforme aux exigences de la loi.

La question de la réactualisation du code en fonction de l’évolution des pratiques sociales est devenue urgente. Un groupe de travail formé de plusieurs organisa- tions de psychologues, syndicales et associatives s’est donc attelé à ce travail en 2009. Il a concerné les différents

champs d’exercice et, en septembre 2001, le SNES a communiqué aux col- lègues le projet de réécriture afin de recueillir leurs remarques et proposi- tions d’amendements. Ces différentes observations ont été prises en compte et ont abouti à cette réactualisation. L’actua- lisation du code a été actée le 4 février, par les premières signatures des orga- nisations présentes dont le SNES (FSU), le SNUIPP (FSU) et le SNPES-PJJ (FSU).

Le travail se poursuit pour étudier les différentes modalités de réglementa- tion du code sans prendre le risque d’une réécriture de la loi de 85 et de ses décrets d’application ni de l’imposition

d’un ordre. ■ ©Thierry Nectoux

©Daniel Maunoury

Références

Documents relatifs

• Si on observe au microscope de minces tranches transparentes d’un être vivant, on constate que l’on retrouve des éléments comparables:... • Les êtres

Découper la roue de la page suivante et la fixer ici avec une attache parisienne.. JT -

Découper les roues des pages suivantes, les assembler selon votre situation géographique.. et les fixer ici avec une

démontrer que sans cette conception de l’action syndicale, c’était l’application du plan initial du PDG de Moulinex avec 800 licenciem ents supplémentaires ; c’était

N'aurions nous pas pu nous fier aux indices venant de notre futur pour nous empêcher de faire ce faux pas, alors que notre expérience du passé aurait elle aussi pu

C'est à cette œuvre d'efficience et d'unité que nous allons nous attaquer, avec, nous l'espérons, l'aide et la sympathie de tous ceux qui rêvent encore d'une

prenaient conscience de ce devoir moral, notre coopérative pourrait alors assumer son rôle en toute indépendance et réduire au strict minimum les compromis,

Face à des c ontingen- ces diverse s avec lesquelles nous devons ca11pter , nous ne pouvons que rareme nt avplique r in- tégralement les techniques Freinet.. Enfin,