R.G. THEBA ULT H. DE R OCHAMBEA U
INRA Domaine
pluridisciplinaire
du
Magneraud
B. R 52 17700
Surgères
*INRA Station dAmélioration
génétique
des animauxB.P. 27 31326 Castanet Tolosan
Le lapin angora : production
et amélioration
génétique
La production française de poil angora (210 tonnes/an) est assurée par près
de 300 000 lapins dans plus de 2 000 élevages. Face à la
concurrenceinternationale, les éleveurs français jouent la carte de la qualité et produisent
unangora destiné à la fabrication de vêtements fantaisie de haut de gamme.
L’angora
est unpoil
utilisé par l’industrie textile. Il faitpartie
des fibres textilesqualifiées
de
« spéciales
» destinées à la confection de vêtements fantaisie ou de « haut de gamme », voire de luxe. Parrapport
à la laine de mouton,ces
poils
textilesapportent
leplus
souvent leurgrande légèreté,
une meilleure isolation et uneremarquable
douceur au toucher. Lesplus
utili-sées sont
produites
par des racesspécialisées
de chèvres
(mohair
etcachemire),
de camélidés(lama, alpaga, vigogne, chameau)
ou delapins :
c’est le cas de
l’angora.
La soie doit bien sûrêtre classée
parmi
ces fibres textiles«
spéciales » d’origine
animale mais elle n’estpas
kératinique.
La
production
mondialed’angora
est difficileà estimer car les données sont souvent
impré-
cises, et notamment celles duprincipal produc-
teur, la Chine. On admet
cependant aujour-
d’hui que laproduction
mondiale estcomprise
entre 8 000 et 9 000 tonnes par an, ce
qui
laplace
derrière le mohair(22
000t)
et la soie(72
000t)
mais devant toutes les autres fibrescitées
précédemment.
Le marché de
l’angora
est un marché mon-dial car les pays
qui
leproduisent
n’ontgénéra-
lement pas une industrie de transformation
développée
et les paysqui
transforment le pro- duit brut ne sont pastoujours
des consomma-teurs de
produits
finis.Ainsi la
Chine, qui
est leprincipal produc-
teur
d’angora (environ
6 000t)
exporte sonpoil
brut vers le
Japon
etl’Europe
Occidentale. C’est aussi le cas des autresproducteurs importants d’Amérique
du Sud : Chili(550 t), Argentine (400 t)
etd’Europe
Centrale :Hongrie (180 t), Tchécoslovaquie (60
t?).
La Franceproduit
210t
d’angora
et en transforme unequantité légére-
ment inférieure
(150
à 200t)
mais elle estexportatrice
d’unepartie
de saproduction
dehaute
qualité
etimportatrice
depoil
dequalités
moyennes ou basses. De nombreux pays ont une
production
réduite inférieure à 50 t/an, c’est le cas de l’Inde(40
à 50 t?),
de l’Italie(30 t),
delAllemagne
Fédérale(18 t),
de la Bel-gique,
du Pérou, de laBolivie,
du Brésil.Les pays transformateurs sont essentielle- ment le
Japon (2
000t/an),
l’Italie(2
000t)
etl’Allemagne
Fédérale(500 t)
mais aussi, pourune moindre
part,
d’autres paysayant
une tra- dition textile ancienne :Royaume
Uni, France,Bénélux, Espagne
... ouplus
récente : Taïwan,Singapour,
Ile Maurice.Résumé
—————————————————————————Cet article
présente
l’état actuel des connaissances sur les niveaux deproductivité quantitatifs
etqualitatifs
deslapins
angora, etplus précisément
dans les deuxgrandes
souches sélectionnées : allemande etfrançaise.
Dans leursystème
de pro- ductionrespectif,
la souche allemande a unpotentiel
deproduction quantitative supérieure
d’environ 20 % à la souchefrançaise,
mais cette dernièreproduit
unangora
spécial
nécessaire à la fabrication de fil fleuffé de haut de gamme. Lesparamètres zootechniques
sontprécisés : quantité
individuelle depoil produit, qualité
laineuse oujarreuse
de la toison :proportion
depoils
à colonnes médul- lairesmultiples (jarres) (critère allemand), homogénéité,
structure, dureté(cri-
tèresfrançais).
Lessystèmes
deproduction
diffèrent selon les souches au niveau del’habitat,
mais surtout par leprocédé
de récolte de la toison : tonte pour lesallemands, épilation
pour lesfrançais.
Les facteurs de variations de laproduction
de
poil
sont le sexe, le numéro derécolte,
l’intervalle entrerécoltes,
lasaison,
lareproduction.
Lesparamètres démographiques :
taux derenouvellement,
taux de fécondité ... doivent êtreaméliorés,
en France, par la modification depratiques d’élevage
et l’utilisation de l’insémination artificielle. Un nouveau programme d’améliorationgénétique
de la souchefrançaise
est enplace,
dans le but d’amélio-rer la
productivité,
aupoint
de vuequantitatif,
tout en conservant saspécificité
qualitative (angora
«jarreux »).
Les pays consommateurs de
produits
finissont les pays à niveau de vie élevé et à hivers froids
c’est-à-dire,
pourl’essentiel, l’Amérique
du
Nord, l’Europe
Occidentale non méditerra- néenne et leJapon.
Il est
important
depréciser
quel’angora
estdestiné à deux usages assez différents : d’une
part,
il sert à la confection de sous-vêtementsportés
directement sur la peau ou de vêtements de sportsd’hiver, légers
et chauds pour les-quels
les filateurs ont besoin depoils
angora fins ethomogènes,
d’autrepart
il sert à fabri-quer des vêtements
fantaisie,
leplus
souvent féminins, réalisés avec des fils fleuffés et pourlesquels
il est nécessaired’avoir,
enplus
despoils
fins dupelage,
despoils grossiers
et trèslongs, appelés
«jarres
». Cespoils
sont« ressortis » du fil par le «
fleuffage
»qui
donnecet
aspect
de fourrurecaractéristique
de l’an-gora tout en restant bien fixés au fil
grâce
à leurlongueur.
Ces deux utilisations différentes
exigent
desqualités spécifiques.
Elles sont àl’origine
desdeux variétés de
lapins
angora que nous trou-vons actuellement dans le monde. Nous les
appellerons : lapins
angora allemands etlapins
angora
français,
du nom des deux paysqui
ont sélectionnédepuis plus
d’un demi siècle cessouches,
chacun dans le but de fournir l’une desqualités
de toisons souhaitée : les éleveurs allemands ayantopté
pour une toison laineuse fine ethomogène,
les éleveursfrançais
pourune toison
jarreuse.
1 / Le pelage du lapin angora
1.
1 / Biologie du pelage
a /
Organisation
etcomposition
dupelage
La
formation, l’organisation
et ledéveloppe-
ment des follicules
pileux
dans la peau, la com-position
de la toison en ses différents types depoils
sontidentiques
chez lelapin
commun etle
lapin
angora. Seule lalongueur
despoils
dif-fère.
Les
poils
dupelage
sontimplantés
dans lapeau selon une
organisation
stricte ; les groupes de folliculespileux
ou groupes follicu- laires sont de deux types :- les « groupes en cercle
» (figure 1)
dont le fol- liculepileux primaire
central s’est formé sur le foetus dès le 17°jour
de lagestation.
Ils sontrépartis
dans la peau d’une manièrehomogène,
à raison de 3 groupes par cmz. Le follicule
pri-
maire central
produit
unpoil
tactileraide, plus long
etplus grossier
que tous les autrespoils :
on
l’appelle « tylotriche
». Les folliculespri-
maires
qui
font cercle autour de luiproduisent
des
jarres (raides, longs, grossiers)
ou desbarbes
(tête
raide etgrossière,
mais corpsplus
fin et
ondulé)
un peu moinslongues :
8/10 dela
longueur
desjarres.
Les folliculespileux qui
se forment ensuite sont les follicules secon-
daires
qui produisent
lesduvets, poils plus
courts : 6/10 des
jarres,
sans tête et ondulés.- les « groupes en
triangle » (environ
150 parciir)
sontcomposés
d’un folliculepileux pri-
maire central
(PC) produisant
unjarre, flanqué
de
quatre
folliculespileux primaires
latéraux(PLI
etPL2) (figure 2) producteurs
de barbes etd’un nombre variable de follicules
pileux
secondaires
(S) généralement
de 40 à 70. Ondénombre ainsi, 5
grands
typesmorphologi-
ques de
poils, (figure 3)
mais que l’on ramène leplus
souvent à 3 endistinguant
lespoils
« recteurs » :
jarres
ettylotriches (seuls
dotésde muscle
horripilateur),
lespoils
« tecteurs » : :barbes de différents
types
et dont les têtes gros- sières constituent lamajeure partie
du « voile protecteurglissant
» dupelage,
et enfin lesduvets
qui
assurent l’isolationthermique
del’animal. On peut aussi, en
simplifiant
à l’ex- trême, nedistinguer
que lespoils
degarde (jarres
etbarbes)
et lesous-poil (duvets). ).
b / Structure du
pelage
en fonctiondes
zones du corpsLa structure du
pelage
des mammifères variesur la surface du corps. Chez le
lapin
angora,on
distingue
3 types de structure :- sur la
partie supérieure
du corps(dos, flancs,
croupe,
épaules, cuisses)
lepelage
estqualifié
de «
jarreux » :
la mèche est nettement structu-rée, les
poils
ont lescaractéristiques
décritesplus
haut et les 2grands
niveaux delongueur
entre les
poils
degarde
et lesous-poil
sont net-tement
marqués.
- sur la
partie
inférieure du corps(gorge, poi-
trine,ventre) l’aspect
dupelage
estplus
lai-neux : les
jarres
sontplus
fins et ondulentlégè-
rement, les écarts des
longueurs
sont moinsprononcés.
-
enfin,
àl’approche
des membres antérieurs etpostérieurs
ou sur la tête, lepelage
a une struc-ture voisine de celle du dos mais les
poils
sontbeaucoup plus
courts.1.
2 / La mutation angora
La toison du
lapin
angora ne diffère dupelage
dulapin
commun que par lalongueur
inhabituelle de ses
poils.
Ce caractèreprovient
d’une mutationmonogénique,
récessive et autosomale.Elle est autosomale
puisque
la mutation affecte les deux sexes. Elle est récessive etmonogénique.
Nous avons pu l’établir en croi-sant des mâles angora
homozygotes
avec desfemelles
homozygotes
rex. Lephénotype
rex dulapin
se caractérise par unpelage qui
sembledépouvu
depoils
degarde (figure 4).
Enréalité,
ils’agit
d’ unedégénérescence
des folliculesprimaires
centraux(PC)
et latéraux depremière génération (PLI) après quelques jours
de fonc-tionnement normal. Il est
remarquable,
eneffet,
de constater que ces folliculesprimaires
sont bienprésents
dans les groupes folliculaires et que leurcycle
d’activités’interrompt
très vite,mais pas sous la forme de mise en repos classi- que des follicules
pileux
avec unephase
cata-gène (régression)
ettélogène (de repos).
L’his-tologie
de la peau montre une forme d’inacti- vité folliculairejamais
observéeauparavant (Rougeot
et Thébault : communication person-nelle,
Vrillon et al1988).
Le
pelage
des Fi issus du croisement angorax rex est un
pelage
detype
« sauvage », c’est-à- direqu’il
n’est ni rex, ni angora. Le croisement des Fi entre eux apermis
d’obtenir 147lapins
en 22
portées.
Sur ces 147, 8 étaient des ani-maux sans
jarres
et àpoil long.
Il a été ainsimontré
qu’en
F2 nous avons euségrégation
de2 caractères
récessifs,
d’une part angora ou«
poils longs » (symbolisé
par « a », « A » dési-gnant
le caractère dominant :longueur
« normale » du
pelage)
et d’autre part rex(sym-
bolisé par « r », « R
» désignant
le caractèredominant, présence
dejarres).
Nous avons véri-fié cette
hypothèse déjà
émise par Fraser(1953)
en effectuant le test
X ’
sur lesquatre phéno-
types obtenus en F2, en supposant la
réparti-
tion
théorique
en 9/16pelages
sauvages(ou normaux)
AR, 3/16pelages
angora(aR),
3/16pelage
rex(Ar)
et « angorex» (ar).
Nous avonsobtenu une valeur
de x!
voisine de 0,86(tableau 1).
Le
pelage du lapin
angora est
composé
des mêmes
types
depoils
que celuidu
lapin
commun,seule
leur longueur
estdifférente.
Il n’est pas
possible,
dans l’état actuel de nosconnaissances, de mettre en évidence un effet
pléiotropique
dugène
angora. Les caractères dereproduction
dulapin
angora posentquelques problèmes,
notamment la moindre fertilité des mâles mais aussi la moindreprolificité
desfemelles
(Bedekar
et al1984),
celle-ci se retrou-vant aussi chez le
lapin
rex. Mais ces pro- blèmes ne sont peut être dusqu’à
l’absence de sélection sur cescaractères, ajoutée
à desprati-
ques
d’élevage
extrêmement défavorables auxfonctions de
reproduction :
mise au mâle tar-dive
(souvent
àplus
d’unan),
1 ou 2gestations
par an
(parfois
parcarrière)
et parfemelle,
solli-citations saisonnières et très
espacées
desmâles,
etc...Expression
dugène
angoraLa mutation angora
correspond simplement
à une
prolongation
de l’activité des folliculespileux (Rougeot
et Thébault1984).
Les folli-cules
pileux
d’unlapin
« sauvage » ou« commun » fonctionnent
pendant
1 moispuis
l’activitémitotique
cesse dans le bulbepileux
récolte à 9 semaines et la seconde à 20
semaines, mais
qui
diffèrentplus
nettement par la suitepuisque
les tontes sontespacées
de 10 à11 semaines.
La tonte effectuée sur des animaux de souches allemandes permet de réduire l’inter- valle entre
récoltes, puisque
la croissance dupelage
estquasi permanente
et que lalongueur
des fibres a moins
d’importance
compte tenu de l’utilisationqui
en est faite(poils fins).
Celaest moins
envisageable
sur leslapins
angorafrançais épilés.
L’intervalle entre récoltes est un facteur de variation de la
production,
aussi bienqualitatif (longueur
desfibres) (Rougeot
et Thébault1983,
Rougeot
et al1986)
quequantitatif.
2.z / Autres facteurs de variation de la production quantitative
des poils
a / Numéro de récolte
La
quantité
depoil
angora récolté augmentebeaucoup
de la 1&dquo;’ à la 4e récoltequi
a lieu lors-que le
lapin
estâgé
d’environ 11 mois(tableau 2). Rougeot
et Thébault(1984)
estiment que cette 4&dquo; récolte est lapremière
« d’adulte » enqualité
et enquantité.
Ocetkiewicz etTuckzynska (1981)
observent uneprogression
de laproduction pendant
au moins les 3 pre- mières années mais Ricke Munos(1984)
fixe laproduction
maximum à la 3ème récolte depoil.
Thébault et De Rochambeau
(1988),
en étudiantles 12
premières
récoltes delapins français,
ontconstaté que la 7&dquo; était la
plus
élevée mais queles variations sont faibles à
partir
de la 5&dquo;récolte. La baisse observée en
général
àpartir
de la 9&dquo; récolte est due audécrochage
de pro- duction de certains animaux. On a pu constater par ailleurs que cette baisse deproductivité
peut intervenir à des
âges
très variés selon les individus etparfois après
la 5’’ année.b / Sexe
Les mâles
produisent
moins depoil
angora que les femelles.L’analyse
de labibliographie
établie par
Magofke
et al(1982)
révèle des dif- férences deproduction
allant de 2 à 22 %. EnEurope
et aux Etats-Unis, la différence entremâles et femelles est le
plus
souventcomprise
entre 11 et 18 % pour des animaux de
produc-
tion élevée. Cet écart est
plus important
l’hiver(15 %)
que l’été(10 %).
Rougeot
et Thébault(1984)
estiment que les mâlesfrançais produisent
20 % de moins depoils
que les femelles c’est-à-dire un écartplus important qu’en Allemagne.
Celapeut s’expli-
quer par le fait que les éleveurs
français
sontmoins
exigeants
dans la sélection des mâles que les éleveurs allemands. Schlolaut etLange (1983)
ont observé chez les mâles castrés, uneproduction
de laine angora intermédiaire entre celle des mâlescomplets
et des femelles.c / Poids vif et taille de
portée
Il existe une corrélation
supérieure
à 0,70entre le
poids
vif de l’animal et laproduction
de
poil
à la 1!’’ récolte. Cette corrélation semaintient à un niveau élevé
pendant
lapériode
de croissance
rapide
dulapin :
0,64 pourMagofke
et al(1982)
et seulement 0,35 pour Thébault et De Rochambeau(1988). Jelinek
etal
(1980)
trouvent une corrélationphénotypi-
que de 0,58 pour les mâles et 0,41 pour les femelles aux 2ème et 3ème récoltes.
Magofke
etal
(1982)
donnent un chiffre assez voisin : 0,39pour des animaux
âgés
de 6 mois,puis
la corré- lation diminue pour les animaux subadultes ou adultes : 0,18(Magoflce
et al1982)
0,18(Thé-
bault et De Rochambeau
1988).
Cette corréla-tion élevée entre le
poids
dupelage
et lepoids
du
lapereau
en croissances’explique
notam-ment par la
multiplication
des folliculespileux
dérivés et le
développement
despoids
propor- tionnellement à la surface de la peauqui
s’étend. Cette fonction deprotection
dujeune
animal s’arrêtequand
lepoids
dulapin
angoraatteint 1,9
kg
± 0,1(Rougeot
et Thébault1984).
Les travaux de
Charlet-Lery
et al(1986)
mon-trent que contrairement à ce que
supposent
Garcia et
Magofke (1982),
unsystème
de sélec-tion indirecte sur le
poids
vif de l’animal adultene serait pas efficace.
Une
femelle
adulteproduit
environ 1kg
de
poil
en 4 récoltespar an. Les
mâles
ont une
production
de
20% plus faible.
L’angora
estdestiné
à
deux
utilisationsdifférentes qui
nécessitent
chacune
une
qualité spécifique : poils
finset
homogènes
pourla fabrication de fil
fin etpoils
fins +jarres
travaillés pourdonner
au fil unaspec
de fourrure.
Magofke
et al(1982)
ont étudié l’effet de la taille de laportée d’origine
des animaux surleur
production
depoil.
Lepoids
des toisons aété
significativement plus
élevé aux deux pre- mières récoltes pour les animaux issus de por- tées de 3lapereaux
mais iln’y
a pas eu d’écartau cours des récoltes suivantes. La raison pour- rait être le
poids plus
élevé desjeunes lape-
reaux issus des
portées
de faibles effectifs.d / Influence de la saison
Les récoltes d’hiver sont
plus
lourdes que les récoltes d’été. Thébault et De Rochambeau(1988)
ont trouvé un effet saisonnier maximumsur les 3
premières récoltes,
les récoltes d’été étant 20 à 30 %plus
faibles que celles d’hiver.Sur les
adultes, Rougeot
et Thébault(1984)
avaient trouvé
également
un écart de 30 %entre l’été et l’hiver mais Ketner
(1961), Magofke
et al(1982), Charlet-Lery
et al(1985)
et Thébault et De Rochambeau
(1988)
mention-nent des écarts moindres : de 4 à 22 %.
2.s / Les qualités d’angora
et les facteurs de variation
En France, le tri du
poil
angora, au moment de la récolteprévoit
5qualités (Rougeot
et Thé-bault
1984) :
- le 1e‘ choix A : propre,
long (plus
de 6 cmpour les
duvets) jarreux.
- le 1‘’! choix B : propre,
long,
laineux.- le 21choix : propre, court
(de
3,5 à 6cm), jar-
reux ou laineux.
- le feutré propre.
- le
poil
sale.Dans tous les autres pays, les
catégories
se déterminent selon lalongueur
des fibres pro- pres et non feutrées : leplus
souvent 3 à 5classes,
le feutré et lepoil
sale étanttoujours comptés
àpart.
EnAllemagne,
parexemple,
ondistingue :
- sorte 1 :
plus
de 6 cm, propre, nonfeutré,
sans fausses coupes- sorte 2 : entre 4 et 6 cm, propre, non
feutré,
sans fausses coupes
- sorte 3 : moins de 4 cm, propre, non
feutré,
sans fausses coupes
- hors classe sale
- inférieur feutré.
En France, outre la
longueur,
laprésence
defeutre et la
propreté,
on tient compte de 3 cri- tèressupplémentaires qui
concernent en fait le 1e! choix A :-
l’homogénéité qui
vise àobtenir,
sur unmême
lapin,
le maximumd’angora
classé en 1A ; ils’agit
en fait d’étendre à lapartie
infé-rieure du corps du
lapin,
laqualité
depelage
du
dos ;
- la structure
prend
encompte
la hauteur rela- tive dusous-poil
parrapport
à la hauteur totale de la mèche : lerapport
recherché est2/3 ;
- la dureté
s’apprécie
leplus
souvent au tou-cher. Elle
exprime
« la nervosité » ou la rési- lience dupoil.
Il semble que cette « mesure »corresponde
à uneappréciation
du diamètre desjarres.
Ces 3 critères ont été retenus dans le pro- gramme d’amélioration
génétique
de la souchefrançaise
delapin
angora.La
qualité
dupoil
récolté varie selon lenuméro de la
récolte,
le sexe, la saison et l’in- tervalle entre récoltes. Lepelage
de la 1èrerécolte est
composé
depoils
de 2’ choix. Celui de la 2’ récolte estcomposé
surtout depoils
de1! choix B ainsi que de 1er choix A et de 2!’
choix. Les
pelages
ultérieurs sontcomposés
pour les deux tiers de 1‘’‘ choix A. Le reste se
répartit
entre le 1&dquo; choix B et le 2echoix. Lepelage comporte
un peu depoils
feutrés pro- pres(sur
lanuque)
et depoils
sales(extrémités
des
pattes ...). ).
Le
pelage
des 3premières
récoltes estplus
court
(surtout
la récolte1)
etplus
fin que lespelages d’adulte ;
c’est aussi le cas, en France, despelages
des mâles. Lespelages
d’été ont unsous-poil plus
court et un pourcentage dejarres plus
élevé que lespelages
d’hiver(en
fait lenombre de
jarres
est constant mais le nombre de duvets estréduit),
l’intervalle entre récoltes détermine lalongueur
des fibres(Rougeot
etThébault 1983,
(Rougeot
et al1986).
3 / Estimation génétique
de différents troupeaux
Comparaison entre les souches
françaises et allemandes
3.
1 / Production pondérale
de poil angora
En France, la
production
annuelle par femelle adulte a évolué de lafaçon
suivante :200 g en 1920, 450 g en 1940, 480 g en 1950, 650 g en 1960, 840 g en 1970, 1 000 g en 1980.
(Rougeot
et Thébault1984).
Dans le
troupeau expérimental
delapins
angora de l’INRA la
production
annuelle des femelles estpassée
de 885g/an
en 1980 à 1 086g/an
en 1986. Legain phénotypique
est de 31 g par an.En
Allemagne, Schley
et Schlolaut(1988)
ontdécrit l’évolution de la
productivité
des ani-maux testés au Centre de
Testage
de la Hesse à Neu-Ulrichstein. Leprogrès phénotypique
estlinéaire de 1945 à 1986 ; la
productivité
passe de 400 g à 1 350 gpendant
cettepériode,
soitun
gain phénotypique
de 32g/an,
voisin de celui observé sur letroupeau
de l’INRA sur uneplus
courtepériode.
La
production d’angora
par leslapines
angora
allemandes,
élevées enferme,
est natu- rellement inférieure à celle des animaux testés à Neu-Ulrichstein. Elle estgénéralement
esti-mée à 1 200
g/an.
Les
productions
annuelles mentionnées dans d’autres pays sont nettement inférieures à celles que nous venons de citer. AuChili, Magofke
et al(1982)
obtiennent 429 gd’angora
en un an, Garcia et al
(1982) :
505 g. EnChine,
Dai et al
(1985)
récoltent 422 gd’angora
sur deslapins
de souche allemande et 261 g sur deslapins
de souche chinoise.3.
2 / Comparaison entre les souches allemandes et françaises
Plusieurs études
comparant
ces deux souches delapins
angora ont étéeffectuées,
en Chine et enAmérique
duSud,
sur des animauxélevés selon les méthodes allemandes standard
(pas
de litière depaille,
récolte par tonte,etc...) (Dai
et al 1985, Garcia et al1987) (tableau 3).
Les meilleurs rendements sont obtenus par les
lapins
de souche allemande. Fleischhauer et al(communication personnelle)
ont élevé pen- dant 3 mois, selon lesystème
deproduction allemand,
deslapines
angora de souche fran-çaise,
de souche allemande et croisées. Ils ontobtenu une
production pondérale
depoil supé-
rieure pour les femelles allemandes
(311 g).
Lesfemelles
françaises
ontproduit
56 % de la pro- duction des allemandes et lescroisées,
69 %.La
quantité
d’alimentingérée
pourproduire
1kg
depoil
angora a été de 98kg
pour les fran-çaises,
seulement 55kg
pour les allemandes et 72kg
pour les croisées. Le classement des qua- lités depoil
n’apermis
de classer que 17 % dupoil produit
par lesfrançaises
en1&dquo;’qualité,
contre 80 % pour les allemandes et 67 % pour les croisées. Les finesses des
poils
étaient voi- sines mais laproportion
dejarres
étaitplus importante
chez lesfrançaises (1,07 %)
que chez les allemandes(0,84 %).
Dans
l’élevage expérimental
del’INRA,
desmâles et des femelles angora de souches alle- mande et
française
ont été élevéspendant
unan, selon les conditions
françaises d’élevage (litière
depaille),
mais enpratiquant
la récoltepar tonte chez les
lapins
allemands adultes et parépilation
pour tous leslapins
de souchefrançaise.
Lesjeunes lapins
allemands ontété,
soit
tondus,
soitépilés.
Les femelles allemandes adultes ont
produit
1 213 g en un an contre 1 071 g
(soit -
12%)
pour les
françaises,
les mâles allemands 1 098 g contre 815 g(soit -
26%)
pour lesfrançais.
Lesjeunes
femelles allemandes ont montré unegrande précocité, puisque
dès la 3ème récolte depoil (à
8mois)
laproduction
a été de 339g/lapine,
contre 243 g pour lesfrançaises.
Laproduction
totale de 1ère année a été de 942 g pour les allemandes contre 685 g(soit -
27%)
pour les
françaises.
Lesjeunes
femelles alle- mandesépilées
ontproduit
10 % depoil
deplus
que les femelles tondues. La différence a étéidentique
entre les mâles allemandsépilés
et les mâles
tondus,
mais le nombre d’animaux danschaque
lot était trop faible pour que la dif- férence soitsignificative.
La classification desqualités
selon le trifrançais
a montré essentiel-lement l’absence de 1!&dquo;
qualité
A(angora jar- reux)
chez les femelles et les mâles allemandstondus,
contre 71 % chez lesfrançaises épilées
et une
proportion
depoil
sali 2 à 3 foisplus
éle-vée chez les
lapins
angora allemands(figure 6).
Deux souches
de
lapins
ont étésélectionnées, chacune
pour fournir l’une edes 2
qualités:
«
laineuse »
pourla souche allemande
et«
jarreuse »
pour lasouche française.
3.s / Paramètres de la reproduction :
fertilité-fécondité
a /
Fertilité
des mâles et des femellesLa
qualité
du sperme deslapins
angora a été étudiée parplusieurs
chercheurs. Brockhausen et al(1976, 1979)
ont trouvéqu’elle
n’était pas influencée par lalongueur
de la toison. Yan et al(1985)
ont observé l’influence défavorable del’augmentation
de latempérature
sur la quan- tité et laqualité
du sperme. Hu et al(1988)
onttrouvé que le
pourcentage
despermatozoïdes
anormaux doublait en été chez les
lapins
angora de souche allemande.
Sinkhovics et al
(1983)
ontcomparé
la ferti-lité de femelles angora à celle de femelles ne
portant pas le
gène
angora. Il ont trouvé untaux de fertilité nettement
plus
faible chez les femelles angora : 45 % contre 75 %. En utilisant l’insémination artificiellepratiquée juste après
une tonte, le taux de fécondité a été
compris
entre 46 et 70
%,
en fonction dujour auquel
l’insémination a été effectuée. Thébault et De Rochambeau
(1988)
ont observé des taux de fertilité trèsbas,
en saillie naturelle : 25 % par saillie et 52 % avec sailliesmultiples
entre deuxrécoltes de
poil.
b
/Fécondité des
femellesLa taille de la
portée
à la naissance estréduite
(tableau 4). D’après
Brockhausen et al(1979)
celaproviendrait
d’uneimportante
mor- talitéembryonnaire.
Des observationsprélimi-
naires semblent confirmer cette
hypothèse puisque
le taux d’ovulation est voisin de celui deslapins
non porteurs dugène
angora(Théau-Clément,
communicationpersonnelle).
D’autre part, la
capacité
pour une femelleangora, d’élever une
portée
nombreuse est fai-ble. C’est
pourquoi
les éleveursfrançais
élimi-nent dès la naissance un nombre
important
demâles
(Rougeot
et Thébault1984).
Ainsi, parexemple,
uneportée qui
compte à lamise-bas,
4,9lapereaux
vivants sera réduite à 3,2après
élimination des mâles et ne seraplus composée
que de 0,9 mâle et 2,3 femelles
(Thébault
et DeRochambeau
1988).
Cettepratique apparaît
aussi clairement dans les données de Garcia et
al (1984).
c / Paramètres
démographiques
Les connaissances des
paramètres démogra- phiques
d’unepopulation
sontindispensables
pour l’élaboration d’un programme d’améliora- tion
génétique.
Pourtant les données concer-nant ce
sujet
sont rares.Rougeot
et Thébault(1984)
ont estimé le tauxde renouvellement annuel à 25 % dans les éle- vages
français
et que, dans cesconditions,
5 % des femelles ayant deuxportées
par anpermet-
tant de sevrer 2,5
jeunes
femelles parportée,
était suffisant pour assurer le renouvellement.
La
répartition
des effectifs par classed’âge
s’établirait de la manière suivante : de la 1‘eà la
7° année : 24 ; 22,5 ; 20 ; 16,5 ; 11 ; 5 et 1,25 %.
Thébault et De Rochambeau
(1988)
ont étu-dié les
paramètres démographiques
du trou-peau
expérimental
delapins
angora de l’INRA.Les résultats ont montré deux différences
importantes
par rapport à cequi
est décritplus
haut : 25 % environ des femelles
disparaissent chaque
annéependant
les 3premières
annéeset seulement 10 %
dépassent l’âge
de 4 ans.D’autre
part,
en raison du faible taux de ferti-lité,
les 2/3 des femelles dutroupeau
ont été saillies au moins une fois et 33 % ont eu aumoins une
portée.
Même si ces résultats ont été obtenus dans
un troupeau
expérimental
soumis à descontraintes
particulières,
il est à peuprès
cer-tain que les estimations de
Rougeot
et Thébault(1984)
étaienttrop optimistes
en cequi
concerne les
élevages français. D’après
Ricke-Munos
(1984),
le taux de renouvellement seraitencore
plus
élevé au Chilipuisque
le taux de mortalité entre deux tontes trimestrielles est estimé à 21 %. Garcia etMagofke (1982)
formu-lent une
hypothèse
danslaquelle l’espérance
devie des
lapins
angora n’excéderait pas 2 ans.4 / Programmes de sélection
4.
1
/ En Allemagne Fédérale
L’Allemagne
n’est pas unproducteur impor-
tant
d’angora
mais sesreproducteurs
sont dif-fusés dans le monde entier, essentiellement
vers l’Extrême Orient,