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by Bloud &Gay, Paris, 1964.

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L' É g y p t e

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Du MÊME AUTEUR :

La Peinture égyptienne, Genève, Skira, 1954.

Introduction à l'Égypte, Neuchâtel, La Baconnière, et Bruxelles, Office de Publicité, 1956.

Collaboration artistique à l'ouvrage de Jacques Pirenne, Histoire de la Civilisation de l'Égypte ancienne, 3 vols. Neuchâtel, La Baconnière, 1961-1963.

© by Bloud & Gay, Paris, 1964.

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RELIGIONS DU MONDE

Arpag Mekhitarian Secrétaire général de la Fondation égyptotogique Reine Élisabeth

L ' É g g y p t e

BLOUD & GAY

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Le temple d'Amon à Louxor.

Vue prise du pylône.

(Cl. Gaddis.)

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INTRODUCTION

Lorsqu'on aborde l'étude de la religion pharaonique, bien des questions se présentent à l'esprit. Tout d'abord, les Égyptiens avaient-ils un livre sacré, comme la Bible ou le Coran, qui nous permette de pénétrer leur pensée ? Avaient-ils formulé une profession de foi, une sorte de credo, et des dogmes qui les distinguent des autres peuples de l'Orient et qui affirment leur appartenance à telle ou telle religion ? Avaient-ils eu, au cours de leur longue histoire, des discussions théologiques, des « conciles » pour définir ces dogmes ? Avaient-ils des obligations rituelles, comme la présence à la messe chez les catholiques ou les cinq prières quotidiennes imposées aux musulmans ? Avaient-ils des manifestations ou des cérémonies qui puissent se comparer, de près ou de loin, à ce que l'église chrétienne appelle des sacrements ? L'acte du mariage, pour prendre un exemple concret, était-il sanctionné par les autorités religieuses ou demeurait-il un contrat juridique enregistré seulement dans les bureaux administratifs de l'État ?

Toutes ces questions, et bien d'autres inspirées par notre mode de vie, n'auront généralement qu'une réponse négative. Comment, dès lors, arriver à une synthèse valable des conceptions philo- sophiques ou religieuses de ce peuple qui passait pour le plus pieux de l'Antiquité ? Comment saisir et reconstituer son compor- tement spirituel et moral avec le moins de risques possible ?

Nous disposons, certes, de milliers d'inscriptions hiérogly- phiques dans les temples, les pyramides, les tombeaux, sur des stèles et des statues; de nombreux écrits sur papyrus sont encore conservés; nous avons aussi le témoignage d'auteurs classiques

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comme Hérodote, Diodore de Sicile, Plutarque. Cette documen- tation, à vrai dire immense, a permis aux chercheurs modernes de présenter une synthèse quasi rationnelle, et souvent cohérente, de ce que nous croyons être la pensée religieuse des vieux Égyptiens. Mais en cela, comme en toute reconstitution historique, nous devons agir avec prudence. Il est humain que chacun de nous projette dans le passé ses propres sentiments; il est tentant de faire appel à l'imagination pour combler les lacunes des textes ou, simplement, pour interpréter ces textes dont le sens profond ne nous apparaît pas toujours aussi nettement que nous le souhai- terions. Il y a donc, entre les hypothèses que nous émettons — si vraisemblables qu'elles soient — et la réalité, une marge sur laquelle il est honnête d'attirer l'attention du lecteur. Pour éviter l'erreur, il faudrait se « dépersonnaliser » au point de concevoir les choses avec la mentalité pharaonique, de retrouver en quelque sorte une âme libérée de l'empreinte de deux mille ans de civilisation occidentale. Les exemples autour de nous sont nombreux de gens, de même race mais de religions différentes, qui ne se comprennent pas, pour que nous ayons l'illusion d'être plus près des Anciens que de nos frères. La seule différence, c'est que ceux-là ne sont plus présents, comme nos contemporains, pour nous contredire. Gageons qu'un Égyptien d'il y a trois ou quatre mille ans, s'il revenait à la vie, serait bien étonné de voir ce que nous lui attribuons aujourd'hui : il constaterait, en tout cas, que nous lisons mieux dans son cœur et dans son esprit qu'il ne le faisait lui-même !...

Cette restriction méthodologique était indispensable pour justifier les divergences de vues que l'on pourrait trouver en feuilletant plusieurs manuels concernant la pensée pharaonique.

Le lecteur averti sait que, si les événements de notre siècle sont parfois obscurs, à plus forte raison doivent l'être ceux qui touchent des hommes dont des millénaires nous séparent.

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MÉTHODE D'APPROCHE

Il est légitime de délimiter, en ce premier chapitre, le sujet que nous aurons à traiter, vu qu'il n'est guère possible de parler, en si peu de pages, de tous les aspects du problème et qu'il serait fastidieux, pour le lecteur aussi bien que pour l'auteur, de donner

— sous prétexte d'être complet — un schéma squelettique des diverses questions soulevées par l'analyse de la pensée pharaonique.

Dans une religion, tout se tient : conception de l'univers et de la création, philosophie, morale, culte, magie, pratiques supersti- tieuses, mythes et légendes populaires. Il serait vain de vouloir dissocier ces divers éléments, mais la clarté de l'exposé a ses exigences. Force nous est donc d'examiner chaque thème séparément, mais nous essayerons de maintenir un lien entre les chapitres de telle manière que le tableau d'ensemble qui s'en dégagera forme une unité.

Les pyramides Nous avons cité rapidement, dans l'Introduction, les sources auxquelles se réfèrent les chercheurs. Voyons-les de plus près ici.

L'Égypte est peut-être le seul pays au monde qui, en dépit des destructions, a conservé le plus de monuments spectaculaires. Les pyramides ont surpris les voyageurs anciens et impressionnent encore, par leur masse monumentale, les touristes modernes.

Jusqu'à la IV dynastie (celle de Khéops, Khéphren et Mycérinus), elles étaient sans inscriptions. A partir de la V dynastie, les caveaux sont couverts de textes qu'il est convenu d'appeler les Textes des Pyramides. Ce sont les plus vieux livres religieux que nous possé- dions. Leur langue archaïque prouve même qu'ils ont été composés

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Tombe de Ramsès I dans la Vallée des Rois.

Salle du Sarcophage.

(Cl. Metropolitan Museum, New York.)

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à une époque bien antérieure. Disparates et incohérentes en appa- rence, ces inscriptions révèlent, à l'étude, la première tentative de coordination des concepts métaphysiques.

Les temples Les temples grandioses sont aussi, et davantage encore que les pyramides royales, source d'enseignement et d'information. Grâce à eux, nous connaissons dans le détail le rituel divin journalier, tout le panthéon égyptien, le sens de la symbolique religieuse et, par les nombreuses statues et stèles votives qui y étaient déposées, l'organisation du clergé et l'administration des biens ecclésiastiques, sans parler des événements historiques dont le récit était gravé pour l'éternité sur les parois de ces sanctuaires. Dans les derniers siècles avant l'arrivée du christianisme, les prêtres, pressentant le déclin d'une civilisation prestigieuse qui ne survivait que par la vitesse acquise et ne pouvait plus résister aux poussées exté- rieures, se sont tournés vers le passé et ont « codifié », pour ainsi dire, toutes les connaissances accumulées par trois mille ans d'expérience mystique. Les kilomètres d'inscriptions qui couvrent les murs des temples égyptiens de l'époque gréco-romaine, quand le pays était désormais gouverné, depuis Alexandrie ou Rome, par des maîtres étrangers, sont le témoignage de cet effort auquel nous devons certainement la conservation jusqu'à nous de documents importants. Image ou reflet du ciel sur la terre, le temple pharaonique est une « somme » théologique dont chaque élément mérite respect et étude et nécessite une interprétation souvent subtile.

Les tombeaux Enfin les tombes royales — les hypogées de la Vallée des Rois surtout — nous font pénétrer dans le monde infernal en même temps qu'elles décrivent la création de l'univers. C'est le supra- terrestre, le surnaturel, l'au-delà dans le sens le plus large du terme que nous voyons se dérouler sous nos yeux. Et ce que nous

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Textes des pyramides.

Chambre funéraire de la pyramide de Pépi II Saqqarah.

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avons sur les parois de ces interminables couloirs souterrains n'est, en réalité, que la copie de papyrus qui, eux, ont péri, à l'exception toutefois du « Livre des Morts » dont nous possédons plusieurs versions.

Les tombes des particuliers n'ont pas la même prétention que celles des rois. Mais, outre qu'elles nous fournissent un tableau complet et détaillé des scènes de la vie quotidienne, elles nous renseignent sur le culte des morts dont la persistance témoigne d'une foi en la survie.

Voilà, en gros, sur quoi les égyptologues s'appuient pour reconstituer la religion égyptienne. Mais quand il s'agit de résumer, de façon synthétique, les résultats des recherches dans un domaine aussi vaste et complexe, on se trouve devant un problème de choix. Faut-il exposer une évolution historique de la pensée chez les anciens Égyptiens ou, au contraire, se confiner à une période que l'on considérerait comme typique ou comme l'un de ces moments où cette pensée a atteint un sommet ? Faut-il essayer de pénétrer les conceptions de l'élite ou se contenter des manifes- tations de la foi populaire ? Platon a consulté les grands prêtres, Hérodote a écouté parfois les histoires de simples guides touristiques; mais de Platon nous tirons moins de profit que d'Hérodote qui rapporte des faits concrets. Nous tâcherons, quant à nous, ni d'user d'un langage hermétique, ni de minimiser l'éthique égyptienne au point de n'en voir que le côté pittoresque.

Les chapitres qui suivent traiteront chacun d'un des aspects de la religion pharaonique : cosmogonie et panthéon, monothéisme ou polythéisme, le monde infernal, cérémonies rituelles, morale.

Un petit tableau chronologique et une bibliographie sommaire orienteront le lecteur.

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NAISSANCE DE L'UNIVERS ET DES DIEUX

Les hommes ont toujours été préoccupés par le mystère de l'origine du monde et des êtres vivants. En Égypte, plusieurs écoles théologiques ont tenté des explications, rapidement systé- matisées, sans pour autant se cristalliser en dogmes immuables.

Distinctes d'abord, ces théories se sont amalgamées rapidement et le syncrétisme entre les divinités imaginées par les vieux penseurs s'est étendu à tout le panthéon égyptien.

Les dieux primordiaux Les trois centres les plus importants où se sont élaborées les spéculations métaphysiques sont Memphis, Hermopolis et Hélio- polis. A Memphis, le dieu Ptah, patron des artistes, présidait aux destinées humaines. On disait qu'il personnifiait le tertre primitif surgi du néant qui, par sa parole, avait créé huit divinités considérées comme ses émanations ou attributs symbolisant notamment son cœur, siège de l'intelligence, et sa langue, moyen d'expression de la volonté. Trop intellectuel, ce système était sans doute le moins populaire.

C'est Hermopolis, vraisemblablement, qui avait inventé l'idée du tertre primordial. Thot était le dieu de cette ville. Il avait, prétend-on, en prononçant simplement leurs noms, engendré quatre couples divins qui s'étaient réfugiés sur le tertre, apparu à Hermopolis même, pour forger un œuf d'où est né le soleil.

Celui-ci, à son tour, devait créer le monde. Il est significatif de constater que les couples divins issus de Thot s'appellent éternité, mystère, nuit ou ténèbres.

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Un tel concept devait trouver à Héliopolis, ville du soleil, son expression la plus concrète. Et bon nombre de thèmes ou légendes mythologiques se rattachent au cycle héliopolitain. Sa popularité à travers toute l'histoire égyptienne fut telle que, lorsque des raisons politiques élevaient un dieu local au rang de dieu royal ou impérial, on l'assimilait spontanément au dieu-soleil. L'exemple le plus typique est celui d'Amon de Thèbes devenu Amon-Rê.

A vrai dire, le système cosmogonique héliopolitain était, sans doute, antérieur à ceux de Memphis et d'Hermopolis; mais il a emprunté à ces deux derniers des éléments qui ont contribué à son triomphe sur toutes les autres conceptions. Il a été souvent illustré dans l'iconographie égyptienne. On l'a enrichi de variantes auxquelles l'imagination populaire a ajouté des détails pittoresques.

Et en y incorporant la légende d'Osiris, on l'a, en quelque sorte, prolongé afin qu'il symbolise la naissance du monde et des hommes, en même temps que la vie future.

Dans son état, pour ainsi dire pur, le système héliopolitain enseignait qu'à l'origine des temps régnait le chaos, élément liquide, qu'on appelait le Noun. Cet océan primordial abritait un être, Toum ou Atoum, — dont le nom signifie à la fois totalité et néant, — qui, en sortant de l'eau, devient lumière : c'est le soleil Rê. Atoum est donc synonyme de Rê mais généralement avec le sens de soleil accompli, arrivé à maturité, alors que le soleil jeune, en état de devenir, est nommé Khépéri symbolisé par l'hiéroglyphe du scarabée. Atoum, qui existait de toute éternité, crée un couple divin : Shou, l'air, et Tefnout, l'humidité. Comme tef, en égyptien, signifie « cracher », on disait que ces dieux étaient formés de la salive ou de la semence d'Atoum. Ils engendrent, eux aussi, un nouveau couple : Gheb, la terre, et Nout, le ciel.

Dans les représentations mythologiques, on voit Gheb comme un homme étendu sur le sol tentant de se redresser en s'appuyant sur le coude et en pliant le genou : on a interprété ainsi les dénivel- lations de la terre divisée en vallées et montagnes. Debout, le dieu Shou soulève de ses bras la voûte céleste, figurée par une femme nue, au corps parsemé d'étoiles, qui s'étire pour pouvoir toucher le sol de ses doigts et de ses orteils. Le soleil navigue dans sa barque sur le dos de la déesse Nout pendant des millions d'années;

ou bien, il est chaque soir avalé par elle et rendu à la vie chaque

Le dieu Rê-Harakhti, la tête surmontée du disque solaire entourant le scarabée.

Bas-relief du temple de Séthi I Abydos.

(Cl. Seif.)

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de

déterminé groupes

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