HAL Id: jpa-00233524
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Recherches sur les spectres d’étincelle de l’iode dans
l’ultraviolet extrême
Léon Bloch, Eugène Bloch, Noël Felici
To cite this version:
RECHERCHES S U R LES SPECTRES
D'ETINCELLE B E L'IODE DANS L'ULTRAVIOLET
EXTRBME
Par RlI\i. L i o ~ IJLtJCII,
E U G ~ N I ~
I1LC)CII cl h'mli~ FELICI.SommniYe. - Le spnclre d c l'iode n'r? 6th observ6 jusqu'ici qu'au-dessus d e l a longucur d'oude is0 A.
NOUS ~ ' ~ V O I I Y 1)[101n~1'~1~1li& entce 2 000 e t 200 A, e t olrlenuune gr:rnde quanfili. d e lkaie!: hooselles.
Au Inoyen d'excitations gmduees, hous somlnes. a r r i r e s h rcconnaitl.e p a r ~ u i cea r a i e ~ , trois g~'oupcs tlistincts correspontla~ll h des ortlres d ' i o ~ ~ i s a t i o n croissants. Kous di.signons provisoirement ces groupes par les indices 2,
3,
4. Le groupe P comprenrl en particulirr loutes les roies apparlellanl a u spectre I l l , coinmc nous uous cn dommes nssurCs cn nous r6lErant :LUX d o n n P e ~ publiPes (l) et (1 cerlaines dounees inedites q u i i ~ o t t s oh1 kti. commuaicludr:: par 1'. Lnc~*oute. Le grorlpc 3 s e m l ~ l e consLltt18 sulLtnut l1nr les rnics (111 spcc11.e I 111, I ~ i o t ~ que 1'al)scuce ti'annlyse coruplfile de ce spectre n'ait pas p e ~ ~ m i s cle contrli1t.r rigourous~!metil ce11e liygolll~se. Le glkoupe !t comprend loutes los rsies d e h a u t c excilnliou, h ~ n v o i r I II', I l., I 1'1. I trll, parrni lesc~uelles nous n'avons pas pu I'aire dc discrimioation pr6cise.d u x escitalions Ics plus Iorlcs clue nous avorls ri.alis6es nous avons ohlenu les d e u l rai1.s lontliln~cr~- tales 'S,,-'lJ,
et
IS,,- 3U1 d ~ ~ s p e ~ l r t ! I I'll/, ( ~ u i co~upli.lent In &ri8 isok~eclrouiyuc I'tl 1, ... SIJ I'1,l'o I'll, don1 les deux d c r ~ i i e r s lermes onl, 611; I ~ C C O I I ~ I ~ S t'i'cemmet~l (g).Parmi les raies d'rxcitalion f a i l ~ l e , nnos avnus reconnu u n e douxai~le ile raias nourell~:s appar1en;~nt nn spectre I II e t qni reulrenl Lieu dims l r scli6ma de ce spcctre Ctal~li par Lacroute.
I .
Introdtictiotl.
-Le spectrr clo l'iorle, tel rlu'il
esl tlmis p a r
In
rlkclinrgr cle haulc frt~queace ilnlts
un tube sans Blectrode.
a
Ct6 oblenu et
U ~ C S U P ~par
L.
et
E.
Bloc11
(.l)r1ttas toute 1s rGgion vi.;il~lc r t tlans
l'nltra~iolet
ordinaire. Ues mrsurcs
I ~ i e a
concordante.;
avec les pr6cetlelltes
0111Bt8 publidcs ullericuremeltl
pur Iierris
('1,
ilorit les listes s'alBa6tellt
all
dkbttl de
l'ultraviolet. Ceg mesures oilt
B t B
prolongt'es tlnlls
In
rdglon ultlaviolette extrGme par le travail ile Larroultt,
eIfectu6 au nioyan d'nn spectrogrnplic
h
r6sent1 11orm:ll
clans le \ride, et comporlant une teiltntive dc sdl~arntion
des raies
I
ff
et
I I [ / .
La li~nile extr81ne tlltei~lle pap
Lncroutr est 'iGG,22
A,
nlais les tlernikrcs raies ile sn
lis
tesolit eutrapol4es
c
t
manclucnt de pr6cisiolr. Un
trnv:~il
plm
rdce~lt
e t
Ilnpeu p l t ~ s
prCcis d c Rlnc Leod
('l)vient num6ricluemen
t
I'appui cles 1.Csultl1
tsde
Lacroute, sans chercl~er
B
proctklcr
h
In
sPparation cles
ortlres.
All point cle vue thi.oricpe, liannlysc tlu spectrr I
11
a
6th pcruss6e assez loin par Lacroulr, clui a Eontl6 sa
classificrrtion sul.rle llombreuses mcsures d'elIel Zccman
et
cuntrdl6 syst6maticluemetrt
la
realit8 des lerrues clu'il
propose.
Pear
le spectre I
111,
on n c~uclclues terlnes
rclalive~nant 61ev8s qui oat
6 t h
Irob\76s 1JtLr Set11
(C)et
( p i prrrnettei~l
d'in
tcrprkter r~il
prtit 11omLre tle raies
dnnc;
la
r6gion vislble. Pour le speclrc I
I
l',
on connail
de
rn611ie cluelques termes dus
iiIirislluamurty
('1
c~ui
rlonnent naissancc
h
divtbrs nlultiplcts dans
l u
r6rion
tlllraviolcttc ortliaaire. Mais ni pour
I 111
ni pour
I
/ V
O nne connnit les termt2s lo~ldamentaus clui inlcr-
~ i e n n c n t
clails
In
strnclure du spectre. C'est rll -\we ile
l~ermettrc
l:t
iecherche de rcs termcs quc nous itvons
wngd
h
dtentlre le speclrr: d181incelle de l'iode tlnns la
rEgion des LrBs cnurtcs longucurs tl'onilcs cn essnyanE
(l)
P.
L~ccotrra. Atuz. rle lJ/tys., 21. s i d e , 4939, 3, p. 5 . ( 2 ) V ,I. de~'/lY~iq~l~!
a1 lc l t n d . ,]uiu
i a r 7 .(:;) L. e t E. UI.OCII. ,4rul. d? IJl~!lsirl~ie, 4029, 2,
p.
75 ns4.( 4 ) I<EILRIJ. Zf!L'il. fiir IJli!lsik, i'J:;O, 60, p 20 e t 61, p. 811.
(9
hf.tc Leuo iJ/ty$. Rvu., .1!19ti, 49, p. 804.(l:) SFI'II. Nal~ird, 19:15, 135, p. 969.
likis~~nnluu~at. IJrue. lJlfys. Soc., Londoh, 1 ! 1 3 ~ , 48, p. 277.
de stiparrr tlans Ia mesure du possil~le
les rnies appar-
tenill11 a u s divers ordres d'io~lisalion.
El1 m@rne l?rnl,s, nolls nvons voulu vkrifitlr les prC-
visions lir6cs d e la tll6orie dcs spectres isodleclroniques
cn rcclierchant si l'ioile pouvait fitre escilB assez rorte-
mc111t par In ddclinrge sans Blcctrode pour Blncttre 1 ~ s
rnies fonilan~entales
de
I lrJ1/.
On connait par
U I Itrn-
\rail rCcent la position des raies IS,,
-
J P I , l S , , , -'P,,
'.S,,
-
:?D1
110ur les speclres Sb
V /
et Te
I'II,
et
ccs raies sc placent bien dans la aCric iso6leclronique
clui par1 rle I'd
J.
Ainsi qu'on le vcsra l)lus loin,
les
.~leus
rnirs llomologr~cs
les plus Iorles tle
1
J'II
f
ont
dtPtrou\4es h
In
place prdvue par la thi.orie.
-
2..
S b u r c e d e Iurnikre.
-
Lc spectcdgraplle utilise
est le s l ~ e c t r o ~ r a p h r
h r6seiu tangent clans le vide q u i
cst en service tlepuis pluaieurs annkes au Lal,oratoire
de I'liysiclue dc 1'Ecole Normale Suptkieure et qui a
d(j8 pepmis
h MM.
L.
et
E.
BIoch, aitlCs par diflkre~lls
colloljori~leurs. d'obtenir un gritncl nombre tlo sl~ectres
nonveilus tlans la rPgion ultritviolette cstr21nc.
A
la
suite de (livers ttssnis ljeu salisiaisants, nous ayons Pt8
amends
h
in trocluire quelques modifica.tions clans l'eln-
ploi de cet inslrumcnt et dnils le lilolllngc cle 13 source
luinineuse.
' t bNous avons co~n~ncncB
par realiser cel'te source,
comlutl cela nvnit
CtB
fait prilokdrmment, en emplu yanl
ull
long lube tle Vorre pyres, dc
30
111111cle 1liam0tr~e
ouvirol~,
l ~ o r t a n t un enroulement. d'une douzaine cle
fillircs
r1.egrog Iil de cuivre, lrai.erscr! par
la
il6cl1i~ge.
A
1'itilt;lrieur tlu tube el hu nivettu ilc l'enroulement, on
rCp:lllti
t uri
peu tl'iotlurt~
ile sodium
ULIde l~olnssium
clii-
~niquemelit
piif cltl'od a'aoigfleusemcnt ilessEcll8
et
line-
~ i i c ~ i l
pt1lv6~isil. Lurstllle Ic vltlt?
:I.altcint
n n c
vnleur
convcnal~le,
In
tl6cli11rg(!
snns Electrotlc s'alluIne brillam-
mt:nt
d a d s
l h i r rksitluel. Celtc dGchargc dticompose
I'iodure ai7ec 1ll~d1'alion
d'iorlc ct tldphl visii~le
tlc
ri16tol
i~lcnlio.
Ail
IJOU
t
cle q u c l q ~ i e ~
instaills, la lio11ipt1
~ ~ l l l i -
l l ~ a i i t
51
[ ~ g i r ,
les ilenli6res traces tl'nir son1 6\-:tcu&cs et
la tllcllitrge se tuninlien1 tl'elle-11161uotla11s
la vapeur de
l'lialog&ne qui sc cltighge. Tcllo esl du ~ n o i ~ i s
l a succes-
356
sion des
phénomènes
qu’on
observelorsque
le tubesource est isolé du
spectrographe
etqu’on
fait le videindépendamment
dans les deuxparties
del’appareil.
Présentement nous devions faire le vide à la fois dans
le
spectrographe
et dans la source,qui communiquent
librement par une
large
ouverture. Dans cesconditions,
on rencontre de très
grandes
difficultés à alimenter ladécharge
d’unefaçon
stable sans êtregêné
par les gazpénétrant
dans lespectrographe.
Enfait,
si les pompesfonctionnent en permanence, on arrive
rapidement
àéteindre la
décharge
par excès de vide, et si on lesarrête
quelque
temps,
il se rétablit unepression
suffi-sante pour que
l’amorçage
de ladécharge
entraîne unelueur
parasite
dans le corps duspectrographe,
avecvoile
général
des clichés. Nous n’avons pas réussi àmaintenir à coup sûr un
régime
favorablependant plus
de
quelques
minutes,
et comme nos posess’étagent
engénéral
entre 10 et 30min,
nous avons dû modifier lamanière de
produire
lesspectres.
Un artifice
qui
réussit très convenablement consisteà
remplacer l’iodure
alcalinpar de
l’iode pur bisublimé.Cet iode est
placé
dans unepetite
boule de pyrex, de10 mm de
diamètre,
soufflée à l’extrémité d’un tubecapillaire
de 1 mm de diamètre environ et dont on fixela
longueur
après quelques
tâtonnements. Lalongueur
adoptée
finalement a été voisine de 50 cm. On fait uneouverture dans le fond du tube à
décharge
et onmas-tique
dans cetteouverture,
sensiblement[suivant
l’axedu
tube,
lecapillaire qui
porte
la boule à iode Le mastic«
vacoplaste
n se trouveplacé
assez loin del’enroule-ment excitateur pour n’avoir pas à souffrir des effets
thermiques
de ladécharge,
etpermet
derégler
aisé-ment la distance
qui sépare
l’iode del’enroulement,
jusqu’à
cequ’on
ait réalisél’optimum correspondant
àune
décharge parfaitement
stablequand
les pompesdemeurent en fonctionnement. Dans le
montage
défini-tif,
l’extrémité libre ducapillaire
vient déboucher à peuprès
au milieu desspires,
et ladécharge
se maintienttrès brillante et très stable aussi
longtemps
qu’on
leveut.
Toutefois pour que ce
dispositif
soit à l’abri des voilesde
décharge,
il est nécessaire que l’iode constammentaspiré
par les pompes nepénètre
pas dans le corps duspectrographe.
A ceteffet,
on installe entre letube-source et la fente du
spectrogrophe
unréfrigérant spécial
à air
liquide, qui
adéjà
été utilisé au cours d’autresrecherches pour obtenir la condensation de substances
volatiles
(mercure,
soufre,
etc.).
Ceréfrigérant
cylin-drique
a même diamètre intérieur que le tube-source etla lumière de la source le traverse sans obstacle.
Lors-qu’il
estgarni
d’airliquide,
on voit l’iode se condenserpeu à peu sur les
parois
duréfrigérant,
dont il nedépasse
jamais
l’exurémité. Onsupprime
ainsi toutelueur
parasite
dans lapartie
de la sourcequi
va del’enroulement
jusqu’à
la fente et àplus
forte raison dansle
spectrographe
lui-même. Tous nos clichés ont été faitsen
présence
d’airliquide
et se montrent alorstotale-ment
exempts
de voile dedécharge,
3.
Emploi
d’un réseau de verre. - Nospremière
tentatives ont été faites avec le réseau
métallique
con-cave de 1 m de rayon
qui
a servi récemment pourl’étude du
spectre
de l’antimoine. A ce réseau esta,o-cié un châssis
photographique
pourplaques
courba
dont la courbure
épouse
exactement celle du cercle deRowland. Les
premiers
clichésayant
étéfréquemment
souillés par des voiles de
décharge,
nous avons craintde mettre hors
d’usage
notre réseaumétallique
enl’exposant
à l’action de la vapeur d’iode et nous luiavons substitué un réseau sur verre, construit
spécia-lement par M.
Wood,
et dont le rayon estlégèrement
supérieur
à celui du réseaumétallique.
Parailleurs,
ce réseau
porte
un nombre de traits par mmnotable-ment
supérieur
à celui du réseaumétallique,
cequi
luidonne une
dispersion
au moins1,5
foisplus
grande.
Nous avions donc toutes raisons de lui donner la
pré-féren ce.
Afin d’utiliser au mieux le réseau de verre, nous
avons tenu
compte
des indicationsaujourd’hui
clas-siques
d’Edlén sur la nécessité d’undiaphragme
delargeur optimum adapté
à la distance focale et àl’inci-dence modérée sous
laquelle
nousopérions (10,~°
envi-ron).
Un teldiaphragme
avaitdéjà
été mis en oeuvredans nos études sur divers
spectres
métalliques,
maisle
réglage
n’en avait pas été fait assez exactement poursupprimer
tout défautoptique.
Présentement nousemployons
undiaphragme
très étroit(1
à 2 mm delargeur), placé
à peuprès
à mi-distance entre la fenteet le
réseau,
etqui
permet
de couvrir encore laplus
grande
partie
de ce dernier. Dans cesconditions,
lesclichés se sont montrés
particulièrement
nets,
tout àfait
exempts,
lorsqu’ils
sont bien aupoint,
dedédou-blement,
d’ailettes ou de fantômes.4.
Emploi
deplaques
Schumannplanes. -
Unedifficulté
particulière
inhérente à la trèsgrande
cour-bure du cercle de Rowland
provient
de la nécessitéd’avoir recours aux
plaques
Schumannextraminces,
dont la
fragilité
etl’irrégularité
rendentl’emploi
trèsdélicat. Le défaut de
planéité
de cesplaques
est,
ainsique nous l’avons
dejà signalé,
leprincipal
obstacle aux mesures deprécision
dans larégion
ultraviolette.Nous avons
songé
alors à travailler avec desplaques
Schumann
ordinaires,
dont laqualité
est biensupé-rieure,
mais dontl’épaisseur
ne tolère aucune courbure.Il fallait pour cela renoncer à couvrir avec une
plaque
unique, appliquée
sur le cercle deRowland,
la totalitéde la
région
utile(850-200 A).
Divers essais nous ontconvaincus que l’on
pouvait
couvrir cetterégion
à l’aidede trois
plaques
planes
contiguës
disposées
suivant uneligne
briséequi
suit deprès
le cercle de RowlandChaque
plaque s’adapte
à unerégion
de 200-250environ. I1n châssis
spécial
comportant
3porte-plaque
réglables indépendamment
parglissement
et rotation aété construit au Laboratoire et a donné des résultat,
satisfaisants.
Chaque porte-plaque
estréglé
une ioi,pourtoutes
pour les longueurs
d’ondegrandes,
moyenmepratiquement
bonne sur toute l’étendue dechaque
plaque.
Les clichés sontbeaucoup plus réguliers
etconviennent mieux aux mesures que les clichés sur
plaques
extraminces.L’n
léger
inconvénient del’emploi
desplaques
planes
réside dans la variation
brusque
dedispersion lorsque
l’on passe d’une
plaque
à la suivante. Mais il estremar-quable
que sur une mêmeplaque
les mesurespuissent
se faire par
interpolation parabolique
avec uneexacti-tude
qui
nous a semblésupérieure
à cellequ’on
obtient,
sur la même étendue
spectrale,
avec desplaques
courbes. Une autre différence entre les
plaques
planes
et les
plaques
courbes réside dans le faitqu’à
l’intérieurd’une
plaque plane
ladispersion
linéaire décroît avecla
longueur
d’onde,
tandisqu’elle
croîtrégulièrement
sur les
plaques
courbes. Cette différenees’explique
sans doute par la circonstance que
chaque
plaque
plane
estplus
voisine de la corde que de l’arc ducercle de Rowland. Bien
entendu,
lorsque
l’on passe dela
région
desgrandes longueurs
d’onde auxlongueurs
d’onde
moindres, puis
aux courteslongueurs d’onde,
la
dispersion
moyenne va enaugmentant
notablement.Il est
facile,
endéplaçant
trèslégèrement
l’une oul’autre des trois
plaques,
d’obtenir des clichés derecouvrement
qui permettent
le raccord exact d’unerégion
à l’autre.De
même,
en laissant déborder lesplaques planes
ducôté des très
grandes
ou des trèspetites longueurs
d’onde,
onpeut augmenter sensiblement,
auprix
il estvrai d’un
petit
défaut de mise aupoint,
larégion
acces-sible au châssis à
plaques
courbes.5. Mesure des clichés. - La mesure des clichés
suppose la connaissance d’un certain nombre de
repères
ou raies-étalon suffisamment
rapprochés.
Nous avonsutilisé comme
longueurs
d’onde étalon leslongueurs
d’onde
publiées
par Edlén pour les raies del’oxygène
et de l’azote. Le carbone n’est
présent
sur nos clichésque d’une
façon
tout à fait subordonnée et nous n’avonspas eu à recourir aux raies de cet élément.
Dans des clichés aussi riches en raies que les clichés
de
l’iode,
il n’est pastoujours
facile de reconnaîtreimmédiatement les raies
d’impuretés.
Afin de les isoleravec
sécurité,
nous avonssongé
à superposer sur lamême
plaque
unspectre
de l’iode et unspectre
del’oxygène.
Ce dernierspectre
est obtenuaprès qu’on
achauffé très
légèrement
un peu depermanganate
depotassium
finementpulvérisé qui
a étédisposé
dansune
petite ampoule
latérale. Lajuxtaposition
exacte desdeux
spectres
est réalisée par lejeu
d’unopercule
manoeuvrable à la
main,
qui
est installé devant lesplaques
etpermet
de masquer successivement unemoi-tié ou l’autre de celles-ci dans le sens de la hauteur. Il
faut naturellement ouvrir le
spectrographe chaque
foisqu’on
a à manoeuvrerl’opercule,
mais avec une pomperapide
comme la pompe ol,veck cetteopération
n’arien de
prohibitif,
les deux clichés à comparerpouvant
être
pris
en moins d’une heure.La
dispersion
obtenue avec le réseau de verre estvoisine de 4 A par mm vers 900 -1, de 3 À par mm vers
500
À,
cl2 9- À par mm vers 200 1. La machineBeau-douin à mesurer les
spectres permet
de faire les lecturesà
1/1000
de mm et saprécision
absolue est dede mm. Dans ces
conditions,
onpeut espérer
détermi-ner la
position
d’une raie à 1 ou 2 centièmesd’
Angs-trôm
près.
Si l’on tientcompte
des erreurs dues audéfaut de
qualité
de certainesraies,
des erreurs duesà
l’interpolation
et des erreurs absolues sur lesrepères,
on
peut
admettre que leslongueurs
d’onde calculéessont exactes à un
petit
nombre de centièmesd’Angs-trôm
près.
De fait lacomparaison
deplusieurs
clichésdonne bien des écarts de cet
ordre,
et les valeursmoyennes que nous avons déterminées
généralement
sur 3 ou 4
clichés, peuvent
êtreregardées
commeexactes à 2 centièmes
d’Angstrôm
près.
On est confirmédans l’idée que cette
précision
est souvent atteintelorsque
l’on compare les valeurs de ~, calculées pour unemême raie en
premier
ordre,
en second ordre et entroisième ordre. Pour les raies observées dans ces
con-ditions,
nous avons donné unpoids
plus grand
à lavaleur de À déduite des mesures d’ordre
supérieur.
Dans la
région
commune à nos mesures et à celles deMac
Leod,
leslongueurs
d’onde se contrôlent d’unefaçon
satisfaisante.Les listes que nous
publions
ci-dessous contiennenttoutes les raies de l’iode que nous avons reconnues sur
nos
clichés, après
que ceux-ci ont été débarrassés desraies
d’impureté
ainsi que des raies du second et dutroisième ordres. Il est
probable
que la presque totalitédes raies conservées
appartient
effectivement auspectre
de l’iode. Les intensités
portées
enregard
des raiescorrespondent
à une série de clichéspris
dans descon-ditions d’excitation moyenne. Ces
intensités,
estiméesd’une
façon
qualitative,
n’ont designification
que pourles raies
appartenant
àchaque
spectre
d’ordredéter-miné,
et doivent être considérablementchangées quand
l’excitation
augmente
ou diminuebeaucoup.
6. Résultats. - .~.
Séparation
des ordres. - Ledispositif spectroscopique qui
a été décritplus
haut seprête
bien à descomparaisons
entrespectres
pris
àdifférentes excitations. Sans rien
changer
aurégime
de pompage ni par suite à la
pression
moyenne,cer-tainement très faible, de la vapeur d’iode dans
l’enrou-lement,
onpeut
faire varier la distanceexplosive
et lepotentiel
dedécharge,
lafréquence
demeurantcons-tante. Par le
jeu
de l’obturateur décritci-dessus,
onobtient sur la même
plaque
deuxspectres
juxtaposés,
dont l’un est
pris
sous excitationfaible,
l’autre sùusexcitation forte, l’une et l’autre de ces excitations étant .
susceptibles
elles-mêmes degradation.
Ungrand
nombrede clichés ont été faits dans ces
conditions,
soit engar-nissant un seul des trois
porte-plaques
soit en lesgar-nissant tous trois simultanément La
comparaison
deces clichés
permet
de contrôler les indications fourniespar chacun d’eux. Le résultat
principal
de cettecom-paraison
est le suivant :d’étin-358
celle de l’iode en
plusieurs
groupes nettement délimités.Le
premier
groupe contient les raiesqui
d’intensité
lorsque
l’excitationaugmente.
Sur lescli-chés bien réussis cette diminution est
généralement
très
notable,
sur d’autres elleest plus faible;
exception-nellement,
si letemps
de pose a étéplus long
sousexcitation faible que sous excitation forte, les raies du
premier
groupeparaissent
ne pas varier d’intensité.Le second groupe contient les raies
qui
augmentent
d’intensité avec
l’excitation,
l’augmentation
étant engénéral
notable maispouvant
ici encore êtrebeaucoup
réduite si la différence des
temps
de pose est partrop
défavorable.
Un troisième groupe
comprend
les raiesqui
sontabsientes sous excitation faible et
apparaissent
sousforte excitation. Dans certains clichés où ces raies sont
déjà
visibles à l’état de traces sous la faibleexcitation,
elles
augmentent
d’intensité d’unefaçon
considé-rable
lorsqu’on
passe
à la forte excitation.Ajoutons qu’aux
excitations lesplus
fortes que nousayons pu réaliser et
qui atteignaient
la limite depuis-sance de notre
transformateur,
nous avons obtenu dansla
région
laplus
lointaine de l’ultraviolet deux raiesnouvelles,
surlesquelles
nour reviendronsplus
loin,
qui
constituent unquatrième
groupe dans notre échelled’excitation.
Il faut noter que la
séparation
des groupes sepro-longe
sansambiguité
d’uneplaque plane
à lasuivante,
soit que l’on utilise une méthode
d’empiètement,
soitqu’on
se réfère aux raies d’ordresupérieur.
Est-il
possible
de fairecorrespondre
lesquatre
groupes dont nous venons de
parler
avec lesspectres
d’étincelle d’ordres successifs
1 Il, 1 111,
1IV...,
etc~Une
réponse
définiepeut
être donnée pour les deuxraies du
quatrième
groupe,qui appartiennent,
ainsiqu’on
le verrapl ns loin,
auspectre
1 VIII.Quant
aux troispremiers
groupes, nous nousconten-terons de les
désigner
provisoirement
par les indices2, 3, i,
qui
nepréjugent
pas d’unefaçon
absolue de leurcorrespondance
avec les notationsspectroscopiques.
IL nous
paraît
toutefois trèsprobable
que le groupe 2coïncide
pratiquement
avec lespectre
d’étincelle 1 II.Deux
arguments
militent en faveur de cette manière devoir. D’une
part,
pourbeaucoup
despectres
étudiésprécédemment
par Léon etEugène
Bloch,
etpar-ticulièrement pour le
spectre
de l’iode dans larégion
visible,
on a constaté un affaiblissement duspectre
d’étincelle du
premier
ordrequand
l’excitationaug-mente. D’autre
part,
l’analyse
duspectre
1 II parLacroute
(1)
s’applique
à un certain nombre de raiessituées dans la
région
ultravioletteextrême,
et toutesces raies ont été trouvées par nous avec le caractère 2.
Enfin,
ainsiqu’il
sera ditplus loin,
nous avons reconnu en nous fondant sur ce même caractère une dizaine deraies nouvelles
qui
appartiennent
certainement auspectre
I II.Il y a lieu de noter ici
qu’à
l’intérieur de notregroupe 2
(1) LACROUTE. Goc. Cit., p. 10.
toutes les raies ne se
comportent
pas tde la même manière.
Lorsqu’on
passe d’une excitationfaible à une excitation
forte,
deux raies voisinesdimi-nuent
parfois
d’intensité dans desproportions
iné-ales.
Parfois aussi la diminution d’intensité est si peu
mar-quée
qu’on
serait tenté de classer la raie dans le group(, 3.Ces
circonstances,
malgré
toutexceptionnelles,
noti,;ont amenés à introduire dans nos listes les notation
2- et
2+
dont lasignification s’explique
d’elle-même.
Des circonstances semblables ont
déjà
étérencontrées,
par
exemple
dans le cas du mercure(1).
Il estpossible
que les sous-groupes ainsi
esquissés correspondent
auxdifférentes « familles » de termes constituant le
spectre
I II.
Notre groupe 3 contient certainement les raies de
I III. Nous avons ici encore un commencement de
con-trôle dans les attributions de
Lacroute,
attributions quiparaissent
certaines bienqu’on
nepossède
aucuneana-lyse
satisfaisante duspectre
I lll dans larégion
ultra-violette.
Quelques
raies du groupe 3 ont ici encore étémarquées
3- ou3+
pourindiquer
qu’elles
secom-portent
comme raies I III d’excitation un peu faible ouun peu forte.
Le groupe
4,
ou groupe de hauteexcitation,
est trèsprobablement
formé desspectres
II V,
1V,
1 VI et1
VII,
les deuxpremiers
étant sans douteprédominants.
D’après
les résultats de L. et E.Bloch,
lespectre
I l Vest
déjà
assez bienreprésenté
dans larégion
visible etdans l’ultraviolet
ordinaire,
oùquelques
raies ont étéclassées par
Iirishnamurty
jusqu’à
lalongueur
d’onde2
~~~,~3.
Au delà de cettelongueur
d’onde,
Lacrouten’a obtenu aucune raie de 1 I V
jusque
vers 800A,
région
où il
signale quelques
raies très faibles de 1 111qui
pourraient
éventuellementappartenir
à 1 1 V. Nosobservations
indiquent
en effetquelques
raies assezclairsemées
appartenant
augroupe 4
dans cetterégion.
Ces raies
angmentent
rapidement
en nombre et enintensité
lorsqu’on
s’approche
de lalongueur
d’onde450
.1,
et au delà de cette limite elles semblentconsti-tuer à elles seules la totalité du
spectre.
Mais nousn’avons pu
procéder
à l’intérieur du groupe 4 à aucunediscrimination certaine entre
1 7 P,
1V’,
1 VI et 1 Yll.C’est la raison
principale
pourlaquelle
nous avonsgardé
dans les listes que nouspublions
ladésignation
des groupes par les chiffres
2,
3,
4.Au-dessous de À 400 ~~ nous avons
éprouvé quelque
difficultés à faire une
séparation précise
desordres,
ilnous a semblé que
pratiquement
toutes les raiesappar-tiennent au groupe 4. Aussi n’avons-nous pas
juge
nécessaire de
reporter
sur notre liste aucune indicationd’ordre à
partir
de 400 A. On remarquera d’ailleursqu’au voisinage
de 400 À il y a un intervalleétendu où il ne semble exister aucune raie de l’iode.
B. Raies nouvelles de I II. - Un contrôle très
pré-cis de notre classification a pu être obtenu dans le ca,
du groupe ’2
grâce
aux données inéditesqui
nous ont362
été
obligeamment
fournies par P. Lacroute sur certainstermes élevés de ce
spectre,
termesqui
en se combinantavec les termes fondamentaux
peuvent
donnernais-sance à des raics situées dans la
région qui
nousoccupe. Nous avons pu classer ainsi 12 raies nouvelles
du
spectre
Il et en confirmerplusieurs
autresdéjà
reconnues par Lacroute. Le tableau suivant contient
seulement les 12 raies nouvelles que nous avons
observées sur nos clichés.
Il est
remarquable
que toutes les raies ci-dessusaient été classées dans le
groupe 2
avant que nousayons eu connaissance des termes
qui
permettent
devérifier
qu’elles appartiennent
à 1 11. Nous voyons làune confirmation heureuse de la classification
proposée
par Lacroute
cumme aussi de la méthode deséparation
que nous avons utilisée.
C. Raies fondamentales de 1 VIII. - On
connaît par
le travail récent de L. et E. Bloch les trois raies de
base
3D1,I,Sü
- desspectres
Sb y’Iet Te
VII,
raiesqui
viennent bien seplacer
à leur rangdans la série
isoélectronique
desspectres
partant
deP d I..
Il était intéressant de se demander si les trois raies
homologues
de I V1 JIapparaissent
sur nos clichés. Lespremiers
essais faits sous une excitationdéjà
assezforte n’ont pas fourni les raies cherchées. Mais en
pous-sant l’excitation au maximum de ce que
pouvait
don-ner notre
transformateur,
nous avons obtenu deux raiesd’intensité modérée
qui
peuvent
s’interpréter
avec unegrande probabilité
comme étant les raies180
-1Pi
et180 -
JD1 de I
VIII. La raie1 S,)
-’JP1, qui
estdéjà
sensiblement
plus
faible que lesprécédentes
dans lesspectres
Sb VI et TeVII,
n’a pu être reconnue aveccertitude dans le cas de 1 VIII.
Les raies en
question, qui
sont les deux dernières dela liste que nous
publions,
ont été rassemblées en unTableau avec les raies
correspondantes
de Sb Y,~ et deTe
Vll,
defaçon
qu’on puisse
vérifier immédiatementqu’elles
suivent de trèsprès
la loid’analogie
desspectres
isoélectroniques.
TABLEAU.