• Aucun résultat trouvé

Réflexion sur la médecine familiale

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Réflexion sur la médecine familiale"

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

606

Canadian Family PhysicianLe Médecin de famille canadien

|

Vol 62: july • juillet 2016

Réflexion sur la médecine familiale

Jennifer L. Hall

MSc MD CCMF FCMF

D

ernièrement, j’ai assisté à une séance dans le cadre du 24e Cours annuel de médecine en régions rurales et éloignées présenté par la Société de la Médecine Rurale du Canada, à Charlevoix (Québec), où le Dr Louis Francescutti a éloquemment présenté une plé- nière sur la prestation de soins palliatifs de haute qualité aux patients. Lors de la séance, il a lancé aux participants le défi de réfléchir sur ce qu’ils aimeraient faire ou dire si leur méde- cin de famille leur disait que leurs jours étaient comptés.

En dressant ma liste, bien des choses me sont venues à l’esprit, tant sur le plan personnel que professionnel.

J’aimerais vous faire part de quelques-unes des réflex- ions sur ma liste professionnelle. Elles portent toutes sur l’importance de défendre les avantages uniques que la médecine familiale confère aux soins de santé, aujourd’hui et pour l’avenir.

Communiquer la valeur de la médecine familiale

Il est important de communiquer à notre propre pro- fession, à nos patients, et aux autres intervenants que la valeur de la médecine familiale est considérable et qu’elle a des effets profonds sur la santé des Canadiens et Canadiennes. Une part importante du budget des soins de santé est axée sur les cliniques de traitements spéci- fiques et sur le suivi. Ces cliniques obtiennent d’excellents résultats en matière de santé dans la prise en charge de leur maladie particulière. Paradoxalement, les effets de la médecine familiale sur la santé à long terme des patients et de la population en général sont plus marqués1. Ceci met en évidence la valeur de la médecine familiale — une valeur que l’on pourrait décrire comme de bons résul- tats à un faible coût. Nous devons continuer à insister sur ce message. À l’heure actuelle, le CMFC travaille afin de mettre en lumière la valeur des médecins de famille, entre autres par l’intermédiaire de sa campagne publique la plus récente, qui s’articule sous le slogan « Les médecins de famille ont votre santé à cœur. »

Trouver le temps d’écouter les histoires

Les soins aux patients offerts en médecine familiale s’apparentent davantage à un marathon qu’à un sprint.

Certes, nous traitons les maladies aiguës à la clinique, à l’hôpital et à l’urgence, mais dans l’ensemble, les soins que nous fournissions reposent sur des relations à long terme qui se cultivent au fil du temps. En écoutant les témoignages de nos patients et de leurs proches dans un sens plus large que la situation et l’état physique immé- diats, nous sommes en mesure de prendre de meilleures

décisions médicales lorsque les patients sont ancrés dans leurs contextes. La pression est encore plus forte dans l’environnement d’aujourd’hui, où la douleur chronique, l’usage abusif des opioïdes et l’aide médicale à mourir sont des préoccupations majeures. Pour aller de l’avant et dans l’intérêt primordial de nos patients, ces discussions doivent être exhaustives. Nous devons connaître toute leur histoire afin de mieux servir nos patients.

S’ouvrir à l’incertitude

Dans l’environnement de santé actuel, avec toutes ses lignes directrices, ses algorithmes et ses plans de soins aux patients, il est souvent difficile de reconnaître qu’au quotidien, les médecins de famille exercent dans un cli- mat d’incertitude. L’incertitude du diagnostic, l’incertitude du traitement et l’incertitude des résultats font partie de notre quotidien. Bien que souvent vue sous un œil néga- tif, l’assurance des médecins de famille face à l’inconnu est un atout pour la profession. La prise en charge de mala- dies indifférenciées est une compétence largement sous- estimée, mais essentielle pour les médecins de famille.

Lorsque cette compétence est adroitement mise à profit, les tests inutiles sont évités et les soins centrés sur le patient sont assurés. Ainsi, grâce à la relation à long terme qui existe entre le patient et le médecin de famille, nous pou- vons naviguer l’incertitude judicieusement.

Inspirer les jeunes médecins de famille

En qualité de médecins de famille, nous avons le devoir de planifier notre relève, afin d’assurer la prise en charge de nos patients après notre départ. En tenant compte du climat turbulent des systèmes de santé de plus- ieurs provinces en ce qui concerne les soins primaires, l’avantage d’avoir des médecins de famille dynamiques, engagés, et dévoués comme modèles et mentors a beau- coup de poids pour encourager les étudiants en médecine à s’engager dans cette profession, avec toutes les joies et les défis qui l’accompagnent. De plus en plus, les facul- tés de médecine envoient les étudiants et les résidents à l’extérieur des institutions académiques traditionnelles, et c’est là une occasion sans équivoque pour tous les mem- bres du CMFC de fortement influencer cette expérience en enseignant dans leurs communautés, grandes et petites.

Les étudiants sont motivés par le travail des médecins de famille, et c’est à nous d’attiser cet enthousiasme.

À mon tour, je vous lance le défi de réfléchir à votre propre liste de ce que vous aimeriez faire et dire sur le plan professionnel et personnel, si vos jours étaient comptés. Si vous êtes comme moi, vous en éprouverez de la satisfaction, surtout à l’égard de votre carrière en médecine familiale.

Message de la présidente | College

Collège

This article is also in English on page 605. Référence à la page 605

Références

Documents relatifs

Cette vision reposait sur dix piliers : des soins centrés sur le patient ; son propre médecin de famille ; la prestation de soins en équipe ; l’accès en temps opportun ; des

Dans le contexte d’une colla- boration avec Patients Canada, le Comité de programme sur les soins aux personnes âgées (SPA) du Collège des médecins de famille du Canada

En leur présentant à la fois des choix positifs et négatifs (y compris l’option de ne pas recevoir de soins), nous pouvons commencer à surmonter la passivité ou la relégation

Même durant les séances de la Section des CPMF, sans doute la section du Collège la plus en faveur des pratiques ciblées, de nombreux membres de la section ont comme avant-propos

Nos diri- geants, le Collège des médecins de famille du Canada et les sections provinciales devraient commencer à indiquer qu’ils ne donneront pas leur aval à des lignes

Avons-nous des données probantes pour soutenir que les lignes directrices élaborées par des médecins de famille seront davantage mises en œuvre que celles produites par

Je préfère la défi- nition originale, qu’ont suivie les lignes directrices sur les lipides pour les soins primaires 8   :  les meilleures données probantes combinées

Cette transformation vers un modèle de collaboration, c’est- à-dire produire ensemble des lignes directrices, devrait s’effectuer dans un effort d’améliorer les soins aux