L'enseignement horloger en France

Trente-cinquième Année. — N° 95. Samedi, 4 Décembre 1920 Sureau* : Rue de la Serre, 58

OBERE

SUISSE

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ÔRGflNE DE LR CHRMBRE SUISSE DE L'HORLOGERIE, DES CHRMBRE5 DE COMMERCE, DES BÜRERÜJC DE CONTROLE, DES flSSOCIRTIOMS PRTRONRLES ET DE L'INFORMRTION HORLOGÈRE SUISSE

PARAISSANT LE MERCREDI ET LE SAMEDI A LA CHAUX-DE-FONDS Les Consulats suisses à l ' é t r a n g e r r e ç o i v e n t le j o u r n a l ANNONCES: PUBLICITES, S. R. suisse de Publicité, 22, rue Leopold Robert, La Chaujc-de-Fonds. — 5u c c u r s a'e s e* 'flences en Suisse et à l'étranger.

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L'enseignement horloger en France

il

Il existe une différence très sensible entre les trois grandes écoles de Cluse?, de Besançon el de Paris.

Les deux premières portent le titre de na- tionales. Mais tandis que Cluses ressortit entiè- rement au Ministère du Commerce et de l'In- dustrie, Besançon est administré par une Commission mixte, son directeur seul élanl nommé par l'Etat, en échange de la subvention accordée par lui. Paris est une école munici- pale, dont la ville de Paris fait à très peu près tous les frais, et qui, cependant, est administrée par un Conseil et un Comité dans lequel entrent p o u r une bonne part des horlogers et des mécaniciens.

Cluses est fort loin de Paris. Son école con- tinue l'établissement fondé avant le rattache- r o n t de la Savoie à la France par la monar- chie sarde. O n pourrait supposer le directeur omnipotent. E n réalité il est obligé de comp- ter avec les bureaux de l'Administration cen- trale qui ne se rendent pas toujours compte des nécessités réelles de sa situation. La Com- mission de l'Ecole de Besançon, qui comprend des représentants de tous les groupements intéressés au succès de l'Ecole, fonctionne sui- vant un plan vraiment rationnel. Le Conseil d'administration et le Comité directeur de l'Ecole de Paris sont organisés dans un esprit beaucoup moins large. Au point de vue horlo- ger, ils n e comprennent que des délégués d'une seule Chambre syndicale patronale. C'est l'orga- nisation bisontine qui se rapproche le plus des organisations suisses. Cela pour la raison bien simple q u e l'école de Besançon dessert une région de fabriques comme les écoles de l'autre côté du J u r a .

Le but de l'Ecole de Cluses est ainsi spécifié dans les programmes officiels : « F o r m e r des ouvriers instruits et habiles, capables de répa- rer ou d'exécuter par les procédés mécaniques les plus modernes, les appareils destinés à la mesure du temps et tous autres mécanismes ou machines de précision appropriées aux usa- ges des sciences et des Arts«. L'établissement comprend deux sections: celle d'horlogerie qui forme des horlogers-rhabilleurs et des horlo- gers se destinant à la fabrication ; celle de petite mécanique de précision et d'électriciié avec d e u x classes, l'une pour les applications de la petite mécanique à l'électricité et aux instruments scientifiques, l'autre p o u r la cons- truction des machines de précision.

La durée normale des études est de trois ans, avec possibilité de faire une quatrième année de perfectionnement p o u r ceux qui désirent pousser plus avant leur apprentissage.

Au point de vue horloger, qui n o u s occupe ici, l'Ecole de Cluses est donc une école élé- mentaire secondaire d'enseignement général préparant aux deux grandes branches d t r r h a -

billage el de la fabrication. Depuis la guerre, il a été ajouté une section spéciale pour les mutilés de guerre. Pour les élèves ordinaires, f âge d'entrée est de quatorze ans au minimum, comme dans les écoles suisses.

Le cadre de l'enseignement est rigide.

Le but de de l'école de Besançon est ainsi défini dans la Notice officielle: «Offrir aux élèves les moyens d'acquérir avec les connais- sances théoriques nécessaires, l'habileté prati- que aussi complète que possible, et les mettre ainsi en mesure d'exercer les diverses fonctions de l'horlogerie et de la mécanique de précision ».

Cette phrase est moins précise que celle cor- respondante de Cluses. Mais ce m a n q u e d e précision apparent est motivé par le fait que l'enseignement bisontin n'a pas la rigidité de cadre de celui de l'autre école nationale. Il est plus souple, et sous ce rapport se rappro- che bien plus de ce qui se fait en Suisse.

La durée des études est variable suivant le but que se propose l'élève. En principe on donne à chacun ce dont il a besoin, dans le mini- mum de temps. C'est ainsi q u ' u n emboiteur termine ses études en un an et demi, un pivo-;

téur d'échappements en deux ans, un rhabillèur ou un technicien (:) en trois ans, u n calibriste en quatre ans. Il existe même des apprentissa- ges rapides pour les négociants en horlogerie qni n'ont besoin que d'une instruction profes- sionnelle sommaire et peuvent demeurer à l'école un temps variable, dont la durée se tixe par accords particuliers avec la direction.

L'Institut chronométrique complète le cycle de l'enseignement professionnel comme dans les grands technicums helvétiques.

Les élèves doivent être âgés d'au moins treize ans. Ce minimum est certainement un peu bas, du moins pour la plus grande partie des enfants. O n le retrouve à Paris ou il d o n n e lieu à la même objection.

C'est Paris qui offre le moins d'élasticité 'et de souplesse dans ses programmes. La durée des études est en effet normalement de quatre ans. Il est vrai que les prospectus d o n n e n t comme but de cet enseignement la «formation d'ouvriers instruits et habiles, susceptibles de devenir de bons rhabilleurs, contremaîtres ou chefs de fabrication».

Si l'on se propose cet objectif on néglige naturellement tous ceux qui, désirant se spé- cialiser dans une partie déterminée, n'ont, en réalité besoin que d'un apprentissage partiel de moindre durée. O n néglige de m ê m e ceux qui, ayant déjà de la pratique, désirent se per- fectionner et se fortifier dans la théorie. L'ob- jectif, présenté comme il l'est par le prospec- tus de l'école de Paris, est vraiment trop restreint. Surtout dans une ville comme la capitale de la F r a n c e dont les besoins sont (') On voit qu'il y a une différence absolue entre la valeur du mot technicien en France et en Suisse.

L'instruction du technicien en Suisse est une instruc- tion supérieure. Celle du technicien français, une ins- truction secondaire.

très divers.- Pour beaucoup de, jeûnes gens trop jeunes là durée de l'enseignement est trop longue.

On manque totalement de statistiques'sérieu- ses sur l'importance de l'industrie horlogère française. E n ce qui concerne Je n o m b r e des horlogers détaillants ou rhabilleurs, on le dit actuellement d'une douzaine de mille. Dans les fabriques p r o p r e m e n t dites, M. Charles Barat estimait la population ouvrière à 9000 person- nes environ. Il donne ce chiflre dans son irè*

remarquable Rapport sur l'apprentissage dans l'industrie de l'horlogerie. '• publié e i i M 9 1 1 . M. Jules J a p y . dans celui qu'il a publié en 1894 à l'occasion de l'Exposition du Centenaire à Besançon, en d o n n e nn beaucoup plus élevé.

Il estime à plus de trente mille le n o m b r e des ouvriers horlogers de France, savoir 10.000 à Besançon, 12.000 dans la région de Mpntbéliard, 3.000 dans le Vallon de Morteau, 3.000 en Haute-Savoie, 1.500 sur le plateau de Maiche et au moins 1000 dans les antres localités. Ces chiffres sont reproduits dans le rapport de M.

Georges Borrel sur l'Exposition de l'horlogerie en igoo, sauf le dernier qui semble réellement un peu faible.

Il est difficile d'admettre q u ' e n dehors des régions spécialement citées par M. Jules Japy, il n'y ait guère que 1000 ouvriers horlogers de fabrique. Saint Nicolas d'Aliermont à lui seul revendiquait en 1900, 1400 travailleurs et il semble qu'on en puisse encore compter n o certain n o m b r e à Morez qui en eut jadis au moins 3.000, malgré la décadence profonde de l'horlogerie dans cette région. Enfin il semble que M. Japy ait complètement négligé Paris où, dit M. Borrel, 10.000 personnes vivent

« d e la fabrication et de la vente de l'horloge- rie». E n prenant les chiffres de M. B o r r e l o ù il les d o n n e et en c-estimant» ceux qu'il ne d o n n e pas, on arriverait à évaluer la population ouvrière horlogère.d'avant-guerre à 33.000 per- sonnes, le n o m b r e des détaillants étant admis comme d'une douzaine de mille, ce serait par suite à l'apprentissage de près de cinquante mille travailleurs que devraient s'appliquer les écoles françaises. • •• •

Il est évident, à priori, qu'elles sont absolu- ment insuffisantes, p o u r approcher, m ê m e de fort loin, un pareil résultat. Même en tenant compte de l'Ecole privée d é Lyon, dé la. petite école d'Anet, de la section d'horlogerie de l'Ecole pratique d'industrie de Morez, de l'Ecole supérieure professionnelle de Beaucourt, n o u s n'arrivons qu'à un chiffre d'élèves bien restreint, très au-dessous de 5oo. Or, il est certain q u e si l'on pouvait donner partout l'enseignement souple, et de durée appropriée aux principales spécialités, un nombre bien plus considérable d'enfants pourraient bénéficier de cet ensei- gnement. • . .; •" ;' ; "', ' "

Il convient de noter ici un défaut capital, qui n'est à la vérité pas particulier à l'enseigne- ment horloger, ni sans doute m ê m e à la France, et qu'il serait assez facile d'éliminer, au grand

808 * A F É D É R A T I O N H O R L O G È R E SUISSE profit de l'industrie horlogère. C'est celui du

recrutement.

En général, les directeurs des écoles d'hor- logerie ne sont pas' renseigné sur les aptitudes professionnelles des jeunes gens qui entrent dans leurs établissements. Ils ne le sont même pas quand ces jeunes gens entrent à la suite de concours ou d'examens. Ces examens ou concours ne renseignent en effet que sur le degré d'instruction générale des sujets qui subissent les épreuves. Or, on peut être un excellent calculateur, avoir une orthographe digne d'éloges, torcher proprement une petite rédaction et même croquer un écrou ou un tournevis sans avoir le moindre goût ou la m o i n d r e aptitude pour l'horlogerie. Dans ce cas,

si l'on entre dans une école professionnelle c o m m e celles qui nous occupent, on a toutes les chances du m o n d e pour ne devenir qu'un médiocre horloger. A moins que l'on ne quitte au bout d'un essai plus ou moins long pour aller ailleurs chercher une autre voie.

Il faut poser en principe que l'enseignement professionnel, quel qu'il soit, mais surtout

lorsqu'il est gratuit et payé par les contribua blés, doit donner le moins de déchet possible.

L'Ecole professionnelle ne doit en aucun cas être un établissement où l'on vient tâtonner, à la recherche de sa voie. Le tâtonnement doit être antérieur à l'entrée. C'est ce qu'on semble avoir compris dans le m o n d e où l'on s'occupe de la fabrication des programmes scolaires. Il est question d'instituer dans les écoles primai- res une sorte de diagnostic professionnel, à la suite duquel il sera possible d'orienter avec plus de sûreté les enfants vers le métier qui leur convient ou parait leur mieux convenir.

Si ce diagnostic est fait avec soin, il produira une première sélection, antérieure à l'entrée dans les classes professionnelles, et retirera aux cours de celles-ci, une partie considérable du poids mort qui les surcharge O n n'admettra plus dans une école d'horlogerie un enfant sortant de l'école primaire simplement parce qu'il est porteur d'un certificat d'études et a réussi une dictée et deux ou trois problèmes.

Informations

^it

Portugal.

Importation et surtaxes douanières.

Par décret du 12 novembre écoulé, publié dans le Diario do Gooerno du même jour, le gouverne- ment portugais a rapporté tous les décrets antérieurs relatifs à des interdictions d'importation et des payements à l'étranger. Le Conseil de contrôle du commerce général et du change chargé -de répartir lés contingents d'importation et d'accorder des autorisations pour l'achat de chèques et le Con- sortium bancaire, chargé de régulariser les cours du change, ont été abolis.

En compensation du rétablissement de la liberté du commerce et afin de restreindre les importa- tions d'articles de luxe, les surtaxes douanières institués par le décret du 10 mai 1919, ont été ma- jorées en partie très sensiblement.

Nous relevons de la liste des articles soumis à une telle surtaxe ceux intéressant plus particuliè- rement nos lecteurs :

en or, en effectuant leur réduction en or par la conversion de 60 % des dits droits et surtaxe en livres sterling au change du jour et des 50 /» res- tants en livres sterling à la parité de 4,50 $ la li- vre. Le paiement pourra avoir lieu en monnaie effective ou en chèques dits «guia-ouro» créés par le décret du 18 avril 1918.

Espagne. — Droits d'entrée.

Le Moniteur officiel publie un décret royal au- torisant le ministre des finances à procéder à une revision du tarif douanier, soit totale, soit pour une catégorie déterminée d'articles seulement.

Autriche. — Surtaxe, douanière.

Depuis le 1^er décembre courant, la surtaxe pour paiement des droits d'entrée en monnaie papier est fixée à 3goo'/..

Norvège. — Colis postaux.

Le service des colis postaux et articles de mes- sagerie avec la Norvège est suspendu provisoire- ment.

Avis.

La maison R. M. Nordlindh, à Göteborg, vient d'être déclarée en faillite. Les créanoiers sont prias de s'annoncer immédiatement au bureau de UInformation horlogère suisse pour qu'il puisse prendre en mains la sauvegarde de leurs intérêts.

— Les fabricants qui connaîtraient l'adresse ac- tuelle de M. J e a n K a i r i s , ci-devant à Zurich, sont priés de bien vouloir la communiquer à L'Infor- mation horlogère suisse.

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P Ä Désignation de la marchandise H — V Ä

(par pièce $)

ex 382 Phonographes et disques 15% ad val.

398 Montres de poche et toutes autres pour usage person- nel, non dénommées aill.

avec boîte d'or 4 2 398 a) Montres pour usage person-

nel avec bracelet ou acces- soires inseparables en or

ou platine 4 2

(le kg.)

491 Objets en or 150 100 493 Objets en argent 50 25

Objets en platine 150 100 Les droits et surtaxes relatifs à des marchandi- ses soumises à des surtaxes doivent être acquittées

Chronique des Associations ouvrières

A la F. O. M. H.

Le congrès de la F. O. M. H. a eu lieu à Berne, du 18 au 21 novembre. Un grand débat entre les communistes de Zurich, Bàle et Genève et les syn- dicalistes soutenant le comité, s'est terminé par la défaite des communistes. La résolution proposée par le comité central a été adoptée par 175 voix contre 22. Et La Lutte syndicale écrit: « Le jour où les tendances communistes seront approuvées par les syndiqués, ce sera la fin du syndicat. »

La revision des statuts dont la Fédération a si- gnalé les principales modifications n'a pas donné lieu a grands débats. Les propositions du comité central ont été adoptées et tout le projet soumis à la votation générale pour entrer éventuellement en vigueur le l^or août 1921.

Commerce extérieur

Baisse de prix.

Le journal des horlogers détaillants Schweize- rische Uhrmacher-Zeitung, dans ses numéros des 1^er et 15 novembre, consacre deux articles à la question de la baisse des prix. Du fait qu'une mon- tre argent cylindre se vend généralement aujour- d'hui meilleur marché qu'il y a un ou deux ans, l'auteur de ces articles en conclut que le prix des montres a subi une baisse générale qui se main- tiendra.

Le bulletin du syndicat des fabricants de montres or dit que les fabricants seraient les premiers à faire profiter leur clientèle de prix moins élevés si les circonstances le permettaient; chacun sait que les augmentations ont été nécessitées par les salaires élevés des ouvriers et du personnel, par le prix desmatièrespremières. par l'augmentation des frais généraux, et enfin, dans une large mesure, par l'introduction de la semaine de 48 heures. Tous ces facteurs subsistent, sauf néanmoins les hauts prix des matières premières et même des matières précieuses, où des baisses sont survenues qui, pour l'argent surtout, ont fait subir aux stocks une certaine dépréciation.

Ces prix élevés entravent certainement la vente des articles de bonne qualité et nos fabriques n'ont pas vu sans anxiété les hausses successives de ces dernières années. Il n'étaient pas en leur pouvoir de s'y soustraire ; et si actuellement des offres sont faites en dessous des prix pratiqués il y a un an, c'est que des maisons ont vendu sans bénéfice ou même à perte pour se faire des fonds.

Les efforts de la Chambre suisses de l'horlogerie et des syndicats horlogers tendent, non pas à maintenir des prix anormaux comportant des bé- néfices exagérés, — nous avons toujours été oppo- sés à cette tendance — mais ils ont pour but d'em- pêcher une baisse qui ne serait pas en rapport avec le prix de fabrication, et dont le résultat serait la dépréciation des stocks et l'avilissement d'une industrie que nous attendons maintenir

prospère, malgré la crise plus ou moins longue à laquelle nous devrons faire face.

Le maintien de prix normaux est de l'intérêt de tous, ouvriers, fabricants, grossistes et détaillants.

C h o s e s d ' A n g l e t e r r e . Les grèves.

Nous reproduisons d'une communication de la division commerciale de la Légation suisse à Lon- dres les renseignements suivants :

Le Manchestre Guardian Commercial donne une statistique intéressante sur les grèves, dans le monde entier, de janvier à juin 1920, dans les- quelles 8.977.798 ouvriers et ouvrières ont pris part, tant dans l'industrie et le commerce que dans l'agriculture.

Le nombre des journées perdues s'élève à 114.814.980. Un tiers des grèves a réussi et les deux tiers n'ont pas apporté aux grévistes la solu- tion qu'ils voulaient imposer. Les chiffres suivants donnent des détails tant sur les pays où les grèves ont eu lieu que sur les journées perdues.

Pays Allemagne Italie France

Grande-Bretagne Etats-Unis Espagne Australie Suède Belgique Autriche Egypte Indes Pologne Suisse Hollande Argentine Balkans

Afrique du sud Danemark Portugal

Tchéco-Slovaquie Norvège

Irlande

Grévistes 1.86G.458 1.781.250 1.186 670 1.117.040

958.700 724.700 303.400 180.070 176,940 97.540 95.000 90.000 81.000 73.380 63.000 61.100 45.000 41.000 17.200 13.150 3.800 1.400 100

Journées perdues 18.291.660 21.650.200 19.358 400 6.926.900 11.287.400 11.630.100 7.602.000 4.779.170 2.096.340 920.900 441.000 1.780 000

429.900 2.753.160 795.000 659.400 2.176.000 809.000 241.800 235.050 29.300 28.000 2.200 Total 8.977.798 114.922.980 Si l'on considère qu'une grève entraîne souvent le chômage dans les industries connexes, qu'elle apporte une perturbation profonde dans la pro- duction, la distribution des matières premières, et en conséquence sur le coût de la vie, on pourrait presque être fondé à dire que, si l'on arrivait à les supprimer, la plus grande partie des maux écono- miques, dont souffre le monde, n'existeraient plus.

Il est facile d'en tirer la conclusion que c'est ce côté là du problème social qui doit retenir l'atten- tion des gouvernements et des employeurs.

Chômage.

Selon une déclaration faite à la Chambre des communes, le 17 novembre, par le ministre du travail, le pourcentage de chômage dans les indus- tries employant des ouvriers qualifiés (skilled workmen) a été: Moyenne pendant la période de

1904-1913, 4,7%, à fin juillet 4914, 2,8%, à fin août 1919, 2,2%, à fin août 1920, 1,6%, à fin oc- tobre, 1920, 5,3%.

Dumping.

Il s'élève de partout de nombreuses protestations contre l'importation de magnétos allemands, à des prix qui défient de façon absolue la concurrence du pays. De nombreux journaux et centres écono- miques protestent également contre la grande im- portation de jouets allemands à bas prix. Le pré- sident du Board of Trade a déclaré à la séance du 18 novembre qu'il n'était pas possible au gouver- nement de présenter, pendant la session actuelle, un projet de loi contre le dumping, mais qu'il le ferait pendant la prochaine session.

Relations anglo-russes.

Les négociations avec les délégués des Soviets continuent. Le Cabinet britannique a décidé de préparer un projet d'arrangement qui sera soumis dans quelques jours an gouvernement de Moscou.

Suède.

Les industriels suédois ont adressé dernière- ment au gouvernement une demande d'interdic- tion d'importation pour un certain nombre, de marchandises, et cela en vue de remédier à la crise qui frappe plusieurs industries suédoises, notam- ment les textiles (coton, laine et soie) et l'industrie des machines.

La commission commerciale qui a examiné la requête des industriels, s'est prononcée contre l'interdiction réclamée. La commission fait remar- quer que l'interdiction libérerait les importateurs

L A FEDERATION H O I X U V J U K K E SUISSE ^{8 0 9} des effets du développement de la baisse sur le

marché mondial, et ferait vendre les marchandises accumulées à des prix ne correspondant plus à la situation générale.

Un a constaté déjà une' diminution dans l'im- portation,'un moment très forte, de certaine mar- chandises, vêtements , meubles , verreries, mo- teurs, etc. Aujourd'hui' les stocks étant reconsti- tués l'importation s'est ralentie d'elle-même.

Les mesures de protection réclamées par l'indus- trie suédoise ont été beaucoup discutées dans la presse. Une grosse partie des journaux comme plusieurs personnalités financières se sont pronon- cés contre les interdictions d'importation, ainsi que contre toute augmentation des droits de douane, On admet que le gouvernement avant de prendre une décision voudra entendre le Parle- ment, de sorte que dans tous les cas les restrictions d'importation n'interviendraient pas avant l'année prochaine.

Des statistiques publiées par la commission commerciale, il résulte que de janvier à juin 1920, l'excédent des importations sur les exportations a fortement baissé et a passé de 176 millions en fé- vrier à 60 millions seulement en juin. Le rétablis- sement de la balance commerciale est dû surtout à une forte progression des chiffres de l'ex- portation.

Chronique financière et fiscale

Espagne. — Crise financière.

« Le gouvernement a été avisé qu'il s'était pro- duit sur la place de Barcelone une alarme financière, d'ailleurs absolument injustifiée, mais qui, si elle n'était pas immédiatement et radicalement arrêtée, pourrait entraîner les plus graves conséquences.

Le Conseil de cabinet a décidé de demander à la Banque d'Espagne de prêter aux banques barcelo- naises, sous la garantie de l'Etat et sous forme d'escomptes du portefeuille commercial et d'enga- gemeat des titres, tout le concours nécessaire pour rétablir la situation normale. »

Mexique. — Moratorium.

D'après l'Information, le ministre des finances du Mexique a pris un décret prorogeant le mora- toire pour une période qui prendra fin un an après la déclaration officielle que la Banque de la Répu- blique mexicaine a commencé ses opérations.

Cuba. — Prolongation du m o r a t o r i u m . En conséquence de la crise financière le morato- rium a été prolongé jusqu'au 31 décembre.

Correspondance

Les vampires.

Un journal publiait samedi, l'annonce suivante :

«Lots de montres.

« Nous sommes acheteurs de bons lots de mon- atres de poche et bracelets, en or, argent et métal.

« — Seules les offres très avantageuses seront pri- ce ses en considérations. »

Pour celui qui sait lire, la dernière phrase si- gnifiie: Seuls les candidats à l'Office des faillites seront considérés.

Voilà, Messieurs les fabricants, qui voulez tra- vailler honnêtement, cela ne vous révolte-t-il pas?

Comprenez-vous pourquoi vous ne pouvez vendre quand il y a des vampires à la recherche «d'ofires avantageuses i> vous voudriez travaillez et vendre honnêtement, mais vous n'êtes pas «avantageux»

et vous constaterez avec amertume que le chemin de l'honnêteté n'est pas toujours le chemin du succès.

«A la guerre comme à la guerre » ou bien « les aflaires sont les. affaires», voilà des formules qui ont déjà fait bien du tort, car on finit par y croire.

Il y a des gens où le besoin d'être honnête ne se fait sentir qu'après six heures du soir, (et encore), ils ne se demandent pas si leur métier est utile et productif, ils ne cherchent que le maximum de rendement, le commerce d'esclave ou d'opium Vaudra mieux que celui du blé ou du coton, s'il rapporte davantage.

Nous estimons que des gens de cette sorte ont une influence déplorable sur la vie publique, car il y en a qui se diront: à quoi sert-il d'être honnête?

Ils réussissent assez souvent avec leurs lots, mahleureusement, tandis que le commerçant qui voudrait éviter la ruse et la bassesse et suivre la ligne droite d'une scrupuleuse honnêteté se mor- fondra en efforts stériles et il lui faudra un vérita- ble surmenage moral pour ne pas sortir de son attitude loyale.

-Le vampire est très habile, il a de l'expérience, avec un sourire, il débitera des petits mensonges ou des demi-vérités, c'est si utile et il en a telle- ment l'habitude, qu'il n'y verra jamais de mal, môme s'il exagérait encore la dose, un peu plus ou un peu moins, à la rigueur, il ira à l'église le di- manche, comme ça, il passera toujours pour honnête.

Mais ce n'est pas le tout de recrimimer ? Et bien, au lieu de leur faire de grands coups de chapeau à ces vampires, on devrait les signaler et les isoler.

On les connaît, donc que personne ne leur vende et que personne ne leur achète, car généralement ils ne fabriquent pas eux-mêmes, il y aurait des risques. Il faut les signaler, rendre attentif le ven- deur au danger qu'il court d'être tondu sans pitié et l'acheteur d'être roulé par un aigrefin affable et même servile qui exploitera toutes les faiblesse, pour faire une bonne affaire et ne se. souciera sur- tout pas de la qualité.

Les vampires font plus de tort qu'une crise, évi- tez-les, la crise peut passer, mais les vampires

restent encore après la crise. C.

Chronique des métaux et diamants

Londres. — Marché des diamants.

Noël est trop près pour pouvoir compter sur une reprise du commerce diamantaire. Les besoins pour les fêtes de Noël ont été satisfaits il y a déjà quelque temps, et depuis lors la crise générale du commerce a provoqué un arrêt dans les transac tions en articles de luxe.

Les pierres de la mine Bullfontein offertes la semaine dernière par le Diamond Syndicate fu- rent rapidement enlevées. D'autres pierres seront mises en vente prochainement, mais si le marché ne les absorbe pas, elles seront retirées, car il ne saurait être question de réduire les prix. On vend peu de brillants. On a reçu des ordres câblés d'Orient et qui semblaient indiquer une reprise d'affaires dans cette direction.

Légations et Consulats

Suisse.

Autriche-Hongrie. — La Légation d'Autriche- Hongrie, à Berne, a été supprimée le Ie1' novembre.

Roumanie. — M. Louis-Alphonse Erni, avocat, a été reconnu en qualité de vice-consul honoraire auprès du Consulat de Roumanie, à Genève.

Etranger.

Allemagne. — Le Conseil fédéral a nommé au poste de Consul de Suisse, créé récemment, à Dresde, M. l'ing. dipl. A, Sutter, de Seiners, di- recteur de la S, A, Wayss & Freitag de cette ville.

Le gouvernement allemand lui a accordé l'exequa- tur en date du 9 courant.

Brevets d'invention

Les numéros des brevets dont la publication a été ajournée et pour lesquels l'ajournement n'^st pas encore expiré, sont marqués d'un *

Cl. 58, n* 87993*. 5 février 1920, 8 h. p. — Pied à coulisse. — Arnold Iiohly, 18, Rue de Lancy, Genève {Suisse). Manda taire : E. Imer-Schneider, Genève.

Cl. 09, u° 87998. 15 avril 1920, O'/a h. p. — Grammophone. — Richard William Horton, mécanicien, 32 Worship! Street ; et Barnelt Samuel & Sons Limited, 32-36 Worsbipt Street, Londres(Grande-lîretagne.) Mandataire: H.KirchlioJerci-devant Bourry-Séquin &Co., Zurich. — «Priorité: Grande-Bretagne, 9 avril 1919.»

Cl. 71 o,-n' 88000. 21 novembre 1919, 5 h. p. — Montre avec cadran vingt-quatre heures. — Léon Verrnot, industriel, Morleau (Doubs, France). Mandataires: Mathey-Doret & Co., Berne. — «Priorité: France, 31 janvier 4914.»

Cl. 71 c. n° 88001. 28 novembre 1919, 6 h. p. — Pièce d'horlo- gerie donnant l'heure des différents poinls du globe. — Panos

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—

1920

2.313 46.753 2.424 894 4.036 1.925 6.369 542 820 4.220

—

de Novembre

Bottes de montres argent

1919

21.394 848 10.303 9.483 33.535 31.601 5.400 4.406 27.699 15.585 18.652 2.711 27.953

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Totaux Nov.

1919

25.581 82.842 11.397 10.222 39.587 32.659 1*5.823

4.580 30.506 15.585 25.260 2.711 27.953

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Totaux Janvier-Nov.

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337.369 725.592 112.051 126.259 404.087 421.487 172.685 49.697 431.381 208.646 299.261 24994 357.717

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