• Aucun résultat trouvé

Essai sur la prise en compte des problèmes de population dans les plans de développement le cas du Bénin

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Essai sur la prise en compte des problèmes de population dans les plans de développement le cas du Bénin"

Copied!
136
0
0

Texte intégral

(1)

•,

' : -.;

.

:

UNITEO NATIONS NATIONS UNIES

Economie Commission for Africa Commission h;onoiniquc pour I'Afriqul:

INSTITUT AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT ECONOM,IQUE ET DE PLANIFlCATION AFRICAN INSTITUTE FOR ECONOM.fC DEVELOPMENT AND PLANNING

,

.

. (

,,

A • ' '.

• 1 ..

. '

.

.•

..

. ...

ESSAI SUR LA PRISE EN CO· MPTE

DES PROBLEMES DE POPULA. TION DANS LES PLANS DE DEVELOPPEl\1ENT:

. · . ..

. .. .

LE CAS DU BENI N

<

... . ..

Par

Christian ATINDEHOU

..

'\-

..

Pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies de Développement Economique ct de Planification de l'Institut Africair1 de Développement Economique ct de Planification

.

'

..

~

.

' .

Comité de supervision

Lu et Approuvé par

Superviseur:' Dr·. Koffi ET<OUE VI

M'cmhr.c: l''rof. Karamoko KANE

Membre: Dr. Ibrahima L. DIOP

- -

- - ' - --- - - --. .. - -

.. .

a.

' Date: 1 cr septembre 1 <J<)S

lo

.

(2)

t r ..

I J

~

..

1 1

, . ...;_,J

UNITED NATIONS

Economie Commission for Africa

1~\

~

NATIONS UNIES

( ·onunission Fconomiquc pour l'Afrique

INSTITUT AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DE PLANIFICATION AFRICAN INSTITUTE FOR ECONOMIC DEVELOPMENT AND PLANNING

ESSAI SUR LA PRISE EN COMPTE

DES PROBLEMES DE POPULATION DANS LES PLANS DE DEVELOPPEMENT:

LE CAS DU BENIN

Par

Christian A TINDi.;_HOU

Pour l'obtention du Dip!Cm1c d'Etudes Approfondies de Développement Economique ct de Planification de l'Institut Africain de Développement Economique ct de Planification

Comité de supervision

Lu ct Approuvé par

i -'·

--77 (

·~_,: ' Superviseur: Dr. Koffi EKOUEYI

____; / _::_ / ~-=:::; ~ ~ ~ ~ - c

1

_ -

7

_ -

_ _

1 C~

,...

Membre: ProL Karamoko KANE uh'~

Membre: Dr. lhrahima L DIOP - - - -

D<ttc: 1 cr septembre 1995

(3)

..

0

J

.. DEDICACES

Je dédie ce mémoire à:

DIEU, le TOUT-PUISSANT, le MISERICORDIEUX qui m'a donné la vie;

Mon feu père Aimé Vignikouê ATINDEHOU, qui a guidé mes pas dans cette vie- présente et qui m'a entouré de toute son affection mais qui malheureusement n'a rien tiré de ses peines.

Ma très chère mère, l'affectueuse Ablawa dont la tendresse ne m'a jamais fait défaut.

Ma chère épouse, la fidèle et intrépide Pauline dont les sages conseils et l'exhortation permanente au courage ont été pour moi une source d'inspiration.

Cette oeuvre est notre oeuvre commune.

Mes enfants, Nignon-Laurette, JoUy, Avner. Que cette oeuvre soit pour eux une source d'inspiration et un exemple à suivre.

Mes frères et soeurs, François, Françoise, Roger, Jean, Nazaire, Honoré, Félicienne, Charlemagne, Irène, Yves, Yvette qui m'ont toujours exhorté au courage et à la persévérance.

* * * *

* *

* * * * *

- - - - - - - -

(4)

Il

REMER CIEMENTS

L'élaboration du présent mémoire n'aurait pas été possible sans l'aide et les contributions appréciables de certaines personnes et organisations. C'est pourquoi, nous tenons particulièrement à remercier:

Les Autorités du Ministère du Plan et de la Restructuration Economique et de la Mission Résidente de la Banque Mondiale au Bénin qui n'ont ménagé aucun effort pour m'offrir les facilités requises.

Les Autorités de l'Institut Africain de Développement des Nations Unies de Dakar, notamment MM. Jeggan C. SENGHOR, Directeur dudit Institut, Philip K. QUARCOO, Chef de la Division Formation, de même que tout le corps professoral dont les compétences font aujourd'hui notre fierté.

Ensemble, ils ont su nous donner la formation nécessaire pour relever les nombreux défis d'ordre socio-économique qui se posent à notre cher continent, l'Afrique.

M. Koffi EKOUEVI, qui n'a pas hésité un seul instant à accepter de diriger . nos travaux et à mettre à notre disposition tout ce dont nous avions besoin.

Nous le prions de bien vouloir partager avec nous nos profonds sentiments de gratitude.

Pour mener à bien nos travaux, nous avons bénéficié des conseils avisés et des critiques de Messieurs:

Grégoire BALARO, Professeur à l'Institut National d'Economie de l'Université Nationale du Bénin à Cotonou;

Florentin DONADJE, Chargé de Programmes au Bureau du FNUAP à Cotonou;

Gaye Julien GUINGNINDO, Responsable de l'Unité de Planification de la Population (UPP) au Ministère du Plan et de la Restructuration à Cotonou.

Antonin DOSSOU, en service au siège de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest à Dakar;

(5)

lll

Nous apprécions hautement la collaboration de MM. J osepb-Paul AKLE, Yves Bernardin FANOO, de Mmes Liliane K. ZANNOU, Sylvianne A. BALLEY dont le séjour à Dakar nous a été d'une très grande utilité;

Aussi sommes-nous profondément redevable à :

Alexis et Ootilde GNONLONFOUN, Katy SECK, Aida SANGARE, Sophie CHABLIS et tous les membres du Centre ECK de Dakar qui ne m'ont en aucun cas marchandé leur soutien moral, matériel et spirituel;

Ce travail ne pouvait pas aboutir sans l'apptù administratif nécessaire; à cet égard nous tenons à remercier chaleureusement:

Mesdames Irlna NIASSE, Fatima SANTOS, Aissatou GUEYE, Hawa TRAORE Elizabeth EBOT, Adama DABO, Rackie SARR;

Messieurs ODOTEYE, Bassirou BA, Banumu JOBARTEH ....

-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-

(6)

BTP BIT

Ce PEPE CF CMA CNHU CNRHP Cf/DSD ELAM FAO FBCF FMI FNUAP INSAE MEHU MPRE MIPME ONG ONP PEESI PIB PIP PM PMA PNB PNUD UPP UNFPA RGPH SMIG

IV

LISTE DES SIGLES

Bâtiments et Travaux Publics Bureau International du Travail

Centre de Promotion pour l'Emploi, de la Petite et Moyenne Entreprise

Coût des Facteurs

Coalition Mondiale pour l'Afrique

Centre National Hospitalier et Universitaire

Commission Nationale des Ressources Humaines et de la Population Comité Technique/Dimension Sociale du Développement DPE : Direction du Plan d'Etat

Enquête Légère Auprès des Ménages

Organisation des Nations Unies pour 1' Alimentation et l'Agriculture Formation Brute de Capital Fixe

Fonds Monétaire International

Fonds des Nations Unies pour les Activités en matière de Population

Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique Ministère de l'Environnement de l'Habitat et de l'Urbanisme Ministère du Plan et de la Restructuration Economique Ministère de l'Industrie de la Petite et Moyenne Entreprise Organisation Non Gouvernementale

Office National de Pharmacie

Projet d'Etudes et d'Enquêtes sur le Secteur Informel Produit Intérieur Brut

Programme d'Investissements Public Prix du Marché

Pays les Moins Avancés Produit National Brut

Programme des Nations Unies pour le Développement Unité de la Planification de la Population

United Nations Fund for Population Activities

Recensement Général de la Population et de l'Habitat Salaire Minimum Interprofessionnel· Garanti

(7)

[. J

[i. ~

v

TABLE DES MATIERES

Pages

RESUME ... 1

INTRODUCTION ... ... 3

CHAPITRE 1: CADRE DE L'ETUDE ... 5

1.1 Nature du problème et évolution des idées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

1.2 Objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

1.3 Sources de données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

1.4 Méthodologi~ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23

1.5 Caractéristiq\1es socio-économiqucs et démographiques du Bénin. . . . . . . .24

1.5.1 Cadre géographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

1.5.2 Contexte politique et administratif. . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

1.5.3 Contexte socio-culturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26

1.5.4 Contexte économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

1.5.5 Population . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

CHAPITRE Il: TENTATIVES DE PRISE EN COMPTE DES PROBLEMES DE POPULATION DANS LES PLANS DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL . . . 35

2.1 Les plans de développement . . . . . . . . . . . . . . . 35

2.1.1 Le Plan 1962-65 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

2.1.2 Le Plan 1966-70 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

2.1.3 Le premier Plan d'Etat (1977-80) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

2.1.4 Le deuxième Plan d'Etat (1983-87) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

2.1.5 Le Plan de développement économique et social (1988-92) . . . . . . . . . . . 47

2.2 Les Programmes d'ajustement structurel. . . . . . . . . . . . . . . . 53

2.2.1 La philosophie des programmes d'ajuste~ent structurel . . . ·. . . . 54

2.2.2 Les objectifs et résultats pour le Bénin . . . . . . . . . . 55

(8)

1

, ..

...

VI

2.3 La persistance des problèmes . . . 60

2.3.1 Sur le plan sanitaire . . . 60

2.3.2 Dans le domaine de l'éducation . . . 62

2.3.3 Au niveau de l'emploi . . . 64

2.3.4 L'habitat . . . 65

2.3.5 L'environnement . . . 66

CONCLUSION PARTIELLE . . . . ... . . . ... . . 68

CHAPITRE III: NOUVELLES APPROCHES EN MATIERE DE POPULATION-DEVELOPPEMENT . . .

70

3.1. Pauvreté et développement . . . .. . . ... .. . . 71

3.2 Population-environnement-développement . . . 73

3.2.1 Dans les zones rurales. . . . .74

3.2.2 Dans les centres urbains . . . ... ... ... .. . . 77

3.2.3 Les conséquences directes de la dégradation de l'environnement sur les populations . . . 78

3.2.4 Les actions en cours . . . ... .. .. .. . . ... .. . 79

3.3 Femme et développement . . . 80

3.4 Gouvernance-démocratie-développement . . . 83

CHAPITRE IV: PRINCIPES ET PROCESSUS D'ELABORATION D'UN CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE . . .

85

4.1 Le cadre conceptuel . . . 85

4.1.1 Au niveau macroéconomique . . . 85

4.1.2 Au plan sectoriel . . . .88

4.1.3 Le développement régional . . . 89

4.2 Le cadre méthodologique . . . . 90

4.2.1 Les préalables: lever les obstacles . . . . . . 90

- L'insuffisance et la qualité des données. . . . 90

- L'inadéquation du choix de la période des plans . . . 92

- Les difficultés liées au financement et au marché extérieur . . . .92

- L'absence d'une politique de population . .. . . 93

- L'inexistence d'objectifs clairs . . . 93

(9)

1

r. ,,

,,

J

,,

Vll

4.2.2 Les étapes de l'intégration . . . . . . .94

-La sensihilisation. . . . 94

-L'élaboration d'une politique nationale de population . . . . . . 95

- L'élaboration d'un programme d'actions prioritaires ct d'investissements . . 95

- L'intégration des projets du P AIP dans le plan . . . .96

CHAPITRE V: CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS . . . . . . . . . . . . 97

5.1 Maintenir une croissance économique forte . . . 99

5.2 Maîtriser le taux de croissance démographique . . . 101

5.3 Mieux gérer l'environnement . . . 103

ANNEXES ... 106

INDICATEURS SELECTIONNES ... ... 120

BIBLIOGRAPHIE ... 122

(10)

[ _ ]

E ]

l J

[ ]

Vlll

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Evolution du Produit Intérieur Brut (1988-1993) et projections (1994-1996) (en milliards de FCFA)

Tableau 2: Evolution de la population du Bénin de 1910 à 2025 Tableau 3: Répartition de la population par grands groupes d'âge Tableau 4: Répartition spatiale de la population en 1992

Tableau 5: Solde migratoire interne et immigrants externes

Tableau 6: Prévision des investissements du plan 1966-1970 (en millions de FCFA) Tableau 7: Investissements dans le secteur de la santé, 1977-80 (en millions de FCFA)

Tableau 8: Investissements dans l'éducation 1977-1980 (en millions de FCFA) Tableau 9: Création d'emplois par secteur et niveau de qualification, 1977-1980 Tableau 10: Evolution de la structure du PIB de 1963 à 1992 (en %)

Tableau 11: Investissements programmés dans les secteurs santé éducation Tableau 12: Evolution du SMIG (en FCF A/heure)

Tableau 13: Evolution des superficies cultivables par actif agricole (en hectare) Tableau 14: Pertes annuelles de sols selon le département (en T/ha)

Tableau 15: Pertes annuelles dues à la dégradation des sols et à la destruction des forêts (en millions de FCFA)

Tableau 16: Répartition des terres cultivables et cultivées par département (en km2) Tableau 17: Offre et demande de combustibles ligneux selon le département (en milliers

d'hectares)

Tableau 18: Coûts environnementaux globaux, 1989 (en milliards de FCFA) Tableau 19: Temps nécessaire pour l'accroissement du revenu par tête

(11)

Annexe 1:

Annexe 2:

Annexe 3:

Annexe 4:

Annexe 5:

Annexe 6:

IX

ANNEXES

Modèle de mise en évidence des corrélations entre le taux de croissance économique et le taux de croissance démographique Caractéristiques des revenus et dépenses monétaires des ménages ruraux selon la profession ou l'occupation du chef de ménage

Caractéristiques des revenus et dépenses monétaires des ménages urbains selon la profession ou l'occupation du chef de ménage

Scénarios d'évolution démographique (en %)

Evolution des taux de croissance démographique et économique (en%)

Evolution de la structure du PIB (en %)

(12)

[ j

l _ ]

[ J

' 1 1

~

ATINDEHOU C.

RESUME

Les questions de population ont de tout temps été au centre des préoccupations de nombreux chercheurs. En 1974 à Bucarest lors du premier sommet mondial sur la population, face à la démographie galopante des pays en développement et les difficultés qu'ils rencontrent à enclencher leur développement en tant que processus intégrant le bien-être social des populations, la nécessité d'une intégration active des variables démographiques dans la planification a pris un tournant décisif notamment dans les pays africains où le taux de croissance de la population demeure actuellement le plus élevé de toutes les régions du monde (3% ).

En Afrique en général et au Bénin en particulier, la crise des années 80 et l'aggravation de la pauvreté qui compromettent dangereusement les possibilités pour les béninois de satisfaire leurs besoins fondamentaux rendent nécessaire l'intégration active des données de la population dans les plans de développement qui pour le moment reste à l'étape adaptative.

La présente étude se veut une réflexion sur les questions de population au Bénin.

Elle se propose de faire le point sur la manière dont les questions de population ont été prises en compte dans les différents plans de développement économique et social. Elle n'a donc pas la prétention de proposer un modèle d'intégration des variables démographiques telles que la fécondité, la mortalité, la natalité, les migrations etc ... , étant donné que pendant longtemps eu égard à la faiblesse de l'appareil statistique, lesdites variables n'ont pas été suffisamment étudiées et les seules données disponibles pour les travaux de planification étaient celles relatives à l'état de la population (âge ,sexe, ethnie, religion, répartition géographique) qui pour l'heure ne servent qu'à établir le diagnostic de la situation.

(13)

~··

r:

2

ATINDEJIOU C.

Notre étude aborde par conséquent non seulement les nouveaux concepts ou paradigmes en matière d'intégration "population et développement" dont il faut nécessairement tenir désormais compte dans tous travaux de planification mais également

les principes et processus qui sous-tendent la mise en place d'un cadre conceptuel et méthodologique nécessaire à l'amélioration du processus de programmation des actions de développement.

Nous espérons que ce travail pourra servir les démographes et les planificateurs béninois à l'heure où le Bénin se prépare à élaborer sa politique de population et son

plan de développement économique et social pour la période 1996-2000.

* * * * * * * * - - - -* -

(14)

ATINDEFIOU C. 3

INTRODUCTION

Les préoccupations relatives à la prise en compte des questions de population dans les actions concernant le développement économique et social ne sont pas récentes.

Elles datent déjà du 18e siècle où MALTHUS dans son essai sur les principes de population1 stipulait que le pouvoir multiplicateur de la population est infiniment plus grand que le pouvoir qu'a la terre de produire pour la satisfaction des besoins de l'homme.

Cette vision des choses a fait couler beaucoup d'encre et d'importantes recherches ont été faites dans le domaine de la population et du développement.

Le large consensus adopté lors de la première conférence mondiale sur la population à Bucarest en 1974, après les débats politico-idéologiques qui ont eu lieu entre pays riches et pays pauvres a consacré la nécessité pour les pays en développement d'intégrer de façon active les questions de population dans les plans de développement.

Au Bénin, depuis l'indépendance, malgré que la satisfaction des besoins de base retenait l'attention des décideurs, cette prise en compte n'a pas su être effective dans les plans de développement compte tenu de l'absence d'une méthodologie appropriée. En effet, la croissance économique pour qu'elle soit autonome et durable et déboucher sur un développement équilibré qui suppose une meilleure répartition du revenu national doit prendre en compte un certain nomhre de facteurs tels que: la pauvreté, l'environnement, la gouvernance, la participation populaire, J'instruction de la femme et sa contribution au développement etc ... Le peu d'intérêt porté à ces problèmes dans le cadre de l'élaboration et de la mise en oeuvre des stratégies et politiques des plans de développement peuvent expliquer en partie les difficultés qu'éprouvent de nos jours la société béninoise quant à la satisfaction de ses besoins essentiels.

Voir à cet effet, MALTHUS, T.R. (1798), Essai sur le principe de population.

Traduction française de E. Vilquin, Institut National d'Etudes Démographiques, 1980.

(15)

4

A1'1NDE/IOU C.

Comment donc prendre en compte de façon active les questions de population dans la formulation des plans de développement afin que ces derniers puissent

effectivement refléter les aspirations profondes des populations auxquelles ils sont

destinés?

Pour répondre à cette préoccupation centrale, après avoir situé l'étude dans son contexte au chapitre !, nous tenterons dans le chapitre Il de faire le point de la manière

dont les problèmes de population ont été pris en compte dans les objectifs et stratégies des différents plans qu'a connu le Bénin depuis l'indépendance jusqu'à nos jours. Un aperçu sur les nouvelles approches de même que sur les principes et processus qui sous- tendent la mise en oeuvre d'un cadre conceptuel et méthodologique en matière de

population-développement sera donné respectivement au Chapitre Ill et IV, ce qui nous permettra au chapitre V de faire quelques recommandations pour une meilleure prise en

compte des problèmes de population dans les plans de développement.

_/

(16)

AnNDEHOUC. 5

CHAPITRE 1:

CADRE DE L'ETU DE

1.1 Nature du problème et évolution des idées

En Juillet 1987, la population du globe a atteint les 5 milliards d'habitants. Déjà en 1930, notre planète comptait 2 milliards et en 1950, 2.5 milliards d'êtres humains.

Elle abriterait près de 6.1 milliards en l'an 2000 et probablement 8.2 milliards en 2025 selon l'hypothèse des Nations Unies, reprise par la Banque Mondiale dans son rapport sur le développement dans le monde de 1995 (Banque Mondiale, 1995 p.231).

Cette croissance rapide de la population sera beaucoup plus accélérée dans les pays en développement, les pays industrialisés ayant déjà réalisé leur transition démographique.

La situation de l'Afrique est toute particulière. En effet, la population de l'Afrique est passée de 220 millions en 1950 à 650 millions en 1990; elle atteindra 1 milliard en 2005 et 1.5 milliards en 2025. Depuis 1965 en effet, on observe des taux de croissance démographique très rapides (2.8% à 3.8% par an selon le pays). Ceci est essentiellement dû à une fécondité élevée et à une mortalité en baisse (United Nations, 1989).

Dans le même temps, la situation économique ne semble guère s'améliorer et demeure précaire face à une demande de biens et services de plus en plus accrue. Entre 1981 et 1985, le PIB moyen des pays de la région n'a augmenté que de 1.2% par an en valeur réelle.

Entre 1986 et 1989, il a progressé de 2.6% par an. En 1990, la croissance du PIB est tombée à 1.9%. La situation économique globale des pays subsahariens en fin 1992

(17)

ATINI>L:IIOC/ C. 6

reste globalement décevante. Leur PIB n'a augmenté que de 2% en valeur réelle contre plus de 8% en Asie (CMA, 1993).

Ainsi, le continent africain est confronté à d'énormes difficultés et le taux de croissance démographique élevée de la région (2.9%) (CMA, 1993) est un handicap supplémentaire pour une situation déjà assez critique.

Le Bénin se trouve dans une situation quasi-identique à celle de la plupart des pays africains. La croissance économique assez forte de 10.3% observée au cours de la période 1964-1978 s'est ralentie au cours de la période 1980-1986. Ainsi, la croissance nominale du PIB est passée de près de 22% en 1981 à 2.7% en 1986. En termes réels, elle est restée suffisamment faible; en effet de 5.6% en 1981, elle n'était que de 0.2% en 1986.

L'économie s'est par la suite effondrée en 1989 enregistrant une croissance réelle négative de 2.9% avant d'amorcer un relèvement à partir de 1990 avec respectivement des taux de croissance réelle de 3.2% en 1990, 4.7% en 1991, 4.1% en 1992, 4.4% en 19?3, 3.7% en 1994. Des taux de croissance de l'ordre de 5% et de 5.5% sont attendus respectivement pour 1995 et 1996 (Tableau 1).

Année Courant

Constant 85 Constant 91 Crois. réelle (%)

Tableau 1:

Evolution du PIB (1988-1993) et projections (1994-1996) (en milliards FCF A)

1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 484.4 479.2 502.3 535.5 576.0 620.9 657.0 488.9 474.9 490.1

511.5 535.5 557.5

.

582.1 603.5

-2.9 3.2 4.7 4.1 4.4 3.7

1995 1996 699.9 748.9

625.7 657.0 5.0 5.5 Source: MIPME/MPRE, 1994, Consultation sectorielle sur la relance du secteur privé.

(18)

ATINDEHOU C. 7

Ces résultats relativement positifs obtenus à partir de 1990 sont dûs aux mesures d'ajustement interne prises dans le cadre du premier programme d'ajustement structurel (1989-1991) qui ne sont pas restées sans incidences majeures sur les conditions de vie de la majorité de la population.

En effet, sur le plan alimentaire, le Bénin a connu une croissance modérée de sa production vivrière. Sur la période 1978-1993, les taux moyens de croissance de la production de céréales, de tubercules et de légumineuses ont été respectivement de 4.2%, 6.8%, et 8.5% l'an.

Sur le plan de l'éducation, si le taux brut de scolarisation observé en 1992 (59.91%) se maintenait, les effectifs des élèves de l'enseignement primaire pourraient atteindre 1.235.500 en l'an 2002, 1.700.000 en 2012, et 3.057.400 à l'horizon 2027 (CNRHP/DPP, 1994).

Cet accroissement nécessite des infrastructures supplémentaires que l'Etat n'est souvent pas en mesure de fournir.

Sur le plan sanitaire, la situation n'est guère satisfaisante. En 1989, il y avait un médecin pour 14.261 habitants, une sage-femme pour 10.168 habitants ou 5.000 femmes environ et un infirmier pour 3.328 habitants (UPP/DPP, 1993). Le maintien d'un tel taux d'encadrement sanitaire est préjudiciable pour une population qui croît à un taux moyen annuel de 3%, rythme supérieur à la moyenne en Afrique (Graphique 1).

En effet, estimée en 1910 à 900.000 habitants, la population béninoise, selon l'enquête démographique de 1961 avait atteint environ 2.100.000 d'habitants. Le RGPH de 1979 avait dénombré 3.332.000 habitants et selon les résultats .du RGPH effectué en 1992, le Bénin compte 4.915.555 habitants. Cet accroissement exponentiel de la population béninoise se traduit par un premier doublement de la population en 45 ans

(19)

'"

,_

A TIN DEl/OU C.

(1910-1956) et un second en 25 ans (1956- 1980).

Le prochain doublement aura lieu au taux actuel d'accroissement de la population en l'an 2013.

En effet, avec une fécondité très élevée (6.8 enfants contre 6.4 en Afrique et une

8

Gropt11 que 1 · Evo 1 ut 1 on du toux de

mortalité infantile en régression, quoique élevée (113 pour 1000 en 1990 contre 102 pour 1000 pour l'Afrique), la population béninoise se caractérise par:

sa jeunesse: (49% en 1979 et 1992 contre 46% en 1961);

une population légèrement déficitaire en hommes: le rapport de masculinité en diminution: 94 hommes pour 100 femmes en 1961, 92 en 1979, et 95 en 1992.

L'activité économique occupe plus d'hommes que de femmes (174 hommes pour 100 femmes parmi les actifs de plus de 10 ans), bien que le taux d'activité féminin soit appréciable (37% des 10 ans et plus).

Ainsi, les effets de la croissance démographique conjugués aux résultats économiques très mitigés ont des incidences immédiates et directes sur la production

·alimentaire, l'éducation, la santé ....

Si ces problèmes se posent déjà avec acuité qu'en sera-t-il demain quand la population africaine en général et béninoise notamment aura doublé. Que deviendra le niveau de vie de la grande majorité de la population qui vit déjà dans un dénuement total ?

(20)

ATINDEI/OU C. 9

Comme l'a dit J. GIRl (1986), l'Afrique est aujourd'hui un continent qui se remplit, qui se remplit vite, qui se remplit à une vitesse accélérée. Aussi, "la situation de l'Afrique est unique, écrit la Banque Mondiale. L'humanité n'a jamais connu une croissance démographique aussi rapide. On trouve ici la fécondité la plus élevée du monde et les pays où les femmes se marient très jeunes et n'arrêtent souvent de procréer qu'en atteignant la ménopause".

La plupart des bailleurs de fonds considèrent la forte croissance de la population comme l'une des causes fondamentales du sous-développement du continent africain et proposent des programmes de planning familial pour réduire le taux de fécondité.

Mais en réalité la démographie africaine constitue-t-elle un obstacle réel au développement? La population africaine croît vite (3% l'an). Ce taux comparé à celui des autres régions comme par exemple l'Amérique latine et l'Asie (2% l'an) est suffisamment élevé. Il dépasse de loin le taux de 0.5% qu'a connu l'Europe au moment de son industrialisation.

Aussi, l'exode rural accentue les problèmes des villes africaines dont le taux de croissance tourne autour de 6 à 7% l'an. Paul BAIROCH (1975) a montré que ce taux de croissance de la population urbaine africaine est sans rapport avec celui que les pays européens ont connu corrélativement avec l'évolution de leur PIB.

J. CLEMENT et S. STRASFOGEL (1986) parlant par exemple de la crise énergétique en Afrique disaient: ''Aucune solution technique, économique, social n'est en mesure de limiter significativement la pression sur la forêt et de la demande de bois d'ici la fin du sièCle. Le bois demeurera irremplaçable".

(21)

ATINDEHOU C. ]()

Dans le même sens, une étude de la FAO (1983) confirmait que si vers l'année 1980, 200 millions d'Africains étaient déjà en situation de pénurie et de crise, ils seront plus de 500 millions à l'être vers l'an 2000.

Aussi, selon l'avis de certains experts, l'eau à bon marché et facilement accessible va peu à peu devenir l'exception (J. Theys, 1987). Dans ce domaine aussi, la situation de l'Afrique est particulière car depuis plus d'une vingtaine d'années, l'Afrique sub- saharienne reçoit moins de pluie.

L'Afrique se trouve donc dans une situation complexe et très critique: croissance démographique forte, crise économique sévère, désertification, niveau de vie en constante détérioration, accentuation de la pauvreté ...

A cet égard, comment prendre en compte la dynamique de la population dans les plans de développement à un moment où à tort ou à raison d'aucuns pensent qu'une croissance rapide de la population compromettrait la croissance économique et réduirait ainsi l'éventail des choix à offrir aux populations notamment celles déjà exposées aux effets pervers des Programmes d'Ajustement Structurel en ce qui concerne la satisfaction de leurs besoins fondamentaux ?

En effet, la prise en compte dans les programmes de développement des données sur la population revêt un caractère important car elle facilite la prise de décisions en ce qui concerne les différentes implications pour les objectifs de développement: nombre d'emplois à créer, taux de couverture à réaliser dans les domaines de la scolarisation, de la fourniture des équipements et des soins de santé, etc ...

Les préoccupations relatives aux liens entre population et développement sont anciennes. Cette problématique alimentait déjà les réflexions de CONFUCIUS et de PLATON. Ainsi, les philosophes de l'ancienne Chine se demandaient s'il ne fallait pas

(22)

ATINDEHOU C.

11

transférer les "masses populaires" dans des régions sous-peuplées. PLATON quant à lui, déclarait que les villes ne devraient abriter plus de 5040 propriétaires.

Depuis la parution de "l'Essai sur le principe de population" de MALTHUS (1798) jusqu'à la théorie de la transition démographique, des travaux importants ont été consacrés au phénomène de surpopulation.

(23)

ATINDEHOU C. 12

Selon MALTHUS, les ressources alimentaires augmentent à un rythme relativement lent c'est-à-dire suivant une progression arithmétique tandis que la population s'accroît selon une progression géométrique (rythme accéléré):

-Alimentation 1 2 3 4 5 ... n - Population 1 2 4 8 16 ... .2°

Pour MALTHUS donc, la pression démographique ne peut qu'épuiser les ressources disponibles et compromettre à terme la croissance économique du fait de la consommation du surplus destiné à soutenir cette croissance.

Selon la "loi des rendements décroissants", certains chercheurs comme RICARDO et MALTHUS estimaient que "la terre produira davantage si on utilise des engrais et une main-d'oeuvre supplémentaire, mais qu'à partir d'un certain niveau, un accroissement supplémentaire des dépenses d'engrais et de main-d'oeuvre n'accroît le rendement de la terre que dans une proportion bien moindre. A terme, il ne sert plus à rien d'augmenter la quantité d'engrais et de main-d'oeuvre".

D'autre part, au début des années 50, au sein de l'Organisation des Nations-Unies plusieurs tendances se dessinaient sur les questions de population, ce qui n'a pas permis pendant longtemps d'entreprendre des actions en la matière.

Ceux qui estimaient que le règlement des problèmes démographiques passait par la résolution des problèmes sociaux et économiques et que l'examen séparé des questions démographiques considérées comme un problème en soi était dans le meilleur des cas hors de propos et au pire une entreprise délibérée pour détourner l'attention des vrais problèmes.

(24)

1

ATINDEHOU C. 13

L'autre tendance d'origine essentiellement religieuse soutient qu'il était impossible d'intervenir dans les questions de population surtout celles relatives à la réduction de la fécondité sans s'opposer à l'enseignement de l'Eglise.

Parallèlement à ces points de vue, on retrouve le groupe des pays occidentaux qui estimaient que si l'on n'intervenait pas directement et concrètement dans le domaine démographique, les progrès dans les pays en développement seraient ralentis ou totalement compromis.

Il a fallu donc attendre le milieu des années 60 pour que l'on s'accorde à reconnaître au sein de l'Organisation des Nations Unies que les problèmes de population étaient urgents et que loin de relever de l'idéologie, qu'ils se posent aux sociétés quelque soit leur régime politique.

De nos jours, elles continuent d'alimenter les débats eu égard à la forte croissance démographique de certains pays en développement et la reconnaissance à partir de la fin des années 60 d'une crise de J'environnement (F. GOLLEY, 1988).

La population est devenue l'objet d'une furieuse bataille intellectuelle avec tout ce qu'il y a de tableaux, de graphiques, et de statistiques contradictoires (Charles C. MANN, 1994). Pour celui-ci, le débat oscille entre deux pôles. D'un côté les pessimistes ou les

"cassandres" (les biologistes) qui croient que la poursuite de la croissance démographique au rythme actuel débouchera inéluctablement sur une catastrophe. De l'autre côté, les

"pollyanna" inlassablement optimistes pensent que si l'humanité doit affronter des

(

problèmes, 'elle finit toujours par s'en sortir. Ceux-ci qui sont généralement des économistes pensent que chaque nouvelle bouche est !oujours accompagnée d'une paire de bras.

(25)

ATINDEIIOU C. 14 Beaucoup d'autres chercheurs ont eu à corroborer la thèse malthusienne. Ainsi, sur la base de séries chronologiques sur l'évolution de la population mondiale du paléolithique à nos jours, (P. EHRLICH et A. EHRLICH, 1970; P. EHRLICH, 1982; F.

RAMADE, 1987 et 1989) ont cherché à démontrer que la population croît et a tendance à croître de plus en plus vite.

Ainsi, pour F. RAMADE, "la catastrophe majeure qui affecte l'humanité et dont découle la plupart des maux dont elle souffre déjà ou qui la menacent est d'origine intrinsèque, car provenant de sa reproduction anarchique avec pour conséquence un accroissement exponentiel du nombre d'hommes".

Pour ces auteurs, le volume des hommes aurait déjà dépassé les capacités d'auto- restauration de l'ensemble des écosystèmes de la planète et l'on assisterait aujourd'hui à une dilapidation de son potentiel biologique. Les conséquences d'un tel accroissement de la population sont celles décrites par Dennis MEADOW (1972): l'épuisement des ressources induit un déclin des différents secteurs économiques conduisant à une pénurie alimentaire, à la réduction des services sanitaires et à un accroissement de la mortalité.

Selon une autre théorie largement exploitée par Paul EHRLICH et bien d'autres l'humanité utilise, détruit ou s'approprie près de 40% de la production potentielle de la photosynthèse de la planète et l'homo sapiens aurait dégradé depuis 1945, 17% des terres de la planète.

Parallèlement à cette vision pessimiste, dans l'histoire de rhumanité on a pu observer de façon concomitante une croissance démographique et une croissance économique élevées. A cet ·effet, sur une période de près de 75 ans (1840-1910), BAIROCH n'a observé aucun biais significatif entre la croissance démographique et la croissanc,e économique.

(26)

ATINDEHOU C. 15

Jusqu'ici, dans la littérature concernant le concept "Population et Développement", il n'a pas été possible de montrer de façon formelle l'existence d'une corrélation positive ou négative entre la croissance démographique ct la croissance économique.

J. SIMON (1977, 1981) estime que: "la limitation des ressources naturelles ne constitue pas une contrainte dans la mesure où des produits de remplacement peuvent s

y

substituer". Cette thèse a été défendue par de nombreux économistes. Selon le même auteur, l'invention et l'innovation technologiques est le fruit de l'intelligence humaine, plus les individus sont nombreux plus les capacités inventives et innovatrices sont grandes et donc toutes choses égales par ailleurs, une population importante implique plus de connaissances et plus de possibilités de recherches et de créativité.

Aussi, CONDORCET plus connu pour son culte de la raison bien qu'ayant observé que le territoire français était limité alors que les ressources démographiques potentielles du pays étaient infinies, pensait contrairement à MALTHUS, que la technologie pourrait résoudre le problème. Selon lui, quand la famine menace, de nouveaux instruments, machines et métiers continuent de voir le jour, et un tout petit lopin de terre peut produire davantage.

Une étude de la FAO (1982) concluait que si l'on utilisait des méthodes agricoles modernes, le tiers monde pourrait faire vivre plus de trente milliards de personnes.

Dans le même sens, Alfred SAUVY souligne l'importance d'une certaine proportion de jeunes dans une société pour en assurer le dynamisme. Aussi, n'est-il pas vrai que c'est cette croissance démographique qui a donné à l'Europe du 19e siècle les moyens de sa formidable expansion?

Certes, à court terme la croissance démographique est contraignante et induit des difficultés d'ajustement (J. SIMON, 1981; STEIMANN, 1988). Mais à long terme, elle

(27)

ATINDE.HOU C. 16

peut constituer un facteur de développement. Ainsi, selon R. BROWN, Président du Worldwatch Institute, une grande partie de la population mondiale est mieux nourrie qu'en 1950. Mais, cette période d'amélioration est en train de prendre rapidement fin.

Selon ce dernier, depuis 1984, la production mondiale de céréales par habitant diminue de 1% par an. En 1990, 86 pays ont récolté moins de produits alimentaires par habitant qu'il y a 10 ans et il est improbable que cette situation s'améliore. Nos succès passés nous ont dangereusement rapprochés du plafond écologique. Dans les nations agricoles avancées, les agriculteurs sont au maximum de leurs possibilités.

A un moment où pour d'autres, la génie génétique ouvre déjà la voie d'une croissance économique quasiment illimitée, on peut à juste titre se demander pourquoi le monde occidental se focalise sur la démographie africaine.

Que peut cacher de tels débats à un moment où le continent noir traverse une crise sans précédent. Pourquoi donc les pays occidentaux sont-ils prêts à intervenir de façon ponctuelle et à coups de milliards de dollars dans des situations d'urgence (guerre, famine, épidémie etc.) au lieu d'aider les pays africains à résoudre les problèmes structurels qui engendrent ces situations?

La grande majorité des pays africains est dépourvue d'infrastructures de base. Le chômage prend des proportions alarmantes et la part des dépenses de santé dans les budgets nationaux des états africains n'a cessé de baisser. L'espérance de vie à la naissance qui était de 49 ans en 1985 n'a guère progressé depuis, les programmes de sarité ayant subi les frais des restrictions budgétaires. En moyenne, en Afrique subsaharienne, seulement 4.5% des dépenses publiques sont consacrés à la santé et leur montant moyen par habitant ne dépasse pas 3.4 $ E.U. (CMA, 1992).

Dans le même temps, d'importantes ressources financières sont consacrées à des pr~grammes de limitation des naissances. Cette vision des choses ne cache-t-elle pas

(28)

ATINDEHOU C. 17

d'autres préoccupations? Le monde occidental n'a-t-il pas des appréhensions face à la horde des immigrés entassés dans les ghettos des cités industrielles des nations riches?

Mais à un moment où le capitalisme se déploie à l'échelle de la planète après l'effondrement du communisme n'est-il pas plus sage de resituer le problème démographique dans son nouveau contexte où le 1/4 de la population de la planète se partage les 3/4 des richesses du monde?

En effet, il ne fait l'ombre d'aucun doute que nous assistons à deux démographies:

une vieillissante et l'autre en croissance rapide.

Dans le cas des pays industrialisés, le vieillisse-ment suscite déjà certaines inquiétudes car la réduction de la fécondité peut se révéler à terme nuisible car cela implique une diminution du potentiel de rajeunissement et donc l'accroissement du nombre des inactifs. La capacité d'innovation peut s'en trouver affectée.

Quant aux pays en développement avec une fécondité élevée, la population de jeunes reste forte et la population croît rapidement. Malheureusement, dans ces pays, la production ne suit pas et l'on peut se demander avec Alfred SAUVY qui en paraphrasant un slogan célèbre disait "croître ou vieillir, il faut choisir".

En Europe, les trois siècles qui ont précédé la révolution industrielle ont connu de fortes progressions démographiques.

Les problèmes de l'Afrique sont multiples et ont pour noms: dépendance économique, manque d'infrastructures, absence de main-d'oeuvre suffisamment qualifiée, croissance économique faible, expansion démographique, faiblesse des revenus, taux de chômage élevé, inégale répartition des revenus, pauvreté endémique etc.

(29)

ATINDEfJOU C. 18

La démographie africaine suscite certainement beaucoup d'inquiétude mais le vrai problème de l'Afrique demeure la mise en place d'un environnement favorable à la mise en valeur et la transformation sur place de ses ressources considérables qui pour l'heure demeure une préoccupation marginale.

Depuis déjà plus de deux décennies, au lieu de "développement", il est plutôt question d"'ajustement."

De nombreux observateurs se rendent de plus en plus compte que les résultats des programmes d'ajustement structurel sont très mitigés et accélèrent la dégradation des conditions de vie des populations.

Ces programmes ne font que passer d'une phase à une autre provoquant toujours et davantage la dégradation des conditions de vie des populations à revenus déjà très bas.

La dévaluation du FCFA intervenu en janvier 1994 dans les pays de la zone franc en est une illustration.

En effet, l'un des effets les plus pernicieux de cette dévaluation au Bénin est "la valse des étiquettes" sur laquelle le gouvernement n'a jusqu'ici pu rien faire occasionnant ainsi une détérioration continue du pouvoir d'achat des populations.

Au-delà des contraintes nées de l'application desdits programmes, il convient de situer en profondeur les problèmes de développement dans une perspective à long terme et de reconsidérer toute l'importance que revêt la participation populaire à la gestion des affaires publiques. Cette approche épouse de plus en plus l'adhésion de la communauté des bailleurs de fonds.

Pour sortir de l'impasse actuelle, ne serait-il pas plus sage de reconsidérer les relations entre population et développement sous un nouveau jour en changeant les

(30)

AT1NDEIIOU C. 19

stratégies qui aggravent la marginalisation de l'Afrique surtout à un moment où le planning familial est devenu une panacée?

Comme le dit BAIROCH "s'il est probable qu'une stratégie de développement a extrêmement peu de chance d'être efficace sans une action de freinage démographique, ce freinage ne peut en aucun cas être présenté comme un substitut à une telle stratégie de développement. Le freinage démographique n'est pas en lui-même un élément suffisant pour favoriser le développement économique s'il ne s'inscrit pas dans un cadre général d'une stratégie de développement."

A la Conférence de Bucarest en 1974, les défenseurs de la pilule et du stérilet inquiets de la croissance démographique des pays pauvres ont tenu le langage généreux de l'amélioration des conditions de vie des populations du tiers monde. Mais leurs préoccupations étaient beaucoup plus liées à la baisse de la fécondité qu'à la création des conditions véritables d'un développement auto-entretenu. Selon ceux-ci, la baisse de la fécondité contribuerait largement au développement. Parallèlement, le point de vue des pays du tiers monde était clair et simple: la seule urgence, c'est le développement économique, l'évolution démographique suivra d'elle même.

Après les débats politico-idéologiques de Bucarest, l'évolution de la situation économique et sociale dans le monde a permis de reconnaître la double impossibilité:

celle de résoudre le problème démographique sans développement économique et social et celle de sortir du sous-développement sans une maîtrise de la croissance démographique2

2 Voir à cet effet Jacques VALLIN. La population mondiale.

Paris 1993, p.112

(31)

20

ATINDEJIOU C.

Ainsi, ces longs déhats qui ont opposé les pays du tiers-monde en général et certains pays en développement autour du plan d'action sur la population à Bucarest ont donné naissance au concept "Intégrer population et développement" qui se veut une approche systémique. Cette approche a pris le pas sur la vision singulière des relations entre population et développement.

Selon les Nations Unies, intégrer population et développement suppose quatre tâches liées les unes aux autres.

la première la plus importante et qui devrait ouvrir la voie aux autres phases est la définition du cadre conceptuel. Les autres phases à savoir:

la mise en place d'institutions;

la formation et

la mise en place d'un centre national de liaison pour la diffusion de l'information sont les phases ultérieures qui forment avec le cadre conceptuel un ensemble cohérent susceptible de favoriser l'intégration.

Malheureusement, l'accent a été souvent trop mis sur les trois dernières tâches au détriment du cadre conceptuel retardant ainsi l'intégration du couple population- développement.

En effet, faisant le bilan de l'intégration des variables démographiques dans la planification en Afrique, René WERY (1990) signale que: "Le bilan est dans l'ensemble négatif; les efforts de sensibilisation des décideurs aux conséquences de la croissance de La population sont parfois mal acceptés, pour des raisons plus idéologiques que techniques; Les analyses de La situation démographique restent sommai;es largement parce que les bases de données même celles relativement abondantes en Afrique sont mal exploitées: les politiques de population en restant très globales mettent en avant la planification familiale".

(32)

ATINDEHOU C. 21

Dans le même sens, Philippe HUGON (1990), analysant l'exemple africain d'intégration des variables démographiques dans la planification pense que "si la crise actuelle accentue l'exogénéisation des variables démographiques, seule une planification du développement intégrant la dynamique démographique et les variables économiques et financières peut conduire à une maîtrise de la croissance".

Dans la région ouest-africaine, très peu de pays ont pu réaliser l'intégration de la politique de population dans leur plan de développement. Seulement trois pays, à savoir:

le Ghana, le Nigéria, le Sénégal disposent d'un programme d'actions et d'investissements prioritaires (P AIP).

Dans le contexte du Bénin, la variable "population" a été traitée dans le cadre de simples théories macro-économiques où la formalisation des relations entre les variables démographiques et les variables économiques à l'aide de fonctions de production néo- classiques de type Cobb-Douglas ou de type Harrod-Domar n'a été que très partiellement utilisée. Ces fonctions n'ont même pas pu servir de base de mise en évidence des corrélations existantes entre le type de croissance économique compatible avec les réalités de la vie socio-économique.

1.2 Objectifs

D'une manière générale notre objectif est de:

susciter le débat et une prise de conscience plus marquée des cadres et des décideurs politiques sur la nécessité de définir une politique démographique en adéquation avec les ,réalités socio-économiques actuelles.

contrihuer à l'amélioration de la planification au Bénin;

(33)

22

ATINDEHOU C.

De façon spécifique nous allons:

examiner les différentes théories liées à la problématique "population- développement", de même que certains principes et processus d'élaboration d'un cadre conceptel et méthodologique.

Sur cette base, il nous sera possible de faire des recommandations pour une prise en compte beaucoup plus adéquate des questions de population dans la formulation de politiques et stratégies pour un développement économique et social plus équitable, source de bien-être de la population.

1.3 SOURCES DE DONNÉES

Les données proviendront essentiellement:

Des statistiques produites par l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE) et de la Direction chargée du plan, notamment en ce qui concerne:

les taux de croissance économique et démographique, les montants des investissements, les caractéristiques des revenus et dépenses monétaires des ménages urbains et ruraux etc ...

Ces données seront utilisées de façon concommitante avec certaines statistiques extraites des publications du système des Nations Unies notamment celles de la division de population des Nations Unies.

(34)

AT!NDEHOU C. 23

1.4 MÉTHODOLOGIE

Notre étude sera essentiellement qualitative, notre objectif étant de mener une réflexion sur les problèmes de population en les situant par rapport au contexte du Bénin.

L'étude portera sur une analyse rétrospective de la situation économique et sociale du Bénin et insistera sur la manière dont les questions de population ont été prises en compte dans l'élaboration des différents plans de développement. Nous allons dans ce cadre examiner les nouveaux paradigmes dont la prise en compte dans les plans de développement est vitale pour une meilleure intégration population-développement.

. Compte tenu de l'importance du cadre conceptuel et méthodologique et en vue de compléter et de renforcer les efforts déjà en cours au niveau du ministère chargé du plan, pour une meilleure intégration "population-développement", nous allons procéder à une présentation des principes et processus qui sous-tendent la mise en place d'un cadre conceptuel et méthodologique.

Dans le même ordre d'idées, étant donné l'importance des investissements dans le capital humain et le rôle de soutien qu'ils jouent dans la promotion et le développement du secteur productif, nous allons nous intéresser aux investissements dans le domaine social notamment dans l'éducation et la santé, évaluer le niveau desdits investissements dans les différents plans en vue de voir dans quelles mesures ils ont soutenu la production et pris part à l'amélioration des conditions de vie de la population béninoise.

(35)

24

ATINDEHOU C.

1.5. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES ET DEMOGRAPHIQUES DU BENIN

1.5.1 Cadre géographique

La République du Bénin est située sur Je golfe de Guinée en Afrique Occidentale.

Elle s'étend sur une longueur de 700 km du Nord au Sud et bénéficie de 125 km de côte ouverts sur l'Atlantique. D'une superficie de 112.622 km2, elle est située au carrefour du Nigéria à l'Est, du Burkina Faso et du Niger au Nord, et du Togo à l'Ouest.

*

Aspects physiques

On distingue au Bénin deux grands ensembles morphologiques:

- Je sud sédimentaire de climat subéquatorial humide, et - Je nord cristallin de climat soudanien.

L'histoire des formations géologiques et les variétés de paysage permettent une division du pays en cinq (5) régions naturelles:

la plaine côtière sablonneuse du quaternaire;

les plateaux sédimentaires du continental terminal;

la pénéplaine cristalline du précambrien avec ses reliefs résiduels de "dômes rocheux";

la plaine du bassin versant du Niger bordée par le massif de l' Atacora qui culmine à 800m.

(36)

25

ATINDEHOU C.

*

Le pays connaît quatre saisons:

deux saisons sèches: une petite Uuin-juillet à octobre) et une grande (novembre-décembre à mars);

deux saisons pluvieuses: une grande (mars à juin) et une petite (septembre à novembre).

1.5.2 Contexte politique et administratif

La République du Bénin comprend six (6) départements subdivisés en 77 sous-préfectures et circonscriptions urbaines, 569 communes et 3828 villages et quartiers de ville.

Les départements sont d'inégales superficies. Ainsi les trois départements du sud (Atlantique, Mono, Ouémé) ne couvrent que 10%, tandis que les deux départements septentrionaux couvrent plus de 70% de la superficie totale du pays.

L'administration demeure encore très centralisée avec les préfets de départements, les sous-préfets et les chefs de circonscription nommés directement par l'administration centrale.

Une réforme de l'administration territoriale est en cours et devra permettre une décentralisation et une déconcentration plus adéquate.

Le pays a été longtemps administré par la France (1894-1960) sous Je nom du Dahomey. Après son accession à l'indépendance le 1er Août 1960, le Bénin a connu 12 années d'instabilité politique. Le 26 Octobre 1972, l'arrivée au pouvoir d'un régime militaire et l'adoption en 1974 de l'orientation marxiste-léniniste ont profondément marqué la vic socio-économiquc du pays (changement de nom, réorganisation de

(37)

A TIN DEI/OU C. 26

l'administration territoriale, nationalisation des secteurs dits "vitaux de l'économie" ... ) qui finalement a abouti à une crise sans précédent dans l'histoire du pays.

En février 1990, la conférence des forces vives a consacré l'avènement du pluralisme politique et le retour au libéralisme économique.

1.5.3 Contexte socio-culturel

La population béninoise est composée de groupes différents dans leur appartenance ethnique, leur religion, leur philosophie, leur mode de vie. Dans leur grande majorité, ces groupes pratiquent une économie de subsistance de type agraire.

Ces groupes possèdent une organisation sociale communautaire qui permet de compenser la faiblesse technologique de l'agriculture et d'assurer la production dans le cadre du travail collectif où la femme joue un rôle important.

Ces groupes adhèrent à des croyances et cultes exaltant la fécondité et la fertilité.

Le mariage y est précoce, la fécondité est très élevée et la polygamie non condamnée.

L'attitude nataliste y est donc très présente et trouve sa justification historique dans le niveau élevé de la mortalité infantile et dans le système et mode d'exploitation, agricole notamment.

L'enfant dans la société béninoise est considéré comme un don de la nature et contribue très tôt à la production familiale et constitue un signe de richesse et par conséquent une garantie de sécurité pour les parents dont il perpétue la lignée.

Au Bénin, une famille nombreuse est avant tout un signe de la faveur divine (DONADJE, 1992, p.9).

(38)

27

ATINDE/IOU C.

La société béninoise bien que valorisant la procréation a Je souci de la santé de la mère et de l'enfant. Ainsi, elle connaît des pratiques d'espacement de naissance, l'utilisation de méthodes traditionnelles anticonceptionnelles, telles que l'isolement des époux après accouchement de la femme et l'abstinence post-partum jusqu'au sevrage de l'enfant; l'allaitement prolongé est considéré comme prévenant les grossesses rapprochées.

1.5.4 Contexte économique

Sur le plan économique, entre 1960 et 1972, le libéralisme économique était de règle avec toutefois la présence de l'Etat qui devrait aider à l'industrialisation.

Le pays a connu plusieurs tentatives de planification de l'économie nationale.

Le premier plan de développement 1962-1965 avait pour objectif principal de doubler le revenu par tête en 20 ans, de réaliser certaines infrastructures et d'engager des

réformes institutionnelles.

Le second plan qui couvrait la période 1966-1970 s'était proposé d'accroître la production nationale à un rythme supérieur au taux d'accroissement démographique

estimé alors à 2% environ.

La troisième expérience de planification est relative au plan intérimaire 1971-1972 qui visait la mise en place de structures dynamiques dans les domaines agricole, industriel, commercial et administratif. Si, les deux premiers plans ont été peu ou prou mis en oeuvre, le plan 1971-1972 n'a pas pu êt1:e mis en oeuvre compte tenu de l'instabilité politique qui pr~valait au cours de la période.

(39)

1 ~

l_j

~

ATINVEIIOU C. 28

La période "révolutionnaire"3 a connu l'élaboration du plan triennal d'Etat pour la période 1977-1980. Ce plan s'était fixé comme objectif de faire de l'agriculture la base du développement et de l'industrie son moteur. Des investissements productifs avaient été alors programmés afin de parvenir à une augmentation significative du PIB afin de favoriser la création d'emplois. Le deuxième plan de développement de cette ère appelé à couvrir la période 1983-1987 n'a pas été adopté. Néanmoins il est resté le cadre dans lequel se sont inscrites la plupart des actions de développement de la période. Malgré cette situation, un troisième plan a été élaboré pour la période 1988-1992. Mais, l'ampleur des déséquilibres financiers et la subordination de l'appui extérieur à la mise en oeuvre d'un programme de stabilisation et d'ajustement ont conduit le Bénin à mettre en veilleuse les travaux de planification et à mettre en application un Programme d'Ajustement Structurel avec l'appui de la Banque Mondiale et du FMI à partir de 1989.

1.5.5 Population

Jusqu'en 1954, aucun recensement fiable de la population n'a été fait au Bénin.

Au cours de la période 1954-1960, plusieurs recensements relativement exhaustifs ont été faits mais essentiellement à but fiscal par l'administration coloniale française.

De 1961 à 1986, des chiffres beaucoup plus élaborés provenant surtout de l'enquête démographique par sondage de 1961 et du recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 1979 sont disponibles. D'après ce recensement, la population totale du Bénin est évaluée à 3.331.210 habitants. De 1979 à 1992, plusieurs enquêtes spécifiques ont été faites et ont permis d'avoir des données plus fiables grâce à des outils beaucoup plus élaborés.

3 Cette période s'étend de 1972 à 1989

(40)

AT/NOE/fOU C. 29

Les données du dernier recensement de 1992 donnent pour le Bénin un taux annuel d'accroissement naturel de 3.2%. L'effectif de la population est actuellement de 4.915.555 habitants et triplera d'ici 2025 pour atteindre 17 millions d'âmes environ (Tableau 2).

Tableau 2:

Evolution de la population du Bénin de 1910 à 2025

(en milliers)

Année Effectif Année Effectif

1910 878 1994 5259

1925 968 2000 6474

1950 1528 2005 7746

1961 2106 2010 9319

1970 2718 2015 11265

1975 3112 2020 13648

19794 3331 2025 16565

19925 4916

Source: CNRHP/DPP, 1994

- Structure par âge et par sexe

La structure par sexe est très variahle d'un· département à l'autre et révèle deux caractéristiques essentielles:

4 RGPH

5 RGPH

-la jeunesse de la population et - un rapport de masculinité faible.

(41)

A71NDEIIOU C 30

"' Population jeune

Les recensements de 1979 et 1992 révèlent que près de 49% de la population sont âgés de moins de 15 ans. Ceci se traduit par l'existence d'une forte population à charge.

En 1992 on constate par rapport à 1979, année du premier recensement, un recul du déficit des groupes d'âge actif au détriment du groupe du "troisième âge", ce qui caractérise fort bien les pays à forte fécondité avec un niveau de mortalité encore élevée dont fait partie le Bénin.

Tableau 3:

Répartition de la population par grands groupes d'âge (en %)

Grands 2:rouoes d'âge 1961 1979

0- 14 46.0 48.9

15- 59 48.4 43.9

60 et+ 5.6 7.2

Ensemble 100.0 100 0

Source: RGPH, 1992

*

Rapport de masculinité faible

1992 48.5 46.0 5.5 100.0

Les résultats des recensements de 1979 comme ceux de 1992 ont montré que la population béninoise est en majorité féminine. En effet, on dénombre 49% d'hommes et 51% de femmes dans l'un et l'autre cas. Le rapport de masculinité c'est-à- dire le nombre d'hommes pour 100 femmes est de 94.6%.

- Population active

La population active est définie comme étant celle âgée de

10

ans ou plus occupée ou au chômage.

Références

Documents relatifs

Pour les consulter, il suffit d'avoir ou de télécharger gratuitement le viewer Acrobat Reader.. Les autres sont au format

55* II est evident que le rapport entre lfaocroissementdevia, population et la croissance de la main-d' oeuvre c'etablit au cours ft-'unei: periode assez longuev Ceux qui se

LES INÉGALITÉS DE GENRE SONT ENCORE TRÈS MARQUÉES DANS CERTAINS PAYS COMME L'ARABIE SAOUDITE.. LE

On voit donc que notre auteur, en repoussant P/N, ou la proportion des Nais- sances, et Vmd, ou l'âge moyen des décédés, comme mesures de vitalité, nous in- terdit les moyens les

genre; Etat et démocratie; participation des jeunes. Le Forum de la jeunesse a mis en relief le rôle fondamental que les jeunes jouent dans les politiques et programmes

 Facteur supplémentaire dont il faut tenir compte, c'est que dans le même temps, la croissance économique par tête, enfin les niveaux de consommation par tête se sont

Les grands pays développés connaissent déjà ces problèmes et pour certains comme le Japon et beaucoup de pays d’Europe, la population a même tendance à stagner entraînant

Les grands pays développés connaissent déjà ces problèmes et pour certains comme le Japon et beaucoup de pays d’Europe, la population a même tendance à stagner entraînant