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Submitted on 1 Jan 1982
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Etude théorique par R.M.N. du couplage entre structure et dynamique moléculaires locales dans les solutions
liquides
P.H. Fries, B. Melloni Rigobello
To cite this version:
P.H. Fries, B. Melloni Rigobello. Etude théorique par R.M.N. du couplage entre structure et dy-
namique moléculaires locales dans les solutions liquides. Journal de Physique, 1982, 43 (9), pp.1397-
1405. �10.1051/jphys:019820043090139700�. �jpa-00209520�
Etude théorique par R.M.N. du couplage
entre structure et dynamique moléculaires locales dans les solutions liquides
P. H. Fries (*) (**) et B. Melloni Rigobello (***)
Pontificia Universidad Católica del Perú, Sección Fisica, Apartado 1761, Lima, Pérou (Reçu le I1 décembre 1981, révisé le 22 avril 1982, accepté le 11 mai 1982)
Résumé.
2014On considère des mélanges de molécules polyatomiques assimilées à des boules dures. On représente
l’ordre moléculaire local moyen par des distributions radiales partielles calculées à l’approximation de Lee et Levesque. On admet que la loi de probabilité donnant le mouvement de translation relative d’une paire de molé-
cules est solution d’une équation générale de diffusion (équation de Smoluchowski) qui dépend de la structure
locale du liquide. Pour tester dans des cas concrets la validité de cette équation, on propose de mesurer les taux de relaxation de spins nucléaires due à des impuretés paramagnétiques. Désignant par 03C4 le temps de corrélation translationnelle, on discute les mesures les mieux adaptées en fonction de 03C9I 03C4, de la température ou de la pression.
On tient aussi compte de l’excentricité des spins. Quand une molécule porte deux spins identiques situés à différentes distances de son centre, on introduit une nouvelle fonction, l’effet d’excentricité 03B5, particulièrement sensible à la
dynamique locale. On compare les taux de relaxation obtenus dans le cadre de l’équation de Smoluchowski à ceux
prédits par le modèle d’Ayant et al. de la diffusion translationnelle relative usuelle. Les différences obtenues mesurent l’influence de l’ordre moléculaire sur la dynamique locale. Ces différences sont souvent assez grandes pour être observées expérimentalement sans difficulté.
Abstract.
2014We study mixtures of polyatomic molécules considered as rigid spheres. The mean local molecular order is represented by partial radial distributions calculated using the approximation of Lee and Levesque. It is
assumed that the probability law giving the relative translational motion of a pair of molecules is a solution of a
generalized diffusion equation (the equation of Smoluchoswki) which dépends on the local structure of the liquid.
In order to test experimentally the validity of this équation, we propose to measure the relaxation rates of nuclear
spins caused by paramagnetic impurities. We discuss the most suitable measurements of these rates as a function of 03C9I 03C4 (03C4 is the translational correlation time), of temperature or of pressure. The eccentricity of the spins is also taken
into account. When a molecule possesses two identical spins located at different distances from its centre, we intro- duce a new function, the eccentricity effect 03B5, which is particularly sensitive to the local dynamics. We compare the relaxation rates obtained by means of the equation of Smoluchowski with those predicted by the model, due to Ayant et al., of usual relative translational diffusion. The differences obtained are a measure of the influence of the molecular order on the local dynamics. These differences are often large enough to be experimentally observed
without difficulty.
Classification Physics Abstracts
33.25201335.20 Y- 61. 20 - 67 . 60
1. Introduction.
-Au d6but de ses « Principles of
Solution and Solubility », Shinoda [1] pr6sente la
Chimie comme 1’6tude des solutions, car la plupart
des reactions se font en milieu liquide. La frequence de
collisions des molecules r6agissantes gouverne leur vitesse de reaction chimique [2]. Cette frequence depend de la structure locale form6e par les molecules
et due a leur encagement mutuel qui r6sulte, a la fois,
de leur imp6n6trabilit6 et de leur attraction a grandes
distances assurant la cohesion du liquide. Cette fr6-
quence est aussi li6e aux mouvements al6atoires relatifs des molecules qui, tour a tour, se rapprochent, participant a la creation d’un ordre local instantan6, puis s’éloignent, ou eventuellement, entrent en r6ac-
tion. Ce bref rappel souligne pour les solutions l’int6r6t des modeles qui d6crivent leur structure locale et son
evolution temporelle. Nous pr6sentons ici un tel
modele s’appliquant aux liquides de boules dures ou n’existe aucune reaction chimique.
Dans un fluide, l’environnement instantan6 d’une molecule change sans cesse, car les molecules voisines (*) Professeur visitant. Adresses actuelles :
(**) DRF/LIH, Centre d’Etudes Nucl6aires de Grenoble,
85 X, F 38041 Grenoble Cedex, France.
(***) Schlumberger Surenco S.A. Apartado 218, El Tigre,
Estado Anzoategui, Venezuela.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019820043090139700
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sont continuellement remplac6es par d’autres. Toute-
fois, si l’on considere un grand nombre de molecules
identiques, leur environnement moyen, bien qu’il ne
soit pas form6 des memes molecules a chaque instant,
ne varie pas. 11 est caract6ris6 par une ou plusieurs
distributions radiales g(R) [3]. Cette invariance de l’ordre local moyen entraine une propriete restrictive des mouvements al6atoires de translation relative
qui produisent 1’6change entre les molecules encageant
une molecule donn6e et celles plus 6loign6es assurant
la cohesion temporaire de la « cage ». Ces mouvements doivent imperativement preserver en moyenne la structure locale du fluide d6crite par les fonctions g(R ).
D6signons par p(Ro, R, t) la densite de probabilite
conditionnelle de trouver les centres de deux molecules distants de R a l’instant t sachant qu’ils 6taient 6loign6s
de Ro a l’instant initial 0. L’6quation
qui traduit la stationnarite de l’ordre local moyen, doit etre satisfaite.
Parmi les differentes m6thodes d’analyse de l’ordre
mol6culaire local instantan6 et de son evolution
(diffusion de la lumiere, spectroscopie des neutrons, R.M.N., ...) [4, 5, 6], la mesure des temps de relaxation
dipolaire magn6tique intermol6culaire est l’une des
plus directes. En effet, ces temps dependent du mouve-
ment du rayon vecteur joignant les spins en interaction,
mouvement qui r6sulte de la translation relative des molecules et aussi, de leurs rotations, pour des spins
excentr6s.
Dans une 6tude pr6c6dente [7], nous avons pr6sent6, puis applique a la R.M.N., un formalisme general
d6crivant les mouvements combines de translation relative et de r6orientation des molecules dans un
liquide de boules dures identiques. Dans ce modele,
la loi de probabilite d6finissant la translation relative
est solution d’une equation de Smoluchowski, ou
intervient un pbtentiel effectif qui, obtenu a partir de
la distribution radiale g(R), tient compte de l’ordre mol6culaire local moyen du liquide (modele OML).
Ayant et al. [8] ont ete les premiers a s’int6resser a une
equation de Smoluchowski pour 6tudier la relaxation
dipolaire magn6tique intermoleculaire dans le cas de
spins centres. Indépendamment, Hwang et Freed [9]
ont calcul6 num6riquement les temps de relaxation intermol6culaire T, des protons de 1’ethane dans le cadre de cette equation. Ils ont pu retrouver les r6sul- tats exp6rimentaux d’Harmon et Muller [10]. Nous
6tendons ici notre formalisme [7] au cas des solutions de boules dures, discutant specialement la relaxation
dipolaire intermol6culaire due a des spins 6lectro- niques.
Dans la section 2, nous rappelons les relations liant la relaxation dipolaire magn6tique intermol6culaire
aux diff6rents parametres g6om6triques ou dynamiques
d’un liquide. Nous introduisons aussi une grandeur
nouvelle pour des spins identiques, 1’effet d’excentri- cite s. Cet effet est particulierement sensible aux mou-
vements de deux molecules lorsqu’elles sont presque
en contact. 11 est donc bien adapt6 a 1’etude de la dyna- mique locale. Sur des exemples typiques, nous expo-
sons dans la section 3 les valeurs theoriques des temps de relaxation calcul6s dans le cadre du modele OML de 1’equation de Smoluchowski tenant compte de l’ordre mol6culaire local. Nous comparons ces valeurs a celles obtenues en decrivant le mouvement de translation relative des paires de molecules de la
maniere statistique correcte la plus simple. Dans cette description, les mouvements de translation relative sont donn6s par les solutions de 1’equation usuelle de
diffusion obtenues en supposant que deux molecules
se r6fl6chissent mutuellement lorsqu’elles entrent en
collision (modele A) [8, 11]. Cette description est ind6pendante de l’ordre mol6culaire local. Nous montrons que les temps de relaxation calcul6s dans le cadre des deux modeles A et OML different souvent
suffisamment pour que la determination experimen-
tale du modele le plus appropri6 soit possible.
2. Relaxation dipolaire intermolkculaire.
-Soient I et S les spins en interaction, yl et ys leurs rapports gyromagnetiques respectifs.
2.1 PARAMETRES GtOMtTRIQUES ET DYNAMIQUES.
-On suppose que les spins I et S sont port6s par des molecules A, et As assimil6es a des boules dures de rayon et as (voir Fig. 1). Le vecteur r qui relie les spins I et S peut s’6crire :
ou R = 0, Os est le vecteur joignant les centres des molecules, p, et ps les rayons vecteurs definissant la
Fig. 1.
-Parametres caract6ristiques de l’interaction dipo-
laire magn6tique intermol6culaire entre les spins nucl6aires
I et 6lectroniques S port6s respectivement par les molecules A, et .Ats en solution. On considere uniquement la relaxation des spins I due a leur couplage dipolaire avec les spins S.
[Characteristic parameters of the intermolecular dipolar magnetic interaction between the nuclear spins I and the
electronic spins S borne respectively by the molecules A,
and JCs in solution. We consider uniquely the relaxation of
the spins I caused by their dipolar coupling with the spins S.]
position des spins I et S par rapport au centre des molecules qui les portent. La distance minimale d’approche b entre les centres des molecules vaut :
Nous admettons que les molecules A, et As ont des
mouvements diffusionnels absolus de translation dont les vitesses sont donn6es par les constantes de diffusion
D/ et Ds. Soit
le coefficient de diffusion relative des deux molecules.
Nous introduisons le temps de correlation transla- tionnelle
caract6ristique de la vitesse avec laquelle s’estompe
toute structure locale instantan6e form6e par les molecules Xj et as. Nous supposons enfin que ces molecules ont des mouvements de rotation diffusion- nelle dont les vitesses sont donn6es par les coefficients de diffusion Dj et D r
2.2 TEMPS DE RELAXATION LONGITUDINALE.
-Il existe une grande variete de complexes m6talliques paramagn6tiques [ 12, 13] ou de radicaux libres [ 14,15]
se distinguant par leurs tailles ou leurs masses. Judi- cieusement choisies, ces especes paramagn6tiques peuvent a faible concentration remplacer les mole-
cules des diff6rents types se trouvant dans une solution
sans modifier beaucoup sa structure et sa dynamique
locales. Les solutions comprenant de telles especes
sont donc representatives des differents melanges liquides existants. On se restreint ici a de telles solutions ou le principal m6canisme de relaxation des spins
nucl6aires I est leur couplage dipolaire magn6tique
avec des spins 6lectroniques S[6] en concentration de l’ordre de quelques pour-cents. On sait alors mesurer
avec precision le taux de relaxation longitudinale
des spins I provoqu6e par cette interaction inter- moleculaire [16, 17]. D’autre part, leur taux th6orique
de relaxation longitudinale due a ce couplage vaut :
si nous admettons que l’aimantation des spins elec- troniques S conserve sa valeur d’6quilibre a chaque
instant [6]. " et Ws sont les pulsations de Larmor respectives des spins I et S. Les densites spectrales j(q)((o) sont les transformees de Fourier
des fonctions de correlation temporelle
ou les
sont des fonctions al6atoires de la position relative r (r, 0, p) des spins I et S en interaction. Vu la sym6trie sph6rique du probleme, les densites spectrales j(")(co)
sont ind6pendantes de l’indice q que nous omettrons par la suite. Nous supposons les mouvements mol6- culaires de translation relative et de rotation sto-
chastiquement independants [7].
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