J
OURNAL DE
T
HÉORIE DES
N
OMBRES DE
B
ORDEAUX
S
TÉPHANE
V
INATIER
Sur la racine carrée de la codifférente
Journal de Théorie des Nombres de Bordeaux, tome
15, n
o1 (2003),
p. 393-410
<http://www.numdam.org/item?id=JTNB_2003__15_1_393_0>
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Sur la racine carrée de la codifférente
par
STÉPHANE
VINATIERRÉSUMÉ. On
présente
deux résultats nouveaux concernant lara-cine carrée de la codifférente d’une extension faiblement ramifiée de
Q.
Lepremier,
relatif à sa structuregaloisienne,
s’inscrit dans lastratégie
classique développée
notamment par Frôhlich etTay-lor. Le
second, qui
concerne le réseau entier unimodulaireassocié,
est
prouvé
à l’aide de calculsnumériques
portant sur desexemples
intéressants.
ABSTRACT. We present two new results about the square root of
the inverse different of a
weakly
ramified extension ofQ.
The first one deals with its Galois structure and fits in the classical strategydeveloped by
Fröhlich andTaylor
inparticular.
The second onedeals with the associated
integral
unimodular lattice and isproved
through
numerical calculation oninteresting
examples.
1. Introduction
Soit N une extension
galoisienne
finie deQ.
On note C~ l’anneau d’entiers deN,
D la différente de l’extension et G son groupe de Galois. On supposera tout aulong
de cet article que G est d’ordreimpair.
Sous cettecondition,
on sait par la formule de Hilbert pour la valuation de D en un idéal
premier
de 0
qu’il
existe ununique
idéal fractionnaire .~4. vérifiant la relation :.A.2 - D- ~ .
On
appelle
A la racine carrée de lacodifférente.
De par sadéfinition,
l’idéal ,A a deuxpropriétés
qui
vont retenir notre attention. D’unepart,
il est stable pour l’action du groupe deGalois,
cequi
en faitun Z[G]-module.
D’autre part, il est auto-dual pour la forme trace del’extension,
cequi
en fait unG-réseau entier unimodulaire. C’est cette deuxième
propriété
qui
a d’abordmotivé l’étude de ,A par Erez
[11].
Deux
questions
seposent
donc naturellement à propos de la racine carréede la codifférente :
a admet-elle une base
normale,
c’est-à-dire l’idéal ,~. est-il libre en tant queZ[G]-module?
e le réseau associé à est-il
G-isométrique
au G-réseau entierunimodu-laire
standard Z[G],
obtenu enmunissant Z[G]
de la forme bilinéairesymétrique
qGqui
rend orthonormale la base formée desélé-ments de G ?
Précisons que deux G-réseaux sont dits
G-isométriques
s’ils sontisomé-triques
via une isométriequi
commute à l’action de G. On voit donc que ladeuxième
question
contient lapremière, puisqu’une
telle G-isométrie serait à fortiori unisomorphisme
deZ[G]-modules,
entrainant la liberté de"~.
en tant queZ[G]-module.
Dans cet
article,
on donne à ces deuxquestions
desréponses
de naturesdifférentes :
réponses théoriques
pour laquestion
de structuregaloisienne,
réponses numériques
pour celle du réseau associé.On commence par traiter le
problème
leplus classique
(et
le moinsfort),
celui de la structure
galoisienne
de ,A. Ondispose
alors destechniques
mises aupoint
notamment par Frôhlich[16]
etTaylor
[23]
pour l’étude dela structure
galoisienne
de l’anneaud’entiers,
ainsi que d’un critère local(l’analogue
du théorème deNoether),
dû à Erez. Avant del’énoncer,
on abesoin de la définition suivante.
Définition 1.1.
N/Q
est ditefaiblement ramifiée
si,
pour tout idéalpre-mier p
deC,
le deuxième groupe deramzfication
G2(p)
est trivial.Il est
implicite
dans cette définition que l’extension considérée estgaloi-sienne. Le critère local d’Erez
[13,
théorème1]
stipule
que ,,4 est localementlibre en tant
que Z[G]-module
si et seulement si l’extensionN/Q
estfaible-ment ramifiée. La ramification faible est donc une condition nécessaire pour
l’existence d’une base normale pour la racine carrée de la codifférente
(à
fortiori pour que le réseau associé soit
G-isométrique
au réseaustandard).
Nous nous
plaçons
désormais dans le cas où est faiblement ramifiée.Rappelons
que l’extension est modérément ramifiéequand,
pour tout idéalpremier p
de0,
lepremier
groupe de ramification est trivial. Dans le cas de la ramificationfaible,
onaccepte
un peu de ramificationsauvage, que l’on contrôle en
exigeant
la nullité des groupesG2(p).
Cetteramification sauvage n’en pose pas moins des
problèmes
nouveaux parrap-port
à ceux traités parTaylor
dans[23],
qui
empêchent
encore de résoudrecomplètement
leproblème
de la structuregaloisienne
de dans le cas de la ramification faible. Dans lapartie
2,
onrappelle
lesprincipaux
résultats connus sur cettequestion
et on montre :Théorème 1. Soient p un nombre
premier
impair
etN/Q
unep-extension
finies, faiblement ramifiée,
de groupe de Galois G. On note(,4)
la classe de la racine carrée de lacodifférente
de l’extension dans le groupe des classes deZ[G]-modules
localement libres et e l’indice deramification
en p dansDans notre
cadre,
la liberté de ,~4 en tantque Z [G]-module
équivaut
à la trivialité de la classe(A) .
Lamajoration
de l’ordre de(,A)
donnée par le résultatprécédent
n’est certainement pasoptimale.
Des calculsnumériques
menés sur ungrand
nombred’exemples,
ainsi que le théorème 2.1ci-dessous,
nous font croire à la
conjecture
suivante.Conjecture.
Soit une extensionsfaiblement ramifiée
dedegré impair,
de groupe de Galois G. Alors A est un
Z[G]-module
libre.On en vient ensuite au
problème
de la structure du G-réseau entier unimodulaire associé à ,A. On fait lepoint
sur les résultatsthéoriques
connus. Là encore, la ramification faible et sauvage pose desproblèmes
nonentièrement résolus
(à
part
dans le cas des extensions abéliennes deQ).
Des calculs menés à l’aide du
logiciel
PARI[4]
sur desexemples
d’exten-sions faiblement ramifiées non abéliennes
permettent
de montrer le résultat suivant :Théorème 2. Il existe des extensions
faiblement
ramifiées
dedegré
impair,
pourlesquelles
le réseau associé à A n’est pasisométrique
au réseaustandard
Z[G],
avec G = Parmicelles-ci,
ily a des extensions
modérées,
ainsi que des extensionssauvagement
ramifiées
pourlesquelles
.~4 est
isomorphe
à Z[G]
en tant queOn donne le détail de ces calculs dans la
partie 3,
ainsi que desexemples
d’extensions
adéquats.
Ces deux théorèmescomplètent
les résultatsprésen-tés dans
[25]
et[26].
Remerciements. L’auteur remercie le
rapporteur
de l’article pour salec-ture attentive et pour ses commentaires.
2. Structure
galoisienne
En
plus
du critère localévoqué plus haut,
Erez a obtenu des résultatsglobaux
sur la structuregaloisienne
de ,A : il a notamment montré que,,4
est
un Z[G]-module
librequand
l’extension estabélienne,
absolue et fai-blement ramifiée~11~,
ainsi que dans le cas où l’extension est modérément ramifiée[13,
théorème3]
(ce
résultat est valable pour une extensionrela-tive
galoisienne
de corps de nombres en considéranttoujours
commeZ[G]-module).
Lorsque
l’extension n’est pas abélienne et que la ramification sauvage rentre enjeu,
les outils dont ondispose
sont moinsperformants.
On montrecependant
dans[25] :
Théorème 2.1. Soit
N/Q
une extensionfaiblement ramifiée
de groupe Gd’ordre
impair.
On suppose que les groupes dedécomposition
auxplaces
L’hypothèse technique
sur les groupes dedécomposition
auxplaces
sau-vagespeut
rappeller
celleapparaissant
dans un article récent deCassou-Noguès
etTaylor
[7]
sur la structuregaloisienne
de l’anneau d’entiers d’une extensionsauvagement
ramifiée deQ.
On la verraressurgir
comme unecondition naturelle
lorsqu’on présentera
des résultatsnumériques
sur leréseau associé à .~,.
2.1.
Stratégie
de la preuve du théorème 2.1. Sans entrer dans ledétail de la démonstration de ce
théorème,
donnée dans[25],
on souhaite enprésenter quelques étapes
enrappelant
notamment les notations et les résultats que nous utilisons pour démontrer le théorème 1 dans lepara-graphe
suivant. Lastratégie d’attaque
duproblème
est la même que celle utilisée parTaylor
pour démontrer laconjecture
de Frôhlich dans[23]
et par bien d’autres auteursdepuis.
Parcontre,
le traitement desplaces
sau-vages
requiert
de nouvelles méthodes et utilisel’hypothèse
du théorème 2.1sur les groupes de
décomposition
en cesplaces.
Hormis ce dernierpoint,
cetravail
s’applique
à la situation considérée dans le théorème 1.Puisque
estsupposée
faiblementramifiée,
on saitgrâce
au critèrelocal d’Erez
rappelé
dans l’introduction que ,~ est localement libre en tantque Z[G]-module.
Onpeut
donc considérer sa classe(.,4)
dans le groupedes classes
de Z[G]-modules
localement libres Le fait que G soit d’ordreimpair
apporte
unavantage
parrapport
à la situation étudiée parTaylor,
à savoir que A est libre en tantque Z [G]-module
si et seulement si(,A.)
est triviale(il
y asimplification).
L’étude de
(,~4)
se faitgrâce
à laHom-description
de Frôhlich deC1(Z[G]),
qui
estl’isomorphisme
de groupes suivant[16] :
où,
ayant
fixé une clôturealgébrique Q
deQ,
RG
est le groupe addi-tif des caractères virtuels de G dansQ,
Ec if
un corps de nombres"suffisamment
gros"
pour contenir les valeurs des fonctions de caractèresconsidérées,
J(E)
désigne
le groupe des idèles deE,
Pour
plus
deprécisions,
voir[16, 1.2]
ou[12,
2].
Lastratégie
consiste alors à trouver unreprésentant f
de la classe(A)
dansJ(E))
et à montrerqu’il appartient
en fait au dénominateur de(1).
On obtient lereprésentant
de(,A)
à l’aide de deux sortesd’ingrédients,
les résolvantes(de
naturealgébrique)
et les sommes de Gauss(de
natureanalytique,
car issues del’équation
fonctionnelle des fonctions Ld’Artin).
Soit L un
premier
deQ. Puisque 4
est localement libre en tant qued’une
représentation
T deG,
on définit la résolvante par :(on
sait que cela nedépend
que deX)
et ondésigne
parRl (x)
l’idèle de E dont lap-composante
est donnée par :On note Tl la somme de Gauss locale en l
[19,
114].
A l’instard’Erez,
on la"tord" à l’aide de la seconde
opération
d’Adams1/1.
Ils’agit
del’endomor-phisme
deRG
défini pour x ERG
parX(g2)
pourtout 9
e G. On définit alors E E* par :Soit S l’ensemble des diviseurs
premiers
de G et soitSw
l’ensemble despremiers
de Q
qui
sontsauvagement
ramifiés dansN/Q (bien
sûr, Sw
CS).
Si 1 g
SW,
on définit de même àpartir
de la somme de Gauss modifiée[23,
3].
On obtient alors comme dans[25] :
Proposition
2.2. Soitf(l)
(resp.
f~c~)
l’application
Rliz-l
(resp.
pour 1
ESw
(resp. 1 e
Sw).
Alorsoù le
produit
court sur toutes lesplaces
1 deQ,
est unreprésentant
de(A)
dans
Homn, (RU,
J(E)).
Il faut maintenant étudier le
représentant f .
Pourcela,
onconsidère,
pour
chaque
ppremier,
lacomposante
fp
def
dansHom(Rg,
JP(E)),
où Le théorème 2 de[13]
entraîne que, pour toutpremier
p,fp
E oùUp(E)
est le groupe des unités deJp (E).
Oron sait par la
proposition
2.2 de[16, 1]
que, si Nl est un ordre maximal de~~G~,
alorsoù
.Mp
= NI 0zZp.
Enfin, lorsque
p estpremier
à~G~,
Zp[G]
est un ordremaximal de
Qp [G]
(donc
À4p
pour un bon choix d’un ordremaxi-mal Nt de
Q[G]).
On en déduit :Proposition
2.3. Soit p un nombrepremier
avecp tt
S,
alorsfp
ESoit maintenant p un
premier
divisant l’ordre de G.L’isomorphisme
(3)
ci-dessous montre
qu’on
peut
travailler entièrementlocalement,
bien quefp
soit à valeurs semi-locales(Jp (E) rr
Ep ) .
On fixe pour toutpremier
pune clôture
algébrique
~
deQp
ainsiqu’un
plongement :
Pour tout corps de nombres
F,
on noteFp
la fermeture dejp(F)
dans~
et on note encorejp
l’homomorphisme
d’algèbres
induit : FFp.
Soit
Rc,p
l’anneau des caractères virtuels de G dans0152,
alorsl’application
x -
x~p
est unisomorphisme
d’anneaux de.RG
sur On obtient ainsiun
homomorphisme
de groupes :qui
induitl’isomorphisme
de groupes[16,
II,
lemma2.1] :
où
nQp
= Onpeut
sereporter
à[7]
pour des détails. Deplus,
si on note
G(p)
le groupe dedécomposition
en p dansN/Q,
on montre que, pour un bon choix de ap, il existe une base ap de4NI%
commeZp[G(p)]-module
telle que :modulo un élément de
Det(Zp[G]*)
(que
l’on omettradorénavant).
Pour X ERg
et 1 un nombrepremier, notons XI
la restrictionde X
àG(l).
Soit 0 cRG,p,
alorsOn en déduit que E il en va de même
pour
Il suffit maintenant pour montrer le théorème 2.1 de démontrer que pour tout nombre
premier
p E S’. On constate que est unproduit
d’ auplus
troistypes
de facteurs choisisparmi
les suivants :~M~
Sw
p décrit l’ensemble des nombres
premiers de Q correspondant
à uneplace
ramifiée dansN/Q
(en
effect,
= 1 si lcorrespond
à uneplace
non
ramifiée).
On note que lepremier
facteur n’intervient que si p ESw,
le deuxième seulement sip rt
Sw.
Lecomportement
des facteurs "modérés"~p(/~)p),
pourlequel? %
Sw,
etjp (,f ~1),p),
pourlequell =1
p,l ~
Sw
(mais
par
adaptation
de résultats existants.Ainsi,
le traitement de~(/~B )
sefait à l’aide du théorème 3 de
[23],
avec desaménagements
renduspossibles
par les inclusions(2-7)
de[6].
On obtient[25,
lemme4.4] :
Lemme 2.4. Pour tout
premier 1
avec 1 e
Syp
et 1 * p, il
existe uneextension
galoisienne
nonramifiée
Fl/Qp
telle queCe résultat sera utile dans la suite. Précisons
qu’il
ne nécessite pasd’hy-pothèse
sur les groupes dedécomposition
auxplaces
sauvages,puisque
l’on travaille au-dessus d’uneplace
modérée. Le traitement des facteurs de laforme j~ ( f ~~),p)
avecp ~
Sw
est basé sur la preuve du théorème 31 de[16],
en utilisant le théorème 5.2 et
l’égalité
(6.3)
de[13]
(on
reprend
celle-ciplus
bas dans le lemme2.8).
Le
comportement
des facteurs"sauvages"
j;
(f(p),p)
(pour
lequel
p ESw)
etj;
( f (l),p),
pourlequel l #
p, l ESw
(mais
ppeut
indifféremmentapparte-nir ou non à
Sw )
nécessitel’hypothèse
faite dans le théorème sur les groupesde
décomposition
auxplaces
sauvages.Notamment,
le traitement dupre-mier d’entre eux utilise la
description
exhaustive des extensions abéliennesfaiblement et
sauvagement
ramifiées de~p [25,
théorème1. 1],
qui
estob-tenue
grâce
à la version locale de la théorie de Kronecker-Weber.2.2. Preuve du théorème 1. On en vient maintenant à la preuve du
théorème 1. Soit une
p-extension
finiegaloisienne
de groupeG,
fai-blement ramifiée. Si p n’est pas ramifié dans
N/Q,
le résultat est uneconséquence
de[13,
théorème3].
On suppose donc que p estramifié,
on a alors ,S ={p}
et l’on saitque le groupe d’inertie
ro
de est abélienp-élémentaire
(par
exemple
à l’aide des corollaires 1 et 3 de[20,
IV]),
d’ordre e. Par laproposition
2.3,
on ne doit sepréoccuper
que de :où 1 décrit l’ensemble des diviseurs
premiers
du discriminant de l’extensionqui
sont distincts de p. Le lemme 2.4 traite les facteurs enl,
cequi
nousramène à étudier
j;
(f(p),p) .
C’est leproduit
d’une résolvante par une sommede Gauss et on a le résultat suivant pour la
puissance
p-ième
de la sommede Gauss.
Proposition
2.5. Sous leshypothèses
du théorème1,
soit lafonction
mp EHom{RG, .E*)
définie
parmp(X) =
pour tout X ERg.
Alorsrrzpp
eHomoQ(RG,
O%)
et,
pour tout nombrepremier
l distinct de p, on aPreuve.
Puisque
G est un p-groupe, la deuxième assertion découle de ladéfinition des sommes de Gauss
locales,
on note que mp =Indr np,
où r est le groupe de Galois de l’extensionN.1%
(identifié
au groupe dedécomposition
enp)
et,
pourtout X
ERr,
Il suffit de calculer n~ sur les caractères irréductibles de F.
Or,
bien quela suite exacte 1 -
ro
- r -r/ra
--t 1 ne soit pas nécessairementscindée,
ondispose
d’unanalogue
du "lemme despetits
groupes"
[21,
pro-position
25].
Soient cp un caractère irréductible dero
et q
Er,
on définitle caractère par :
pour x e
ro,
et on note ~ _W-f
=p)
le stabilisateur dep. On
.
déduit alors de
[9, 11.47]
que cp s’étend en un caractère abélien de E. Lecaractère de r induit par cp est irréductible et la
proposition
5.1 de[15]
montre que tout caractèreirréductible X
de r est de cette forme :Comme
[F : E]
estpremier
à2,
la secondeopération
d’Adams 1f;
commute à l’induction de :E à r. Or = un caractère dedegré
0. Parla
propriété
d’induction endegré
0 de la somme deGauss,
on en déduit :On détermine maintenant le conducteur de cp. Comme cp est
abélien,
il est trivial sur le sous-groupe dérivéE’
de S. Notons N’(resp. NE)
lasous-extension de
Np
fixée parE’
(resp. E).
Alors~/~’
et onpeut
voir cp
comme un caractère de via la théorie du corps de classes. Enfinra
CE,
donc p est une uniformisante deNé-Lemme 2.6. Le conducteur de cp et celui de
cp2
sontégaux
et valent :Preuve. On a
p( 1
+p2(?NE)
=cp((1 + p2 ONr, N’ INE»,
où estl’application d’Artin,
et on sait par le théorème 2 de[20,
XV]
et le théorèmede Herbrand
[20,
IV, proposition
14]
queOr
E2
CE2 = F2
-- ~ 1 ~,
donc p est trivial sur 1 -#- Si deplus
p(1
=1,
alors p
est trivial sur(~/~’)1
=(E/E’)i = (E/E’)o,
donc cp est non ramifié et son conducteur est 0 0
(ici
¡5
=W-’).
Vu le lemmeprécédent
et à l’aide du corollaire 1 de[22,
p.
96J,
on en déduit queTp(p -
~p2 )
est une racine de l’unité. Il s’ensuit quenp et mp sont à valeurs dans
Etudions maintenant l’action
galoisienne
sur np. Soit w E on déduit de(4)
et du théorème 5.1 de[19,
II] :
où
up(w)
estl’unique
élément de tel =77 up(w)
pour
tout 11
racinepn-ième
de l’unité de~
(n
entierquelconque).
Puisque
up(w)
estune
unité,
sonimage
dansGal(Np/NE)
parl’application
d’Artin est unélément du groupe d’inertie
ro,
donc son ordre est 1 ou p. Comme cp estun caractère
abélien,
on en tire que =1,
c’est-à-dire quenpP
etdonc
mpP
commutent à l’action de DOn en déduit que est
représenté
dansJ(E))
par la
fonc-tion g - ce
qui
ramène à étudieroù
h p
est l’élément de défini par :ap étant une base normale de la racine carrée de la codifférente locale On note
No
la sous-extension deNp
fixée parra
et q =pf
lecardinal du corps résiduel de
No.
On a :Proposition
2.7.Preuve. On commence par se ramener au groupe d’inertie
ro
de l’extension.L’égalité
(6.3)
de[13],
que l’on retranscrit dans le lemmesuivant,
donne lecomportement
de la résolvante parrapport
à la restriction Res =Res ra
des caractères au groupe d’inertie. On note
~3p
une base de commeN0
Lemme 2.8. Il existe À E tel que, pour
tout x
ERr :
Soit
kp
l’élément deEp )
défini parkp(0) = (~3~ j
10)
pour tout 0 ERro,p’
On déduit du lemmeprécédent
que, pour un À E 1Voici un
premier
résultat concernant la fonctionkp :
Lemme 2.9.(kp)P
EHomn,
Preuve. Soit 0 un caractère de
For.
Laproposition
4.4 de[16, 1]
donneComme
Deto
est un caractère dero qui
estd’exposant
p, on en déduit que(kp)P
estONo-équivariant,
c’est-à-dire(ICp)g
EHomnNo
(Rro,Pl
E;).
Il faut maintenant montrer que
(!3p
8)
E On suit pour cela le chemi-pnement de la preuve de
[13,
proposition
7.6].
Si(p
est une racineprimitive
p-ième
del’unité,
les extensionsNo
et sont linéairementdisjointes
sur~,
donc H =Gal(No((p)/No)
estisomorphe
à Ontire de la formule ci-dessus :
Or est une racine
p-ième
de l’unité et la valuation de(,~P ~
( 0)°’
nedépend
pas de c~ E H. On est donc ramené à prouver que( 0")
=(/3~ ~
1
EH
Bw)
appartient
àOÊp.
Tous les 0°’ayant
le même noyauker (0),
onnote
No
la sous-extension deNp
fixée parker(0)
etro
=alors,
par
[13,
lemme7.9] :
1où
Inf
est l’inflation des caractères dero
àro,
regp
etlr,,
désignent
rorespectivement
le caractère de lareprésentation
régulière
et le caractèretrivial de
Te.
Posons60
=(,C~p),
on a : 1Soit P
(resp.
po,po)
l’idéalpremier
de l’anneau d’entiers deNp (resp.
No,
No ) ,
alorsANp/Qp =
pl-e
par la formule de Hilbert pour la valuation de la différenteet,
par[20,
III, proposition
7] :
On en déduit
puis
Si 0 n’est pas le caractère trivial de
To,
alorsIker(O)1
=e/P
et on obtientde manière
analogue :
En
particulier,
EP01-p B
P02-p,
d’oùSinon,
ker(O) =
For,
No =
No,
donc60
eONe
et on a encore =Dans les deux cas,
(Je engendre
une base "normale" dela formule d’induction pour la résolvante
~13, p.252~,
en notant queregr~ =
et on obtient
l’égalité
suivante entre idéaux deIl}
où
NN6/No
désigne
la norme deNo
àNo
etdN6/No
le discriminant de cetteextension. Mais la norme vaut
justement
donc
(,~3e j
1 regr6)
est lui aussi une unité. 0 SoitMo
l’ordre maximal de On déduit du lemmeprécédent
et del’analogue
de(2)
avecNo
comme corps de basequ’il
existe u E tel que(kp)P =
Det(u).
Deplus,
en notant =(m >
1d’après
noshypothèses)
on a ladécomposition :
donc u s’écrit
pour 1 i r, où 7T est une uniformisante
Lemme 2.10.
Preuve. Le
théorème
de Jacobinski[9, 27.8]
décrit le conducteur .~ deMo
dans Le calcul donne ladécomposition :
et,
en notantvp
la valuationp-adique :
si bien que i
c’est-à-dire
xpm-l -
1 E il’. Afortiori,
appartiennent
à Il ne restequ’à
noter quepour achever la démonstration du lemme. D
Comme
kpP
=Det (u)
et e =pm,
on déduit du lemmeprécédent
que On termine la preuve de la
proposition
2.7grâce
On est maintenant en mesure de terminer la preuve du théorème 1. On
déduit de la
proposition
2.7 queOn voit alors à l’aide du lemme 2.4 et de la
proposition
2.5qu’il
existe uneextension non ramifiée
Bp/Qp
telle que E Le théorème despoints
fixes[23,
théorème6]
entraîne :c’est-à-dire
(,~4){q-1?e -
1. Mais on sait par[13,
théorème2]
que(r4)
ap-partient
au groupe noyauD(Z[G])
et,
comme G est un p-groupe,D(Z[G])
en est un aussi
[9,
50.18].
Il s’ensuit que =1,
cequi
est le résultatannoncé.
2.3. Un commentaire. La preuve du théorème 1 laisse entrevoir la
pos-sibilité d’une amélioration du résultat. En
effet,
on montre(lemme
2.9)
que la fonction de caractères à étudier vérifie :On aimerait
pouvoir
en déduire que(kp)P
E On obtiendraitalors que l’ordre de
(,.,4.)
est 1 ou p. Mais commeFo
est un p-groupe, on nepeut
pasappliquer
le raisonnement tenu pour montrer laproposition
2.3(il
sert aussi pour montrer le théorème 31 de[16]
évoqué plus
haut).
Dans la preuve du théorème2.1,
le mêmetype
deproblème
estréglé
grâce
à ladescription
exhaustive des extensions abéliennes faiblement etsauvagement
ramifiées de
Qp
(à
l’aide de la version locale de la théorie deKronecker-Weber),
qui
permet
de ramener le calcul de la résolvante à un cas où il est entièrementexplicite.
On aimerait avoir une aussi bonne
description
des extensions abéliennesfaiblement et
sauvagement
ramifiées deNo,
afin de rendrepossible
uneestimation
précise
de la résolvantequi
définit la fonctionkp.
Unefaçon
de l’obtenirpourrait
être via les corps de division associés à des groupes formels de Lubin-Tate. Unepartie
du travail dans ce sens est faite parByott
dans[5],
où il étudie la structuregaloisienne
de l’anneau d’entiers des extensions d’un corpsp-adique K
contenues dans le deuxième corps de divisionK~2~ ,
traitant enparticulier
le cas des extensions abéliennestotalement et faiblement ramifiées de K.
. 3. Le réseau associé
"
On se
penche
maintenant sur le deuxièmeproblème évoqué
dansl’intro-duction,
celui de la structure du G-réseau entier unimodulaire obtenu enmunissant la racine carrée de la codifférente de la forme trace. On commence par faire le
point
desprincipaux
résultats connus ;puis
on montre comment construire desexemples
intéressants d’extensionsqui
ne vérifient pas leurshypothèses; enfin,
onprésente
le calcul et lesexemples qui
prouvent
le théorème2,
ainsi que de nouvellespistes
ouvertes par ces calculs.3.1. Les résultats
théoriques.
Uneprésentation
trèscomplète
des résul-tats concernant la racine carrée de la codifférente(au
début des années1990)
peut
être consultée dans[12].
Nous enextrayons
ceuxqui
suivent. Dans sa thèse[11],
Erez traite entièrement(du
point
de vueadopté
danscet
article)
le cas abélien absolu.Théorème 3.1
(Erez).
SoitN/Q
une extensiongaloisienne
de groupe Gd’ordre
impair.
SzN/Q
estabélienne,
les assertions suivantes sontéquiva-lentes : .’
(i)
N/Q
estfaiblement ramifiée,
(ii)
A estisomorphe
àZ[G],
(iii)
l e réseau associé à A estG-isométrique
au réseaustandard Z[G].
Pour ce
qui
est du cas non faiblementramifié,
des résultats sur le réseauassocié à ,,4 ont aussi été obtenus
([3]
est l’aboutissement de travaux de Bachocauxquels
Erez apris
part).
On a
rappelé
au début de lapartie
2 que Erez avait établi l’existenced’une base normale pour dans le cas modéré. Le résultat suivant sur la
structure du réseau associé dans le cas modéré est venu peu
après.
Théorème 3.2
(Erez-Taylor).
SiN/Q
estmodérée,
alors le réseau associé à ,A est stabl ementG-isornétrique au
réseauPrécisons que deux réseaux sont dits stablement
G-isométriques
s’ils de-viennentG-isométriques
après ajout
à chacun d’un même réseauhyperbo-lique
(on
verraplus
loinqu’il
n’y
a pastoujours
simplification).
Le résultatprésenté
dans[14]
est valable pour une extension relativegaloisienne
decorps de nombres
N/K :
et munis des formes hermitiennesadéquates
(construites
àpartir
de la trace de N à K pour par-tir de l’inversion dans G pour définissent la même classe dans le groupe de Grothendieck deZ[G]-modules
hermitiens.Ces deux théorèmes laissent
place
àl’expérimentation
puisqu’ils
netraitent pas le cas non
modéré,
non abélien. Lapremière
étape
est de construire desexemples
intéressantsd’extensions,
c’estl’objet
duprochain
paragraphe.
3.2. Une famille infinie d’extensions faiblement ramifiées. On
vou-drait faire ici l’ébauche de la construction d’une famille infinie d’extensions
de Q
faiblement etsauvagement
ramifiées,
nonabéliennes,
dedegré
im-pair, qui
est décrite en détail dans[26].
Lepremier point
est de construire des extensionsgaloisiennes de Q
de groupe de Galois donné. Ils’agit
d’unproblème
de théorie de Galois inverseexplicite
et on utilise pour cela uneméthode élémentaire mise au
point
par Eichenlaub[10].
On choisitarbi-trairement de réaliser le
produit
semi-directC3
(des
considérations de faisabilité des calculs par ordinateur interviennent dans cechoix).
La construction d’Eichenlaub d’une famille infinie d’extensions
galoi-siennes
de Q
de groupe de GaloisC9
~aC3
est décrite par lediagramme
suivant :où
(9
est une racineprimitive
9-ième del’unité, j
=~9~, ~
est unpa-ramètre et a =
a(t)
eQ(j)[t]
est choisi de sorte que, pour une infinitéde
spécialisations
de t en des valeursentières,
l’extension soitgaloisienne
de groupe de Galoisisomorphe
à unproduit
semi-directC6
ne contenantqu’un 2-Sylow.
Celui-ci est alorsdistingué
et la sous-extensionN/Q
qu’il
fixe a lespropriétés
voulues.On
peut
déterminer unpolynôme
paramétré
dont N est le corps dedécomposition
(pour
les bonnes valeurs det).
On pose w= t2 - t
+1,
ils’agit
de :Le calcul de la ramification en 3 dans les extensions lV pour un
grand
nombre de valeurs de t sembleindiquer
que est faiblement ramifiéequand t
est congru à 5 modulo 9. Dans~26~,
on montre que cela est bien lecas. Le
point
essentiel est depouvoir
déterminer la ramification dansl’ex-tension kummérienne en fonction de t
(c’est-à-dire
sans lespécialiser
en des valeursentières).
Cela estpossible grâce
à des critères de ramification dans les extensions kummériennes dus à Hecke(extensions
dedegré
premier,
[181)
et à Greither(extensions
dedegré
unepuissance
d’unpremier,
[17]).
On obtient deplus
desrenseignements
sur ladécomposition
de 3 dans l’extension en fonction de la congruence de t modulo 27
(en
par-ticulier,
on trouve desexemples
d’extensions vérifiant leshypothèses
du théorème2.1).
C’est le calcul du réseau associé à ,~4 sur ces
exemples
(ainsi
qued’autres)
qui
permet
de montrer le théorème 2.3.3. Preuve du théorème 2. La preuve du théorème 2 est
numérique
et passe par un calcul sur ordinateur à l’aide dulogiciel
PARI[4]
(dont
les sources sont
publiques).
Voici unalgorithme qui
permet
de calculer leminimum et le nombre de vecteurs minimaux du réseau entier unimodulaire associé à la racine carrée de la codifférente d’une extension
galoisienne
N deQ,
où N est donné comme corps derupture
d’unpolynôme
P. Il a été conçuavec l’aide de Bachoc et mis au format PARI avec l’aide d’Allombert. On
peut
sereporter
à[8]
pour les notionssous-jacentes
aux fonctions utilisées. On donne ensuite desexemples
depolynômes
pourlesquels
ce calcul valideles assertions du théorème 2.
Le réseau standard
Z[G]
aIGI
vecteurs delongueur égale
à 1puisque
laforme bilinéaire
symétrique
qGqui
le définit vérifie?G’(7?7) =
1 pour tout g EG,
si bien queZ[G]
estisométrique
àZIGI.
Il suffit donc pour prouver le théorème 2 de trouver despolynômes
P définissant des extensions deQ qui
vérifient lespropriétés
requises
dans le théorème et pourlesquels
l’algorithme
ci-dessus donne des vecteurs minimaux delongueur
supérieure
ou
égale
à 2(la
longueur
d’un vecteur x E r4 est donnée par Si cela estréalisé,
le réseau associé à ,~4 nepeut
pas êtreisométrique
àdonc à fortiori il ne
peut
pas êtreG-isométrique
àZ[G].
1er
exemple : prenons t
= 5 dans lepolynôme
Pt
défini dans lepara-graphe précédent
etappliquons
la fonctionpolredabs
dePARI,
on trouve lepolynôme :
que l’on note
p5.
Soit lV son corps dedécomposition.
La suited’instruc-tions :
donne un
polynôme P
dedegré
27 dont N est le corps derupture.
On vérifie que le groupe de Galois de estisomorphe
àC9 x C3
(par
exemple
à l’aide de la fonctiongaloisinit
dePARI) ;
on sait alors par le théorème 2n’est pas
décomposée
dansN) .
Onapplique
donc à Pl’algorithme
ci-dessus.On obtient que le réseau associé à est unimodulaire
(de
dimension27),
de minimum 3 et contient 2664 vecteurs minimaux.On retrouve ce réseau dans la classification de
[2] :
ils’agit
de celui à3317760
automorphismes.
Onpeut
d’ailleurs montrer[26,
théorème5.2]
que celui-ci est le seul des 3 réseaux entiers unimodulaires de dimension 27 sans racinespouvant
se réaliser comme réseau associé à la racine carrée dela codifférente d’une extension faiblement ramifiée
de Q
(les
racines d’un réseau entier sont les vecteurs delongueur
1 ou2).
2ème
exemple :
comme on l’a fait remarquer, on sait que 3 ne se décom-pose pas dans l’extension del’exemple précédent,
donc elle ne vérifie pasl’hypothèse
du théorème 2.1 et la théorie ne dit pas si,~.
est ou noniso-morphe
àZ[G]
en tantque Z[G]-module.
L’objet
du deuxièmeexemple
est de fournir une extension vérifiant leshypothèses
du théorème 2.1 et pourlaquelle
iln’y
a pas isométrie avec le réseau standard. Ilprovient
d’unefa-mille
régulière
d’extensionsde Q
à groupe de Galoisisomorphe
àC9 x C3,
qui
a été fournie à l’auteur par Eichenlaub. On considère lepolynôme :
On vérifie comme ci-dessus que le groupe de Galois du corps de
décomposi-tion N de ce
polynôme
estisomorphe
àC’9
xC’3,
que est faiblementra-mifiée,
que 3s’y décompose
(donc
le groupe dedécomposition
en3,
d’ordre3 ou
9,
estabélien)
et que le réseau associé à ,~4 est de minimum2,
à 216 vecteurs minimaux(et
3960 vecteurs de norme3).
On a ainsi un
exemple
d’extension pourlaquelle
il y aisomorphisme
deZ [G]-modules
entre ,~let Z[G],
mais pas isométrie entre les réseaux associés. Le théorème 3.1 assure que cephénomène
nepeut
pas seproduire
dans lecas où l’extension est abélienne absolue.
3ème
exemple :
on veut maintenant unexemple
d’extension modéréepour
laquelle
le réseau associé à la racine carrée de la codifférente ne soit pasisométrique
au réseau standard. Onprésente
dans[24]
une méthodesimilaire à celle du
paragraphe
3.2 pour construire une infinité d’extensionsmodérées
de Q
de groupe de Galoisisomorphe
àC7
xC3.
On en extraitl’exemple
suivant. Considérons lepolynôme :
On vérifie que le groupe de Galois du corps de
décomposition
N de cepolynôme
estisomorphe
àC7
~aC3,
que est modérément ramifié(de
discriminant
21g 7i41931g )
et que le réseau associé à r4. est le seul réseau unimodulaire de rang21,
de minimum2,
à 84 vecteurs minimaux.Dans cette
situation,
on sait par le théorème 3.2 que le réseau associé à,,4 est stablement
G-isométrique
au réseau standard et on voitqu’il n’y
apas
simplification.
Cet
exemple
clôt la démonstration du théorème 2.3.4. Nouvelles
pistes.
Contrairement à cequ’on
pourrait
penser à la lec-ture duparagraphe précédent,
les calculsnumériques n’apportent
pas que desréponses "négatives".
Ilspeuvent
aussi conforter desprésomptions,
in-diquer
lapiste
à suivre et éventuellement ils fontapparaître
desphénomènes
insoupçonnés.
Ainsi,
dans tous lesexemples
testés pourlesquels
,.~ n’est pasisométrique
à Z[G],
on a puappliquer
un nouvelalgorithme
de calculexplicite
desauto-morphismes
du groupe de Galois d’un corps de nombres(présenté
dans[1]),
qui
atoujours permis
de trouver une base normale pour la racine carrée dela codifférente. Ces calculs motivent la
conjecture présentée
dans l’intro-duction et incitent à tenter d’améliorer les résultatsthéoriques
existants.Si on veut
généraliser
le théorème3.2,
onpourrait
être tenté de rester dans le cas de la ramification modérée et de travailler pour ôter l’adverbe "stablement" de l’énoncé. Le troisièmeexemple
duparagraphe précédent
montre que cetespoir
est vain etqu’il
fautplutôt
essayerd’élargir
le résultat(avec
l’adverbe"stablement" )
aux extensions faiblement ramifiées(du
moins celles pourlesquelles
on sait que ,~l admet une basenormale).
Enfin,
les calculs sur ungrand
nombre d’extensions faiblement ramifiéesde Q
de groupe de Galoisisomorphe
àC3,
notamment dans unenouvelle famille construite avec
Allombert,
fontapparaître
le lien suivant :3 non
décomposé --+
(minimum
du réseau associé à,~1.)
=3,
3
décomposé
(minimum
du réseau associé à,r4)
E{1,2}.
Notons que les réseaux de minimum
supérieur
ouégal
à 3 sont sansracines,
tandis que ceux de minimum 1 ou 2 sont avec racines. De
plus,
dans les extensionsconsidérées,
3 est la seuleplace
sauvage et elle sedécompose
si et seulement si le groupe de
décomposition
en 3 est abélien. Faut-il enconclure
qu’il
y a un lien entrel’hypothèse technique
du théorème 2.1 et le fait que le réseau associé à ,~4. ait des racines ?Bibliographie
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