SESSION 2012
Concours commun Centrale
MATHÉMATIQUES 1. FILIERE PSI
I Préliminaires, définition de la transformation L
I.A -Soit x ∈R. On sait que si la fonction t 7→ f(t)e−λ(t)x est intégrable surR+ alors l’intégrale Z+∞
0
f(t)e−λ(t)x dt converge. Donc
E⊂E′.
I.B - On suppose que E n’est pas vide. Soit a = Inf(E). a est un élément de [−∞,+∞[ et de plus E ⊂ [a,+∞[. Soit b∈]a,+∞[. Vérifions queb∈E.
La fonctiont7→f(t)e−bλ(t)est continue sur[0,+∞[.
Ensuite, par définition d’une borne inférieure, il existe c ∈ E tel que a 6 c < b. Par définition de E, la fonction t7→f(t)e−cλ(t) est intégrable surR+. De plus, puisque la fonctionλest positive,
pour tout réelt∈[0,+∞[,
f(t)e−bλ(t) 6
f(t)e−cλ(t) . On en déduit que la fonctiont7→f(t)e−bλ(t) est intégrable sur[0,+∞[ et donc queb∈E.
On a démontré que]a,+∞[⊂E⊂[a,+∞[et donc queEest un intervalle non majoré deR. I.C -On reprend les notations de la question précédente. Soitb∈[a,+∞[∩E.
•Pour tout réelxde[b,+∞[, la fonctiont7→f(t)e−λ(t)x est continue par morceaux sur[0,+∞[.
•Pour tout réeltde[0,+∞[, la fonctionx7→f(t)e−λ(t)x est continue sur[b,+∞[.
•Pour tout (x, t)∈[b,+∞[×[0,+∞[,
f(t)e−λ(t)x 6
f(t)e−λ(t)b
=ϕ(t)oùϕ est une fonction continue par morceaux et intégrable sur[0,+∞[.
D’après le théorème de continuité des intégrales à paramètres, la fonctionLfest continue sur [b,+∞[ et ceci pour tout b∈[a,+∞[∩E. Par suite, la fonction Lfest continue surE.
II - Exemples dans le cas de f positive
II.A -Supposons de plusfpositive. Alors pour toutx∈R, la fonctiont7→f(t)e−λ(t)xest positive sur50,+∞[et on sait que la fonctiont7→f(t)e−λ(t)xest intégrable surR+ si et seulement si l’intégrale
Z+∞ 0
f(t)e−λ(t)xdt converge. Donc
E=E′.
II.B -La fonctionλest croissante et non majorée sur R+et donc lim
t→+∞
λ(t) = +∞.
II.B.1) La fonction λ est de classe C1 et croissante sur [0,+∞[. Donc la fonctionf = λ′ est continue et positive sur [0,+∞[. Soitx∈R.
• Si x= 0, pour toutA ∈[0,+∞[, ZA
0
λ′(t)e−λ(t)x dt = ZA
0
λ′(t) dt = λ(A) −λ(0). Puisque lim
A→+∞
λ(A) = +∞, on a
A→lim+∞
ZA 0
λ′(t)dt= +∞et donc Z+∞
0
λ′(t)dtdiverge. Par suite,x /∈E′ =E.
•Si x6=0, pour toutA∈[0,+∞[, ZA
0
λ′(t)e−λ(t)xdt=
−1 xe−λ(t)x
A
0
= 1 x
λ(0)e−xλ(0)−λ(A)e−xλ(A) .
Si x < 0, l’expression précédente tend vers+∞quand Atend vers +∞et doncx /∈E. Six > 0, l’expression précédente tend vers le réel λ(0)e−xλ(0)
x quand Atend vers+∞et doncx∈E.
On a montré queE=]0,+∞[et que pour toutx > 0,Lf(x) = λ(0)e−xλ(0)
x .
II.B.2)Soitx∈R. La fonctiont7→f(t)e−λ(t)x=e(t−x)λ(t) est continue et positive sur[0,+∞[.
Puisque lim
t→+∞
λ(t) = +∞, il existeA>Max{1, x+1}tel queλ(A)> 0. Pourt>A, on ae(t−x)λ(t)>e(A−x)λ(t)>eλ(A)>
0. La fonction constant t 7→ eλ(A) n’est pas intégrable sur un voisinage de +∞ et donc la fonction t 7→ f(t)e−λ(t)x = e(t−x)λ(t) n’est pas intégrable sur[0,+∞[.
On a montré queE=∅.
II.B.3)Soitx∈R. La fonctiont7→f(t)e−λ(t)x= e(−t−x)λ(t)
1+t2 est continue et positive sur[0,+∞[.
Pourt>|x|,(−t−x)λ(t)60 puis e(−t−x)λ(t) 1+t2 6 1
1+t2. La fonctiont7→ 1
1+t2 est intégrable sur un voisinage de +∞ et il en est de même de la fonctiont7→f(t)e−λ(t)x.
On a montré queE=R. II.C -
II.C.1) Soit x ∈ R. La fonction t 7→ f(t)e−λ(t)x = e−xt2
1+t2 est continue et positive sur [0,+∞[. Si x < 0, la fonction t7→ e−xt2
1+t2 est prépondérante devant la fonction contantet7→1 en+∞ et six>0, la fonctiont7→ e−xt2
1+t2 est dominée par la fonctiont7→ 1
t2 en+∞. Donc la fonction t7→f(t)e−λ(t)x est intégrable sur[0,+∞[si et seulement six>0.
On a montré queE= [0,+∞[. Enfin, Lf(0) = Z+∞
0
1
1+t2 dt= π 2. II.C.2)Soita > 0. Soit Φ : [a,+∞[×[0,+∞[ → R
(x, t) 7→ e−t2x 1+t2
de sorte que pour toutx>a,Lf(x) = Z+∞
0
Φ(x, t)dt.
•Pour chaquex∈[a,+∞[, la fonctiont7→Φ(x, t)est continue par morceaux et intégrable sur[0,+∞[d’après la question II.C.1.
•Φ admet sur[a,+∞[×[0,+∞[une dérivée partielle par rapport à sa première variablexdéfinie par :
∀(x, t)∈[a,+∞[×[0,+∞[, ∂Φ
∂x(x, t) = −t2e−t2x 1+t2 . De plus,
- pour toutx∈[a,+∞[, la fonction t7→ ∂Φ
∂x(x, t)est continue par morceaux sur[0,+∞[, - pour toutt∈[0,+∞[, la fonctionx7→ ∂Φ
∂x(x, t)est continue sur[a,+∞[, - pour tout(x, t)∈[a,+∞[×[0,+∞[,
∂Φ
∂x(x, t)
= t2e−t2x
1+t2 6 t2e−t2a
1+t2 =ϕ1(t). La fonctionϕ1est continue par morceaux sur[0,+∞[ et négligeable devant 1
t2 en+∞d’après un théorème de croissances comparées.
On en déduit que la fonction ϕ1est intégrable sur[0,+∞[.
D’après le théorème de dérivation des intégrales à paramètres (théorème deLeibniz), Lfest de classeC1 sur[a,+∞[et sa dérivée s’obtient par dérivation sous le signe somme. Ceci étant vrai pour touta > 0,
Lfest de classeC1sur]0,+∞[et pour toutx > 0,(Lf)′(x) = − Z+∞
0
t2e−t2x 1+t2 , dt.
II.C.3)Soitx > 0. En posantu=t√
x, on obtient
Lf(x) − (Lf)′(x) = Z+∞
0
e−t2x 1+t2 dt+
Z+∞ 0
t2e−t2x 1+t2 dt=
Z+∞ 0
e−t
2xdt= 1
√x Z+∞
0
e−u
2
du.
PosonsA= Z+∞
0
e−t2 dt.Aest l’intégrale d’une fonction continue et intégrable, positive et non nulle sur[0,+∞[. Donc A > 0puis pour tout x > 0
Lf(x) − (Lf)′(x) = A
√x.
II.C.4)D’après les questions I.C et II.C.2,Lfest continue sur [0,+∞[et dérivable sur]0,+∞[. De plus, pourx > 0, g′(x) =e−x((Lf)′(x) −Lf(x)) = −Ae−x
√x. (∗)
Soitx > 0. La fonctiont7→ e−t
√t est continue sur]0, x], positive et équivalente en0à 1
√t qui est intégrable sur un voisinage de0. On en déduit que
Zx 0
e−t
√t dt. De plus, la fonction x7→
Zx 0
e−t
√t dt= Z1
0
e−t
√t dt+ Zx
1
e−t
√t dt est dérivable sur]0,+∞[ de dérivée la fonctionx7→ e−x
√x. Par suite,
(∗)⇔∃C∈R/∀x > 0, g(x) =C−A Zx
0
e−t
√t dt.
Cette dernière égalité reste vraie pourx=0 par continuité deg en0avec la convention Z0
0
e−t
√t dt= lim
x→0
Zx 0
e−t
√t dt=0.
Pourx=0, on obtientC=g(0) =Lf(0) = π
2 d’après la question II.C.1.
∀x>0, e−xLf(x) = π 2 −A
Zx 0
e−t
√t dt oùA= Z+∞
0
e−u2du.
II.C.5)Soitx > 0. La fonctiont7→√
t=uest unC1-difféomorphisme de]0, x] sur]0,√
x]. On peut donc poseru=√ t et on obtient
Zx 0
e−t
√t dt= Z√x
0
e−u2
u 2udu=2 Z√x
0
e−u2 du.
Par suite,
∀x>0, e−xLf(x) =g(x) = π 2 −2A
Z√x 0
e−u2 duoùA= Z+∞
0
e−u2du.
Le second membre a une limite réelle quandxtend vers+∞et il en est de même deg. Quandxtend vers+∞, on obtient
x→lim+∞
g(x) = π
2 −2A2ou encore, puisqueA > 0,A= rπ
4 − lim
x→+∞g(x).
Pour toutx>1,06g(x) =e−x Z+∞
0
e−t2x
1+t2 dt6e−x Z+∞
0
e−t2
1+t2 dt. Comme lim
x→+∞e−x Z+∞
0
e−t2
1+t2 dt=0, le théorème des gendarmes permet d’affirmer que lim
x→+∞
g(x) =0 et donc Z+∞
0
e−u2 du=
√π 2 .
III - Étude d’un premier exemple
III.A -Quandttend vers0,
t
et−1 = t
t+o(t) = 1
1+o(1) =1+o(1),
puis f(t) = 1−1+o(1) = o(1). Par suite, f a une limite réelle en 0 à droite, à savoir 0, ou encore f se prolonge par continuité en0 en posantf(0) =0.
III.B -Soitx∈R. La fonctiont7→f(t)e−tx est continue sur [0,+∞[, équivalente à te−tx
2 . La fonctiont7→ te−tx 2 est positive et intégrable sur[0,+∞[si et seulement six > 0. Donc la fonction t7→f(t)e−tx est intégrable sur[0,+∞[si et seulement six > 0.
E=]0,+∞[.
III.C -Soitx > 0.
Soitt∈]0,+∞[. Alors0 < e−t< 1puis
t
et−1 =te−t× 1
1−e−t =te−t
+∞
X
k=0
e−kt=
+∞
X
k=0
te−(k+1)t=
+∞
X
n=1
te−nt,
puis
f(t)e−tx= te−tx
2 −e−tx+
+∞
X
n=1
te−(n+x)t.
Pour n∈ N et t∈]0,+∞[, posonsfn(t) =te−(n+x)t. Chaque fonctionfn, n∈ N, est continue sur[0,+∞[ et positive.
Donc, pour n ∈ N, fn est intégrable sur [0,+∞[ si et seulement si l’intégrale In = Z+∞
0
fn(t) dt = Z+∞
0
te−(n+x)t dt converge.
Soientn∈NetA > 0. Les deux fonctionst7→tett7→−e−(n+x)t
n+x sont de classeC1 sur le segment[0, A]. On peut donc effectuer une intégration par parties et on obtient
ZA 0
fn(t)dt= ZA
0
te−(n+x)tdt=
−te−(n+x)t n+x
A
0
+ 1
n+x ZA
0
e−(n+x)tdt
= −Ae−(n+x)A
n+x + 1
(n+x)2
1−e−(n+x)A .
QuandAtend vers+∞,Ae−(n+x)Atend vers0carn+x > 0et d’après un théorème de croissances comparées. De même, e−(n+x)Atend vers0. QuandAtend vers+∞, on obtient la convergence et la valeur deIn :
Z+∞ 0
fn(t)dt= 1 (n+x)2. On note queIn est le terme général d’une série numérique convergente. Ainsi,
• Chaque fonctionfn,n∈N∗, est continue par morceaux sur]0,+∞[,
• la série de fonctions de terme généralfn,n∈N∗, converge simplement sur ]0,+∞[vers la fonctiont7→ t et−1 qui est continue par morceaux sur ]0,+∞[,
•
+∞
X
n=1
Z+∞ 0
|fn(t)|dt=
+∞
X
n=1
Z+∞ 0
fn(t)dt=
+∞
X
n=1
1
(n+x)2 <+∞. D’après un théorème d’intégration terme à terme, la fonctiont7→ t
et−1 est intégrable sur ]0,+∞[ et Z+∞
0
t
et−1 dt=
+∞
X
n=1
Z+∞ 0
fn(t)dt=
+∞
X
n=1
1
(n+x)2 puis, toutes les fonctions considérées étant intégrables sur]0,+∞[,
Lf(x) = 1 2
Z+∞ 0
te−tx dt− Z+∞
0
e−tx+ Z+∞
0
t
et−1 dt= 1 2x2− 1
x+
+∞
X
n=1
1 (n+x)2.
∀x > 0,Lf(x) = 1 2x2− 1
x+
+∞
X
n=1
1 (n+x)2.
III.D -Pour toutx > 0,
Lf(x) − 1 2x2+ 1
x =
+∞
X
n=1
1 (n+x)2.
Pourx > 0etn∈N∗, posonsgn(x) = 1 (n+x)2.
•Chaque fonctiongn,n∈N∗, admet une limite en0 à droite à savoir lim
x→0+gn(x) = 1 n2.
• Pour tout n∈ N∗ et tout x > 0, |gn(x)|= 1
(n+x)2 6 1
n2 et de plus 1
n2 est le terme général d’une série numérique convergente. Par suite, la série de fonctions de terme généralgn,n∈N∗, converge normalement sur]0,+∞[.
D’après le théorème d’interversion des limites, la fonctionx7→Lf(x) − 1 2x2+1
x a une limite réelle en0à droite et de plus
xlim→0+
Lf(x) − 1 2x2+ 1
x
=
+∞
X
n=1
xlim→0+gn(x) =
+∞
X
n=1
1 n2.
IV - Généralités dans le cas typique
IV.A -Soita > α. Soit Φ : [a,+∞[×[0,+∞[ → R (x, t) 7→ f(t)e−tx
de sorte que pour toutx>a,Lf(x) = Z+∞
0
Φ(x, t)dt.
• Pour chaquex∈[a,+∞[, la fonction t7→Φ(x, t)est continue par morceaux et intégrable sur[0,+∞[ puisque d’après la question I.B,a∈E.
•Φ admet sur[a,+∞[×[0,+∞[des dérivées partielles de tous ordres par rapport à sa première variablexdéfinie par :
∀n∈N∗,∀(x, t)∈[a,+∞[×[0,+∞[, ∂nΦ
∂xn (x, t) = (−t)nf(t)e−tx. De plus, pour toutn∈N∗,
- pour toutx∈[a,+∞[, la fonction t7→ ∂nΦ
∂xn(x, t)est continue par morceaux sur[0,+∞[, - pour toutt∈[0,+∞[, la fonctionx7→ ∂nΦ
∂xn(x, t)est continue sur [a,+∞[, - pour tout(x, t)∈[a,+∞[×[0,+∞[,
∂nΦ
∂xn(x, t)
=tn|f(t)|e−tx 6tn|f(t)|e−ta=ϕn(t).
La fonctionϕn est continue par morceaux sur[0,+∞[. Soitbun réel élément de]α, a[. D’après la question I.B,b∈E et donc la fonction t7→f(t)e−tb est intégrable sur[0,+∞[. Mais alors, quandttend vers+∞,
ϕn(t) =tn|f(t)|e−ta=|f(t)|e−tb×tne−t(a−b)=o |f(t)|e−tb ,
carb−a > 0et d’après un théorème de croissances comparées. On en déduit que la fonctionϕn est intégrable sur[0,+∞[.
D’après une généralisation du théorème de dérivation des intégrales à paramètres (théorème deLeibniz),Lfest de classe C∞ sur [a,+∞[ et ses dérivées successives s’obtiennent par dérivation sous le signe somme. Ceci étant vrai pour tout a > α,
Lfest de classeC∞sur]α,+∞[et pour toutn∈N∗ et toutx > α,(Lf)(n)(x) = (−1)n Z+∞
0
f(t)tne−tx, dt.
IV.B -Soienta∈R,n∈Npuis pour toutt>0,f(t) =e−attn. Puisque fest positive, on sait queE=E′. Pour tout réelx,Lf(x) =
Z+∞ 0
tne−(a+x)tdt. Six6−a, la fonctiont7→tne−(a+x)t domine la fonctiont7→tn en+∞ et donc la fonctiont7→tne−(a+x)t n’est pas intégrable sur[0,+∞[. Six >−a, la fonction t7→tne−(a+x)t est continue sur [0,+∞[ et négligeable en +∞ devant 1
t2 d’après un théorème de croissances comparées. Dans ce cas, la fonction t7→tne−(a+x)test intégrable sur[0,+∞[. Finalement
E=E′ =] −a,+∞[.
Soitx >−a. Posonsu= (a+x)t. Pour toutn∈N, on obtientLf(x) = 1 (a+x)n+1
Z+∞ 0
une−udu. Pourn∈N, posons In=
Z+∞ 0
une−u du.
Soientn∈NetA > 0. Les deux fonctionsu7→un+1etu7→−e−u sont de classeC1 sur le segment[0, A]. On peut donc effectuer une intégration par parties et on obtient
ZA 0
un+1e−udu=
−un+1e−uA
0 + (n+1) ZA
0
une−udu= −An+1e−A+ (n+1) ZA
0
une−u du.
QuandAtend vers+∞, on obtient In+1= (n+1)In. En tenant compte deI0= Z+∞
0
e−u du=1, on a pour toutn∈N, In=n!. Finalement
∀x∈] −a,+∞[,Lf(x) = n!
(a+x)n+1. IV.C - Comportement en l’infini
IV.C.1)Soitβ > 0. Soitx > 0. Pourt>0, posonsg(t) =f(t) − Xn k=0
ak
k!tk. Puisquef(t) =
t→0
Xn k=0
ak
k!tk+O(tn+1), il existe b∈]0, β[etM > 0tels que pour toutt∈[0, b],|g(t)|6Mtn+1. On en déduit que
Zβ 0
f(t) − Xn k=0
ak k!tk
!
e−txdt
6 Zb
0
|g(t)|e−txdt+
Zβ b
|g(t)|e−txdt6M
Zb 0
tn+1e−tx dt+ Zβ
b
|g(t)|e−bx dt
6M
Z+∞ 0
tn+1e−txdt+e−bx Zβ
b
|g(t)|dt=M(n+1)!
xn+2 +e−bx Zβ
b
|g(t)|dt
(d’après IV.B appliqué aveca=0).
On en déduit que
xn+2
Zβ 0
f(t) − Xn k=0
ak k!tk
!
e−txdt
6M(n+1)! +xn+2e−bx Zβ
b
|g(t)|dt.
D’après un théorème de croissances comparées,xn+2e−bx Zβ
b
|g(t)|dt =
x→+∞
o(1)et en particulier,xn+2e−bx Zβ
b
|g(t)|dt =
x→+∞
O(1). Donc, il existe A > 0 et M′ > 0 tels que pour tout x > A, xn+2e−bx Zβ
b
|g(t)| dt 6 M′. Pour x > A, on a
xn+2
Zβ 0
f(t) − Xn k=0
ak k!tk
!
e−tx dt
6M(n+1)! +M′. On a montré quexn+2
Zβ 0
f(t) − Xn k=0
ak k!tk
!
e−tx dt
x→=+∞
O(1)ou encore que Zβ
0
f(t) − Xn k=0
ak k!tk
!
e−txdt =
x→+∞
O 1
xn+2
.
IV.C.2)Pour x > 0, chacune des fonctions t7→tke−tx est intégrable sur[β,+∞[. D’autre part,En’est pas vide et donc il existe a > 0 tel que la fonction t7→ f(t)e−ta soient intégrable sur[0,+∞[ et en particulier sur [β,+∞[. Il en est de même de la fonctiont7→g(t)e−ta.
Soitx>a+1.
Z+∞ β
f(t) − Xn k=0
ak
k!tk
!
e−tx dt
6 Z+∞
β
|g(t)|e−txdt=
Z+∞ β
|g(t)|e−tae−t(x−a)dt6e−β(x−a)
Z+∞ β
|g(t)|e−tadt.
Puisque β > 0, on en déduit que Z+∞
β
f(t) − Xn k=0
ak k!tk
!
e−tx dt =
x→+∞ O 1
xn+2
. Mais alors, d’(après la question précédente,
Z+∞ 0
f(t) − Xn k=0
ak k!tk
!
e−tx dt = Zβ
0
f(t) − Xn k=0
ak k!tk
!
e−tx dt+ Z+∞
β
f(t) − Xn k=0
ak k!tk
!
e−tx dt =
x→+∞
O 1
xn+2
puis
Lf(x) = Xn k=0
ak
k!
Z+∞ 0
tke−tx dt+ Z+∞
0
f(t) − Xn k=0
ak
k!tk
!
e−tx dt
x→=+∞
Xn k=0
ak xk+1 +O
1 xn+2
(d’après IV.B).
IV.D - Comportement en 0
IV.D.1)Soitx > 0. Puisquefa une limite réelle en+∞, en particulierfest bornée sur un voisinage de+∞. Mais alors, la fonctiont7→f(t)e−tx est continue sur[0,+∞[et est dominée par la fonctiont7→e−tx en+∞. Puisquex > 0, la fonction t7→e−tx est intégrable sur un voisinage de+∞et donc la fonctiont7→f(t)e−tx est intégrable sur[0,+∞[. Ainsi, tout réel strictement positif est dansEet doncEcontient]0,+∞[.
IV.D.2)Soitε > 0. Il existeA > 0 et tel que pour toutt>A,|f(t) −l|< ε
2. Soitx > 0.
xLf(x) =x Z+∞
0
(f(t) −l)e−txdt+x Z+∞
0
le−tx dt=l+x Z+∞
0
(f(t) −l)e−txdt, puis
|xLf(x) −l|=x
Z+∞ 0
(f(t) −l)e−txdt
6x ZA
0
|f(t) −l|e−tx dt+x
Z+∞ A
|f(t) −l|e−tx dt
6x ZA
0
|f(t) −l|e−txdt+ ε
2x Z+∞
A
e−txdt6x ZA
0
|f(t) −l|dt+ε
2x Z+∞
0
e−txdt
= ε 2 +x
ZA 0
|f(t) −l|dt.
En résumé, pour toutx > 0,|xLf(x) −l|6 ε 2+x
ZA 0
|f(t) −l|dt. Comme lim
x→0x ZA
0
|f(t) −l|dt=0, il existeα > 0tel que
pour toutx∈]0, α[,x ZA
0
|f(t) −l|dt <ε
2. Pour x∈]0, α[, on a|xLf(x) −l|< ε.
On a montré que∀ε > 0,∃α > 0/∀x∈]0, α[,|xLf(x) −l|< εet donc que lim
x→0xLf(x) =l.
V - Étude d’un deuxième exemple
V.A - La fonctiont 7→ sint
t est continue sur ]0,+∞[ et prolongeable par continuité en 0 en posantf(0). La fonction f ainsi définie est intégrable sur tout segment[0, A],A > 0. Ensuite,
Z+∞ 0
sint t
dt>
+∞
X
n=0
Z3π4 +2nπ
π 4+2nπ
sint t
dt>
+∞
X
n=0
π 2 × 1
√2 × 1
3π 4 +2nπ
= +∞.
Donc la fonctionfn’est pas intégrable sur[0,+∞[ ou encore0 /∈E.
V.B -On en déduit que E⊂]0,+∞[. Soit x > 0. La fonction t 7→f(t)e−tx est continue sur [0,+∞[ et est dominée en +∞par la fonction t7→e−tx qui est intégrable sur[0,+∞[. Donc la fonctiont7→f(t)e−tx est intégrable sur [0,+∞[ou encorex∈E. On a montré que E= [0,+∞[.
V.C -Soient εetAdeux réels tels que0 < a < A. Les fonctionst7→1−costett7→ 1
t sont de classeC1sur le segment [a, A]. On peut donc effectuer une intégration par parties et on obtient
ZA a
sint t dt=
1−cost t
A
a
+ ZA
a
1−cost
t2 dt= 1−cosA
A −1−cosa
a +
ZA a
1−cost t2 dt.
Quand atend vers 0, 1−cosa
a ∼ a
2 et en particulier 1−cosa
a tend vers 0. D’autre part, la fonction t7→ 1−cost t2 est prolongeable par continuité en0 (1−cost
t2 tend vers 1
2 quand ttend vers0). On en déduit que la fonctiont7→ 1−cost t2
est intégrable sur un voisinage de0et en particulier que la fonctiona7→
ZA a
1−cost
t2 dta une limite réelle quandatend vers0. Mais alors la fonctiona7→
ZA a
sint
t dta une limite réelle quand atend vers0et de plus, pour toutA > 0, quand atend vers0on obtient
ZA 0
sint
t dt= 1−cosA
A +
ZA 0
1−cost t2 dt.
QuandAtend vers+∞, 1−cosA
A =O
1 a
et en particulier 1−cosA
A tend vers0quandAtend vers+∞. D’autre part, la fonction t7→ 1−cost
t2 est dominée en +∞ par 1
t2 et est donc intégrable sur un voisinage de +∞. En particulier, la fonctionA7→
ZA 0
1−cost
t2 dta une limite réelle quandAtend vers+∞. Il en est de même de la fonctionA7→
ZA 0
sint t dt ou encore
Z+∞ 0
sint
t dt est une intégrale convergente. On a montré que0∈E′.
V.D -D’après la question IV.A, la fonction Lfest de classeC1sur]0,+∞[ et pourx > 0,
(Lf)′(x) = − Z+∞
0
f(t)×te−tx dt= − Z+∞
0
sinte−tx dt
= −Im Z+∞
0
eite−tx dt
= −Im Z+∞
0
et(−x+i)dt
= −Im
et(−x+i)
−x+i +∞
0
=Im 1
−x+i− lim
t→+∞
et(−x+i)
−x+i
=Im 1
−x+i
(car
et(−x+i)
−x+i
= e−tx
√x2+1 →
t→+∞
0)
=Im
−x−i x2+1
= − 1 x2+1.
V.E -On en déduit qu’il existeC∈Rtel que pour toutx > 0,Lf(x) =C−Arctanx. De plus,C= π
2 + lim
x→+∞Lf(x).
La fonctionfest continue sur[0,+∞[et a une limite réelle en+∞à savoir0. Donc, la fonctionfest bornée sur[0,+∞[.
SoitMun majorant de|f|sur[0,+∞[.
Pour tout x > 0, |Lf(x)| =
Z+∞ 0
sint
t e−txdt
6 Z+∞
0
sint t
e−tx dt 6 M Z+∞
0
e−tx dt = M
x . On en déduit que
x→lim+∞
Lf(x) =0 puis queC= π
2. On a montré que
∀x∈]0,+∞[, Lf(x) = π
2 −Arctanx=Arctan 1
x
.
V.F -Soient n∈Netx∈[0,+∞[. Puisque Z+∞
0
sint
t e−txdt est une intégrale convergente, la série numérique de terme généralfn(x), n ∈ N, converge et a pour somme
Z+∞ 0
sint
t e−tx dt = Lf(x). En particulier, la suite f(n(x) tend vers 0 quandntend vers+∞.
En posantt=u+nπ, on obtient fn(x) =
Zπ 0
sin(u+nπ)
u+nπ e−x(u+nπ)du= (−1)ne−nπx Zπ
0
sinu
u+nπe−xudu.
Pourn∈N, posonsIn= Zπ
0
sinu
u+nπe−xudu. La suite(In)n∈Nest positive et décroissante. De même, la suite(e−nπx)n∈N
est positive et décroissante. On en déduit que la suite((−1)nfn(x)) = (e−nxIn)est positive et décroissante.
En résumé, la suite(fn(x))n∈Nest de signe alterné et sa valeur absolue tend vers0en décroissant.
Soitn∈N. Pourx∈[0,+∞[, posons Rn(x) =
+∞
X
k=n+1
fk(x). D’après une majoration classique du reste à l’ordrend’une série alternée, pour toutx>0,
|Rn(x)|6|fn+1(x)|=e−(n+1)πx Zπ
0
sinu
u+ (n+1)πe−xudu6 Zπ
0
sinu
u+ (n+1)π du=|fn+1(0)|,
et donckRnk∞6|fn+1(0)|. Puisquefn+1(0)tend vers0 quandntend vers+∞, on a montré que la série de fonctions de terme généralfn,n∈N, converge uniformément versLfsur[0,+∞[.
V.G -Vérifions que chaque fonctionfn,n∈N, est continue en0. La fonctionu7→1−e−u est concave sur[0,+∞[car sa dérivée seconde est négative sur[0,+∞[. Son graphe est au-dessous de sa tangente en 0 sur [0,+∞[ ou encore, pour toutu>0,061−e−u6u.
Pourn∈Netx>0,
|fn(x) −fn(0)|=
Z(n+1)π nπ
sint
t (1−e−xt)dt
=
Z(n+1)π nπ
|sint|
t (1−e−xt)dt(car la fonction sinus est de signe constant sur[nπ,(n+1)π]) 6
Z(n+1)π nπ
|sint|
t ×xt dt=x
Z(n+1)π nπ
|sint|dt=2x.
On en déduit que lim
x→0|fn(x) −fn(0)|=0et donc quefn est continue en0.
Puisque la série de fonctions de terme général fn, n ∈ N, converge uniformément sur [0,+∞[ vers la fonction Lf, le théorème d’interversion des limites permet d’affirmer que
Lf(0) =
+∞
X
n=0
fn(0) =
+∞
X
n=0
xlim→0+fn(x) (continuité de chaque fonctionfn)
= lim
x→0+ +∞
X
n=0
fn(x)
!
(théorème d’interversion des limites)
= lim
x→0+Lf(x) = lim
x→0+
π
2 −Arctanx
= π 2.
Lf(0) = Z+∞
0
sint
t dt= π 2.
VI - Injectivité dans le cas typique
VI.A -
VI.A.1)SoitP∈R[X]. PosonsP= Xn k=0
akXk. Par linéarité de l’intégrale, on obtient Z1
0
P(t)g(t)dt= Xn k=0
ak Z1
0
tkP(t)dt=0.
Donc, pour tout polynômeP∈R[X], Z1
0
P(t)g(t)dt=0.
VI.A.2)Soitε > 0. D’après le théorème de Weierstrass, il existe un polynômePεtel quekg−Pεk∞=sup{|g(t)−Pε(t)|, t∈ [0, 1]}6ε. On en déduit que
Z1 0
g2(t)dt= Z1
0
(g(t) −Pε(t) +Pε(t))g(t)dt= Z1
0
(g(t) −Pε(t))g(t)dt+ Z1
0
Pε(t)g(t)dt= Z1
0
(g(t) −Pε(t))g(t)dt.
On en déduit que 06
Z1 0
g2(t)dt= Z1
0
(g(t) −Pε(t))g(t)dt=
Z1 0
(g(t) −Pε(t))g(t)dt
6 Z1
0
|g(t) −Pε(t)| |g(t)|dt6ε
Z1 0
|g(t)|dt.
Ainsi, pour tout ε > 0, 0 6 Z1
0
g2(t) dt 6 ε Z1
0
|g(t)| dt. Quand ε tend vers 0, on obtient
Z1 0
g2(t) dt = 0. Mais alors, g2=0 (fonction continue positive d’intégrale nulle) puisg=0.
VI.B -
VI.B.1)Soientx∈Eeta > 0. Alors,x+a∈EetLf(x+a) = Z+∞
0
e−atf(t)e−txdt. SoitA > 0. La fonctionu7→e−xuf(u) est continue sur[0,+∞[ et donchest de classeC1 sur[0,+∞[.
Ainsi, les deux fonctions t 7→ e−at et t 7→ h(t) sont de classe C1 sur le segment [0, A] et on peut donc effectuer une intégration par parties. On obtient
ZA 0
e−atf(t)e−txdt=
e−ath(t)A 0 +a
ZA 0
e−ath(t)dt=e−aAh(A) +a ZA
0
e−ath(t)dt.
QuandAtend vers+∞,h(A) = ZA
0
e−xuf(u)dutend vers réelLf(A)(puisquex∈E) et donc, puisquea > 0,e−aAh(A) tend vers0×Lf(A) =0. QuandAtend vers+∞, on obtient
Lf(x+a) = Z+∞
0
e−atf(t)e−xt dt=a Z+∞
0
e−ath(t)dt.
VI.B.2)Soitε > 0. En posantu=e−at et donct= −lnu
a puisdu= −ae−atdt, on obtient Z1
ε
unh
−lnu a
du=
Z0
−lnaε
e−nath(t)×(−ae−at)dt=a Z−lnaε
0
e−(n+1)ath(t)dt.
Quandεtend vers0,−lnε
a tend vers+∞puisa Z−lnaε
0
e−(n+1)ath(t)dttend versa Z+∞
0
e−(n+1)ath(t)dt= 1
n+1Lf(x+ (n+1)a)(d’après la question précédente car(n+1)a > 0).
On en déduit que Z1
0
unh
−lnu a
duest une intégrale convergente et que Z1
0
unh
−lnu a
du= 1
n+1Lf(x+ (n+1)a) =0.
VI.B.3)La fonction g : u 7→h
−lnu a
est continue sur ]0, 1] et se prolonge par continuité en 0 en posant g(0) = Z+∞
0
e−xvh(v)dv=Lf(x). On note encoreg le prolongement obtenu.
D’après la question précédente, pour toutn∈N, Z1
0
ung(u)du=0. D’après la question VI.A.2,gest nulle. On en déduit que pour toutt>0,h(t) =0.
VI.C -L’application Ψ : C0([0,+∞[,R) → R[0,+∞[
f 7→ Lf
est linéaire. Soitf∈KerΨ. Alors,Lf=0et en particulier pour toutx > 0et toutn∈N,Lf(x+na) =0. D’après la question précédente, pour toutx > 0, la fonctiont7→
Zt 0
e−xuf(u)du.
En dérivant, on obtient pour toutt>0 et toutx > 0
e−xtf(t) =h′(t) =0.
Mais alors, pour toutt>0,f(t) =0. Ceci montre que KerΨ={0}puis queΨest injective.
VII - Étude de la borne inférieure de E
VII.A - Cas positif
VII.A.1)Par hypothèse,α∈Ret fest positive. De plus, ou bienE=E′ =]α,+∞[ou bien E=E′ = [α,+∞[. Soientx et ydeux éléments de]α,+∞[tels que x6y. Alors, pour toutt∈[0,+∞[,f(t)e−xt >f(t)e−yt puisLf(x)>Lf(y). La fonctionLfest donc décroissante sur]α,+∞[. On en déduit queLfa une limite enαà droite élément de[0,+∞].
Montrons queα∈Eou encore que la fonctiont7→f(t)e−αt est intégrable sur [0,+∞[ ou encore, puisque fest positive, que
Z+∞ 0
f(t)e−αtdt <+∞ou encore que la fonctionX7→
ZX 0
f(t)e−αtdtest majorée sur [0,+∞[.
Par hypothèse, la fonctionLfest majorée sur]α,+∞[. Donc il existeM > 0tel que pour toutx > α,Lf(x)6M. Montrons que pour toutX>0,
ZX 0
f(t)e−αtdt6M.
SoitX > 0. Soit Ψ : [α,+∞[×[0, X] → R (x, t) 7→ f(t)e−tx
.
•Pour tout réelxde[α,+∞[, la fonctiont7→Ψ(x, t)est continue par morceaux sur le segment[0, X].
•Pour tout réelt de[0, X], la fonctionx7→Ψ(x, t)est continue sur le segment[0, X].
•Pour tout(x, t)∈[α,+∞[×[0, X],|f(t)e−tx|6f(t)e−tα=ϕ(t)oùϕest intégrable sur le segment[0, X]car continue sur ce segment.
D’après le théorème de continuité des intégrales à paramètres, la fonctionx7→
ZX 0
f(t)e−txdtest continue sur[α,+∞[.
On sait que pour toutx > α, ZX
0
f(t)e−xt dt6 Z+∞
0
f(t)e−xt dt 6M. Quand x tend versα, ZX
0
f(t)e−xt dt tend vers ZX
0
f(t)e−αtdt et on obtient ZX
0
f(t)e−αtdt6M.
On a montré que pour toutX>0, ZX
0
f(t)e−αtdt6Met doncα∈E.
VII.A.2) Par contraposition, si α /∈E, Lfn’est pas bornée sur]α,+∞[ et donc lim
x→α+Lf(x) = +∞ d’après la question précédente.
VII.B -Pour tout réelxdeE′,Lf(x) = Z+∞
0
cost e−xln(1+t)dt= Z+∞
0
cost (1+t)x dt.
VII.B.1)Soitx∈R. La fonctiont7→ cost
(1+t)x est continue sur[0,+∞[.
•Six > 1, cost
(1+t)x est dominée par 1
tx quandttend vers+∞et donc la fonctiont7→ cost
(1+t)x est intégrable sur[0,+∞[.
•Si x61,
Z+∞ 0
|cost|
(1+t)x dt>
Z+∞ 0
|cost|
(1+t) dt>
+∞
X
n=0
Zπ4+2nπ 2nπ
|cost|
(1+t) dt
>
+∞
X
n=0
π 4 × 1
√2 × 1
2nπ+ π 4 +1
= +∞.
Donc la fonctiont7→ cost
(1+t)x n’est pas intégrable sur[0,+∞[.
On a montré que
E=]1,+∞[.
VII.B.2)• Soientx > 0etA > 0. Une intégration par parties fournit ZA
0
cost (1+t)x dt=
sint (1+t)x
A
0
+x ZA
0
sint
(1+t)x+1 dt= sinA (1+A)x +x
ZA 0
sint (1+t)x+1 dt.
Puisquex > 0, lim
A→+∞
sinA
(1+A)x =0. D’autre part, la fonction t7→ sint
(1+t)x+1 est intégrable sur[0,+∞[carx+1 > 1et donc l’intégrale
Z+∞ 0
sint
(1+t)x+1 dtconverge. Il en est de même de l’intégrale Z+∞
0
cost
(1+t)x dt. De plus, Z+∞
0
cost (1+t)x dt= Z+∞
0
sint (1+t)x+1 dt.
•Soitx60. PosonsF(X) = ZX
0
cost (1+t)x dt.
F
2nπ+π 4
−F(2nπ) =
Z2nπ+π4
2nπ
cost
(1+t)x dt> π 4 × 1
√2(1+2nπ)−x> π 4√
2. DoncF
2nπ+π 4
−F(2nπ)ne tend pas vers0quandntend vers+∞et on en déduit que la fonctionFn’a pas de limite quandXtend vers+∞ou encore que l’intégrale
Z+∞ 0
cost
(1+t)x dtdiverge.
On a montré que
E′=]0,+∞[.
VII.B.3)D’après la question VII.B.1,α=1. D’après la question précédente, pour toutx > 0,Lf(x) = Z+∞
0
cost (1+t)x dt= x
Z+∞ 0
sint
(1+t)x+1 dt. Soit Ψ : [1,+∞[×[0,+∞[ → R (x, t) 7→ sint
(1+t)x+1 .
•Pour tout réelxde[1,+∞[, la fonctiont7→Ψ(x, t)est continue par morceaux sur [0,+∞[.
•Pour tout réeltde[0,+∞[, la fonctionx7→Ψ(x, t)est continue sur[1,+∞[.
•Pour tout(x, t)∈[1,+∞[×[0,+∞[,|Ψ(x, t)|= |sint|
(1+t)x+1 6 1
(1+t)2 =ϕ(t)oùϕest intégrable sur[0,+∞[car continue sur[0,+∞[et dominée en +∞par 1
t2.
D’après le théorème de continuité des intégrales à paramètres, la fonctionx7→x Z+∞
0
sint
(1+t)x+1;dt= Z+∞
0
cost (1+t)x;dt= Lf(x)est continue sur[1,+∞[. En particulier,
xlim→1 x>1
Lf(x) =Lf(1) = Z+∞
0
sint (1+t)2 dt=
Z+∞ 0
cost 1+t dt.
VIII - Une utilisation de la transformation L
VIII.A -Soit(P, Q)∈ P2. La fonctiont7→e−tP(t)Q(t)est continue sur[0,+∞[et est dominée en+∞par 1
t2 d’après un théorème de croissances comparées. On en déduit que la fonction t 7→ e−tP(t)Q(t)est intégrable sur [0,+∞[ et en particulier que l’intégrale
Z+∞ 0
e−tP(t)Q(t)dtconverge.
VIII.B -•D’après la question précédente,h., .iest bien une application deP2versP.
•L’applicationh., .iest linéaire par rapport à sa deuxième variable.
• Pour tout(P, Q)∈ P2, h, Q, Pi=hP, Qiet donch., .iest à symétrie hermitienne puish., .iest une forme sesquilinéaire hermitienne.
•Pour toutP∈ P,hP, Pi= Z+∞
0
e−t|P(t)|2dt>0avec égalité si et seulement si pour toutt>0,e−t|P(t)|2=0 (fonction
continue positive d’intégrale nulle) ou encore pour toutt>0, P(t) =0 ou enfin P=0 (polynôme ayant une infinité de racines). Donch., .iest définie positive.
En résumé,h., .iest est une forme sesquilinéaire hermitienne définie positive et donch., .iest un produit scalaire surP. VIII.C -Pour toutP∈ P et toutt>0
U(P)(t) =et(e−tP′(t) −te−tP′(t) +te−tP′′(t)) = (1−t)P′(t) +tP′′(t).
Par suite,U(P) = (1−X)P′+XP′′ est bien un polynôme. Soient alors(P, Q)∈ P2et(λ, µ)∈C2.
U(λP+µQ) = (1−X)(λP+µQ)′+X(λP+µQ)′′=λ((1−X)P′+XP′′) +µ((1−X)Q′+XQ′′) =λU(P) +µU(Q).
DoncUest un endomorphisme deP.
VIII.D -Soit(P, Q)∈ P2. SoitA > 0. Une intégration par parties fournit ZA
0
e−t(etD(te−tP′(t))Q(t)dt= ZA
0
D
te−tP′(t)
Q(t)dt=h
te−tP′(t)Q(t)iA 0 −
ZA 0
te−tP′(t)Q′(t)dt
=e−AAP′(A)Q(A) − ZA
0
te−tP′(t)Q′(t)dt.
QuandAtend vers+∞,e−AAP′(A)Q(A)tend vers0d’après un théorème de croissances comparées. QuandAtend vers +∞, on obtient
hU(P), Qi= Z+∞
0
e−t(etD(te−tP′(t))Q(t)dt= − Z+∞
0
te−tP′(t)Q′(t)dt.
Mais alors
hP, U(Q)i=hU(Q), Pi= − Z+∞
0
te−tQ′(t)P′(t)dt= − Z+∞
0
te−tP′(t)Q′(t)dt=hU(P), Qi.
VIII.E -• U(1) = 0. Donc0 est valeur propre deU et le polynôme1 est un vecteur propre associé. En particulier, U admet au moins une valeur propre dansC.
Soitλ∈Cune valeur propre deUpuisP6=0 un vecteur propre associé.
hU(P), Pi=hλP, Pi=λhP, Pi, mais aussi
hU(P), Pi=hP, U(P)i=hP, λPi=λhP, Pi. On en déduit que λ−λ
hP, Pi=0 puisλ=λcarhP, Pi 6=0. Par suite,λ∈R. On a montré que toutes valeur propre de Uest réelle.
Soient λet µdeux valeurs propres réelles et distinctes de Uet soient P et Q des vecteurs propres de Urespectivement associés àλetµ.
λhP, Qi=λhP, Qi=hλP, Qi=hU(P), Qi=hP, U(Q)i=hP, µQi=µhP, Qi
et donc(λ−µ)hP, Qi= 0 puishP, Qi=0 car/lambda−µ6=0. On a montré que des vecteurs propres deUassociés à des valeurs propres distinctes sont orthogonaux.
VIII.F -
VIII.F.1)D’après la question VIII.C,
U(P) =λP⇔∀t∈R, (1−t)P′(t) +tP′′(t) =λP(t)⇔∀t∈R, tP′′(t) + (1−t)P′(t) −λP(t) =0.
VIII.F.2)P n’est pas nul. Soit n∈Nle degré deP. Le polynôme XP′′+ (1−X)P′−λP est de de degré au plus n. Le coefficient deXn dansXP′′+ (1−X)P′−λPest(−n−λ)dom(P).
Ce coefficient doit être nul et doncl= −n= −deg(P). On a montré au passage que Sp(U)⊂Z−. VIII.G - Description des éléments propres de U
VIII.G.1) La fonction t 7→ P(t)e−tx est intégrable sur [0,+∞[ si et seulement si x > 0. Donc E =]0,+∞[ puis, pour x > 0, on peut poserQ(x) =LP(x). Au vu de l’intégrabilité de toutes les fonctions considérées,
Psolution de(En)⇒∀t>0, tP′′(t) + (1−t)P′(t) +nP(t) =0
⇒∀t>0, ∀x > 0, tP′′(t)e−tx+ (1−t)P′(t)e−tx+nP(t)e−tx=0
⇒∀x > 0, Z+∞
0
tP′′(t)e−txdt+ Z+∞
0
(1−t)P′(t)e−txdt+n Z+∞
0
P(t)e−tx dt=0
On a déjà pour toutx > 0, Z+∞
0
P(t)e−tx dt=Lf(x) =Q(x). Ensuite, une intégration par parties effectuée directement sur[0,+∞[de manière illicite fournit pourx > 0
Z+∞ 0
(1−t)P′(t)e−txdt=
P(t)(1−t)e−tx+∞
0 −
Z+∞ 0
P(t)(−x(1−t) −1)e−tx dt
= −P(0) + (x+1) Z+∞
0
P(t)e−tx dt−x Z+∞
0
tP(t)e−txdt
= −P(0) + (x+1)(Lf)(x) +x(Lf)′(x) (d’après la question IV.A)
= −P(0) + (x+1)Q(x) +xQ′(x).
et aussi
Z+∞ 0
tP′′(t)e−tx dt=
P′(t)te−tx+∞
0 −
Z+∞ 0
P′(t)(1−xt)e−txdt
= −
P(t)(1−tx)e−tx+∞
0 +
Z+∞ 0
P(t)(−x−x(1−tx))e−txdt
=P(0) −2xQ(x) −x2Q′(x), et donc
Z+∞ 0
tP′′(t)e−txdt+ Z+∞
0
(1−t)P′(t)e−tx dt+n Z+∞
0
P(t)e−tx dt
=P(0) −2xQ(x) −x2Q′(x) −P(0) + (x+1)Q(x) +xQ′(x) +nQ(x)
= (−x+n+1)Q(x) −x(x−1)Q′(x).
Par suite, siPest solution de(En)sur]0,+∞[alors pour toutx > 0,(−x+n+1)Q(x) −x(x−1)Q′(x) =0et en particulier, Qest solution sur]1,+∞[ de l’équation différentiellex(x−1)y′+ (x−n−1)y=0 (En′).
VIII.G.2) La fonction x 7→ x−n−1
x(x−1) est continue sur ]1,+∞[. On sait alors que les solutions de (En′) sur ]1,+∞[ constituent unR-espace vectoriel de dimension1. Soitfune fonction dérivable sur ]1,+∞[.
fsolution de(En′)sur]1,+∞[⇔∀x > 1, f′(x) +x−n−1
x(x−1) f(x) =0
⇔∀x > 1, f′(x) +
n+1
x − n
x−1
f(x) =0
⇔∀x > 1, f′(x)e(n+1)lnx−nln(x−1)+
n+1
x − n
x−1
e(n+1)lnx−nln(x−1)f(x) =0
⇔∀x > 1,
xn+1 (x−1)nf
′
(x) =0⇔∃C∈R/∀x > 1, f(x) =C(x−1)n xn+1 .
Faisons un bilan. Siλ est une valeur propre deU, il existen∈Ntel queλ= −net siPest un vecteur propre associé,P est un polynôme de degréntel que pour toutx > 1,LP(x) =C(x−1)n
xn+1 =C Xn k=0
(−1)k n
k 1
xk+1 oùCest une constante réelle.
SoitP= Xn k=0
(−1)k k!
n k
Xk et pour toutx > 0,Q(x) = (x−1)n
xn+1 . D’après la question IV.B, pour toutx > 0,
LP(x) = Xn k=0
(−1)k k!
n k
k!
xk+1 = Xn k=0
(−1)k n
k 1
xk+1 = (x−1)n
xn+1 =Q(x).
Vérifions queU(P) = −nP.