• Aucun résultat trouvé

§ à la phase précoce (24 premièresheures) Prise en charge des traumatisés crâniensgraves

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "§ à la phase précoce (24 premièresheures) Prise en charge des traumatisés crâniensgraves"

Copied!
23
0
0

Texte intégral

(1)

Prise

en

charge

des

traumatisés

crâniens

graves

à

la

phase

précoce

(24

premières

heures)

§

Thomas

Geeraerts

1

,

Lionel

Velly

2

,

Lamine

Abdennour

3

,

Karim

Asehnoune

4

,

Gérard

Audibert

5

,

Pierre

Bouzat

6

,

Nicolas

Bruder

2

,

Romain

Carrillon

7

,

Vincent

Cottenceau

8

,

François

Cotton

9

,

Sonia

Courtil-Teyssedre

10

,

Claire

Dahyot-Fizelier

11

,

Frédéric

Dailler

7

,

Jean-Stéphane

David

12

,

Nicolas

Engrand

13

,

Dominique

Fletcher

14

,

Gilles

Francony

6

,

Laurent

Gergelé

15

,

Carole

Ichai

16

,

Étienne

Javouhey

10

,

Pierre-Etienne

Leblanc

17

,

Thomas

Lieutaud

18

,

Philippe

Meyer

19

,

Sébastien

Mirek

20

,

Gilles

Orliaguet

19

,

François

Proust

21

,

Hervé

Quintard

16

,

Catherine

Ract

17

,

Mohamed

Srairi

1

,

Karim

Tazarourte

22

,

Bernard

Vigué

17

,

Jean-François

Payen

6

,

Société

française

d'anesthésie

et

de

réanimation,

en

collaboration

avec

les

Sociétés

:

Association

de

neuro-anesthésie

réanimation

de

langue

française

(Anarf),

Société

française

de

neurochirurgie

(SFNC),

Groupe

francophone

de

réanimation

et

d'urgences

pédiatriques

(GFRUP),

Association

des

anesthésistes-réanimateurs

pédiatriques

d'expression

française

(Adarpef),

Société

française

de

médecine

d'urgence

(SFMU)

1.Pôleanesthésie-réanimation,CHUdeToulouse,31059Toulouse,France

2.Serviced'anesthésie-réanimation,hôpitaldelaTimone,Assistancepublique–

HôpitauxdeMarseille,13000Marseille,France

3.Départementd'anesthésie-réanimation,groupehospitalierPitié-Salpêtrière,AP–

HP,75013Paris,France

4.Serviced'anesthésieetderéanimationchirurgicale,Hôtel-Dieu,CHUdeNantes,

44093Nantescedex1,France

5.Départementd'anesthésie-réanimation,hôpitalCentral,CHUdeNancy,54000

Nancy,France

6.Pôleanesthésie-réanimation,CHUGrenobleAlpes,38043Grenoblecedex9,

France

7.Serviced'anesthésie-réanimation,hôpitalneurologiquePierre-Wertheimer,

groupementhospitalierEst,HospicescivilsdeLyon,69677Bron,France

8.Servicederéanimationchirurgicaleettraumatologique,SAR1,hôpitalPellegrin,

CHUdeBordeaux,Bordeaux,France

9.Serviced'imagerie,centrehospitalierLyonSud,hospicescivilsdeLyon,69495

Pierre-Bénitecedex,France

10. Servicederéanimationpédiatrique,hôpitalfemme-mère-enfant,hospicescivils

deLyon,69677Bron,France

11. Départementd'anesthésie-réanimation,CHUdePoitiers,86021Poitierscedex,

France

12. Serviced'anesthésieréanimation,centrehospitalierLyonSud,hospicescivilsde

Lyon,69495Pierre-Bénite,France

13. Serviced'anesthésie-réanimation,fondationophtalmologiqueAdolphede

Rothschild,75940Pariscedex19,France

14. Serviced'anesthésieréanimationchirurgicale,hôpitalRaymond-Poincaré,AP–HP,

universitédeVersaillesSt-Quentin,Garches,France

15. Départementd'anesthésieréanimation,centrehospitalieruniversitairede

Saint-Etienne,42055Saint-Etienne,France

16. Servicederéanimationpolyvalente,CHUdeNice,06000Nice,France

§TextevalidéparleConseild'administrationdelaSfar,le21septembre2016.

Disponiblesurinternetle: 17novembre2016

R

e

commandations

formalisées

d'experts

(Actualisation)

(2)

17. Départementd'anesthésie-réanimation,hôpitauxuniversitairesParis-Sud,

universitéParis-Sud,hôpitaldeBicêtre,AP–HP,LeKremlin-Bicêtre,France

18. CentrehospitalierdeBourg-en-Bresse,centrederechercheenneurosciences,

universitéClaude-BernarddeLyon,France

19. Serviced'anesthésieréanimation,hôpitaluniversitaireNecker–Enfants-Malades,

universitéParis-Descartes,AP–HP,75743Pariscedex15,France

20. Départementd'anesthésieréanimation,CHUdeDijon,Dijon,France

21. Servicedeneurochirurgie,CHUdeStrasbourg,hôpitalHautepierre,67098

Strasbourg,France

22. Servicedesurgences,SAMU/SMUR,hospicescivilsdeLyon,hôpital

Édouard-Herriot,69437Lyoncedex03,France

Correspondance:

ThomasGeeraerts,Pôleanesthésie-réanimation,CHUdeToulouse,31059Toulouse

cedex9,France.

geeraerts.t@chu-toulouse.fr

Management

of

severe

traumatic

brain

injury

(first

24

hours)

Coordonateurs

d'experts

Thomas

Geeraerts,

pôle

anesthésie-réanimation,

CHU

de

Tou-louse,

31059

Toulouse

cedex

9.

Jean-François

Payen,

pôle

anesthésie-réanimation,

CHU

Gre-noble-Alpes,

38043

Grenoble

cedex

9.

Organisateurs

Dominique

Fletcher,

service

d'anesthésie-réanimation

chirurgi-cale,

hôpital

Raymond-Poincaré,

Assistance

publique–Hôpitaux

de

Paris.

Lionel

Velly,

service

d'anesthésie-réanimation,

hôpital

de

la

Timone,

Assistance

publique–Hôpitaux

de

Marseille.

Groupe

d'experts

Lamine

Abdennour

(Paris),

Karim

Asehnoune

(Nantes),

Gérard

Audibert

(Nancy),

Pierre

Bouzat

(Grenoble),

Nicolas

Bruder

(Marseille),

Romain

Carillon

(Lyon),

Vincent

Cottenceau

(Bor-deaux),

François

Cotton

(Lyon),

Sonia

Courtil-Teyssedre

(Lyon),

Claire

Dahyot-Fizelier

(Poitiers),

Frédéric

Dailler

(Lyon),

Jean-Stéphane

David

(Lyon),

Nicolas

Engrand

(Paris),

Dominique

Fletcher

(Garches),

Gilles

Francony

(Grenoble),

Laurent

Gergelé

(Saint-Étienne),

Thomas

Geeraerts

(Toulouse),

Carole

Ichai

(Nice),

Étienne

Javouhey

(Lyon),

Pierre-Étienne

Leblanc

(Paris),

Thomas

Lieutaud

(Lyon),

Philippe

Meyer

(Paris),

Sébastien

Mirek

(Dijon),

Gilles

Orliaguet

(Paris),

Jean-François

Payen

(Grenoble),

François

Proust

(Strasbourg),

Hervé

Quintard

(Nice),

Catherine

Ract

(Paris),

Mohamed

Srairi

(Toulouse),

Karim

Tazarourte

(Lyon),

Lionel

Velly

(Marseille),

Bernard

Vigué

(Paris).

Groupes

de

travail

Comment

décrire

et

évaluer

la

gravité

initiale

d'un

traumatisé

crânien

?

R.

Carrillon,

L.

Gergelé,

L.

Abdennour,

T.

Geeraerts.

Quelles

sont

les

modalités

de

prise

en

charge

pré

hospitalière

des

traumatismes

crâniens

graves

?

K.

Tazarourte,

B.

Vigué,

S.

Mirek.

Stratégie

de

l'imagerie

médicale

chez

les

traumatisés

crâniens

graves

L.

Gergelé,

P.

Bouzat,

F.

Cotton

Indications

neurochirurgicales

(hors

monitorage)

G.

Audibert,

F.

Proust

Sédation,

analgésie

C.

Ract,

J.-F.

Payen,

V.

Cottenceau,

H.

Quintard

Indications

et

modalités

du

monitorage

cérébral

du

traumatisé

crânien

grave

L.

Velly,

T.

Geeraerts,

F.

Dailler,

G.

Francony

Prise

en

charge

médicale

de

l'hypertension

intracrânienne

C.

Dahyot-Fizelier,

N.

Bruder,

C.

Ichai,

B.

Vigué,

L.

Abdennour

Stratégie

de

prise

en

charge

du

polytraumatisé

avec

trauma-tisme

crânien

grave

P.

Bouzat,

J.-S.

David,

T.

Geeraerts,

L.

Velly

Détection

et

traitement

préventif

des

crises

épileptiques

N.

Engrand,

M.

Srairi,

T.

Lieutaud

Homéostasie

biologique

(osmolarité,

glycémie,

axe

cortico-surrénalien)

K.

Asehnoune,

C.

Ichai,

P.-E.

Leblanc

Particularités

du

traumatisme

crânien

grave

chez

l'enfant

E.

Javouhey,

G.

Orliaguet,

S.

Courtil-Teyssedre,

P.

Meyer

Contrôle

ciblé

de

la

température

après

traumatisme

crânien

R

e

commandations

formalisées

d'experts

(Actualisation)

(3)

B.

Vigué,

G.

Francony,

O.

Brissaud,

P.

Meyer

Groupe

de

lecture

Comité

des

référentiels

clinique

de

la

Sfar

J.

Amour,

S.

Ausset,

G.

Chanques,

V.

Compère,

P.

Cuvillion,

F.

Espitalier,

D.

Fletcher,

M.

Garnier,

E.

Gayat,

J.M.

Malinovski,

B.

Rozec,

B.

Tavernier,

L.

Velly.

Conseil

d'administration

de

la

Sfar

F.

Bonnet,

X.

Capdevila,

H.

Bouaziz,

P.

Albaladejo,

J.-M.

Constantin,

L.

Delaunay,

M.-L.

Cittanova

Pansard,

B.

Al

Nasser,

C.-M.

Arnaud,

M.

Beaussier,

J.

Cabaton,

M.-P.

Chariot,

A.

Delbos,

C.

Ecoffey,

J.-P.

Estebe,

O.

Langeron,

M.

Leone,

L.

Mercadal,

M.

Gentili,

J.

Ripart,

J.-C.

Sleth,

B.

Tavernier,

E.

Viel,

P.

Zetlaoui.

Introduction

Les

dernières

recommandations

françaises

pour

la

prise

en

charge

des

traumatisés

crâniens

graves

dans

les

24

premières

heures

datent

de

1998

[1]

.

En

raison

de

modifications

récemment

appa-rues

dans

cette

prise

en

charge

(monitorage

intracérébral,

objectif

de

pression

de

perfusion

cérébrale,

traitement

de

l'hypertension

intracrânienne),

il

était

licite

d'actualiser

ces

recommandations.

Nous

tenons

à

souligner

le

travail

majeur

réalisé

par

les

experts

en

1998

et

conseillons

aux

lecteurs

de

s'y

rapporter

car

ces

recommandations

sont

une

source

importante

d'informations.

Notre

objectif

a

été

de

préciser

les

évolutions

significatives

depuis

1998.

Une

grande

partie

des

recommandations

de

1998

reste

valable

en

2016

et

ne

sont

présentées

ici

que

les

nouveautés

par

rapport

aux

recommandations

de

1998.

Ces

recommandations

concernent

la

prise

en

charge

précoce

(24

premières

heures)

des

traumatismes

crâniens

graves,

et

ne

prennent

pas

en

compte

les

traumatismes

crâniens

mineurs

ou

modérés,

ou

la

prise

en

charge

plus

tardive

en

neuroréanimation.

Les

recommandations

concernant

le

contrôle

de

la

température

n'ont

pas

été

abordées

dans

cette

RFE,

en

raison

de

la

publica-tion

en

parallèle

des

RFE

sur

le

contrôle

ciblé

de

la

température

(CCT)

avec

un

champ

spécifique

d'étude

concernant

les

patients

cérébrolésés.

Pour

plus

de

clarté,

nous

reprendrons

ici

ces

recommandations

afin

que

le

lecteur

puisse

disposer

de

ces

informations,

sans

en

développer

l'argumentaire.

Nous

invitons

le

lecteur

à

se

rapporter

à

cette

RFE

pour

de

plus

amples

précisions

sur

l'argumentaire.

Méthodologie

Ces

recommandations

sont

le

résultat

du

travail

d'un

groupe

d'experts

réunis

par

la

Société

française

d'anesthésie

et

de

réanimation

(Sfar)

en

collaboration

avec

l'Association

de

neuro-anesthésie-réanimation

de

langue

française

(Anarlf),

la

Société

française

de

médecine

d'urgence

(SFMU),

la

Société

française

de

neurochirurgie

(SFN),

le

Groupe

francophone

de

réanimation

et

d'urgences

pédiatriques

(GFRUP),

et

l'Association

des

anesthésistes-réanimateurs

pédiatriques

d'expression

fran-çaise

(Adarpef).

Dans

un

premier

temps,

le

comité

d'organisation

a

défini,

avec

les

coordonnateurs

d'experts,

les

questions

à

traiter

et

a

désigné

les

experts

en

charge

de

chacune

d'entre

elles.

Les

questions

ont

été

formulées

avec

un

format

PICO

(Patients

Intervention

Comparaison

Outcome).

Recherche

bibliographique

et

critères

de

sélection

Une

recherche

bibliographique

extensive

depuis

1998

a

été

réalisée

à

partir

des

bases

de

données

PubMed

et

Cochrane.

Pour

être

retenues

dans

l'analyse,

les

publications

devaient

être

postérieures

à

1998

ou

jugées

très

importantes

par

le

groupe

d'experts

et

en

langue

anglaise

ou

française.

Une

analyse

spé-cifique

de

la

littérature

pédiatrique

a

été

réalisée.

Méthode

GRADE

L'analyse

de

la

littérature

et

la

formulation

des

recommanda-tions

ont

ensuite

été

conduites

avec

la

méthodologie

GRADE

(Grade

of

Recommendation

Assessment,

Development

and

Evaluation).

Un

niveau

de

preuve

devait

être

défini

pour

chacune

des

références

bibliographiques

en

fonction

du

type

de

l'étude.

Ce

niveau

de

preuve

pouvait

être

réévalué

en

tenant

compte

de

la

qualité

méthodologique

de

l'étude.

Les

références

bibliographiques

communes

à

chaque

critère

de

jugement

étaient

alors

regroupées.

Un

niveau

global

de

preuve

était

déterminé

pour

chaque

critère

de

jugement

en

tenant

compte

des

niveaux

de

preuve

de

chacune,

des

références

bibliographiques,

de

la

cohérence

des

résultats

entre

les

différentes

études,

du

caractère

direct

ou

non

des

preuves,

de

l'analyse

de

coût.

.

.

Un

niveau

global

de

preuve

«

fort

»

permettait

de

formuler

une

recommandation

«

forte

»

(il

faut

faire,

il

ne

faut

pas

faire.

.

.

(GRADE

1+

ou

1–).

Un

niveau

global

de

preuve

modéré,

faible

ou

très

faible

abou-tissait

à

l'écriture

d'une

recommandation

«

optionnelle

»

(il

faut

probablement

faire

ou

probablement

ne

pas

faire.

.

.

GRADE

2+

ou

2–).

Lorsque

la

littérature

était

inexistante

ou

trop

pauvre,

la

question

pouvait

faire

l'objet

d'une

recom-mandation

sous

la

forme

d'un

avis

d'expert.

Les

propositions

de

recommandations

étaient

présentées

et

discutées

une

à

une.

Le

but

n'était

pas

d'aboutir

obligatoirement

à

un

avis

unique

et

convergent

des

experts

sur

l'ensemble

des

pro-positions,

mais

de

dégager

les

points

de

concordance

et

les

points

de

discorde

ou

d'indécision.

Chaque

recommandation

était

alors

évaluée

par

chacun

des

experts

et

soumise

à

leurs

cotations

individuelles

à

l'aide

d'une

échelle

allant

de

1

(désaccord

complet)

à

9

(accord

complet).

La

qualité

des

preuves

est

répartie

en

4

catégories

:



haute

:

les

recherches

futures

ne

changeront

très

probable-ment

pas

la

confiance

dans

l'estimation

de

l'effet

;



modérée

:

les

recherches

futures

changeront

probablement

la

confiance

dans

l'estimation

de

l'effet

et

pourraient

modifier

l'estimation

de

l'effet

lui-même

;



basse

:

les

recherches

futures

auront

très

probablement

un

impact

sur

la

confiance

dans

l'estimation

de

l'effet

et

modi-fieront

probablement

l'estimation

de

l'effet

lui-même

;

R

e

commandations

formalisées

d'experts

(Actualisation)

(4)



très

basse

:

l'estimation

de

l'effet

est

très

incertaine.

L'analyse

de

la

qualité

des

preuves

est

réalisée

pour

chaque

critère

de

jugement

puis

un

niveau

global

de

preuve

est

défini

à

partir

de

la

qualité

des

preuves

des

critères

cruciaux.

La

formulation

finale

des

recommandations

est

toujours

binaire,

soit

positive

soit

négative

et

soit

forte

soit

faible

:



forte

:

il

est

recommandé

de

faire

ou

ne

pas

faire

(GRADE

1+

ou

1–)

;



faible

:

il

est

probablement

recommandé

de

faire

ou

de

ne

pas

faire

(GRADE

2+

ou

2–).

La

force

de

la

recommandation

est

déterminée

en

fonction

de

quatre

facteurs

clés

et

validée

par

les

experts

après

un

vote,

en

utilisant

la

méthode

GRADE

Grid

:



estimation

de

l'effet

;



le

niveau

global

de

preuve

:

plus

il

est

élevé,

plus

probable-ment

la

recommandation

sera

forte

;



la

balance

entre

effets

désirables

et

indésirables

:

plus

celle-ci

est

favorable,

plus

probablement

la

recommandation

sera

forte

;



les

valeurs

et

les

préférences

:

en

cas

d'incertitude

ou

de

grande

variabilité,

plus

probablement

la

recommandation

sera

faible

;

ces

valeurs

et

préférences

doivent

être

obtenues

au

mieux

directement

auprès

des

personnes

concernées

(patient,

médecin,

décisionnaire).

La

cotation

collective

était

établie

selon

une

méthodologie

GRADE

Grid.

Pour

délivrer

une

recommandation

sur

un

critère,

au

moins

50

%

des

experts

devaient

exprimer

une

opinion

qui

allait

globalement

dans

la

même

direction,

tandis

que

moins

de

20

%

d'entre

eux

exprimaient

une

opinion

contraire.

Pour

qu'une

recommandation

soit

forte,

au

moins

70

%

des

partici-pants

devaient

avoir

une

opinion

qui

allait

globalement

dans

la

même

direction.

En

l'absence

d'accord

fort,

les

recommanda-tions

étaient

reformulées

et,

de

nouveau,

soumises

à

cotation

dans

l'objectif

d'obtenir

un

meilleur

consensus.

Résultats

Champs

des

recommandations

Les

champs

et

questions

suivants

ont

été

retenus

pour

le

recueil

et

l'analyse

de

la

littérature

:



comment

décrire

et

évaluer

la

gravité

initiale

d'un

traumatisé

crânien

?



quelles

sont

les

modalités

de

prise

en

charge

préhospitalière

des

traumatisés

crâniens

graves

?



stratégie

de

l'imagerie

médicale

chez

les

traumatisés

crâniens

graves

;



indications

neurochirurgicales

(hors

monitorage)

;



sédation,

analgésie

;



indications

et

modalités

du

monitorage

cérébral

du

trauma-tisés

crâniens

graves

;



prise

en

charge

médicale

de

l'hypertension

intracrânienne

;



stratégie

de

prise

en

charge

du

polytraumatisé

avec

trauma-tisme

crânien

grave

;



détection

de

traitement

préventif

des

crises

épileptiques

;



homéostasie

biologique

(osmolarité,

glycémie,

axe

cortico-surrénalien)

;



particularités

du

traumatisme

crânien

grave

de

l'enfant.

Après

synthèse

du

travail

des

experts

et

application

de

la

méthode

GRADE,

32

recommandations

ont

été

formalisées.

La

totalité

des

recommandations

a

été

soumise

au

groupe

d'experts

pour

une

cotation

avec

la

méthode

GRADE

Grid.

Après

deux

tours

de

cotations

et

divers

amendements,

un

accord

fort

a

été

obtenu

pour

100

%

des

recommandations.

Parmi

les

recom-mandations,

10

sont

fortes

(Grade

1),

18

sont

faibles

(Grade

2

)

et,

pour

4

recommandations,

la

méthode

GRADE

®

ne

peut

pas

s'appliquer

et

donnent

lieu

à

des

avis

d'experts.

Un

avis

d'expert

n'a

été

validé

que

qu'avec

plus

de

70

%

d'accord

des

experts.

Comment

décrire

et

évaluer

la

gravité

initiale

d'un

traumatisé

crânien

(TC)

?

R1.1–Ilfautévaluerlagravitéinitialed'untraumatisécrânien àl'aidedel'échelledeGlasgow(enrapportantobligatoirement sacomposantemotrice)ainsiquelatailleetlaréactivité pupillaire.

(GRADE1+)AccordFORT Argumentaire:

L'évaluationcliniqueinitialedutraumatisécrâniengraveapeu évoluédepuislesprécédentesrecommandationsde1998[1]. L'âge,l'échelledeGlasgowinitialeetlaréactivitépupillaire demeurentlesélémentsdemauvaispronosticà6moisquasi constammentretrouvésdanslesétudesrécentes[2–9].En particulier,lesétudesIMPACT[10]etCRASH[11],comprenant 6681et8509patientsrespectivement,ontvalidécescritères. Ilestrappeléquel'échelledeGlasgowseradétailléeselonses troiscomposantes,parconventiondansl'ordreoriginaldécritpar TeasdalesoitYeux-Verbal-Moteur[12,13].

Toutefois,lacorrélationentrelescoredeGlasgowetledevenir dutraumatisécrâniendécritelorsdespremièresétudesde validationseretrouvedemoinsenmoinsdanslesétudesles plusrécentes[5].Lapriseenchargeprécocedutraumatiségrave avecunesédationetuneintubationtrachéalerendl'évaluation desréponses«yeux»et«verbal»del'échelledeGlasgownon pertinente.Seulelacomposante«motrice»resterobustedans cecontexteetreflètelagravitéinitialedutraumatisme.De nombreuxauteursontainsiproposédeséchellesd'évaluation neurologiquesimplifiéesquin'évaluentquelaréponsemotrice chezlespatientslesplusgraves.Lesvalidationssontconcluantes, etrappellentlecaractèrefortementdiscriminantdela

composantemotriceauseinduscoredeGlasgow[10,14–22]. Afindedépisterlessituationsd'aggravationneurologique secondaire,l'examencliniquedoitêtrerépétépendantlapriseen chargeinitialedupatient[23–25].Lafréquencedecette réévaluationcliniqueresteàpréciser,etn'estbaséequesurdes avisd'expertslocaux,etdoitsepoursuivreau-delàdel'admission initiale[4,23].

R

e

commandations

formalisées

d'experts

(Actualisation)

(5)

Lespatientstraumatiséscrâniens«modérés»,présentantun scoredeGlasgowentre9et13,peuventapparaîtremoinsgraves initialement,maissontàrisquededégradationneurologique secondaire[4].Leursurveillancedoitêtrerapprochée,avecrecueil del'échelledeGlasgowetdelaréactivitépupillaireselondes schémasdifférentsselonlespays:horaireenAustralie[26], toutesles30minutespendantles2premièresheurespuistoutes lesheurespendant4heurespourleRoyaume-Uni[27],toutesles 15minutespendantles2premièresheurespuistouteslesheures pendantaumoins12heuresenScandinavie[28].Touteapparition d'undéficitneurologiquesecondaire,oud'unebaissed'aumoins deuxpointsduscoredeGlasgowdoitameneràréaliseren urgenceunenouvelletomodensitométriecérébrale[26–29].

R1.2–Ilfautrechercherettraiterlesfacteurssystémiques d'agressioncérébralesecondaire.

(GRADE1+)AccordFORT Argumentaire:

L'hypotensionartériellelorsdelaphaseinitialeresteunfacteur associéàunmauvaispronosticà6mois[10,30].Chezles patientstraumatiséscrâniens,lesbasesdedonnéesaméricaines (TraumaticComaDataBank)montrentquelasurvenued'unseul épisoded'hypotensionartérielle(pressionartérielle

systolique<90mmHgpendantaumoins5minutes)estassociée àuneaugmentationimportantedelamorbiditéneurologiqueet àundoublementdelamortalité[31].Leshypotensions artériellespréhospitalières,maisaussiintrahospitalièressont associéesàuneaugmentationdelamortalité[32–34]. L'hypotensionartérielleestdoncunfacteurderisque

indépendantdemortalitéaumêmetitrequelescoredeGlasgow initialoulesmodificationspupillaires.LesRFEdelaSfarsurle chochémorragique(2014)ontrecommandélemaintiend'une pressionartériellemoyenne80mmHgchezlestraumatisés crâniensgraves.

L'hypoxémiesurvientchezenviron20%despatientstraumatisés crâniens[34].Elleestassociéeàuneaugmentationdelamortalité etdelamorbiditéneurologique.L'étudeIMPACTaretrouvéquela présenced'unehypoxie,commeletauxdeprothrombine,la glycémie,lanumérationplaquettaire,l'hémoglobinémieàl'arrivée, oulesanomaliesscannographiques(classificationdeMarshall), étaitsignificativementassociéeàunmoinsbonpronostic neurologique(GlasgowOutcomeScale[GOS]à6mois)[10].De plus,laduréedesépisodeshypoxémiques(SaO290%)estun

facteurprédictifimportantdemortalité[35].

L'associationdel'hypotensionartérielleetdel'hypoxémiesemble particulièrementdélétèreavec75%demortalitédanscertaines séries[36].

Dessoinsbaséssurdesprotocolesenneuro-réanimationcentrés surladétectionetlecontrôledecesagressionssecondaires permettentuneaméliorationdudevenirdespatientscérébrolésés

[1,37].Sauletal.[38]dansuneétuderétrospective,comparant deuxpériodes(avantetaprèslamiseenplacedeprotocolesde traitementbasésessentiellementsurlemonitoragedela pressionintracrânienne),ontretrouvéuneréductionsignificative delamortalitéaprèsinstaurationdecesprotocoles.

R1.3–Ilfautévaluerlagravitéinitialedestraumatiséscrâniens surdescritèrescliniquesetradiologiques(tomodensitométrie). (GRADE1+)AccordFORT

Argumentaire:

Unscannercérébraletdurachiscervicaldoitêtreréalisé systématiquementetsansdélai,cheztouttraumatisécrânien grave(GCS8),oumodéré(GCS9–13).

Dessignescliniquesousituationsparticulièresontétéidentifiés commeàrisquechezlespatientsvictimesd'untraumatisme crânienléger(GCS14–15),quidoiventconduireàlaréalisation d'unscanner:signesdefracturedelabaseducrâne(rhinorrhée, otorrhée,hémotympan,hématomerétroauriculaire,hématome périorbitaire),signed'embarrure,épilepsiepost-traumatique, déficitneurologiquefocal,troubledelacoagulation,présence d'untraitementanticoagulant[24,27–29].

R1.4Ilfautprobablementévaluerlagravitéinitialedes traumatiséscrâniensàl'aideduDopplertranscrânien. (GRADE2+)AccordFORT

Argumentaire:

Chezlestraumatiséscrâniens,l'indiceleplussensibleauDoppler transcrânien(DTC)pourdétecterlabaissedepressionde perfusioncérébrale(PPC)estl'indexdepulsatilité(IP)[39].Tant quel'onnedisposepasd'unmonitorageintracérébralinvasif,le DTCestunoutilintéressantpourévaluerl'hémodynamique cérébrale,etpourjugerdel'efficacitédesmesures thérapeutiquesutiliséespourmaintenirlaPPC.Peud'études analysentl'évolutiondesfluxsanguinscérébrauxdespatients traumatiséscrâniensàleurarrivéeàl'hôpital.Cesétudes retrouventdesassociationsentremortalitéélevéeetbaissedela vélocitémoyenne(Vm)au-dessousde28cm/s[40]oud'une

combinaisonVmbasseetIPélevé[41].L'analysedeseuilsde

vélocitéchez36enfantsaidentifiécommefacteurdemauvais pronosticunevélocitédiastolique(Vd)inférieureà25cm/souun

IPsupérieurà1,3[42].Enfin,unIPplusélevéàl'arrivéeaux urgencesaétéretrouvéchezdespatientsadultesayanteuunTC modéréàléger(GCSentre9et14)quisesontaggravésdansla premièresemainepost-traumatique[43].Parlasuite,leseuil pourprédireuneaggravationneurologiquesecondairedanscette populationdepatientsaétéde25cm/spourlaVd(airesousla

courbeROC:0,93)et1,25pourl'IP(airesouslacourbeROC: 0,95)[44].Unestratégied'évaluationdelagravitédespatients présentantunTCgrave(scoredeGlasgow<9)centréesurles résultatsduDTCdèsl'arrivéeaétéproposée[45]:aveccomme seuilsdécisionnelsVd<20cm/setIP>1,4,afind'orienter

rapidementletraitementetd'organiserlesexamens complémentaires.

LeDTCàl'arrivéeàl'hôpitaldoitfairedésormaispartiedubilan initialdupolytraumatisé,commetouslesexamensde débrouillageàl'arrivée(échographieabdominale,radiographies thoraciqueetdubassin).Cetexamendonnedesinformations crucialesdanslapriseenchargeinitialedecespatientset permetd'orienterrapidementlastratégiethérapeutique.Ildoit permettreunrésultatrapide,etencasdedifficultéstechniques conduisantàl'absencederésultatsaprèsdixminutes,il

R

e

commandations

formalisées

d'experts

(Actualisation)

(6)

conviendrad'abandonneretdeseconcentrersurlesautres monitoragesdisponibles.

R1.5–Ilnefautprobablementpasdoserlesbiomarqueursen routinecliniquepourévaluerlagravitéinitialedestraumatisés crâniensgraves.

(GRADE2–)AccordFORT Argumentaire:

EnraisondeslimitesduscoredeGlasgow(GCS)etde l'imagerie,l'utilisationdesbiomarqueursaétéproposéepour améliorerlediagnosticetlaclassificationdestraumatisés crâniensgraves.

Uneassociationaétéretrouvéeentrecertainsbiomarqueursetle GCS,lesanomaliesenimageriecérébraleàl'admission,le pronosticneurologiqueà3moiset6moisetlamortalité: dosageplasmatiquedelaprotéineS100ß[46,47],Neuron-specific enolase(NSE)[48,49],ubiquitinC-terminalhydrolase-L-1(UCH-L1)

[50–52],glialfibrillaryproteinacid(GFAP)[47,48],myelin-basic protein(MBP)[53,54]etprotéinetau[55],ainsiquepourle dosagedansleliquidecérébrospinalpourlaprotéineS100ß[46], UCH-L1,SBDPs[56,57]etlaprotéinetau[58].

Toutefoislaperformancedecesbiomarqueurs,enparticulier obtenusavecundosageplasmatique,pourévaluerlagravité initialedespatientsprésentantunTCgraven'estpasassezbonne pourqu'ilssoientutilisésenroutinecliniqueetleurvaleur ajoutéeresteencoreàdémonter[59].

Quelles

sont

les

modalités

de

prise

en

charge

préhospitaliére

des

traumatismes

crâniens

graves

?

R2.1–Ilfautqu'untraumatisécrâniengravesoitprisencharge paruneéquipemédicalepréhospitalière,réguléparleSamuet adressédèsquepossibledansuncentrespécialisécomportant notammentunplateautechniqueneurochirurgical.

(GRADE1+)AccordFORT Argumentaire:

Detouslestypesdetraumatismes[60–62],letraumatisme crânienestceluiquibénéficieleplusd'unaccueilstandardiséen centrespécialisé[63–68],avecuneaméliorationdelamortalité. Lapriseenchargedespatientstraumatiséscrâniensgravesdans uncentredeneuroréanimationspécialisépermetune

améliorationdeleurpronostic[69,70].

Pateletal.dansuneétuderétrospectivecomparantdeux périodes(avantetaprèslacréationdeneuroréanimations spécialisées)ontmontréuneaméliorationdupronostic neurologiquechezlesTCgraves(59,6%debonpronosticvs 40,4%,p=0,036)[69].Cettedifférenceentrelesdeuxpériodes nepouvaitpasêtreattribuéeàunedifférencedesévéritédela pathologie,d'âgeoudelasurvenued'hypotensionartérielle àl'arrivée.Dansuneautreétuderétrospectiveréaliséeau Royaume-Uni,Pateletal.ontégalementmontréquelamortalité

destraumatiséscrâniensétaitmoindrelorsqu'ilsétaientprisen chargedansdescentresneurochirurgicauxencomparaisonàdes centresnonspécialisés,lasévéritédespatientsétantcomparable

[67].Mêmepourunpatientnenécessitantpasdetraitement neurochirurgical(commel'évacuationd'unhématome

intracrânien),lepronosticétaitmeilleurencentrespécialisé.Ceci découleengrandepartiedel'expertiseacquiseparceséquipes parlerecrutementimportantdecespatients,ainsiquedela disponibilitédesneurochirurgiens.Ladifficultépourleséquipes nonspécialiséesreposedoncsurl'identificationdupatient àtransférer.

R2.2–Ilfautprobablementmaintenirunepressionartérielle systolique>110mmHgavantdedisposerd'unmonitorage cérébral.

(GRADE2+)AccordFORT Argumentaire:

Denombreusesétudessoulignentl'aggravationdupronostic neurologiqueaprèsunseulépisoded'hypotension

(PAS<90mmHg)danslespremièresheures[71–74].En préhospitalier,lapressionartérielledoitêtrecontrôléetoutesles 2minutes.Lesétudesrécentesmontrentquelamortalitéest dépendantedelapressionartériellesystolique(PAS)

àl'admission,avecuneaugmentationdelamortalitéau-dessous de110mmHg[62,75,76].

Laprévention detoutehypotension artérielleest essentiellelespremièresheures:pasd'hypnotiques hypotenseursàl'induction,sédationcontinueplutôt qu'itérative,luttecontrel'hypovolémie sinécessaire,

ventilationcontrôléeavecpressionpositiveintermittentebasse pournepasgênerleretourveineux[77–79].Letraitement en casd'hypotensiondoit êtrerapideetlesaminesvasopressives, phényléphrineet/ounoradrénaline,sont letraitementleplus efficace,enattendantl'effetéventueld'autrestraitements commeladiminutiondelasédation, desmodificationsdes paramètresventilatoireset/oul'expansionvolémique. L'administrationde catécholaminespeutsefaireinitialement surunevoieveineusepériphérique.

R2.3–Ilfautcontrôlerlaventilationdestraumatiséscrâniens gravesparuneintubationtrachéale,uneventilationmécaniqueet unesurveillanceduCO2expirédèslapriseencharge

pré-hospitalière.

(GRADE1+)AccordFORT Argumentaire:

Lecontrôledesvoiesaériennesestunepriorité.Dansdesmains expérimentées,l'intubationpréhospitalièrediminuelamortalité

[80–82].LapressionartériellepartielleenCO2(PaCO2),reliéeàla

ventilationalvéolaire,exerceuncontrôleétroitdela vasoréactivitéartériolairecérébrale.L'hypocapnie,

vasoconstrictrice,estunfacteurischémiecérébrale[81,83].La surveillanceduCO2expiré(EtCO2)chezlespatientsintubésaprès

traumatismecrânienestprimordialepourcertifierdubon

R

e

commandations

formalisées

d'experts

(Actualisation)

(7)

placementdelasonded'intubation,pourrechercherune PaCO2dansleslimitesdelanormaleetpourdétecterunechute

dudébitcardiaqueencas,parexemple,d'hypovolémieprofonde

[84–87].Unevaleurd'EtCO2autourde30–35mmHgest

préconisée.

Stratégie

de

l'imagerie

médicale

chez

les

traumatisés

crâniens

graves

R3.1–Ilfautréalisersansdélaiunetomodensitométrique(TDM) cérébraleetdurachiscervical(sansinjection).

(GRADE1+)AccordFORT Argumentaire:

L'explorationenuneseuleboîtedel'ensembledel'encéphale avecdescoupesnativesinframillimétriques,reconstruites avecuneépaisseursupérieureàunmillimètreestla méthodederéférencepourl'explorationscanographiedes TC graves.

Lescoupesdoiventêtrevisualiséesavecundoublefenêtrage,l'un adaptéausystèmenerveuxcentraletl'autreenfenêtreosseuse. SagrandedisponibilitéfaitdelaTDMl'examendepremierchoix quipermetdefairelediagnosticdeslésionsprimaires[88].Il doitêtreréalisésansdélaiencasdecomaoud'anomaliede l'examenneurologique.LesdonnéesissuesdelaTDMinitiale conditionnentlapriseenchargeneurochirurgicaleetlechoixdu monitorageenréanimation[89,90].

R3.2–Ilfautprobablementfaireprécocementuneexploration destroncssupra-aortiquesetdesvaisseauxintracrânienspar angiotomodensitométriechezlespatientsprésentantdesfacteurs derisque.

(GRADE2+)AccordFORT Argumentaire:

Lesfacteursderisquededissectiontraumatiquedesvaisseaux àdestinéeencéphaliquesont[91]:

présenced'unefracturedurachiscervical;

examenneurologiqueavecdéficitneurologiquefocalnon

expliquéparl'imageriecérébrale;

syndromedeClaudeBernardHorner; fracturesfacialesLefortIIouIII;

fracturesdelabaseducrâne;

lésionsdestissusmousauniveauducou.

Cesfacteursderisquedoiventfaireréaliseruneexplorationdes troncssupra-aortiquesetdesvaisseauxintracrânienspar

angiotomodensitométrie.Enl'absencedefacteursderisques,etvu lafacilitétechniquederéalisation,ilfautprobablementélargirles indicationsd'angiotomodensitométrieenparticulierchezles patientslesplusgraveschezquil'examenneurologiqueest souventpeucontributif[92,93].Encasdefortesuspicionde dissectionvasculaire,uneangiotomodensitométrienormalene permetpasd'éliminerformellementlediagnosticetdoitfaire compléterlebilanavecuneangio-IRMvoiruneangiographie conventionnelle[94–96].

Indications

neurochirurgicales

(hors

monitorage)

R4.1–Ilfautprobablementréaliserundrainageventriculaire externepourlecontrôledel'hypertensionintracrânienneaprès échecd'untraitementcomprenantl'optimisationdesagressions cérébralessecondairesetdelasédation.

(GRADE2+)AccordFORT Argumentaire:

Lesindicationsneurochirurgicalesformellesàlaphaseprécocedu TCgravesont:

évacuationlaplusprécocepossibled'unhématomeextra-dural

symptomatiquequellequesoitsalocalisation;

évacuationd'unhématomesous-duralaigusignificatif(épaisseur

supérieureà5mmavecdéplacementdelalignemédiane supérieurà5mm);

drainaged'unehydrocéphalieaiguë;

parageetlafermetureimmédiatedesembarruresouvertes.

Ledrainageduliquidecérébrospinalàpartirdeventriculesde volumenormaloupetitestuneoptionthérapeutiqueàlaphase aiguëduTCpourlecontrôledel'hypertensionintracrânienne. Aucunessaicliniquenevientàl'appuidecettestratégie,mais touteslesrevuesrécenteslamentionnent[97].Lasoustraction d'unfaiblevolumedansuncerveauàcomplianceabaisséeréduit significativementlapressionintracrânienne.Actuellement,ces cathéterspeuventêtreposéssousneuronavigation[98]. Uneembarrureferméecompressive(épaisseur>5mm,effetde masseavecdéplacementdelalignemédiane>5mm)doitêtre opérée.

Aprèséchecd'untraitementdepremièreligned'une hypertensionintracrânienne,lescontusionsentraînantun effetdemassedoiventfairediscuteruneindication chirurgicale[99].

R4.2–Ilfautprobablementréaliserunecraniectomie décompressivepourcontrôlerlapressionintracrânienneàla phaseaiguëencasd'hypertensionintracrânienneréfractaire,dans lecadred'unediscussionmultidisciplinaire.

(GRADE2+)AccordFORT Argumentaire:

Lacraniectomiedécompressiveentraumatologiecrâniennea faitl'objetde4étudesrandomisées,ayantinclusplusde 1000patients[100–103].Laplacede lacraniectomiedansla stratégiethérapeutiquevariaitbeaucoupd'uneétudeàl'autre: leplussouventemployéeendernierrecours,dans

l'hypertensionintracrânienneréfractaire,ellepouvaitêtre utiliséeprécocement,notamment avantl'hypothermie thérapeutiqueetlesbarbituriques,dansles72premières heuressuivantletraumatisme.Latechniquelaplussouvent utiliséeaétéunecraniectomietemporalelarge(>100cm2)

avecplastiedure-mérienned'élargissementmaisla

craniectomiebifrontale,indiquéechezlespatientsaveclésions diffuses,aétéutiliséedansplusieursétudes.Danscesétudes,

R

e

commandations

formalisées

d'experts

(Actualisation)

(8)

l'âgeétaituncritèred'inclusionavecunseuil de60ans (1étude),65ans(2études) ou70ans(1étude).La décisiondoitêtrepriseaucasparcas.Lecôtédelalésionne doitpasentrerenlignede compte.Lesbonsrésultats, estimésparlescorede GlasgowOutcomeScale(GOS)4ou 5à6mois,sont de28–32%danslegroupetémoinversus 40–57%aprèsunecraniectomieunilatérale(p=0,03)

[101,102].Dansl'étudeDECRA,aucontraire,unecraniectomie bifrontaleaaggravélepronostic:lesbonsrésultats,estimés parlescoredeGOSétenduà6mois,ontétéde49%dansle groupecontrôlecontre30%danslegroupe intervention (p=0,02)[103].L'étudeRESCUE-ICPainclusdes patientsen hypertensionintracrânienneréfractaire,plusgravesquedans l'étudeprécédente.Ils'agissaitd'unessairandomisé comparantlacraniectomiedécompressive (bifrontaledans 63%descas,unilatéraledans37%descas)etlecoma barbiturique;chez398patients.Aprèscraniectomie

décompressive,lamortalitéétaitréduiteà26,9%(vs48,9% danslegroupemédical)auprixd'uneaugmentationdu nombredecomasvégétatifsetétatspauci-relationnels(8,5% versus2,1%).Lesbonsrésultats,estimésparlescoredeGOS étenduà6mois,n'étaientpasmodifiés:26,6%dansle groupemédicalcontre27,4%danslegroupeintervention

[104].

L'ensembledecesconclusionss'appliqueàl'enfantetàl'adulte.

Sédation,

analgésie

R5.1–Endehorsd'unehypertensionintracrânienneoud'unétat demalépileptique,lesexpertsproposentd'appliqueraux traumatiséscrâniensgraveslesmêmesrecommandationspourle maintienetl'arrêtdelasédation-analgésiequepourlesautres patientsderéanimation.

Avisd'experts Argumentaire:

Lesrecommandationsactuellessurl'analgésie-sédationen réanimation[105]doivents'appliquerchezlespatients neurolésésdontl'hémodynamiquecérébraleestcontrôlée.Bien quecettepopulationdepatientssoitpeuétudiée,ilaétémontré quelesscoresd'évaluationetl'applicationdeprotocoles d'analgésie-sédationétaientpossiblesetbénéfiques,mêmechez lescérébrolésés[106,107].L'arrêtquotidiendelasédationpeut êtredélétèresurl'hémodynamiquecérébralesansavoirmontré debénéficeparticulier[108,109].

Lesanesthésiquesinhalésetladexmédétomidinen'ontpasété suffisammentétudiéspourpouvoirêtreutilisésdanscecontexte. Aucunagenthypnotiqueoumorphiniquen'afaitlapreuvedesa supérioritéchezlepatientcérébrolésé.Unehypotensionartérielle peutêtreprovoquéepardesbarbituriques[110],desbolusde midazolam[111]oudesfortesdosesdemorphiniquesenbolus

[112],cequipeutêtredélétèresurl'hémodynamiquecérébrale. Laprioritédoitêtredonnéeaucontrôledel'hémodynamique systémiquedanslechoixdesdroguesetdeleursmodalités d'administration.

Indications

et

modalités

du

monitorage

cérébral

du

traumatisé

crânien

grave

R6.1–Ilfautprobablementavoirrecoursàunmonitorage systématiquedelapressionintracrânienneaprèstraumatisme crâniengraveafindedétecterunehypertensionintracrânienne danslescassuivants:

signe(s)d'hypertensionintracrâniennesurl'imagerie; chirurgiepériphériqueurgente(horsrisquevitalengagé); évaluationneurologiqueimpossible.

(GRADE2+)AccordFORT Argumentaire:

Bienqu'iln'yaitpasd'essairandomisédémontrantunintérêtdu monitoragedelapressionintracrânienne,sonmonitorageest devenuunepartieintégrantedelagestiondestraumatisés crâniensgravesdanslescentresdetraumatologie[113].Plusieurs étudesrétrospectivesetprospectivesobservationnelles[114–117]

ontévaluélerisquedesurvenued'unehypertension intracrânienneaprèsuntraumatismecrâniengrave.L'incidence estparticulièrementélevée,ellevariedanslalittératureentre 17et88%[118–121].Parallèlement,uneélévationdela pressionintracrânienneentre20–40mmHgmultiplieparplusde 3(RR3,IC95%[1,7–7,3])lerisquedemortalitéetdepronostic neurologiquepéjoratif[122].Au-dessusde40mmHg,lamortalité estmultipliéepar7(RR6,9,IC95%[3,9–12,4]).

L'incidenceetleretentissementd'unehypertension intracrâniennejustifientlemonitoragesystématiquedela pressionintracrâniennechezlespatientspourquiuneévaluation neurologiquen'estpasréalisable(nécessitédemaintiendela sédationdufaitd'uneinstabilitérespiratoire)oun'estpasfiable (tétraplégie...),empêchanttoutedétectiond'uneaggravation secondairesurlaclinique.

Lorsquelatomodensitométriecérébraleinitialeestanormale, plusde50%depatientsprésententunehypertension intracrânienne[114].Parmilescritères«classiques» d'hypertensionintracrânienneenimagerie(disparitiondes ventricules,déviationdelalignemédianedeplusde5mm, présenced'unhématomeintracrâniendeplusde25mL[123]), c'estlacompressiondesciternesdelabasequipréditlemieuxla survenued'unehypertensionintracrânienne.Ellemultipliepar 3lerisqued'hypertensionintracrânienne[118]etl'absencede citernesvisiblesestassociéedansplusde70%descasàune pressionintracrâniennesupérieureà30mmHg[124].Leur visibilitén'exclutenrevanchepaslerisqued'hypertension intracrânienne[125].Unehémorragiesous-arachnoïdienne traumatiqueestégalementassociéeàunrisqueélevé d'hypertensionintracrânienne[118].

Danslasituationcliniqued'unechirurgiepériphériqueurgente, horsurgencevitalequidoitêtreréaliséesansmonitoragedela pressionintracrânienneafindenepasretarderlapriseencharge, plusieursétudesrapportentuneincidenceélevéedesurvenue d'épisodesd'hypoperfusioncérébraleassocianthypotension périphériqueetélévationdelapressionintracrânienne.Ainsi 26%à74%despatientsprésententenperopératoireune baisseperopératoiredelapressionperfusioncérébrale

R

e

commandations

formalisées

d'experts

(Actualisation)

(9)

au-dessousde70mmHg[126,127]et45%au-dessousde 50mmHg[128].Cetyped'épisodespeutcontribueràcréerune agressionsecondaireetàaggraverleslésionsinitialescérébrales ainsiquel'œdèmecérébral[129–131].

R6.2–Ilnefautprobablementpasavoirrecoursàunmonitorage systématiquedelapressionintracrânienneafindedétecterune hypertensionintracrâniennedanslecadred'untraumatisme crâniengraveisolésilatomodensitométrieinitialeestnormale, enl'absencedecritèresdegravitécliniqueet/oud'anomaliesau Dopplertranscrânien.

(GRADE2–)AccordFORT Argumentaire:

Lanormalitéinitialeduscannern'exclutpaslasurvenued'une hypertensionintracrâniennesecondairechezlespatients comateux,cependant,sonincidencedesurvenueestfaible (0–8%)[132–134].Elleestdevenuetrèsfaibleenraisondes progrèsrécentsdel'imageriescannographique[135,136]. Lemonitoragedelapressionintracrânienne,enparticulieravecla méthodederéférencepardrainintraventriculaire,n'estpas dénuéderisque:échecdeposeducathéterventriculaire(en moyenne10%)[114,137],complicationsinfectieuses(10%pour lesdrainsintraventriculaires[138]et2,5%pourlesfibres intra-parenchymateuses[139]),etcomplicationshémorragiques(2– 4%pourlesdrainsintraventriculaireset0–1%pourlesfibres intra-parenchymateuses[114,140]).Parallèlement,lebénéficedu monitoragen'estpasclairementdémontré.L'étuderandomisée contrôléeBEST-TRIP(347patients)n'apasretrouvédebénéfice dumonitoragedelapressionintracrânienneparrapportàune surveillancecliniqueavecdesimageriescérébralesrépétées

[141].Mêmesilavaliditéexternedecetteétuderestecontestée, ellenepeutpasêtreécartée.Ainsi,chezlespatientstraumatisés crânienavecunetomodensitométrieinitialestrictementnormale, lerapportbénéfice/risqueestendéfaveurd'unmonitorage systématiquedelapressionintracrânienne.Danslecasd'une surveillanceneurologiqueimpossible,et/oud'uneinstabilité hémodynamiquelerapportbénéfice/risquedoitêtreévaluéau casparcas.Siunmonitoragedelapressionintracrânienneest décidé,ilfaudrapréférerlesfibresintra-parenchymateusesaux drainsventriculaires(balancebénéfice/risque).

R6.3–Ilfautprobablementavoirrecoursàunmonitorage systématiquedelapressionintracrânienneaprèsévacuationd'un hématomeintracrânienpost-traumatique(sous-dural,extra-dural ouintra-parenchymateux)si(1seulcritèresuffit):

lescoredeGlasgowmoteurpréopératoireétaitinférieurouégal

à5;

ilexistaituneanisocorieouunemydriasebilatérale

préopératoire;

unépisoded'instabilitéhémodynamiqueestsurvenuen

préopératoire;

dessignesdegravitéexistaientsurl'imageriepréopératoire

(disparitiondesciternesdelabase,déviationdelaligne

médianesupérieureouégaleà5mm,existenced'autre(s)lésion (s)intracrâniennes);

ilexistaitunœdèmecérébralperopératoire;

denouvelleslésionsintracrâniennessontapparuessurl'imagerie

postopératoire. (GRADE2+)AccordFORT Argumentaire:

Aucuneétuderandomiséen'aévaluélebénéficedumonitorage delapressionintracrânienneenpostopératoiredel'évacuation d'unhématomeintracrânienpost-traumatique(sous-dural, extra-duralouintra-parenchymateux).Cependant,aprèsl'évacuation d'unhématomeintracrânienpost-traumatique,l'incidencede survenued'unecomplicationpostopératoireàtyped'hématome intra-parenchymateuxestélevée(entre50%[142]et70%

[143]).Plusde40%decespatientsvontprésenterdansles suitesunehypertensionintracrâniennenoncontrôléeparles thérapiesstandard[143,144].Elleestd'autantplusélevéequeles patientsprésententuneinstabilitéhémodynamique[145]oudes signesdegraviténeurologiqueinitiale(Glasgowmoteur préopératoireinférieurouégalà5,anisocorie,volumede l'hématome>25mL)[146].Danscecas,unesoudaineélévation delapressionintracrâniennepeutêtrelerefletd'unsaignement secondaireàladécompressionouàlareperfusion,àune nouvellecollectionextra-axialeouàunemajorationdel'œdème cérébral.Aprèscraniectomiedécompressive,seulesdesétudes rétrospectivesdefaibleniveaudepreuverapportentunbénéfice aumonitoragedelapressionintracrânienneenpostopératoire

[147,148].

R6.4–Lesexpertsproposentd'avoirrecoursàunmonitorage multimodal(Dopplertranscrânienet/oupressiontissulaire cérébraleenoxygène)pouroptimiserledébitsanguincérébralet l'oxygénationcérébralechezlestraumatiséscrâniensgraves. Avisd'experts

Argumentaire:

LeDopplertranscrâniennepeutpasêtreconsidérécommeun monitoragecontinudelapressionintracrânienne.Ilpeut cependantconstitueruneaidedécisionnelle.Ilexisteunerelation entrel'indexdepulsatilitéetlapressiondeperfusioncérébrale

[149–151].Voulgarisetal.[152]rapportentquelamesurede l'indexdepulsatilitépermetderapidementidentifierlespatients traumatiséscrâniensayantunebaissedelapressiondeperfusion cérébrale(àrisqued'ischémiecérébrale).Inversement,leDoppler transcrânienpermetd'écarterchezcespatientslerisque d'hypertensionintracrâniennesévère(valeurprédictivenégative de88%pourunindexdepulsatilité>1,26)[153].

Lapressiontissulaireenoxygène(PtiO2)reflètel'apportetla

diffusiondel'oxygènedanslemilieuinterstitiel.Leseuil ischémiquecritiquesembleêtreauxalentoursde15à20mmHg

[154].Lasurvenuedelésionsischémiquesestaussiassociéeàla duréedesépisodesd'hypoxietissulaire.Laduréepasséeen dessousduseuilhypoxiquesembleêtreunfacteurdéterminant pourl'apparitiondedégâtsirréversibles.VandenBrinketal.ont proposéchezlestraumatiséscrâniens,desseuilsischémiques

R

e

commandations

formalisées

d'experts

(Actualisation)

(10)

différentsenfonctiondeleurdurée:<5mmHgpendant30min, <10mmHgpendant1h45minou<15mmHgpendant4h

[155].LaPtiO2estcorréléeaudébitsanguincérébrallocal,àla

pressiondeperfusioncérébraleetàlaPaO2.Laréactivité

àl'hyperoxieestsouventobservée.Eneffet,l'augmentationdela FiO2estcaractériséeparuneaugmentationdelaPtiO2.Cette

forteréactivitéàl'oxygènepourraittémoignerd'unepertede l'autorégulationcérébrale[156].

LaPtiO2trouvesonintérêtdanslapréventiondel'ischémie

cérébraleàpressiondeperfusioncérébralenormale.Ellepeutêtre utiliséedansladéterminationd'unobjectifdepressionde perfusioncérébraleoptimale[157],c'est-à-direlapressionde perfusionminimalepourlaquellelaPtiO2estau-dessusduseuil

ischémique.Cettestratégiepermettraituntraitementadapténon seulementàchaquepatient,maiségalementàl'évolutiondu mêmepatientaucoursdesonévolution.Dansuneétude rétrospectivenonrandomisée,Narotametal.[158]ontcomparé lepronostic(entermesdesurvieetdedevenirneurologique à6mois)desTCgravesavantetaprèsl'introductiond'un protocoleincluantlaPtiO2(avecunobjectifsupérieurà20mmHg)

etontmontréuneaméliorationdupronosticcomparativementau protocolebasésurPIC/PPC(groupetémoinhistorique)[158].Dans uneétudedeméthodologiesimilaire,Spiottaetal.retrouventdes résultatscomparables[159].Lecaractèrerétrospectifetnon randomiséainsiquel'améliorationgénéraledelaqualitédessoins etdelaspécialisationdesunitésdeneuro-réanimationne permettentcependantpasencoredeconcluredéfinitivementsur l'intérêtdelaPtiO2pourguiderlaréanimationdescérébrolésés.

Prise

en

charge

médicale

de

l'hypertension

intracrânienne

R7.1–Ilfautprobablementindividualiserlesobjectifsdepression intracrânienneetdepressiondeperfusioncérébrale

correspondantàlameilleureautorégulationcérébraleense basantsurlesdonnéesdumonitoragemultimodal. (GRADE2+)AccordFORT

Argumentaire:

Lamesuredelapressionintracrânienne(PIC)estl'outilessentiel desurveillancecontinuedespatientsayantuntraumatisme crâniengraveàrisqued'hypertensionintracrânienne(HTIC).Le niveaudePICassociéàunmauvaispronosticneurologiqueest variabledanslalittérature.Engénéral,unePICcompriseentre 20et25mmHgestretenuecommecritèredegravitéjustifiant desmesuresthérapeutiques,maisuneréflexionthérapeutique doitêtreentreprisedèsquelaPICdépasseles20mmHgIln'ya pasd'étudeprospectiverandomiséerecherchantunevaleurseuil dePICsurlepronosticneurologique.Plusieursétudes

rétrospectivesouprospectivesobservationnellesretrouventun seuildePICassociéàunpronosticpéjoratif[160–167],ouun moinsbonpronosticenl'absencedemonitoragedelaPIC

[168–170].Laduréed'augmentationdelaPICestunfacteurde mauvaispronostic[171,172].Enrevanche,d'autresétudesne

montrentpasdebénéficedumonitorageisolédelaPIC

[141,173,174],ounetrouventpasdeseuildePICayantune valeurpronostique[175–177].Plusieursétudesrécentessonten faveurd'unseuilindividueldetraitementbasésuruneapproche physiologiqued'évaluationdel'autorégulationcérébrale individuelleparl'étudedesrapportsdesvariationsdePIC comparéesauxvariationsdepressionartériellemoyenne (PressureReactivityIndexouPrX)[161,162,178–181]. Certainsauteursontdéfinilapressiondeperfusioncérébrale (PPC)«optimale»commeétantlavaleurpourlaquelleles indicesd'autorégulationdudébitsanguincérébraltémoignaient delameilleureréactivitévasculaire.Plusieurstravauxrécents trouventquelepronosticleplusfavorableestobtenulorsquela PPCréelleestprochedelaPPCoptimale.L'écartparrapport àcettePPCoptimaleétaitassociéàunmoinsbondevenir neurologique[178,179,181,182].Cestravauxsontenfaveurd'une adaptationindividuelleduniveaudePPCenfonctiondesindices d'autorégulation.Cettethéorien'apaspourl'instantétévalidée pardesétudesprospectivesetrestedoncunehypothèse.

R7.2–Enl'absencedemonitoragemultimodal,ilfaut probablementciblerlapressiondeperfusioncérébraleentre 60et70mmHg

(GRADE2+)AccordFORT Argumentaire:

Lamesuredelapressionintracrânienne(PIC)nepeutpasêtre isoléedelapressiondeperfusioncérébrale(PPC)(PPC=PAM– PIC).LadéfinitionduniveauzérodelaPPCestdébattueetilest actuellementreconnuquelezérophysiologiqueleplusadapté estobtenuavecunemesuredelaPAMauniveaudutragusde l'oreille[183,184].LeseuildePPCassociéàuneaggravationdu pronosticesttrèsvariabledanslalittérature,comprisentre50et 70mmHg.UnePPC>70mmHgdemanièresystématiquen'est pasrecommandée.Danslaseuleétudeprospectiverandomisée comparantunestratégievisantàunePPC>70mmHgcomparée àunestratégievisantàmaintenirunePIC<20mmHgetune PPC>50mmHg,l'objectifdePPCélevées'accompagnaitde 5foisplusdedétressesrespiratoires,sanseffetsurledevenir neurologique[185].UnePPCautourde60mmHgestleseuil d'améliorationdupronosticleplussouventretrouvé

[161,163,164,176,177].

Parailleurs,unePPCspontanémentélevée,supérieure à90mmHgaétéassociéeàuneaggravationdudevenir neurologique.Ilestpossiblequ'unePPCtropélevéeaggrave l'œdèmevasogéniquepost-traumatique,cequipourraitexpliquer cesrésultats[164].

Uneétudeacomparélesrésultatsneurologiquesdansdeux centressituésdans2pays(Pays-BasetAngleterre),l'unayant pourobjectifunePIC<20mmHgetunePPC>60mmHgcomme objectifsecondaire,l'autreayantunobjectifprincipalde PPC>70mmHgetunePIC<25mmHgcommeobjectif secondaire[180].Lespatientsquiavaientuneautorégulation cérébraleperturbéeavaientunmeilleurdeveniravecleprotocole basésurlaPIC(PPCbasse).Lespatientsquiavaientune

R

e

commandations

formalisées

d'experts

(Actualisation)

Références

Documents relatifs

The similarity assessment between two EAMs can then be performed by matching their attribute graphs and finding their maximum common subgraph (MCS). The

autochtone se voit indirectement reconnaître ses droits sur ces terres et elle est ainsi associée à leur gestion. Ce volet est incontestablement une avancée pour les

DELZANGLES Hubert, « L’accès à la justice dans le projet de convention sur l’information, la participation et l’accès à la justice en Amérique du sud et aux Caraïbes

To assess the power of PenDA method compared to traditional analyses on normalized expres- sion counts, we applied principal component analysis (PCA) on both PenDA

This formalism is based on a generalized version of the Legendre transform underlying the conventional multifractal formalism and leads to numerically stable, yet not

Earth’s thermo-chemical structure exerts a fundamental control on mantle con- vection, plate tectonics, and surface volcanism. There are indications that man- tle convection occurs

Giant cell tumour of tendon sheath (localized nodular tenosynovitis) : clinicopathological features of 71 cases. Giant cell tumour of tendon sheath