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Sur une méthode de photométrie en ultraviolet
P. Soleillet, J. Martelly
To cite this version:
SUR UNE
MÉTHODE
DEPHOTOMÉTRIE
EN ULTRAVIOLETPar P. SOLEILLET et J. MARTELLY.
Sommaire. 2014 La
méthode consiste à comparer, par un microphotomètre, des plages uniformes d’une
plaque photographique à une autre plage exposée en même temps sur laquelle l’éclairement décroît
régulièrement suivant une certaine direction avec une loi de variation connue. Ce « dégradé » est obtenu par l’interposition d’écrans de forme convenable sur le trajet des rayons.
On a mesuré par cette méthode, pour en faire l’essai, le rapport des éclairements de deux images
obtenues en dédoublant un faisceau de lumière polarisée par un cube de Wollaston.
Cette etude a montré que, dans le calcul de ce rapport par la loi de Malus, il fallait tenir compte de la différence des pouvoirs de transmission du cube de Wollaston pour les deux vibrations privilégiées qui le traversent. L’écart atteint 10 pour 100 pour la raie 2139. Il est dû vraisemblablement à l’incidence
oblique sur la lame de glycérine qui sépare les deux prismes constituant le Wollaston.
Principe
de la méthode. -- Soient .deuxplages
d’une
plaque photographique qui
ont éténoircies,
chacune,
uniformément,
par des éclairementsdiffé-rents. Pour connaître le
rapport
des deuxéclai-rements, on compare ces deux
plages
à unetroisième,
noircie d’une
façon dégradée, ayant
reçu, en chacunede ses
portions,
un éclairementdifférent,
dont laloi de variation est connue.
Dans la
réalisation,
cette troisièmeplage
estl’image
d’une fente assezlarge,
image
formée dans unspectrographe
par la radiationmonochromatique
Fig. 1. - Schéma du collimateur.
qui impressionne,
en mêmetemps,
les deuxplages
à comparer. La fente est éclairée par une sourcelarge
de brillance uniforme et la non-uniformité del’éclairement de son
image
est obtenue par deuxdiaphragmes D,, D2, interposés
dans lecolJimateur,
comme
l’indique
lafigure
I : lediaphragme
Dl
est limité par un bordrectiligne
ab normal à la fente. Lediaphragme D2
estpercé
d’un orificetrian-gulaire
Scd. La lentille collimatricereçoit
d’un élément de surface M de la fente un flux lumineuxdéfini par le
triangle
Sa’ b’,
a’ b’ étant laprojection
de ab sur
D2 (le
calcul montre que lesphénomènes
de diffraction sont ici absolument
négligeables).
Ce flux lumineuxqui
n’estplus
limité ensuite paraucun autre
diaphragme,
converge surl’image
de M. Il varie comme le carré de la hauteur dutriangle
Sa’ b’,
celle-ci variant linéairement en fonction de l’abscisse
de M sur la fente.
On voit que l’éclairement en un
point
del’image
varie
proportionnellement
au carré de la distance de cepoint
à unpoint origine
Z,
que nousappellerons
le zéro
(image
dupoint
de la fente pourlequel
le trièdre MSa’b’ est réduit à unedroite).
Un fil
fin,
tendu au travers de lafente, détermine,
sur
l’image photographique,
unrepère
parrapport
auquel
laposition
du zéropeut
être facilement déduite de mesuresgéométriques.
Réalisation et vérification. - Le
spectrographe
utilisé
comporte
unprisme
à eau entre faces deFig. 2. - Schéma
(en projection) du spectrographe.
silice fondue et des lentilles en
quartz.
Son schéma enprojection
estreprésenté
sur lafigure
2. Lapartie
utile de la fente mesure g,g mm, le fil servant derepère s’y
trouve à peuprès
aumilieu;
legrandis-sement de
l’appareil
est voisin de i. Les orificesdes
diaphragmes D,
etD2
sont limités par des lames declinquant.
La fente est éclairée par un écrandiffusant
qui,
lui-même,
reçoit
la lumière d’unesource
primaire.
L’essai de la méthode a été
fait
avec la raie2537
dumercure ef ta raie
213g
du zinc. Il consiste à confronter les résultatsqu’elle
fournit pour la mesure durapport
de deux éclairements avec les valeurs de ce mêmerapport
calculées par la loi de Malus.110
A cet
effet, les
deuxplages
uniformes sont obtenues par le moyen suivant :Un
monochromateur,
àprisme
dequartz,
d’axeparallèle
àl’arête,
associé à un cube deWollaston.,
donne,
sur uneplaque photographique, l’image
d’unorifice circulaire pour la radiation
étudiée,
polarisée
rectilignement.
Cetteimage
est dédoublée parl’interposition
d’un deuxième cube de Wollastonqui
peut
pivoter
autour de l’axeoptique
del’appareil.
Soit 9
l’angle
de la sectionprincipale
desprismes
de ce deuxième Wollaston avec la direction de lavibration
qui
entre dans ce Wollaston. Dans unethéorie élémentaire les éclairements des deux
images
doivent être dans le
rapport
tang’o.
Les
prismes
de cetappareil
sont enquartz.
Ceux du Wollaston sont assemblés avec de laglycérine.
Les lentilles sont en silice fondue. Le
monochroma-teur est éclairé de la même
façon
que lespectro-graphe,
par un écran diffusant la lumière d’une source unique(en
fait un arc dans levide).
Fig. 3.
Les deux
plaques
sontexposées
etdéveloppées
enmême
temps.
Lorsque
cela est nécessaire(radia-tion
213g
~~ duzinc),
elles sontpréalablement
sensibilisées par une solution
alcoolique
desalicylate
desodium;
desprécautions
sontprises
pour que lacouche ainsi
déposée
ait la mêmeépaisseur
dans lesrégions
utilisées des deuxplaques.
La
comparaison
des noircissements se fait aumicrophotomètre.
On détermine ainsigraphique-ment les
positions
surl’image spectrographique
despoints
A et Bqui
ont même densitéphotométrique
que les deuximages
données par le Wollaston(fig.
3).
,,
O h h ’ l, d t ZA
On cherche à comparer le carré du
rapport
ZB
de leur distance au zéro,
qui
doit être lerapport
deséclairements de la
plaque
auxpoints
A et B avec laquantité tang29 qui
doit être lerapport
deséclai-rements des deux
plages
uniformes fournies par les Wollastons.En
fait,
plusieurs
causes d’erreurssystématiques
ont été découvertes et éliminées avant que les
résultats soient conformes aux
prévisions.
La
plupart
ont trait à la difficulté de réaliser la condition essentielle del’appareil :
l’intensité derayonnement
émis par une surface élémentaire de lafente,
ouconvergeant
vers sonimage
sur laplaque,
doit être
identique
pour toutes ces surfaces et pour toutes lesdirections,
de telle sorte que les variations de flux soient duesuniquement
à la limitationgéomé-trique
desangles
solides des faisceaux.Or,
l’écrandiffusant
et les milieuxréfringents
peuvent
modifier,
d’unefaçon
irrégulière,
cette intensité derayonnement.
Les surfaces diffusantesutilisées sont en
papier. L’expérience
a montré quel’on
pouvait
considérer leur brillant comme uniformeà condition
d’éloigner
suffisamment l’écran de la fente(20
cmenviron),
sansquoi,
legrain
dupapier
est
responsable,
bienplus
que legrain
de laplaque,
de fluctuations dans la courbephotométrique.
En outre, on doit chercher à se
rapprocher
autantque
possible
de conditions telles que les rayons, reçus de la sourceprimaire
ou diffusés vers lafente,
soient peu
éloignés
d’une direction normale à l’écran.Car,
si les rayons sontobliques,
il y a unepolarisation
partielle
de la lumière. L’écran étantpolariseur,
leprisme joue
le rôled’analyseur
enraison de la réfraction
oblique.
Nous avonspris
des
images photographiques
dusystème optique
duspectrographe
en filtrant les rayons à travers unepetite
surface del’image
de la fente pour laraie
étudiée. Avec un écran recevant et
diffusant
la lumière sous desangles
de450,
onpeut
voir nettementdes
franges
d’interférences dues aux cristaux màclésqui
constituent la lentille dequartz
du collimateur. Cet inconvénientdisparaît
lorsque
l’incidence et ladiffusion sont à peu
près
normales.Ces mêmes
photographies
ontexpliqué
les résultatssystématiquement
erronés,
que nous avons obtenusdans nos
premières
expériences
sur la raie2139.
En
effet,
l’eau duprisme
s’est montrée absorbante pour cetteradiation,
probablement
à cause destraces d’ions
métalliques qui
ont puprovenir
de lasurface de laiton à son contact.
Après
que ces surfacesfurent
paraffinées,
latransparence
duprisme
a étéparfaite.
Enfin,
surtout, on doit introduire à la théorieélémentaire du
Wollaston,
admiseplus
haut,
unterme correctif
qui
devient notable pour les courteslongueurs
d’onde.L
expérience
montre que le Wollaston n’apas le
même
pouvoir
de liansmission pour les deux vibrationqu’it sépare.
C’est un fait
qui peut
être constatéindépendam-ment de la méthode
photométrique
précédemment
décrite. Pour un
angle
o=== 4~
on n’observe pasl’égalité
des noircissements desplages
comme levoudrait la théorie si les deux vibrations étaient
également
transmises. Cephénomène
semble devoirs’expliquer
par le fait que les rayons traversent trèsobliquement
la lame deglycérine qui sépare
pourWollaston et
qu’il
s’ensuit unedissymétrie
dans lapropagation
des deuxvibrations,
l’une dans leplan
d’incidence, l’autre
perpendiculaire
à ceplan.
Cetteexplication prévoit
unrapport
despouvoirs
de
transmission p
indépendant
del’angle
~.?. On devra donc vérifier que( ZB )2
estégal
non àtang2 y
Z ’
mais
à p tang2
9, ?pouvant dépendre
de 1. et même del’épaisseur
de la lame deglycérine,
maisnon de 9. C’est bien ce que vérifient les résultats
expérimentaux.
Résultats. -- On trouvera, dans le Tableau
I,
les résultats des mesures effectuées sur la raie
213g
avec des
plaques
sensibilisées ausalicylate
et dansle Tableau II ceux sur la raie
2 53 7
avec desplaques
non sensibilisées. Pourchaque
couple
deplaques
étudié,
on trouvera la valeur del’angle
c~, celle detang’1 cp,
puis
celle de laquantité " )
( ZPI
qui
doitfournir,
si la méthode est correcte, lerapport
des éclairements des deuxplages
données par lemono-chromateur et les Wollastons. S’il
n’y
avait pas d’écarts accidentels, lelogarithme .~l
de la quan-tité que l’on trouve dans la colonneZB
suivante,
donnerait la valeur dulogarithme
due p,rapport
des transmissions des deux vibrations à travers le deuxième Wollaston. Ces écarts sont telsque ~l est loin d’avoir une valeur constante.
Mais,
pour chacun des
tableaux,
on voit que la moyennede fil n’est pas nulle. Elle est différente pour les deux
radiations étudiées. En ne conservant que les
mesures pour des
angles
qui
ne sortent pas deslimites
4o
et5oo,
et en donnant le mêmepoids
àchaque
mesure, ou bien en leuradjoignant
les autres mesures avec despoids
inférieurs,
on arrive au même résultat que nousadopterons :
pour la raie ~139,
log p
= 0,050, p = 1,122;» ~?~3 i,
log P =
0,009, o =1,021.La dernière colonne fournit > M étant le
module des
logarithmes népériens.
C’est leloga-rithme
népérien
durapport
qui
fI me neperIen u rappor
ZN
9, qUIest sensiblement
égal, quand
sa valeur estfaible,
à l’erreur relative commise dans la mesure des
éclairements.
La
figure
4 donne,
pour laraie 2139,
enfonc-tion de
l’angle
u, la valeur de .11(échelle
àgauche).
La valeur choisie pourlogo
étantrepré-sentée par un trait
horizontal,
on voit bien larépar-tition des
points
depart
et d’autre de cette droite. L’échelle dedroite,
avec son zéro sur cettedroite,
permet
d’évaluer vI et, parsuite,
la préci-sion que l’onpeut
attendre des mesures effectuéespar la méthode.
TABLEAU 1.
TABLEAU II.
On voit que les écarts accidentels sont assez faibles,
quelques
pour cent, auvoisinage
del’égalité
des112
de cette
région.
Celaprovient
sans doute du faitque,
quand
lesplages
sont de noircissements trèsdifférents,
l’une desplages
est très peu différentedu fond de la
plaque.
Onvoit,
d’autrepart,
que lesécarts sont
plus importants
pour la raie213g
que pour la raie2537.
Celaparaît
être dû auxirrégula-rités introduites par la sensibilisation des
plaques
avec le
salycilate
de sodium.Fig. £.
Tout
récemment,
en vue del’application
de cetteméthode
photométrique
à la raie 2288 ducadmium,
des mesures
analogues
ont été faites avec cetteradiation. On a utilisé les
plaques
dont on adisposé
à ce moment, des
plaques
Lumièreétiquette
bleue,
émulsion
spéciale
pour payschauds,
alors que lespremières
mesures avaient été faites avec desplaques
Jougla étiquette
mauve. Cesplaques
ont été sensi-bilisées ausalicylate.
Pour se trouver dans desconditions
analogues
à cellesqui
seront utiliséesplus
tard,
les poses ont été courtes, de sorte que l’on -s’est trouvé
toujours
dans des conditions desous-exposition.
C’est cequ’a permis
de vérifierl’emploi
de coordonnéeslogarithmiques
pour lareprésen-tation du noircissement de la
plage
dégradée.
Lacourbe n’est pas une
droite,
puisqu’on
ne se trouvepas dans la
région d’exposition
normale,
mais safaible courbure rend
plus
facilel’interpolation
despointés
photométriques
et la correction des fluctua-tions de cespointés.
TABLEAU III.
Le Tableau III fournit les mêmes
grandeurs
que les Tableaux I et II. La valeur choisie pourlogp
est - ce
qui correspond
à la valeuri/i,o38
pour p.