C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
C HARLES E HRESMANN
Catégories structurées généralisées
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 10, n
o1 (1968), p. 139-168
<http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1968__10_1_139_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1968, tous droits réservés.
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CATEGORIES STRUCTUREES GENERALISEES par
Charles EHRESMANNPlusieurs articles sont consacrés en
partie
ou en totalité à lathéorie des
catégories
structurées([1], [2], [3], [4]).
Ces textessont assez
denses,
leshypothèses
y étant réduites auminimum; il,
sembledonc utile d’en extraire les
principaux résultats,
avec deshypothèses
moins
générales
mais vérifiées dansbeaucoup
de cas. Tel est le but du§
1. Lesexemples
lesplus
courants sontrappelés
dansle §2 . L’esquisse
d’une
catégorie (un
peuplus simple
que celle utilisée dans[4])
et lescatégories
structuréesgénéralisées
sont définies dans le§ 3 ,
où sontaussi
comparées
diverses notions decatégories
structurées.Les résultats nouveaux
(énoncés
sans démonstration dans[7 ])
setrouvent dans
le §4 : Soit p
un foncteur de H vers lacatégorie d’appli- cations M.
On associe à unecatégorie p -
structurée(C., s)
uneespèce
demorphismes
dont les fibres sont formées des éléments de H de mêmesource et de but s. Ces fibres deviennent des
catégories q-structurées lorsque ( H, D )
est unecatégorie q- dominée,
le foncteur D étantsupposé
«
partiellement» compatible
avec lesproduits
fibrés. Si en outre q est à atomes, lacatégorie produit
croisé associée[
5]
est fortementq-dominée .
Ces théorèmes permettent par
exemple
de retrouver lacatégorie quasi- topologique
des sections locales associée à unecatégorie topologique [6] .
La
terminologie
et les notations sont celles de[
5] .
140
1. Catégorie des foncteurs
p -structurés.
A DEFINITIONS.
Nous supposons donné un
foncteur p
=(m, p, H°)
d’homomor-phismes
saturé au-dessus de lacatégorie pleine d’applications m.
Lesymbole s’,.. s signifie que s’ est
unep -
sous- structure de s EHo.
p
est à noyaux(de couples) si,
et seulementsi, p
est résolvantà droite.
Si p
està 0-produit
et àproduits
fibrésfinis,
il est aussi à pro- duitsfinis;
eneffet,
soit a un élément final de H ° tel quep (a)
soit unensemble ayant un seul
élément; si s 1 E Hg et s 2 E H°o,
il existe un et unseul
fi E a . H . s
i pour i = 1et 2,
et(SI’ s2)
admet pourproduit
dansp
leproduit
fibré de(11, j2 ) .
Dans cecas, p
est à I°-limitesprojec- tives,
pour toutecatégorie
finie1 ’ ;
si F est un foncteur de 1 ° versH ’ ,
il existe une limiteprojective s
de F telle quep (s)
soit la limiteprojective canoni-que
dep . F,
c’est- à- dire la classe des familles( x i ) i E E , fl p . F ( i ) , où j
=1., ayant la propriété :
P our tout k EI,i
EJ
on a
x!3(k) =(p. F(k))(xa(k). Il
s’ensuit que les conditions suivantessont vérifiées :
lo )
Sisi’-s
pour tout i E 1 = ensemblefini,
il existes’ r s
telleque
2°) Si h
E H et sis’ -B(h),
il existe un(X’ , p ) - sous- mor- phisme
h’ de h de but s’ .D E F IN ITIO N . On
appelle catégorie p -
structurée uncouple (C., s)
satisfaisant les axiomes :10) C°
est unecatégorie, s E H °o et C = p (s).
2° )
Il existeso - s, a E so . H. s et b E so . H . s
tels que3° )
Il existe unproduit fibré s * s
de( a, b )
et un kEs . H . s * s
tels queK étant la loi de
composition
de C ’ .REMARQUES.
1) Si p
est àproduits fibrés,
il existe unproduit
fibrés * s de
( a, b ) dans p
tel quep (s*s ) = C° * C°
et la condition 3 devient :3’° ) Il
existe kE s. H. s*s tel que p(k) = (C,
K,C**C*
2 )
Sip
est résolvant àdroite,
la condition 2 peut être rem-placée
par :2’0 )
Il existe a E s . H . s et b E s . H . s tels quep (a) =(C, a, C ) , p (b) = (C , 8, C ) .
Eneffet, s.
est alors le(mt, p)-noyau
ducouple
(s, a) (ou (s, b)).
3)
La condition 2 estéquivalente
à la suivante :2"° ) Il
existeso E H)°o,
i E s. H.so,
aE s o. H. s
et bE s o.H.s
tels que
Soit
3( p )
lacatégorie
desfoncteurs p-structurés
dont les élémentssont les
triplets
vérifiant les conditions
10) ( C * , s) et ( C - ,s)
sont descatégories p - structurées;
20)
F= (C°,
,f, C°)
est unfoncteur;
3° ) Il
existef e s .H. s
tel quep(f) =(C, f , C).
Les
surjections : F->F, F->f et F->p(f)
définissent des foncteursvers la
catégorie ?
desfoncteurs,
vers
H ’ ,
vers M .
On a
évidemment fi
=pf. p’f = p.pfH.
Si
(C.
,s )
est unecatégorie p - structurée,
unefi -
sous- structure(resp. p - structure quasi- quotient)
de(C.
,s )
estappelée
une sous-catégorie p - structurée (resp.
unecatégorie p -
structuréequasi- quotient)
de
fC’ .
,s).
142 B.
QUELQUES THEOREMES GENERAUX.
Supposons
quep
=(m, p, H.)
soit un foncteurd’homomorphis-
mes saturé à
produits
finis et résolvant à droite(et
par suite à 1 -limitesprojectives
pour toutecatégorie
finie1
, enparticulier
àproduits
fibrésfinis).
THEOREME
1. fi
est unI-ncteur d’homomorphismes
saturé àproduits finis
et
résolvant à
droite.En
effet,
on montre que(C,*, si) iEI
admet pourproduit dans
la
catégorie p-structurée (
iEIn 1 C iEI n si).
Deplus (Fi, F2
admetpour
(mt, noyau
lacatégorie p-structurée (K., s’),
où K° est lenoyau de et s’ le noyau de
T H E O R E M E 2. Soit
(C., s)
unecatégorie
p - structurée; si C° est unesous-
catégorie
de C ° et sis -
s etp ( s )
= C , alors( C ’ , s) est
unesous-
catégorie p -
structurée de( C ’ , s).
Supposons
quep
soit la restriction d’un foncteur P =(m, P , H°)
d’homorr.orphisme s saturé, où À
est lacatégorie pleine
desapplications
associée à un
univers ?
telque ? E mo et Mo C mo.
Si H -P-1(m),
P est dit dénombrablement
engendrant pour m
si les conditions suivantessont
vérifiées,
où SEH. :
1°)
Si M CP ( S )
et si ME ÎÀ
= saturantede ÎÀ dans
il existeune P - sous- structure s de S telle que
M C P (s), P ( s) E met
que, pour toute P- sous- structure s’ de S vérifiant M CP (s’) ,
on ait P(s) C
P(s’).
2° )
Sis
i est une P - sous- structure de S pour tout entier i et siP(si)C P(si+1),
il existe une P - sous- structure s de S telle queP(s) =
iENU P(si).
La condition 1
signifie
que P est ,--engendrant pour m.
THEOREME 3.
Supposons
P dénombrablementengendrant pour m
et à0 -produits librés.
Lefoncteur P
def(P) vers m
est dénombrable-ment
engendrant pour m.
Si deplus H E m, pour
tout(C. , s) E f (p)o
et toute relation
d’équivalence
r surC,
il existe unecatégorie p - struc-
turée( C ’ , s) quasi- quotient de ( C ’ , s ) par
r.La dernière affirmation veut dire
qu’il
existe un foncteurp -
struc- turétel que g soit
compatible
avec r et que, si F Ef(p). (C°, s)
et sifi( F )
estcompatible
avec r, il existe un et un seul F’E5:(P)
tel queF’. G= F.
Tous
ces théorèmes sontprécisés
et démontrés dans « Structuresquasi- quotient » [3].
C. CATEGORIES STRUCTUREES PARTICULIERES.
DEFINITION. On
appelle groupoide p -
structuré unecatégorie p -
structurée(C°, s )
vérifiant deplus
l’ axiome :40 )
C ° est ungroupoide
et il existe un 1 E s . H . s tel quep ( I )
soit labij ection
x ->x -1
de C sur C.Soit
5:9(p)
lasous- catégorie pleine de f(p)
ayant pour unités lesgroupoides p -
structurés et soitfi9
la restrictionde p à f g (p).
TH EOREME 4.
Supposons p
àproduits fibrés finis. fg(p)
est une sous-catégorie
saturée, stablepar produits
et noyauxde f(p).
TH E O R E M E 5 .
Supposons
quep
soit la restriction d’unfoncteur
P dénom-brablement
engendrant pour M
et àm - produits fibrés,
comme dans le§B;
alorsPg est
dénombrablementengendrant pour m
et, siH E mo,
le
foncteur fi9
est à structuresquasi-quotient
et lacatégorie 5:(P)
àfg(p) - projections.
Soient H’ et H" deux sous- class es de H .
D E F IN IT IO N. On
appelle catégorie p ((H’, H’ ), H" )-structurée (resp.
p ( H’ , H" ) - structurée)
unecatégorie p -
structurée(C°, s)
telle que l’onait,
avec les notations de ladéfinition § A,
Si H’ ° est une
sous- catégorie
de H ’ ° stable parproduits
et parp -
sous- structures, les résultatsprécédents
sont aussi vrais pour les caté-144
gories p(H’, H " ) -
structurées oup (( H’ , H’ ) , H" ) -
structurées.2. Exemples de catégories
p -structurées.
Parmi les
exemples
lesplus importants figurent
lescatégories
structurées par des ordres.
A. CATEGORIES ORDONNEES.
Soit .0
lacatégorie
desapplications
ordonnées et úJ son foncteurprojection vers M.
Le foncteur 6d est un foncteurd’homomorphismes
saturéà
mo-Produits
fibrés etr-- étalant (i. e.
si(M,) E n o
et siM’ C M ,
alors M’ définit la sous- structure
( M’ , )
de( M , ) ) .
Soit
n’
la sous-catégorie de .0
formée desapplications
ordonnéesD E F IN IT IO N . On
appelle catégorie
ordonn ée unecatégorie w(n’, n)-
s truc turée.
E X E M P L E . La
catégorie m,
munie de l’ordre1 1 ...
est une
catégorie
ordonnée.Pour que
( C ’ , )
soit unecatégorie ordonnée,
il faut et il suffitque soient vérifiées les conditions suivantes :
3° )
x’ x,a(x’)
=a(x)
etf3 ( x’ )
=B(x) entrainent x’
= x.Les résultats
du §
1- Bs’appliquent
auxcatégories
ordonnées.Soit
.0"
la sous-catégorie
de.0
formée desétalements,
i. e. desf E n
tels que, pour tout x E M et touty’f(x),
il existe x’ x véri-fiant
y’ = f(x’).
Unecatégorie w(n’, n")- structurée
est unecatégorie
ordonnée
( C ’ , )
telle quez y . x entraîne
qu’il
existey’
y, x’ x et z =y’ ,
x’ .Soit
( C ’ , )
unecatégorie
ordonnée.Si (x, y) E C X C,
notonsx, y>
la classe descouples ( x’ , y’ )
EC°*
C ’ ° tels que x’ x ety’y.
DEFINITION. Si
x, y> a un plus grand élément (x, y) dans (C X C , ),
alors x. y est
appelé pseudoproduit
de(x, y)
et noté x y.Soit
n 2
lasous- catégorie
deOw
formée desf E n
tels que, siy’ f (x),
la classe des x’ E M vérifiant x’ x etf ( x’) y’
admet unplus grand
élément x’ et l’on af (x’) = y’ .
Soitn’2= n2 n Q-.
DEFINITION. Une
catégorie co 2 n’2), structurée
estappelée catégorie
ordonnéerégulière.
Ceci
signifie
que(C°, )
est unecatégorie
ú)( n’, n’-struc-
turée vérifiant de
plus
l’axiome :Si x E
C , e a (x)
et e EC 0 *,
il existe unpseudoproduit
xe E:C. e ;si e’ E
Co°
et e’B(x),
il existe e’x E e’ .C.
B. CATEGORIES INDUCTIVES.
Rappelons qu’une
classe inductive est une classe ordonnée(M, )
telle que toutepartie A + O
admette une intersection(
= borneinférieure)rlA;
ou d’une manière
équivalente,
toutepartie majorée A
admet une bornesupérieure, appelée agrégat, U A.
Une
application
inductive est uneapplication
ordonnéeoù
( M , )
et( M’ , )
sont des classesinductives,
vérifiant les conditions:1°)
Si A est unepartie majorée
dans( M , ),
on af (UA) =Uf (A):
2°) Si y x
ety’
x, on af (y n Y’) = f(y) n f(Y’).
Soit 9
lasous- catégorie de .0
formée desapplications
inductives et soitcoj
la restriction de coà 9.
Alorscoj
est un foncteurd’homomorphismes
saturé
à ? -produits
et résolvant à droite.D E F IN IT IO N . On
appelle catégorie inductive
unecatégorie wg(g n n’, g)-
s tru c turé e.
Pour que
( C’ , )
soit unecatégorie inductive,
il faut et il suffitque soient vérifiées les
propriétés :
146
10 ) (C°, )
est unecatégorie
ordonnée et(C, )
une classeinductive;
PROPOSITION 1. La condition 4 est
conséquence
des conditions 1, 2, 3 .(C° , )
est unecatégorie
inductive si, et seulement si, c’est unecatégorie w(g n n’, g)-
structurée(resp. w (g n n’, .0) - structurée) .
Dans ce cas, deux élémentsquelconques
ont unpseudoproduit
et lepseu- doproduit
estassociatif
si, et seulement si,(C’ , )
est aussiw(n’, n")-
structurée.
Les
catégories
structurées par des ordres sont étudiées enparticu-
lier dans «
Catégorie s ordonnées,
holonomie etcohomologie » [8 ], où
l’ontrouvera d’autres références.
C. CATEGORIES
TOPOLOGI QUES.
Xit 5
lacatégorie
desapplications
continues entre espaces to-pologiques
etsoit 0
son foncteurproj ection vers m; (8
est un foncteurd’homomorphismes
s aturéà ? - produits,
résolvant à droite et,- - éta-
lant,
la8-
sous- structure de T .sur M Ce ( T )
étant latopologie TIM
induite par T sur M.
D E F IN IT IO N . Une
catégorie e - structurée
estappelée catégorie topo-
logique.
( C ’ , T )
est unecatégorie topologique si,
et seulementsi, 1° )
C ° est unecatégorie,
T unetopologie
surC;
2°) (T,
a,T), ( T , B, T )
et(T, K, T* T )
sont desappli-
cations
continues,
oùT *
T = T XT IC. *
C..PROPOSITION 2. Soit
(C’ , T)
unecatégorie topologique.
Si T est sé-parée, C°o
estfermé.
Si(C., T)
est ungroupoide topologique (i.
e.e - structuré),
T estséparée si,
et seulement si,To
estséparée
et C -fermé.
Soit
à
le foncteurproj ection vers X
de lacatégorie f(8)
desfoncteurs continus
(i.
e.e - structurés) .
Ce foncteur a lespropriétés
indi-quées
dansle § 1-
B . Enparticulier,
si( C ’ , T )
est unecatégorie
A A A
topologique
et C° une sous-catégorie
deC ’ ,
alors(C°, T / C )
estune
catégorie topologique.
Soit
( C ’ , T )
unec atégorie topologique.
Soit r une relationd’équi-
valence sur C.
THEOREME 6. Il existe une
catégorie topologique (C°, T) quasi-quotient
de
(C°, T) par
r et c ° est unecatégorie quasi- quotient
de C ’ °par
r.P R E U V E . On construit
(C°, T)
comme suit :Soit ?(@)
lacatégorie
des foncteurs continus relatifs à l’univers
?)! considéré au §
1 -B . Soit1 la classe des
F E f (8).(C°, T)
tels quee (F)
soitcompatible
avecr .
Dans f(O),
il existeLa classe
8 (F) (C) engendre
unesous- catégorie
G ° de G ’ ° et(G ’, Tl G)
est une sous-
catégorie topologique
de( G ’ , T ) .
On a GE m,
de sortequ’il
existe unisomorphisme V Ef (O) y de (G ’ , T/G) sur (C°, T) E F (8)o.
Alors V . F est la
0- quasi-surjection
définissant( C ’ , T )
comme caté-gorie topologique quasi- quotient
de(C° , T)
par r. - Montrons que C °est une
catégorie quasi- quotient
de C ’ ° par r. Eneffet, soit f = (K°, j, C’ )
un foncteur
compatible
avec r; on aen notant
K
latopologie grossière
surK ;
parsuite,
il existe F’E f (8)
tel que
F’.(V.F)=F.
Ils’ensuitf= 8f’ (F’). où j = 8f (V.F).
Ceci montre
que j
est unepj: - quasi- surjection. D
COROLLAIRE.
(C. T )
admet unecatégorie topologique quasi-quotient par
r de la
forme (N (
C°1 rIO) T),
où r est la relationd’équivalence bicompa-
tible sur C °
engendrée par
r et oùN ( C 1 t)
est lacatégorie (f= n’ )- projection
dugraphe multiplicatif quotient
C1 rIO.
En
effet, N (C°/r)
est unecatégorie quasi-quotient
de C ° par r.COROLLAIRE. S’il existe une
catégorie quotient
C ° de C °par
r, il existeune
catégorie topologique quotient (C. T)
de(C., T) par
r, où T estune
topologie
sur Cmoins fine
queTir.
Les
catégories topologiques
et leur casparticulier,
lescatégories microtransitives,
sont étudiées dans l’article«Catégories topologiques) I, II, III [6].
3. Catégories structurées généralisées.
A.
ESQUISSE
D’UNE CATEGORIE.Soit
[U1]
legraphe
ayant 4 sommets u,uo,
u*u,(u*u)*(u*u)
et dont les seules flèches sont
Nous
désignerons
parUf
legraphe multiplicatif
défini comme suit :[U1 ]
est un
sous-graphe
dugraphe [U°f] sous-jacent
àUf,
contenant toutesles unités de
Uf;
les éléments de
Uj
sont ceux deU1
et Il autresmorphisrnes gi,
où 1 i11;
la loi de
composition
est telle que les seulscomposés
soient lescomposés
d’un élément avec ses unités à droite et à
gauche,
et lescomposés expli-
citement
indiqués
dans les formulesci-dessous;
deplus
deuxcomposés
sont
égaux si,
et seulementsi, l’égalité figure
dans les relations suivantes:(Ainsi Uj
estengendré
par[U1]
et unerelation,
i.e. c’est unquotient
d’un
sous-graphe multiplicatif
de lacatégorie
libre des chemins associéeà [U1] ).
Soit n = (H°, 03BC, Ht)
untriplet
formé d’unecatégorie H°,
d’uneclasse
Ht
demonomorphismes
de H ° et d’uneapplication produit
fibrénaturalisé
fini 03BC
sur H ’ °(déf.
10-IV[1]). Désignons par f(n)o
laclasse des néofoncteurs F de
Uf
vers H ’ ° vérifiant les conditions sui-vantes :
P R OP OSIT ION 3. Si F et F’ sont deux éléments de
f(n)o
tels queP R E U V E . F et F’ étant des
néofoncteurs,
on aDe
plus
la condition 2 entraîne queF (vi)
=F’ (vi)
pour i = 1 et2,
desorte que la relation 3 a pour
conséquence F (wi)
=F’( w,)
pour i = 1 et 2.Désignons par à
l’élémentF (d),
où d E U. Comme H ° est unecatégorie,
150 on trouve
et, en vertu des formules
(3), F (u ( u , i . a ))
estl’unique
élément associéau
couple (û, i. â) par le produit
fibré naturalisé03BC(â, b);
par suiteet, de
même,
On obtient
également
d’après (5), F(k 1)
estl’unique
élément associé par leproduit
fibréA A
03BC(â, b) au couple ( k . w1 , v2. w2). Donc F (k1) = F’(k1). D’une
manièreanalogue F(k )
=F’(k2)
estl’unique
élément associé par03BC(â, b )
aucouple (v1. w1, k .w2).
Ainsi F et F’ sont deux néofoncteurs ayant même restriction ausous-graphe [U1] qui engendre U;;
il s’ensuit F = F’ .Soit
f= (n)
lasous-catégorie pleine de la catégorie n (H°, Uf) DD
des transformations naturelles entre néofoncteurs de
UF
vers H . ayantpour classe
d’objets F(n)o.
Soitme.
la classe desinjections canoniques ( M ,
t ,M’ ) Emet
soit03BCM l’application produit
fibré naturalisé fini cano-nique de m.
P R O P OS IT IO N 4. Soit
nM = (M, M’, 03BCM);
lacatégorie F(nM)
est iso-morphe
à lacatégorie 5
desfoncteurs
a ssociée àM.
PREUVE. Soit F
E F(nM)o,
C =F(u), C’
=F(uo)
et(C,
K, C’*C.)=
= F(k ).
CommeF(i) E M’,
on aC.CC
et les relations(1) impliquent
que
F ( a )
etF ( b )
sont des rétractions a, etB
de C surCo.
Deséga-
lités
( 2 ),
il résulte queC ’ = (C, K)
est unquasi-graphe multiplicatif;
puisque C . * C
’ est leproduit
fibréaVB,
cequasi-graphe multiplicatif
est une
quasi-catégorie
non associative. Les conditions(3)
montrent queF(v(u,i.a))
estl’ application x -+ (x , a(x))
de Cdans C ’ * C ’
et,d’après (4),
on a13
de même
B(x) .
x = x pour tout x EC,
de sorte que Cl est unecatégorie
non associative. Les formules 5 et le fait que
((F(v2), F(w1)), (F(v1), F(w2)))
soit un
produit
fibré naturalisé entraînent queF(k1)
etF(k2)
sont res-pectivement
lesapplications
de
F(v2)VF(vl)
dansC.*C..
L’axiome(6 ) exprime
donc que K estassociative. Ainsi C ’ est une
catégorie.
-Inversement soit S ° une
catégorie;
on construit ununique
néo-foncteur F
E F(nM)o
t el qued’après
laproposition 3 .
Nous avons ainsiprouvé
quel’application
est une
bijection
deF=(nM)o sur 5: ’0.
- Soit W E F(nM)
une transformation naturelle définie par un tri-plet ( F’ , ’r, F ) .
On voit facilement queest un
foncteur,
et quel’application W -+ y(W)
définit unisomorphisme
de F(nM) sur F. O
D E F IN IT IO N . Un élément
de F(n)o
seraappelé catégori e
77 -structurée.R E M A R QU E . Les
catégories 7J -structurées
sont définies dans «Introductionto the
theory
of StructuredCategories>>, [ 44 ,
avec une définitionlégère-
ment
différente, puisque l’esquisse
d’unecatégorie UF
est définie unpeu autrement.
Soit
F(H°)
lasous-catégorie pleine
de lacatégorie
des trans-formations naturelles entre néofoncteurs de
Uj
vers H ’ * ayant pour unités les foncteurs F tels que((F(a), F(v1)),(F(b),F(v2)))
et((F(v2), F(w1)),(F(v1),F(w2)))
soient des
produits
fibrés naturalisés dans H ’ .152
PROPOSITION 5 . Soit F
E F(H.)o;
s’il existef
EH 1
etfo
EHy
telsque
/.F(i).f-1
oappartienne
àHL,
il existe uneéquivalence
naturelledéfinie par un triplet ( F’,
T,F),
où F’ EF( n)o, T(u) = f
etT(uo)=fo.
P R E U V E . Nous posons d =
F(d)
pour tout d E U .Puisque
a , i =u ,
ontrouve â . i =
ûo ,
de sorte que i est unmonomorphisme.
SoientComme
((â, v1),(b, e 2»
est unproduits
fibrénaturalisé,
en est aussi un et, si
il existe
f’ E Hy,
tel quev’i.f’
=vi
pour i = 1 et 2. Posons k’ =f.k.f’-1.
D’une manière
analogue, ((v’2,f’-1.w1),(v’1,f’-1.w2))
etétant des
produits
fibrés naturalisés de(v’2’ v’1),
il existef "
EHy
telque l’on ait
w’i.f"
=îut
pour i = 1 et 2. Soit T lasurjection
il existe une
équivalence naturelle r
défini e par untriplet ( F’ , T, F ) ;
il est évident que
F’ ( d )
=d’, lorsque
ce dernier a été défini. Enparti-
culier
ce
qui
montre que F’E F(n).
La démonstration est donc achevée. aCOROLLAIRE 1. Si
Hy.H’.Hy = Rg(H.), la catégorie F(H.)
est unélargissement de F( n).
En
effet, F(n)
estpleine
dansF(H’).
Si FE F(H’)o,
on aF(i) ERg(H.) = Hy.H’.Hy
et,d’ après
laproposition 5,
F est iso-morphe dans F(H’)
à un F’E F(n);
cecisignifie que F(H’)
est unélargissement
deF(n).
aCOROLLAIRE 2.
Si n = (H’, H’, 03BC),
oùiL
est uneapplication produit f ibré fini sur H ’ ,
lescatégories F(n) et F(n)
sontisomorphes.
En
effet,
soit FE F(n)o;
la construction faite ci-dessus en pre-nant
f =
u et1 o = uo
conduit à uneéquivalence
naturelle1( F )
de Fsur
F’ E F(n).
On voit que lasurjection W -+ T(F1) DD W DD T(F)-1,
où F =
a DD W
etF1
=BDD W,
définit unisomorphisme
deF(n) sur F(n).
Soit
n = (H’, H’, 03BC)
untriplet
de la même forme que n et soit G un foncteur de H ’vers H ’ , compatible
avec(03BC, 03BC)
et tel queG (Hl) C Hl.
Alors la
surjection W -+ 8 G . W
définit un foncteurde F(n) vers F(n).
B. COMPARAISON AVEC LES CATEGORIES
p-STRUCTUREES.
Soit
p = (M, p, H’)
un foncteurd’homomorphismes;
supposons que l’onait q = ( H ’ , H’, 03BC),
oùHl
est la classe des(M’, p) -in j ection s
etoù g
est uneapplication produit
fibré naturalisé sur H ’ telleque p
soit()um 03BC-compatible.
P R O P O SIT IO N 6 .
F(n)
estisomorphe à
lacatégorie F(p)
desfoncteurs
p
-structurés.P R E U V E .
Supposons F E F(n)o ; puisque P.F E F(nM)o,
il existed’après
laproposition
4 unecatégorie C ’ = y (p.F).
Il est clair que( C ’ , F(u))
est unecatégorie p -structurée,
lesmorphismes
«structurant» a,j3
et K étantrespectivement F ( a ) , F ( b )
etF ( k ) .
Nous poserons- A -
(C’, F(u)) = y(F).
- Inversement,
soit( G ’ , s )
unecatégorie p -structurée,
et soit F’le néofoncteur
y-1(G’). Désignons
parF’ ( i ),
parF’(a)
etF’ ( b )
et parF’ ( k ) respectivement
lesuniques
éléments des.H.so, de so.
H , set de
s.H.s*s appli qués par p
surP uis que p e st (03BCM, 03BC)-compatible,
il existe desproduits
fibrés natura-lisés
154
et
tels que
démonstration
analogue
à celle de laproposition
3 permet de construire d’unefaçon unique
des élémentsappliqués par p respectivement
surAinsi nous obtenons une
surjection F’1 : d -+ F’(d)
définissant un homo-morphisme
dugraphe [U1]
vers[ H - ]
et telle quep F’1
soit une restric-tion de F’ . Comme
[U1] engendre U ’ et
comme F’ est un néofoncteur-
F
de
U’
versm,
il en résulte queF’1
s’étend en un néofoncteurunique
F’de U ’ vers H ’ vérifiant de
UF
vers H. vérifiant- p
étantfidèle,
le foncteur deest fidèle.
Si Y E F(n)
est défini par letriplet
Inversement,
supposonsPuisque
cp =( G
’, cp,C ’ )
est unfoncteur,
ilexiste,
en vertu de laproposi-
tion
2 ,
Désignons
parT(u)
l’ élément de s’ . H , s tel queon trouve
Etant donné que
F’(a).T(u)=T(uo).F(a)
etque p est fidèle,
Un raisonnement semblable montre que
Les relations
assurent l’existence d’un et d’un seul h tel que
est un
produit
fibré naturalisé.posons
T(u* u) =
h . Demême,
deségalités
on déduit l’existence d’un et d’un seul h’ vérifiant
et l’on a
p(h’) = T((u*u)*(u*u)).
En posantT((u*u)*(u*u)) = h’,
on définit une
surjection
Tde UFo
dans H telleque p
T = T.Puisque
Fet F’ sont des néofoncteurs
(première partie
de ladémonstration) ,
quep
est fidèle et que
( p . F’,
T,p . F)
définit une transformationnaturelle, ( F’ ,
T,F)
définit aussi une transformationnaturelle W,
telle quey(W) =
= (D. P ar
conséquent ’y
définit unisomorphisme de F(n) sur F(p).
aCOROLLAIRE. Avec les notations de la
fin du §A,
lacatégorie F(N’)
est un
élargissement de F(p).
156
4. Espèce de morphismes associée à
unecatégorie structurée.
A. Soit
n = (H*, Hl, 03BC)
untriplet
d’unecatégorie H.,
d’une classeHl
demonomorphismes
de H ° et d’uneapplication produit
fibré natura-lisé fini jn sur H°. Soit F
E F (n)o,
et s =F( u) -
Nousdésignerons
par d l’élémentF(d),
pourtout d E UF. Soit K
la classe s . H. Si b 6K eth’ E K sont tels que â.b’ =
b . h,
il existe un et unseul g
tel quev1.g = b’
etv2.g = b,
car
((â, v1),(b, v2))
est unproduit
fibrénaturalisé;
nous écrironsg = v(b’,b).
THEOREME
7. K °
est unecatégorie pour
la loi decomposition:
(b’, b) -+ h’ 8 h = k.v(b’, b) si,
et seulementsi, â.
b’ = b. b.PREUVE. Posons à’ =
t. â et b’ = i.b.
Montrons queK
admet pour unités les m E s.H tels que m -à’ m. Pour un tel m, on aSupposon s h e m défini,
i.e. â.b =b , m ,
d’ oùIl existe
v ( h , m )
et l’ on apar définition
de F(n),
on sait queil s’ensuit
De
même, m 8 h’ =
h’lorsque
â.m = b . h’ . Ainsi m est une unité deK ;
tout h E K admet pour seule unité à droiteâ’.b,
pour seule unité àgauche
b’.b.- Le
composé
h’ e h est définisi,
et seulementsi, â’,b’=b’.b;
dans ce cas, on trouve
Supposons
lescomposes
est un
produit
fibrénaturalisé,
et l’on acar F
E F(n). Puis que
il existe un et un
seul g
tel queLes
relations k , k 1 = k . k 2,
entrain ent
Ceci prouve que
K°
est unecatégorie.
PROPOSITION 7. La
catégorie
H* duale de H. ° est unecatégorie d’opé-
rateurs sur la
catégorie K8
relativement à la loi decomposition
K ’ :( f , b) -+ b. f
si, et seulementsi, B(f)
=a(b).
P R E U V E .
(H*, K, K’)
est unesous-espèce
de structures del’espèce
destructures
canonique
associée àl’opération
de H* sur H définie par la loi decomposition
de H ’ . Si mE K °
et sia(m) = B(f),
on aSi h’eh et
(h’eh).1
sontdéfinis, l’ég31ité â’ .( h’ . .f)
=b’.h.1
assureque le
composé ( h’ . f Je (hB.I)
estdéfini,
et l’ on obtient158
Ainsi la
surjection B -+ B.F définit
un foncteur deK.B(f)°
surK,a(f)°;
ceci achève la démon stration de la
proposition.
eDEFINITION.
K°
estappelée le n-prolongement
de F .L’espèce
de mor-phismes ( H *, K, K’ )
estappelée l’espèce
demorphismes
associée à F .EXEMPLE. En
particulier,
soit(C., s)
unecatégorie p -structurée,
oùp = (M, p, H ’ )
est un foncteurd’homomorphismes (03BC, i-L) -compatible.
D’ aprè s
laproposition 6,
à( C ’ , s ) correspond
un élément Fde F(n)
Par suite la classe s . H = K est, en vertu du théorème
précédent,
unestructure de
catégorie.
On dira aussi quel’espèce
demorphismes (H *, K°, K’)
est associée à
( C ’ , s ) .
Apartir
dutriplet (H*, K°, K’),
on peut construire lacatégorie produit
croiséP ( F ) (voir chapitre
II de «Catégories
etStructures»):
ses éléments sont les
triplets (m, f, b)
tels quela loi de
composition
étantsi,
et seulementsi,
m = â’.b’. Nous aurons à considérerplus
loin dessous-catégories
P’ deP(F)
vérifiant la condition :(m, f, h)
E P’ et( m’, f’, b)
E P’ entraînef = f’
et m = m’.B. CAS DES CATEGORIES DOMINEES.
Reprenons
leshypothèses
du débutdu §
A et supposons deplus
que
(H
*,D)
soit unecatégorie q - dominée, q
étant un foncteur(M, q, H’)
d’homomorphismes saturé,
àproduits
fibrés finis.PRO POSITION 8 . Soit F
6 ? (n)o et
s’E Ho’.Si
lefoncteur
G:h D (h, s’)
de H ° vers
H’ est compatible
avec lesproduits fibrés finis, (K.s’ °, D(s,s’))
est une
catégorie q -structurée,
où s =F ( u ).
PREUVE. Soit c- =
D ( s, s"
Comme le foncteur G estcompatible
avecles
produits
fibrésfinis,
on aF = G. F E F (H°),
où(H
est lacatégorie
associée àH°
à la fin du§A. Posons n
=H qt 03BC),
où q t
est la classe des(Ml, q) - injections et 03BC l’ application produit
A -
fibré naturalisé telle que q soit
(03BCM, IL) - compatible. Puisque F( i )
- -
admet
F ( a )
pour inverse àgauche, F ( i )
est unq - monomorphisme; q
- - - -
étant
saturé,
il existe 1E q l
tel queF ( i ) = i . f o ,
où10 E Hy. D’après
la
proposition 5 ,
on peut construire uneéquivalence
naturelle définie parun
triplet ( F’ ,
r,F ) ,
oùLe foncteur
q . F’ appartient à j= ( 17m);
ilprojette a
surl’application
source
a 8:
h i â.b de lacatégorie (K.s’)°
et b sur sonapplica-
tion but
B°;
commeq.F’(u*u)
est leproduit
fibrécanonique a°VB°
dans Mi,
c’ est la classeK * K ,
et q .F’ ( k )
est la loi decomposition
de
K° .
Doncq . F’
est lacatégorie nM-
structuréecorrespondant (propo-
sition
4)
à lacatégorie K°.
En vertu de laproposition 6 , ( K , o- )
estla
c atégorie q -
structurée as sociée à F’E F ( n ).
aDésignons
par q le foncteurprojection canonique de F(q) vers M.
P RO P OS IT IO N 9.
Supposons
que,pour
tout s’ EH 0 *
, lefoncteur Ds’ : b -+ D (b, s’)
de H ’ vers H ’ soit àproduits fibrés finis.
SiF
E F(n)o, l’espèce de morphismes ( H * , K8 , K ’)
est sous-jacente
à une
espèce de
structuresif - dominée ( H * , D),
oùPour
tout s’ E H°.oPREUVE.
D’après
lapropos ition 8 , D(s’)
est unecatégorie
q - structu- rée. Sif
EH,a( f)
= s" et8(f)
=s’,
on a g =D(s, f) CH,
et, envertu de la
proposition 7 , g = q(g)
définit un foncteur de(K. s’)°
vers(K .s")8.
Donc(D( s"), 9 D(s’»
est un foncteurq-structuré D(f).
La
surjection f -+ D(f)
définit un foncteur de H*vers q)
tel que(H*, D)
soit une
espèce
destructures q-dominée,
admettant(H*, K, K’)
pourespèce
de structuressous-jacente.
aDEFINITION. On dira que