MPSI B 29 juin 2019
Énoncé
Etude d'un problème de géométrie du plan
1Problème
Soient n points a
1, a
2, · · · a
ndu plan complexe.
On veut étudier (existence, unicité, construction) les polygones (non nécessaire- ment convexes) m
1, m
2, · · · m
ntels que a
1soit milieu de m
1m
2, · · · , a
imilieu de m
im
i+1, · · · , a
nmilieu de m
nm
1.
1. a. Faire une étude géométrique du cas n = 3 discuter de l'existence, de l'unicité et de la construction des polygones (triangles) solutions. On supposera les a
inon alignés.
b. Identier la gure formée par les milieux des côtés d'un quadrilatère. En déduire une condition nécessaire et susante pour qu'il existe des solutions an problème dans le cas n = 4 . Quelles sont alors ces solutions ?
2. Dans le cas général, le problème peut se ramener à la résolution d'un système de n équations linéaires à n inconnues. Ecrire un tel système. Le résoudre et discuter. En déduire une reponse au problème.
3. a. Si a et b sont deux points du plan, identier la transformation géométrique com- posée de la symétrie par rapport au point a et de la symétrie par rapport au point b .
b. Résoudre le problème en étudiant des produits de symétries.
4. À partir de l'étude menée au 1. et d'un raisonnement par récurrence ramenant le problème de n points à n −2 points, retrouver les résultats précédents. et proposer une construction géométrique des solutions lorsqu'elles existent.
NB. Il serait apprécié que les candidats résument dans une conclusion ce qu'ils sont parvenus à démontrer.
1Université de Provence, licence de Maths, atelier de pratique mathématique, mars 1997
Corrigé
Etude d'un problème de géométrie du plan : corrigé
21. a. Cas n = 3 .
La conguration cherchée est obtenue lorsque a
1, a
2, a
3sont les milieux des côtés du triangle.
Pour un triangle a
1, a
2, a
3xé quelconque, il existe bien des points m
1, m
2, m
3solution du problème.
Par exemple m
1= h(a
2) , m
2= h(a
3) , m
1= h(a
1) , où h est l'homothétie de centre l'isobarycentre de a
1, a
2, a
3et le rapport -2.
Unicité et construction vont ici ensemble. Si a
1est le milieu de m
1m
2et a
2celui de m
2m
3alors (a
1a
2) est parallèle à (m
1m
3) donc m
1et m
3sont sur la parallèle à (a
1a
2) qui passe par a
3. De même pour les autres points.
Pour un triangle a
1, a
2, a
3xé quelconque, il existe donc un unique triangle m
1, m
2, m
3solution du problème. Il se construit en traçant les parallèles au côté opposé issues de chaque sommet.
b. Cas n = 4 .
2les gures sont obtenues à partir de la feuille de calcul milieuC.mws
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
1
Rémy Nicolai AmilieuMPSI B 29 juin 2019
Il est nécessaire que le quadrilatère (a
1, a
2, a
3, a
4) soit un parallélogramme pour que le problème admette des solutions.
Supposons en eet a
1, a
2, a
3, a
4milieux de m
1, m
2, m
3, m
4. Les droites (a
1a
2) et (a
3a
4) sont parallèles entre elles car parallèles à (m
1m
3) . Il en est de même pour les autres côtés donc (a
1, a
2, a
3, a
4) est un parallélogramme
Montrons que cette condition est susante. Le point a
1est milieu de m
1m
2lorsque m
2est le symétrique de m
1par rapport à a
1.
Considérons donc les quatre symétries s
1, s
2, s
3, s
4s
1(z) = 2a
1− z, s
2(z) = 2a
2− z, s
3(z) = 2a
3− z, s
4(z) = 2a
4− z, Le quadrilatère
m
1, m
2= s
1(m
1), m
3= s
2(m
2), m
4= s
3(m
3) est solution lorsque m
1= s
a(m
1) . Or
s
4◦ s
3◦ s
2◦ s
1(z) = 2(a
4− a
3+ a
2− a
4) + z
et le fait que (a
1, a
2, a
3, a
4) soit un parallélogramme se traduit par −−→ a
3a
4= −−→ a
2a
1ou a
4− a
3= a
1− a
2ou a
4− a
3+ a
2− a
4= 0 . La construction est donc possible à partir d'un point quelconque m
1.
Conclusion. Le problème admet des solutions si et seulement si le quadrilatère de départ est un parallélogramme. Dans ce cas, il y a une innité de quadrilatère solutions. Ils s'obtiennent à partir d'un point arbitraire en faisant des symétries successives par rapport aux sommets du quadrilatère de départ.
2. La traduction de a
iest le milieu de m
im
i+1est m
i+ m
i+1= 2a
i. Le système associé au problème est donc
m
1+ m
2= 2a
1m
2+ m
3= 2a
2... ...
m
n−1+ m
n= 2a
n−1m
1+ m
n= 2a
nEn partant du bas et par remplacements successifs dans les n − 1 dernières équations, on obtient m
n, m
n−1, · · · , m
2en fonction de m
1. En remplaçant dans la première, on trouvera une équation ne faisant intervenir que m
1. Soit
m
n= 2a
n− m
1m
n−1= 2a
n−1− m
n= −2(a
n− a
n−1) + m
1m
n−2= 2a
n−2− m
n−1= +2(a
n− a
n−1+ a
n−2) − m
1...
m
n−k= 2a
n−k− m
n−k+1= (−1)
k2(a
n− a
n−1+ · · · + (−1)
ka
n−k) − m
1...
m
2= 2a
2− m
1= (−1)
n−22(a
n− a
n−1+ · · · + (−1)
n−2a
2) − m
1et pour la première équation
(1 + (−1)
n−1)m
1= 2(a
n− a
n−1+ · · · + (−1)
n−1a
1) Il apparaît donc que
Si n est impair, le coecient de m
1est 2. Une seule valeur de m
1est possible qui détermine les valeurs des m
k. Le système admet une seule solution.
Si n est pair, le coecient est nul. La condition a
n− a
n−1+ · · · − a
1= 0
est nécessaire et susante pour l'existence de solutions. Dans ce cas pas d'unicité, l'espace des solutions est une droite vectorielle. On peut choisir m
1comme para- mètre.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
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Rémy Nicolai AmilieuMPSI B 29 juin 2019
La traduction vectorielle de la condition dans le cas pair est
−−→ a
1a
2+ −−→ a
2a
3+ · · · + −−−−→ a
n−1a
n= − → 0 Elle généralise −−→ a
1a
2+ −−→ a
2a
3= − →
0 qui caractérise un parallélogramme dans le cas n = 4 . 3. a. Il est évident que si s
aest la symétrie par rapport au point a et s
best la symétrie
par rapport au point b , s
b◦ s
aest la translation de vecteur 2 − → ab
b. Notons s
1, s
2, · · · les symétries par rapport à a
1, a
2, · · · . Le problème est résolu lorsque
m
2= s
1(a
1), m
3= s
2(a
2), · · · , m
n= s
n−1(a
n−1), m
1= s
n(a
n) Il s'agit donc de trouver un m
1tel que
s
n◦ s
n−1◦ · · · ◦ s
1(m
1) = m
1Notons ϕ = s
n◦ s
n−1◦ · · · ◦ s
1, v = (a
2− a
1) + · · · + (a
n−1−a
n−2) , t la translation de vecteur 2v .
Si n est impair, ϕ = s
n◦ t donc ϕ(m
1) = 2a
n− m
1− 2v donc ϕ(m
1) = m
1si et seulement si m
1= a
n− v . On construira donc le vecteur v puis on translatera a
nde −v pour obtenir l'unique m
1possible. On construit les m
ksuivant par des symétries successives.
Si n est pair, ϕ = t et admet un point xe seulement lorsque v = 0 . Dans ce cas tous les m
1conviennent.
4. L'idée consiste à remplacer le problème a
1, a
2, · · · , a
npar le problème a
03, a
4, · · · , a
noù a
03est le quatrième sommet du parallélogramme construit sur a
1, a
2, a
3. Si m
1, m
2, · · · , m
nest une solution du problème a
1, a
2, · · · , a
nalors m
1, m
4, m
5· · · , m
nest une solution du problème a
03, a
4, · · · , a
n.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
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