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Submitted on 18 Mar 2021
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Interface-à-face
Alice Lenay
To cite this version:
Alice Lenay. Interface-à-face. Art et histoire de l’art. Université Grenoble Alpes [2020-..], 2020.
Français. �NNT : 2020GRALL024�. �tel-03173300�
THÈSE
Pour obtenir le grade de
DOCTEURE DE L’UNIVERSIT1 GRENOBLE ALPES
Spécialité : Lettres et Arts
Arrêté ministériel : 25 mai 2016
Présentée par
Alice LENAY
Thèse dirigée par Yves CITTON, Professeur # l’Universit% Paris 8 EUR ArTeC
et
codirigée par Jean-Philippe LACHAUX, Professeur au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon – Inserm
préparée au sein du Laboratoire Litt&Arts (UMR 5316)
dans l'1cole Doctorale Langues Litt%ratures et Sciences Humaines
Interface-#-face
Les visages de la rencontre
" travers les écrans
Thèse soutenue publiquement le 19 novembre 2020
devant le jury composé de : Madame Laurence ALLARD
Ma'tresse de conférence " l’Université de Lille 3 (examinatrice) Monsieur Serge BOUCHARDON
Professeur " l’Université de Technologie de Compiègne (examinateur) Madame Gretchen SCHILLER
Professeure " l’Université Grenoble-Alpes ( Présidente ) Madame Gwenola WAGON
Ma'tresse de conférence " l’Université Paris 8 (examinatrice) Monsieur Mauro CARBONE
(Absent) Professeur " l’Université Jean Moulin Lyon 3 (rapporteur)
Interface-à-face
Les visages de la rencontre à travers les écrans
Résumé
Cette thèse de recherche-création explore et cherche à baliser les distances que struc- turent nos milieux de rencontre sur écrans, à partir de l’observation des visages qui s’y pro- jettent. Dans le face-à-face en présentiel, je ne vois pas mon propre visage, mais je vois ce- lui de l’autre qui, en me regardant, désigne cette part aveugle de mon corps. Faire face au visage, c’est ouvrir une distance qui permet la rencontre. Comment cette distance se trouve- t-elle restructurée lorsque nous nous faisons face par l’intermédiaire de caméras et d’écrans, aujourd’hui combinés sous la forme hybride de « camécrans » ? Quels milieux de rencontre notre face-à-face écranisé peut-il ouvrir ? Interface-à-face : le titre de la thèse vise à interro- ger la distance physique, spatiale, technique et sociale entre nos visages sur écran.
L’enquête est menée sur un corpus de propositions artistiques récentes (1990-2020) met- tant en scène différents modes de rencontres entre des visages par la médiation d’écrans.
Elle se concentre plus particulièrement sur les évolutions de trois artistes et collectifs dont les travaux sont particulièrement riches en la matière, que j’ai suivis et accompagnés dans leur travail : Dominic Gagnon, Annie Abrahams et BeAnotherLab. Pour tester les hypo- thèses théoriques que je tire de l’analyse des œuvres du corpus, je propose des dispositifs artistiques que j’ai réalisés au cours des dernières années ou en cours de réalisation, exposés sur un site dédié à la thèse. En partant de rencontres asynchrones (sur YouTube) dans les vlogs et les vidéos ASMR (face A), la thèse analyse ensuite des rencontres synchrones (par Zoom et au casque de réalité virtuelle) (face B), pour proposer un parcours entre différentes études de cas, dont la somme esquisse une cartographie de possibles milieux de rencontre sur écrans.
À travers ces dispositifs artistiques, l'écran devient un laboratoire d'observations et d'ex-
périences de nos rencontres à distance, telles qu’elles se multiplient depuis une vingtaine
d’années (sur des interfaces visiophoniques notamment), au point de prendre désormais une
place incontournable dans nos relations sociales.
Abstract
This research-creation dissertation explores and attempts to map out the distances that structure our meeting environments on screens, based on the observation of the faces ap- pearing on them. In a face-to-face situation in presence, I do not see my own face, but I see the face of the other who, looking at me, points to this blind part of my body. To face the face is to open a distance that allows the encounter. How is this distance restructured when we face each other through cameras and screens, now combined in the hybrid form of
“camscreens”? What meeting environments can our screen-based face-to-face encounters open up? Interface-to-face: the title of this dissertation aims at questioning the physical, spatial, technical and social distances between our faces on screen.
The investigation is carried out on a corpus of recent artistic propositions staging differ- ent modes of encounters between faces through the mediation of screens. It focuses more particularly on the evolutions of three artists and collectives whose work is particularly rich on these issues, whom I have followed and accompanied in their work: Dominic Gagnon, Annie Abrahams and BeAnotherLab. Artistic installations that I have created over the past few years or that I am currently developing, exhibited on a site dedicated to the dissertation, are called upon to test the theoretical hypotheses drawn from the analysis of the works in the corpus, in order to shed light on our screen-based face-to-face encounters. Starting from asynchronous encounters (on YouTube) and ASMR videos (side A), the dissertation moves on to analyze synchronous encounters (using Zoom and Virtual Reality headsets) (side B).
The trajectory as a whole proposes a path between different case studies so as to sketch a cartography of the possibilities and environments of encounters on screens.
Through these artistic devices, the screen becomes a laboratory for observations and ex-
periments on our remote encounters, as they have multiplied over the last twenty years,
playing an increasing role in our social relations.
Remerciements
C’est avec une profonde reconnaissance que je remercie les membres du jury d’avoir bien voulu consacrer de leur temps à ce projet de recherche : Madame Laurence Allard, Monsieur Serge Bouchardon, Monsieur Mauro Carbone, Monsieur Jean-Marie Dallet, Ma- dame Gretchen Schiller et Madame Gwenola Wagon.
Ma gratitude va droit vers mon directeur de thèse Yves Citton qui m’a accompagnée tout au long de cette recherche. Pour la richesse de sa pensée qui a profondément influencé le présent texte, et pour son enthousiasme qui a imprégné ma façon de faire. Son attention et son inventivité m’ont donné un exemple réjouissant de la recherche. Je remercie également mon co-directeur Jean-Philippe Lachaux pour son accueil et la curiosité mutuelle que nous avons nourrie pour nos disciplines respectives.
Cette thèse est spongieuse : elle est gorgée des multiples regards qui ont traversé mon questionnement, elle est modelée par des influences plurielles, qui n’ont cessé de me dépla- cer vers des pratiques toujours plus incarnées et collectives.
Ainsi je remercie Annie Abrahams, pour la sensibilité de son questionnement et pour son invitation à la rencontre. Les multiples liens qu’elle trace ont orienté de façon décisive les pages à suivre. Je remercie également les membres de Constallationss, avec lesquelles des pistes de recherches alternatives et fertiles se sont ouvertes : Annie Abrahams, Pascale Bar- ret, Alix Desaubliaux, Carin Klonowski, Gwendoline Samidoust. Pour leur accueil égale- ment, et les discussions qui se sont amorcées au fil des Distant Movements je remercie Da- niel Pinheiro et Muriel Piqué.
Mes remerciements également à Dominic Gagnon et Philippe Bertrand (collectif BeAno- therLab), dont le travail fait également l’objet de cette thèse, d’avoir répondu à mes ques- tions et partagé leurs interrogations. Nos riches discussions ont profondément influencé les conclusions de la recherche.
Merci à l’ensemble des artistes, performeurs et chercheurs avec lesquels les expérimen-
tations artistiques se sont faites et qui se trouvent présentées tout au long de la thèse : Nico-
las Bailleul, Damien Beyrouthy, Vincent Bonnefille, Jeannie Croset, Audrey Dominguez,
Claire Echelard, Raimon Gaffier, Martin Givors, Laura Fanouillet, Johan Lanoé, Gala
Hernández López, Sylviane Médard, Ely Morcillo, Nina Moro, Jacopo Rasmi, Natacha Se-
Le travail s’est également développé au sein du groupe « Vivre parmi les écrans », du collectif « Après les réseaux sociaux », avec les membres du « PerformanceLab », et l’équipe de « La Revue Documentaires », mais également avec les étudiants de l’Université Grenoble Alpes et de l’Université Paris 8, lors des cours qu’on a bien voulu me confier et qui ont accompagné la thèse, en particulier « Cinéma et nouvelles technologies », « Pra- tiques artistiques et nouvelles technologies », « Camécrans : les caméras sur nos écrans », et
« Enregistrer la rencontre, l’art du protocole ».
Pour le soin et l’attention qu’ils ont porté au texte, je remercie les amis, familles, experts et chercheurs qui ont relu des chapitres en apportant leurs éclairages sur mes questionne- ments : Nicolas Bailleul, Philippe Bédard, Camille Brouzes, Giuseppe Cavallari, Odile Chatirichvili, Vincent Duché, Claire Echelard, Raimon Gaffier, Chloé Galibert-Laîné, Isa- belle Krzywkowski, Charles + Clémence + Isabelle Lenay, Léa Maroufin, Émilien Villeroy, Jacopo Rasmi, Natacha Seweryn et Charlotte Spindler.
Pour leur amitié et leur écoute attentive, je salue les compagnons de la doctosalle – qui ne sont pas déjà cités – Léa Andreolety, Mujtaba Ashgari, Alexia Dedieu, Aleks Dupraz, Hélène Godin, Charlotte Guiot, Célia Jerjini, Philippe Lammers, Mathilde Mougin, Julia Pont, Anaïs Tillier.
Merci enfin à mes partenaires musicaux, Jean-Pierre, Françoise, Christian, Frédéric et Vincent pour le plaisir que nous nous donnons au fil de nos improvisations incarnées.
Enfin, mes réflexions se sont largement illustrées en bord de table : je marque ici ma profonde reconnaissance et mon admiration pour ma famille, et en particulier pour mon père, pour la filiation de nos questions, et le relais théorique qui s’est illustré dans cette thèse.
Merci à Raimon pour sa présence, qui, à bien des égards, est le sujet même de cette
thèse.
Sommaire
INTRODUCTION INTERFACE-À-FACE
Les visages sur nos écrans...17
0.1 Scène Des visages sur écrans...19
0.2 Cadrage théorique Milieux de rencontre sur camécran...21
0.2.1 Cadre phénoménologique : mon visage, ton visage...21
0.2.2 Cadre mésologique : milieux de rencontre… sur écran ?...27
0.2.3 Cadre cinématographique : le film comme sujet voyant...29
0.2.4 Cadre phénoméno-technique : les camécrans...32
0.2.5 Cadre socio-technique : le visage constitué par le collectif...35
0.3 Problématique Interface-à-face : la distance de la rencontre...40
0.3.1 Le milieu ouvert par le face-à-face (séparation)...41
0.3.2 Entre absence et fusion, la crête de la rencontre (distances)...42
0.4 Méthodologie L’écran comme laboratoire...48
0.4.1 Les relations écraniques comme terrain...48
0.4.2 Corpus & recherche-création...57
0.4.3 Parcours...65
FACE A.
RENCONTRES ASYNCHRONES
CHAPITRE 1 Si loin si proche
Le quasi-visage du camécran dans les vlogs...71
1.1 Face aux images Du viseur-écran à l’écran-miroir...76
1.1.1 Les images comme terrain. Le corps engagé du réalisateur fantôme...79
1.1.2 Le miroir du mode confessionnal (entre l’image et l’objectif)...90
1.2 La proximité tactile avec l’appareil L’articulation du camécran mobile...107
1.2.1 L’écosystème subjectif...108
1.2.2 Décrocher le viseur...121
1.3 Les vidéos de compagnie Le compagnonnage des appareils...129
1.3.1 Les fictions accompagnantes...131
1.3.2 Présence à la demande [Presence on Demand, POD]...138
1.3.3 Le quasi-visage du camécran...145
CHAPITRE 2 Contact à distance Le visage-écran dans les vidéos ASMR...155
2.1 Connecter les sensibilités À la rencontre de la communauté ASMR...161
2.1.1 La formation du public ASMR...161
2.1.2 Simuler le face-à-face. Le visage comme membre fantôme...170
2.2 Rester dans l’entre-deux La médiation comme proximité distante...185
2.2.1 Le soin en ligne. L’intimité en jeu dans la vidéo ASMR...186
2.2.2 The medium is the mAssage, la voix plutôt que les mots...196
2.3 La médiation comme milieu Résonner d’une même chair...206
2.3.1 La chair indisciplinée, le corps affecté...207
2.3.2 La vibration traverse les membranes...217
CHAPITRE 3 Collision Du nuage à la terre, Des images aux visages...231
3.1 Des circulations enchevêtrées Valence et valeur des images de visage...237
3.1.1 Le visage façonné par la circulation des images...238
3.1.2 Détourner les images : le web sur la toile...252
3.1.3 Déranger la circulation...263
3.2 Géo-politique des points de vue Situer le processus d’identification...275
3.2.1 L’identification rejetée...276
3.2.2 Décoloniser les images : l’asymétrie en jeu...285
3.2.3 Nous situer (la responsabilité)...294
FACE B.
RENCONTRES SYNCHRONES
CHAPITRE 4 Comme lien et comme séparation
Les « cases-à-visage » visiophoniques...311
4.1 Complications communicationnelles Parcours avec Annie Abrahams...317
4.1.1 Plongée dans l’œuvre d’Annie Abrahams...318
4.1.2 Face-à-face vidéo à distance : L’un la poupée de l’autre (2007)...327
4.1.3 Les performances vidéo en ligne...337
4.2 Composer avec le milieu Le terrain visiophonique...352
4.2.1 Le face-à-face accidenté...352
4.2.2 L’espace-temps décousu...366
4.2.3 L’apparition vacillante...375
CHAPITRE 5 Accorder les enchevêtrements La résonance dans les improvisations visiophoniques...389
5.1 Portraits visiophoniques Improvisation et intra-action dans Online-Ensemble....394
5.1.1 Les combinaisons potentielles...395
5.1.2 L’improvisation. Être-ensemble sur l’interface...405
5.1.3 Intraface-à-face. Co-implication et responsabilité...413
5.2 La pleine télé-présence Méditations en ligne...421
5.2.1 Les Distant Feelings et Distant Movements...423
5.2.2 Méditation sur les médiations...434
5.2.3 La rencontre sur le seuil...444
CHAPITTRE 6 L’abîme dans l’interstice Intra-face au casque de RV : quand le visage résiste...459
6.1 Porter le visage en portant le casque ? L’empathie du point de vue (The Library of Ourselves et autres expériences de caméras subjectives)...467
6.1.1 La machine à empathie ?...468
6.1.2 La participation du spectateur au film...477
6.1.3 Le corps-à-corps au casque de RV...487
6.2 Résistance du visage et co-dépendance de nos corps The Machine to be Another...503
6.2.1 La danse entre nos corps appareillés...504
6.2.2 The Machine to be (with one) Another...514
6.2.3 Asymétrie radicale entre nos corps situés...519
CONCLUSION
INTRAFACE-À-FACE
« Faire visage » sur nos écrans...529
7.1 Reprise Intra-face-à-face Ou l’art de l’improvisage...531
7.1.1 Les « distances de rencontre » dans les rencontres à distance...531
7.1.2 La relation constitutive...537
7.2 Mouvements Aller vers l’autre...548
7.2.1 Se retrouver dans l’impossibilité de la fusion : à distance...548
7.2.2 L’écran comme entre-deux (projet de film)...558
BIBLIOGRAPHIE...563
LISTE DES FIGURES...587
Composition de la thèse.
Le manuscrit est scandé par une dizaine d’expérimentations artistiques signalées par des pages grisées, auxquelles sont parfois associés des formats d’impression détachés.
Un site internet reprend, en forme d’« exposition virtuelle », la présentation de ces diffé- rents projets et compile également différents documents annexes, liés au travail des artistes que j’ai suivis : http://www.intraface.net.
L’ensemble du travail soumis pour cette thèse comporte donc :
• 1 manuscrit
• 4 impressions détachées :
◦ Biggie
◦ Theme Song 2.0
◦ Constallationss
◦ Un manuel d’Exercices de rencontre
• 1 site : http://www.intraface.net
Note sur l’usage des pronoms personnels.
J’emploie la première personne du singulier lors des descriptions phénoménologiques,
mais aussi lors de la présentation de mes propres expériences artistiques. La deuxième per-
sonne, souvent au singulier, désigne autrui dans la description phénoménologique. Cet autre
peut être spécifié ou non, il peut s’agir d’un « autre » abstrait, du lecteur ou de la lectrice du
texte. Enfin, le « nous » intervient pour les développements académiques. Ce « nous de mo-
destie » renvoie au groupe de chercheurs et d’artistes intéressé par ces questions. Il signale
également la pluralité des voix qui animent et nourrissent la pensée.
Alors que nous étions en conversation, ton visage ne semble plus réagir. Est- ce que la connexion s’est troublée ? Lequel de nos appareils, le tien ou le mien, s’est-il soudainement mis hors-jeu ? Est-on encore ensemble ?
Cette recherche prend pour point de départ l’effet d’une image particulière, celle d’un visage sur écran qui se trouble en raison d’une mauvaise connexion internet [Figure 0.1]. En s’abîmant, le visage rappelle la médiation technique à laquelle il était lié et me renvoie à une incertitude, face à l’opacité de l’écran : es-tu là ? Ce vertige provoqué par la déconnexion impromptue révèle le milieu de rencontre que nous habitions jusque-là, il met soudainement en relief la dis- tance à travers laquelle nous étions en relation.
Ce qui apparaît alors, c’est que la médiation technique qui nous reliait l’un à l’autre n’agissait pas en dépit de la distance qui nous séparait, mais au contraire, rendait possible notre rencontre à cette distance. Autrement dit, la distance ne s’oppose pas à la rencontre, mais elle est la condition de notre face-à-face.
La question du visage nous permet d’explorer cette condition paradoxale de la rencontre à distance : nos deux visages en relation décrivent deux points de vue sur le monde. Nous ne pouvons pas occuper la même place, donc nous ne percevons pas la même chose. Cette différence crée nécessairement une dis- tance, au minimum un écart, entre toi et moi. Et c’est à cette condition que nous pouvons nous rencontrer . Mais que deviennent ces distances lorsque nous nous rencontrons par le biais de nos écrans ?
Pour explorer ces distances créées par nos visages sur écrans, je me suis ap-
puyée sur l’observation de différents milieux de rencontre ouverts par des ob-
jets audiovisuels contemporains et sur la proposition de quelques expériences
artistiques personnelles. Avant de présenter ce corpus, j’établis dans cette in-
troduction le cadre théorique dans lequel la recherche a pris ses racines, et la
posture particulière que je voudrais défendre.
Figure 0.1. Conversation visiophonique (2016).