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Quand les énergies vertes changent le regard sur le monde rural

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Academic year: 2021

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Quand les énergies vertes changent le regard sur le monde rural

Daniela Perrotti

To cite this version:

Daniela Perrotti. Quand les énergies vertes changent le regard sur le monde rural. Colloque Sociologie des approches critiques du développement et de la ville durables, Université Vincennes Saint-Denis (Paris 8). Equipe de rechercher AUS, Saint-Denis, FRA., Feb 2012, Paris, France. �hal-01190349�

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Equipe de recherche AUS

Université Paris 8 / UMR LAVUE (CNRS) / Ecole Nationale d’Architecture Paris-Val de Seine

 

Colloque international

 

1er et 2 février 2012

Ecole Nationale d’Architecture Paris - Val de Seine, 3/15 quai Panhard et Levassor, 75013 Paris

Sociologie des approches critiques

du développement et de la ville durables

COMMUNICATION

 

Auteur Nom : Daniela PERROTTI

Rattachement institutionnel : Laboratoire de Recherche (Larep) Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles

Fonction : Post-doctorante, Chercheur Associé Adresse/ : daniela.perrotti@mail.polimi.it Contacts

Axe thématique Axe 4 : Une justification écologique ?

Horaire séance 16h, le 2 février

Titre de la

communication Quand les énergies vertes changent le regard sur le monde rural

Mots-clés

Paysage rural, milieu périurbain, agriculture, agro-énergies, durabilité énergétique

Introduction.

Plus d'énergie, moins d'équité ?

Déjà en 1973, dans l’un de ses textes les plus diffusés et traduits, Energie et équité, publié en trois livraisons sur les pages de Le Monde, le philosophe autrichien Ivan Illich illustrait le lien profond et en même temps, dans la plupart de cas, insaisissable entre consommation d’énergie

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et équité des rapports sociaux au sein des sociétés qui lui étaient contemporaines. En poussant l’horizon de sa réflexion par delà la simple acceptation d’une « limitation écologique » du maximum d’énergie consommée par personne, répondant à ses yeux à une exigence de survie, il invitait à reconnaitre dans le minimum d'énergie acceptable le fondement nécessaire à tout ordre social qui soit à la fois « justifiable scientifiquement et juste politiquement ».

L’idée de quantifier, par le biais d’une unité de mesure telle que le quantum d’énergie, la valeur sociale de la consommation d’énergie faisait donc écho, dans la pensée de cet auteur, à un souci d’ordre éthique et social, là où l’adoption d’une technique à faible consommation d’énergie représentait une condition indispensable à la construction d’une démocratie participative. Illich préconisait dans ces termes la relation étroite entre les politiques énergétiques adoptées par les gouvernements nationaux au fil des années 70 et 80 et la définition des marges de liberté dont une société pourrait jouir, dans ses prévisions, lors des années 2000. Il ouvrait ainsi à une profonde remise en question des discours rhétoriques portés par les tenants de la prise en compte des conséquences strictement écologiques de la crise énergétique émergente dans les années de la publication de son travail1.

La dénonciation de « l’aveuglément » produit par l’adoption d’un point de vue uniquement tourné vers l’évaluation des effets produits sur l’environnement rejoint ici celle concernant toute optique négligeant une limitation énergétique « socialement motivée » et basée sur l’idée qu'au-delà d'un certain seuil, « les forces mécaniques corrompent le milieu social ». En mettant en avant une irréductibilité du seuil de la « désintégration sociale », conséquente à la consommation de grandes quantités d'énergie, au seuil auquel la transformation de l'énergie se retourne en « destruction physique », Illich introduit le concept de « quantum d'énergie socialement critique » au prisme duquel il remet en discussion la question politique de la consommation d'énergie à laquelle une société doit limiter ses membres. « Je prétends qu'au- delà d'un niveau critique de consommation d'énergie par tête, dans toute société, le système politique et le contexte culturel doivent dépérir. Dès que le quantum critique d'énergie consommée par personne est dépassé, aux garanties légales qui protégeaient les initiatives individuelles concrètes on substitue une éducation qui sert les visées abstraites d'une technocratie. Ce quantum marque la limite où l'ordre légal et l'organisation politique doivent s'effondrer, où la structure technique des moyens de production fait violence à la structure sociale. »

C’est à la lumière de cette visée critique que le philosophe s’attache en suite à dévoiler les       

1 « Aux leaders des peuples que ce même processus d'industrialisation a dépossédés, la crise de l'énergie sert d'alibi pour centraliser la production, la pollution et le pouvoir de contrôle, pour chercher, dans un sursaut désespéré, à égaler les pays mieux pourvus de moteurs. A la paralysie de la société moderne, on donne le nom de crise de l'énergie. » (Illich, 1973)

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enjeux se cachant derrière le « sophisme politique » qui serait à l’origine de l’hypothèse de l’utilisation de carburants non polluants ou, plus généralement, de kW d’énergie produits par source renouvelable, en tant que remède universel aux maux énergétiques de nos sociétés. En partant de l’illusion de pouvoir accorder, dans certaines conditions politiques, « le règne d'une équité et d'une consommation d'énergie également illimitées », cette posture ne contrecarrerait pas les efforts de l'industrie pour « gaver » la société de quanta d'énergie qui inévitablement dégradent, dépouillent et frustrent la plupart de ses membres.

L’intérêt du recours à la pensée de Illich pour introduire notre réflexion sur la manière dont les énergies vertes interviennent dans la reconfiguration des sociétés rurales contemporaines réside, d’une part, dans la pertinence et l’actualité du constat général que « plus d'énergie signifie moins d'équité » et, d’autre part, dans le perspective d’une mise en cohérence de la spéculation du philosophe dans le cadre d’une plus vaste révision critique de la notion de durabilité énergétique et sur les emplois, parfois contradictoires, de cette dernière de la part d’acteurs sociaux et politiques différents. Au centre de cette perspective critique se situent donc les conflits et controverses déterminés non pas seulement par différents usages des espaces voués à la production d’énergie verte en milieu rural périurbain, comme nous l’observerons au fil de l’analyse du terrain d’étude pris en compte par cette étude, mais aussi par les instances souvent opposées traduisant différentes formes d’un quête de durabilité qui investit les cadres de vie des populations urbanisées.

L’hypothèse de poursuivre une stratégie de soutenabilité énergétique pour les territoires métropolitains, construite à partir de la prise en compte des attentes sociales d’un ensemble d’acteurs publics et privés, semble à présent traduire une nouvelle étape dans le processus évolutif qui caractérise la définition même de « développement durable ». Elle nécessite de ce fait de faire l’objet d’une mise en perspective critique eu égard aux retombées que toute démarche de planification et d’aménagement relevant d’une préoccupation de cet ordre engendre sur les rapports sociaux tissus au sein des sociétés, ou, pour revenir aux préconisations d’Illich, eu égard aux écarts creusés entre groupes sociaux par le dépassement du quantum critique de consommation d’énergie, appréhendée par sa « valeur sociale optimale ».

Déjà en 2001, un organisme tel quel l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), dans un rapport réalisé à la suite d'une demande formulée par les ministres des pays membres de cette institution et consacré à faire le point sur les fondements

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théoriques du développement durable, sur son évaluation et sur les réformes institutionnelles qui s'imposent pour « en faire une réalité » (OCDE, 2001), dénonçait la manière dont les aspects sociaux inhérents à la prise en compte du volet énergétique du développement durable avait longtemps été négligés. Si le débat autour de ce dernier s’est jusqu’à présent principalement concentré sur les interactions entre aspects économiques et environnementaux dans la construction d’un « scenario consensuel » dans le court, moyen et long terme, la nécessité - voir même l’urgence - de la prise en compte de la dimension sociale de l’énergie se révèle, suite à cette étude, un sujet crucial et à l’ordre du jour. Elle recouvre plusieurs aspects, tels quels la sécurité liée à l’approvisionnement, l’accès aux services, l’emploi dans ce secteur, les perturbations des marchés internationaux et des corps sociaux résultant de changement de prix de vente et d’achat et l’introduction de mesures incitatives soutenues par l’aide publique, ou encore les incidences sociales et géopolitiques de l’utilisations de terre par les différents types d’installations de production et d’exploitation.

En raison de cette pluralité d’émergences - qui ne pourraient pas être appréhendées isolément ni faire l’objet des mesures règlementaires distinctes - ainsi que des conséquences économiques et environnementales dérivant de l’imbrication des échelles problématiques concernées, la dimension énergétique du développement durable apparaît, enfin, comme étant une condition fondamentale à prendre en compte lorsque nous approchons les transversalités critiques inhérentes à tout objet « durable ».

2. De la « grandeur » des énergies vertes et des risques d’un nouvel ordre de justification L’observatoire privilégié à partir duquel nous entendons évaluer les conséquences engendrées au sein d’un tissu sociopolitique spécifique - comme celui constitué par la population périurbaine de la ville de Milan et par les institutions appelées à l’administrer - en conséquence de la diffusion de types différents de démarches vouées à l’expérimentation et à la mise en place de mesures de soutenabilité énergétique, est celui de la production d’énergie par source renouvelable, notamment à partir des cultures dédiées à la biomasse.

Par le biais de l’analyse de l’évolution productive actuelle d’un certain nombre activités agricoles se situant dans la région métropolitaine de Milan, nous poursuivrons l’exploration critique de l’émergence d’un nouveau rôle assigné par les pouvoirs publics à la filière des agro-énergies en milieu rural périurbain. Cette démarche expérimentale est notamment vouée à mettre en avant, d’une part, l’émergence d’un certain nombre de paradoxes et de transversalités critiques engendrés dans le milieu agricole périurbain par la diffusion des cultures énergétiques et des dispositifs consacrés à leur conversion et à leur intégration dans

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les réseaux locaux de chaleur ; d’autre part, notre étude vise à structurer une réflexion sur la fonction symbolique revêtue par les énergies vertes au sein des imaginaires collectifs des acteurs concernés par cette mise en durabilité de leur cadre de vie, ainsi que sur les changements induits par ces différentes représentations sociales au sein des milieux ruraux périurbains.

La perspective finale que nous nous proposons de poursuivre est donc celle d’interroger la manière dont la « grandeur verte » attribuée aux énergies réputées « propres », puisque produites à partir de sources non fossiles, non épuisables – ou renouvelables – et dont le processus d’extraction, transformation et utilisations n’entraine pas de dommages irréversibles pour les écosystèmes (tels quels les gaz à effet de serre ou la production de déchets dont le traitements implique d’importants risques environnementaux), influence à la fois les processus de transformation et les modes de perception des espaces voués à leur production. Dans le cadre de notre étude, nous rejoignons donc l’idée d’une remise en discussion de l’équivalence souvent établie dans la cité verte entre ce qui est « grand » et ce qui est « écologique » (ou « vert », Lafaye, Thévenot, 1993), sans distinction entre désignation d’objets ou personnes et par contraposition à ce qui est « petit » et « polluant »2, et de la conséquente légitimité et primauté attribuées à tout « être » pourvu de cette grandeur sur les autres (même en absence d’outils scientifiques et modes d’évaluations cohérents et fiables apte à mesurer les paramètres de ce présumé « caractère écologique »).

Ce positionnement scientifique implique l’établissement d’une approche critique des postures et rhétoriques politiques actuelles cherchant à identifier dans la production d’une forme d’énergie respectueuse et inoffensive pour l’environnement le fondement d’un bien commun (Boltanski, Thévenot, 1991), susceptible d’entraîner un ordre de justification préétabli, où le risque d’un passage « injustifiable » du personnel au commun - du particulier au général - concerne une généralisation des besoins et des attentes des acteurs locaux, ainsi qu’une évaluation simpliste et a-topique des caractéristiques des territoires touchés.

3. L’exemple du Parc agricole Sud de Milan : de la déclinaison agro-énergétique de la multifonctionnalité en agriculture à l’attrait de la « grandeur verte » des campagnes périurbaines

Le cas d’étude ici développé, concernant la diffusion des cultures agro-énergétiques au sein des territoires ruraux de la région métropolitaine milanaise et notamment ceux compris à       

2 « Est écologique ou vert ce qui est propre, biodégradable ou encore recyclable et s'oppose à ce qui pollue. Le fait de polluer est associé à l'état de petit. La “voiture verte”, également appelée “voiture propre”, dispose d'un pot d'échappement catalytique la rendant moins polluante et consomme un carburant “vert”. » (Lafaye, Thévenot, 1993)

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l’intérieur de l’aire protégée du Parc agricole Sud de Milan, vise à mettre à l’épreuve sur un terrain spécifique l’hypothèse énoncée plus haut et impliquant une double orientation scientifique. Si, d’une part, nous entendons évaluer les retombées sur ces territoires des actions politiques locales s’appuyant sur une l’attribution d’une « grandeur verte » à ces formes de production d’énergie, et cela à l’aune des contradictions découlant de l’adoption d’une optique d’une transformation soutenable du milieu périurbain, de l’autre, nous mettrons en avant les effets produits par ces transformations sur les représentations sociales de ces espaces agricoles se situant à la lisière avec la métropole.

Au fil de cette étude, une attention particulière est donc accordée aux incohérences ressortant du recoupage entre la durabilité des propos qui nourrissent le discours politique porté par les acteurs publics locaux et les retombées effectives, à l’échelle spatiale et socioculturelle, des démarches vouées à assurer une évolution énergétiquement soutenable des campagnes périurbaines de l’agglomération milanaise.

Le choix de ce terrain d’étude découle du constat du progressif engagement de cette région métropolitaine dans la production des agro-énergies, au sein d’un territoire qui, tout en présentant une configuration paysagère extrêmement riche du point de vue de sa production historique et par sa valeur d’« entité sémiotique » (Bocchi, 2010)3, est à présent fortement caractérisé par la problématique du gaspillage de la ressource foncière et par la conséquente réduction des surfaces consacrées à la production agricole.

Cette problématique acquiert une importance particulière à l’échelle spécifique de l’aire protégée du Parc agricole Sud (d’une surface totale d’environ 47.000 ha). Ce territoire, tout en étant encore bien irrigué par un réseau d’entreprises rurales vouées à la production céréalière et à l’élevage, se révèle de plus en plus exposé à la menace d’une banalisation importante des valeurs socio-économiques propres aux dynamique agricoles historiquement enracinées dans cette partie de la région métropolitaine milanaise (Calori, 2009). Un nombre croissant d’études récentes concordent sur la possibilité d’accorder à cet espace protégé la valeur de contexte privilégié pour expérimenter au sens projectuel, « la théorie et la rationalité du Parc agricole comme une alternative à la crise des aires périurbaines et comme une option pour la reconstruction de la relation ville/campagne » (Coviello, Prusicki, Villa, 2009). Cette dimension expérimentale propre au terrain d’étude ici analysé trouverait sa raison d’être dans une pluralité des facteurs, à la fois géographiques – l’étendue considérable de l’espace protégé

; sa proximité à une métropole comme Milan, important bassin des consommateurs potentiels       

3 L’auteur fait ici référence aux travaux du célèbre historien, philosophe et patriote milanais Carlo Cattaneo, notamment à sa réflexion sur la construction du paysage agricole de la Plaine du Po contenue dans Notizie naturali e civili su la Lombardia de 1844.

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des produits agricoles en provenance des entreprises agricoles locales – et socioculturels – la remarquable valeur agronomique, paysagère et culturelle du territoire; l’étroite relation d’interdépendance historiquement établie entre Milan et sa campagne (Calori, 2009).

Dans la perspective de la reconstruction d’un « nouvel équilibre territoriale entre ville et campagne, plus soucieux des qualités paysagères et environnementales », la valorisation du patrimoine écologique, économique et socioculturel propre aux espaces agricoles périurbains a été en effet au centre des intérêts de la phase politique inaugurée par le Plan Agricole Triennal (PAT, 2004-2006) de la Provincia di Milano (Département autour de la ville de Milan). Etabli en aval du processus de reforme déclenché par la discussion autour de Agenda 2000 et culminant dans l’introduction du deuxième pilier de la Politique Agricole Commune en 1999, le développement rural, cet outil de planification est voué à la traduction à l’échelle du territoire départemental des trois objectifs majeurs cernés par le PSR (Plan de Développement Rural) de la Région Lombardie : accroitre la compétitivité du secteur agricole lombard, valoriser l’environnement et l’espace naturel, améliorer la qualité de vie en milieu rural. Les collectivités locales retrouvent ainsi dans la promotion de l’approche multifonctionnelle de l’agriculture (Hervieu, 2002) l’un des piliers de leur politique agricole, et dans l’implication directe des agriculteurs dans les démarches décisionnelles et de gestion du territoire le fondement de leur stratégie d’action publique.

En effet, déjà à partir du premier Plan Agricole au niveau départemental pour la période 2001- 2003, mais surtout avec l’entrée en vigueur du PAT 2004-2006, les institutions de la Provincia di Milano, en concert avec la Région Lombardie, ont activé une série de mesures spécifiques vouées à l’encouragement d’activités multifonctionnelles, et notamment à la diffusion des cultures dédiées à la biomasse, ainsi qu’aux actions de reforestation4 d’un certain nombre de parcelles agricoles pour la production de biomasse forestière. Cette campagne incitative a notamment été menée au sein des territoires des franges urbaines remplissant une fonction productive moins rentable et devenue moins concurrentielle en raison du processus croissant d’érosion des surfaces agricole causé par l’étalement de la périphérie urbaine.

En représentant, d’une part, une alternative efficace à la marginalisation et à la perte de valeur       

4 Cf. le projet pilot Metrobosco, porté par la Provincia di Milano et mis au point en 2006 au sein de l’élaboration de son Plan Stratégique (Piano Strategico della Provincia di Milano « Città di Città »). Ce projet a été conçu par une multiplicité d’acteurs publics : la direction centrale Ressources Environnementales de la Provincia di Milano (Direzione centrale Risorse Ambientali), le Parc Agricole Sud de Milano et Multiplicity.lab, laboratoire voué à l’étude des transformations territoriales et rattaché au département DIAP (Dipartimento di Architettura e Pianificazione) du Politecnico di Milano Visant à l’aménagement d’une ceinture verte autour de la métropole, avec une surface d’environ 30.000 ha (15% du territoire départemental), ainsi que d’un vaste réseau de coulées vertes et de couloirs écologiques reliant les principaux espaces boisés de la région, Metrobosco prévoit la définition de dix-huit typologies de bois qui à leur tour contribuent à la constitution de huit scenarios thématiques différents pour le développement de la trame verte milanaise (Quaderno de il Metrobosco, 2007).

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de l’agriculture périurbaine et, d’autre part, une forme d’occupation du sol capable de contraster l’avancée du bétonnage urbain, la perspective d’une évolution agro-énergétique de la multifonctionnalité de l’agriculture a été, depuis presque dix ans, adoptée comme stratégie majeure pour le développement soutenable des espaces agricoles périurbains de la région métropolitaine de Milan (Le agroenergie - Guida per gli agricoltori, mars 2008).

Dans le cadre d’un programme général de valorisation des ressources socioéconomiques existant localement, les cultures énergétiques revêtent un rôle fondamentale car, si intégrées dans une gestion optimisée des ressources et conçue au niveau territorial, elles se révèlent un outil efficace pouvant soutenir une « évolution durable » de la société rurale (PSR 2007 - 2013 ; PAT, 2007-2009). Dans le cadre de notre analyse il nous semble important de souligner comme la durabilité à laquelle les documents planificateurs font appel relève de la complexité des aspects, écologiques, économiques et socioculturels, pris en compte pour la construction même de la notion de durabilité, telle qu’elle a été esquissée à ses origines par le Rapport Brundtland « Notre Avenir à Tous », en 1987.

Les administrations lombardes évaluent en effet l’importance stratégique des cultures agro- énergétiques à l’aune d’une pluralité de points de vue, concernant une dimension à la fois environnementale et paysagère : « en tant que sources renouvelables, elles répondent à des instances de nature environnementale mais aussi socio-économique, puisqu’elles peuvent contribuer à un développement plus équilibré des territoires ruraux, tout en représentant une source de revenus complémentaire; elles endiguent les processus d’abandon des zones agricoles les plus défavorisées ; elles assurent la disponibilité d’une source d’énergie alternative pour le bienfait de toute la société ; elles s’inscrivent dans une gestion plus rationnelle de l’espace rural, entraînant des effets positifs potentiels à l’échelle paysagère, ainsi que au niveau de la préservation de la faune et de la flore selvatique et en général de la biodiversité » (PAT, 2007-2009).

Il apparaît pourtant clair qu’au sein des entreprises agricoles consacrées à orienter leur activités dans cette direction, la production d’énergie par source renouvelable ne représenterait pas une véritable source de revenue, pouvant établir une alternative économique efficace vis-à-vis de la perte de valeur de la production strictement agricole, due à la marginalisation foncière des parcelles périurbaines. Puisque envisagée par les acteurs sociaux et politiques locaux dans le cadre d’un filière courte, la production agro-énergétique, tout en assurant des économies possibles grâce à la réalisation d’un modèle d’autonomie dans la production de chaleur, est destinée plutôt à devenir une forme de marque distinctive par le

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biais de laquelle l’entreprise pourrait attirer un public diffèrent de celui jusqu’à présent envisagé.

C’est pour cette raison qu’au cœur de la stratégie mise au point par la Provincia di Milano et l’administration du Parc agricole Sud, afin d’encourager le développement de la filière des agro-énergies au sein des territoires du parc les plus proches de la ville, se situe l’objectif d’aider les entreprises à établir « un cadre plus agréable » de leur milieu de travail dont un public plus vaste pourrait jouir. Par cela, l’on entend notamment que les entrepreneurs orientent les choix et les exigences de la production de biomasse vers un objectif plus esthétique que productif ou strictement fonctionnel, par exemple par le biais d’un agencement de l’espace productif sous forme de haies bocagères ou bosquets de dimension limitées, avec l’emploi d’une formation végétale dite «secondaire» (Le agroenergie - Guida per gli agricoltori, mars 2008).

S’inscrivant dans la double perspective de la création d’une alternative financière à la crise de la production alimentaire en situation de frange, d’une part, et de la valorisation esthétique et paysagère du milieu rural périurbain, d’autre part, cette démarche est dans notre hypothèse à interpréter à l’aune d’une volonté politique fortement orientée à la reconstruction d’une nouvelle interface entre milieu urbain et agricole. La situation de proximité avec la métropole serait dans cette optique envisageable comme une condition de « visibilité » extrêmement favorable, une opportunité à saisir pour les agriculteurs qui pourraient de cette manière intercepter les instances sociales des populations urbanisées, les plus proches et sensibles à l’attrait exercé par cette nouvelle déclinaison de la « grandeur verte » dont relèvent des campagnes périurbaines énergétiquement soutenables. En reformulant leur offre agricole en fonction de ces instances et en englobant dans leur programmation un certain nombre d’initiatives d’ouverture vers un plus vaste public de visiteurs, ces nouvelle entreprise écologiques pourraient ainsi démarrer un processus de diversification de leur activités productives. En complément, si conçues à l’échelle de programmes pédagogiques visant à rapprocher le monde agricole périurbain à celui de la métropole, ces initiatives pourraient constituer un fondement de légitimité pour l’action politique déclenchée par les autorités institutionnelles locales au nom d’une stratégie de verdissement de la ville, élaborée à l’horizon des nouveaux enjeux internationaux qui orientent, dès à présent, le futur de la région métropolitaine milanaise.

4. Vers l’Expo Milan 2015 : quand le « petit » polluant devient le « grand » vert

Au fil du développement des problématiques liées à la question de la production des agro-

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énergies, les démarches menées par les acteurs publics et privées du milieu agricole périurbain milanais rejoignent un niveau de complexité majeure car elles se situent en relation directe avec un évènement qui a dans les dernières années marqué l’évolution du territoire métropolitaine à différentes échelles problématiques.

Nous nous référons ici précisément au processus entraîné par l’organisation de l’Exposition Universelle 2015 dans la ville de Milan, ayant comme thème le slogan « Nourrir la planète, énergie pour la vie ». Le débat sur le droit à une alimentation saine, sûre et suffisante pour toute la planète étant au centre de toutes les démarches organisées à l’occasion de l’Expo 2015, une réflexion approfondie sur la place de l’agriculture au sein des enjeux actuels des sociétés contemporaines acquiert une importance fondamentale.

Ce constat se révèle d’autant plus fondé si nous considérons la manière dont le comité organisateur de cet évènement international (le Bureau International des Expositions, BIE) entend mettre en avant le rôle de la production agricole dans un plus vaste horizon de croissance liée aux problématiques du développement durable. « L’alimentation est l'énergie vitale de la Planète, l'énergie nécessaire pour un développement durable basé sur une alimentation correcte et constante du corps, sur le respect des pratiques fondamentales de la vie de tout être humain, sur la santé. » (Dossier de candidature de la ville de Milan, septembre 2007). En plus, la science et la technologie représentent dans ce cadre une frontière fondamentale, puisque capables de mettre en œuvre des instruments efficaces pouvant répondre aux défis variés mis en jeu, tout en poursuivant la perspective du respect de l’environnement, entendu en tant qu’« écosystème de l’agriculture » (Mascaretti, 2009).

Ce qui nous semble ici important de souligner est la manière dont la production d’énergie par source renouvelable, en général, et les technologies liées aux processus de transformation de biomasse en chaleur, en particulier, ont été positionnées au centre de la campagne poursuivie par la ville de Milan afin de proposer sa propre candidature auprès du BIE en tant que ville hôte de l’Expo 2015 (Dossier de candidature de la Ville de Milan, septembre 2007).

La thématique des énergies renouvelables a donc représenté et représente encore un point fondamental autour duquel les administrateurs publics ont structuré leur action politique, ainsi que leur discours, principalement orientés vers la construction d’une image renouvelée de la ville de Milan en fonction de l’accomplissement des différentes fonctions durables.

La majorité des efforts des acteurs politiques locaux ont été adressés dans la direction d’un changement d’image radical : en abandonnant son statut ancien de métropole industrielle, polluante - et « petite » - du point de vue environnemental et porteuse d’un développement urbain convulsif, à l’horizon de l’Expo 2015, Milan a essayé de revêtir le rôle de ville-

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manifeste des principes de durabilité et d’incarner un idéal de « grandeur » écologique.

5. Conclusions.

Par delà la médiation des technologies vertes, la perpétuation d’une logique passéiste ? En suivant l’évolution de cette orientation agro-énergétique de la production agricole qui est en train de se diffuser à la lisère entre la ville et le territoire du Parc agricole Sud, grâce aux importantes formes de soutien financier pourvu par les autorités locales, nous assistons à l’émergence d’un nouveau rôle pour les énergies vertes au sein des entreprise agricoles se situant en milieu périurbain.

Elles sont en train de devenir une nouvelle fenêtre à travers laquelle ouvrir des canaux de communication entre le monde agricole et celui de la métropole, ou, dans les intentions des acteurs publics locaux, une manière de plus en plus diffusée de résoudre la question des conflits d’usage entre fonction agricole et résidentielle au sein de franges urbaines.

Ne pouvant pas se consacrer à une production massive de biomasse à cause de la surface réduite de leurs exploitations, les entreprises agricoles urbaines qui s’engagent dans une filière courte d’agro-énergies sont destinées à l’accomplissement d’une fonction différente que celle strictement productive, orientée à la construction d’une réponse efficace aux instance sociales et politiques en matière de durabilité énergétique. C’est à l’intérieur de ce secteur, certainement plus proche de celui de l’agritourisme - historiquement développé au sein des campagnes de l’Italie du Centre-Nord (Emilie-Romagne, Toscane, Ombrie, Marche) – que de celui de l’agriculture productive, que les acteurs politiques et socioéconomiques locaux situent le futur d’un nombre important d’entreprises agricole en milieu périurbain (Reho, 2009). De cette évolution du monde rural périurbain, porté par les pouvoirs publics, témoigne par exemple l’invitation à accorder une place centrale à des programmes didactiques et pédagogiques voués à la divulgation et à la connaissance des questions concernant l’autonomie et l’efficience énergétique (Quaderno de il Metrobosco, 2007).

Les énergies vertes semblent donc être dans ce cadre appelées à remplir une fonction symbolique plus que strictement productive et les entreprises engagées dans cette filière, tout en profitant de la situation de proximité entre campagne et ville en milieu périurbain, auraient l’occasion de mettre en place une stratégie d’action fournissant une réponse tangible à la quête de durabilité partagée par une partie des populations urbaines.

Si envisagée dans cette optique, les agro-énergies pourraient devenir une nouvelle fenêtre à travers laquelle ouvrir des canaux de communication entre le monde agricole et celui de la métropole, mais, en développant d’avantage notre réflexion, elles pourrait aussi représenter un

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outil susceptible de construire un nouveau regard sur la ruralité, à partir de l’observatoire centralisé – et centralisateur – de la ville.

L’idée de faire évoluer le modèle traditionnel de la production agricole, à travers la médiation de nouvelles technologies vertes, se configure en effet comme une perspective séduisante, surtout si elle est portée par une volonté institutionnelle qui fait du volet énergétique du développement durable l’un de pivot de sa stratégie politique. Toutefois, un décalage important risque de se creuser entre le discours porté par les représentant institutionnels, notamment à l’occasion d’« évènements phares » tel quel l’Expo 2015 pour la ville de Milano, et concernant les perspectives durables que les territoires sont censés poursuivre, et les retombées réelles, à l’échelle du cadre de vie des collectivité locales, des démarches soutenables entreprises par les acteurs publics.

Un autre risque possible est celui de situer à nouveau la dialectique ville-campagne, saisie à l’échelle de sa déclinaison dans le lieu de marge par excellence, le périurbain (Valentini, 2006), dans l’optique d’un partage manichéen, construit dans la plupart des cas à partir de l’observatoire centralisé - et centralisateur - de la ville, porteur d’un point de vue déséquilibré et d’un regard extrêmement partiel sur la ruralité (Vidal, 2011).

Dans cette situation, la déclinaison agro-énergétique de l’approche multifonctionnelle de l’agriculture n’aurait pas contribué à la construction d’un modèle de développement territorial cherchant à inscrire les territoires ruraux dans une véritable durabilité. Elle aurait plutôt produit une occasion pour renouer avec la logique - dualiste et passéiste - tendant à connoter l’espace rural comme inféodé à la ville, tout en investissant le paysage rural d’une charge symbolique extrêmement lourde visant à le transformer en bassin des démarches de compensation et des résolutions prêtes à contrecarrer l’in-soutenable empreinte écologique de l’urbain.

Bibliographie

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