A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION C
D ENIS S ERRE
Relaxations semi-linéaire et cinétique des systèmes de lois de conservation
Annales de l’I. H. P., section C, tome 17, n
o2 (2000), p. 169-192
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPC_2000__17_2_169_0>
© Gauthier-Villars, 2000, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de l’I. H. P., section C » (http://www.elsevier.com/locate/anihpc) implique l’accord avec les condi- tions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute uti- lisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit conte- nir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
Relaxations semi-linéaire et cinétique des systèmes de lois de conservation
Unité de Mathématiques Pures et Appliquées, (CNRS UMR #5669), Ecole Normale
Supérieure de Lyon, 46, Allée d’Italie, F-69364 Lyon Cedex 07, France
Manuscrit reçu 12 Mai 1998
© 2000 Éditions scientifiques rights
ABSTRACT. - R. DiPerna
(1983) proved
the convergence of theapproximate
solutionsgiven by
thevanishing viscosity method,
towardsan
entropy
solution of theunderlying hyperbolic system.
He used two mainassumptions:
the existence of convexpositively
invariant domains(in
the sense of K.N.Chuey
et al.(1977))
andgenuine nonlinearity.
Weprove below
that,
under the sameassumptions together
with the sub- characteristiccondition,
theapproximate
solutionsgiven by
the semi-linear relaxation converge too.
Actually,
our result stands for a moregeneral approximation,
first introducedby
R. Natalini(1998).
@ 2000Éditions scientifiques
et médicales Elsevier SASKey words: Relaxation, invariant
domains,
convex entropiesAMS classification : 35L45, 35L65
RÉSUMÉ. - R. DiPerna
(1983)
a montré la convergence de la solu- tionapprochée
fournie par la méthode deviscosité,
vers une solutionentropique
dusystème hyperbolique sous-jacent.
Il a utilisé deuxhypo-
thèses fondamentales : l’existence de domaines convexes
positivement
invariants
(au
sens de K.N.Chuey
et al.(1977))
et la non-linéarité deschamps caractéristiques.
Nous montrons ici que ceshypothèses, jointes
1 E-mail: serre@umpa.ens-lyon.fr.
Denis
SERRE1
à la condition
sous-caractéristique,
assurent aussi la convergence des so- lutionsapprochées
fournies par la relaxation semi-linéaire. Enfait,
notreanalyse
est valide pour une classeplus générale d’approximations,
intro-duites récemment par R. Natalini
( 1998).
© 2000Éditions scientifiques
etmédicales Elsevier SAS
Mots Clés: Relaxation, domaines invariants, entropies convexes
1. INTRODUCTION
Soit un
système hyperbolique
de lois deconservation,
que nousappelons "système
àl’équilibre" :
muni d’une condition initiale uo mesurable bornée. Etant donnés deux nombres T > 0
(le "temps
derelaxation")
et a > 0(une
vitesse depropagation),
nous considérons dans unpremier temps
lesystème
semi-linéaire
qu’on appelle
"relaxation semi-linéaire dusystème (1)".
Dans(1),
u està valeurs dans un convexe U de d’intérieur non
vide,
tandis que(2) comprend
deux foisplus d’équations
et d’inconnues. Lechamp f
est declasse
C2,
avec une différentielled f (u ) diagonalisable
à valeurs propres réelles en toutpoint. Enfin, vo(x)
=0)
est donné Ondit que la condition initiale est
"préparée"
si deplus
vo =f
o u o .L’approximation
parrelaxation,
duproblème
deCauchy
pour( 1 ),
a étéenvisagée par Whitham [24] puis considérée,
dans un cadreplus large,
parChen,
Liu et Levermore[12,2,3]. Cependant,
la relaxationsemi-linéaire,
danslaquelle
lapartie principale
est linéaire et à coefficients constants,a été introduite par Jin et Xin
[10],
en vue de construire des schémasnumériques
robustes. Le lecteur intéressé par unexposé général
sur larelaxation pourra se
reporter
au mémoire de Natalini[15].
La
question
essentielle est la convergence de u i vers u, la solutionentropique
de(1), lorsque
celle-ci existe. A notreconnaissance,
laplupart
desréponses
à cejour
concernent la relaxation d’uneéquation
scalaire
(le
cas n =1,
voir[2,14,5,17,22]),
àl’exception
de l’article de Brenier et al.[ 1 ], qui
traite d’unsystème ayant
une structure(cinétique) particulièrement riche 2 ,
ainsi que celui de Tzavaras[23], qui
considère
(2).
Ce dernier traite aussi une relaxationplus simple,
où n = 2mais le
système
relaxé a troiséquations :
La méthode de Tzavaras est basée sur la seule estimation
d’énergie,
desorte que les solutions
approchées peuvent
ne pas rester bornéeslorsque
itend vers zéro. Il s’ensuit que le flux du
système (g
ouf
selon lecas)
doitêtre
globalement lipschitzien,
sansquoi l’approximation
n’est pas stable(la
condition"sous-caractéristique"
n’estplus vérifiée).
Cette restriction limite bien entendu laportée
du résultat.Il existe
principalement
deux méthodes :- l’une repose sur une
propriété
de contraction dansqui
estspécifique
au cas scalaire car elle est liée à la théorie deKruzkhov,
- l’autre utilise la
compacité
parcompensation,
en suivant le canevasproposé
par L. Tartar[21]
et mis en oeuvre par DiPerna[6].
On
peut envisager
d’étendre la secondestratégie
à dessystèmes
deplus grande taille,
au moins ceux pourlesquels
DiPerna aprouvé
l’existence d’une solution duproblème
deCauchy
pour(1).
C’est la voie suivie parTzavaras, qui
doit deplus
utiliser lestechniques développées
parJ. Shearer et Serre
[20,19] ;
pour cetteraison,
il n’atteintqu’une partie
des
systèmes
traités par DiPerna. C’est aussi l’idée de base duprésent travail,
ou l’on suit deplus près
lestechniques
utilisées parDiPerna,
avec des résultats deportée plus générales
que dans[23].
Les théorèmes deconvergence
établis ici fournissent de nouvelles preuves de l’existence d’une solutionentropique
auproblème
deCauchy
pour(1)
sous lesmêmes
hypothèses
que dans[6].
Leproblème
deCauchy
pour dessystèmes plus généraux
restecependant
ouvert.En
résumé,
on montre ici que, sous la condition"sous-caractéristique"
(qui exprime
la stabilité uniforme des étatsconstants),
l’existence de2 Grosso modo, le système à l’équilibre est constitué d’équations de Burgers ~tui + ui~xui = 0, qui ne sont couplées qu’à travers les chocs, par la condition de Rankine-
Hugoniot. Un cas particulier bien connu est celui d’un gaz isentropique de constante y =3.
domaines invariants convexes pour le
système
àl’équilibre
entraîne lapropriété analogue
pour lesystème relaxé,
bien que les uns soient de dimension n et les autres de dimension 2n. En outre, touteentropie
convexe de
(1)
s’étend en uneentropie
convexe"dissipative"
de(2).
Ilne semble pas que ces deux faits aient été notés
auparavant,
si ce n’est dans le cas scalaire. Parexemple,
l’extension d’uneentropie
convexen’avait été considérée
qu’au voisinage
de l’ensembled’équilibre { (u, v)
E U xJR.n;
v =(voir [3]),
ou bienlorsque ( 1 )
est scalaire(voir [9,14]).
Au
contraire,
notreanalyse
estglobale
et valablepour n > 1.
Ces deux
propriétés
fournissentrespectivement
l’ estimation apriori
de
vT)
dans et celle det -1 ~2 ( f (u t ) - vT)
dansL 2 .
Utilisant alors l’estimation de laproduction d’entropie (comme
dans[5]),
ainsique
l’analyse
de DiPerna[6]
de lacompacité
parcompensation (voir
aussi les améliorations de l’auteur
[18]),
on en déduit un théorème de convergence,quand
r tend verszéro,
pour des données initiales bornées arbitraires. Ce résultat est unpremier
pas vers la validation des schémasnumériques "par
relaxation" de Jin etXin,
dont la convergence a été observée sur nombre de simulationnumériques.
Dans un travail en cours([11],
collaboration avec C.Lattanzio),
on démontre la convergence deces schémas sous des
hypothèses analogues.
Pour des raisons
historiques
autant quepratiques,
c’est d’abord la convergence del’approximation (2) qui
nous a intéressé.Cependant,
comme l’a noté Natalini
[16],
elle n’estqu’un
casparticulier
d’uneapproximation plus générale,
dans lestyle cinétique,
où estremplacé
par t ;~),
solution dusystème
semi-linéaire1
Ici, l’espace
deprobabilité (X,
les"Maxwelliennes" ~
t2014~M~
etles vitesses
a (~ )
sont fixés àl’avance,
satisfaisant certaines conditionssimples
de consistance et de stabilité. Notreanalyse s’applique
aussi bienà ce
type d’approximation.
Lesystème (2) correspond
au cas où X n’aque deux éléments.
Le
plan
de cet article est le suivant. Connaissant des domaines inva- riants pour lesystème
àl’équilibre,
on en construit pour lesystème
relaxéà la Section 2. L’énoncé clé est le Lemme
2.1,
dont ladémonstration,
as-sez
technique,
estreportée
à la fin de la section. On montre à la Section 3 que touteentropie
convexe de(1) s’étend,
de manièreunique,
en uneentropie
convexe de(2) qui,
deplus,
estdissipative.
Les Théorèmes 2.1 et 3.1 sont lesprincipaux
résultats de cetravail, qui permettent
de montrer la stabilité et la consistence de la relaxation semi-linéairelorsque
T tendvers zéro. La Section 4 se contente de
reprendre
lestechniques dévelop- pées
par les auteursprécédents
pour en déduire la convergence,lorsque
lastabilité et la consistance ont lieu.
Quelques exemples
desystèmes
pourlesquels
notreanalyse
prouve la convergence sont donnés. La dernièrepartie, enfin, indique
comment cettestratégie s’adapte
àl’approximation cinétique (3).
On ydégage
leshypothèses
naturelles que doivent vérifier(a , .J~l , ~.c ) .
Je tiens à remercier C.
Lattanzio,
R.Natalini,
M. Rascle etparticuliè-
rement A. Fathi pour les discussions fructueuses que
j’ai
eues avec eux sur cesujet.
2. DOMAINES POSITIVEMENT INVARIANTS
Nous considérons des domaines convexes
compacts K
CU, qui
sontl’adhérence de leur intérieur. Le bord ~K est
lipschitzien
et on ditqu’il
est
caractéristique
sil’espace tangent Tu a
K(défini
en presque toutpoint)
est stable par la différentielle
d f (u) .
La normalev (u)
à ~K est alors uneforme linéaire propre de
df (u),
associée à une valeur propre~.(u).
Pouréviter des difficultés
techniques inutiles,
nous supposeronstoujours
que est une valeur propresimple.
Le bord de K estalors,
par morceaux, une feuilleintégrale
duchamp d’hyperplans
u +v(u)-L.
Enparticulier,
ilest de classe
C~
par morceaux. Achacune
de ces feuillescorrespond
unchoix continu de la valeur propre À.
La convexité de K
permet
dedéfinir,
en toutpoint s
Ea K,
un coneconvexe tangent s +
C(s),
oùC(s)
est l’ensemble des dérivéesu’ (0), lorsque
uparcourt
l’ensemble des chemins différentiables(u : [0, 1]
--~K)
tels queu(O)
= s. Si a K estcaractéristique,
le coneC(s)
est stablepar
d f (s) :
il suffit de le vérifier en toutpoint
d’unepartie
densepar
exemple
auxpoints
où a K est de classeG2,
cequi
est alors trivial.L’existence de domaines convexes
caractéristiques
ne va pas de soipuisqu’elle requiert
la condition de Frobenius d l A l =0,
où l est uneforme différentielle de
degré 1,
propre pourd f .
Cette condition est trivialepour n fi 2,
mais n’est que rarement satisfaitesi n >
3. C’est l’une des raisons pourlesquelles
l’étude duproblème
deCauchy
pour lessystèmes
d’au moins troiséquations (en particulier
celuiqui
décrit lesondes
planes
d’un gazcompressible)
restelargement
ouverte.LEMME 2.1. - Soit K un convexe
caractéristique,
comme ci-dessus.On suppose que
(condition sous-caractéristique).
Alorsl’image K+
de K parl’applica-
tion
h+ :
u H u-~ â , f’(u)
est convexe, ainsi quel’image
K- de K parl’ap- plication
h- : u Hu - a l f’(u).
Deplus,
lesapplications h~ :
K ~K~
sont
bijectives (ce
sont donc desdifféomorphismes).
Exemple. - Lorsque (1)
est unsystème
"deTemple" (voir [18]),
sesdomaines invariants
compacts
sont despolytopes,
intersections de 2ndemi-espaces
affines engénéral,
donc affinementéquivalents
à des cubes.Dans ce cas,
K+
et K- sont encore despolytopes.
La démonstration du
lemme,
un peulongue,
estreportée
à la fin de cette section.LEMME 2.2. - Sous les
hypothèses
du Lemme2. l,
on aCes deux lemmes ont les
conséquences
suivantes :THÉORÈME 2.1. - Soit K un convexe compact,
positivement
inva-riant pour
( 1 ). Supposons
queSoit
K~
=h~ (K)
avech~ (u)
:=u ~ â f (u).
Alors l’ensembleest
positivement
invariant pour lesystème
relaxé(2).
COROLLAIRE 2.1. - Soit K un domaine comme au Théorème 2.1. Si
(uo, vo)
est à valeurs dansDK,
alors lesystème
relaxé(2)
admet une etune seule solution
(u t , définie
et bornée surRx
xqui
reste àvaleurs dans
DK .
Deplus,
u t est à valeurs dans K.En
particulier,
si uo est à valeurs dans K et si vo =f
o uo(donnée
préparée),
alors ut est à valeurs dans K. -Preuve du Lemme 2. 2. - Notons C le convexe
compact ( K+
+K_ ) / 2.
Il sufit de montrer que pour toute forme linéaire non nulle l sur
sup~ l = supK l.
L’inégalité
sup~ l ~ supK l est uneconséquence
directede
h _ ( u )
+h + ( u )
=2u, qui implique K
C C. ..Par
construction,
Soit
(b+
+b_)/2
unpoint
de Cqui
réalise sup~l,
avecb~
eK~.
Alorsb±
réalisesupK± /,
c’est-à-dire que / est une directiond’appui (sortante)
de
K~
enb~ .
NotonsT~
leshyperplans d’appui correspondants : T~ _ b~
+l1.
Soit b E K tel queh+(b)
=b+.
La preuve du Lemme 2.1 montre que T := b + est unhyperplan d’appui
à K en b et aussi que(c’est
lemême
argument) h _ (b)
+ est unhyperplan d’appui
à K_ . Mais iln’y
a
qu’un
seulhyperplan d’appui
àK_ ,
dont la normale sortante soit l . Ona donc
h (b) -
b- E/-~.
Finalement sup~ 1 est atteint en(b+
+h _ (b) ) /2,
c’est-à-dire en b. Ainsi supC l = supK l. 0
Indiquons
une autre preuve de( K+
+K_ ) /2
CK, lorsque K
est deplus
invariant pour leproblème
deRiemann, 3
danslequel
les chocséventuels satisfont la condition de Lax affaiblie
(avec
des notationsstandard)
,Soit
(z + ~- ,z _ ) / 2
unpoint
de( K+ + K_ ) / 2,
avec ,z ~ =h ~ ( u ~ )
et u ~ E K.Notons
U (x / t )
la solution duproblème
de Riemann de u + vers u _ ,qui
est à valeurs dans K. ’
Considérons le
rectangle [- Ax , Ox ] x ] o, At]
duplan Rx
xJR.t,
avecAx = a At > 0.
D’après (4)
et la conditionsous-caractéristique,
U vautu ~ sur les cotés x Suivant un calcul
classique, 4
onintègre
lesystème ( 1 )
sur lerectangle,
pour obtenir3 Les domaines invariants pour le problème de Riemann ont été étudiés par Hoff [8] ;
grosso modo, ce sont les domaines convexes à bord caractéristiques.
4 Utilisé notamment pour justifier le schéma de Lax-Friedrichs.
Comme U est à valeurs dans
I~, qui
est convexe, cette moyenneappartient
encore à I~ . 0Preuve du Théorème 2.1. - Par
définition, DK
estcaractéristique
pour(2), puisque
c’est unproduit
cartésien dans les coordonnées de Riemannu ~ â v .
Deplus,
il est convexe. Comme enfinil suffit de vérifier que le
champ
de vecteursest rentrant dans
K+
x K_ . A savoir :- pour zo = u
-~ â v
Ea K+
et z = EK_, feu) - v
est rentrant dansK+,
- pour zi et zo E
K+, v - feu)
est rentrant dans K_ .Voyons
lepremier
cas(le
second lui estsymétrique).
On aqui
est bien rentrant car u E K(d’après
le Lemme2.2), h~ (u)
EI~+
etK+
est convexe. De même pour le second cas :qui
est bien rentrant car u EK, h _ (u )
E K- et l~_ est convexe. 0Preuve du Corollaire 2.1. -
Commençons
par construire une solutionapprochée
de(2)
par la méthode de viscosité :Ce
problème
deCauchy
admet une et une seule solution locale bornée.D’après
la preuve du Théorème2.1,
le domaineDK
estpositivement
invariant pour ce
système parabolique (voir [4]).
La solution(us, vs)
estdonc
globale
entemps
et à valeurs dansDK .
Enparticulier,
u~ reste àvaleurs dans K
(d’après
le Lemme2.2),
de sorte que lesystème peut
êtrevu comme un
système
à non-linéaritélipschitzienne.
On établit ensuite une estimation dans
C(0, T ;
des expres- sionsRhws -
w£ etRhzs -
zs, oùRh
est une translation x + h etw, z =
u ~ â v.
Cette estimation montre queRhws -
Ws ettendent vers zéro
quand
h tend verszéro,
uniformément parrapport
à~ . Ceci montre que est une suite relativement
compacte
dansx
II~+) .
Une valeurd’ adhérence, quand 8
tend verszéro,
est alorsune solution bornée de
(2),
à valeurs dansDK (utiliser
à nouveau le faitque
f
estlipschitzienne
surK ).
Comme
(2)
estsemi-linéaire,
l’estimationd’énergie
standard montreque cette solution bornée est
unique.
D2.1. Démonstration du Lemme 2.1
La condition
sous-caractéristique
assure queh+ : K -~ K+
est undifféomorphisme
local. Enparticulier, a K+
est inclus dans la variétér+
:=h+(aK)
et celle-ci estimmergée.
Nous n’excluons pas apriori
que
1-’+
ait uneauto-intersection,
mais nous montreronsplus
loinqu’il
n’en est
rien,
c’est-à-dire que7~.
est en faitplongée.
Montrons tout d’abord que, pour toute boule B assez
petite,
centréeen un
point
u o deaK, l’image
y+ de B n a K est le bord d’un convexe, celui-ci étant situé du même côté quel’image
de B n K.Commençons
par le casrégulier :
a K est de classeC~
auvoisinage
deuo. Soit
G(u) C
0 uneéquation
locale(i.e.,
dansB)
deK,
G étant unesubmersion (d G (uo )
est nonnul).
Le bord étantcaractéristique, d G (u )
est une forme propre de
d f
lelong
de a K :d G (u ) (d f (u ) - ~, (u ) )
= 0.Enfin,
la convexité de Ks’exprime
parUne
équation
locale deh + ( B
nK )
estg (.z ) 0,
avec G = go h ~ .
Commed G =
(dg o h+) (I -~- â d, f’)
et d G est propre, on tire d G =o h+,
avecp = 1 + 0.
Ainsi, l’espace tangent
enh+(uo)
à y+ estparallèle
àl’espace tangent
en uo à a K. Différenciant une seconde fois lelong
deil
vient,
pour tout Y ETu~K
et X EPour
X,
Y ETuaK
=dG(u)-L,
cela se réduit àEn termes matriciels
(on
choisit une base deTuaK),
cela s’écrit~ _ ~
°
SA,
où 03A3 et S sontsymétriques, 03A3
est semi-définiepositive
et Aest
diagonalisable
à valeurs propres réelles strictementpositives.
On endéduit
classiquement
queS ~ 0,
c’est-à-dire que la restriction deD2g
àTh+ (u)
y+ est semi-définiepositive :
y+ est donc bien le bord d’un convexe, situé du même côté queh + ( B
nK ) .
De
même, lorsque
uo est unpoint singulier
dea K, h+(uo)
est aussiun
point singulier
de y+. Comme le cône convexeC(uo)
est invariant pard f (uo),
y+ admet un cônetangent
enh+ (uo), égal
àh+ (uo)
+C (uo), qui
est donc convexe.
Finalement,
le tenseur de courbure lelong
de y+,qui peut
être à valeursmesures
(à
cause dessingularités),
estpositif partout
et y+ est bien le bord d’un convexe, celui-ci étant situé du même côté queh + ( B
nK ) .
Montrons maintenant que
r+
est bien le bord deaK+.
Celui-ci estun
compact.
Etant donné une forme linéaire l7~ 0,
il existe donc unhyperplan d’appui /7/
àK+,
dont la normale sortante est 1. Soit zo unpoint d’appui
deI1l .
Commea K+
ch+,
on a zo =h+ (uo)
pour unuo Ce
qui précède
montreque K
admet en uo unhyperplan d’appui
nz
parallèle
à Comme K est convexe, cettepropriété
caractérise 7r/ de manièreunique.
Enrevanche,
uopeut
ne pas êtreunique,
si 7ris’appuie
sur K lelong
d’un convexeKo ;
mais dans ce cas,l’image h+ (Ko)
est incluse dans Eneffet,
si[uo, u 1 ]
est inclus dansKo,
alorsuo)
= 0 eth+([uo, ul])
est une courbequi
estpartout tangente
à l.Finalement, 77/
estunique
lui aussi.Cette
analyse
montre que l’ensemble deshyperplans d’appui
dea K+
comprend
tous les espacestangents
àf+,
cequi implique f+
cc’est-à-dire
r+
=aK+.
Enparticulier, r+
n’a pas d’ auto-intersection :tous ces
points
sontexposés.
C’est donc le bord d’un convexe, situé du même côté der+
queK~ .
Mais commea K+
=f+,
ce convexe est enfait
K+. Enfin, h+,
restreinte à estinjective (parce
que localementinjective
etqu’il n’y
a pasd’ auto-intersection).
Il reste à montrer que
h+ :
K -K+
estbijectif.
Pourcela,
nousconsidérons
l’ homotopie
:= u +sf(u),
pour NotantKe
= cequi précède s’applique
pourchaque s :
(1) Ke:= he(K)
est convexe et son bord est(2)
l’intérieur deKe
estégal
àl’image
de l’intérieur deK, (3) he:
K -Ke
est undifféomorphisme local,
(4) he,
restreinte àaK,
estinjectif.
Bien
entendu, hlla
et coïncident avech +
etK+.
Tout
d’abord,
si z Ea K+, l’image réciproque
de z parh+
est contenue dansa K,
carh+
est uneapplication
ouverte.D’après
1 et4, l’équation h + (u )
= z admetdonc
une et une seule solution.Il reste le cas où z est intérieur à
K+. D’après 2,
z =h+ (uo)
pourau moins un uo intérieur à K. Définissons alors la courbe
(un segment,
en
fait) s
Hz (s)
:=he(uo).
Pour tout ~ E[0, 1 /a ] , z(s)
est intérieur àK~.
Commehe
n’a que des valeursrégulières (d’après 3), z(s)
en estune.
Comme,
deplus, l’équation
=z(s)
n’a pas de solution sur a K(à
cause de1),
le cardinalmes)
de est constant.Ainsi,
=
m (0), qui
vaut 1 carho
=idK.
Ainsih+
estbijectif.
Les énoncés concernant h - et K- s’obtiennent
simplement
enrempla- çant f par - f.
Ceci achève la preuve du Lemme 2.1.3. EXTENSION DES ENTROPIES CONVEXES
Nous nous
plaçons
dans le cadre de la sectionprécédente : K
est undomaine invariant pour
( 1 )
etDK
est le domainecorrespondant
pour(2).
On se donne maintenant une
paire entropie-flux (r~, q)
pour lesystème
à’l’équilibre
et on cherche unepaire (E, F), entropie-flux
pour lesystème relaxé, qui
coïncide avec( r~ , q )
sur l’ensembled’équilibre,
c’est-à-direqui
satisfaitNaturellement,
nous nous sommes restreints au domaineK,
surlequel
on
peut
s’assurer de la conditionsous-caractéristique.
Enparticulier, h ~ :
K -Â~,
sont deshoméomorphismes.
L’entropie générale
de(2)
est de la formeLa coïncidence
(6)
est donc réalisée si et seulement sice
qui
définit e~ de manièreunique
surK~. Ainsi,
lecouple (E, F)
estdéfini de manière
unique
surDK :
PROPOSITION 3.1. - Etant donnée une
paire entropie-flux (~, q) :
I~ -~ de
(1),
il existe une et une seulepaire entropie- flux (E, F) : R2
de(2) qui
coïncide avec(~, q)
sur l’ensembled’équilibre (le graphe
def).
Cettepaire
estdéfinie
parles formules (7).
De
plus,
si r~ est convexe(resp.
strictementconvexe),
alors E estconvexe
(resp. strictement).
Il reste à montrer la convexité. Pour
cela,
différencions(7)
pour obtenirDifférencions encore une fois :
En termes
matriciels,
cela s’écrit 03A3A =S,
où 03A3 estsymétrique,
S estsymétrique (définie) positive
et A estdiagonalisable
à valeurs propres réelles strictementpositives.
Il s’ensuitque 03A3
est(définie) positive,
cequi exprime
la convexité(stricte)
de e~, donc celle de E.THÉORÈME 3.1. - Si
l’entropie
q est convexe surK,
alorsl’entropie
E convexe
qui
lui est associée estdissipative
surDK,
c’est-à-direEn fait,
siD2~
> 0 surK,
il existe un nombre a > 0 tel queDémonstration. - Comme E est convexe sur
DK,
sa différentielle est monotone et nous avonsoù 0 est tel que
D2 E > a I2n
surD K.
On a a > 0 siD21J
> 0 surK,
d’après
laProposition
3.1. Commedv E
s’annule lelong
dugraphe
def,
le second membre est nul et on a
l’inégalité
annoncée. DA nouveau, voici une démonstration amusante
lorsque
K est invariantpour le
problème
de Riemann. Comme E est convexe, nous avonsIl reste donc à montrer que
E (u, v)
estnégatif.
Pour
cela,
notons zj, := EK+.
On a z+ =h+(ug)
et z- =h _ (u d ) ,
avec u g, d E K. SoitU(xlt)
la solution duproblème
de Riemannentre u g et u d , à valeurs dans K.
Intégrant l’inégalité
+0 sur le
rectangle
commeprécédemment, 5
nousobtenons
Comme
on déduit avec
l’inégalité
deJensen 6
quec’est-à-dire
E(u, v)..,
COROLLAIRE 3.1. - On suppose que le
système (1)
admet un do-maine convexe compact invariant K et une
entropie
r~vérifiant
> 0sur K. On suppose aussi que
5 Ici,
nous supposons que les chocs éventuels dans la solution du problème de Riemannsatisfont l’inégalité d’entropie de Lax pour l’entropie convexe ..
6 Ici,
nous pouvons récupérer un terme positif ~B Il f (u) - v~~2,
car l’inégalité de Jensenest vraie avec
03B1~~ud- ug
112
au premier membre. Or ud n’est égal à ug que si v = feu). -Soit
(uo, vo)
une donnée initiale pour(2),
à valeurs dansDK .
Alors la solution(ut , vt )
de(2) satisfait
l’estimationoù
C (L , T)
estindépendant
de T > 0.Démonstration. - Soit E
l’entropie
associée à r~ etsoit ~
E unefonction test
positive,
telleque 03C6 (x)
--_ 1 pour|x|
L. AlorsLe second membre est
majoré
par une constantegrâce
à l’ estimation de(u t , v t ) .
Il reste àintégrer
sur(0, T )
pour obtenirl’inégalité
annoncée. D
4. CONVERGENCE
Cette section
reprend
sanschangement
lestechniques développées
par les auteursprécédents [2,3,14,5].
Etant donné un domaine invariant K pour
(1),
la condition sous-caractéristique
et le domaineD K, qui
est invariant pour(2),
on considèreune donnée initiale
(uo, vo)
à valeurs dansDK.
Enparticulier,
uo est àvaleurs dans K et,
réciproquement, (uo, f
ouo)
est à valeurs dansDK
siet seulement si uo est à valeurs dans K .
La solution
unique (ut ,
duproblème
deCauchy
pour(2)
est àvaleurs dans
DK .
On en déduit que ut est à valeurs dansK,
doncreste dans un borné de x
II~+) quand
T tend vers zéro. Deplus,
i -1 ~2 ( f (u ~ ) _
reste dans un borné deL2(JR.
xII~+ ) . Quitte
à extraireune
sous-suite,
nous supposons désormais que u t converge dans L °°-faible-étoile,
ainsi que toute lessuites g
o u t pour g ECO(K).
Nousnoterons vx,t
la mesure deYoung associée,
définie parConsidérons maintenant une
paire entropie-flux (q, q)
de(1), qu’on
étend en une
paire entropie-flux (E, F)
de(2).
Lelong
de la courbed’équilibre,
on ade sorte que
vII
dansDK.
Ladissipation d’entropie
pour u t se
décompose
alors sous la formeLe
premier
membre de(9)
est dans un borné depuisque
u test borné dans L °° . Le second membre consiste en deux
types
determes. D’une
part E)
+ax(q - F) ;
ces termes tendent vers zérodans comme
z ~ ~2,
car il en est de même pour q - E et q - F , dansL2.
Eneffet,
E =E(ut, f(u03C4)) - E(uT, vt)
etE(u, ,f’(u)) - E (u, v)
=C7( f (u) - v)
uniformément sur lecompact DK.
D’autrepart, ( f (u) - v)
estmajoré
parv ~~2, qui
est bornédans Le lemme de Murat
[13]
assure alors que la suite + reste dans uncompact
de Onpeut
doncappliquer
lelemme
divergence-rotationnel
de lacompacité
parcompensation,
commedans
[21].
On obtient ainsi l’identité de
Tartar,
pour presque tout(x, t )
et pour toutcouple
depaires entropie-flux q~ ) ~ =1, 2 :
1On
peut
alors conclure comme DiPerna[6]
à la convergence forte de u t dans pourvu que lesystème ( 1 )
ait assezd’entropies (i.e., qu’il
soitriche)
et que leschamps caractéristiques
soient vraimentnon-linéaires,
avec éventuellement un
point
d’inflexion. Le théorème final est le suivant.THÉORÈME 4.1. - On suppose que le
système (1)
a lespropriétés requises
par DiPerna pour la convergence de la méthode de viscositéartificielle :
- il existe un domaine compact convexe K à bord
caractéristique
etde classe
c2
par morceaux,- il existe une
entropie
r~o telle que > 0 surK,
- les seules
probabilités
v, à support dansK,
solutions del’équation
de
Tartar,
sont les masses de Dirac.On
impose enfin
la conditionsous-caractéristique :
Alors,
pour tout(uo, vo)
E à valeurs dansDK (en particulier
si uo est à valeurs dans K et vo =
f
ouo),
lesystème
relaxé(2)
admetune
unique
solutionbornée, définie
sur R x Deplus,
( 1 )
u t converge dansL1loc fort
vers une solutionentropique
u de( 1 ),
àvaleurs dans
K,
(2)
vt convergeégalement,
versf (u).
4.1.
Applications
Les
systèmes
lesplus simples auquels
le Théorème 4.1s’applique
sontceux dits "de
Temple".
Cessystèmes
sont munis d’invariants de Riemann forts(satisfaisant dw j (d f - ~,~ )
=0),
dont les ensembles de niveau sont deshyperplans.
Les domainessont des
compacts
convexes(comme
intersections dedemi-espaces)
invariants
(puisque caractéristiques). L’analyse
del’équation
de Tartar(10)
est trèscomplète, grâce
à l’existenced’entropies
"à la Kruzkhov"(voir [7]).
En second
lieu,
onpeut appliquer
le Théorème 4.1 ausystème
del’élasticité
lorsque p’
> 0 ets pli (s)
> 0 pours ~
0. DiPerna a montré quel’équation
de Tartar
n’ a
pas d’autres solutions que les masses de Dirac. Il utiliseen outre une famille absorbante de domaines invariants
compacts,
de la formeoù g’
=L’énergie mécanique
convient pour l’estimation de la
dissipation.
5. LES
MODÈLES CINÉTIQUES
DE NATALINI*Dans son article
[ 16],
Natalini proposed’approcher
la solution d’uneéquation
scalaire de la forme( 1 )
par celle dusystème
semi-linéaireoù
Les fonctions
Mi
sont des"Maxwelliennes",
données apriori,
de mêmeque les vitesses ci . Elles satisfont des conditions de consistance et de stabilité que nous ne détaillerons pas
puisque
ce sont des casparticuliers
de ce
qui
suit. Le lien avecl’approximation (2)
est le suivant : si N = 2 et ci =( -1 ) i a ,
la consistanceimplique
le choixMi =~ h _ / 2, M2
=h + / 2.
Alors
( 11 ) équivaut
à(2),
via lechangement
de variable(zi, z2)
r-+(u
=~1
-~- .z2, v = a (.z2 - z 1 ) ) ..
’Bien
entendu,
le modèle de Natalini a un intérêt pourl’approximation
des
systèmes
et pas seulement pour celle deséquations
scalaires. En outre, iln’y
a aucune raison de se limiter à un modèlediscrêt,
danslequel .z (x , t)
est à valeurs dans un espace de dimension finie n N . Il ya même un intérêt à recourir à un espace de vitesses infini : c’est dans
ce câdre que des théorèmes de
compacité
en moyenne sontdisponibles.
Nous considérons donc le modèle
plus général
Ici, (X, Q , ~c)
est un espace deprobabilité
et a : X --~ R est mesurablebornée. On ne
perd
rien à supposerque X
est lesupport
de Les MaxwelliennesM~
sont des fonctions de classeC~
sur un domaineconvexe
compact K,
mesurables parrapport à ~.
Les conditions de consistance sont* Depuis la soumission de cet article, F. Bouchut a développé le même formalisme que dans cette section, mais pour des motifs différents des nôtres. Voir "Construction of BGK models with a family of kinetic entropies for a given system of conservation laws".
J. Statist. Phys. 95 (1999) 113-170.