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13 étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild = Treize étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild

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(1)

Reflets du Va/ai's 2 3 e année N o 2 Février 1 9 7 3 \ Le numéro 3 rrs

(2)

Les authentiques vins

valaisans, qu’un

soleil généreux

a ciselés dans les

meilleurs parehets,

portent la signature de:

PROVINS

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(3)
(4)

La solitaire

La m o n tag n e est bleue et rouge : elle fa it rêver les jeunes garçons d ’exploits et de conquêtes, elle macule sa roche de sang hum ain ; elle appelle le dépassement, elle suscite parfois l ’héroïsme, elle est souvent la cause et le décor du drame.

Jean -P h ilip p e, fils d ’un guide m o rt à la D ent-B lanche, c o n n aît de l’alpinisme les servitudes et les grandeurs ; plus d ’une fois, il subit dans son corps et dans son âme des souffrances d ’a u ta n t plus vives q u ’elles semblent souvent filles de la fatalité. A la D ent-B lanche, à l ’e n d ro it précis où son père f u t ballo tté p a r le v en t au b out d ’une corde et écrasé contre la paroi, un de ses clients p e rd pied, pris de vertige. A l ’Ai- guille-N oire, alors q u ’il p a r t au secours d ’H elga, « il sent le fro id m o rd re sa chair, la pén étrer de mille dards. Ses yeux brûlent. Il a la bouche sèche et la gorge irritée. Le réseau des nerfs p ecto rau x fo rm en t une sorte de cuirasse qui l ’empêche de bien respirer ».

Lorsque la jeune fille est suspendue à une corde, ensanglantée et inanimée, Je a n -P h i­ lippe, « à b o u t de nerf, sanglote, assis, les genoux sous son menton, im puissant » ; « les mâchoires colmatées, le corps ten d u », « il se m et à crier, à supplier, à p rier » et « se lais­ se vaincre p a r la douleur, c o m p ta n t les larmes qui, comme de la sueur, tom bent entre ses jambes ».

Les blessures du corps aiguisent celles de l’âme et les d ra m atis en t ; elles r a p ­ p ellent d ’autres événements tragiques com­ me si la chaîne nécessairement dev ait con­ tinuer, avec toujours des souffrances et du sang dans ses maillons.

L ’homme et la m ontagne sont étro ite­ m en t unis ; l’honneur et la vie de l ’homme sont liés aux forces de la m ontagne. C ’est l’accent de l ’épopée ; et c’est dans cette union à la fois tragique et noble que sont le cœ ur et le souffle d u livre : « La soli­ taire », de M aurice M étrai, est un beau ro m an de l’alpinisme, un récit d o n t l ’action est n ette et continue, et qui a tte in t parfois une tension extrêm e ».

H e n r i M aître. A u x é d i t i o n s « M o n V i l l a g e », à V u l l i e n s . • l o c a t i o n • A g e n c e â ^ ' im m o b iliè re 2 ? A. CH AR D O N -R IO N .E

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Le Valais en 1813-1814

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Le demi-siècle de Maurice Troillet

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O f f i c e d u t o u r i s m e S o c i é t é d e d é v e l o p p e m e n t C r a n s - s u r - S i e r r e

C rans, le 3 jan v ier 1973. Messieurs,

C ’est avec g ra n d intérêt que nous avons pris connaissance d u num éro 12, de décem­ bre 1972, de la revue « Treize Etoiles » que nous n ’avons, hélas ! reçu q u ’au courrier de ce jour.

N o u s avons, en particulier, lu avec in té ­ rêt, en page 62, le poème « N o ël (version 1972) » dû à la plume d ’une poétesse, hélas ! inconnue de nous, M adam e (ou M adem oi­ selle) G ilberte Favre. Le président de notre société l’a lu avec nous. C ’est un honneur d ’a voir associé la station de C ran s à ce conte de fin d ’année.

C ela semble, cependant, indiquer une mé­ connaissance tota le de la situation à Crans. N ous n ’insisterons pas.

N ous vous prions simplement de prendre note q u ’à l’avenir nous renoncerons à toute publicité dans «T reize Etoiles ». N ous avions u n accord p o u r quelques pages avec la station voisine de M o n ta n a que nous laissons, bien évidem ment, libre de c onti­ nuer et renouveler sa p ro p re publicité sans y associer le nom de C rans et, n a tu relle ­ ment, sans une quelconque p a rtic ip a tio n de n otre p art.

Veuillez agréer, Messieurs, l ’expression de nos sentiments distingués.

Le D irecteur : Lelio Rigassi. F e r d i n a n d L e u b a 49 Le s R o s i e r s - s u r - L o i r e ( F r a n c e ) M onsieur le R édacteur,

« Sons de cloches », qui sont ceux des lecteurs a y a n t leur m o t à dire, je p ro fite de cette sym pathique rubrique p o u r rappeler au x Valaisans que leur v ocation n ’est pas seulement celle d ’accueillir les touristes et fa b riq u e r de l ’électricité, mais q u ’ils possè­ d en t d ’admirables alpages et une m erveil­ leuse race de vaches qui m ériterait d ’être connue au-delà de nos frontières p o u r p a r ti­ ciper à relever le niveau de vie de loin­ taines populations m o ntagnardes d o n t les techniques d ’élevage et de produits laitiers sont encore à l’é ta t rudim entaire. Les V alai­ sans, épris d ’évasion et d ’aventures — il n ’en m anque pas — d ev ra ien t y penser. O n m ange de la raclette à Paris, p o urquoi n ’en m an g e rait-o n pas dans [’H im a la y a ... et ailleurs aussi ?

F. Leuba.

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Solution du N ° 36 (janvier)

SONS DE CLOCHES

(Suite) M a r g u e r i t e M o r i e r - G e n o u d 1831 Le s M o u l i n s ( V a u d ) Monsieur,

A y a n t dem andé « Treize Etoiles » à l’es­ sai, j ’ai le re g ret de vous in fo rm er que je renonce à souscrire un abonnement.

V otre revue a bien des qualités, mais aussi tr o p de réclame et de politique.

N ’é ta n t pas une abonnée veuillez, M o n ­ sieur, excuser cette légère critique.

V oilà d ix -h u it ans q u ’en compagnie de m on m ari nous visitons chaque année l’une ou l’autre p a rtie de ce c an to n que nous aimons. E n outre, je suis mem bre de la M urithienne depuis 1962, ceci p o u r vous dire que le Valais c’est autre chose que de la réclame, si bien présentée soit-elle.

Recevez, Monsieur, avec mes remercie­ ments, mes bonnes salutations.

M. M orier-G enoud. F e n d a n t

« SOLEIL DU V A LA IS »

J o h a n n is b e rg

« GO UTTE D ’OR »

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V A R O N E

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ION

S U I S S E Dole

« VALERIA »

G ran d vin m ou s s e u x

« VAL STAR »

(9)
(10)

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L'AUTO GENÈVE

15-25 MARS 1973

Si

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(11)

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4 é ta g e s d ’e x p o s itio n

ETO

Reflets du Valais

P a r a ît à M a rtig n y le 20 de chaque mois E d ite u r responsable : Georges Pillet, M artig n y F o n d a te u r et p résident de la commission de réd ac tio n : M ” E d m o n d G ay R é d acteu r en chef : Félix C a rru z z o 'S e c r é ta ir e de rédaction : A m a n d Bochatay C ollab o rateu rs-p h o to g rap h e s : O s w a ld R u p p en , René R itler A d m in istratio n , impression, expédition : Im prim e rie P illet S. A., avenue de la G are 19, 1920 M a rtig n y 1 / Suisse A bonnem ents : Suisse Fr. 30.—- ; étra n g er Fr. 35.— ; le n u m éro Fr. 3.— Chèques p o stau x 1 9 -4320, Sion Service des annonces : Publicitas S. A., 1951 Sion, téléphone 027 / 3 71 11

23e année, N ° 2 F é v rie r 1973

Sommaire

Le livre du mois Sons de cloches D u n o u v e au Pa tin e u rs G ran d s-p ères valaisans M o n n o m est F re d P o n t M o ts croisés : Le co n co u rs de N o ë l T h a n k s to a Valaisan C e tte ch ère a u to m o b ile A u salon des v o itu re s m o rte s A u to b r r r ! o d e r die K ehrseite d e r Medaille R ev ers de m édaille : de la sp le n d e u r à la ferraille Postes e t diligences en Valais Q ue lq u es phrases su r la neige D u clavecin a v a n t t o u te chose... P o tin s valaisans P e tite c h ro n iq u e de l’U V T La table L e ttr e d u L ém an Bridge D ivergences de vues

Les Portes-du-S oleil U n m ois en Valais U n s ere K u r o r t e m elden F a y re m p lir mes flacons...

N o tr e couverture : T a co t de la B elle-E poque (P h o to Fred d y S ch w é ry )

G ra vu re d e Beck, dessin d ’Isaac de R i v a z Ph otos Besse, H a ra la m b is, L a u re n t, Paris, R i tle r , R u p p e n , S c h w é r y , Thurre

(12)

D u nouveau

N o u s avons changé le graphisme du titre de

« Treize Etoiles ». Pour le plaisir de changer,

mais surtout pour suivre le m o u vem en t de la vie

qui ne connaît pas l’im muable.

Ce n'est qu’une toute petite chose bien q u ’elle

nous ait donné à penser. Mais nous souhaitons

que d ’autres suivent. Plus de couleurs, de variété,

de jeunesse et plus d ’ouverture. Que ne fa u t-il

pour plaire et si l’on ne plaît plus on disparaît !

N o u s voulons vivre et nous cherchons des sèves

neuves, des élans nouveaux. Le Valais a des pé­

riodes de léthargie où on le prendrait pour un

pays quelconque. S o u ven t c’est alors qu’il prépare

des épanouissements. Mais qu’ils se hâtent, ces

jeunes talents, qu’ils dépouillent leurs timidités,

leurs angoisses, leurs enfantillages. O u ’ils s’an­

noncent.

(13)
(14)

, ... 7 4bS " '

(15)

A u b ord de la route du H a u t-V a la is, sur une grosse fla q u e d ’eau gelée, des en fa n ts p a tinent. R u p p e n qui passait pa r là les photographie.

C ’est beau l’enfance, car ce n ’est pas encore trop raisonnable. Ç a v e u t rouler sur la glace avec des vélos, ça v e u t rouler à vélos avec des p a tin s a u x pieds.

C ’est beau l’enfance qui baptise patinoire quelques m ètres carrés de glace.

E t parce que les en fa n ts le v eu len t, ça d e v ie n t v r a im e n t une patinoire. Les plus petits y ressentent la délicieuse et

(16)

trou-blante sensation d u vertige, les filles s’es- sa yen t à la grâce et les garçons d e v a n t elles d e v ie n n e n t cham pions de h o ckey, héros virils et fiers.

Les en fa n ts du b ord de la route so n t h eu­ reux. Ils se sont créé leur paradis. E t R u p ­ pen qui est dem euré un gosse p a rm i les grandes personnes possède encore la clef de ce paradis ; mais co m m e il est déguisé en ho m m e, avec de grosses lunettes, un peu de ven tre et quelques c h eveu x gris, il n ’ose plus danser sur la glace.

A lo rs il s’arrête et photographie.

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(18)

C'est vrai, il en est d'aristocratiques, à la canne de jonc et au

m ouchoir à la lavande. A quatre-vingt-deux ans, jouent au poker

chaque seize heures, d eva n t un cognac, sans perdre leur passion

et leur dignité. A v e c ou sans lunettes, lisent le journal en balan­

çant la chaînette de leur m ontre com m e les O rientaux égrènent

les chapelets « passe-temps ».

Grands-pères de la ville ou de la montagne, du coteau ou de l'asile

(com me on appelle ces maisons), de la campagne et des vignes, ils

m archent tous vers les nonante ou cent ans. A v e c ou sans barbe

et moustaches, d'u n pas alerte et vacillant, ils ad,mettent que « cela

fa it un voyage ! »

J ’ai v u ceux de l’asile, pitoyables et solitaires, avec leur visage

de lune ou de G iacom etti, la peau ridée com m e une vieille petite

pom m e, le regard éteint ou halluciné.

J ’ai vu aussi des grands-pères au x y e u x d ’en fa n t et aux mains

splendides

mains de travailleurs p lu tô t que de pianistes. J ’ai

adoré les entendre, ces sages, poètes et conteurs, à l’œ il parfois

égrillard. Ils ne s’interrogent pas, com me nous, sur la condition des

personnes âgées, ne critiquent pas la politique de l’A V S . Ils v iv e n t

et boivent un verre de blanc, rient de la tenue vestimentaire de

certains touristes (et, en ce domaine, les hom m es sont devenus

les égaux des fem m es...), se m oquent de la conquête spatiale.

Mais, franchem ent

transperçons les plus ou moins pittoresques

et sym pathiques physionom ies

com m ent voient-ils la vie ? et

la m o rt ?

Thom as rit de la vie et de la mort. François, qui n ’a pas aimé sa

vie, craint la m ort. Julien, lui, accepte l’idée de m ourir com me

il accueille les saisons valaisannes. A v e c sérénité. C ’est-à-dire,

com me s’il s’agissait d’une évidence et de la conclusion logique

d ’une vie qui fu t plus ou moins heureuse.

O h ! bien sûr, il n ’est pas totalem ent satisfait, il a commis des

erreurs. I l aurait dû et il n ’aurait pas dû... E t si c’était à refaire...

A llez, ce n ’est pas l’heure des regrets, c’est l’heure de l’apéritif !

Sans doute. Pourtant, on aimerait savoir l’enfance et la jeunesse de

ces y e u x bleux, les joies et les malheurs de ces rides.

O n aimerait que Julien rem onte très loin et très pro fo n d , qu’il

nous dise com m ent il voulait réaliser sa vie et com m ent elle s’est

réalisée : à son insu ou pas, pourquoi, com m ent, grâce à qui et par

la fa u te de quoi.

Mais Julien rit en tortillant ses moustaches. Il raconte Paris et le

va l d ’H érens de 1920, m audit les voitures et la poussière et conclut,

avec une v o ix de tonnerre :

A llez, ce n ’est pas l’heure des regrets, c’est l’heure de nourrir

(19)
(20)

Mon nom

6 S

Fred Pont

M o n n o m est F r e d P o n t de C h a r r a t et je reçois v o t r e m e r v e il le u x j o u r n a l p a r la gentillesse de M M . D a r b e l l a y et C r e t t e x ,qui s o n t v e n u s ici à L o n d re s il y a e n v i r o n v i n g t ans.

Ici depuis 1912, je suis n é à C h a r r a t en 1891 ; d o n c -mon é c r i t u r e t r e m b l e u n p e u , ce q u e je v o u s p r i e d ’excuser. M o n o b je t de v o u s é c r i r e est p o u r m o n adresse q u i est dan s u n e r u e assez l o n ­ gue : je suis au n u m é r o 135 G re e n fi e ld A v e n u e q u e v o u s o m e t t e z d ’i n d i q u e r . P a rfo is le n u m é r o n ’a r r iv e pas.

J ’h a b i t e u n b u n g a l o w -dans le c o m t é de H e r t s , a u n o r d de L o n d re s , et j’ai f a i t m a d e r n i è r e visite au pays en 1966 ; m a l h e u r e u s e m e n t , l’a l tit u d e d u Valais n e m e c o n v i e n t plus après c e t te lo n g u e ab sence. La ville de M a r t i g n y m ’a s u r ­ p ris ; c’est u n e ville n o u v e l le p o u r m o i q u i m e ra p p e l le n ’a v o i r v u q u ’u n b â t i ­ m e n t e n t r e la g are et la ville ; c ’é ta it la m a is o n d u D r B r o c c a r d .

V o t r e j o u r n a l est de plu s en plus a g ra n d i e t p o u r c ite r u n d i c t o n b ie n a n ­ glais, je v o u s so u h a i te « M o r e p o w e r t o y o u r e lb o w ».

J ’ai f a i t m a c a rr iè re dans l’h ô te lle r ie : v i n g t ans au S avoy. D u r a n t m es dix d e rn iè re s années, j’ai tr a v a il lé dans les diverses guildes de la C i t y ; c ’est le q u a r t i e r g é n é ra l d e s c o m p a g n ie s de d i­ vers m é tie rs, p a r e x e m p le les ta ille u rs , épiciers, m a r c h a n d s 'de vin s, etc. Ils o n t to u s des m a g n if i q u e s halls. Il y en a q u i d a t e n t de 1400. Le G u ilh a ll est au c e n t r e de la C i t y e t p e u t c o n t e n i r u n b a n q u e t p o u r h u i t cen ts p e rs o n n e s. J ’ai eu s o u v e n t l’h o n n e u r de s e r v ir la f a ­ m ille ro y ale. M o n d é p a r t e m e n t est de s e r v ir les vins.

Je m e suis r e t ir é ici en 1962. J ’ai u n fils qui fa it p a r t i e de l’é q u ip a g e d u n o u ­ v e a u p a q u e b o t « T h e S p ir it o f L o n d o n » , q u e j ’ai visité à S o u t h a m p t o n a v a n t sort p r e m i e r v o y a g e p o u r les U S A ; il sera basé à San F ra n c i s c o e t fera des c r o i ­

sières s u r la c ô t e de C a li f o r n i e p o u r a c q u é r i r des d ollars « g o o d lu c k t o t h e m ! »

E t a n t le d e r n i e r d e m a fa m ille , j’ai à C h a r r a t des n e v e u x et nièces* les frères P a u l e t R o'by G a y et la fam ille F l u r y q u i v o n t p e u t - ê t r e m e r e n d r e visite cet été. J e suis t o u j o u r s res té su jet suisse et la n o sta lg ie d u Valais est .toujours là, s u r t o u t lo r s q u e , en v e n a n t de Saint- M a u r ic e après u n lo n g s é jo u r à l’é t r a n ­ ger, o n v o i t ces belles m o n t a g n e s . J ’es­ p è r e q u ’ils n e v o n t pas les a p l a n i r p o u r b â t i r h ô te ls e t chalets. C e n ’est plu s le V alais de jadis avec ses « gouilles » ge­

lées o ù l’o n p a t in a i t. E n a l la n t à M a r ­ t i g n y v ers N o ë l a u t o u r de 1900 avec q u e lq u e s gam ins, j’ai aidé à p o u sse r la p r e m i è r e a u t o en p a n n e , de M. F a m a de Saxon.

M a l h e u r e u s e m e n t j’ai p e r d u m a f e m ­ m e il y a c i n q ans et je suis t o u t seul ; e n ­ c o re en b o n n e s a n té q u o i q u e m es g u i­ bolles t r e m b l e n t u n peu. J ’ai u n b udgie p o u r c o m p a g n ie et u n e télé. J ’ai un joli j a r d i n ; ici c’est u n c o in tr a n q u i l l e ; c’est u n e ville de m ille c in q cents b u n ­ galows, 30 k m . au n o r d de L o n d re s . E h bien, assez b la g u é p o u r le m o ­ m e n t , je v o u s so u h a i te u n e n o u v e lle an n é e p r o s p è r e et h eu reu s e. S i n c è r e m e n t à vous. F r é d é r ic A. P o n t. P.-S. 1. ■—■ J ’a d m i r e b e a u c o u p les a r ­ ticles d e M lle Lee E u g s te r s u r le Valais et je les passe à m es voisin s anglais. Q u a n t à

M.

M o r a n d , q u o i q u ’il f a it de son m i e u x , il y a t r o p de p o li t i q u e q u ’il ne d e v r a i t plu s y a v o i r en ces t e m p s m o d e r n e s . E n Ir la n d e , c ’est tr a g i q u e ­ m e n t u n e g u e r r e religieuse d o n t o n ne v o i t pas la so lu tio n . P.-S. 2. — J ’espère q u e la B e tz su r C h a r r a t - V i s o n reste en place, car il y a eu u n é b o u l e m e n t p a r t ie l q u a n d j’étais e n c o r e g a m in ; j’ai g ra v i ce r o c h e r de h a u t en bas (!) A u m ilie u et en dessus, il y a u n e grosse f e n t e q ui m e n a c e r a u n j o u r de t o m b e r s u r le village. Lets h o p e n o t f o r a l o n g lo n g tim e . Sin cerely . F. P o n t . R u e l l e à C h a r r a t - V i s o n

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p a r R a p h y R a p p a z 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 37 Horizontalement

1. Abbé de Saint-M aurice (1356-1376). 2. Som m et et alpage du val d ’A nniviers. - P a trie d ’un p a tria rch e fo rt connu. 3. Lac d ’Afrique. - D an s u n prove rbe signifiant que le coupable do it subir la peine , du talion. - Règle. 4. En médecine, c’est un astringent. - Les rem parts de Sion en com p­ taien t plusieurs (singulier). 5. Possessif. - Conseiller. 6. Lier. - C o u lait en G aule ci­ salpine. 7. D an s le district de Viège. 8. Là où il existe encore, sert de refuge à la truite le long du R hône en Valais. - Mis au cou­ ra n t. 9. Possessif. - D o it beaucoup à l’évê- que de Sion saint H éliodore. 10. Vaccin. - Abbé de S aint-M aurice (1640-1657). 11. A ttire toujours les touristes qui se rendent dans le val d ’Hérens.

Verticalement

1. Se tro u v é sur les rives de la Dranse de Bagnes. 2. A donné son nom à une sta­ tion de la vallée d ’H érens. - Est surtout employé p o u r la chasse au sanglier. 3. O n les tro u v e à Sierre. - A gioteur. 4. Alpage et station non loin de Sion (nouvelle o rth o ­ graphe). - D ans un bien. - Simple appareil. 5. Form e chère à C hristophe C olomb. - Vi­ sa. - N o te . 6. E n très forte d im inution dans tous les villages d u Valais. 7. D ans le dis­ tric t de Sierre ou dans le V ieux-C hablais. - D ans le V ieux-C hablais seulement. 8. N ote. - Masse minérale tapissée de cristaux. 9. Abbé de Saint-M aurice (fin du V I e siècle). - N égation. 10. Colère fo rt connue des cru ­ civerbistes. - N o m de fam ille d ’Evolène. - E n to u ré de silence.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Le concours de Noël

Il a d o n n é du fil à r e t o r d r e a u x cru civerbistes de la revue. Q u a t o r z e réponses seulement sont p a rv e n u e s à la réd actio n . Le tirage au sort a favorisé cinq c o n c u r ­ rents qui se p a r t a g e n t les p r i x su iv an ts :

1. U n b on d ’a c h a t de Fr. 100.— a u ­ près des m aisons qui o n t fa it de la p u b licité dan s le n u m é ro de décem bre 1972 (guide g astro n o m iq u e co m pris) : M lle A m élie G iro u d , P e tits -E p in e y s 17, M a r ti g n y .

2. « Le dem i-siècle de M a u r ic e T ro il- let », p a r A n d r é G uex, en trois v o lu ­ mes : M lle M arcelle D e r iv a z , Les M a r é - cottes.

3. U n lo t de boute illes de vins du V alais : M. B e r n a r d Pillet, E c ô n e /R i d - des. 4. U n a b o n n e m e n t d ’un e année à « T re iz e Etoiles » : M lle M a r ie - C l a ir e D a r b e ll a y , C ollège de C h a m p i tt e t, P ully. 5. Un a b o n n e m e n t d ’une année à « T re iz e Etoiles » : M lle Je a n i n e F o rt, a v e n u e de la G are, Riddes. Q u e stio n s subsidiaires

1. P a r quel évêque de Sion, G u il­ la u m e le C o n q u é r a n t , duc de N o r m a n ­ die, a-t-il été sacré roi d ’A n g le te rre ?

R é p o n se : E r m a n f r o i d .

2. Q u e l est le p ère de Georges S u p e r­

saxo ? R é p o n s e : W a l t e r S upersaxo,

évêque de Sion.

3. Q u e l f u t le d e rn ie r évêque de Sion à p o r t e r les titres de com te et p ré f e t du V alais ? R é p o n se : Jo se p h Blatter.

1 2 3 4 5 6 7 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21

(22)

Thanks to a Valais an

H o w m a n y o f the m illions o f m otorists w h o drive each year up and d o w n the Valais roads k n o w th a t it w a s a son o f this canton w h o in v e n te d the w o r ld ’s first internal com bustion engine ?

Isaac de R iv a z (1752-1828) was born in Paris, w here his fa th e r Pierre-]oseph, a n o ta ry fr o m St. G ingolph w e ll prepared fo r high p o li­ tical office, had em igrated in his early thirties in order to d evo te him self entirely to science a n d m athem atics. H is in v e n tio n o f a clock rem arka­ b ly precise fo r th a t era, as w ell as tools fo r engravers b rought aw ards fr o m the A c a d e m y o f Sciences in Paris a n d were acclaim ed in n ew s­ papers a n d reviews.

Isaac inherited his fa th e r ’s inclination fo r science a n d mechanics. A f t e r his return to the Valais, he w o r k e d as n o ta ry a n d geometrician, directed technical w o rk s fo r the R ep u b lic o f the Seven D istricts ( U pper Valais) a n d ob ta in ed tw o p a ten ts resulting fr o m his chem ical research w o r k in 1810.

A s early as 1802, this extra o rd in a rily a ctive a n d in v e n tiv e m an p ro ­ posed to pierce a 1400-m eter road tunnel a the S im p lo n Pass to a v o id the dangers o f the K altw asser Falls, a proposal w h ic h was rejected b y Lescot, the chief engineer w h o bu ilt the S im p lo n road fo r N a p o leo n I. D e R i v a z renew ed his proposal in 1811, b u t the P refect o f the (French) D e p a rte m e n t o f the S im p lo n to w h ich N a p o leo n h a d a n n exed the Valais, also refused to take it into consideration. Y e t, Isaac de R iv a z w as right. T h e K altw asser tu n n el w as pierced in 1970 a n d n o w protects

' the pass fr o m avalanches o f sn o w a n d rocks.

A n o th e r plan o f this m an, born tw o centuries ahead o f his tim e, was to b u ild a road tu n n el un d er the G reat St. Bernard. This w o u ld consi-

!\ derably h ave shortened the distance betw een B ourg-Saint-Pierre a n d A o sta fo r people travelling on fo o t, on horseback or carried o ver the m o u n ta in in sedan-chairs, w h o could then h ave m ade the trip fr o m Bern to M ilan in o n ly seven days. This tunnel too, was fin a lly built, but was inaugurated o n ly in 1964, w h e n it w as hailed as a great achie­ ve m e n t. I t enables m otorists fr o m n orthern E urope to reach Ita ly in a d a y or tw o .

B u t Isaac de R i v a z ’ greatest in v e n tio n , com p leted in 1804, was the first internal com bustion engine. Since 1775, he h a d exp e rim e n te d w ith steam engines, b u t fo r his n e w m o to r he used a m ix tu re o f air a n d coal gas. H e fix e d this m o to r to a cart a n d the « autom obile » m o ved . O n J a n u a ry 30, 1807, this m o to r w as p a te n te d b y the French governm ent. O f course, it was p rim itiv e , b u t its principle parts still exist in p erfected fo r m in our m odern motors.

T o h onour the m e m o ry o f the great Valaisan, his designs a n d a scale m odel o f his m o to r car w ere sh o w n at the fir s t exh ib itio n held in the M an o ir o f M a rtig n y in 1964 w h e n the G reat St. Bernard road tunnel w as inaugurated.

H o w e v e r , m o to r cars began to circulate in the Valais m ore than a cen tu ry a fte r his in ven tio n . U n til then, farm ers used horses in the fla t R h o n e V a lle y as d id the federal Post O ffic e fo r its y e llo w coaches going over the S im p lo n Pass. These w ere replaced b y m o to r coaches in 1906. B u t as no roads led into the high va lleys fo r some decades more, the m o u n ta in farm ers used sure-footed mules to carry people a n d goods on n a rro w a n d som etim es dangerous paths.

A f t e r W o r ld W a r II, ever m ore tractors wet^e used f o r fa r m w o rk , a n d on steep g ro u n d jeeps gradually replaced the fa ith fu l m ule fo r all sorts o f transport. E ver m ore people n o w use m o to r cars to drive fr o m their villages to w o r k or shop in the R h o n e V alley. N o t long ago, the Valaisans raised in a Sion square a m o n u m e n t o f a life-size m ule w ith its rider, a w o m a n dressed in the costum e o f the V a l d ’Hêrens T hus, the m o u n tin g generations are rem in d ed h o w their elders w o r k e d a n d travelled before the d a ys o f m o to r vehicles. ^

(23)
(24)

CETTE CHERE

AUTOMOBILE

T e x te Pascal T h u r r e

P h o to s O sw ald R u p p e n et H u g o Besse

A l’heure où l’on compte près d ’une voiture pour

quatre Valaisans — presque le record des A m é­

ricains — il fait bon se souvenir du temps pas si

lointain où M. Fam a se v an tait de rouler de Sion

à M artigny sans croiser personne sur « sa » route.

H eu reu x temps également que celui de la

première décennie du siècle où l’on po u v ait lire

dans la presse valaisanne des avis officiels tels

que celui-ci : « La route M onthey-M orgins est

ouverte aux automobilistes. La vitesse m aximum

est de 18 km. à l’heure. Le droit de passage est

de 4 francs p a r auto et de 2 francs p a r moto ».

Ces chauffeurs de 1912 auraient-ils songé

q u ’en cette année de grâce 1973 une polémique

allait secouer le canton lors de l’abaissement de

la vitesse à 100 km ./heure ?

(25)
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Bien av an t M. Fam a et a v an t les conducteurs

du dimanche qui fonçaient à 18 km. à l’heure en

direction de Morgins, on p arlait d ’automobile

dans le canton, puisqu’Isaac de R ivaz en 1804

à Sion construisait un m oteur à gaz q u ’il ad ap ta

sur son fam eux « char », p ren an t rang du même

coup avec Nicolas Cugnot et Charles Benz au

rang des pionniers de l’histoire m ondiale de

l’automobile.

C om m ent parler du Valais de l’automobile

sans rappeler ici le souvenir d ’un autre inventeur

de génie, Guglielmetti, de Brigue et Dom odos­

sola, plus connu sous le nom de D r G oudron en

raison de sa géniale trouvaille.

Si le Valaisan a toujours été fasciné p a r l’auto

(plusieurs de ses pilotes se sont distingués dans

de grandes courses de M onza, G ood-W ood,

M ontlhéry), cela tient peut-être a u tan t aux

caprices de la géographie q u ’à l’esprit pratique

de ses habitants. En effet, le Valais est l’un des

cantons suisses les plus étendus, d ’où la nécessité

de la locomotion. Le tiers de nos cent soixante-

deux communes compte plus de cent kilomètres

de routes carrossables. Une dizaine de communes

valaisannes ont même un kilométrage routier

dépassant la distance Paris-Genève !

* * * *

Pour sentir véritablem ent la « fièvre autom o­

bile » qui agite le Valais, on p o u rrait suivre

d u ran t une journée l’une où l’autre des équipes

de notre brigade de la circulation, assister aux

expertises du Service des automobiles et aux

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(28)

examens de conduite, ou discuter le coup avec

l’un ou l’autre des responsables de nos associa­

tions professionnelles tra ita n t de tous ces p ro ­

blèmes. Nous avons préféré assister en com pa­

gnie de M. G érard Follonier, directeur du Centre

professionnel, à l’un des cours donnés à nos

apprentis.

D épendant de la section des m étaux que dirige

M. René Arbellay, les apprentis de la branche

automobile sont répartis en plusieurs professions :

mécaniciens en automobiles (plus de deux cents),

électriciens d ’automobile, aides-mécaniciens (ser­

vicemen) et vendeurs de pièces détachées. En ce

qui concerne les métiers de la carrosserie (tôliers

et peintres), les apprentis reçoivent leur fo rm a­

tion théorique aux écoles professionnelles de

M artigny et de Viège.

L’un des professeur, M. Antoine M artin, m aî­

trise fédérale, est catégorique : « J ’ai pratiq u e­

m ent visité tous les centres de form ation de

Suisse. Le Valais est actuellement l’un des mieux

équipés dans le secteur automobile ».

Mis à p a rt les servicemen dont la durée de fo r­

m ation est de deux ans, l’apprentissage dure qua­

tre ans. Les stages en ateliers-écoles varient d ’une

à quatre semaines suivant l’année de form ation.

Tous ces jeunes n ’ont aucune peine à trouver

d ’excellentes places p a r la suite : dans l’industrie,

comme chefs de garage, en chantier, en usine,

entrée au technicum ; d ’autre p a rt, les pays

étrangers leurs sont aisément ouverts. La Suisse

en général, et plus spécialement le Valais, m a n ­

quent encore de spécialistes sur auto.

(29)

Actuellement dans le canton, un bon apprenti

de quatrième année gagne aisément huit cents

francs p a r mois.

N otons q u ’au jo u rd ’hui ces jeunes peuvent

p réparer à Sion leurs cours en vue de la m aî­

trise fédérale.

O n enregistre avec satisfaction en Valais

une nette progression du nombre de jeunes p ré ­

férant la technique, le manuel, à la blouse blan­

che du fonctionnaire. Les débouchés sont plus

nom breux, mieux rétribués et ces jeunes sont

aussi considérés, si ce n ’est plus, que leurs col­

lègues de bureau, ce qui n’était pas le cas il y a

quelques années. D ’ailleurs un fait significatif

est à souligner : beaucoup de jeunes dont le père

exerce une profession libérale se tournent réso­

lument vers la mécanique. Plusieurs fils de méde­

cin préfèrent le m oteur à explosion au bistouri

ou à la baguette de l’enseignement !

(30)

La joie coule sur le visage du « casseur » de voitures : il y a des

collisions à la une ! Sorte de croque-m ort pour automobiles,

bourreau de l’ère moderne, le « casseur » est le précieux rouage

d ’une chaîne sans fin. C ar, seigneur ! les voitures font comme

les hommes, elles m eurent pour mieux revivre.

Et personne n ’échappe à l’étrange poésie des cimetières de

voitures. N o n , personne. O u alors, c’est en pren an t la fuite...

D éterm ination que rien ne justifie sous l’angle esthétique, car

c’est en app ro ch an t les choses qu ’on découvre leur beauté cachée.

Souvent, le masque est insolent et il convient de lire entre les

rides cette espèce de message en braille qui émet sur la m odulation

de l’insolite...

Assis sur le siège défoncé d ’une vieille américaine, au sommet

du tas de ferraille, j ’observe la scène à travers le pare-brise bleuté,

fissuré, p a r où toute réalité se corse singulièrement.

Dans un coin, près du hangar, une form e animée de m ouve­

ments imprécis. T out en ingurgitant les carcasses dans sa gueule

effrayante, le monstre tremble sur sa base. C ’est la machine infer­

nale. Elle a la digestion lourde et sonore, ses dents crissent, broient

les toits, les ailes, les capots, les coffres, avec une lenteur de rêve.

Plus loin, une grue tourne et lance son hameçon. Coincée

dans le bec-pieuvre, une carcasse pathétique, obscure et belle,

émerge du néant.

T o u t le décor baigne dans une atmosphère trouble, veinée de

flammes rousses, petites et violacées. Sièges, tableaux de bord,

pneus, tapis, garnitures se tordent en dégageant une odeur âcre

qui vous râpe les naseaux.

U n frémissement m at, la pieuvre vient se planter dans la

coupole d ’une Mercédès séculaire, au sommet du tas, et trois voi­

tures dégringolent dans une espèce de tempête sonore. Lâchant

le volant jauni, je quitte mon hypothétique abri et retrouve le

sol. Mes pieds butent sur des boulons, des bielles, des arbres à

cames, des pignons, des goupilles, des pots d ’échappement, des

carburateurs... Il s’est mis à neiger et les voitures font le gros

dos sous les flocons.

Là-bas, le festin d ’acier continue et l’obsédante machine crache

son chapelet de cubes. De petits cubes repus de rouille et d ’ennui

qui s’en iront refaire leur vie dans le creuset des fonderies.

(31)
(32)

Anto brrr!

T e x t P ie rre Im h asly I |> l / l

1

i I N A I ' l l

Fotos René Ritier

o d e r die Kehrseite der M e d a ille

Ich kenne da so ein Mädchen, um das zittere ich

schon. Es studiert seinen R im baud und fä h rt

einen vélomoteur (und ich frage mich, wie es

das anfängt, bei den Stiegen und Steigen seiner

Stadt) !

Eine andere reitet, tigerlike, m it H andschuhn,

barfuss, w enn’s geht, ihren Sportwagen. U n d

nicht mehr über 100 seit J a h r und Tag, weil’s

auch noch so an einem Faden hängt.

Ich kenne welche, von den Prom inenten zu

mir, die lassen sich kutschieren und machen

dabei die Augen zu. A ndere versuchen morgens,

quer durch die Vorstädte, im Sardinenbus noch

jenen Rest von Schlaf zu nehmen, den sie, zu

müde, abends im Sardinenbus vertaten, als er

sie heim fuhr durch die Wüste Betonschmock.

Wieder andere (es sind die pragmatischen

M ystiker unter uns konditionierten Robotern)

(33)
(34)

nehmen Schlaf- und Rucksack, machen sich auf

durch H indukusch und H im alaja, zu entlaufen

dem Karrengetöse, dem Blechgewimmer.

U n d da gibt es dennoch immer den super-

karätigen W inner, der mit seinem hochzylindrig-

fahrenden Phallus in der Gegend h erum protzt,

im Strahlenglanz seines frisierten Auspuffs.

A uto, b rrr !

'D a s Ende ist immer das gleiche Lied: Sire­

nen, Blinklichter, umleitende Polizisten.

Ist immer : Blut am Boden, Schrott darüber.

Sind schmerz-geil-kribbelnde Zuschauer und

der unvermeidliche Blickreporter in flagranti.

Das Ende ist immer : einer w ird fortgetragen,

zugedeckt, von Sam aritern, die Leichenbeschauer

sind.

Das Ende ist immer : einer kom m t in den

Frigor. W enn’s gut ging, w a r er kein Ernährer,

u nd gut ist das nun auch wieder nur bis zu

einem gewissen G rad.

Das Ende vom Auto-Lied heisst immer : Spiel

mir das Lied vom Tod, hasta la vista, beim

nächsten M al !

Traum w agen werden abgeschleppt, vorne

Tinguely-Skulpturen,

hinten Luginbiihl ;

es

wachsen keine Blumen aus den zerborstenen

Röhren und N ik e nicht ist der Mercedes-Stern.

Ein verschrum pfter Becchino steht allemal vor

dem verh arrten Traum , achselzuckend greift

er in die hebenden Flaschenzüge und flucht,

wobei ihm die Zigarette aus dem M und fällt,

letzter Grass.

U n d A lbert Camus an der Pappel bei Ville-

blevin und M ani M atter auf der A u tobahn vor

Zürich und James D ean auf der H ig h Road

und Jo Siffert auf dem Circuit von Brands

H a tc h und Jochen R in d t in M onza und G aga­

rin, wenn ich mich nicht täusche, irgendwo und

jene berühmte Schauspielerin mit dem zu langen

Schal und und...

A uto : m an kann, zur N o t, Liebe machen

darin, und m an kann H erzchen d a ra u f malen ;

das ist das beste, was m an tun kann.

(35)

A u siècle de la vitesse, o ù cet é l é m e n t est u n su jet c o n s t a n t de c o n v e r s a ti o n , o ù les v o i t u r e s de c o u rs e les -plus r a p i ­ des r o u l e n t à 300 k m . / h . , o ù les a vions se d é p l a c e n t plu s v it e q u e le so n e t où les fusées se d i r i g e n t v ers la L u n e et les pla n è te s de n o t r e sy stèm e solaire à plus de 40 000 k m ./ h ., r é a lis a n t ainsi le v ie u x r ê v e d e Jules V e rn e , il est p e u t - ê tre b o n de r e v e n i r , n e s e r a it-c e q u e l'espace d e q u e lq u e s m i n u t e s , à l’âge r e l a t i v e m e n t r é c e n t o ù le slogan « le t e m p s c’est de l’a r g e n t » n ’é t a i t pas e n ­ c o re c o n n u , o ù l’o n se d é p l a ç a it à pie d, à c h e v a l o u en v o i t u r e , b r e f à l’é p o q u e r o m a n t i q u e des diligences.

Si l’o n en c r o i t H é r o d o t e , le r o i de Perse, C y r u s a v a i t m is au p o i n t u n ser­ vic e de relais s u r son v aste e m p ire , mais la p r e m i è r e o r g a n i s a t i o n po sta le digne de ce n o m est du e à l’e m p e r e u r A u ­ guste, c r é a t e u r de courses p u b liq u e s. Il s’agissait en s o m m e d ’u n e a d m i n i s t r a ­ ti o n c h a rg é e d u t r a n s p o r t des h a u t s f o n c i o n n a ir e s , des c o u r r ie r s de l’e m p e ­ r e u r et d u r a v i t a i l l e m e n t des arm ées im périales. L a r o u t e é t a i t ja lo n n é e de relais p o u r les attelages et le c h a n g e ­ m e n t des c h e v a u x . M ais c e tte i n s t i t u ­ t i o n n e d e v a i t pas s u r v i v r e a u x i n v a ­ sions b a rb a r e s et cessa p r a t i q u e m e n t d ’ex iste r p e n d a n t t o u t le M o y e n Age, soit d u r a n t plu s de m ille ans.

Il f a u t a t t e n d r e le r o i d e F r a n c e Louis X I et la fin d u X V e siècle p o u r v o i r r é a p p a r a î t r e u n e o r g a n i s a t i o n s e m ­ blable avec la c r é a t i o n d ’u n réseau de relais à l’i n t e n t i o n des c o u r r ie r s , des v o y a g e u rs e t des messagers afin, disait ce m o n a r q u e , « de s ç a v o i r d i l ig e m m e n t n o u v e lle s de to u s costez e t y faire q u a n d b o n lui sem b le r a , s ç a v o ir des siennes... »

E n Valais, ce n ’est q u ’u n siècle et d e m i p lu s t a r d q u ’o n e n t e n d p a r l e r p o u r la p r e m i è r e fois d ’u n service p o s ­ ta l. E n effet, dan s sa séance d u 12 dé­ c e m b r e 1616, la D iè t e v ala isa n n e d é ­ cide « q u ’il serait u tile e t p r o f i t a b l e d ’é t a b li r d an s le pays d e u x exprès o r d i ­ naires, à d is p o s it io n p u b li q u e . S o n t dé­ signés à c e t e ffet M ic h e l A m Biiel de L o è c h e e t I m K r u m b de Sion, lesquels co n n a i s s e n t les langues. O n le u r a l lo u e ­ ra 1 f r . p a r j o u r plus le g r a i n o u re v e n u de M o n t h e y c o m m e salaire. » C e t t e o r g a n i s a t io n r u d i m e n t a i r e f a i t s o u rire , b ie n sûr, q u a n d o n songe q u e d e u x seuls c o u r r ie r s p a r c o u r a i e n t le c a n t o n t o u t e n tie r, m ais elle n ’en c o n s t i t u e pas m o i n s l’o ri g in e d e la p o s t e en Valais.

E n 1640, o n c o n s t a te q u ’u n service de c o u r r i e r s est o rg a n isé d e L y o n à M i la n via G e n è v e e t le Valais p a r d eu x G en ev o is, M M . T h e llu s s o n et G u ig e r, et u n avis p o s t a l d o n n é à Sion le 1er ja n v ie r 1640, signé S c h e re r, fa it m e n ­ ti o n q u e « L ’o r d i n a i r e établi p o u r M i ­ la n et a u t r e s villes d ’Italie p a r t i r a d o r é ­ n a v a n t de G e n è v e , p a r la v o ie de Sion et d u Valais, to u s les m e r c r e d i s m a tin .

POSTES

D 1LIÉC ES

en Valais

P a r le q u e l o n p o u r r a e n v o y e r les le ttres a s s u r é m e n t de L y o n p o u r M i la n dans le t e r m e de d ix jo u r s en h i v e r et de G e n è v e e n h u i t , m o y e n n a n t q u ’o n les adresse dans G e n è v e à M. A n d r e y , p a ­ t r o n , o u à S t- M a u r i c e à M. de F a y o et en S y o n , pays d u Valais, au m a î t r e de ce c o u r r ie r ... » E n 1698, B éat F is c h e r de R e i c h e n ­ b ach , p a t r i c i e n b e rn o is, co n c e ss io n n a ire des postes des c a n t o n s de B erne, F r i ­ b o u r g , S o le u re et N e u c h â t e l , d e m a n d e de p o u v o i r é t a b li r u n e « m essagerie à ch e v a l » p a r le Valais. V oic i dans quels te r m e s c e tte c o ncession f u t a c c o rd é e au p r é n o m m é p o u r le m o n o p o l e d u c o u r ­ ri e r G e n è v e - M i la n s u r t e r r i t o i r e valai- san :

« N o u s g r a n d Baillif et O r a t e u r des sep t dix ains de la R é p u b l i q u e d u V allay à Sion, p o u r les in t é r ê t s et négoces de n o t r e p ay s assemblés, s ç a v o ir faisons q u e n o u s av o n s a c c o r d é à M M . les f r è ­ res Fischer, Seig neurs de R iq u e b a c h , le p o u v o i r , p riv ilè g e e t d r o i t, de p o u v o i r esta b lir dan s nos te rre s et pays des c o u r r ie r s et messagers, pas postes et messageries, q u ’ils p o u r r o n t esta b lir de M i la n à G e n è v e , à l’ex clu sio n de to u s a u t r e s q u i p o u r r a i t e t v o u d r a i t e n t r e ­ p r e n d r e q u e l q u e chose, o u p r é j u d ic e des Postes e t M essageries q u ’ils é t a b l i r o n t , et en c o n s i d é r a t io n des frais q u ’il f a u t q u ’ils fassent p o u r des establissem ents d e ceste n a t u r e , lesquels s o n t g rands, et a y a n t fait ré f le x io n et e x a m in é l’u t i ­ lité et l’a v a n t a g e q u e cela p o u r r a a p ­ p o r t e r à n o s t r e E t a t et pays, a v o n s ac­ c o r d é tels d r o i ts e t privilèges a u x dits

seigneurs F is c h e r de R i q u e b a c h , lesquels n o u s re v e s to n s dès à p ré s e n t, des dits d ro its , p o u r les p o ssé d e r p a i s ib l e m e n t p e n d a n t le c o u rs et espace de 15 années, avec d é fe n s e q u e fe r o n s à u n c h a c u n sous p ein e de n o s t r e disgrâce, e t c h â ­ t i m e n t d ’in s u lt e r o u n u ir e , ceu x q u i se­ ro n s le le u r p a r t establis, ains le u r aid er e t assister, de t o u t le u r p o u v o i r dans l ’o c c a sio n avec c o m m a n d e m e n t q u e fe­ ro n s à n os g o u v e r n e u r s , de t e n i r m a i n à ce q u e p e r s o n n e n ’aye à les c h a g r i n e r , p u is q u e tel est n o t r e pla isir et v o lo n t é , avec expresse c o n d i t i o n , q u e le sdits sei­ g n e u r s F is ch er, les le ttr e s d ’E t a t e t c i r ­ culaires d u Pays et de S eigne urs s e r o n t obligés de r e n d r e libres, et les au tres l e ttr e s é t r a n g è r e s au m ê m e p r i x q u ’elles a u r o n t été re n d u e s c y - d e v a n t e t de faire d i m i n u e r , en F ra n c e , s’il se p e u t , le p o r t des le ttr e s q u i en v i e n n e n t , et q u ’ils se s e r v i r o n t de gens fidèles d u pays, en f o y de q u o y n o u s a v o n s sfait sceller les p ré s e n te s avec le sceau de n o s t r e R é ­ p u b l i q u e et sig n et de n o s t r e S e crétaire d ’E t a t . » » K re y s, S ec ré ta ir e d ’E t a t . » C e t t e co n cess io n f u t r é g u l i è r e m e n t re n o u v e l é e j u s q u ’à l’o c c u p a t i o n de la Suisse et d u Valais p a r les tr o u p e s f r a n ­ çaises en 1978. N o t r e c a n t o n d e v i n t alors m e m b r e de la R é p u b l i q u e h e l v é ­ ti q u e et, en 1801, le D i r e c t o i r e ex é c u tif d é c id a it de r a t t a c h e r les postes valai- sannes à l’a d m i n i s t r a t i o n c e n t r a l e de la R é p u b l i q u e h e l v é ti q u e . P r a t i q u e m e n t , c e t te d é c is io n d e m e u r a sans e ffet car, en 1802, le Valais é t a i t séparé de la Suisse et d e v e n a i t R é p u b l i q u e in d é p e n ­ d an te. C e t t e s i t u a t i o n n o u v e lle , du e à la v o l o n t é d u P r e m i e r C o n s u l N a p o l é o n B o n a p a r t e , é t a it la c o n s é q u e n c e dire c te de la c o n s t r u c t i o n de la r o u t e d u S im ­ p l o n d o n t voici en quels te r m e s le c h a ­ n o i n e B o c c a r d s’e x p r i m e dans s o n h i s ­ to i r e d u Valais : « C ’est en 1800 q u e c o m m e n c è r e n t ces h a r d i s et im m en s es t r a v a u x o ù la n a t u r e et l’a r t d e v a i e n t ê t r e p e r p é t u e l ­ l e m e n t a u x prises. C e t t e chaussée qui, dans les o u v ra g e s des h o m m e s , en a p e u q u i lui s o ie n t c o m p a ra b le s , est u n e voie sûre et c o m m o d e , d ’u n e la r g e u r et d ’u ­ ne p e n t e c o n s t a m m e n t égales, q ui p o u r ­ suit son c o u rs m a je s t u e u x à tr a v e r s to u s les obstacles, a t t a q u e de f r o n t les r o ­ chers , p e r c e les m o n t s , f r a n c h i t les p r é ­ cipices et c o n d u i t sans e f f o r t c o m m e sans d a n g e r au-dessus de la ré g i o n des orages, à la naissance m ê m e des glaciers; o n se t r o u v e dans les nues sans s’a p e r ­ c e v o i r q u ’o n a it q u i t t é la p la in e et l’o n c o u r t la p o s te s u r le c h e m i n des a v a ­ lanches. » C e t t e a n n é e 1802 v o i t la naissance d e la p r e m i è r e C o n s t i t u t i o n valaisanne. D a té e d u 30 a o û t 1802, elle stip u le en son a rtic le 11 q u e « L e Valais et les R é p u b li q u e s fr a n ç a ise et it a lie n n e fe­

(36)

G l e t s c h e n 1866, l i t h o g r a p h i e d ' A . B e c k

r o n t de c o n c e r t et s i m u l t a n é m e n t , et e n t r e t i e n d r o n t les éta b lisse m e n ts de p o s t e a u x c h e v a u x .qui s e r o n t jugés n é ­ cessaires p o u r le service de la r o u t e , c h a c u n e en ce q u i la c o n c e rn e . »

E n e x é c u t io n de ces d isp o sitio n s, le p riv ilè g e de la p o s t e a u x le ttr e s f u t mis au x e n c h è re s en 1803 e t a t t r i b u é à u n e société c o m p o s é e de M M . D u c , g r a n d c h â t e la i n d u d ix a in de Sio n, G ay , d o c ­ t e u r en m é d e c in e de M a r t i g n y , et A u - g u stin i, g r a n d baillif. C e u x - c i c é d è r e n t le urs d r o i ts en ja n v i e r 1805 à l’a d m i ­ n i s t r a t i o n des postes d u c a n t o n de V a u d q u i la c o n s e r v a j u s q u ’en 1831, sauf u n e i n t e r r u p t i o n de 1810 à 1815, p é ri o d e d u D é p a r t e m e n t d u S im p lo n . A cette ép o q u e , u n c o u r r i e r p a r t a i t d e u x fois p a r sem aine, à 20 h., de L a u s a n n e p o u r le Valais e t l’Italie. C ’é t a it u n c h a r d it à l’alle m a n d e , d é c o u v e r t , t r a n s p o r t a n t les d ép êch es e t les v o y a g e u rs . Préciso n s e n c o r e q u e la c o ncession cédée à l’a d ­ m i n i s t r a t i o n v a u d o is e ne c o n c e r n a i t q u e la p o s t e a u x le ttr e s c h a rg é e u n i ­ q u e m e n t d u t r a n s p o r t des dépêches et des p a q u e t s e t n ’é t a it a u to ris é e à t r a n s ­ p o r t e r q u ’o c c a s i o n n e ll e m e n t des v o y a ­ geurs ; ta n d is q u e la p o s t e a u x c h e v a u x p a r t a i t à t o u t e h e u r e dé siré e p a r les v o y a g e u r s e t q u e la diligence, p a r c o n ­ t r e , t r a n s p o r t a i t les passagers e t le urs bagages à des jo u r s et h e u r e s fixes.

U n p e u p lu s t a r d , le 4 d é c e m b r e 1807, u n e loi f u t v o té e p a r la D iè te v a la is a n n e p o r t a n t é ta b lis s e m e n t d ’u n service ré g u l ie r p o u r le t r a n s p o r t des v o y a g e u r s s u r t o u t e s les ro u t e s de la R é p u b l i q u e . P r a t i q u e m e n t , ce service f o n c t i o n n a s u r la r o u t e d u S im p lo n , S a i n t - G i n g o l p h - D o m o d o s s o l a , d u S a in t - B e r n a r d e t de Loèche-les-Bain s.

Mais l’a n n é e s u i v a n te déjà, le C onseil d ’E t a t v alaisan f u t i n v i té p a r le g o u v e r ­ n e m e n t f r a n ç a is à é t a b li r la p o s t e a u x c h e v a u x des f r o n t i è r e s de F r a n c e à cel­ les d ’Italie. E n m ê m e te m p s , des offres é t a ie n t faites p o u r l’é ta b lis s e m e n t d ’u n e diligence ré g u liè re s u r la m ê m e r o u t e . D o n n a n t suite à c e t te d e m a n d e , l’E t a t d u Valais a c c o r d a i t le d r o i t d ’e x p l o ite r la diligenc e à u n e société c o m p o s é e de q u a t r e V alaisans, M M . de R iv a z , de Q u a r t é r y , de R i e d m a t t e n et Z i m m e r - m a n n . L ’a n n é e 1808 est d o n c u n e d a te à r e t e n i r t o u t p a r t i c u l i è r e m e n t , car c’est celle q u i v i t la p r e m i è r e diligence p a r c o u r i r r é g u l i è r e m e n t la r o u t e S a in t- G i n g o l p h - D o m o d o s s o l a . Les relais f u r e n t établis c o m m e il s u i t à p a r t i r de S a i n t - G i n g o l p h : V io n n a z , S a in t -M a u - rice, M a r t i g n y , R id d e s , Sio n, Sierre, T o u r t e m a g n e , Viège, Bérisal, S im p lo n , Iselle, D o m o d o s s o l a . U n rè g l e m e n t , d a ­ té d u 23 a o û t 1808, f u t é l a b o ré , d o n t v o ic i q u e l q u e s -u n e s d e ses d is p o s it io n s : « Les p o st il lo n s n e p o u r r o n t a v o i r m o i n s de seize ans. Ils p o r t e r o n t u n u n i f o r m e c o n s i s ta n t en u n e veste r o u g e avec co llet e t p a r e m e n t s bla ncs e t d e ­ v r o n t ê t r e p o r t e u r s d ’u n e p la q u e au x arm e s de la R é p u b l i q u e , avec la lé g e n ­ de : p o s t e a u x c h e v a u x . Les v o i t u r e s n e p o u r r o n t p a s se d e v a n c e r s u r la r o u t e . La c o u rs e d o i t se f a ire a u t r o t dans les localités o rd i n a ir e s , e x c e p té les m o n t é e s . Les p o s t il lo n s n e p o u r r o n t s’a r r ê t e r q u e p o u r laisser s o u f fle r le urs c h e v a u x . Les e n f a n t s de d ix ans et au- dessous ne p a i e n t q u e d em i-p lace. Les e n f a n t s à la m a m e l le n e p a i e n t rien. »

P e n d a n t l’é p o q u e d u D é p a r t e m e n t d u S im p lo n , les p o stes f u r e n t exploitées p a r la F r a n c e et il y a v a i t u n e d ir e c t i o n p o s t a le à Sion, c o m m e d u re ste dans c h a q u e p r é f e c t u r e de l’e m p ire .

E n 1815, après l’e n t r é e d u Valais dans la C o n f é d é r a t i o n , la D iè t e m i t d e re c h e f en s o u m iss io n le p riv ilè g e de la p o s te q u i f u t a c c o r d é à la p r é c é d e n t e c o m ­ p a g n i e de la p o s t e a u x c h e v a u x et des diligences, soit a u x q u a t r e associés déjà co n c e ss io n n a ire s de 1808 à 1810 et c’est l ’u n d ’e n t r e eux, de R i e d m a t t e n , q u i d e v i n t a d m i n i s t r a t e u r p r i n c i p a l des p o stes v alaisan n es en 1816. M ais le 10 n o v e m b r e d e la m ê m e a n n é e déjà, les fe r m ie rs p ré c ité s c é d a i e n t leurs d ro its à la régie des p o s t e s d u c a n t o n de V a u d , la quelle d e v a i t p o u r s u i v r e c e t te e x p lo i­ t a t i o n j u s q u ’en 1831 c o m m e n o u s l’a­ v o n s déjà v u c i-d e v a n t.

N o u s re l e v o n s q u ’en 1830, u n e dili­ gence à c i n q pla ces p a r t a i t tr o is fois p a r se m a in e de L a u s a n n e à 20 h e u re s

Figure

Abbé  de  Saint-M aurice  (fin  du  V I e  siècle).  -  N égation.  10.  Colère  fo rt  connue  des  cru ­ civerbistes

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