HAL Id: jpa-00206960
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Submitted on 1 Jan 1970
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Propriétés métamagnétique s d’un monocristal de ErCrO3
C. Veyret, J.B. Ayasse, J. Chaussy, J. Mareschal, J. Sivardière
To cite this version:
C. Veyret, J.B. Ayasse, J. Chaussy, J. Mareschal, J. Sivardière. Propriétés métamagné- tique s d’un monocristal de ErCrO3. Journal de Physique, 1970, 31 (7), pp.607-611.
�10.1051/jphys:01970003107060700�. �jpa-00206960�
PROPRIÉTÉS MÉTAMAGNÉTIQUE S D’UN MONOCRISTAL DE ErCrO3
C.
VEYRET,
J. B.AYASSE, J, CHAUSSY,
J.MARESCHAL,
J.SIVARDIÈRE
C. N. R. S. et C. E. N.
G.,
rue desMartyrs,
Grenoble(Reçu
le 4 mars1970)
Résumé. 2014 Les propriétés
métamagnétiques
d’un monocristal de ErCrO3 sont étudiées parmesures d’aimantation et de diffraction
neutronique
souschamp.
Les résultats mettent en évidence la forteanisotropie
de l’erbium et l’existence d’uncouplage
chrome-erbium nonnégligeable.
Unemesure de chaleur
spécifique
à bassetempérature
montre que l’ordre Cz de l’erbium n’est pascoopératif.
Abstract. 2014 The
metamagnetic properties
of asingle crystal
ErCrO3 are studiedby magnetic
measurements and neutron diffraction. The results show the strong
anisotropy
of erbium and a nonnegligible coupling
between the two sub-lattices. A low temperaturespecific
heat measure-ment shows that the Cz
ordering
of erbium moments is notcooperative.
L’orthochromite d’erbium a
déjà
faitl’objet
denombreuses études sur
poudres : propriétés magnéti-
ques
[1], [2],
structuremagnétique [3],
effet Môss-bauer
[4].
Nousprésentons
ici les résultats d’une étude d’un monocristal deErCr03
par mesures d’aimantation et diffractionneutronique
souschamp ;
cette étude est
complétée
par une mesure de chaleurspécifique
à bassetempérature.
D’après [3],
le chrome s’ordonneantiferromagné- tiquement
à latempérature TN,
= 133 OK suivant le modeGx [5] ;
à latempérature TN2
=16,8
°Kapparaît
un ordreCz
de l’erbium et en mêmetemps
le mode G du chrome tourne dans leplan
xy de 55°.L’application
d’unchamp Hz
détruit le modeCz
suivant la transition
C- -+ Fi,
le mode G du chromerevenant alors vers x.
Mesures de
susceptibilité
et d’aimantation. -- A hautetempérature,
les courbes d’aimantation(1z(H)
sont des droites de Curie-Weiss. Pour
on observe suivant z une aimantation
spontanée :
Gz
= u 0
+vz Hz, uo = fz
+Mz.fz
est le faible ferro-magnétisme
associé au modeGx
duchrome ; Mz
est la
polarisation
de l’erbium induite par le chrome(*),
z est la direction de facile aimantation de l’erbium.
00
varie linéairement en fonction de1/T,
on en déduitque le
champ HCr
créé par le chrome sur l’erbium estcompris
entre 1 600 Oe et 3 000 Oe suivant la valeuradoptée
pour le moment/lEr de
l’erbium(entre
6et 9
/ln)’
Le
mode Fz disparaît
versTN2
= 9 OK(et
non16,8 OK)
auprofit
de l’ordreCz.
En même temps la valeurde fz
diminue(0,025 ,uB à 1,5 °K)
cequi impli-
(*) Longueur du mode Fz couplé à Gx.
que une rotation du mode G vers y, aucun
ferromagné-
tisme n’étant
compatible
avecGy.
Pour TTN2,
on observe la transition
métamagnétique C,, -> Fi :
le
champ
seuil est 1 000 Oe à1,5 OK,
9 00 Oe à4,2
oRet s’annule à 9
°K ;
le moment à saturation est de6,1
li, à1,5
OK. L’inverse de lasusceptibilité
molé-culaire
l/Xz présente
un minimum àTN,
esten effet une
susceptibilité parallèle (Fig.
1 et2).
FIG. 1 . - Aimantation az en fonction du champ Hz (HD désigne le champ démagnétisant).
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003107060700
608
FIG. 2. - Variation thermique de az et 1 /xz.
Quelle
que soit latempérature,
les courbes6y(H)
sont des droites
(Fig. 3),
et l’aimantation enchamp
nul est
toujours
nulle. L’inverse de lasusceptibilité
FIG. 3. - Aimantation Qy en fonction du champ Hy.
(perpendiculaire) 1 /xy
diminuequand
T diminue ettend vers une valeur limite à 0 OK
(Fig. 4), cependant
la variation
thermique
de1/xy
met en évidence lestempératures TN,
etTN2.
Enfin les courbes
u x(H)
ne sont pas des droitesentre
TN,
etTN2’
ellesprésentent
une cassure(Fig. 5)
pour un
champ Hc qui dépend
de T. Pour HHc
la courbe
(1/xx) (T)
est continue àTN2 ;
pour H >H
la courbe
(1/xx) (T)
est continue àTN, (Fig. 6).
Lafigure
6représente
aussi la variationthermique
deHc
et de l’ordonnée àl’origine ah
de la droiteax(H)
pour H >
Hc.
La
comparaison
dessusceptibilités
Xx, xy, et Xz montre quel’anisotropie
de l’erbium est très pro-FIG. 4. - Variation thermique de 1 /%y.
FIG. 5. - Aimantation u,, en fonction du champ Hx.
FIG. 6. - Variation thermique de l’inverse de la susceptibilité
suivant x pour H Hc et H > He, variation thermique de He
et de ah en champ nul (après cassure).
noncée ;
comme l’ont montré diversesexpériences
de diffraction
neutronique [3], [6],
le tenseur g du doublet fondamental de l’ionEr3 +
est tel que :gz > gx > gy.
La cassure observée sur les courbes
ax(H)
n’estobservée
qu’entre TNt
etTN2,
elle est donc liée àl’existence de la
polarisation Fz
de l’erbiumpuisque
la
susceptibilité
du chrome estnégligeable,
et peuts’interpréter
de la manière suivante : pour HHe,
l’erbium est
polarisé
par le chrome suivantF,,
eton mesure une
susceptibilité perpendiculaire
Xx(d’où
la continuité avec la
phase Cz) ;
un champ Hsupé-
rieur à
He découple
les deuxsous-réseaux,
lasuscepti-
bilité diminue alors car x est une direction de difficile aimantation et l’erbium se comporte comme un
paramagnétique (d’où
la continuité avec laphase paramagnétique). He dépend
duchamp Hcr
et duchamp d’anisotropie
de l’erbium dans leplan
zx(dans
leplan
zy, cechamp
est très élevé et la cassuren’apparaît pas).
Les variationsthermiques
deHe
et de
IlXx (H 77J
sont en accord avec ce modèle :plus
latempérature diminue, plus
les moments d’erbiumsont fixés suivant z.
Diffraction
neutronique
souschamp
à4,2
OK. -Deux monocristaux ont été étudiés dans un
champ Hz
vertical : l’un
parallélépipédique,
l’autresphérique.
Nous avons suivi en fonction du
champ
les intensités des raies de la state 0 et des raies(011)
et(101).
Lescourbes
I(H)
sontreprésentées
sur lesfigures
7 et 8.Des excroissances sont visibles sur toutes les cour- bes pour des valeurs de H
comprises
entre 2 000 et3 000 Oe. Leur
importance
vis-à-vis de la variation totale de l’intensité variebeaucoup
d’un cristal à l’autre etsuggèrent qu’elles
ne sont pas liées directe-ment au mécanisme de
métamagnétisme
mais à laprésence
deplusieurs
cristaux ou macles dans les échantillons. Les excroissances sont doncnégligées
dans la suite.
FIG. 7. - Diffraction neutronique sous champ (échantillon
parallélépipédique).
FIG. 8. - Diffraction neutronique sous champ (échantillon sphérique).
Les raies
(010)
et(100), caractéristiques
de l’ordreC,,
del’erbium, disparaissent simultanément,
cequi indique
bien un mécanisme de renversement des moments d’erbiumantiparallèles
auchamp
sansréorientation dans une direction
perpendiculaire.
En même temps
apparaissent
les raies(110), (020), (200)
sensibles auferromagnétisme fl ;
elles croissentjusqu’à
des valeurscorrespondant
àl’alignement
detous les moments
parallèlement
auchamp.
La décroissance des intensités des raies
(011)
et(101)
estpartiellement masquée
par les excroissancessignalées ci-dessus ;
ellecorrespond
à ladisparition
de l’ordreCz
de l’erbium et à la rotation vers x du mode G duchrome ;
l’ordreFz
de l’erbium contribue à l’intensité de la seule raie(101)
cequi explique
sadécroissance lente.
Chaleur
spécifique
à bassetempérature.
- Aucuneanomalie  de chaleur
spécifique
n’est observée entre1 OK et 20 OK sur un échantillon de
poudre
frittée(Fig. 9).
Parconséquent,
comme dansErFe03 [7],
l’ordre
Cz
de l’erbium n’est pascoopératif,
sonorigine
est
précisée
dans leparagraphe
suivant : latempéra-
ture
TN2
n’est pas unetempérature
de Néel et nousla notons dorénavant
TR, température
de réorientationGx --+ Gxy
des moments de chrome.610
FIG. 9. - Chaleur spécifique de ErCrO entre 1 OK et 20’DK.
C’est au contraire une anomalie
Schottky
à deuxniveaux de même
dégénérescence, séparés
parl’énergie
notée
d,,Y, qui
est observée.L’entropie
AS associée à l’anomalie estlégèrement
inférieure à RLog
2.Axy
s’obtient àpartir
desrégions
haute et bassetempé-
rature de l’anomalie et des coordonnées du maximum de chaleur
spécifique ;
nous avons déterminé respec- tivement :dxy
=ll,2oK ; 1 3,8°
et10,3
OK et nousadoptons
la valeur :dxy
= 12 OK.dxy représente
laséparation
du doublet de Kramers fondamental des ionsEr3 +
par les diverses interactionsmagnétiques
Er-Cr et Er-Er.
La variation
thermique
de la chaleurspécifique
neprésente
aucun accident à 9 OK et16,8
OK. Le fait quel’énergie dxy
ne varie pas entre 1 oK et 15 oKenviron
suggère
que l’ordreCz
de l’erbiumapparaît
bien à
TR
=16,8
OK surpoudre [3].
Latempérature TR
estplus
faible sur un monocristal :TR
= 9 OKcar la réorientation
G,,, --+ Gxy
est très sensible auximperfections
cristallines comme cela adéjà
été observé dans le cas deTbFe03.
Origine
de l’ordreCz
de l’erbium. - Dans laphase G,,,
lechamp Hc, agissant
sur les momentsd’erbium vaut environ 3 000
Oe,
d’oùl’énergie
de cou-plage
Er-Cr :dx
=2,y.Hc,
= 4 °K. Dans laphase Gxy,
lechamp Hc, agissant
sur les moments d’erbiumest 1 0000 Oe
(dxy
=2 p. Hér
= 12OK)
si onnéglige
les interactions Er-Er.
Par
conséquent
à bassetempérature,
laphase Gxy
est favorisée par lecouplage
entre les deux sous-réseaux
[7], [8],
la variationdx - Axy
de cecouplage
compensant
l’augmentation d’énergie d’anisotropie AEa
des moments de chrome. Plusprécisément,
latempérature
de réorientationG,, -> G,,y
est donnéepar
[8] :
T,
=16,8°K
d’oùAE,,
= 1 OK par atome, soit 6 x10’
ergs parmole,
en bon accord avec les résul- tats de Bertaut et Mareschal[3].
La
figure
10 décrit lapolarisation
desquatre
moments d’erbium par le
champ
effectif du chrome dans lesphases G,,, G,,y
etG,.
Soit 0l’angle
entrel’axe x et les moments de chrome : le
champ Ni agissant
sur les moments 1 et 2 vautFIG. 10. - Polarisation de l’erbium par le champ effectif du chrome.
FIG. 11. - Influence d’un champ Hz sur la température
TN2
= TR.le
champ H3 agissant
sur les moments 3 et 4 vautHcr
cos 0 -Hc-,
sin 0 et s’annulepour 0 = (Jo, tg 0 0
=Hcr/Hcr.
Un
champ
extérieur Hagit
sur la réorientationGx -+ Gxy. Hy
est sans influence sur l’erbiumdont y
est une direction de difficile aimantation mais stabilise
Gx
enagissant
directement sur le chrome.Hz couple
les deux sous-réseaux dans la
phase Gx FZ
et abaisseTR ;
la réorientationdisparaît
siHz
estsupérieur
auchamp
seuilHS (Fig. 11).
Enfin unchamp Hx
tendà
découpler
les deuxsous-réseaux,
il doit donc abaisserTR.
Conclusion. - Les études
précédentes
ont confirméd’une part les
propriétés d’anisotropie
de l’erbium dansErCr03 (gZ > gx
>gy)
d’autrepart
l’existenced’un
couplage
entre le chrome et l’erbium : entreTN,
etTN2’
l’erbium estpolarisé
suivantFz
par lechrome ;
au-dessous deI:V2’
le modeCz
de l’erbiumapparaît
en mêmetemps
que lacomposante y
du mode G du chrome et souschamp H,, Cz
et6y
dis-paraissent
en mêmetemps.
L’ordre
C,
de l’erbium n’est pascoopératif
maisinduit par le sous-réseau de chrome : aucune anomalie  de chaleur
spécifique
n’est en effet observée àTN2
=TR ;
l’anomalieSchottky
observée àplus
bassetempérature
fournit la valeur ducouplage chrome-erbium
dans laphase Gxy C_, dxy N
12OK ;
cette valeur
permet
de calculer latempérature
derotation
Gx --+ Gxy
des moments du chrome en bonaccord avec
l’expérience.
Remerciements. - Nous remercions MM. les Pro- fesseurs E. F. Bertaut et R. Pauthenet de leurs nom-
breux conseils.
Bibliographie [1]
BERTAUT(E. F.),
MARESCHAL(J.),
PAUTHENET(R.),
REBOUILLAT
(J. P.),
Bull. Soc. Fr.Céram., 1966, A 75, 44.
[2]
REBOUILLAT(J. P.),
Thèse 3ecycle, Grenoble,
1965.[3]
BERTAUT (E.F.),
MARESCHAL(J.),
Solid State Comm.,1967, 5, 93.
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EIBSCHUTZ(M.),
COHEN(R. L.),
WEST(K. W.),
J.Phys.
Rev.,