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Les Rayons N

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HAL Id: jpa-00242095

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Submitted on 1 Jan 1904

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Marcel Moulin

To cite this version:

Marcel Moulin. Les Rayons N. Radium (Paris), 1904, 1 (9), pp.71-77. �10.1051/ra- dium:019040010907100�. �jpa-00242095�

(2)

Les

Rayons

N

1

L’ÉTONNEMENT fut grand, l’an dernier, quand on apprit que M. Blondlot venait de découvrir de nouvelles radiations de nature ondulatoire et

périodique, dans lc rasonnen1ent de diverses sources, et surtout lorsqu’il molltra qu’un rayonnement ana- logue est émis constam1ent par des corps tel que l’acier trempé. Depuis, cet étonncment n’a fait que s’accroître à mesure que des recherches nouvelles amenaient dcs résultats qui peuvent paraître des plus surprenants dans létal actuel de la science

Beaucoup se sont désintéressés de la question, soit

des lc début, soit par la suite, n’ayant pas le loisir de suivre des travaux qui, présentés séparément, sem-

blent n’avoir entre eux aucun lien. Nous allons essayer

d’exposer ces faits d’expérience en les classant udu mieux possible, car, jusqu’ici, on n’a dégagé de ces

recherches cncorc trop récentes, aucune idée générale

suffisamment vérifiée.

Si la découverte de ces rayons date en réalité du mois de 111arS 1903, on doit cependant en faire

remonter l’origine au moment oû M. Blondlot remar-

qua qu’une petite étincelle soumise au rayonnement

d’un tube de Crookes ct orientée parallèlement a l’axe

de ce tube, subit une très légère augmentation d’éclat 1, augmentation qu’il ne pouvait alors attribuer qu’à

l’action des rayons X. L’interposition d’un écran de

plomb supprimait cette action ; un écran d aluminium

ne modiiiait rien. Se basant sur cette propriété de

la petite étincelle, M. Blondlot chercha â détermine la vitesse d? propagation de ce rayonnement et la

trouva égale a celle de la lumière 2. Plus tard, fai-

sant application du principe de synétrie, il se demande

si les rayons Röntgen ne sont pas polarisés lors même

de leur production, la dissymétrie nécessaire existant dans les causes de cette production 3. Pour la recherche de cette polarisation possible, on pouvait utiliser la petite étincelle qui possède, elle aussi, la dissymétrie

nécessaire pour servir d’analyseur, mais, sans pouvoir

affirmcr a priori s’il y aurait ou non une action.

M. Blondlot trouia que la petite étincelle augmente d’éclat quand elle jaillit dans lc plan formé par lu rayon X et son rayon cathodique générateur (plan de la figure 1 j. Cette augmentation est nulle quand elle

éclate perpendiculairement a m plan. On retrome

1. R. BLONDLOT. CFL, t. CXXXIV. 1902, p. 1559. Cette actioo est différente de l’action sur la distance explosive. -

2. T. CXXXV. 1902. p. 666, ’721. 763, 1293. - 3. T. CXXXVI, 1905. p. 284, 487.

toutes les variations d’éclat que l’on observait avec un analyseur : le faisceau est donC’ polarisé.

En outre, il ramarqua que le quartz, le sucre,

une pile de Illi-

cas de Reusch font tourner ce

plan de polari-

sation 1. Une seule lame de mica donne la

polarisation el- liptique et jouit

donc de la doll- ble réfraction

Fig. 1. - Les rayons N emis par l’anticathode A sont polarises. L’etincelle E eclate entre les extremités des fils enroules enboucle.

pour ces rayons. La refraction simple deBait exister:

un prisme de quartz les dévia. La réflexion devenait alors extrêmement probable : une lanie de verre poli

lui permit en effet de l’observer.

Or, on sait que les rayons X ne se réfléchissent pas et ne se réfractent pas. De plus, lr, rayons étudies n’ont d’action ni sur lt’ platinocyanure de baryum ni

sur la plaque photographique. M. Blondlot en conclut qu’il se trouvait en présence tjh radiations encore

inconnues 1 qu’il appela rayons N et dont la parenté

avec les radiations lumineuses paraissait alors cor-

taine.

Une lentille de quartz est susceptible de donner plusieurs foyers. L’indice est pour certains d’entre eux voisin de 2; or pour les rayons « restants » dt.

QI. Rübens dont la longueur d’onl1l’ est de 1 ordre de 6003BC, l’indice est d’environ 2, 18. Il devenait par suite probable que les rayons devaient avoir une

longueur d’onde du même ordre 3. Malgré quel-

ques diilerences avec les rayons de grande longueur d’onde connus (comme par exemple lu transparence relative de certain, métaux), M. Blondlot se demanda si le bée Auer, source de rayons Rubens, n’émettrait pas aussi des rayons N. L’expérience confirma cette

idée. Il en retrouva dans te rayonnement du soleil, de la lampe Nernst, des corps comprimes, cte.

Il remplaça bientôt par le sulfure de calcium, dont la phosphorescence s’accroît aussi sous l’influence des

rayons N, lu petite étincelle qui restait d’un manie- ment trop délicat, et, plus tard, il trouvait de nouveaux

rayons qui diminuaient l’éclat du sulfure de calcium

t’1 de la petite étincelle et qu’il appela rayons B1.

La nature Olld ulatoire et periodique de ce rayonna- 1. R. BLONDLOT. (R.. t CXXXVI, mats 1963, p, 735). -

2. Du noin de la ville de Nancy ou ils furent découverts. -

3. R. BLONDLOT. CR., t, CXXXVI. mai 1903, p. 1122

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:019040010907100

(3)

ment ne pouvait être nettement établie que par une

mesure directe des longueurs d’onde, ?sous Berrons

plu...: loin comment M. Blondlot a effectué ces détermi- nations. (contre son attente il trouBa des longueurs

d’onde excessivement petites, de l’ordre de O!.1, 0’2.

Depuis, dhers expérimentateurs ont apporte leur

concours a la question. Leurs recherches, malheu-

reusement trop hâtives, ont cependant établi des faits

nouveaux et nombreux que nous allons maintenant étudier.

Examinons tout d’abord quels sont les procédés employés pour déceler la présence des rayons N.

1. - Procédés d’observation.

§ l. - ÉTINCELLE.

Dans ses premières recherches, M. Blofidlot em-

Fig. 2. - Étincelle.

P,P’ pointe, en pla- tine iridié. V, vis micrométrique. S, support.

ployait une étincelle de l’ordre du 1/10e de millimètre, éclatant entre les extrémités repliées des fils ame-

nant le courant (fig. 1). La difficulté

du réglage d’une étincelle aussi petite

Je conduisit u construire un appareil plus 111aniablc. Les deux pointes P,P’

(fig. 2) entre lesquelles éclate l’étin-

celle, sont fixées sur les branches d’une grande pince en bois qui tend

i se fermer par sa propre élasticité et dnc l’on peut ouvrir à l’aide de la

vis micrométrique V1. Ces pointes

en platine iridié, et travaillées au tour comme l’indique la ngurc 5,

doivent être parfaitement polies et présenter une convexité régulière lors- qu’on les regarde au microscope. En

outre, elles doivent être très propres : on les lave à l’alcool et on les essuie avec du papier, ce qui les repolit en même temps.

L’étincelle doit être produite avec une petite

Fig. 3. - Détail des pointe-- de platine.

L’une des pointes P est arrnndie, l’autre, P’, est terininee par un

méplat. CC, cylindres en laiton çnr lesquels sont soudés les fils amc-

nant le courant.

bobine dïnduction 2 (M. Blondlot se sert d’une bobine chariot de Du Bois Reymond). On fait varier le

1. R. BLONDLOT. (;R.. t. CXXXVIII, février 1904, p. 455. - 2. Lors d’essais d’enregistrement photographique faits au labo-

ratoire de physique du Collège de France, la petite étincelle

était produite par une petite machine électrostatique avec une Urande résistance en graphite. Cette étincelle était très stable.

M. Blondlot, qui a bien voulu l’examiner,

tirage de la bobine de façon à avoir une étincelle

très petite, quoique stable ; mais il ne suffit pas que l’étincelle soit petite pour être sensible aux rayons N.

Les pointes (tant au contact, si on les écarte pro-

gressivement, l’étincelle se produit, puis devient plus

brillante, puis diminue d’intensité et s’éteint. Il faut

placer les pointes un peu après la position du 111axi- mum 1. Le réglage est alors presque terminé : on l’achevé en essayant l’action des rayon N sur l’étin- celle.

L’observation de cette étincelle est facilitée par l’in-

terposition d’un verre dépoli qui absorbe une partie de

la lumière et permet de micul apprécier les change-

ments d’éclat. On voit alors sur le verre dépoli une petite tache lumineuse. Elle paraît s’agrandir et deve-

nir plus blanche quand un faisceau de rayons N tombe

sur l’étincelle. Si on supprime ces rayons N, par

exemple par interposition d’un corps opaque (carton

mouillé Oll simplement la main), la petite tache paraît

se rétrécir et devenir rougeâtrc 2. Les rayons N1 ont

des effets inverses.

Cet appareil, qui cst en solnlne facile a établir, de- mande cependant à être construit avec grand soin, sous peine de voir l’étincelle se dérégler ou même s’éteindre

pour la moindre cause. La Nis, surtout, doit être

l’objet de soins particuliers, si l’on ne vent pas faire

disparaître l’étincelle chaque fois que l’on y touchera.

Tout dernière1ent, M. Blondlot a remarqué qu’on pouBait avec avantage employer une étincelle beaucoup plus longues, par exemple une étincellc d’environ

1 millimètre, a condition d’absorber la plus grande partic de la lumière en la regardant à travers plusieurs

lamcs de verre bleu et en

plus, si l’on veut, un verre dépoli. Cette étincelle se règle

mieux et surtout se dérègle

nloins facilement que la pré-

cédente. On peut se servir si1plement d’un résonateur Blondlot (fig. 4) et d’une bo-

bine ordinaire dont on règle

l’intensité primaire. Le ré- glage de l’étincelle se fait en écartant les boulcs jusqu’à

la limite de décharge et en

Fig..1. - Résonnatcur

de M. Blondlot.

L’étincelle éclate en E entre

les houlf’s .C, condensateur formé de 2 plateaux V, lames de verre hleu.

les rapprochant ensuite jusqu’à ce que l’on obtienne

une étincelle suffisamment stable. Ici encore, il faut

perfectionner le réglage en cherchant a voir l’eflet des rayons N.

pas sensible. Cela tient d’après lui u ce qu(’ les rayons N, pro-

duisant une, variation de régime de l’étincelle, n’ont pas d’action sensible sur celle-ci qui éclate toujours de la même façon quelle que soit la distance des pointes, alors qu’ils agissent sur Cellt- de la bobine, plus instable. - ’l. R. BLONDLOT. CR., t. fil, juin 1904, p. 1675. - 2. R. BLONDLor. CR., t. CXXXIV, juin 1902, p. 1559. - 5. R. BLONDLOT. CR., t. CX-1,XYIII, juin 1904, p. 1394.

(4)

Enregistrement photographique. - si les rayons N sont incapables d’agir directement sur les plaques photographiques, on peut toutefois enregistrer l’action produite par ces rayons sur une petite étincelle : on fera alors sur la même plaque dmm impressions de

même dnree, l’une avec l’étincelle seule, l’autre avec la même étincelle soumise aux rayons X. Pour éviter les variations de l’étincelle, on fait simplement des poses

Fig. 5. - Enregistrement photographique (Plan).

E, étincelle. B, boîte en carton noir. P, plaque (9X12). C, écran de papier mouillé supporté

par une feuille de zinc.

croisées . Voici d’ailleurs com-

ment a opère

M. Blondlot 1. De- wu l’étincelle L,

un châssis P (lui

contient la plaque photographique peut glisser sur

des glissières con-

venable1l1ent dis-

posées GG (fig, 5)).

Des butoirs ell

caoutchouc (ci- tent tout choc ca-

pable de dérégler

l’étincelle. Un écran de carton mouillé C (qui est opaque auB rayons Blondiot) se déplace avec le châssis (’1 deBan) rune des moitiés de la plaque, de telle sorte que pour la position 1 du châssis, l’étincelle reçoit les

rayons N et pour la position 2, elle est protégée contre

ces rayons. M. Bloiidloi a ajoute depuis 2 un verre dépoli Y, place près de l’étincelle, sur lequel est collé

un morceau de papier noir perce d’un petit trou (de

Fig. (6. - Installation hhotoroophitlue. Élévation.)

N, lampe Nernst enferiiiée dans une lanterne en tôle munie d’une fenètre d’aluminium T. écrans de papier noir. bois et aluminium

pour tamiser les radiations. L, lentilles d’aluminium. N, verre dépot

recouvert de papier noir. GG. glissière, E, C. l’ (voir fig. 50. La boîte B a été supposée enlever.

quelques millimètres) (fig. 6). Le faisceau de rayons N est de plus concentre sur l’étincelle o l’aide d’une lentille d’aluminium L. (Si l’on se sert par exemple

d’une lampe Nernst, on fera coïncider Urne de images du filament avec l’étincelle.

On fera alors une pose le 5 secondes (par exemple)

1. Février 1914, p. 453. - 2. Juin 1904, p. 1675.

lans la position 1, puis 5 secondes dans la position 2,

ouis 5 secondes en 1 et en continuant le va-et-vient pendant 100 secondes environ. La pose sera de 50 se-

condes pour chaque épreuve, temps suffisant pour

avoir un bon cliché. Ce temps de pose dépend évidement

de l’éntincelle et p’nn’ra donner des indications

sur la grosseur à ceux qui voudraient tenter cette

expérience. On développe en 11 a i n lent, ce q 11 permet

t’arrêter aBant développement complet, c’est-à-dire

quand l’une des deux nuages étant déjà noire. l’autre

commence a venir. L,opposition est plus marquée.

M. Blondlot indique que tous les clichés qu’il a donné des résultats

obtenus par cette méthode lui ont donne des résultats concluants 1.

ê ’2. -- CORPS INCANDESCENTS.

M. Blondlot s’ étant demandé si le phénomène était

du aux propriétés électriques de l’étincelle on simple-

Sans, rayon N. Avec rayon

Fig. 7. - Rayons N émis par le soleil.

Sans rayon.

Fig. 8. - Rayon N em- par une lampe Nernast, (Clichés communiqué par M. Blondlot.

ment au gaz incandesecent, essaya de répéter l’expe- rience avec une petite flamme de gaz 2 entièrement

bleue, brûlant au bout d’un tube très fin. En l’obser-

vant à travers un verre dépoli, elle présente les mêmes

1. Signalons que par suite d’une erreur d’ impression, le cli- ché de la figure 3 des comptes-rendus du 22 février 1904, p. 457 se rapporte aux rayons N émis par une lampe Nernst et

le cliché de la figure 4 aux rayons N émis par deux grosses

lunes. - 2. B. BLONDLOT. CR.. t. CXXXVI. mai 1903, p. 1227.

(5)

aspects que l’étincelle. De plus, cette petite flamme

étant plus régulière que la petite étincelle, permet de

mieux saisir les variations d éclata

La même action se retrouve sur les solides incan- descente par exemple un fil de platine chauffé au

rouge sombre par un courant.

§ 3.2013CORPS PHOSPHORESCENTS OU FAIBLEMENT ÉCLAIRÉS.

Enfin, les substances phosphorescentes sont éga-

lement sensible aux rayons N. On se sert avec avan-

tage d’un petit écran de carton noir recouvert d’un

peu de sulfure de calcium. Cet écran constitue le détecteur le plus commode 2. Il suffit de l’insolrr et de

l’observer il la chambre noire. Sous l’action des

rayons N, il augmente d’éclat et les bords se précisent;

sa luminosité diminue sous 1 action des rayons Ni". Les

1 aiiaiions d’éclat du sulfure ne sont pas instantanées.

Il faut, en général, quelques secondes avant de voir l’augmentation d’éclat se manifester; la diminution,

plus rapide, sc voit mieux dans certains cas. Ce retard dépend d’ailleurs de l’épaisseur de la couche de sulfure, qlli devra être aussi mince que possible. Il parait au phénomène connu sous le nom d’em-

magasinement, que nous retrouverons plus loin.

Les mêmes variations d’éclat s’observent si on uti- lise 4 la lumière diffusée ou réfléchie par un corps

quelconque (bande de papier, craie, aiguille a tri-

coter, nliroir de bronze. etc). A ce sujet, M. Blondlot

a remarqué que ces variations se produisent égale-

ment et d’une façon pllls nette si on approche la

source de l’ 0153il5. Les rayons N auraient donc la pro-

priété d’augmenter la sensibilité de l’oeil ; les rayons N1,

la propriété de la diminuer.

M. Jean Becquerel6 a été conduit à penser que, pour le sulfure de calcium, cette action sur l’0153il pou,ait être la cause du phénomène. Une cuve à eau interposée entre l’écran détecteur et l’oeil, supprime

en gi-ande partie les variations d’éclat. L’eau étant opaque pour les rayons N, ces variations seraient dues aux rayons N ou N1 qui, d’abord emmaga- sinés par le sulfurc seraient ravonnés par lui t’t ac-

compagneraient les rayons lumineux jusque sur la

rétine.

/1. CR., t. CXXXVII, juillet 1905, p. 166. - Des clichés obtenus en enlevant la source de rayons N ont donné des im-

pressions d’égale intensité, montrant que la différence provieiit

de cette source et non du l’appareil lui-même. 2013 2. 11. CHAR-

PENTIER a pu observer une action sur la phosphorescence du

Ber luisant et sur celle des hacilles phosphorescents, qui dimi-

nue quaod la température s’élève. CR., t. CXXXVII, décembre 1905, p. 1277.2013 5. BLONDLOT. CR., t. CXXXVII, novembre 1905, p. 684. - 4. Membre 1903, p. 831.-5. J. BECQUEREL.

CR., t. CXXXVII, mai 1904, p. 1201. - 6. L’eau salée étant

transparente aux rayons N, il y a de très grandes chanecs pour que les milieux de l"0153il le soient aussi. Signalons que M. Blondlot a montré par le même procédé que l’action sur l’ftincelle et la petite flamme est réelle; il a d*ailleurs pu

photographier 1 rtincelL’.

De plus, )1. Blondlot 1 avait; déjà remarqué que

l’augmentation de l’éclat de l’écran n’a lien que si on le regarde normalement. Si, au contraire, on le regarde langentiellement, il Y a diminution d’éclat,

comme si la lumière était ramassée sui- rant la direction normale. Les rayons

Ni produisent l’effet

contraire.

M. Becquerel ad- Fig. 9. - Effet des rayons N sur les

écrans.

met alors que le sul- 1,’écran E, vu dans la direction EX, paraît fure soumis à l’ac- augmenter d’éclat. Vu dans la direction

fure soumis à l’ac-

ET, il paraît diminuer. L’éclat ne varie

lion des rayons N pas si on le regarde dans la direction émet normalement EO.

des rayons N et tanecntielle1ent des rayons N1, fait qu’il retrouve pour quelques autres corps.

Cette interprétation des phénomènes présentés par les écrans phosphorescents permet d’expliquer cer-

tains faits incompréhensibles jusque-là. En particulier,

M. Blondlot n’a ,jamais pu enregistrer par la photo- graphie 1. action des rayons N sur les écrans au sul-

l’urc 2. Il avait essaye des conlparaisons photomé- triqllcs qui n’ont donné de résultat qu’avec de grands

écrans, difficiles à bien voir dans leur ensemble.

L’action des rayons N sur la rétine parait se faire

sentir assez loin du point impressionné par les rayons lumineux.

Des essais photométriques qui ont été faits au labo-

ratoire de physique du Collège de France, avec un photomètre en verre, genre Lllmmer et Brodhun n’ont

également donné aucun résultat. La colnparaison pho- tométriquc des intensités normale et tangentielle d’un

mè»ie ecran (ce qui élimine l’effet de la tcmpératurc)

n’a rien donné, pas plus que la photographie du pho-

tomètre. Tout ceci peut s’expliquer par ce fait que le

verre emmagasine les rayons N qu’il rayonne ensuite

vers la rétine toute entière et paraît confirmer les idées de M. Becquerel.

Cependant, 31. Macé de Lépinaw a pu comparer

l’éclat normal d’un écran E, à l’éclat tan-

gentier d’un

Fig. 10. - Dispositif de M. Macé de Lépinay.

deuxième

écran écrans sensiblement vertical (légèrement iiicli- E’ qui’il dispose né.) E’ écran horizontal. En regardant la direction OA on voit l’éclat de E augmenter et

à côté (fig. 10). celui de E’ diminuer.

Il est bon d’in-

cliner légèrement l’écran E, et de protéger les écrans

de leur rayonnement mutuel par un écran de plomB,

par exemple, placé entre les deux. Dans ces condi- 1. BLUXDLOT. CII., t. CXXXVIII, février 1904, p. :54,. - 2. Cependant, 31. Lambert aurait pu etiregistrer la différence

d’intensité des deux écrans aussi identiques que possible en les posant sur des plaques photographiques éloignées l’une de

l’autre. Il paraît avoir abandonné cette méthode. - 5. MACÉ DE

LÉPINAY. CR., t. CXXXVIH, mars 1904, ’p. î98.

(6)

tions, les deux écrans peuvent se distinguer l’un

de l’autre, sous l’action des rayons N.

D’un autre côté, par une méthode ingénieuse qui

consiste à étudier la décroissance de la phosphores-

cence, )1. Rothé 1 vient d’obtenir des clichés qui paraissent mettre en évidence une action des rayons N

sur le sulfure lui-même, action que l’on retrouve,

Influence des rayons N émis Influence d’un paquet de limes.

par une lampe Nernst placée

a 30 centimètres de l’écran.

Fig. 11. - Étudn de la décroissance de la phosphorescence

nI. Rothé).

Les rayons N ont agi sur la tache pendant les 20 secondes qui précèdent les poses impaires et pcndant cette pose. Même pour les impressions

très dégradées; M. Rothé peut évaluer le diamètre à 0.5 millimètre

près.

même après interposition d’une cuve à eau (Becque- rel, Bloiidloi). Un petit écran circulaire de sulfure de calciun est placé devant une plaque photographi-

que et à environ 5 millimètres. Après une pose de 5 secondes, on enlève la plaque, et au bout de 20 se-

condes, on fait une nouvelle impression de 5 secondes à côté sur la même plaque, et ainsi de suite. On fera, par exemple, 10 impressions. On obtient ainsi des taches dégradées dont lc diamètre diminue régulière-

ment. Si maintenant, on fait une nouvelle série d’im-

pressions, en faisant tomber des ra10ns .B sur la tache, une fois sur deux, pendant les 20 secondes qui précèdent la pose, et pendant cette pose, l’aspect des

taches deviendrait, d’après M. Rothé, sensiblement le méme de deux en deux, paraissant indiquer une dinii-

nution de la vitesse de décroissance de la phosphores-

cence sous l’int1uel1ce des rayons N.

Les courbes de la lipure 11 ont été construites à l’aide des nombre donnés par M. Rothé (CE.,

1. E. RoTHL. CR., t. CXXXVIII, jttin 1904. p. 1589.

juin 1904, p. io89). La courir 11 est très nette. Les autres le sont moins cependant jI. Hotht’ espère pur- fectionner son procédé en diminuant le temps de pose.

Si les rayons N sur l’0153il pour en augmenter la sensibilité, ils ne paraissent pas posséder cette pro- priété pour toutes les couleurs 1. L’accroissement de

sensibilité qui est maximun pour le Ueu et le violet.

devient presque nul pour le rouge, fait observé par M. Gutton 2, en examinant l’action des rayons N ....ur une surface diffusante éclairé par diverses radiations

spectrales. 11 sera donc préférable d’employer des corps à phosphorescence bleue ou violette.

§ 4. 2013 ECRANS AU SULFURE.

L’examen des écrans au sulfure étant je seul procé-

dé commode pour l’observation des rayons N et d’ail- leurs le seul employé, voyons comment on peu) etahlir

ces écrans et quelles sont les précautions tl prendre

pour les obserner.

Sur un morceau de carton noir, on étend avec un

pinceau une couche aussi mince et aussi régulière que

possible de sulfure de calcium à phosphorescence ,io-

lette délace dans du collodion bien fluidtl ot on laisse sécher. On peut également étendre le collodion snr le carton, soit comme on le fait pour une plaque pho- tographique, soit avec un pinceau et y déposer rapi-

deiiient le sulfure avec un tanlis fin (ou bimplement en

le versant dessus) l’t avant (llle la couche de collodion n’ait eu le temps de sécher. On laisse alors l’éther

s’cvaporer et on enlevé l’excès de sulfure tnl reversant l’ecran et en tapotant derrière. Ces écrans peuvent t durer environ de 8 à 15 juurs, après quoi l’oxydation

du sulfure modifie la phosphorescence, puis la fait disparaître.

La forme à donner aux écrans varie avec les obser- vateurs. Certains préfèrent observer la variation d eciat,

d’autres la netteté des contours.

Pour les radiations physiologiques, M. Charpentier

Fig. 12. - Quelques tonnes d’ecrans.

emploie un écran relativement large (2 à 3 centimè- tres) (fig. 12 a).

Si on veut, au contraire, observer la netteté des

bords, on peut faire des séries de taches, des pointes

en regard, etc. (fig. 12). Ces taches ou ces pointes paraissent s’écarter comme si elles étaient, suivant l’ex-

1. GUTTON. (R., t, CXXXVIII, juin 1904, p. 159.-2. GUI- TON. CR., t. CXXXVIII. juin 1904. p. 1592.

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