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Un Osiris végétant sous la loupe

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Academic year: 2021

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Sommaire

1/10 Introduction………..…p. 2 2/10 Le cercueil, une pièce de bois restaurée dans l’antiquité…………..p. 10 3/10 L’identification et la datation du bois………..p. 23 4/10 Les décors du cercueil I……….p. 37 5/10 Les décors du cercueil II: les motifs figuratifs……… p. 51 6/10 La conservation-restauration du masque……….……p. 67 7/10 Les couleurs du masque………p. 104 8/10 Les textiles………..…… p. 9/10 Le contenu de la momie………..……… p. 10/10 Les amulettes………...……p. http://blog.mahgeneve.ch

comprenant peintures, sculptures, estampes, livres, objets historiques et archéologiques, couvrant les grandes étapes de l’histoire de l’art occidental, de la Préhistoire à l’époque contemporaine.

Tout au long de l’année, les collaboratrices et collaborateurs du musée conçoivent des textes pour mettre en avant leur domaine de

recherche, partager leurs activités dans les coulisses ou en lien avec les publics. Les textes proposés sur ce blog associent rigueur et vulgarisation.

Un Osiris végétant sous la loupe

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Un Osiris végétant, figurine rituelle confectionnée lors de cérémonies en l’honneur du dieu Osiris, a fait l’objet d’un don en 2017 au Musée d’art et d’histoire de Genève et d’une étude publiée dans la revue Genava n°65 paru en 2018.

Le blog du MAH vous propose en complément une série d’articles relatant le déroulement de l’étude matérielle et des traitements de conservation-restauration réalisés, images de travail à l’appui. Les interrogations des chercheurs, les méthodes d’investigation mises en œuvre, les découvertes mais aussi les problèmes rencontrés y sont détaillés. Chaque article aborde une problématique ou un type de matériau ayant fait l’objet d’une recherche ou d’une intervention spécifique.

Dans cette série, les interventions de conservation-restauration seront présentées conjointement à la description de l’étude matérielle

Un objet composite

Un Osiris végétant (corn mummy en anglais) est une figurine modelée à partir d’un mélange de terre et de graines germées qui a été enveloppé de textiles imprégnés de produits d’embaumements. Portant un masque de cire peint à l’effigie de la divinité ressuscitée, il repose dans un cercueil en bois et est accompagné d’amulettes. Le cercueil à tête de faucon est orné de motifs peints et de dorure. La variété des matériaux constituant un tel objet explique la diversité des disciplines requises pour son étude (Fig. 1, 3 à 6).

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Bien que notre travail se concentre sur la matérialité de l’objet étudié, il faut souligner qu’un Osiris végétant est avant tout un objet lié à la spiritualité. Il est le fruit d’un rituel d’Égypte ancienne qui célébrait, lors de la fête du mois de Khoiak, peu avant le moment de la décrue du Nil, le renouveau du cycle de la végétation. La figurine fabriquée dans ce contexte est la

représentation de la momie d’Osiris, divinité qui porte en elle les forces du cycle de la vie. Le rituel consistait à mélanger des graines à de la terre qui, arrosées régulièrement, se mettaient à germer. Une fois desséché par le soleil, le tout était mis en forme et emmailloté à l’effigie de la momie du dieu (Fig. 2).

La conservation-restauration et l’étude matérielle

Dès son entrée au Musée d’art et d’histoire en juin 2017, l’Osiris végétant a été examiné au laboratoire de conservation-restauration pour le contrôle de son état. Hormis quelques

dommages au masque ainsi qu’une fragilité de la fibre textile, l’ensemble est remarquablement bien préservé. Ces dégâts mineurs n’enlèvent rien à l’intégrité et à la qualité de cet objet

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Fig. 1

L'Osiris végétant reçu en don par le Musée d'art et d'histoire de Genève est composé d'un

cercueil (H. 50,4, l.16,8, P. 14,7 cm) sur lequel est représenté une tête d'un faucon. Il contient un simulacre de momie muni d'un masque en cire de (H. 18,7, l. 8, P. 9 cm), peint à l'effigie d'Osiris. Osiris végétant. Provenance inconnue. Période ptolémaïque, IVe - IIIe s. av. J.-C. Bois peint, lin, résine, gomme, sable, végétaux, cire peinte, argile. Inv. A 2017-1

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Fig. 2

L’arrosage des céréales qui serviront à la création d'un Osiris végétant. Bas-relief du Temple de Philae.

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Fig. 3

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Fig.4

Osiris végétant. Provenance inconnue. Période ptolémaïque, IVe - IIIe s. av. J.-C. Bois peint, lin, résine, gomme, sable, végétaux, cire peinte, argile. Inv. A 2017-1

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Fig.5

Osiris végétant. Provenance inconnue. Période ptolémaïque, IVe - IIIe s. av. J.-C. Bois peint, lin, résine, gomme, sable, végétaux, cire peinte, argile. Inv. A 2017-1

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Fig. 6

Osiris végétant. Provenance inconnue. Période ptolémaïque, IVe - IIIe s. av. J.-C. Bois peint, lin, résine, gomme, sable, végétaux, cire peinte, argile. Inv. A 2017-1

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L’Osiris végétant acquis par le MAH en 2017 est une figurine rituelle de l’Égypte ancienne confectionnée lors de cérémonies en l’honneur du dieu Osiris. Il se compose d’un cercueil en bois mesurant 50,4 x 16,8 x 14,7 cm sur lequel est représentée une tête de faucon. À l’intérieur gît le simulacre de la momie d’Osiris muni d’un masque en cire peinte de 18,7 x 8 x 9 cm. En complément à l’étude publiée dans la revue

Genava n°65, voici le deuxième article d’une série relative aux traitements de conservation-restauration et aux études matérielles réalisés.

Le cercueil dans lequel repose le simulacre de la momie d’Osiris a été sculpté dans une seule et même pièce de bois. Les deux parties qui le composent, le couvercle et la cuve, s’emboîtent au moyen de six fausses languettes amovibles (Fig. 1, 2a à c). Une fois fermé, il pouvait être posé verticalement grâce à sa base quadrangulaire.

À l’origine, le bois du cercueil comportait un défaut qui a été restauré dans l’Antiquité pour être rendu invisible.

La restauration antique

Sur la gauche du couvercle, au niveau de la perruque, se trouve une étonnante réparation: un trou de 8 cm x 2 cm, artificiellement creusé, a été bouché au moyen de deux pièces taillées dans du bois (Fig. 3a, 3b). La facture et la composition de la peinture appliquée sur le bouchon étant identique à celle du cercueil on peut supposer que ces réparations ont été faites au moment de sa fabrication. Mais pourquoi cette ouverture sur un objet dont la réalisation a été si soignée?

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Un élément de réponse a été donné par la prise de vue radiographique (Fig. 4).On y voit un mouvement dans la structure du bois, avec un changement de direction exactement là où se situe le trou. À cet emplacement, en effet, le bois comportait un nœud. Au même niveau, sur la cuve (Fig. 5), les perturbations visibles à la surface semblent dues au même défaut.

Difficile, voire impossible à sculpter, le nœud a ainsi dû être retiré par l’artisan. Celui-ci a ensuite taillé un bouchon qui a été inséré dans l’ouverture et peint. Faite avec précision, la réparation était alors presque

invisible. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, à cause de l’usure générée par les manipulations du bouchon (Fig. 3a).

Le colmatage

Sur une toute petite zone de 5 x 15 mm, le trou est creusé à travers toute l’épaisseur du bois (Fig. 6a et 6b). Son masticage a été réalisé depuis le côté intérieur du couvercle. On y a pressé une pâte faite à base de craie. Le spectre infrarouge (FTIR) montre que cette dernière a été mélangée à de la gomme ainsi qu’à une colle

protéinique (comme de la gélatine ou de la colle de peau) et peut-être une résine. Un surplus de cette masse blanche s’est déposé à l’intérieur du trou (Fig. 3b). Le colmatage a peut-être été réalisé en même temps que toutes les autres petites restaurations destinées à lisser la surface du bois. Ces dernières sont les comblements retouchés, sur quelques millimètres de profondeur, de nombreux trous qui proviennent de galeries d’insectes ou de fissures (zones d’effondrements du bois) et qui sont visibles uniquement sur les images prises au scanner (Fig. 7a à 7f).

Un autre défaut est situé au pied du cercueil, sur le devant du socle. Des variations de retrait lors du séchage du bois ont causé une grosse fissure, avec des zones d’éclatement (Fig. 8). Étonnamment, et contrairement au défaut décrit ci-dessus, ce dégât-là n’a pas été retouché dans l’Antiquité.

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Fig. 1

Sur cette image du cercueil ouvert, on distingue six trous situés dans le bord du couvercle et six autres dans celui de la cuve. Aménagés

symétriquement, ils servent à fermer le cercueil par l'insertion de six fausses languettes.

Osiris végétant. Provenance inconnue. Période ptolémaïque, IVe - IIIe s. av. J.-C. Bois peint, lin, résine, gomme, sable, végétaux, cire peinte. Inv. A 2017-1

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Fig. 2a

Le système de fermeture du cercueil par l'insertion de fausses languettes dans les bords.

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Fig. 2b

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Fig. 2c

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Fig. 3a

Le couvercle du cercueil comporte un trou qui a été bouché par des pièces de bois.

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Fig. 3b

Le couvercle du cercueil comporte un trou qui a été bouché par des pièces de bois.

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Fig. 4

Détail de la radiographie du couvercle du cercueil. On y voit la structure irrégulière de croissance du bois autour du trou. Les éléments blancs sont des colmatages.

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Fig. 5

À l'arrière du cercueil, sur la cuve, le bois est aussi déformé.

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Fig. 6a et 6b

Depuis l'intérieur du couvercle on ne voit qu'une petite zone où le trou est traversant.

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Fig. 7a, 7b, 7c Fig. 7d, 7e, 7f

Divers défauts dans les parois du cercueil ont été colmatés sur quelques millimètres de profondeur (en blanc sur l'image). Vues de coupes axiales au scanner.

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Fig. 8

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3 L’identification et la datation du bois du cercueil

L’Osiris végétant acquis par le MAH en 2017 est une figurine rituelle de l’Égypte ancienne confectionnée lors de cérémonies en l’honneur du dieu Osiris. Il se compose d’un cercueil en bois mesurant 50,4 x 16,8 x 14,7 cm sur lequel est représentée une tête de faucon. À l’intérieur gît le simulacre de la momie d’Osiris muni d’un masque en cire peinte de 18,7 x 8 x 9 cm. En complément à l’étude publiée dans la revue Genava n°65, voici le troisième article d’une série relative aux traitements de conservation-restauration et aux études matérielles réalisés.

La méthode d’identification

L’essence d’un bois peut être déterminée par l’examen microscopique de son anatomie selon trois différents plans de coupe. Le plan transversal (CT), le plan longitudinal tangentiel (CLT) et le plan longitudinal radial (CLR) (Fig. 1) présentent des caractéristiques propres à chaque bois. On prélève un échantillon d’environ 0,5 mm2 (Fig. 2) que l’on enrobe d’une résine pour le consolider, puis que l’on coupe en très fines tranches. Ces coupes peuvent être ensuite examinées de différentes manières: au microscope avec un grossissement variable, allant habituellement de 5x à 400x, ou avec le microscope électronique à balayage (MEB), bien plus puissant.

L’éclairage joue un rôle important dans la mise en évidence de caractéristiques anatomiques différentes, selon qu’il provient d’une lumière réfléchie (reflétée) ou d’une lumière transmise (traversante). Dans ce dernier cas, les tranches du bois laissent partiellement passer la lumière et les détails anatomiques sont vus en transparence. On peut aussi déceler certains composés par coloration des coupes. Ici, nous avons utilisé la safranine qui colore en rouge les tissus lignifiés.

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Le bois du cercueil, ancien, sec et dégradé, ne nous a pas permis de faire de très bonnes coupes. Elles avaient tendance à se désagréger sous la lame. Malgré cette difficulté, nous avons pu obtenir quelques fragments exploitables qui ont été examinés au microscope en lumière transmise (Fig. 4 et 7), tandis que l’étude des plans en lumière réfléchie s’est faite sur l’échantillon tel quel (Fig. 3 et 6). D’autres images à très fort grossissement ont été obtenues au microscope électronique à balayage (Fig. 6, 8 et 9).

Ces examens nous ont permis de réunir des observations sur toutes les caractéristiques nécessaires à

l’identification du bois, qu’une spécialiste en xylologie (étude du bois) a confirmé à partir des photographies: le Tamarix type aphylla (Fig. 10).

La datation du bois

En complément à une datation stylistique réalisée par deux égyptologues, Jean-Luc Chappaz et Katia Novoa, une datation par radiocarbone a été effectuée. Cette méthode s’applique aux objets en matière organique, comme le bois, qui contiennent du carbone à partir duquel la datation est réalisée.

Les matières organiques ne sont que rarement conservées dans les contextes archéologiques. En dehors de conditions climatiques exceptionnelles, leur décomposition est généralement très rapide. C’est le cas en Égypte où l’environnement extrêmement sec a permis à des milliers d’objets en bois, textiles et autres vanneries d’être conservés jusqu’à nos jours.

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La méthode de datation au radiocarbone utilise les propriétés radioactives du carbone 14, un isotope de carbone qui se désintègre au fil du temps. Au moment de la mort des cellules, par exemple d’une plante, le carbone 14 absorbé par cet organisme cesse d’être renouvelé. Avec les années, la quantité de carbone 14 dans la plante diminue progressivement alors que celle du carbone 12 et du carbone 13, des éléments qui ne sont pas radioactifs, reste inchangée. En calculant le rapport entre la quantité de carbone 14 et celle de carbone 12 et 13 présents dans le matériau, on peut mesurer le temps écoulé depuis la mort de la plante.

Un échantillon de bois prélevé sous le socle du cercueil (Fig. 11), de même qu’un prélèvement de textile (Fig. 12) ont été envoyés à un laboratoire spécialisé de l’École polytechnique fédérale de Zurich. Les résultats obtenus pour les deux échantillons sont identiques. Leur datation est située avec une

probabilité de 95% dans une période allant de 371 à 339 av. J.-C. et de 328 à 204 av. J.-C., autrement dit au IVe et IIIe siècles av J.-C.

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Fig. 1

Les caractéristiques anatomiques du bois de feuillus vus sur les trois plans de coupe (transversal,

longitudinal tangentiel et longitudinal radial). Source:

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Fig. 2

La préparation de l'échantillon de bois placé dans un petit récipient où une résine d'enrobage sera coulée.

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Fig. 3

Section transversale en lumière réfléchie, grossissement 16x. Les vaisseaux vus en coupe apparaissent ici comme des gros trous, dont certains sont disposés en grappes. Les rayons sont représentés par les lignes claires.

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Fig. 4

Section transversale en lumière transmise, grossissement 400x. Les vaisseaux et les cellules de parenchyme paratracheal (autour des vaisseaux) sont visibles ici en coupe.

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Fig. 5

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Fig. 6

Section tangentielle, microscope électronique à balayage (MEB), grossissement 200x. A côté des rayons vus en coupe, apparait

longitudinalement la paroi d'un vaisseau avec ses

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Fig. 7

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Fig. 8

Section radiale,

microscope électronique à balayage (MEB),

grossissement 120x. Des cristaux se sont formés à l'intérieur des cellules des rayons.

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Fig. 9

Section radiale, microscope électronique à balayage (MEB), grossissement 650x. L'analyse de composition élémentaire par microanalyse par Energie Dispersive de rayons X (EDX) couplée au MEB a mis en

évidence du calcium et du soufre. De formes rhomboédriques, les cristaux sont identifiés comme étant du gypse.

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Fig. 10

Le tamarix, aussi appelé athel ou saltcedar, est un arbre sacré pour les anciens Égyptiens. Sa taille peut atteindre 18 mètres et il pousse autant aux abords du désert égyptien que dans la vallée du Nil.

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Fig. 11

L'échantillon pour la datation au radiocarbone a été prélevé sous le

Fig. 12

L'emplacement du prélèvement de l'échantillon de textile se trouve sous le textile de surface. MAH, inv. A 2017-1.

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L’Osiris végétant acquis par le MAH en 2017 est une figurine rituelle de l’Égypte ancienne confectionnée lors de cérémonies en l’honneur du dieu Osiris. Il se compose d’un cercueil en bois mesurant 50,4 x 16,8 x 14,7 cm sur lequel est représentée une tête de faucon. À l’intérieur gît le simulacre de la momie d’Osiris muni d’un masque en cire peinte de 18,7 x 8 x 9 cm. En complément à l’étude publiée dans la revue

Genava n°65, voici le quatrième article d’une série relative aux traitements de conservation-restauration et aux études matérielles réalisés.

Le cercueil contenant le simulacre de la momie d’Osiris est entièrement peint en noir, à l’intérieur comme à l’extérieur, à l’exception du socle, peint en vert, et de la tête du faucon. Tandis que le visage est doré et la perruque est verte, les pupilles, les sourcils et le bec sont peints en noir. Deux cartouches ainsi que des représentations figuratives peintes en blanc ornaient la surface, mais sont aujourd’hui presque totalement effacés (Fig. 1).

La tête dorée du faucon

Dès l’acquisition de l’artefact par le MAH, la question de la technique de dorure s’est posée. Une couleur dorée peut être obtenue avec une peinture contenant un pigment doré ou par l’application d’une feuille d’or. En observant la dorure au macroscope, nous avons pu reconnaître l’aspect typique de la surface d’une feuille d’or ainsi que ses bords, visibles sous forme de lignes droites (Fig. 2). L’épaisseur, mesurée au

microscope électronique à balayage (MEB), est de 0,3 microns (trois millièmes de millimètre) (Fig. 3). Le décor qui orne le visage du faucon a d’abord été gravé dans la couche préparatoire blanche, pour être ensuite recouvert par la feuille d’or (Fig. 4 et Fig. 5 et, Fig. 5-b). Notons que la peinture noire des pupilles, des sourcils et du bec est appliquée sur la dorure.

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La couche préparatoire blanche est la même sur toute la surface du cercueil. Elle se compose de carbonate de calcium, autrement dit d’une craie identifiée par spectrométrie infrarouge à transformée de Fourier (FTIR). La craie étant de nature friable, elle doit être additionnée d’un liant pour être utilisée comme couche de fond. Après avoir extrait le liant au moyen de différents solvants, d’autres analyses par FTIR ont été réalisées et confirment qu’il s’agit d’une gomme polysaccharide, vraisemblablement de la gomme d’acacia (connue sous le nom de gomme arabique).

Les couches peintes

Les couleurs posées sur cette couche de fond contiennent elles aussi de la gomme arabique comme liant (Fig. 6 et 7). Le pigment noir est un noir de carbone, communément utilisé en Égypte ancienne. Conçu à partir de matière

organique brûlée, il est constitué de carbone. Cet élément est trop léger pour être détecté lors d’une analyse par fluorescence de rayons X (FRX), et sa structure amorphe empêche son identification par la spectrométrie infrarouge (FTIR). Ainsi, lorsque ces méthodes d’analyses ne livrent aucun résultat, on peut déduire que le pigment est

vraisemblablement un noir de carbone. Enfin, grâce à la microscopie électronique à balayage (MEB), nous avons pu observer à très fort grossissement l’aspect du pigment. Celui-ci a conservé la morphologie des fibres du bois de la matière calcinée, et nous renseigne sur son origine: un charbon de bois (Fig. 8).

Le vert de la perruque contient pour sa part des particules de pigment broyé assez grossièrement (Fig. 9). Il s’agit d’un pigment appelé bleu d’Égypte (identifié par FTIR) que les Égyptiens ont su concevoir artificiellement à partir de cuivre (Fig. 10). Dans le cas présent, le pigment bleu a dû être additionné d’une composante jaune pour obtenir la couleur verte. Une analyse (par FRX) aurait pu mettre en évidence le fer contenu dans de l’ocre jaune, mais seule une sur les quatre analyses effectuées (dont une par Energie Dispersive de rayons X, ou EDX) a détecté un soupçon de fer. La couleur jaune apparaît d’ailleurs uniquement dans la partie amorphe de la masse colorée, comme si elle était dissoute dans le liant (Fig. 11). L’observation du liant à très fort grossissement au MEB ne permet pas de distinguer le moindre grain. La composante jaune pourrait être le liant lui-même, qui aurait jauni en vieillissant. Dans ce cas, la perruque

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Fig. 1

Vue générale du cercueil. Osiris végétant. Provenance inconnue. Période ptolémaïque, IVe - IIIe s. av. J.-C. Bois peint, lin, résine, gomme, sable, végétaux, cire peinte, argile. Inv. A 2017-1

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Fig. 2

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Fig. 3

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Fig. 4

La feuille d'or épouse parfaitement le relief gravé dans la couche préparatoire.

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Fig. 5

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Fig. 5-b

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Fig. 6

Grâce à une petite fissure, on peut observer en coupe la couche de peinture noire posée sur la couche préparatoire blanche.

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Fig. 7

La peinture noire comporte de nombreuses craquelures tandis que la peinture verte de la perruque est de consistance plus granuleuse.

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Fig. 8

Au premier plan, un fragment de vaisseau et, au second, un

fragment de fibre replié indiquent que le pigment est issu de charbon de bois.

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Fig. 9

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Fig. 10

Après que le liant a été extrait d'un prélèvement de peinture verte, il apparaît nettement que les grains de pigments sont tous bleus (les fragments blancs étant des résidus de la couche de fond).

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Fig. 11

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5 Les décors du cercueil (II): les motifs figuratifs

L’Osiris végétant acquis par le MAH en 2017 est une figurine rituelle de l’Égypte ancienne confectionnée lors de cérémonies en l’honneur du dieu Osiris. Il se compose d’un cercueil en bois mesurant 50,4 x 16,8 x 14,7 cm sur lequel est représentée une tête de faucon. À l’intérieur gît le simulacre de la momie

d’Osiris muni d’un masque en cire peinte de 18,7 x 8 x 9 cm. En complément à l’étude publiée dans la revue Genava n°65, voici le cinquième article d’une série relative aux traitements de conservation-restauration et aux études matérielles réalisés.

Un décor invisible

Des restes ténus de motifs peints en blanc ont été découverts après le nettoyage du cercueil (Fig. 1 et 2). En grande partie effacés, ils n’étaient a priori pas suffisamment perceptibles pour être étudiés. Mais une fois soumis à un rayonnement ultraviolet, la plupart a gagné en lisibilité (Fig. 3a et 3b). Certaines des photographies réalisées ont même été retravaillées pour en améliorer la lisibilité, par exemple en inversant les couleurs (Fig. 5 à 19). Elles ont servi à la retranscription des motifs par Marie Bagnoud et à leur étude par Katia Novoa et Jean-Luc Chappaz.

Une figure se trouve au centre de la poitrine, et six autres s’alignent verticalement sur chaque flanc (Fig. 04). Un cartouche apparaît au dos du sarcophage, et un autre sur le sommet de la tête.

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Le mystère des cartouches

S’il ne fait presque aucun doute que le grand cartouche du dos de la cuve ne contient aucune inscription (Fig. 18), la question se pose au sujet du cartouche placé sur le sommet de la tête. Les images prises en lumière rasante montrent non seulement le relief du pourtour du cartouche, mais aussi plusieurs éléments à l’intérieur de ce dernier. Par ailleurs, l’éclairage ultraviolet permet

d’entrevoir ce qui pourrait être des traces supplémentaires de peinture. Celles-ci sont si faibles que leur lecture est tout à fait incertaine. Pour cette raison, nous avons renoncé à en publier une

quelconque interprétation et nous nous contentons de partager nos observations à partir des images réalisées (Fig. 19).

Liant et pigment

Un micro-échantillon de peinture blanche a été prélevé sur un motif se trouvant du côté gauche, au pied du sarcophage. Analysé par spectrométrie infrarouge (FTIR), le liant est, sans surprise, le même que celui des autres couches picturales du cercueil : de la gomme d’acacia. Quant au pigment, il a été identifié par FTIR comme étant de la huntite, un minéral dont l’usage est attesté en Égypte ancienne. Il peut être mélangé à d’autres pigments blancs (comme le carbonate de calcium) auxquels il apporte une brillance supplémentaire. Ici, cependant, le pigment semble avoir été utilisé seul comme en atteste le spectre FTIR.

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Fig. 1

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Fig. 3-a

Vues générales du flanc droit du couvercle du cercueil avec, à gauche, un éclairage en lumière normale et, à droite, un éclairage ultraviolet. Ce dernier met en évidence les motifs peints en blanc.

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Fig. 3-b

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Fig. 4

Les motifs ont été retranscrits à partir des différentes prises de vue photographiques.

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Fig. 5 à 19

Chaque motif est ici vu sous différents éclairages. À gauche, l'image réalisée en lumière naturelle. Suivent les images prises sous rayonnement ultraviolet qui incluent éventuellement des images UV retravaillées sur le plan des contrastes ou des couleurs. Tout à droite, le motif retranscrit. Notons que certaines différences entre les photographies et leur dessin sont dues à la déformation de l'image résultant de la prise de vue en deux dimensions d'une surface en trois dimensions. Les proportions des dessins sont les plus réalistes car leurs mensurations tiennent compte de la courbure de la surface du cercueil.

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Fig. 7 Fig. 6

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Fig. 8

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Fig. 10

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Fig. 12

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Fig. 14

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6 La conservation-restauration du masque

L’Osiris végétant acquis par le MAH en 2017 est une figurine rituelle de l’Égypte ancienne confectionnée lors de cérémonies en l’honneur du dieu Osiris. Il se compose d’un cercueil en bois mesurant 50,4 x 16,8 x 14,7 cm sur lequel est représentée une tête de faucon. À l’intérieur gît le simulacre de la momie d’Osiris muni d’un masque en cire peinte de 18,7 x 8 x 9 cm. En complément à l’étude publiée dans la revue Genava n°65, voici le sixième article d’une série relative aux traitements de conservation-restauration et aux études matérielles réalisés.

Constitué de cire d’abeille pure, le masque d’Osiris est formé de deux parties creuses. La première se

positionne à l’arrière de la tête et la seconde, sur le devant, à l’emplacement du visage, le tout englobant ainsi l’extrémité de la momie (Fig. 1). Formées dans des moules (Fig. 2), les deux moitiés du masque sont jointives mais ne sont pas fixées entre elles. Leur épaisseur varie entre 2 et 5 mm. L’ensemble mesure 18,7 cm de hauteur, 8 cm de largeur et 9 cm de profondeur.

Une pièce fragile

Malgré un certain nombre de dégâts, ce masque polychrome délicat est relativement bien conservé. Il est presque complet (Fig. 3 et 4) et la surface n’a perdu que quelques petites écailles de peinture. Les seuls éléments manquants sont l’uræus (Fig. 5) (le cobra dressé qui ornait la couronne au niveau du front) et environ deux tiers de la surface des plumes latérales qui ornaient la coiffe. La disparition de ces éléments ajoutés et saillants n’est guère surprenante car ils sont par essence fragiles (Fig. 6).

Deux anciennes interventions de conservation-restauration distinctes sont décelables sur le masque (Fig. 2). La première (Fig. 7a) a servi à assembler, au moyen d’une cire, deux fragments résultant d’une fracture horizontale du visage ainsi que la barbe postiche, cassée au niveau du menton (Fig. 8). Deux petites lacunes sur le nez ont aussi été complétées avec un mélange de cire et de fibres de coton ou de papier (Fig. 9 et 10).

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Une deuxième intervention a eu lieu ultérieurement pour réparer la même fracture qui s’était ré-ouverte (Fig. 11). Plusieurs nouvelles cassures, au cou (Fig. 12) et aux plumes (Fig. 13), ont également été collées à ce moment-là. Elles semblent avoir résulté d’un choc. On a aussi tenté de fixer la partie avant (le visage) à la partie arrière en collant le bord droit. Une colle thermoplastique ayant été employée (Fig. 07b), cette intervention n’a pu avoir lieu qu’à partir de la deuxième moitié du XXe siècle, date du début de l’utilisation de ce type d’adhésifs.

Le masque recèle également quelques fissures (Fig. 14 à 16), peut-être dues au choc d’une chute, et la couche picturale comporte quelques petites lacunes (Fig. 7e). Enfin, au moment de son acquisition par le MAH en juin 2017, le masque présentait plusieurs nouvelles cassures (Fig. 7c): l’une scindant le masque en deux au-dessus du front (Fig. 17 et 18), une autre au milieu de la barbe postiche (Fig. 08), et une troisième sur le bord supérieur de la couronne (Fig. 19).

Un masque déformé et trop petit

D’étonnantes déformations dont l’origine reste inexpliquée sont présentes sur le masque. Sur la moitié arrière, une partie du bord gauche de la couronne s’est élargie vers l’extérieur (Fig. 20a et 20b). Son aspect laisse supposer que la cire a été ramollie par un apport de chaleur. Par ailleurs, les bords du visage ne coïncident pas bien avec ceux de la partie arrière du masque: lorsque l’un des côtés est joint correctement, l’autre présente un écartement allant jusqu’à 2,5 cm (Fig.21). Il se pourrait que le masque ait été un peu trop petit pour englober le volume de la momie.

Le traitement de conservation-restauration

Le traitement a débuté par un dépoussiérage au moyen de cotons-tiges légèrement humides qui a permis de retrouver l’éclat des couleurs peintes du masque.

(69)

Puis, lors de l’assemblage des fragments fraîchement cassés, il a paru opportun d’essayer d’améliorer le positionnement des fragments collés de manière un peu approximative et de retirer les excès d’adhésifs visibles (fils, gouttes et débordements) (Fig. 12). Pour se faire, il a fallu démonter plusieurs assemblages. La faible adhésion des anciennes colles a grandement facilité leur retrait. (Fig. 22). Le remontage des

fragments a permis de diminuer la largeur des ouvertures, en particulier l’écart vertical sur le front et celui situé sous l’œil droit (Fig. 04), ainsi que de repositionner le fragment gauche du cou (Fig. 12).

Les fragments ont été fixés temporairement depuis le côté extérieur avec une résine thermoplastique, dont la possibilité de retrait est avérée (Fig. 23). Après avoir retourné le visage, les fragments ont été fixés

depuis le côté intérieur avec une cire de restauration, à l’aide d’une spatule chauffante réglée à la

température de fusion de la cire (63°C) (Fig. 24a). Après avoir été déposée sur le joint d’assemblage, la cire a été légèrement lissée avec la pointe de la spatule chaude pour la faire adhérer à la cire d’origine. Une fois les fragments assemblés (Fig. 24b), les points de colle temporaires ont pu être retirés de la surface du visage (Fig. 25).

Pour terminer, le choix des finitions esthétiques a été de ne pas colmater les joints entre les fragments sur le côté visible du masque afin garder une trace des dégâts passés, témoins de l’histoire de l’objet. Quelques retouches de couleur ont cependant été appliquées pour atténuer le contraste visuel entre la couleur de la peinture et celle de la cire de restauration, seulement là où une gêne visuelle était ressentie, soit sous l’œil droit et sur le bout du nez (Fig. 26). Pour pallier le déséquilibre généré par les déformations du masque, le positionnement du visage a dû être ajusté. La partie avant a été jointe à la partie arrière du côté gauche, au détriment du côté droit. Ce choix offre le meilleur équilibre esthétique lorsque l’Osiris végétant est vu de face. Pour assurer le soutien du visage et éviter qu’il ne glisse, une contre-forme réalisée sur mesure a été placée entre la momie et le visage (Fig. 27). Constituée d’un matériau thermoplastique (Polyform de Rolyan) gainé d’un textile polyéthylène (Tyvek), cette dernière n’est pas adhérente à l’objet et peut être retirée à tout moment.

(70)

Fig. 1

(71)

Fig. 2

Le visage vu de l'intérieur. La régularité des traits ainsi que l'aspect de la surface sont ceux d'une cire moulée, qui ne montre aucune trace d'outil ni de

modelage. Des amas de cire et de colle, résidus de restaurations précédentes sont visibles le long d'anciennes fractures. Fragment inférieur avant traitement.

(72)

Fig. 3

(73)

Fig. 4

Le masque au moment de son acquisition.

(74)

Fig. 5

(75)

Fig. 6

L’état de la plume droite est fragmentaire et l’uraeus manquant. Sur la coiffe, on peut voir une rainure dans laquelle a été fixée la plume, élément rapporté. L’uraeus (cobra dressé) qui ornait la couronne a aujourd’hui disparu.

(76)

Fig. 7a

Relevé des assemblages datant de la première intervention.

(77)

Fig. 7b

Relevé des traces d'assemblages datant de la deuxième intervention. Des fils et des gouttes de colle sont visibles çà et là, démontrant une certaine maladresse.

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Fig. 7c

Relevé des cassures fraîches observées en 2017.

(79)

Fig. 7d

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Fig. 7e

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Fig. 7f

Relevé des fractures d’éléments aujourd’hui manquants.

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Fig. 8

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Fig. 9

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Fig. 10

Le colmatage du nez vu depuis l’intérieur du masque.

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Fig. 11

Cette cassure a été assemblée à deux reprises et avec des adhésifs différents : une première fois avec une cire visible à droite et ultérieurement avec une colle thermoplastique, à gauche.

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(87)

Fig. 13

(88)

Fig. 14

Une fissure verticale longe le côté gauche du nez.

(89)

Fig. 15

Une fissure horizontale sur le côté gauche de la partie arrière du masque.

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Fig. 16

Radiographie montrant les fissures horizontales présentes sur la partie arrière du masque.

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Fig. 17

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Fig. 18

Le masque au moment de son acquisition, vu depuis l’intérieur.

(93)

Fig. 19

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(95)

Fig. 20b

La partie arrière de la couronne montre une déformation du côté gauche.

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(97)

Fig. 22

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(99)

Fig. 24a

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Fig. 24b

Le masque vu de l’intérieur après assemblage de tous les fragments.

(101)

Fig. 24b

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(103)

Fig. 27

(104)

L’Osiris végétant acquis par le MAH en 2017 est une figurine rituelle de l’Égypte ancienne confectionnée lors de cérémonies en l’honneur du dieu Osiris. Il se compose d’un cercueil en bois mesurant 50,4 x 16,8 x 14,7 cm sur lequel est représentée une tête de faucon. À l’intérieur gît le simulacre de la momie d’Osiris muni d’un masque en cire peinte de 18,7 x 8 x 9 cm. En complément à l’étude publiée dans la revue Genava n°65, voici le septième article d’une série relative aux traitements de conservation-restauration et aux études matérielles réalisés.

Une peinture de cire sur un masque de cire

Le visage de cire déposé sur la momie est l’un des éléments déterminants pour l’identification de l’Osiris

végétant. Il présente en effet les caractéristiques et les attributs du dieu Osiris, avec sa peau verte, sa couronne Atef et sa barbe postiche (Fig. 1 et 2).

La surface est peinte avec des couleurs de consistance et d’épaisseur variables. Leur liant, analysé par spectrométrie infrarouge (FTIR ), est fait de cire d’abeille additionnée d’une substance s’apparentant aux bitumes. Elle a peut-être été diluée avec un solvant de type hydrocarbure, aujourd’hui évaporé, qui aurait laissé ce résidu bitumeux (Fig. 3 et 4).

Peu d’analyses des couleurs ont pu être réalisées par FTIR car il est difficile de prélever de la matière sur de si petites surfaces sans faire de dégâts. Des analyses par fluorescence de rayons X (FRX), qui ne nécessitent pas de prélèvement, ont en revanche été menées lorsque la surface colorée était de dimension suffisante pour que le résultat ne soit pas perturbé par les couleurs adjacentes (tableau).

(105)

Les couches de fond

La couleur vert foncé de la peau du visage est opaque mais appliquée par touches ; la fine couche est

irrégulière (Fig. 5). Avec un éclairage placé derrière le masque, on perçoit bien, en transparence, les variations d’épaisseur (Fig. 6, 15d et 15e). De très petits grains de pigment verts sont visibles à faible grossissement. Ils sont accompagnés de fines particules noires qui servent à foncer la couleur (Fig. 7). La couleur rouge présente sur le cou, en particulier en-dessous du collier, est translucide et posée de manière uniforme (Fig.7). Là où les deux couleurs sont présentes ensemble, le vert se superpose au rouge. Leur adhérence au support est forte et elles servent de couches de fond.

La couronne

La couronne (hormis les plumes latérales) présente une couche jaune (Fig. 9), uniforme et opaque, plutôt épaisse et très craquelée, dont l’unique pigment est l’orpiment. Ce dernier servait à imiter l’aspect de l’or (Fig. 9, 10, 11).

Les détails

Les détails du visage sont peints sur les couleurs de fond.

Le cou est orné d’un collier vert pâle (Fig. 5, 12 et 15c). Cette couleur sert aussi à souligner les contours du visage, des yeux (Fig. 13) et des sourcils, à dessiner l’intérieur des oreilles (Fig. 14a et 14b) et la fente de la bouche (Fig. 15d), à marquer les narines (Fig. 15b) et à décorer les plumes de la couronne (Fig. 9 et 16). La pâte est épaisse, opaque, matte, grumeleuse. Elle n’adhère pas bien à la couche sous-jacente et, là où elle se surélève, elle laisse apparaître un espace vide (Fig. 13, 17). Cette peinture contient quelques gros grains de pigments bleus et verts (Fig. 16). La clarté de la teinte aurait pu provenir d’un pigment blanc qu’aucun examen n’a cependant détecté, ni par observation visuelle, ni par FRX. C’est alors vraisemblablement le liant même qui apporte la blancheur.

(106)

Les Égyptiens connaissaient le procédé pour obtenir une cire blanche à partir de cire d’abeille : on pouvait la mettre au soleil ou utiliser une méthode que Pline l’Ancien décrit dans le livre XXI de son Histoire naturelle: «la cire d’abeille est mise à bouillir avec de l’eau puisée en haute mer et additionnée de salpêtre, à la suite de quoi l’on refroidit le tout et l’on récupère en surface la partie la plus blanche. Cette «fleur» de cire est de nouveau mise à bouillir dans de l’eau de mer, le même procédé s’apparentant à une saponification est répété trois fois ou plus, jusqu’à ce que la cire soit on ne peut plus blanche».

Étrangement, on retrouve cette couleur disséminée sur le visage sans qu’il soit possible de savoir si cela est dû à une maladresse de l’artisan ou si elle a été posée volontairement pour la réalisation d’un motif (Fig. 15a à 15e). Les sourcils, le contour des yeux et les pupilles (Fig. 22 et 23) sont noirs. La couleur est dense, opaque, matte, plutôt épaisse avec une surface irrégulière (bosselée) comportant quelques craquelures. Le pigment est vraisemblablement un noir de carbone, qui provient de la combustion de matières organiques .

La barbe noire est ornée d’un large trait vertical bleu sur son côté droit (Fig. 19).

Le contour des yeux et les sourcils sont rehaussés d’un trait bleu-vert de consistance épaisse contenant de gros grains de pigments bleus dans une matrice jaune de cire (Fig. 22 et 24).

La jugulaire, d’un bleu clair intense, est constituée d’une couche épaisse, opaque et matte contenant de gros grains de pigments bleus et blancs. Elle est bordée d’une fine ligne rouge vif. L’aspect de cette ligne est fluide, opaque, matte, la couleur est concentrée et uniforme, sans grains de pigments visibles (Fig. 6, 12 et 18). Notons que la coulure noire visible sur le côté droit du visage n’est pas une trace de peinture (Fig. 1 et 2). Elle est liée à une flaque noire déposée sur le fond du cercueil .

(107)

Les yeux

La peinture la plus sophistiquée est sans nul doute celle de l’intérieur des yeux car elle présente une multitude de couleurs savamment posées (Fig. 21a et 21b).

Le contour intérieur de l’œil est souligné d’un trait marron foncé (Fig. 21a et 21b) plus large sur la partie inférieure (Fig. 24) que supérieure (Fig. 25). La couleur, opaque, matte, épaisse, craquelée et bosselée, est vraisemblablement constituée d’un mélange de rouge et de noir. Notons la présence d’une substance brillante, qui apparaît également sur la pupille noire (Fig. 22) et qui provient de l’intérieur des craquelures (Fig. 24). Elle pourrait être due à la dégradation de l’un de ses composants.

Le blanc de l’œil passe du rosé (Fig. 22 et 24) au verdâtre clair (Fig. 25). Il est onctueux, mat, un peu plus translucide que les marrons. Aucun grain n’est visible. Vraisemblablement à base de cire blanchie, il se mélange aux couleurs environnantes (rouge, vert et marron) pour former des nuances en dégradé (Fig. 21a et 21b).

(108)
(109)

Fig. 1

Le masque représente le visage d'Osiris dont les caractéristiques sont ici la peau verte de la divinité ressuscitée, la barbe postiche, la couronne Atef comportant un uræus (cobra) sur le devant et des plumes sur les côtés. L'uræus et les plumes ne sont que très

partiellement conservés.

Osiris végétant. Provenance inconnue, IVe s.- IIIes. av J.C. Masque en cire peint, H. 18,7 cm. Image du masque après traitement. MAH, inv. A 2017-1.

(110)

Fig. 2

Sur le simulacre de momie gisant dans son cercueil prend place le masque de cire peint à l'effigie du visage d'Osiris. Image du masque après traitement.

(111)

Fig. 3

Comparatifs des spectres FTIR ayant servi à étudier la composition du liant.

Le spectre a d'abord été interprété comme un mélange de cire et de gomme arabique. La gomme n'étant pas soluble dans les corps gras, son mélange avec de la cire semblait peu probable. Par ailleurs, les grandes variations de viscosité entre les différentes couleurs suggéraient l'addition maîtrisée d'une substance dissolvante. Le spectre de la gomme étant très similaire à celui des bitumes

l'interprétation du résultat a été reconsidérée. Une substance ayant la propriété de liquéfier la cire peut être un hydrocarbure contenu dans les affleurements naturels de bitumes. Celui-ci laisserait des résidus de bitumes détectables par la FTIR après l'évaporation de sa partie volatile.

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Fig. 4

Comparatifs des spectres FTIR ayant servi à étudier la composition du liant.

Le spectre a d'abord été interprété comme un mélange de cire et de gomme arabique. La gomme n'étant pas soluble dans les corps gras, son mélange avec de la cire semblait peu probable. Par ailleurs, les grandes variations de viscosité entre les

différentes couleurs suggéraient l'addition maîtrisée d'une substance dissolvante. Le spectre de la gomme étant très similaire à celui des bitumes l'interprétation du résultat a été reconsidérée. Une substance ayant la propriété de liquéfier la cire peut être un hydrocarbure contenu dans les affleurements naturels de bitumes. Celui-ci laisserait des résidus de bitumes détectables par la FTIR après l'évaporation de sa partie volatile.

(113)

Fig. 5

Les couleurs du masque sont ici mises en évidence par une accentuation des contrastes et par la mise en place d’un éclairage diffus lors la prise de vue.

(114)

Fig. 6

Vue en transparence du profil gauche du masque, éclairé par derrière. On y observe les différences d'épaisseurs et d'opacités des couches de peinture.

(115)

Fig. 7 et 8

À gauche (Fig.7), le pigment de la peau verte est du bleu d’Égypte finement broyé, additionné d'un peu de noir. À droite (Fig.8), la coloration rouge de la peau est réalisée avec de l'ocre rouge si finement broyée que l'on ne perçoit aucune particule. L'analyse FRX a détecté une grande quantité de fer.

(116)

Fig. 9

(117)

Fig. 10

Détail de la jonction de la plume gauche à la coiffe sur lequel on reconnaît, à gauche, la couleur d’apparence dorée de la couronne.

(118)

Fig. 11

Cette image prise à très fort grossissement au MEB montre les cristaux d'orpiment contenus dans la couche picturale craquelée de la couronne.

(119)

Fig. 12

Détail montrant le collier autour du cou et la jugulaire servant à maintenir la barbe postiche. Image prise en cours du traitement.

(120)

Fig. 13

(121)

Fig. 14a

(122)

Fig. 14b

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Fig. 15a

Ces images prises avant traitement montrent d'étonnantes traces de peinture vert pâle autour de la bouche et en-dessous de la pommette gauche.

(124)

Fig. 15b

Ces images prises avant traitement montrent d'étonnantes traces de peinture vert pâle autour de la bouche et en-dessous de la pommette gauche.

(125)

Fig. 15c

Détail du contour de la bouche comportant des traces de peinture vert pâle. Image prise en cours du traitement.

(126)

Fig. 15d

(127)

Fig. 15e

(128)
(129)

Fig. 17

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Fig. 18

(131)

Fig. 19

(132)

Fig. 20

(133)

Fig. 21a

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Fig. 22

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Fig. 23

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Fig. 24

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Fig. 25

(139)

8 Les textiles de la momie

L’Osiris végétant acquis par le MAH en 2017 est une figurine rituelle de l’Égypte ancienne confectionnée lors de cérémonies en l’honneur du dieu Osiris. Il se compose d’un cercueil en bois mesurant 50,4 x 16,8 x 14,7 cm sur lequel est représentée une tête de faucon. À l’intérieur gît le simulacre de la momie d’Osiris muni d’un masque en cire peinte de 18,7 x 8 x 9 cm. En complément à l’étude publiée dans la revue Genava n°65, voici le huitième article d’une série relative aux traitements de conservation-restauration et aux études matérielles réalisés.

L’examen des textiles enveloppant le simulacre de la momie d’Osiris a mis en évidence la présence de trois différentes pièces de tissu. Deux sont des linceuls déposés sur la momie et la troisième est une bandelette de maintien disposée transversalement (Fig. 1).

Du lin imprégné

La nature des textiles est une fibre végétale, du lin, qu’une analyse FTIR a confirmé (Fig. 2, 3 et 4). Par souci de préservation des matériaux, des produits d’embaumement aux propriétés antiseptiques et hydrophobes imprègnent les textiles (Fig. 5). Identifiés par FTIR , les composés sont de la cire d’abeille et une poix de nature terpénique (Fig. 6).

Trois différents tissus

Bien que tous les textiles soient de même nature, des différences résident dans leur facture. On observe trois tailles de maille appartenant à trois pièces de tissu distinctes (Fig. 7, 8,9). L’épaisseur des fils peut varier selon la pièce de tissu et selon leur usage (fil de trame ou de chaîne).

(140)

Les dimensions ont été mesurées au moyen d’un compte-fil et les épaisseurs des fils au moyen du macroscope (tableau, Fig. 10 à 21).

Tableau comparatif des trois textiles d’après les mesures du nombre de fils au cm² et de leurs épaisseurs.

L’une des pièces de tissu (le second linceul) surprend par son extrême finesse, son maillage étant à peine visible à l’œil nu. Une telle étoffe peut être considérée comme un ouvrage haut de gamme.

(141)

Deux linceuls

Deux des trois pièces de tissus sont simplement déposées sur la figurine et repliées aux extrémités (Fig. 22). La première est la toile la plus grossière alors que la seconde, posée par-dessus, est la plus fine.

Les bandelettes

Le troisième tissu, dont le maillage est de grosseur moyenne, consiste quant à lui en une (ou peut-être plusieurs) bandelette d’enveloppement servant au maintien des linceuls. Il est disposé transversalement et apparaît sur le devant à 5 niveaux: sur les chevilles, sur les genoux, sur la poitrine, sur le cou et sur le visage (Fig. 23).

(142)

Fig. 1

La figurine emmaillotée avec des textiles imprégnés de produits d'embaumement. Image avant traitement.

(143)

Fig. 2

Des fibres de lin sont à la base de la fabrication des textiles. L'épaisseur d'une fibre au niveau d'un nœud est de 12 microns. Image MEB.

(144)

Fig. 3

Assemblées et mises en torsion, plusieurs fibres de lin forment un fil. Ce fil vu au microscope électronique à balayage provient du deuxième linceul (toile fine).

(145)

Fig. 4

Les fils de trame sont ici vus en coupe sur un échantillon de bandelette, vu au microscope électronique à balayage.

(146)

Fig. 5a et Fig. 5b

Ce test montre l'imperméabilité conférée aux textiles. En haut une goutte d'eau mise en contact avec le textile ne pénètre pas. En bas (ou à droite), une goutte d’acétone est rapidement absorbée.

(147)

Fig. 6

Détail de la surface de la momie. En haut, la couche blanche et pulvérulente de cire. En bas, la poix brun foncée est bien visible après le nettoyage des dépôts de cire superficiels. On voit ici, dans une lacune de textile qu'une couche de poix plus épaisse et plus dense se trouve à la base de l'enveloppement de la figurine.

(148)

Fig. 7

(149)

Fig. 8

Les trois différents tissus vus in situ, avant traitement. Dessous, la toile grossière, partiellement recouverte des cire blanche. Par-dessus, la toile très fine est extrêmement lacunaire et cassante. Enfin, la bandelette disposée transversalement.

(150)

Fig. 9

(151)

Fig. 10

Le premier linceul in situ, vu dans 1cm².

Fig. 11

(152)

Fig. 12

Bandelette transversale in situ, vue dans 1cm².

Fig. 13

(153)

Fig. 14

Le second linceul in situ, vu dans 1cm².

Fig. 15

(154)

Fig. 16

(155)

Fig. 17

(156)

Fig. 18

(157)

Fig. 19

(158)

Fig. 20

(159)

Fig. 21

(160)

Fig. 22

(161)

Fig. 23

Relevé de la disposition des textiles. En brun, le linceul le plus grossier, en bleu, le plus fin, et, en jaune, les bandelettes transversales.

(162)

L’Osiris végétant acquis par le MAH en 2017 est une figurine rituelle de l’Égypte ancienne confectionnée lors de cérémonies en l’honneur du dieu Osiris. Il se compose d’un cercueil en bois mesurant 50,4 x 16,8 x 14,7 cm sur lequel est représentée une tête de faucon. À l’intérieur gît le simulacre de la momie d’Osiris muni d’un masque en cire peinte de 18,7 x 8 x 9 cm. En complément à l’étude publiée dans la revue Genava n°65, voici le neuvième article d’une série relative aux traitements de conservation-restauration et aux études matérielles réalisés.

Les textes anciens décrivent les rituels en l’honneur d’Osiris et de sa résurrection, ainsi que la fabrication des Osiris végétants. La figurine était modelée à partir d’un mélange de sable et de graines d’orge germées, puis emmaillotée à l’image de la momie d’Osiris. On mentionne aussi l’utilisation de fibre de papyrus pour maintenir le modelage réalisé (Fig. 1).

Les images fournies par le scanner montrent un contenu hétéroclite. La diversité des densités mesurées ne permet pas d’identifier une matière en particulier. Celles de grande densité (en clair) tendent à se déposer vers le fond. Elles contiennent des petites zones de très faible densité s’apparentant à du vide (en foncé) (Fig. 2a à 2n).

Pour tenter une identification plus précise de ces matières internes, un sondage a été réalisé à l’emplacement d’une déchirure existante (Fig. 3). L’image du scanner permet de visualiser en coupe l’endroit choisi ainsi que l’emplacement des divers prélèvements (Fig. 4).

Les moyens d’analyse habituels (FRX, FTIR, EDX-MEB) ont été utilisés et des botanistes se sont penchés sur les prélèvements de végétaux pour en étudier la nature.

(163)

compacte de 4 mm de fibres (moelle) de papyrus (Fig. 5 à 8). En-dessous, une zone beaucoup plus aérée de 8 mm de profondeur contient un fragment de tige de papyrus (Cyperus papyrus) (Fig. 9 et 10). On y trouve ensuite des fibres végétales partiellement enduites de résine et de gomme (Fig. 11 à 14). À 1,7 cm sous la surface apparaît du sable mélangé à des fragments végétaux (Fig. 15a et 15b). On trouve des fragments de glumelles et d’épis appartenant à une céréale. La présence de deux nervures marquées sur les glumelles (Fig. 16) et l’aspect d’un fragment de base d’épillet (Fig. 17) indiquent qu’il s’agit probablement d’orge

(Hordeumvulagare) plutôt que de blé (Triticum).

Un liant servant à agglomérer le sable a été identifié par FTIR après extraction avec de l’eau: il s’agit de gomme d’acacia (Fig. 18). Le sable contient une faible quantité de particules minérales roses (Fig. 19). De très petites cristallisations de carbonate de calcium ont été observés sur les grains de quartz (Fig. 20a et 20b). Les

matériaux trouvés à l’intérieur de l’Osiris végétant concordent ainsi parfaitement avec la description livrée par les textes antiques.

Plusieurs interrogations surgissent, en revanche, de ce que l’on n’a pas trouvé: comment expliquer l’absence de fragment de racine, de graine ou d’arille? Par ailleurs, la présence de glumelles indique que la plante est arrivée au stade de la fructification. Or, il faut plusieurs mois de croissance pour que la céréale atteigne cet état, ce qui ne concorde pas avec les textes qui situent le modelage de la figurine quelques jours après la germination des

graines.

Dans l’attente de comparaisons venant de l’observation de figurines similaires quelques hypothèses peuvent être

proposées:

L’absence de racines pourrait indiquer que l’on a d’abord coupé les céréales avant de les mélanger à un sable autre que celui dans lequel les plantes ont germé. L’absence de graines peut être due au fait que ces dernières étaient déjà tombées ou prélevées de l’épi mûr lors de la fabrication de la figurine. Dans ces conditions, on peut imaginer que le modelage de la figurine aurait pu avoir lieu lors de la fête du mois de Khoiak de l’année suivante. Le fait que les rites liés à la confection des figurines pouvaient varier d’un lieu de culte à l’autre pourrait aussi expliquer les spécificités observées sur cet Osiris végétant.

(164)

Fig.1

Relevé d'une représentation de l'arrosage des céréales mises à germer dans le moule d'un Osiris végétant. Bas-relief, Temple d'Isis à Philae.

(165)

Fig. 2

Images prises au scanner montrant des coupes de la momie à intervalles réguliers. La première se situe au sommet de la tête et ne montre que du textile dans une coque qui est la partie arrière du masque de cire. Dès la seconde image apparaît une bande de tissu fortement imprégnée de poix (en clair) enveloppant la masse centrale. Suivent des images de la tête avec un remplissage de matière dense, en clair, et les amulettes déposées sur les côtés. Après l’image 02g qui marque le bas du masque de cire se trouve la poitrine, la partie la plus large de la figurine. Cette zone contient beaucoup de matière dense, en blanc, chargée d'éléments de faible densité visibles sous la forme de taches noires. Finalement, au niveau des pieds (image 02n), on ne trouve plus que l’enveloppement de textile. Sur l'image 02m, la couche située juste en dessous de la poix se voit particulièrement bien. Celle-ci est probablement une couche de fibres végétales. © MAH Genève, photo: HUG.

(166)
(167)

Fig. 3

L'emplacement du sondage est choisi sur la partie supérieure de la momie, à l'endroit d'une déchirure existante. Il sera caché par le masque en cire une fois ce dernier remis en place.

(168)

Fig. 4

(169)

Fig. 5

Cette vue du sondage in situ montre les trois premières couches trouvées sous la surface composée de textiles. D'abord, la couche compacte de fibres de papyrus (a). En-dessous, un fragment cassé de tige de papyrus situé dans une zone presque vide (b). Enfin, au fond, des fibres végétales mélangées à de la résine et de la gomme (c).

(170)

Fig. 6

Ce prélèvement provenant de la première couche sous de

l'enveloppement de textiles est constitué de fibres compactées de moelle de papyrus.

(171)

Fig. 7

Vue longitudinale d'un fragment de fibres de moelle de papyrus, prise au microscope

(172)

Fig. 8

Vue transversale d'un

fragment de fibres de moelle de papyrus, prise au

microscope électronique à balayage.

(173)

Fig. 9

(174)

Fig. 10

(175)

Fig. 11

(176)

Fig. 12

(177)

Fig. 13

Fibres végétales enduites de résine.

Fig. 14

(178)

Fig. 15a

Du sable mélangé à des fragments végétaux apparaît à 1,7 cm sous la surface. Image in situ.

(179)

Fig. 15b

Échantillon prélevé à 2 cm sous la surface. Cette couche profonde contient du sable mélangé à des fragments de céréales.

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Fig. 16

(181)

Fig. 17

(182)

Fig. 18

Cette image prise au MEB montre qu’une gomme enduit les grains de sable.

(183)

Fig. 19

Riche en quartz incolore, ce sable comprend une petite proportion de particules roses. Les fragments foncés sont de la résine.

(184)

Fig. 20a

(185)

Fig. 20b

Les cristaux de calcite vus au microscope électronique à balayage.

Références

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