A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
M USTAPHA M OKHTAR -K HARROUBI
Quelques applications de la positivité en théorie du transport
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 5
esérie, tome 11, n
o1 (1990), p. 75-99
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1990_5_11_1_75_0>
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- 75 -
Quelques applications
de la positivité
enthéorie du transport
MUSTAPHA
MOKHTAR-KHARROUBI(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. XI, n° 1, 1990
RtSUMÉ. - La motivation initiale de ce travail provient d’un problème linéaire classique de la théorie cinétique des gaz (modèle B.G.K. monodi-
mensionnel).
Ce problème a déjà été résolu à l’aide de différentes méthodes.Nous en proposons une autre découlant très simplement de résultats géné-
raux d’estimation de la valeur propre dominante de l’opérateur de transport.
Pour cela nous utilisons un résultat de comparaison stricte de rayons spec- traux d’opérateurs positifs d’Ivo Marek. Ce résultat permet aussi de montrer
que la valeur propre dominante croît strictement avec le domaine spatial
et l’opérateur de collision. Indépendamment du résultat d’Ivo Marek nous
donnons une minoration très fine de la valeur propre principale en dimension
un, et proposons une nouvelle approche de l’irréductibilité du semigroupe
de transport. .
ABSTRACT. - This work was, initially, motivated by a classical linear
problem in the kinetic theory of gases (one dimensional B.G.K. model).
This problem has, already, been solved by dînèrent methods. We give
another approach to this problem based on général estimâtes of the leading eigenvalue of transport operators. To this end we use a comparison result of spectral radii of positive operators by Ivo Marek. This result permits also to
prove that the leading eigenvalue increases strictly with the spatial domain and the collision operator. Independently of Marek’s result we give a very
précise lower bound of the leading eigenvalue in one dimension, and another
approach of the irreducibility of the transport semigroup.
Nous utilisons un théorème de
comparaison (stricte)
de rayons spectrauxd’opérateurs positifs,
de I. Marek[1],
pour montrer que leproblème
auxlimites
(apparaissant
encinétique
desgaz) :
~ Université de Franche-Comté Besançon, Faculté des Sciences et des Techniques,
Laboratoire de Mathématiques, route de Gray, 25030 Besançon
est bien
posé
dans un espace àpoids
convenable. Ceproblème
adéjà
étérésolu
[2], [3], [4].
Nous endonnons, ici,
une démonstrationcomplètement
différente
découlant,
trèssimplement,
de résultats d’estimation despectres d’opérateurs
deTransport généraux,
basés sur lapositivité.
Nous utiliserons aussi le résultat d’I. Marek pour montrer que la
plus grande
valeur propre réelle d’unopérateur
deTransport
croît strictementavec le domaine
(ou l’opérateur
decollision).
Nous proposons uneapproche
directe de la stricte dominance de la valeur propre
principale,
en utilisantle résultat d’I. Marek. Nous donnons aussi une nouvelle
approche
del’irréductibilité du
semi-groupe
deTransport.
Enfin nous obtenons uneminoration très
fine
de lapremière
valeur propre, en dimension un.La
positivité
atoujours joué
un rôleimportant
enneutronique depuis, notamment,
G. Birkhoff[5].
Lesproblèmes
deTransport
ont même suscitédes travaux sur les
semi-groupes positifs (voir [6]
et les référencesqui s’y trouvent).
On trouvera dans lepapier
de J.Voigt [7]
unexposé général
surla
positivité
dans lesproblèmes
d’évolution de laneutronique.
Nous
abordons,
dans leprésent article,
desquestions
différentesliées,
elles
aussi,
à lapositivité.
Nous commencerons, toutd’abord,
parrappeler
un
problème
de lacinétique
des gazqui
a été lapremière
motivation de cetravail.
L’équation
de Boltzmann mono-dimensionnelle etstationnaire,
linéari-sée autour d’une maxwellienne
conduit, lorsque
le noyau de collision estremplacé
par le modèleB.G.K.,
auproblème
suivant :où a
[
et a est unparamètre positif fini.
.Ce
problème
adéjà
été résolu par R. Beals[2]
et H.G.Kaper [3]
à l’aidede
techniques
dedécomposition spectrale d’opérateurs,
trèssophistiquées.
En
fait,
R. Beals[2]
étudie unproblème
abstraitbeaucoup plus général,
contenant comme cas
particuliers
notammentl’équation
de Fokker-Planck mono-dimensionnelle et leproblème ( 1 ).
J.L. Lions[4]
en a donné une ap-proche
trèsdifférente,
par"régularisation elliptique".
Elleconsiste,
en gros, àperturber
leproblème (1)
par le terme d’ordresupérieur ~t~ ’
Le
problème perturbé ( PE )
admettra une formulation variationnelle dansun espace à
poids adéquat.
Des estimations apriori
sur la solutiontPE
de( PE ) permettent
de passer à la limite et de résoudre(1).
Enfin l’unicité sedémontre directement par un
argument
dedissipativité.
Dans le
présent papier,
nous donnons un autrepoint
de vue sur leproblème (1).
C’est uneapproche
trèssimple
et très naturelle Notreidée,
très
simple,
repose sur le fait que laplus grande
valeur propre réelled’opérateur
deTransport général [sous
unehypothèse
depositivité
stricteque l’on
précisera
par lasuite],
dans un domaineborné,
est strictementplus petite
que celle de lapartie
bornée del’opérateur
deTransport.
Ceci nouspermettra
de résoudre de manière immédiate leproblème (1).
Remarque
0. - Il existe un résultatanalogue,
pour unopérateur
detransport particulier ([8],
th.1,
p.1199)
basé sur unetechnique
différentede la notre. D
Il est vrai que dans
[2], [3],
certainsopérateurs
liés à(1)
sont finementanalysés. Mais,
si l’on selimite, uniquement,
auproblème
de l’existence et l’unicité d’une solution de(1),
notreapproche
estplus générale
que lesprécédentes, puisqu’elle
n’est pas liée à la forme du noyau decollision,
niau cadre
hilbertien, ni,
enfin(et surtout),
à la dimension un.Un résultat d’Ivo Marek
( [1],
th.4.3) jouera, ici,
un rôle crucial. En voiciun cas
particulier adapté
auxproblèmes
que nous airons en vue.Soit H un ouvert de Rm
(m ~ 1),
et E =(1
p+00).
On sedonne deux
opérateurs 81
et82
dans,C(E), positifs (=
laissant invariant le cône des fonctionspositives)
et admettant une itéréecompacte.
On noterarr(~)
le rayonspectral
de toutopérateur
borné 8. On a alors le : :THÉORÈME 0
([1]
th.4.3).
- On suppose que82 (i. e. 03B82 - 03B81
>0).
Si > 0 et s’il existe un entier N tel que :
alors :
r~(82 )
> si82 ~ 81.
QLe rôle
joué
par les rayonsspectraux
dans la caractérisation de laplus grande
valeur propre enneutronique,
rend le théorème 0particulièrement précieux
pour l’étude de celle-ci.Le
présent papier comprendra
les sections suivantes :1 Une
inégalité spectrale
en théorie duTransport.
II
Application
à unproblème
de lacinétique
des gaz.III Une minoration
explicite
de la valeur propreprincipale
en dimen-sion 1.
IV
Propriétés
de croissance stricte de la valeur propreprincipale.
V Stricte dominance de la valeur propre
principale.
VI Une nouvelle
approche
de l’irréductibilité enneutronique.
Dans la section
I,
on étudiel’opérateur
deTransport homogène général
dans LP
(1
p+00).
On montrera que si une itérée del’opérateur
decollision est strictement
positive (i.e.
son noyau est > 0 presquepartout ),
alors la valeur propre
principale
del’opérateur
deTransport,
pour un domaineborné,
est strictementplus petite
que celle de lapartie
bornéede
l’opérateur
deTransport (théorème 1 ).
Dans la sectionII,
onappliquera
le théorème 1 pour résoudre le
problème (1) (théorème 2).
Dans la sectionIII,
oncomplétera
le théorème 1 par un théorème trèsfin
d’existence et de minoration de la valeur propreprincipale,
en dimension 1lorsque
p = 2 etl’opérateur
de collision estpositif
dansL2 (au
sens duproduit scalaire) [théorème 3].
Dans la sectionIV,
on montre que si le noyau de collision est strictementpositif
sur une couronne, alors la valeur propreprincipale
croît strictement avec le domaine
(= l’espace
despositions) ;
on montreaussi
qu’en présence
de deuxopérateurs
de collisionI~1
etK2
tels que :~
K2 , K2 et le
noyau deK2
strictementpositif
sur une couronne ;alors la valeur propre
principale
del’opérateur
deTransport
associé àI~1
est strictement
plus petite
que celle del’opérateur
deTransport
associé à.F~~ (théorème 4).
Dans la sectionV,
nous donnons uneapproche
directe del’existence d’une valeur propre strictement
dominante,
basée sur l’étude del’opérateur
deTransport
lui-même(théorème 5) (généralement
ceproblème
a été résolu par l’examen du
s e migrou pe
detransport [7]). Enfin,
dans lasection
VI,
nous proposons une nouvelleapproche
de l’irréductibilité dusemi-groupe
deTransport
différente de celle de J.Voigt ~’l~.
I. Une
inégalité spectrale
en théorie duTransport
Soit D un ouvert borné de Rn
(n
>1)
et V un ouvertquelconque
de Rn. .On
désigne
par Al’opérateur
detransport classique :
de domaine :
où p est
fini (1
p+00)
et
t;
est rentrant en x ~9D}.
K, l’opérateur
decollision, désigne
lapartie intégrale
de A.Nous faisons les
hypothèses classiques
suivantes :Nous faisons aussi
l’hypothèse importante
suivante :(3)
une itérée de K est strictementpositive.
Enfin,
on suppose que :(4)
I~ estcompact
dansLP(V) .
Soit À* =
inf a~( ~ ).
Ondésigne
par B lapartie
bornée de A :Il s’ensuit de
(4)
que n >--a’k~
estformé,
auplus,
de valeurspropres isolées
([9]
lemma2.1).
Il est aussi connu que la valeur propre deA de
plus grande partie
réelle est réelle([10],
th.12.16,
p.281). Enfin,
par le lemme deWeyl,
n{~i~
>-~,* }
est aussiformé,
auplus,
de valeurspropres isolées.
THÉORÈME 1. - Soit n
{~~1
>-~* ~ ~ ~
et soit~1,
laplus grande
valeur propre réelle de A. Alors :
(quelle
que soit la taille(, finie~
deD~.
où ~1 est la
plus grande
valeur propre réelle de B. 0Remarque
1. - Nous avonsdéjà
démontré cethéorème,
mais avec l’iné-galité large ~11
X([11]
th.2)
sousl’hypothèse (plus
faible que(3))
queK(v v’) ~
0. C’est leproblème (1) qui
nous apoussé
àaffiner
ce théorème. t7Preuve du théorème 1. 2014 Considérons le
problème spectral :
(5)
est clairementéquivalent
à :Il est clair que
SA
estpositif compact (en
raison de(4))
dansLP(V). (6)
montre que son rayon
spectral ru(S»
est > 0. Par le théorème de Krein-Rutman,
est une valeur propre deSA dépendant
continuement de a([12] Chap. 0,
th.03).
On vérifie facilement quedécroît,
au senslarge,
en À. En fait cette décroissance est stricte. En effet : s’il existe
~11
>~2
telsque =
r~(,~’~2 ),
on aura =#
0pour À e ~I , ~2 ~,
ce
qui
contredit le théorème deGohberg-Shmulyan ([10],
th.11.4,
p.258).
Ainsi :
de sorte que la
plus grande
valeur propre réelle 03BB deB,
si elleexiste,
estcaractérisée par
Inégalité :
Soit, maintenant, Ai
laplus grande
valeur propre réelle de A. Il existe~
ELP(D
xV)
telle queAÇ
=a~ ~.
Donc :où
s( x, v)
=inf ~s
> 0~
x - sv~ D}.
Prolongeons Ç
par zéro en dehors deD,
et notons :Sachant que
s(x, v) ~
où d est le diamètre deD,
on a :où K(d,03BB 1,v,
v’ - K
vv’ 1 ) d/|v|0
Notons
Kd l’opérateur intégral
dans de noyauK(d, 03BB1
,03BD,03BD’).
De(9),
on déduit :Soit
Koo l’opérateur intégral
dansLP(V)
de noyau :On notera que
K~ n’est
rien .Il est clair que
Kd
etK~
sontcompacts (en
raison de(4))
et positifs(=
laissent invariant le cône des fonctionspositives).
D’autrepart,
il est clair queK~
etKd ~ K~.
Or en raison de
(3), K~
admet une itérée strictementpositive
d’où([l],
th.
4.3) :
Comparant (10)
et(11)
on obtient :Si l’on compare
(12)
à(7),
on voit queu(B)
nta
>-.~*} ~ ~
et que : :où
À,
laplus grande
valeur propre réelle deB,
est caractérisée par(7).
Ceciachève la démonstration. 0
Remarque
2. - Onpeut
estimersupérieurement
laplus grande
valeurpropre de
A,
en fonction du diamètre de D([11],
th.3).
0Remarque
3. - Letype
de condition aux limites considéréesici, joue
unrôle fondamental dans la validité du théorème 1. Ce dernier est sûrement
faux,
en dimension1,
avec des conditions aux limitespériodiques, puisqu’on peut
facilement vérifier que lespectre
de lapartie
bornéefait
alorspartie
du
spectre
del’opérateur
deTransport. Q
II.
Application
à unproblème
de lacinétique
des gazL’équation (1) suggère l’espace
fonctionnel :oÙ.
dp( v)
= du.Il est clair que, dans cet espace, la
partie intégrale
de(1)
définit unopérateur
borné. La solution(éventuelle)
de( 1 )
sera donc dans :Les éléments de W admettent des traces en -a de a.
L’espace
des traces en- a est
( ~4~ ~ :
:où T > 0 est arbitraire. Au
point
a, on a aussi le même espace de traces.En toute
généralité,
ondevrait, compte-tenu
de( 15),
étudier leproblème
(1)
avech 1 (prolongée
par zéro pour v0)
eth2 (prolongée
par zéro pourv >
0)
dansl’espace
défini par(15).
Enfait,
on se limitera(comme
dans(4~ )
au cas où : : ’La formulation du
problème (1)
est donc : :trouver ~
E W telle que : :On définit :
Il est clair
que ~
EW,
admet les mêmestraces,
en a et -a, que~. Ainsi ~
est solution du
problème (17)
si et seulement si u== ~ 2014 ~
est solution duproblème homogène :
:trouver u E W telle que : :
où
S‘(x, v)
=+ ~(v) -
E H.Les idées
développées jusqu’ici
sontclassiques (4~.
.v2 v2 ,..
Soit
v)
= e-~ u(x, u)
etf (x, v)
= e-’?’5’(~, u).
Il est clair que u est solution de( 18)
si et seulement si p est solution duproblème :
V2 y2
où
V’)
=(1/~)
e- ~ e- ~ définit unopérateur compact
K(de
rangun)
dansoo) (pour
la mesure deLebesgue usuelle).
On
peut exprimer (19)
de la manière abstraite suivante :où A
désigne l’opérateur
detransport complet
dansL2 ((-a, a)
x(-oo, oo)) (muni
de la mesure deLebesgue)
et où Bdésigne
unepartie
bornée(dans
L~)
de A.Il est clair que
(20)
admet uneunique
solution pour toutf
EL2,
si etseulement si 0
n’appartient
pas auspectre
de A que l’on noteTHÉORÈME
2. - Leproblème (19~ (et
parconséquent
leproblème (17~~
admet une solution
unique.
Celle-ci estpositive
si les données le sont.Preuve. - La
partie bornée, B,
del’opérateur
deTransport
A appa- raissant dans(20),
admet zéro commeunique
valeur propre associée à la fonction propre e-Tv2 (résultat classique). D’après
le théorème1,
on aC
0~
pour tout apositif fini.
AinsiA-1
existe et estpositif ([6],
th. 3.3partie b)).
0III. Une minoration
explicite
de la valeur propre
principale
en dimension 1Plaçons-nous
dans un cadre hilbertien(p
=2),
et considéronsl’opérateur
de
Transport
défini en sectionI,
sous leshypothèses (2)
et(4).
Si l’onsuppose de
plus
que V estsymétrique
parrapport
àl’origine,
queet
v’)
sontpaires
parrapport
à v, et enfin quel’opérateur
de collisionK est
positif
dansL~(V)
au sens duproduit scalaire,
alors on montre([13],
th.
2)
le résultat suivant : si n{À
>-~*~ ~ 0,
alors ilapparaitra
de
plus
enplus
de valeurs propres de Aquand
la taille de Daugmente,
ettoutes ces valeurs propres tendent vers la
plus grande
valeur propre de Bquand
la taille de D tend vers l’infini.Dans la
présente section,
on verraqu’en
dimension 1(la bande),
uneminoration
explicite
et trèsprécise
de lapremière
valeur propre estpossible.
On suppose donc :
Nos
hypothèses
seront :On notera que
(21)
est satisfaite dansl’exemple (19).
On définit
l’opérateur (non
forcémentborné)
K : :Si l’on
désigne
parl’opérateur
densément défini :alors on pourra définir I~ par :
où
~
est la racine carréepositive
de Ii.THÉORÈME 2. - Sous
(4)
et(21)
on a :1~
n >-~~ ~ (~
pour tout a > 0 si et seulement sil’opérateur
I~ n’est pas
borné;
2)
si I~ estborné,
alors n~~a
>-o~~ ~ S
si et seulement sia
(~I~~~
>1;
~~
si a > â = alors laplus grande
valeur propre réelle deA,
notée
~(a~, vérifie l’inégalité
:Preuve. - Sans
perte
degénéralité,
on pourra se restreindre au cas : a = 0. Avantd’attaquer
le casd’un opérateur
de collision Kpositif général,
on va examiner le cas
séparable : v‘)
=f (v) f (v‘) (où f( . )
~L2(-b, b)).
Nous avons
déjà
étudié lespropriétés spectrales
del’opérateur
detransport
A associé à I~
([12], Chap. 1).
À > 0 est une valeur propre de A
si et seulement si il existe
y~( ~ )
EL2( -a, a)
telle que :(voir [12],
p.14),
où :avec
h(v)
=f (v)2
=h( -v)
;[les
formules sont établies dans[12]
pourb = 1; mais,
enfait,
elles sontvalables pour tout b
(même infini)] .
On vérifie
([12],
p.15)
que :On démontre aussi
( ~12~,
lemme1.1,
p.17)
que :Enfin
([12],
th.1.11,
p.31),
laplus grande
valeur propreÀ(a)
de A vérifiel’inégalité :
Considérons, maintenant,
leproblème spectral
suivant :(27) équivaut
à :lequel
estéquivalent
à :où q = et
~’
est la racine carréepositive
de K.Utilisant des
arguments identiques
à ceux de[14] (section IV)
on vérifieque
H~
= estpositif compact
dansL2 ((-a, a)
x(-b, b)),
et que :
Prenons des fonctions test
cp( x, v~
de la forme :On
voit,
en utilisant(30),
que :Fixons
g( ~ )
EL2 ( -b, b)
de norme 1. Si l’on compare(31)
à(24)
avech(v)
= on en déduit que :et donc
(voir (25)) :
pour tout
g( . )
EL2 ( -b, b)
de norme 1.Si K n’est pas
borné,
alors( 1 / ~ . ~ ) ~
nepeut
pas l’être en raison de(22). D’où,
par le théorème dugraphe fermé,
il existerag( ~ )
EL2(-b, b) (de
norme1)
telle que :Avec ce choix de
g( ), (33)
montre que :Donc,
pour tout a >0, ~ ~ _
= 1. Cequi signifie
que A admettoujours
une valeur propre.Maintenant,
si K estborné,
le sera, et donc(33) (valable
pour tout
g( ~ )
de norme1 )
montre que :Ainsi A admettra une valeur propre si
>
1.Inversement,
supposons que l’on ait 1 :où
0A ,
défini pourtout À ~ 0,
vérifie :Si l’on combine
(35)
et(36),
on voit que :D’autre
part,
onvérifie, facilement,
quedécroît,
au senslarge,
en À.Comme
HA
estanalytique
enÀ,
cette décroissance eststricte
et donc :Ainsi
a(A)
n{A
>0}
=0
si 1.On a donc établi les
parties 1 )
et2)
du théorème.Voyons
lapartie 3).
On
rappelle
que laplus grande
valeur propreréelle, A(a),
de A estcaractérisée par :
De
même, ~~a),
laplus grande
valeur propre de A est caractérisée par :Ainsi
(32)
et(26) impliquent :
où
h(v) = |K g(v)|2
avecg( . )
arbitraire de norme 1.Prenant,
poury( ’ ),
la fonction propre deùk
associée à sa norme, on voit que :pour tout a > a =
2/~~ K II ’
..On a donc achevé la preuve du théorème 0
Remarque
4. - Pour le casparticulier (19),
d’autres résultats fins sontpossibles :
réalité des valeurs propres([12]
cor.1.2,
p.23) majoration
deleur nombre
([12]
th.1.7,
p.23)
etc... 0IV.
Propriétés
de croissance stricte de la valeur propreprincipale
On se restreindra
(uniquement
pour lasimplicité
del’exposé)
à desopérateurs
deTransport homogènes
dans des domaines convexes. Soient doncDi
etD2
deux ouverts convexes tels que :et soient
Ki
et!{ 2
deuxopérateurs
de collision tels que :On suppose
qu’il
existe une couronne~ b]
telle queOn supposera que
K2
vérifie(4).
Soit T
l’opérateur "d’absorption" :
dans
LP(D
xV) (avec
les conditions aux limiteshabituelles).
T sera noté
Ti
ouT2
selon que D =Dl
ou D =D2.
On notera
Ai
etA2
lesopérateurs
deTransport :
Enfin,
on noteraA2 l’opérateur
deTransport :
Soit a le
type
deetT ([15],
lemma1.1) :
On remarquera
qu’il
nedépend
pas du domaine D.À(8) désignera
laplus grande
valeur propre réelle(lorsqu’elle existe) supérieure
à a, d’unopérateur
8.THÉORÈME
4(a)
SiÀ(A1) existe, alors, À(A2) existe,
et03BB(A1)
(b)
Si03BB(A2) existe, alors, 03BB(2) existe,
et03BB(A2) 03BB(2).
Preuve. . -
Commençons
par(a).
K2
étantcompact
dans(A -
admettra une itéréecompacte ([9],
lemma2.1).
Donca(A2)
n~~a
>o;}
est formé de valeurs propres isolées. Comme(À - (À - Tl ) -1 K2
,(À -
admettra une itérée
compacte [16],
et donc n~~~
>a~
sera aussidiscret.
Soit
Ai
=À(Ai).
On sait queÀ1
est caractérisée par :En raison de la convexité de
Di
et de(42),
on vérine facilement que(Âi2014Ti)" .K~
est unopérateur intégral
à noyau strictementpositif
presque
partout.
On
peut
doncappliquer
le théorème 0 avec~i ==(Ai
~
=(Ai -
et N = 2. On a donc :Ainsi il existe
À2
>a 1, unique
tel que :i.e.
a2
=~1(A2).
Ceci achève(a).
Examinons maintenant
(b).
Supposons
queÂ2 = a(A2)
existe. Il existedonc Ç
ELP(D1
xV)
telleque :
Soit
~ ( x, v )
E xV ) égale
pour x EDl,
et nulle surD2 - Dl.
Il est clair que
(46)
peut s’écrire :où
a( . )
est l’indicatrice deDi
et :On écrira
(47)
sous la forme abstraite :où G est un
opérateur positif
dansLP(D2
xV).
(48) implique :
D’autre
part, on a G (~2 - T2)-1K2,
donc G admet une itéréecompacte
([16]).
Il est aussi très clair queG ~ (À2 - T2 )-1 KZ puisque D2.
.Enfin,
commeprécédemment, ( a2 - TZ ) -1 I~2 2
est strictementpositif.
Ainsi, l’application
du théorème 0 donne :d’où l’existence de
A3
>À2 unique
tel que :i.e.
A3
=~2(~4.), (b)
est donc établie. 0Remarque
5. - Il est clair que lesinégalités larges,
dans le théorème4,
sont triviales etclassiques.
Ce sont lesinégalités
strictesqui
font toutl’intérêt et
(à
notreconnaissance)
la nouveauté du résultat. 0Remarque 5’.
- Onpeut
montrer à l’aide de raisonnementsanalogues
que si
~1 ( ~ ) > 72(’)
et~I ( ~ ) ~ ~2 ( ~ )
alors la valeur propreprincipale
associée à
Ti ( ’ )
est strictementplus petite
que cellequi correspond
à~2(.).
aV. Stricte dominance de la valeur propre
principale
On considère
l’opérateur
de transportgénéral :
.nous savons,
depuis
I. Vidav[17],
que si :(51)
une itérée de(À - T) -1 Ii
estcompacte (RA
>a) (où
a est letype
de et si :((52) ~( ~ , ~ )
est réelle etK(x, v, v’)
> 0 p.p.,alors, lorsque
n >o;}
n’est pasvide,
il existe une valeur propre réelledominante,
i.e.supérieure
ouégale
à lapartie
réelle de toute valeurpropre de A.
Il est
important,
enneutronique,
de savoirqu’elle est,
en fait strictementdominante,
i.e. strictementplus grande
que lapartie
réelle de toute autre valeur propre de A. Ceproblème
a étéattaqué
par unetechnique
de semi-groupe
qui
consiste à étudier lespectre périphérique
dusemi-groupe etA (voir,
parexemple, [18]
et[7]).
Ici,
nous proposons uneapproche
directe duproblème,
consistant à étudier legénérateur
A lui-même.Outre
(51)
et(52),
nous ferons leshypothèses
suivantes :(53)
D est convexe.Il existe
Vo
c Vjouissant
de lapropriété :
~.. toute demi-droite P,
issue de zéro,
rencontre ~o ( ) suivant
une partie (de P)
de mesure non nulle.
On notera que
Vo peut être,
parexemple,
une couronne centrée en zéro.Enfin :
Remarque
6. -L’hypothèse (55)
estanalogue
à celle assurant l’irréduc-tibilité de
etA [(7],
th.3.2). 0
THÉORÈME 5. - On suppose
(51), (52), (53), (54),
et(55).
Si n
{R03BB
>03B1} ~ ,
alors il existe une valeur propre réelle strictement dominante. ~Preuve. -
Remarquons;
toutd’abord,
que ra( ~
-T )-1 K
> 0 pourtout À > a. En effet :
I1’(~ -
pour tout ~~ > a, est unopérateur intégral
dansLP(D
xV)
dont le noyau est(grâce
à la convexité deD)
:(les
fonctionscr( .,.)
etA’( ’,’,’)
sontprolongées
par zéro en dehors de leurs domainesrespectifs).
Le noyau de
l’opérateur (À 2014 T)"~
est alors :On
voit, lorsque A
estréel,
que x,x’,
v,v’)
> 0 p.p.(en
raison del’hypothèse (55)).
D’oùM(~, x, x’, v, v’)
> 0 p.p. Ainsi([19],
th.4) :
et
donc,
parapplication
du théorème del’application spectrale :
L’application A -
rcr est alors continue et strictement dé- croissante( ~12~, Chap. 0),
de sorte que laplus grande
valeur propre réelleA, lorsqu’elle existe,
est caractérisée par :Si >
a ~
CR,
laplus grande
valeur propre réelle est,évidemment,
strictement dominante !
Supposons qu’il
existe Àcomplexe (i.e.
nonréel)
dansa(A)
n~~a
>cY}.
On a 03BB = 03BB1 + i03BB2 (03BB1, 03BB2 dans R) avec 03BB1 > 03B1 et 03BB2 ~ 0.
On a donc
[(À -
_~ avec ~ ~ 0, ~
ELP(D
xV),
i.e. :On notera
(A - T)-1K]2| l’opérateur intégral (positif) de noyau :
~M(~, x, x~, v, v’)~. (59) implique
donc que :D’autre
part,
utilisant(56),
onpeut
écrire~l (~,
x,x’,
v,v’ )
sous la forme :(61)
On
vérine, aussi, qu’à (.r, x’,
v,v’) fixé,
la fonction/(.,.,
.r,x’,
v,v’)
n’estpas
identiquement
nulle.Comme ~ ~ 0,
et commeQ
etQ
ne sont pasproportionnelles l’inégalité
deCauchy-Schwartz appliquée
à(61)
eststricte,
1
Donc :
Il est
clair,
d’autrepart,
que1 [(.À - (~I -
Appliquant
le théorème0,
et tenantcompte
de(60),
on obtient alors :Par le théorème de
l’application spectrale
il s’ensuit que :Ainsi il
existe À
=RA, unique,
tel que :Remarque
7. - En fait le théorème 5 est valable si(seulement)
une itéréede
(A
-(pour ~
>a)
est strictementpositive.
Nous avons introduitles
hypothèses (53)
et(55)
afin de nous limiter à l’itérée d’ordre 2. 0VI. Une nouvelle
approche
de l’irréductibilité enneutronique
Considérons
l’opérateur
detransport général
de la sectionprécédente
assorti des
hypothèses (51)
et(52). Rappelons
que(51)
est vérifiée si K estcompact
dansLP(V)
à x fixé dans D( ~9~ ,
lemma2.1 ) .
DÉFINITION 1. - Un
opérateur positif Q
dansLP(D
XV)
sera ditstrictement
positif
si est strictementpositive
presquepartout
pour tout~?o~ ~~0.
0L’intérêt de l’irréductibilité de
etA
réside dans le faitqu’elle implique
que la valeur propreprincipale (lorsqu’elle existe)
estalgébriquement simple
et le
projecteur spectral
associé strictementpositif.
Ainsi si cette valeurpropre est strictement dominante on
récupère
unedescription
trèssimple
du
comportement asymptotique (t
-~ de la solution duproblème
deCauchy :
On
dispose
du critère de J.Voigt (~’7~,
th.3.2)
suivant : si(55)
est satisfaiteavec
Yp
=~ v
a(v
b~-oo }
alorsetA
est strictementpositif
pour t >d/b (où
d est le diamètre deD)
et donc est irréductible. Nous proposons ici uneapproche
différente duproblème. Ainsi,
on a le : :THÉORÈME 6. - S’il existe un entier N tel que
(~ -
N eststrictement
positif (.~
>c~)
alorsetA
est irréductible. ~Remarque
8. - Si D est convexe et si(55)
estsatisfaite,
alors N = 2répond
à laquestion.
Onrécupère, ainsi,
une condition suffisante d’irréduc- tibilitéanalogue
à celle de J.Voigt
par une démarche différente.Preuve du théorème 6. - Partons de :
Comme ra
( ~ - T ) -1 k
est continue et strictement décroissante en A > a,alors ra
(A - T )-1I1’
1 pour tout À >Âo (où Ào
est la bornespectrale
de
A),
d’où :Il est
clair, alors,
que :Or
etA
est irréductible si(À-~4) ~
est strictementpositive
pour tout À >Ào ([20],
p.306).
0Remarque
9. - On notera que la preuve du théorème 6 estgénérale
etpeut
doncs’adapter
aux cas desemi-groupes positifs et~
dans des Banachs abstraits orientés par un cône[où
A = T + K et sousl’hypothèse (51)]. ~
Remarque
10. - Si l’on compare leshypothèses
du théorème 6 à la remarque7,
on se rendcompte
que l’irréductibilité deetA
semble liée à la stricte dominance de la valeur propreprincipale. D
Remarque finale.
- Les résultats des sectionsI, IV,
V et VI s’étendentsans difficulté au modèle
multigroupe
del’équation
deTransport. D
J’aimerai remercier mon ami M. Kirane d’avoir attiré mon attention sur