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Les bases d'une stratégie du développement agricole en Afrique (sud du Sahara) pour la deuxième décennie du développement

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(1)

NATIONS UNIES

CONSEIL

ECONOMIOUE ET SOCIAL

Distr.

LIMITEE

. U/CAP.3/INP.4

29 avril 1970 FRANCAIS

Original: ANGIA2S

COMI^ISSION ECONOMISE POUE L'APRIQUE Conference das Planificateurs africains

Troisieme session

Mdis-Abeba, 20-29 mai 1970

LES BASES D'UNE STRA^EGIE m DEVELOPPEMENT AGRICOLE M AFRIQtJE 2XJ SAHARA) POUR LA J)EUXIEME DECTNIE W DEVELOPPEMMT

Papier presente par la PAO

M7O-904

(2)

LES BASES D'UNE STRATEGIE 3XJ DEVELOPPEMENT AGRICOLE EN

(StJD DU SAHARA) POOR LA DEUXIEME DECENKIE DU DEVELOPPEMSNT

Le Plan Indicatif Mondial a projete 1'agriculture africaine en 1985.

L*OAA s'inspire, eh les ramenant a 1980, des conclusions que le Plan

Indicatif Mondial a e"tablies, pour fonder sa propre strategic pour la Deuxieme De"cennie du Developpement.

On sait que les faoteurs du developpement agrioole sont a la fois hutnains, financiers, institutionnels. Us peuvent etre nationaux, rfigionaux, ou en provenance de 1'extSrieur, suivant les ciroonstanoes, mais il est important de pre"oiser qu'ils devront en tout etat de oause

Stre reoherchds par les responsables des pays con0ernes (et non imposes de lrexte"rieur) et que les ressouroes et les valours profondee dee

sooie"t$s afrioaines doivent etre mobilises en faveur d'un developpement qui leur soit propre* On examinera suocessivement les trois elements principaux de la politique de developpement : les hommes, les oapitaux, les structures, puis on Svoquera rapidement les problemes de 1'integra tion de 1'agriculture dans le developpement sous 1'angle g6ographique

(ame'nagement de l'espaoe) et 6conomique (liaisons sectoriell.es).

* ■ " ■*■• LeB tro:i-s Elements du developpement Les hommes

Le manque de main-d'oeuvre qualifi^e, de cadres comp^tents, d*entre preneurs dynamiques est regulierement signale comme l'un des obstacles fondamentaux du developpement, Sur le plan quantxtatifj auoune planifi- cation de 1'emploi n'a pu etre tent^e dans 1'etude : on sait d'ailleurs que, globalement parlant, la oroissanoe demographique et le sous-emploi rural et urbain, ainsi que les migrations spontanees se traduiront au raoins jusqufen I98O par une demande d'emploi supfirieure a l!offre, Le risque existe de voir se deVelopper un sous-prol6tariat urbain en chftmage,

tandis que dans oertaines zones rurales, des paysans sans terra et sans travail ohercheront a rejoindre les villas. Cette premiere perspective conduit a un element fondamental de politique dans le seoteur agricole 1

la priority ne sera donnde a la motorisation que lorsque des n^oessitSs

techniques 1'imposerontj ou encore lorsque le gain financier et ^oonomique net sera tel qu'il y aurait perte Sconomique sensible pour la nation a ne

pas utiliser la motorisation. II est olair qu'en ge"ne"ral, jusqu'en 1980,

le cout d'1 opportunity du travail humain dans le seoteur agricole oonti- nuera a diminuer, alor a que celui du capital sera en acoroissement rapide.

Si les salaires ne sf51event pas trop vite, la production agrioole afri- oaine poiirra rester competitive aveo celles des autres continents, tout en laissant sur place une valeux ajout^e nationale plus importante que dans les pays oil la meoanisation se generalise. Be toutes fa^ons, une tendance

des exploitants, d^ja peroeptible (comme au Senegal en zone araohidiere,

par exemple) est de substituer des moyens mecaniques a la main-d'oeuvre

en agriculture. II n'est done paa n^ceasaire que cette tendanoe soit encouragee par les gouvernements.

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♦ H/CAP. 3/lHF. 4

Page 2

Des speoialistes ont souvent insite sur les possibilitesde mobili sation de la main-d'oeuvre inoccupee pour des taches d'interet national,

et de nombreuses realisations bnt ete faites par ce moyen. II ne faut

pas surestimer les possibilites dans ce domaine, Cependant, il est certain que des taches aussi essentielles que, par exemple, les planta tions forestieres, rarement finances par 1'exterieur, devraient etre

faites avec une main-d' oeuvre utilisee a un coiit faible (chantiers de travail, service civique des jeunes).

Sur le plan qualitatif, on assiste paradoxalement a un manque accru de personnel qualified tandis que simultanement, le nombre de chomeurs intellectuels s'aocroit. C'est tout le probleme de l'enseignement et.de la formation. qui> se -fcrouve ainsi pose. Les gpuvernements africa,ins ont fait des efforts considerables dans le secteur de'l'eduoation nationale, y consacrant souvent de 18 a 25 pour 100 du Budget de l'Etat, mais en reprenant des modeles d'enseignement europeens euz-memes perimes. Des centaines de milliera de jeunes africains possesseurs d'un diplSme d' enseignement general se trouvent sans, emploi,

L'assistance technique en personnel stranger pallie, dans une certaine

mesure, le manque de cadres qualifies. Mais on connait ses insufiTisances :

elle est peu formatrice,. elle remplace plus qu'elle ne conseille. Slle est souvent inadaptee, parfois pl^thorique dans l'a'drainistrd-tion gene"rale et inexistante ou insuffisante au niveau des techniciens, des cadres moyens, des specialistes. Pour atteindre les objectifs du Plan, elle devra etre ^eorganisee, la priorite etant;.accordee a la transmission de la technique, done a la formation de 1'homologue africain appele" a prendre

la place de lfassistant- .

Les capitaux .

Le capital, .quel que soit le modele de developpement choisi, est un facteur de production indispensable. Facteur rare, le capital est trop souvent encore gaspille, ou n'arrive pas a etre utilise, faute de structures adequates. Le modele de croissanoe elabore par la 3?A0 tient compte de

cette situation et se situe resolument dans le cadre d'une,agriculture qui

reste peu capitalistique., afin da laisser la principale utilisation' de oes capitaux aux secteurs pour lesquels il n'y a pas.d'autre choix (industries, infrastructures de transport, etc.).

En effet, la contrainte principale dans le secteur agricole se situera au niveau de la demande et non de 1'offre, a 1'exception notable de la viande. ■ L \ agriculture pourra .done re"pondre a la demande avec un accroisseraent marginal du stock de capital actuel, et c'est oe qu'elle a fait jusqu'a present, une grande part des investissements ayant ete

realisee sous forme de travail par les pro'ducteurs et planteurs afrioains.

En fait, dans le seoteur traditipnnei en voie de ntpdernisation qui reste

le principal producteur de denrees. agricoles, les p'roblemes se situent

plut&t en amont et en aval du pr'ocessus de production.

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Par contre, le secteur moderne aura besoin de capitaux importants

priv6s et publics, chaque fois qu'aucune autre solution ne sera possible.

Ce.sera no^amment le cas dans les sous-seoteurs suivants s blocs agro- industriels ppur l'exportation (palmiers a huile, caoutchouo, the", bananes,

ananas) ou pour la consommation int4rieure (suore) : perimetres irrigues

dans des cas bien precis et economiquement rentables, peche industriellej forets pour le materiel d1exploitation et de transport; elevage moderne pour les ranohs et'les equiperaents.

Enfin* certaines actions d' ame"nagement regional necessiteront le

reoours massif a des capitaux publics lorsqu'elles se situeront dans ou pres des zones ou la density de la population entrainera obligatoirement des investissements de raise en valeur couteux. .

Ailleurs, on tiendra compte des realites s le manque de oapitaux et

1■insuffisance de personnel qualifie" doivent g£neralement conduire a la

realisation de projets peu coiiteux en investissements et faciles a gerer.

Les budgets nationaux devant etre de plus en plus consacres aux oharges

re"currentes des investissements et au fonctionnement des services administra—

tifs, seuls les pays les plus riches pourror-t disposer de fonds publics importants pour les investissements, ' Lfappel a T'epargne privee, nationals ou exterieure sous des formes a etudier, sera done de plus en plus neoes—

saire, ce qui devrait permettre en outre de freiner la oonsommation de biens

d*importation,

Les structures ou institutions

Le rythme de developpement et le ohangement d•orientation impliques par le plan ne pourront se realiser que si des structures nouvelles ou profon- dement amenage"es sont mises en place; elles seront specialisees dans les multiples taches (credit agricoler recBerche, vulgarisation, transformation

et commercialisation) qui precedent,' accotnpagnent ou suivent la production

agricole. 3n ce domaine, le danger serait de ore"er des organismes admi- nisiiratifs lourds et cotiteux, dont la competence ne serait pas satxsfai- sante et qu'il est difficile de coordonner. II n'est pas possible d'analyser ici les regies de fonctionnement souhaitables pour ces structures. On se

bornera a donner un apercu de la fa9on dont on concoit Involution des services de vulgarisation agricole dans l'agrioulture traditionnelle en voie de modernisation. Les oontraintes gSne'rales imposent de limiter

1'utilisation de oapitaux d'une part, d*intensifier,les rendements d1autre part. Cette augmentation de la productivity a lfunite de surface et par tete implique une modernisation des techniques et methodes de production.

La.diffusion de oes techniques neoessite l'emploi d'agents vulgarisateurs

et la creation de structures d1organisation en amont et en aval. Mais la

generalisation d'un encadrement dense est impossible :.les charges reour- rentes seraient trop lourdes. II sfagit done de faire prendre progressi-

vement en charge le developpement par les societes rurales elles-mSmes.

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e/cn . 14/dfiiP j'i/isv. 4

Page 4 ■ ^"■■?"'i

On constate ^usqti'ioi que lee agents de vulgarisation exterieurs au

milieu obtienneriVsur le moment d'exoellente resultats, mais qua oeux-ci tendent a se redTiire rapidement des que cesse 1' enoadrement : il n'y a pas* era integration, la diffusion n'es.t pas permanente, surtout si lea . organisations chargeee de fourjiir le credit et les "inputs", de vendre et

detransformer les produits, n1existent pas ou fonotionnent mal. II parait pourtant possible, apres une certaine periods d'encadrement, de former des exploitants qui deviendront responsables dans leurs villages de la diffusion des techniques, de sorte que le cout de la vulgarisation sera sensiblement abaisse". Ce probleme est en effei capital.

La mise en place d1actions de vulgarisation doit dono chaque fois etre preo^dee drune etude approfondie faisant etat de la degressivit£

attendue des d^penses jusqu'au moment ou les colleotivites villageoises peuvent, d?une facon ou d'une autre, prendre en charge l'operation. Le

"but £Lnai de cette transmission des techniques est Men entendu social

autant qu'economique : c'est 1'auto-developpement des oollectivit€s

■villageoises et leur participation a la vie economique locale.

B. L'integration de"1'agriculture dans le developpement general

Le develop"peiaent du seoteur agricole ne peut se produire isoieorent t

11 s'inscrit dans un espace geographique et dans un cOritexte ecohoaique

J>lus vastes que le cadre des operations de la production primaire. Le

travail, les capitaux, les structures, doivent done etre mis au service d'une politique d'amenagement de l!espaoe et de d^veloppement des relations du seoteur primaire avec les autres seoteurs de I'^coiiomie, L'agri^lture traditionnelle ne pouvait rien dans ces domainesj la dynamique du modele propose est preois^ment de reporidre a cette double necessite.

Developpemeiit agricole et amenagement de I'espaoe

Lfevolution previsible imposera un amenagement progressif de lrespaoe pour plusieurs raisons s '"'. '' - : ■ «■ . ■ ". ''

— les disponibilites en bonnes terres agricoles -vont se rarefier;

©lies seront peu a peu reservees a dee cultures de plus en plus

L specialisees et intensives; . .. ,■

— inverseiaent, les zones marginales 0C1 les couts de production : ';' i unitaire augmenteront, seront peu a peu d^laisSees et reconverties

en paturage selon leur vocation premiere; 1fintensification agxi- oole permettra ainsl de recuperer des superficies importanteS pour

un elevage extensif ou semi-extensif, dont les couts de production

resteront pendant longtemps inf^rieurs aux couts de 1!elevage

intensif; ' . " -■ " ■

- ,1'approvisionnement. des vilies se fera en pafiie grace a la-creation ■

de oeintures maralcheres^ . . ■ .

- dans les zones agricoles les plus denses, qui sont souvent les plus pauvres, des migrations devront etre encourag^es ou organisees vers des zones fertiles mais actuellement vides parce qu'insalubres. '

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E/CN. I4/CAP.

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Vu sous le seul angle de 1'agriculture et des industries qui lui sont liees, cet amenagement de l'espace reste cependant limits : lfagriculture, en effet, par suite de la modeste valeur unitaire de ses produits, compare"e a celle des produits industriels, .ne peut justifier par elle-meme des axes de transport a longue distance : elle utilisera done les axes ne"cessites par I1industrialisation et se modelera en fonction de 1'amenagement de l'espace entraine par la oroissance du secteur minier et manufaoturier. Par ailleurs, les axes d'exportation existent, les liaisons principales entre les regions de l'interieur et les ports s'ameliorent oonstamment. Le reste des mouve—

ments des produits agricoles primaires est essentiellement constitue par du oommeroe intra sous-regional et porte sur des volumes moderes. En Afrique de l'ouest, les echanges interieurs utilisent en grando partie les axes d!exportation. En Afrique du centre et de l'est, la complementarite"

naturelle joue plutQt a. l'interieur de chaque etat, ce qui diminue l'impor- tance du commerce agricole sous-regional-

II oonviendra done de creer peu a.peu de veritables oomplementarites economiques, "beaucoup plus puissantes que les complementarites eoologiques qui, a elles seules ne permettraient pas d'envisager un developpement important des echanges entre etats ou entre zones, Elles devront r^sulter d*une politique conoertee de specialisation progressive des zones qui conduira a des couts de production plus "bas. le commerce qui se d^veloppe entre le Ke"nya, l'Ouganda et la Tanzanie est un exemple de complementarite 6conomique creee a partir d'une division du travail plus ou moins oohoert^e,

II apparait done qu'une politique de "saupoudrage" consistant, a doter chaque etat d'une gamme d'industries aussi large que possible, mais de taille reduite puisque destinees a un marchS national restreint, ne saurait se poursuivre sans danger des lors que la "baisse des couts de transport permettra d'e"difier des unites de production destinees a un marohe sous- regional.

Au cours de la decennie, la preparation au niveau sous-regional de oette politique devra etre menee activement. Sn outre, au niveau national, les premieres operations d'amenagement de l'espace seront enfcame'es dans le seoteur agricole. Elles decouleront d'abord de 1'intensificatxon progres sive de I1agriculture qui conduira a une certaine reconversion des zones marginales les plus pauvres ou les plus eloignees des centres d1exportation : la baisse des cours ne permettra plus de subvent.ionner les produoteurs de ces regions, ce qui peut entrainer une canalisation des mouvements migra- toires par des programmes de mise en valeur regionale. II fa.udra cependant mesurer les limites de cette politique d*intensification qui, si elle etait pousse"e a 1(extreme, irait a l'encontre de la justice sociale en faisant assurer l'essentiel de la production commercialisee par un petit nombre de produoteurs. Tant que le nombre des ruraux augmentera en valeur absolue, 1?intensification devra rester limitee dans ses effets, appliquee en plus grand nombre? obtenue au moindre cout.

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Enfin, l'approvisionnement des villes va necessiter, dans une certaine mesure, des operations d'ame'nagement de l'espace : perimetre maraichers : creation de zones de production intensive de certaines denr^es de base -' igname par exemple; creation d'une infrastructure de transport, de stockage,

de conditionnement et de transformation, etc. C'est a travers la consomma-"

tioh des marches urbains africains que 1'agriculture va pouvoir s'inte'grer davantage a I1 ensemble de l'economie dont elle cunyu(,ue la base.,

Les liaisons de 1'agriculture aveo 1'industrie et les marches

II semble que I.e.. taux de croissance des depenses des manages.en produits agricoles transformed sera plus rapide que oelui des depenses en produits agricoles bruts. La valeur ajoutee par les industries agricoles va crottre beauooup plus vite que la valeur ajoutee par 1'agriculture mone"taire. Ainsi, sur le marche interieur, I1agriculture jouera plus par son effet indirect, sur 1'industrialisation que par son effet direct sur la consomraation. La liaison agriculture-industrie est done Men la cle" du developpement; et les productions agricoles doivent susoiter progressivement une expansion des

industries amont (engrais pesticides, materiel agricole, production indus- trielle de senjences) et aval (industries alimentaires, agriooles et fores- tieres) qui necessite une politique concertos entre etats d'une meme zone

et de zones voisines.

En effet, mSme si la croissance est assuree pendant la periode cbhsi—

der^e par des exportations de produits bruts, il reste que le developpement ulterieur est conditionn^ par la complexity croissante de la liaison agri- culture-industrie, la constitution d'un marche interieur suffisamment etendu et la fabrication de produits de plus en plus elabores a.des couts comp^-^

titifs. Une division international du travail qui permettrait a l'Afrique

de placer sur le marche mondial des produits finis (pneumatiques, tiesus, margarine, papier, meubles, etc.) a partir de ses productions agricoles

reste encore problematique. Du raoins faut-il hater le jour ou l'oi?ganisa—

tion du marchS int&rieur africain permettra la realisation d'unite's indus—

trielles oompetitives. On retrouve ici la notion de pSles primaires de

developpement rassemblant des unites de production a- vocation Internationale,

et de p61es secondaires nationaux. Le deveiuppement agro-industriel doit

etre con§u sur une base pluxi—nationale, entrainant uhe interdependance

entre ^tats inegalement favorises, a leur mutuel avantage. ■ " .

Le d#velopperaent de I1agriculture, ne saurait evidemment etre conduit sans une attention constante portee aux prix du marcheo Le probleme est . d'ailleurs le meme pour les produits delivres sur mar one" interieur, car il serait extrSmement difficile d'empecher I1importation officielle ou clan destine de denrees identiqu.es et moins cheres. Mais, de toutes fa^ons, la politique des prix constituera un des moyens privileges des gouverne- ments pour moduler leur strategie dans le secteur agricole.

En oe qui concerns les produits,d1exportation traditionnels, on peut 6sperer que des accords internationaux seront conclus sur le modele de I1 accord sur le cafe". Par contre, des produits comme le sisal et le

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oaoutchouo seront d^classes t d'autres verront leurs cours baisser de ;

facon prolonged (coton, arachides, bananes). Pour tous les pays, l'aligne-

ment sur les cours mondiaux est une necessite absolue. La baisse des oouxs sera oompense'e essentiellement par des gains de productivity, eventuel- lement par des economies sur le oout de transport, les marges de oommeroia*- lisation, les taxes fiscales. D'une fayon generale, la politique des prix pour les produits d(exportation se caraote"rise par une marge de manoeuvre de plus en plus etroite, par une capaoite" de finanoer le reste de l'e"oonomie de plus en plus faible, par la necessite* d'un contr&le strict de l'utilisa- tion des "inputs" et la minimisation des depenses en devises 6trangeres, par des subventions temporaires aux engrais et pesticides qui s'averent rentables sur le plan de l'economie nationale, par une aide etrangere aoorue au profit de programmes de developpement integres, sous forme de finanoement et d1assistance teohnique.

La politique des prix, en ce qui conoerne les produits destines a. ee substituef aux importations ou a etre commercialisms sur un plan sous- regional, ne*cessite des accords intra-rggionaux du type de oeux qui sont

en vigueur pour le sucre ou projete"s pour la viande (OCAM), Ailleurs, un

proteotiomlame se developpe, pour le ble en Afrique de l'est par exemple, qui peut se poursuivre pour autant qu'il ne conduit pas a des implantations

irrationnelles ou a des tailles d'Squipements industriels trop r^duites qui augmenteraient sensiblement les prix (oe risque existe pour les suoreries).

II parait possible, par exemple, d'etablir un mareh^ de la viande pour l'ensemble de l'Afrique de lfouest, sur une base proteotionniste.

Enfin, la politique des prix relative aux produits destines aux marches nationaux devra tenir compte de deux factears : l'insuffisanoe aotuelle du systeme de marketing, faoe a la demande oroissante des villes

et des industries agricoles; la deterioration du rapport entre le oout"

des inputs et la valeur de la production. Ces deux faoteurs ne favorisent pas l'elasticite de l'offre. II faut done stabiliser les prix au pro—

duoteur tout au long de l!annee, batir une infrastructure rationnelle de stookage, eventuellement subventionner les inputs pendant un certain temps.

Le r61e de l'aide §trangere devrait dtre beaucoup plus important sur oes deux derniers points qui ont e"te* trop neglige's dans le passe".

En oonclusion, les prix des denre"es agricolee restent toujoura commandos par des contraintes-ext^rieures a I'Afrique s ce n^st.qu'en am^liorant les circuits de commercialisation et en rationalisant les industries de transformation que les gouvernements africains pourront enfin commander leur politique des prix. Mais ces objectifs, pour etre atteints, exigent des moyens que l'aide internationale devrait pouvoir en partie fournir.

Le transfert de financement d'un secteur de l'e'conomie a l*autre a, jusqu'ioi, toujours joue dans la plupart des etats qui n'ont pas de ressources min^rales, en sens unique, de 1'agriculture vers les autres

seoteurs (Industrie et souvent infrastructures ou fonctionnement de

services publics). D'ici 198O, I1agriculture doit pouvoir continuer a

assurer le financement du developpement general, grace notamment a la

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a la place qu'elle gardera dans les expectations, mais la- baisse des cours des produits, I1augmentation des coute de production a l'unite" de surface, ne lui permettront plus de jouer ce r61e dans la meme me sure que par le passe. En fait, la tranche de la production vege"tale aura au oontraire souvent besoin d'etre subventionnee, n<jn pas directement, mais par des subventions d'inputs considerees comme'un investissement dans le capital foncier et li^es a la fixation de 1'agriculture et a. I1intensification.

Les autres solis-secteurs s elevage, peche, forets, industries,agricoles, ne devront pas avoir besoin de subvention au niveau des couts d'exploita- ,tion, mais necessitent des investissements oapitalistiques sieves. De meme,

la recherche doit etre intensifies et coute cher, LeB finanoements qui ne pourront etre assures par le secteur prive pourront difficilement provenir des budgets nationaux daiis les etats les plus pauvres quisont aussi ceux ou l'agrioulture demandera I1aide la plus forte. Les aides Strangeres devront done, en priorite"i fournir l'assistance technique et financiere indispensable, concue c6mme un investissement dans un seoteur a rentabilit^

sans doute faible, mais assuree a. plus 6u moins long terme, et qui restera le point de passage oblige du developpement.

- ■ TACTIQUES SECTORIELLES ET GEOGRAPHlqjtJES ,

Les actions de developpement seront analys^es par sous-seoteur et par groupe de pays afin de deceler a la fois les caraoteres specifiques de

chaque type d1action &t les donnees communes applicables a un ensemble de

pays presentant les memes caract^ristiques.. On essaiera de montrer oomment oes actions vont s'integrer dans un cadre e"conomique peu a peu plus complexe et dans un cadre geographique peu a peu moins etroit.

A. Les actions pri'oritaires par sous-seoteur.

Connaissance et information .

On designera essentiellement par ces mots les besoins en recherche et en statistiques. Le manque de credite nationaux et de chercheurs africains risque d6 se traduire par une d^saffectation acorue dans ce domains si

I1aide financiere et technique etrangere ne continue pas a etre largement aooorde"e. II convient, en outre, de ne pas ne"gliger la recherche fondamen- tale sans laquelle il n'y aurait bientdt plus que des essaxs d1adaptation technique, sans possibilite"s d'innovation. Les recommandations portent done sur les points suivants s

— mise au point de programmes de recherche fondamentale et applique"©

" et formation parallels de chercheurs africains finances par les aides exterieuri&s;

- developpement de la recherohe dans les brandies jusqu'ioi les moins

favorise"esf produits vivriers, technologie alimentairej optimisation

des doses et des formules <i.'.engrais; r.eoherche dans la production -

animale; recherohe genetique sur certains produits menaces par la

concurrence : oaoutchouc, ooton, araohidesj recherche sur la con servation des reooltes;

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- extension de la recherche en matiere de techniques cuturales et

dans les domaines connexes (recherche sur herbicides, pesticides, amelioration de I'outillage, etc.); :

- enfin, recherohe sociologique, tres negligee jusqu'ici, afin de mieux preparer et appliquer les programmes de developpement integre.

Les enquetes prealables a. la mise en oeuvre de ces programmes devraient toujours etre effectuees par des equipes pluridisoipli- naires ou le sociologue, le nutritionniste et l'economiste auront

leur place.

Les statietiques agricoles en Afrique tropioale sont insuffisantes, qu'il s'agisse d'analyser la production, la demande ou le commerce. On ne oonnait bien que la production des denre"es d'exportation graoe aux statis tiques douanieres, Les donnees sur l'elevage, les cultures vivrieres, la peche artisanale sont tres approximatives. La consommation des menages est mal connue malgre un certain nombre d'enquetes statistiqu&s dont la plupart ont ^te^mal con9ues ou mal exploiters. La priorite, dans ce domaine, semble devoir etre accorded a la recherche d'une plus grande coherence entre les donne"es de production, commerce et consommation par la realisation syst6- raatique d'enquetes.budget-consommation, a 1'Echelon national ou de grandes regions, avec oolleote des donnees en volume et en valeur. Les statistiques agricoles ainsi pourront devenir plus utilisables pour le planificateur.

Comment obtenir cette coherence ? On distinguera entre les productions

monetarise"es et les autres#

Pour les productions monetarists, il est relativement aise de suivre et de mesurer les volumes et les valeurs (forets, cultures perennes exporters, peche industrielle, animaux passant par les abattoirs ou les circuits con- troles). Cependant, des points faibles subsi.stent s I1 impossibility

d'otiliawr 1 6i tll

. impssibility

1«© e6ri«e temporelles conoernant les echanges extgrieurs Unstabilite de groupements economiques, variations methodologiques inex-r pliqu^es); l.'insuffisance ou l'absence de donnees sur les consommations intermediaires (la^unes des enquetes industrielles) et le manque de pro visions a court terme sur devolution de la production, des exportation, de la demande inte"rieure et des prix, ce qui rend difficile tout oontrSle de 1 economie. Outre I1amelioration de ces points, la priorite semble devoir etre accorded a des reunions de travail interministerielles et entre groupQs.de pays pour mettre au point la methodologie generale et pour

ame-lxorer la coordination sous-regionale; il n'y a en effet generalement pas de ooherenc© entare les statistiques commerciales de pays voisins.

; Les statistiques sur les productions de subsistance sont reduites a des estimations. II semble que la meilleure facon d'approcher a la fois production et oonsommation serait d1organiser periodiquement (8 ou 10 ans) des.enqueues de budget-consommation oouvrant I1ensemble du milieu rural.

On pourrait ainsi mesurer 1'evolution alimentaire et budgetaire. Ces travaux doivent etre completes par des enquetes urbaines et des sondages de production (echantillonnage tres leger) beauooup moins couteux que les

aotuelles enquetes de production.

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B/CN. 14/CAP - 3/IHF. 4

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Aux beeoxns en enquetes statistiques, nous ajouterons la necessity

dfenireprendre des iriventaires concernant les ressources physiques (utili

sation des terres, forets, ressources ipisoiooles, paturages). Les connais- sanoes actuelles sont tres xnsuffisarites et^ne permettent pas de faire des

provisions sures pour le long terms. La priority devrait etre donne*e a la realisation d'un travail d'inventaire systematique dans les zones les plus peuplees, pour lesquelles des problemes graves peuvent se poser a partir

de 1975.

Production vegetale

On sait c^ue la contrainte fondamentale sera la demande des marohes extSrieurs qui va croitre moins vite que par le passe" et va s'accompagner d'une baisse prolongee et parfois aigue1 des cours des produits tropicaux.

Par contre, la demande interieure a l'Afrique va s'accroitre a un iaux

beaucoup plus rapide; au cours de la decennie se produira le renversement d^finitif des "rapports de force" entre oes deux marches; en meme temps, la valeur de la production monetarisee depassera probablement cellef' de la production de subsistance*

A ce double titre, le plan constitue un pari et un acte volontaire de confiance dans 1'amelioration de la productivity de 1'agriculture1 tradi- tionnelle. Le ohoix des actions prioritaires est dono de la plus haute importance; elles devront se traduire a la fois par une augmentation du

revenu net de producteur, par une diminution du prix de revient a 1'unit^

produite, par une baisse des prix de vente, done par une assez forte augmen tation de la productivity par oaput et egalement a l^eotare, en raison des oontraintes sur les terres de bonne qualite,

Toutes les actions prioritair«s seront basees sur 1"intensification.

Mais il faut distinguer entre les actions a haute-productivity-'immediate

et les actions a intensification progressive. II faudra Egalement tenir oompte des conditions 6cologiqQ.es g^nerales et adapter les actions aux grandes zones climatiques.

Les actions a haute produotivite immedxate (plantations de type agro- industriel en general) doivent &tre conGues comme'relevant d'un modele d'entreprise capitalistique. II s'agit de repondre a line demande (g^nera- lement exte"rieure) qui existe d^ja, dono d'y r4pondre tres vite et au

moindre cout. On peut concevoir e*galement des unites de production de ce

type pour des marches urbains interieurs (igname par exemple). Mais

I1experience montre la plupart du temps dans ce dernier oas (ex. riz

pluvial), la superiorite de 1!agriculture traditionnelle et la rapidite

de sa r^ponse, lorsque les prix et les de'bouche's sont garantis, Les actions de type agro^-industriel doivent faire l'objet d'etudes prealables d6tail!6es.sur leur rentabilite financiere et economique et doivent etre

gere"es aveo rigueur. Elles offrent la possibility d'emplois salaries qui

inte"ressent un nombre oroissant de jeunes agriculteurs sans terre, origx- naires de zones a forte density demographique. Dependant, leur part dans 1'ensemble de la production vegetale restera limitee.

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Les actions a productivity progressive sont inseparables des actions generales a entreprendre en faveur du developpement. Elles passent obli- gaijoirement par les millions de centres de decisions que constituent les chefs d*exploitations agricoles familiales. C'est dire qu'elles necessitent la mise en oeuvre d'une serie d'actions intervenant en amont et en aval du processus de production et qui ont toutes pour but I1integration des

producteurs dans un circuit eoonoinxque a complexity croissante : monetari- sation,.credit, utilisation d'inputs, nouvelles techniques culturales, utilisation de materiel collectifs vente, cooperation, etc. Ces actions peuvent se decomposer en un grand nombre de techniques spScifiques; leur ensemble n'en constitue pas moins une gigantesque action d1education et de diffusion du progres* Le cadre de cette action devra, dans toute la mesure du possible, etre celui des communautes villageoises.

Les techniques prioritaires sont connues : intensification des temps de travaux; selection et disinfection des semences ou des plants; utilisation de pesticides, de materiel agricole ame*liore, puis usage de la traction animale; emploi d'engrais, passage progressif a, une exploitation fixe, une rotation des cultures. Toutes ces techniques seront utilisees a un rythme qui devra repondre a la fois aux capacites d'assimilation des societ^s paysannes et a 1(evolution de la demands sur les produits concerned. II

apparait qu'a de rares exceptions pres (canne a sucre, bananes), les exploi

tations familiales africaines peuvent repondre, moyennant une transmission bien faite des techniques, a 1'evolution de la demande sur tous les produits, a un prix competitif,

L'aotion prioritaire est done cell« qui consists a organiser et a faire fonctionner les structures du developpement : encadrement puis anima tion; credit, commercialisation, transformation. Le cadre general doit eh etre national; les points d'application donneront la priority aux cultures vivrieres pour que la hantise de la disette alimentaire soit de"finitivement

^cartee, et pour approvisionner d'urgence les villes; ces cultures rentre—

ront dans les"rotations avec les cultures industrielles. Les moyens rele- veront pour une part des assistances techniques et financieres etrangeres*

Generalement, la rentabilite de ces actions est aise"ment denontrable, et l'on comprend mal les difiicultes de financement qu'elles rencontrent

parfois. Mais il est clair que des etudes pr£alables sociologiques, econo—

miques, techniques, sont indispensables, et que la rentabilite est souvent diff6r^e. Une meilleure conception des projets, avec un investissement initial plus eleve" dans les actions d1 Qncadrement, doit viser a une haute productivity des intrants a fort oout d'opportunite et entrainer done un gain a la fois au niveau de 1'entreprise et de l'economie nationals■

Production animale

Dans le sous—secteur de l'elevage, l'offre ne pourra bientot plus repondre a la demande interieure, et la production est assez inelastique, de sorte que les actions n'ont que des effets lointains, specialement dans la branche de la production bovine qui sera la plus defioitaire. En

attendant un nouvel amenagement de l'espace permettant de liberer de vastes

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2/CN. U/CAP. 3/BTF- 4

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zones dans les pays "naisseurs", des actions urgentes s'imposent pour

augmenter la production, Elles doivent etre menees a Xa'fois dans le

seoteur traditionnel - ou.le cheptel est souvent surexploite, contrairement aux legendes sur l'elevage "oontemplatif" - at dans le secteur moderns,

a peu pres inexistant.

Pour 1'un et pour I'aatre secteur, un effort de recherche considerable oonstitue une priorite absolue, A 1'exception de recherches d'ordre ve"te*- rinaire, les connaiesances et experiences en matiere d'elevage africain ont pris un retard considerable. Des credits importants doivent etre de*gage"s, des stations d'experimentation doivent etre cre"e"es (selection, croisements,

"alimentation, production laitiere, rendement en viande, eradication des glossines, ranching, etc-)- Sans 1'assistance technique etrangere, ces efforts urgents, mais a effet differe", ne pourront pas etre mene*8 a bien dans la plupart des etats. Cette recherche doit de*boucher sur le finan-

oement de projets experimentaux de taille suffisante pour quTon puisse en

tirer des conclusions extrapolables. La encore, il est necessaire de convainore les donateurs bilat^raux ou multilateraux : la rentabilite" sera un jour assure"e, mais elle le sera sans doute a tres long terme.

Les principaux types d1action a conduire viseront trois objeotifs

generaux :

- augmentator la production;

- ame"liorer la commercialisation;

- equiper les circuits du betail at de la viande.

L'augmentation de la production sera recherchee de deux fagons t

a) Accroissement de la productivity numerique (essentiellement en Afrique de l'ouest et ^entrale) s la protection sanitaire sera prioritaire car

actuellement il y a en general une baxsse de productivity des services de prophylaxie. Les autres co.nsisteront en des travaux d'hydraulique

pastorale et de selection. Des progranmes speciaux devront etre

61abor6s pour les e"levages sedentaires taurins de l'Afrique de l'ouest;

b) Aocroissement de la productivity ponderale : le ranching est sans doute la solution d'avenir, mais presque tout est a experimenter dans ce

domaine en Afrique ,da l'ouest et du centre. Des ranchs experimontaux devront etre realises sur trois types d'embouohe : extensive en aone

sahelienne; d'emboache herbagere ou industrielle en zone interm^diaire

ou cotiere; d'embouche paysanne dans le oadre de l'integration agri-

culture-elevage. :

L'amelioration de la commercialisation pose d'abord le probleme de la cooperation entre ^tats exportateurs et importateurs. Des accords sous- regionaux sont indispensables, Les points d1action prioritaires semblent devoir etre : le contr6le des marches et des prix du be*tail, I1 organisa tion des transports, la r^forme des professions, I1organisation des marches terminaux, la reglementation des prix.

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B/CN. 14/CAP. 3/INF.4

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Enfin, les circuits ne sont pas suffisamment e"quipes, bien que dee efforts aient ete faits dans la construction d1abattoirs frigorifiques

(malheureusement pas taujours bien implante"s). Mais de nouveaux e"quipements

sont necessaires : marches a betail dans les pays producteurs, pares de restauration, pistes a betail, nouveaux abattoirs ou extension des abattoirs

existants.

Certaines actions de production dans les domaines du lait, de l'£levage du poro et de la volaille peuvent etre realisees a 1'aide de capitaux prives.

Mais les prix devront sans doute etre garantis pour que des inves^isseurs prennent le risque de telles operations.

Peohes

Le de*veloppement de ce seoteur a ete prevu tres rapide parce qu'il

semble que les moyens existent (investissements capitalistiquea prive"s) et

que les cohtraintes sur 1'offre lie tlennent pas aux ressouroes potentielles, d'ici 1980, mais seulement a. I1absence de formation professionnelle. On peut done envisager un changement dans le modele de production. La renta- bilite des investissements bien conjue dans la peche maritime justifie les objeotifs ambitieux retenus et les moyens de financement prevus.

La diffusion du poisson a l'int^rieur de l'Afrique implique un tres haut degre de cooperation economique et de commerce intra-regional qui oonstitue une des actions prioritaires dans ce sOus-secteur. Des accords sur les circuits commerciaux et les equipements seront oomme pour la viande, ne*cessaires. En certains cas, les equipements et les structures pourront etre oommuns a la viande et au poisson afin de diminuer les coiits de distri bution. Cette operation africaine sera renforoe"e par une assistance tech nique e"trangere pour lforganisation et la gestion de ces organismes, ainsi que pour la formation professionnelle de la main-d'oeuvre* II est souhai- table que la peohe industriel'le maritime et les usines de transformation restent dirigees par des entrepreneurs prive"s, mais I1 aide financiere international sera indispensable pour la construction des Equipements portuaires, les frigorifiques et le developpement de la peche artisanale dans les fleuves et les lacs.

La priorite sera 4galement donnee a la mise au point de precedes ^cono- miques de transformation, soit par perfectionnement des m^thodes artisanales

(poisaon seefce", sal6, fum^), soit par recherche de nouveaux prooed^s

(farines de poisson). II est en effet indispensable de re"duire au maximum

les pertes entre la production et la oonsommation. Le poisson est appele*

a devenir de plus en plus, pendant la pe"riode sous examen, la prot^ine de remplaoement de la viande, dont le prix va augmenter sensiblement, de sorte

que la demande sur le poisson risque d'etre plus e"leve"e que oelle pr6vue par le plan ou les projections ont ^t^ faites a prix constants pour la viande et le poisson. Toutes les aotions tendant a une production obtenue a un ooiit raisonnable doivent done recevoir la priority, e* notamment :

- l'aocroissement de la recherohe "biologique oceanographiquej - l'inventaire des ressouroes deseaax lacustres et fluviales.

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E/CN.14/CAP.3/IHF.4

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Production forestiere

Dans le sous-secteur forestier, les contraintes a long terme se

situeront egalement au niveau de l'offre et non de la demande. Les actions prioritaires a entreprendre doivent tendre a exploiter au mieux le capital forestier, a valoriser oette production par une transformation progressive du bois en produits semi-finis, puis finis, a remplacer le capital exploite par de nouvelles plantations.

Les actions dans le domaine forestier sont, par definition, a long terme et limitees a un certain nombre de zones ecologiques favorables. Du fait meme de la rapidite avec laquelle la production de bois va decliner

dans certains pays apres 1975-80, des actions prioritaires doivent etre

oonduites d'urgence, sur un certain nombre de points :

- Reoherohe a poursuivre sur les meilleures especes pour la reforesta tion et sur 1'utilisation industrielle du bois et des sous-produits.

(Ces travaux peuvent etre menes sur la base d'une cooperation regionale);

- Inventaire des ressources et des besoins au niveau national et sous- regional;

- Reforestation dans les zones forestieres lesv plus heterogenes

d'Afrique de l'ouest et du centre;

- Plantations au niveau national et sous-regional en Afrique de l'est avec recherche de localisation optimale et etude des possibilites reelles du marches

- Choix au niveau sous-regional des quelques pays qui pourront realiser pendant, la periode consider^e une manufacture de papier. II est clair que des ententes prealables entre gouvernements sont necessaires pour tout projet de production de pate a papier ou de papier;

- Plantations nouvelles de bois de feu et de bois ronds, a 1'usage du marche" local, dans les zones deficitaires, en attendant que I1 eleva tion des niveaux de vie et 1'amelioration des circuits de distribution

permettent de remplacer le bois par le petrole (ou le gas);

- Enfin, dans le but de diminuer les depenses en devises, il est

recommande d'installer, bien avant toute industrie de manufacture da papier, des entreprises de la transformation du papier, generatrices d'emploi procurant une valeur ajoutee importante et developpant le marche local du papier.

Les industries agriooles

Le taux annuel de croissance des industries agricoles sera nettement plus e"leve que celui du PIB, et ces industries vont creer d'importantes activites agricoles en les-diversifiant; elles jouent ainsi un r61e moteur pour 1'agriculture- Les actions a mener dans ce sous-secteur ne sont cepen- dant pas faciles : la taille, les equipements, la localisation de l'entre- prise, le cout et 1'approvisionnemerit des matieres premieres et des inputs,

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e/cn. 14/cap

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la capacite de la main-d'oeuvre et des ohefs d'entreprises sont des facteurs d'echec ou de reussite, suivant la facon dont oes problemes sont resolus.

La productivity des entreprises des pays hautement industrialises leur permet d'ailleurs parfois de concurrencer victorieusement les industries afirioaines en Afrique. raeme.

Les actions prioritaires relevant des etats dans le domain© des indus tries agriooles se resument d'abord a 1'elaboration d'une politique sous-

regionale conoertee. Des signes encourageants existent a cet egard (etudes regionales, conferences, investissements communs).. La politique preconisee

doit etre basee sur la retenu des conditions de production et de marche.

Les implantations pourront done, suivant le cas, etre d6cide"es au

niveau sous-regional (sucreries, raffineries, pate a papier) ou national.

La plupart des industries agricoles supportent d'etre installees a uu niveau national, mais des economies d'echelle importantes peuvent etre realise"es; ainsi, il semble que l.'on puisse abaisser le cout de production du sucre de 25 pour 100 en passant de l'usine de 20.000 tonnes a celle de 70.000 tonnes.

Les actions gouvernementales ne devront dono tendre a, encourager les industries au niveau local que lorsqu'elles peuvent assurer leur rentabi- lite sans protection particuliere, Sinon, le risque est grand de perdre le benefice de l'investissementt En outre, l'examen de la liste des industries agricoles permet de conclure que le critere de comp^titivite reste aussi determinant pour les industries destinees au marche" local que pour les industries d'exportation; meme aveo une protection douaniere, les premieres seront concurrencees par des importations frauduleuses le long de frontieres tres permeables.

Ces principes admis, les investissements prioritaires se porteront de plus en plus vers les industries agricoles destinees au marche interieur qui se- developpe rapidetnent* Les seules exceptions notables seront les industries du bois et de quelques fruits et jus de fruits, de quelques conserves de

poisson. L'huile de palme sera pour les deux tiers consomme^ en Afrique, meme si tous les projets prevus sont realises.

Deux types d1actions doivent meriter une attention speciale :

- La premiere a court terme est la recherche et 1'innovation technologique, notamment en matiere de produits alimentaires nouveaux, destines a la consommation urbaine et fabriqu^s avec une proportion oroissante de

matieres premieres locales (farines panifiable, aliments prepares, etc.);

- La seconde a long terme est 1'etude des industries qui peuvent pousser jusqu'au produit fini le processus de transformation des produits agri- coles, avec une chance raisonnable de competitivite sur les marcixes africains et ©ventuellement exterieurs. Le ooncours de l'aide intemia- tionale est indispensable pour ces deux actions.

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La oonsommation alimentaire .

Les sous-secteurs precedents etaient ceux de la production, mais des actions prioritaires sont e"galement neoessaires dans le domaihe de la ' consummation alimentaire et speoialement dans oelui de la demande alimen

taire interieure dont on a vu qu'elle allait se monetariser rapidement aveo lfurbanisation, et par la meme, evoluer nqn seulement quantitativement, mais qualitativeinent. Les "actions a conduire s'inspireront a la fois des preoccupations suivantes : utilisation maximale des ressourcee de la pro duction looale ou sous-regionale; recherche d'une amelioration de l'6qui-

libre oalorioo-azote. ■ '

Ceci signifie que dans les zones ou la "base de 1'alimentation est cerSaliere, il y a lieu d'encourager la consommation des cereales locales

les plus riches en proteines (mils et sorghos d'abord, puis ma£s, avant riz et ble) et freiner 1'importation de o6re"ales* Dans les zones ou 1'aliraen-

tation est a la base de racines et tubercules, il est necessaire de faire une part plus grande aux cereales et surtout aux legumineuses ou de supple- menter en proteinee les plats prepares aveo les racines- et tuberoules qui restent les calories les moins cheres. Cette tentative de "consommation dirigee" a des chances de reussite dans les villes ou les risques de mal nutrition sont souvent plus grands que dans les zones rurales.

On assiste deja a une "mutation alimentaire" rapide dans les grandes

villes. Slle se fait malheureusement au profit d'aliments generalement

importes t pain, conserves, lait en boite, riz d'Extreme-Orient, etc. La prolongation de cette tendance serait. ruineuse pour les economies afrioaines et mettrait en cause une des bases fondamentales du developpement t la

creation d'un marche urbain africain pour les productions agricoles locales,

Les actions prioritaires seront celles qui repondront aux besoins objeotifs des populations urbaines (ne"oessite de reduire les temps de preparation et

de ouisson des aliments; possibilite pour les salaries d!emporter un "casse-

or9ute" sur le chantier, etc.), aveo des solutions locales, Celles-ci sont

^videmment possibles pour peu que I1On consacre des credits et des chercheurs a des travaux et experiences sur la technologie alimentaire. Ces travaux devraient s'inspirer des preparations culinaires afrioaines traditionnelips en les adaptant a une fabrication semi-industrielle.

On suppose que.jusqu'en I98O, la rigidite des structures alimentaires

se maintiendra a peu pres et que les aliments de base peuvent rqster

dominants dans la ration. Seuls les detenteurs de revenus elev^s auront tendance a consommer des biens dfimportationj des taxes douanieres peuvent alors jouer un r61e deJ dissuasion.

Les autres actions prioritaires directes concernent l'aide a apporter,

au developpement de la productivite cerealiere (accroissement des disponi- bilites, recherche des varietes a haut rendement et a valeur nutritive amelioree, commercialisation et stookage, transformation industrielle) et de la production des legumineuses. Ces dernieres actions peuvent etre

menees en liaison aveo Involution des prix et de la demande de la viande.

Si la hausse des prix a pour effet de diminuer la consommation de viande

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par. tete, le poisson et les legumineuses peuvent s'y substituer en

parties des accords sous-regionaux pourraient etre passes, permettant aux

pays de 1'interieur les moins riches (Malawi, Haute-Volta, Niger, etc.)

de developper leurs exportations de legumineuses a destination des pays

" c6tiers.

Enfin, les actions en faveur de 1'amelioration de l'approvisionnement des villes debouchent sur 1'organisation commerciale des circuits, la

creation d'une infrastructure satisfaisante (marches, silos, industries, etc.) et d'un reseau commercial et financier. Ces problemes considerables

n'ont pu etre examines dans ce rapport et devront faire l'objet d'etudes approfondies.

B. Les priorites dans ohaque sous-region

Les pays etudies ont ete regroupes un peu arbitrairement en quatre . sous-regions : pays de savane de l'Afrique de l'ouest, pays c6tiers de

1'Afrique de 1'ouest (Nigeria inclus), Afrique centrale, Afrique de l'est.

Les pays de savane de l'Afrique de l'ouest (Mauritanie, Senegal, Gamble,

Mali, Niger, Haute-Volta);

Les orientations du developpement agricole dans cette sous-region sont basees sur les quatre points suivants :

- recheroher un meilleur equilibre entre l'offre et la demande alimentaire et d'abord au niveau de l'auto-consommation : les disettes p4riodiques doivent definitivement disparaitre;

- r-epondre aux demandes du marche urbain et du salariat minier; .

faire reculer les importations alimentaires, au Senegal sp^cialement;

- accentuer la complementarity interzonale avec la zone c6tiere en

developpant les echanges traditionnels (betails, poisson, kola), en les modernisant et en les diversifiant (cereales, legumineuses)?

il s'agit de specialiser peu a peu oertaines regions et de ore"er de veritables complemeni;ar5.tes 6conoiaiques renforcees par des accords inter-etats;

- enfin, s1assurer le plus vite possible du maximum de debouches pour les produits d'exportation, ea diminuant les couts de production et en s'alignant sur les cours mondiaux.

Les actions a realiser se situent a un triple niveau (interieur,

interregional, extra-africain) et doivent aboutir, dans le tres long

tarme,- a un nouvel amenagement.de l'espace permettant de rendre a l'ele- vage des zones a vocation pastorale et d'intensifier la production vege"- tale sur les meilleures terres qui so font rares. Avant la fin de la

pe"riode sous examen, des ?-ones d'accueil devront etre creees dans certaines

regions qui, comme les hautes vallees des rivieres Volta, sont vides

d1habitants, quoique fertiles, parce qu'infestees d'onchocercose*

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Les actions a mener prefigurent oe nouvel amenagement du territoire.

Ainsi, la surface moyenne par exploitation aura tendance a baisser, la

productivity par hectare et per capita'augmentera sensiblement, et surtout

les structures du de"veloppement rural a. mettre en place auront pour, "but d'amenager I1exploitation agricole et le terroir villageois dans le sens d'une intensification et d'une fixation de I1agriculture.

Lee programmes agricoles realises pendant le plan ne procureront en effet qu'un taux de oroissance tres faible, mais seront accompagnes d'une modernisation; progressive des techniques et d'une "animation", perinanente

des bommunaute's villageoises peu a peu responsables de I1organisation de la

production; la baisse des cours des produits exportables ne permettra pas,

en effet, de faire supporter par les etats des couts d'encadrement coutaux,

ni par les producteurg des couts d'equipement eleves, II est, par contre, possible de chercher a optimiser 1(utilisation de la terre et du. materiel

(charrues, pulve"risateurs, etc.) dans le cadre des villages.

Peu a peu, il sera possible de specialiser davantage les zones agri- coles : elevage au nord| zones oer6alieres plus proches des centres de consommation; zones cotonnieres et arachidieree sur les sols les plus favo- rables; I1intensification devrait permettre de concentrer, dans les zones • sud, un Elevage d'erabouche en ranching ameliore*, avec complements alimen-

taires. , ■.- .

\3n& attention extreme devra etre apportee au probleme des prix de

production, specialement pour les produits d'exportation aotuellement encore sure'value's par rapport a des cours mondxaux en baisse. C'est pourquoi

1'intensification necfessaire doit minimiser le cout en inputs monetaires

en s'appliquant a rechercher les methodes produisant le meilleur ratio

b^nefice/cout.

En definitive, le sous-secteur predominant dans le long terme doit etre la production de viande qui necessiste de gros investissements des maintenant. Sn attendant, il faut chercher a exporter le plus possible de coton et d'arachide, produits au plus bas cout, et. a developper les exporta- tions de cereales et de 16gumineuses sur les villes de la obte. Ces aotions doivent etre ooordonnees a l'interieur de la zone et avec la zone cotiere voisine. Des accords commeroiaux sur la viande, la transformation des oereales et des legumineuses doivent etre passes. Ce type d1actions se retrouve dans les zones nord des pays cotiers et dans certains Sta^

d'Afrique oentrale (Tchad) et d'Afrique de 1'est (Malawi).

Les pays c6tiers d'Afrique de 1'ouest (Nigeria, Dahomey, Togo, Ghana et

Cdte-d'Ivoire)

On estime que dans cette zone, la contrainte de lToffre jouera peu.

Les conditions eoologiques favorables, la possibilite de migration intra *

sous-regionales, le fait que les techniques d1intensification soient

connues, permettant de faire confianoe aux qualites d'adaptation de

1'agriculture traditionnelle, epaulee parfois par la creation de blocs agro-

industriels de type capitalistique. Ce seront, en general, des considera tions techniques et f-inancieres qui guideront les arbitrages entre Ie3 deux types d'exploitation.

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B/CK. 14/CAP.3/INF.4 Page 19

Lea actions a mener sont Dependant tres differentes sur le plan

int6rieur et sur le plan ext&rieur. A l'inte"rieur, il s'agit de satifaire la demande dee grandes metropoles des I98O; plusieurs villes depasseront alofs 1 million d'habitants. Ceoi implique, du seul point de vue de leur approvisionnement alimentaire, une serio d1actions complexes de production

(ceintures vertes), de transformation, de transport, de commercialisation,

de diffusion du credit, &'equipements, qui doivent etre etudiees et planifi6e&

ayeo soin. On soulignera specialement la complexity des problemes agro- industriels et la coordination ngcessaire qu'ils exigent entre 6tats de ;la meme region.

A lrexterieur, il s'agit de consolider les positions commerciales acquises en vendant des produits de qualite amelioree, a des prix.plus bas.

La diversification est encore possible, mais limitSe. L'e"lament determinant du sucoes des programmes a realiser sera la baisse du cout de production.

II faudra souvent ohoisir entre des orSatiohs de plantations nouvelles, a haute productivity, mais a investissement oapitalietique, et une ameliora tion des rendements des plantations traditionnelles. II'faudra aussi mini- miser le cout des inputs. Sans oette optique, l'ouverture de nouvelles zones

de production (vegetale ou animale) ne devra ©tre envisages que si les couts

d^^tablissement ne sent pas prohibitifs. ■■' '■ : '■" \

En resume, les-actions a realieer seront essentiellemsnt concues et conduites au niveau' national, mais la coordination entre -Ktats'-voisins,

deja n^cessaire pour l'e"tablissement des industries, devTa-etre recherchfie

sur d'autres plans : rocherche agronomiqu©, promotion commerciale sur les marches exterieurs, ententes sur les programmes de diversification ou de

specialisation. Snfin, une coordination avec la sous-region voisine est indispensable pour les actions en faveur de 1'^levage et des o6r6ales et l^gumineuses. Les pays de la cSte ouest-africaine qui seront industrialists avant ceux de la Savane, devraient pouvoir laisser certains domaines

d1actions aux pays moins favorises de lfint6rieur qui seront leurs clients pour les produits industriels.

Lqb pays de l'Afrique cehtrale (Congo-Kinshasa, Congo-Erazzaville, Gabon, R^publique centrafricaine, Tchad, Cameroun)

Selon les hypotheses du plan, le PIB sous-rSgional devrait doubler

d'ici I98O, mais cette croissance sera due davantage aux seoteurs minier.

industriel et forestier qu!a l'agriculture proprement dito, de sorte que l'ecart existant entre les differents pays devrait s'accroitre, la zons novC 6tant evideaiment la plus de"favGrisee. : ... . ' .

Les aotivites agricoles ne seront done plus dominantes, mais elles

resteront au Tchad, au Cameroun et dans une oertairie mesure au Congo-Kinshasa, la base du deVeloppament* Sn outre, le regroupement de■ces pays divers au.

sein d*une meme "sous-region dretude" se justifie, dans une perspective

dynamique, parce'qu'une politique de specialisation gconomique doit permettre d'intensifier les echanges au sein d'un ensemble dent la taille d^mographique

deviendra convenable vers 1980. La constitution d!une entente douaniere et

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B/CN. 14/CAP. 3/lNF, 4

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e"conomique entre les six pays devrait, semble-t-il, etre etudiee, II parait en effet difficile de ooncevoir un deVeloppement harmonieux des activites agricoles et agro-tindustrielles de oette sous-region sans une forte volonte politique de cooperation et d'harmonisation dans tous les secteurs de l'aotivite economique. La tendance a 1'eparpillement des investissements qui se dessine actuellement est dangereuse.

Sur le plan proprement agricole, les orientations prinoipales seront

les suivantes : .

— produire 1'essentiel de la demande alimentaire des urbains par les ruraux des pays concernes;

— donner au Tchad et a. la RCA les chances maxima dfexportation de

viande et de ooton (et de bois pour la RCA);

— exporter vers le bloc nigerian tous les produits .agricoles et animaux que la sous-region pourrait, des maintenant., produire a bon compte.

On voit ainsi se degager les actions essentielles : ceintures maralcheres autour des villes, production intensive de oertaines denrees alimentaires : sucre, ignames, pores, volailles, sans doute lait et, dans

certains cas, viande de premiere qualite (en particulier dans 1'Adamaoua,

au Cameroun; dans les zones equatoriales avec eradication des glossines;

embouches a partir des sous-produits industriels comme la melasse au Congo-

Brazzaville). En zone de savane, intensification de la culture (et si possible de 1'industrie) cotonniere, liee a lrabaissement des coiits d©

production et des prix d'aohat; d^veloppement de la production animale aveo abattoirs frigori.fiques proches des lieux de production et transport de la viande par avion; developpement de la pech.e, etc. Les actions en faveur

des produits traditionnels d'exportation (cafe, cacao, bois) sont connues.

En definitive, les potentialites de developpement de cette sous-region sont favorables. Leur realisation neoessite une politique de coordination et de planification des investissements, une distribution des taohes de production et une amelioration de 1finfrastructure de transport. Mais sans aide exterieure sur le plan technique et financier, les e"tats les plus desavantagSs ne pourront pas realiser ces actions. II est indispensable, en particulier, que les operations d'enoadrement de la production agricole soient poursuivies longtemps et considerees comme un investissement,

Les pays d^frique de 1'est (Ethiopie, Kenya, Ouganda, Tanzanie, Malawi,

Zambia et Madagascar)

Les perspectives agricoles sont assez differentes de pelles des autres

regions. En 1980, pres des 9/XO des sols a bon potentiel agrioole auront

e*te mis en culture au Kenya, Ouganda, Tanzanie et vraisemblablement en Ethiopie. II est done encore plus urgent qu'ailleurs d'e"laborer une politique d'utilisation de tous les sols cultivables, surtout si l'on.

considere les cas extremes de Madagascar et du Malawi.

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E/CN.14/CAP.3/IHP.4

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Les perspectives commerciales. sont marquees par un$ rupture.,aveo le

passe due a, la place exceptionnelle du cafe et du sisal dans les ventes de

certains de ces pays. Les possibilites a, moyen terme reposent sur la diver sification des marches traditionnels (recherohe de nouveauz debouches en Proche-Orient et dans les pays balgnes par 1'Ocean Indien). A long terme, les perspectives d'exportations agricoles les plus prometteuses devraient etre proprement alimentaires (proteines animales et vegetales).

Les caracteristiques enoncees plus haut font que ces agriculteurs de lfest africain, dans leur progression, semblent plus proches de la phase capxtalistique que dans le reste de 1'Afrique au sud du Sahara. Le probleme

de la reconversion des cultures est rendu difficile par le gros ecart de revenu individuel existant entre les cultures d1exportation jusqu'ici

prioritaires (cafe, the", etc.) et les aotivites prises en compte dans notre modele de developperaent. Un temps de reponse assez long est previsible pour

oes nouveaux programmes (etablissement d'un elevage moderne; production de mals compe"titif sur le marche mondial). L'accro-issement de la production

agrioole conduira a rechercher des solutions comportant surtout des actions indirect©s de la part des gouvernements et par consequent moins de charges reourrentes pour les budgets publics. Ceci s'applique particulierement a Madagascar ou la solution a long terme du probleme rizicole s'accommodera oial d'une politique d'investissements lourds et d'encadrement dense impos

sibles a supporter financieremeivfc.

CONCLUSION

QUE PEUT-ON ATTENDEE A LA FIN DE LA 2eme DECEKNIE

La oomparaison entre 1'importance des moyens a mettre en oeuvre au oours de la periods couverte par le plan, des reformes a realiser, des

institutions a creer et les resultats escomptables en 1980 au niveau des

revenus individuels, peut procurer un certain sentiment de deoeption.

Certains pays n'auront pas franchi le cap des 100 dollars/an; la plupart

seront au-dessous de 200 dollars. Encore oet indicateur est-il peu signi- fioatif. Si l'on examine les depenses des manages qui mesurent b.eaucoup

mieux le niveau de consommations on voit que la moyonne sera, en I98O,.

encore inferieure a 100 dollars par tete et pax an.

Or, oes resultats modestes exigeront a. la fois des efforts sans pre cedent de la part de 1'agriculture africaine et une aide financiere et technique exterieure non. seulement accrue mais renove"e et plus efficaoement coordonnee. La reduction de 1'assistance technique, la substitution progres

sive des prets publics aux dons (alors que la charge financiere de.s pxets- anterieurs est d^jS. lourde), les reticences sur le plan des facilit.es de

placement des prpduits africains sur les marches mondiaux, ne pourraient

conduire qu'a renforcer les dependanoes. . :

Devant oette disproportion entre les moyens et les resultats pre"vi~

sables en 1980, un certain nombre de questions peuvent se poser, en particulier ?

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- tant d1efforts .pour si peu de resultats valent-ils d'e-tre aocomplis ? Autrement dit, ne vaut-il pas mieux laisser se poursuivre les tendances

passees *? .

- n'aurait-on pu envisager une croissance plus rapide en faisant sauter certaines des contraintes retenues dans Is modele ?

A. La poursuite des tendanoes passees

Tbute 1■analyse de la situation actuelle montre que c&tte poursuite'

est impossible. L'agriculture traditionnelle ne peut connaitre qu'une-

intensification tres linitee. Elle est extensive et mobile. Elle exige

done des 4ten.dues de terras considerables pour les jacheres. Or, la popu

lation rurale;continue a s'accroitre rapidement. Dans le schema tradi- tionnel, 1*augmentation de la productivite et des ressources ne peut se faire qu'avec -un acoroissement des surfaces cultivees, ce qui .est impossible

sans moyens techniques. On est alors conduit a generaliser 1'usage de la

charruer a etendre les jacheres, a consommer des surfaces de terres consi derables, a gaspiller le capital fonoier au detriment des generations futures. En outre, dans de nombreux pays, les terres cultivables vont se

rarefier vers 1980; on aurait alors des paysans sans terre, et des conflits

pexmanents entre eleveurs et cultivateurs, sars aucuh profit pour 1'ameliora tion de la productivite. Enfin, on voit mal comment, sans mesures d'en-

semble touchant a lforganisation de la production vivriere et de la distri

bution, 1'agriculture traditionnelle pourrait repondre aux besoins croissants des villes sur le plan quantitatif et qualitatif. Sans les mesures esquis-

sees dans le plan, les importations de biens alimentaires s'aocroitraient

tres rapidement, entrainant une dependance accrue vis-a-vis de l'etranger,

sur le plan economique et financier (balance commerciale).

L'elevage, tel qu'il est pratique, arrive a la limite du taux de re production et d1exploitation du betail. Les conclusions des etudes les plus recentes sont categoriques : si la tendance actuelle se poursuit, la seule

Afrique de l'ouest sera d^ficitaire de 260.000 tonnes de viande, des I98O.

La aussi, le modele precedent est definitivement perime. II faut realiser

1'intensification demandXo par la plL.n et consentir les. investissements necessaires,

Les exportations traditionnelles des produits tropicaux vont connaitre

un taux de croissance plus faible, parfois une stabilisation, et en outre

les cours vont encore baisser. Or, il faut eviter que les revenus des producteurs soient trop touches. Les couVts de production unita'ires doivent baisser, la qualite doit etre amelioree. Bans de nombreux cas, un oontrSle

de la production sera necessaire : de nouveaux debouches devront etre

reoherohes, des accords regionaux ou internationaux conclus. Les investis

sements, les besoins en personnel qualifie, les reformes de structures, les

programmes de ddveloppement prevus sont done indispeneables. Mais pouvait-

on "aller plus vite", espe"rer des resultats plus spectaculaires ?

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B. Une oroissanoe plus rapide est-elle possible

Cette croissance supplementaire ne pourrait provenir que d1echanges interieurs ou d1exportations en augmentation. Un accroissement plus rapide des echanges, entre sous-regions ou etats, a 1'interieur de

l'Afrique, suppossrait une nouvelle distribution du travail par une spe

cialisation des zones - deja pleintsrnerii; realisee vers 1975-80, ce qui

parait hautement improbable. Les complementarites ecologiques sont tres limitees, sauf pour la viande, et 1'analyse du commerce entre sous-regions a montre qu'il se concentrerait d'abord sur des produits transformed, a, demands fortement elastique. En outre, les echanges sur le marche regional ne repre"sentent guere que 10 pour 100 des echanges totaux; 1'impact sur ler

exportations totales restera done liraite jusqu'en 1980.

L'hypothese d'une demande accrue des marches internationaux semble e~galement improbable, Les productions africaines pourraient certes repondre a cette demande, mais les perspectives retonues sont deja opti- mistes. Leur confrontation avec celles qui ont ete faites pour les autree continents, face a la demande mondiale, amenerait sans doute des rectifi cations en baisse des projections du Plan Indioatif Mondial.

En fait, envisager une croiesance plus rapide des exportations agri- coles revient a, augmenter de facon arbitraire la part de l'Afrique dans les echanges internationaux. Sans doute existe-t-il des possibilites de

diversification des marches (Moyen-Orient, Asie du sud-est, pays socia- listee) qu'il faut s'efforcer d'exploiter. Mais elles restent al^atoires,

et de toutes fa9ons, la part actuelle de ces echanges est si faible que meme en s'acoroissant, la diversification ne peut accelerer sensiblement

le taux des echanges exterieurs. Par consequent, pour aller au-dela de ce qui a ete propose provisoirement, il faudrait envisager une action delibere"e de centres de decision exterieurs a l'Afrique tropicale, et ceci sort du cadre de notre analyse, encore qu'on puisse encourager vive- ment une telle orientation.

Pour obtenir une croissance plus rapide, il faudrait done une expan sion plus forte de la demande interieure. Or, les hypotheses d'urbanisa- tion retenues sont de"ja tres favorables. Par ailleurs, une demande accrue de produits agricoles ne pourrait etre commandee que par une oroissance plus rapide des autres secteurs. On peut souligner le caractere irrealiste de oette hypothese qui conduirait a. des taux de croissance des exportations industrielles de l'ordre de 14 pour 1C0 par an, Zambia excluo.

Au-dela de ces impossibilites, d'autres problemes se poseraient : I1infrastructure physique et humaine n'est pas adaptee a. un tel rythme de croissance; des goulots d'etrangleraent apparaitraient rapidement; l'even- tail des revenus s'ouvrirait trop largement et trop vite, accelerant les inegalites dans la distribution. Les reformes des structures de production seraient rendues beaucoup plus difficiles, de meme que les projets d'ame- nagement du territoire; or, ce sont ces reformes et ces projets qui doivent permettre, a partir de 1980, de donner des chances h un deVeloppement

africain autonomo.

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