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L'Educateur n°4 - année 1979-1980

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(1)

net ..

30 octohre 79

15 NOS par an : 94 F avec supplément de travail

et de recherches : 148 F

E t l es e nf a n ts ?

DOSSIER:

Réalités de

J' enseigneme n t spécia li

Les i nst i tuteu r s

d ' une générat i o n

à l' aut r e

(2)

Editorial:

Fondé par C . Freinet

Publié 80U8 la r .. ponsabllité

dal'I. C.E.M .• pédagogie Freinet

@

I . C . E .M •• pédagog i e Freinet 1979

Et les enfants? - Guy Champagne . ... .. .... . ... . ... . .... , ... , . . . . . 1

D'où venons-nous? Qui sommes-nous? Où allons-nous? - MEB. . . ... . . .. .. .. . .. . . 3

Dossier pédagogique:

RÉALITÉS DE L'ENSEIGNEMENT SPÉCIALISÉ

Commission (( Enseignement spécialisé)) 1. C. E. M . . ... , ... , ... , ... . .... , 5

Actualités de L'Educateur . ... , .... , .... , .... , ... , .... , . ... , . . . . . . . . . 13 Pages affichables .. . ... , , . .. . ... , .... , .... . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16- 17 Livres et revues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

En couverture 1 : Photos et illustrations:

J. Suque t/ photo C . N. D.P . R. Lon champt: p. 1 - L. De s pau x : p. 1 - J. Suquet / photo C.N.D .P . : p. 2

Les DOSSIERS PÉDAGOGIQUES cette année:

Un numéro sur trois contiendra un dossier pédagogique, soit 5 pour l'année . Les trois prochains seront:

Le journal scolaire en 1980, La part aidante (part du maître, part du groupe), La formation.

Abonnez-vous, faites abonner vos amis, vos collègues.

LA RÉDACTION DE L'ÉDUCATEUR

Elle est assurée entièrement par des rédacteurs bénévoles, praticiens de l'éducation désireux d'échan - ger sur leurs prat i ques, et sous leur responsabilité.

La coordination des rubriques est assurée par Christian POSLANIEC (éditoriaux), Roger CASTETBON (nos outils), Simone HEURTAUX (comment je fais ma classe), Guy CHAMPAGNE (fiches technologiques), Michel PELLISSIER (billet, articles généraux), Roger UEBERSCHLAG (apports internationaux), Claude CHARBONNIER (des livres pour nos enfants).

Envoyez tous les articles Idans toute la mesure du possible, dactylc?graphiés en double interligne, recto seulement) au responsable de la rédaction: Michel BARRE, I.C.E.M., B.P. 251, 06406 Cannes Cedex qui transmettra aux responsables concernés.

Abonnements à P.E.M.F., B.P. 282, Cannes - C.C.P. 1145 -30 D Marseille. Prix de l'abon-

nement (15 numéros) : France: 84 F, Etranger: 99 FF :

(3)

"'-- -.

ET LES ENFANTS?

Les enfants?

On s'en occupe, merci.

On s'indigne trois jours quand Bokassa les assas- sme.

Les enfan ts ?

Mais on se les arrache, voyons.

On les aime, on les sédui t, on les possède,

on les consomme,

on les fait consommer, on les publicise,

on les guiluxe,

on les c ouvre de cadeaux, on les habille,

on les forme,

on les déforme, on les conforme,

on les réforme (oh combien de réformes ... ), on les évalue (et ça les dévalue),

on les oriente (et ça les désoriente).

on les brandit,

on se les jette à la figure, on se les repro che,

on pleure sur leur famine (qui fait de si belles photos),

on s'attendrit,.,

Les enfants se vendent bien, mel' ci.

. On va les subventionner à pa l'li l ' de trois.

Mais qui se soucie

de leur dignité d'homme 1

«L 'enfant est de la même nature que nous.

L'enfant se nourrit, s ent, souffre, cherche et se défend exactement comme nous, avec seulement des rythme s différents qui vien- nent de sa faiblesse organique, de son igno- rance, de son inexpérience et aussi de son incommensurable potentiel de vie, dange - reusement atteint s ouvent chez J'adulte.»

(Freinet, Les invariants pédagogiques,)

On fait beaucoup pour les enfants, voyons.

A preuve, l'année de l'enfance, le salon de l'enfance,

la mode pour enfants,

les émissions pour les enfants (la démission pour les enfants),

le juge des enfants .. ,

(4)

Et si on essayait simplement de respecter les enfants?

"On ne peut éduquer que dons la dignité.

Respecter les enfants, ceux-ci devant res- pecter leurs maîtres, est une des premières conditions de la rénovation de J'école.»

[Freinet, Les invariants pédagogiques,)

Rénovation de l'école! L'expression a été assez galvaudée pour que nous l'abandonnions sans regrets aux énarques, technocrates et tyranneaux de l'administration sco laire. La grande affaire de Freinet et de son mouvement, la nôtre donc en- core, est le véritable respect des enfants, qui impose en particulier de ne fonder aucun acte éducatif sur des situations fausses et artificielles.

"Une vie pour rire, cela n'existe pas. Non, l'enfance ce sont de larges et importantes années dons la vie d'un homme.» [Janusz Korczack, Le droit de l'enfant au respect.)

L'école est certes un milieu artificiel. Mais dans ce lieu que la société impose aux enfants, des attitudes naturelles, des comportements naturels sont possibles [dans la mesure où des conditions

matérielles ne compromettent pas dangel'euse- ment leur libre jeu) et il faut en avoir conscience.

"Moi, ce qui me ploît dans cette école. c'est qu'on peut aller aux cabinets sans demander » , disait

Dominique [10 ans) à des normaliens en visite dans sa classe.

Et ne souriez pas, tout est là !

Lorsque un groupe d'êtres responsables, qui se respectent et s'estiment, sont réunis pour un travail qu'ils ont choisi et organisé coopéra ti- vement, il ne leur vient pas à l'idée de s'indigner

ni même de s'étonner lorsque l'un d'eux quitte le groupe un moment, et encore moins de le lui

interdire. Mais pour les enfants, c'est une autre affaire. L'école traditionnelle prend pour règle de base que l'enfant est irresponsable, donc suspect.

Et là-dessus elle bâtit tout un système qui cultive cette irresponsabilité et ne laisse à l'enfant d'autre échappatoire que la délinquance, mineure d'abord mais, bien vite et de plus en plus hélas,

tragique.

Et cette école a si bien conditionné des généra- tions entières de citoyens, que ceux -ci, même s'ils en secouent un peu le joug en parvenant à l'âge adulte, la croient encore bonne pour leurs enfants . Et ce système de contraintes totalement artifi- cielles que Freinet appelait scolastique, déborde

à l'extérieur de l'école pour gagner du terrain dans une société qui de plus en plus infantilise les enfants en prétendant mieux s'occuper d'eux.

Alors on multiplie les carcans à côté des libertés illusoires, on engage l'enfant dans une course aux fausses conquêtes, dans le culte de fausses valeurs, modes ou vedettes, dans un appétit artificiel de consommation inutile. On le dresse à singer les adultes [qu'on infantilise tout autant)

2

mais dans le même temps on lui dénie tout droit de décision sur sa propre vie, on organise ses loisirs, ou meuble ses journées, on oriente sa scola ri té.

A aucun moment on ne l'éduque à l'exercice des responsabilités, mais toujours on exige davantage de lui et davantage on s'indigne de ses mala- dresses.

" Avant de juger un enfant ou de le sanction-

ner, posez-vous seulement 10 quest.ion: " Si j'étais à sa place, comment pouJ'l'ois-je

réagir?» [Freinet, Les invariants pédago- giques .)

" Nous ne donnons pos oux enfants les

moyens de s'orgoni s er. Irrespectueux, dé- fiants, mol disposés à leur égard, c'est bien mol que nous en prenons soin . Pour sovoir comment nous y prendre, il nous faudrait s'adresser à des experts, et les experts ici, ce sont les enfants. » [Janusz Korczack, Le droit de l'enfant au respect.)

Oh, il ne s'agit pas ici de culpabiliser ceux qui ont souci d'éducation, on s'en charge bien assez ailleurs.

Il ne s'agit pas de laisser croire que la levée brutale de toute contrainte sera bénéfique pour des enfants que rien n'y a préparé jusque là.

L'Ecole Moderne a toujours affirmé l'importance de la «part du maître» dont un prochain dossier de L'Educoteur essaiera de montrer notre pra-

tique et notre conception. Pour nous, le respect de l'enfant n'est pas mièvre, il n'est ni sur- protection, ni attendrissement facile, ni abandon pur et simple. Il se manifeste dans une recherche

permanente des processus naturels d'appren- tissage et de développement, dans l'éducation du travail et la genèse de la vie coopérative.

C'est à regarder les enfants avec un regard neuf que nous vous convions, et à vous associer à notre recherche commune d 'éduca teurs soucieux de toujours mieux respecter l'homme en lui. Plus que jamais il nous faut mener ce combat à contre - courant, dans des conditions difficiles.

Mais ça en vaut la peine.

Guy CHAMPAGNE

,

,

(5)

D ' o ù v e n o n s- n o u s?

Qui sommes-nous?

QU / SO

"

, o

Ce tt e f o is -ci il n e s'a git null em e nt d e « th éo ri e», No us ne se r on s pa s ic i dans le m ond e d es i d ées, d es str a tég i es , de s philo- so ph ies, d es influ e n ces, d es p ol é mique s. Mai s plutôt d ans ce lui des chiffres et d es d onn ées ob jec ti ves. A vo ir de près.

J ' ai lu, en eff e t, le réce nt livr e d ' Ida BER GER : LES INSTI·

TUTEURS D ' UNE GÉNÉRATION A L'AUTRE édit é au x P. U . F. d an s la co ll ec tion L'E DU CATEUR . C' es t un ouvr age SOcio lo g iqu e. Bourr é d e ta bl ea u x et d e r éf éren ces . On p eut aim er le g enre on ne pas aim e r. On p eut aimer le co nte nu ou ne pas aim er : ça n e c h an ge ri en à ri en . Les chiffres so nt là.

On ne p eut p as r endr e co mpte d e t o ut ce li v re : sin o n o n r eco pi e les t ablea u x ! Ou bi en o n éc rit d es co mm ent air es qui so rtiraie nt du ca dre o bj ec ti f .. .

J ' ai se ul eme nt lu ce livre du st ric t p oint d e vu e d e n o tre mo uve · m ent pédagog iqu e. Bi en sûr , avec « m a » v ision de ce mo uve·

m ent p éda gog iqu e . Qu e je préci se.

• C'e st un m o uvem e nt péd ag ogi qu e s' int éressa nt prin cip alem ent et essenti ell em ent au x enfant s pu is que c'es t un mouv em ent d'éco le ac ti ve qu i, ell e, pl ace l' enf ant au ce ntre d e l' école - et n o n pas le maît re et so n rôle in stitu ant , préserva tif et - p ara · d oxale ment! - r ep rodu ctif . . . E t no n pas les co nn aissa n ces et les exa m en s.

• C' es t un m ou ve ment p éd agogi qu e d 'avant -g ard e dont le but est. . . v e uill ez lire le c ont enu d e la Charte de l ' I. C . E. M . - Freinet qu ' on tro uve ce rta in ement au siège d e t o ut gro up e d ép art em ent a l nor malem ent co nstitu é, to ut d e s uit e sou s la m ai n d 'u n d es prin c ip aux r esp on sa b les . E t au ss i à Ca nn es, au siège na t io nal. Il f au t éc rire.

• C' es t un m o uve m ent milit ant qui c h e r c he e sse nti ellem e nt à

mult ipli e r l e no mbre d es enf ant s qui pra tiqu ent l'expr ession li b re, la diffu si on d e leurs id ées p ar un journ al sco laire e t p ar le moye n d e la co rres pon d ance, qui s' organi se nt en co nseil coopé ratif d e ges ti o n d e la classe en co mpag n onn ag e avec le m a ître ou la ma îtr esse.

• Ce mo uv em ent c her c he à co nvain c re d es enseig na nts - ce so nt toujour s eu x qui déc id ent

1 -

e n leur o ffr ant en pri o rit é d es outil s qu i les aid eront et l es entraîn eront d ans ·un pro - cess u s d e m o d erni s ation , d e d ép o uill em ent de J ' anci en et d e r e j et d e la sco las tiqu e (t o ut ce qui s'opp ose au règn e d e la vie q u o t idi enn e d ans l' école p our g aranti r le rit e et les valeur s n éga tives du passé) et au ssi d es éditi o ns afin de mi eux pr é - c iser le s but s et les fond em ent s (philo so phique s, psyc ho lo - giqu es, so cio l og iqu es, politi qu es et humain s .. . ) d e ce tt e ac ti o n

ess enti e llem ent révo luti o n naire - ou m o d erni sa tr ice , si vo u s pré·

f érez: mai s c'es t m oin s bi en! - en to ut cas : p opul air e .. .

Cec i dit - et rap id em ent (si vo u s v oul ez co mpl éte r, il suffi t d 'éc rire ici d ans L'Edu cateur) - , j' ai d on c cher c h é d ans l es d o nn ées ex p o sées p ar Ida BER GER comm & nt n ous n ous pl aço n s sur l e ma rc hé. Et qu ell es chan ces nou s avons p ou r un ave n ir heu reu x et pro spèr e. Qui peut ve nir à no u s ?

D es d o nn ées rec ueilli es où ? Id a BERGER a adressé

• 8 79 qu cs ti o nn a ires (4 82 à P a ri s mê m c e t 397 d a n s qu c lqu es cO lllmun es du d é part e I lle nt d es Haut s- d e-Se in e) qui o nt é té rc mpli s par d cs in stitut e urs (2 0

% )

c t d es ins titutri ces (80 %) ;

• ')

Où a ll ons-nous ?

à P a ri s da n s le s 4

f t

6

f ,

8

f ,

1 2( . 1 3

t ,

14 ( , 1 5

t ,

1 6(. 17

f

et 20t a r ro n dis se me nt s e t da n s les H au t s·d e· Se in c d a n s les co m · nlllll C S d e C li c h)', GC Ill\ c \' iIIi e rs , Ba g nc ux, Font e na y·au x ·R o ses , Issy· lcs · M o uli n e au x , Van ves. M e ud o n , Le \' a ll o is·Pe r ret e t Ne uilly . •

Ell e a au ssi e ffec tu é un e c inqu ant ain e d ' in t erv iew s aug ment ant ain si le n o mbre d e q ues ti ons p édagog iq u es.

Pr éciso ns en cor e qu ' un e pr écé d ent e enqu ête s'é tai t d éroul ée durant j' ann ée sc o laire 1 953 -54 . Que les r ésu l ta ts en on t paru so us la si gna tur e d' Id a BER GER et Roge r B E NJ A MIN au x Ed iti o n s d e Minuit en 1964 : ouv r age m aint ena nt épu iSé . M ais d e nombreu x tabl ea ux eff ec tu ent un e co mp araiso n entr e 1 954 et 1973 · 74 (ép o que de d is tributi o n d es qu es ti o nn air es mentionn és plu s haut ). Ce qu i préc ise l'évo luti o n de n o tre p ro f essio n et ju stifi e le ti tr e d e c et o uv rage : D 'un e génér a tion à l'autre .

J e n' ai qu asim ent ri en re tenu d ans m on o ptiqu e d es d eux premi e r s c h apitres co nsac rés au statllt socia l d e l' enseig nant e t à sa vie extra -s col a ir e. J e n e suis, en eff et , p as d u to ut p ersua dé q u ' un e orig in e o uvr ière ga rant i t l' aspec t n ovat eur du travai l de l' ins titut eur ni d e l 'in stitutri ce. Des b o nn es f am illes an arc hi stes fo nt d 'exce ll ent s abb és, des c ama r ades ont ét é

« form és » par les j és uit es, enfin l ' un d es plu s gra nd s philoso ph es c hr éti en s c ontemporain s fut é lève d e l' écol e Fr ein e t d e V en ce .. . De plu s l 'e nqu êt e s'es t d éroul ée esse nti ell e m ent en régi on pari sie nn e : ai n si, par exempl e les ins titutr ices q ues ti onn ées (ell es son t 80 % d e l 'e n se mbl e co n ce rn é 1 Les c h iffr es o ffi c iels d e Pari s so nt 83, 5 % d 'in stitutri ces et 1 6, 5 % d 'i nstitut eurs)

ont p our co nj oi nt s:

._ ... ... __ ._ ... _ ... _ .... .. _ .. ... .... _-_._--_ .... _ ... ... ... .

E n fr é qu e nce d éc ro issa nt e (e n

% )

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Hi e r Auj o urd'hui

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................ ......

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__ .

Ca dr es moy cn s C adr cs s up é ri e urs Co mm e rç a n ts

E mpl oyés Ou\'ri e rs

P o lice . Arm ée s u b a l · te rn e

NOIl·a c tif s

47

27 ,5 7,5 6,5 5 ,5

3 3

Ca dr es s up é ri e ur s C adr cs moyen s Co mm e rça nt s

E mpl oyés O uvriers

Po li ce . Armé e s ub a l·

te rn c No n· ac tif s

41 33,S

8, 5

5 5

2

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_ . _

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_ . _ . _ .. -

. ......

5

. _

... .

J e ne c r ois p as qu e la proporti o n so it la m ême sur l out e la Fran ce . De m ême p our la rép on se à la qu es ti on «A quell e cl asse sociale es tim ez· vo us appart en ir 1))

.- ._

... ...... . __ .. .............. ..... ................ . __ ..... ........ _ .. _. __ ..

E n fré qu e n ce d écro issa nt e (e n

%)

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Ins titut e urs 1 ns titu 1 r iccs

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..........

-- ---

.............. _ ..................

_---_

...... ...... _

... .

C la sses m oy enn es p c titc C la sses m oy enn es p e titc

b ourgco is ie 5 6 b o ur geo is i e 62 C lasse o uvr iè re 29 No ti o n cla ss e r e fu sée 19 No ti o n cl asse re fu sée 14 C lasse o U\' ri è re II

Bo urgeo isie 1 Bo urgeo isic 8

. -

... _

..

_ .. ............ _-_

.. .

__ ...............

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_

..

_

. ... .

__ ..

_ . _ ..

La maj o rit é de s c n se ig n a nt s él é m e nt a ires h o mm cs e t fe mm cs se ran ge d' e u x- mêm es dan s les clas ses m oyc nnc s ou dan s la petit e

3

(6)

b o urgeo isie (56 % e t 62 % ). P a r a ill e urs, les m o in s n o mbre ux so nt ce u x qui d écla r e nt r a ire p a rti e d e la bo urge oi s i e

(1

%

et

8

%).

Il se ra it int é ressa nt d e c onn aître le s ré pon ses à ce tte qu es ti o n posée à une m ajorit é d e m e mbre s d e n os gro up es d é par·

te m e nt a u x . F a ut e d e c ett e d o nn ée, n o us n e p o u von s p as fai re d e co mm e nt a ires uti les co n ce rnant no tre ac ti o n p é d a g ogi qu e

po p ulai re . ..

Un e p a renth èse. De n o mbr e u ses re vu es , bi e n ava nt nou s, o nt d éj à re ndu co mpt e d e ce li vr e. Et d es jo urn a u x . Et les journali s tes so nt e n p a rt icul i e r sca nd a li sés à l a l e c tur e d e ce tablea u qui révè l e l es ré p o n ses à l a qu e s tio n : (( U sez , vo ll s chaque jo ur un jo urnal , s i o ui , lequel

?))

- - --- - - - - - - - - - --- - - --

In stilutri ce s (e n

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In s litut e urs

(Cil

"Ii,)

•••••••• ••.•.•..... .......•••............••..••....•..........•.

T o us les jou rs

D e te mp s

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autre Jam<li s

30 3S 1 7 0

.1 5 \

.... ... ... ... ... ...

E I1\'iron un ti ers de s e nqu ê tês se ti e nn e nt info rm t:s . al o rs qu e 7 0 vit,

de~

in s titutri ces c t bJ

%

des ins titut e u rs d é · dare nt s.tIl S <amb ages qu'il s Il e so nt ni d es l ec te urs ass idu s ci e la presse qu o tidi e nn e . IIi mê m e d es lec te urs occ asi o llllel 'i . N e faut · il p as fai re e ntre r ce tt e d o nn ée

dan~

la re c h e rc he d es cau ses du p e tit n o mbr e d' abo nn és à no tr e EDUCA TEUR ?

Da ns l a m es ure o ù , co mm e l e pr éc i se nt les do c ument s d e b ase d e notre m o u ve m e nt , ses ra i so ns d ' être rés id e nt dan s l e c han·

ge m e nt prof o nd d e n o tre soc i é t é po ur un e m e ill e ure ju s ti ce e t l 'é pan o ui sse m e nt d e l'ê tre, il m e se mb le qu ' il es t imp ossi bl e d e pr a tiqu er ce m é t i er d ' é du cate ur

~

il n ' es t plu s du tout qu es ti o n d e « voca t io n » e n 1 98O ! - si, a u d é pa rt o n n e l' a

pas d és ir é profo nd é m e nt , s i o n n e l' a pas c h o i s i. Vo ic i les c hiffres c orr es p o nd a nt s a u x ré p o nses fo urni e s à la qu es ti o n :

(( Pourqu oi ê tes· vo us deve nu(e ) in s titute ur (trice ) h )

L e pre mi e r tablea u c on ce rn e l 'enq uê t e de 1 953 · 54, l e s e co nd c e ll e d e 197 3-74 .

--- - --- - - ---- - ---

E n fré qu e nce d éc ro issa nt e (e n

% )

.... .... -

. . .. . . .••• _ ... ............... ...... ................................. _

.. .

H omm es Fc mm es

... ... ... ... ... ...

Influ e n ce hlmili a lc . Prom o ti o n

Voc ati o n , goû t Pis· all e r

Div c rs

38 .S 3 4. S

27

Voc ati on, goû t

Influ e n ce fa milial c . P ro m o ti on

Pi s· all e r Dh'e rs

SS ,S

23

1 7,5

4

. ... ... ... ... ... ... ...

... ...

. Pourqu oi ê t es' l 'D IIS d e\'f !'III (e) ;lI s titllt e ll r (tr;ce) ? » ( 1 9 7 3 · 1 9 7 4 )

E n fré qu c nce décro i ss ant e (c n

% )

. ... ... ... ... .

H OI llm cs Fe mm cs

... ... .. ... .

Pi s· all c r 38 Go ût p 1ur la p ro·

fess i o n S O

Goû t p o ur la pro·

fess ion (*) 3 1

Pi s · a ller 25 Pi all e r 25

Influ c nce familial e . Influ e ncc famili a l e.

Pro m o ti on 25 Pro m oti o n 2 3

DÎ\'ers 6 Divc rs 2

(. ) Il parâll signilil'3lil que le INIlIC ,\"()(.·ation. ail comptement disparu dans les reponses de la secondc rcd lcrd u:. alors qu'il ;wail é lreqllcmlllcni cmployé auparal'<lnl.

.... ... ... .... ... ... ... ... ... .

4

Po ur le s in s titutri ces, pis·aller e st d c \'e lHl l e f ac te ur nO 2.

Bi e n qu e d a n s les d e ux é tud es il a pparai sse plu s so u\'c nt cô té h o mm es qu e cô té fe mm es, s o n au g m e nt a ti o n re la itv e es t ex ac te · m e nt la m ê m e p our les d e ux se xes. E ll e es t d e 40 % !

Ain s i il est clair qu e - p o ur s ' e n t e nir a u x c hiffres d ' un e pa rt e t au c rit è r e stri c t e m e nt soc ial d ' a utre p a rt - n o u s ne po u vo n s es p é rer int é resse r au plu s qu e 50 % d es 83 ,5 % d e fe m mes qu i travaill e nt dan s l' e nse ign e m e nt é l é m e ntaire soi t 41 .75 % de l' e nse mble de s institutri c es e t 31 % d e s 16, 5 % d ' h o mm es s oit 5,12 % d es ins t i tut e ur s.

En c ore un e pa re nth èse : n o tr e m o u ve m e nt, c'es t · à · d ire à l a fois ses fo rm es d e tra vai l m ais a u ss i ses produ c ti o n s , o util s e t é dition s, s ont-ils a dapté s à l'a cc u e il d es in s titutri ce s , à l' es prit e t a u x norm es de l e ur tr ava il d a ns ce tt e p ro po rtiQn

d e 8 s ur 10 7

Mai s e n c ore faut ·il sa v o ir qu e p a rm i c eu x q ui so nt «e ntrés d a ns l a c arrière » d e le ur pl e in g r é, bea u co up e n s ont r eve nu s!

Voici d o nc le rés ultat d e s ré p o nses à la qu es ti o n :

.

...................... ...................................... .

-

Etes·~'ous

ac tu ellem ent satisf ait (e) d e

~'otre

pr of ession ? »

(en % )

... ... ... ... .

1 9S3 ·1 9S 4 1 973 · 1 97 4

... ... ... ... ... .

H o mm es Fe mm es H o mm es Fe mm es

. ... ...•... ...

O ui

O ui , m a is (o ui et no n)

No n

S I 3S 14

72 2 1 7

3 4 ,S 3S ,S 30

41 37 22

... ...

. Ce qui sa ut e au x ye u x, e n co mp ara nt g lo bale me nt les tabl ea u x d'un e é p oqu e à l' a utre , c ' cs t l'a u g m e nt a ti o ll s p ec t ac ulaire c it ez l es h o mm es co mm e c hez les re lllm es d es ré p o nses néga tÎ\'cs.

En ce qui c on ce rn e les hOlllm es , dan s un int erv all e d ' un e vin gtain e d ' ann ées , le po urce nta ge d es in satidait s a plu s qu e d oubl é ( d e 14 % à 30 0/0 ). Co rré la tive m e nt le p o urce nta ge d es sa ti s ra it s a co ns id é r a bl e me nt diminu é (d e 5 1 % à 35,5

0"/0).

Sc ul s les p ourcc nta ge s d es re po nses miti gées so nt r es tés à pe u près les m ê m es (35 % c t 36 ,5 % ).

L es ré ponscs négati\' es de s in s titutri ces n'ont

p ê1S

se ul e m e nt d oubl é CO llllll e ce ll es d e leurs co ll èg ues h O Ill1ll es , e ll es o nt plu s qu e t r iplé (d e 7 % à 22 % ). T o ut e n re st a nt infé ri e ures à ce lles d es h omm es . Corollaire m e nt, l e urs ré p onses pos iti\'cs o nt diminu é prcs qu e d e mo iti é (de 72 % à 41

0'/0) .

L' é v e il d c l'e s prit c riti q ue d es c nse ig nant es se m a n ifes te no n se ul e ment par J'express io n d e leur n e tt e in sati s fa c ti o n, mai s éga . le me nt par une a ug me ntati o n co ns id é rabl e d es ré p o nse s miti gées ( de 2 1 % à 37

%) . .

D ' un e faço n gé né ra le, ,' éca rt e ntre les ré pon ses m asc uline s et f é minin es , to ut e n s ub sis t a nt , a se ns ibl e m e nt diminu é . »

_ l' âge d es e nqu ê tés a ég alement un e n e tte influ e n ce s ur le ur ré p onse .

...•...•... ... ... ... ...

La sa ti s rac ti o n pro f ess i o nn e ll e d e t ro i s gé n é r a ti o n s d 'e nsei g n a nt s é lé me nt a ire s ( ho lllm es et femm es)

(e n

%)

. . . •••• • . . . _ ... .... ... ... _ ... ... .... ... . .

D e 20 à 35 a ns

D e 3S à 50 a ns

+ de

50

a ns

... ... ... ... ... ... ... ...

Oui

Oui, mai s No n

32 ,5

~5 1 67 , S

42

36,S 1 580 2 1,S \ '

SO

2 4 ,S 1 SU 25 ,S \

...•••...•... ...

Co mm e o n p o u va it s' y a tt e ndre , m o in s d ' un ti ers d es j eu nes sc d it sa ti s fait de so n ac tivité pro fess ionn e ll e . C ritiqu es qui ti e nn e nt à ce ( s uite p,

29)

(7)

Dossier pédagogique n ° 135 extrait de L'Educateur n O 4 de novembre 1979

Les D o ssiers Pédag o giques de

a 0 le

Réalités de l'enseignement spécialisé

Dossier réalisé par la commission « Enseignement spécialisé» de l'I.C. E.M.

, l

5

(8)

En guise d ' introduction

D i s pap a , d é bil e ? ..

comme n t o n fa i t pour de v' n i r

En septembre, Daniel entrait en classe de perfectionnement. Après avoir été dûment testé et déclaré ((débile {Agen), après examen par une commission spécialisée d'un dossier constitué par des renseigne- ments scolaires, des comptes rendus de tests, visite médicale.

etc., dossier qui restera «confidentieh).

A l'occasion de sa troisième rentrée scolaire en primaire, il arrivait dans une nouvelle classe avec son sac vide, son regard inquiet.. . et un autre dossier qui le suivra quelques jours plus tard. Dossier transmis par une collègue et comme il en est établi pour chaque enfant du groupe scolaire; dossier qui circule de classe en classe

suivant j'élève mais qui n'a rien à voir avec celui décrit plus haut

et examiné par la commission ; dossier rassemblant les appréciations de chaque maître et des parents au moment de l'entrée de l'enfant en primaire.

Ce pourrait être le début d'une histoire banale d'un ((élève» parmi d'autres, dirigé

à

8 ans vers une filière... une voie de garage, affirment certains, dont on ne sort jamais.

Ouand une personne fait son entrée dans un groupe déjà constitué, quand un enfant arrive dans une nouvelle classe, le maître, les autres enfants, le ((petit nouveau» s'engagent tout naturellement dans la vaste entreprise de la découverte de (d'autre».

Pour connaître, pour découvrir Daniel, tout peut aller bien plus vite car il existe ce fameux dossier «(sans importanco» qui le suit comme son ombre, qui va s'enrichir des mots des parents et qu'il suffit d'ouvrir «pour se faire déjà une idée» ...

Et c'est justement cela qui m'intéresse.

Ouvrir ce dossier et tenter d'examiner s'il n'est là que pour (donnel une idée» .

Le 24 octobre, les familles de chaque enfant étaient invitées

à

la première réunion de parents dans la classe. L'invitation avait été vo- lontairement rédigée sous forme de questions auxquelles il serait répondu le soir de la réunion :

- Comment votre enfant travaille-t·il?

- Qlle fait-11 ?

- Comment apprend·il à lire?

A-t-il des devoirs le soir?

Oue fera·t·il l'année prochaine?

La mère de Daniel, considéran

-

t cette invitation comme un simple questionnaire (un de plus) qui lui aurait été adressé, retournait le papier accompagné de réponses let entrait ainsi pour la première fois en contact avec la nouvelle classe de son fils).

A la première question elle répondait : mal. A la deuxième: s'amuse.

A la troisième: lecture?

A la quatrième:

?

(point d'interrogation).

Personne ne représentait la famille de Daniel le 24 octobre.

Le 6 novembre, sous enveloppe cachetée, me parvenait une «lettre

des parents»

- Me reprochant l'absence de devoirs le soir ;

- mè demandant si Daniel était entré dans une école ou une garderie;

- Me menaçant d'alerter Monsieur l'Inspecteur Lucas (Lucas n'est pas, contrairement à ce que croyait la maman de Daniel, le nom de l'Inspecteur d'Académie, mais bien ... celui de l'adjoint du dernier Maigret diHusé deux jours auparavant

à

la télé).

La lettre se terminait sur un rendoz-vous. Celui·ci eut lieu avec une mère en fait beaucoup plus inquiète qu'agressive: ((1/ est dur 1 il est

voleur / il est menteur ln devait·ello me répéter.

Deux ans auparavant, lorsqu'il était entré en primaire, dans un questionnaire aux parents, la mère n'avait déjà pas mâché ses mots, puisqu'à une question: ((Ouelles choses aimeriez-vous faire connaÎtre dans l'intérêt de lIotre enfant h), elle écrivait : (fEnfant trlls brutal, a maullais car8ctllre, n'est pas peureux de ses camarades et si besoin est, il les bat, n'aime pas se faire disputer même s'il a tort, veut toujours obtenir, trlls impoli. J)

6

Le 20 novembre, Daniel était dispensé de piscine parce que blessé à un pied. Dans le «mot», toujours rédigé par la mère, on pouvait lire en plus: ((J 'espère qu'il apprend mieux ses leçons.)}

Tout comme le 27" novembre, alors qu'on me demandait de laisser quitter Daniel

à

17 h, on avait ajouté en bas: ((J'espère que son travaH va mieux, si vous avez pas trop de difficultés avec lui.))

Depuis, trois mois se sont écoulés, plus de nouvelles officielles de la famille. Daniel ((continue sa scolarité» comme on dit, peu pressé de rentrer le soir à la maison, ça c'est évident, pas plus qu'il n'est pressé d'arriver le matin en classe.

((Se faire une idée» sur Daniel, il me semble que ces quelques lignes tirées de ((mots» adressés par la famille pourraient déjà y aider.

Comment imaginer un Daniel différent de ceux qu'en racontent ceux qui le connaissent le mieux, ses parents?

Oua nt à «son» école, «(sa» scolarité, ouvrons alors le «dossier sans importance» et lisons les appréciations des maîtres.

Fin do la maternelle:

((Peu d'intérét pour les activités scolaires;

peu de capacités d'attention, peu de moyens d'expression;

développement du langage : pauvre ;

degré de maturité pour l'acquisition de la lecture : apprentissage très difficile. JJ

(lci le pronostic pour l'an prochain est déjà formulé.) Cours préparatoire :

«

1" trimestre: travail déplorable;

2~ trimestre : incorrigible, quelques elforts rares en tk riture.

3'

trimestre: ne fait rien d'autre que de pertllfber la classe.

Signalé 8U C. M. P. P. JJ

Enfin l'appréciation la plus monstrueuse qui puisse être formulée sur un enfant par son institutrice: ((Moins intelligent qu'un singe mais beaucoup plus méchant 1 J)

(Jugement sans appel porté sur un enfant de sept ans avec une ironie dont l'auteur espérait très certainement tirer quelque succès auprès de ceilli qui le lirai!. .. )

L'année suivante, une tradition du groupe scolaire faisant qu'un enfant doublant son cours ne reste jamais avec le même mailre, Daniel entrait dans un autre C.P. Je citerai sans transition les résultats de cette seconde année:

(( Trop distrait, le traval1 de Daniel est insuffisant pour un redoublant. JJ (de trav811 du début de trimestre était mel1leur, mais depuis les

vacances de février, Daniel ne pense qu'à bavarder et à se distraire en classe. JJ

(( Très mauvais classement. Ne traval1le pas. Doit être orienté vers un éducateur spécialisé. J)

(Alors interviendra le psychologue scolaire qui établira un dossier officiel - celui·là - pour entrer en classe de perfectionnement.!

Ici pourrait s'achever la banale aventure d'un début de scolarité raté.

Ici pourrait commencer l'interprétation d'appréciations (CÎnnocentes»

(en tout cas pas toutes) formulées par des adultes honnêtes sur UN enfant. Je me garderai de le faire. Je pense plutôt à ce qu'écrivaient quelque part les auteurs de Pygmalion à l'école, Jacobson et Rosenthal :

(d es sujets se comportent conformément à ce que l'on attend d'eux.)J ((Un martre optimiste qui prédit de bons résultats à un enfant

difficile peut les obtenir elfectivemenl.. . parce que la personnalittJ de l'enfant correspond A son optimisme.»

Et je laisse à chacun le soin de méditer sur les préjugés plus que défavorables que peuvent engendrer le matraquage de toutes ces appréciations (citées plus haut) aussi bien formulées par la famille que par les instituteurs ainsi que sur le fait que les pronostics défa· vorables ont été, dans le cas de Daniel, plus que pensés, écrits, répétés let pratiquem.::lnt dits) à l'intéressé: un enfant, par sa famille, par ses maîtres ...

Tu d'mand'ras à ta maÎtr e sse ...

(9)

En guise d ' introduction

Au mome n t où :

• GAM I N . A U DASS, SAFAR I- t end ent à m ett re en car te les indi v idu s ;

• p ar l e urs p o uvo irs exo rbit ant s les COE S, CC PE , COTOREP ' rend ent irr éversi bl es l es handi caps (m ent au x , physi qu es, soc iau x,

a ff ec tif s, e tc.l.

vo ilà un exempl e p armi tant d 'a utres Qui no us m o ntre co mm en t l'éco le cl asse , tri e et r e j ett e les enf ant s et les ad o lesce nt s en m aj orit é d e mili eu p opul ai re.

Ce rejet d'enfants et d'adolescents «différents» a donné naissance

à

des structures ségrégatives qui évoluent en fonction d'intérêts, de profits que peut en tirer la classe dominante (patronat, santé, établissements privés, etc. "

Le M ini stère d e l'E du ca ti on , l es ensei gn ant s se d o nn ent b o nn e co nsc ience: ces pau v r es m alh eur eu x so nt tr ès bi en dan s ces cl asses, ces éta bl isseme nt s (perf ec tio nn em ent , S.E.S., E. N . P., E. M .P., LM . P., LM .P.P., H . P., G.A. P. P. · , etc.

On s'occ up e d'e ux, on les so uti ent , o n les m édica li se , o n les tes t e, o n l es fi c h e, o n les éd uqu e, o n les rééd uqu e, o n les int èg r e, on I s r éint èg r e, on les dés int èg re.

E n br ef, l' a norm a lité, l es i ndiv i du s diff é r ent s n ' ont p as l e droit d 'e x i s ter .

Po urt a nt ces en fant s et ad olesce nt s ex isten t ln C'es t ce q ue n ou s vo ul ons mo ntrer p ar ce dossie r : « E n rnarg e v e r s l'av enif)"

Mon tr er ce q u i se passe c h ez n ous, dans les classes, les éta bli sse men ts, en précisa nt n os limit es e t nos co ntr adic tio n s.

(' ) Pour tous Ic!. sigles de ce dossicr, voir glossaire.

*

• V ie c o o p érative: la coop érati o n en Ec o l e Nati o-

1 SO MM A I RE 1

En gu i se d ' i ntroduct i on :

• D is p ap a, c omm ent on fait pour d ev enir d ébi le? .. 2

nal e de Perf ec tionn em ent . . . .. . ... . ... .... .

• Edu c ation pr o f essio nn ell e ... .. ... ... .. . .

• E n fa n t s immigr és . . . , , . , , , , , , , . ... . . .. , . , , , , ,

12 13 14

• S ommai r e, g l ossa ire, li st e d es p art i c ipan ts a u do ss i er . .... ... ... . .. ... . ... .... . .

Notre réa li té q uot i d i e n ne: .

• Un probl èm e d e tou s les jours : l es c onflit s .. . ... .

• Travaill er dan s un C. E. S . « n o rmal » à Pari s ave c d es d éfi c ients aud itif s . . . ... . ... .. ... . .

• En se ign er d ans un ce ntr e d e p s y c hi atri e infantil e ..

---~.--- GLOSSA I RE S U CC IN CT

G. A . P. P. : G roup e d' Aide P sycho -P é da gog iqu e.

C . M . P. P. : C e ntre Mé di co- P s ycho-P é d agog iqu e.

3

4 6 8

S . A.F . A . R. I. : Sy stèm e Aut o mati sé p o ur les Fi c hie rs Adm i- n is tratif s et Rép ert o ir e d es Individu s.

A . U , D.A . S .S .: Aut o mati sa ti on d es Di r ec ti o n s d es AHaires Sanitai res et Soci a les .

G . A . M. I N . : Ges ti on Aut o m ati sée d e M éde ci n e Infantil e.

G.D . E. S. : Commis sion D épart em ental e d e l ' Edu ca tion S p é- ciale .

G . G. P, E. : Commi ssion d e Circo nsc ription pom l'e nseign e m ent Pr é-élément air e e t El ément air e.

GO .T . O . RE . P.: C om mi ss io n Tec hniqu e d ' Ori entati o n et d e Rec lasse m ent Pro f ess i onn e l.

I.M . P. : Institut Médico -P é dag ogiqu e.

1. M . P . Pr o : In stitut M édi co -P éd ag o giq u e Pro f ess ionn el . E. M. P. : E x tern a t M é di co- P é dag ogiqu e.

E. N . P. : E col e Nationa le d e Perfe c ti on n ement . S . E. S . : S ec t ion d ' Edu cation S pécia li sée.

H. P. : Hôpital P s y chiatr ique .

C ,A . E. I . : Ce rtifi cat d ' Aptitud e à l'En se ign ement au x Enfant s Ina dapt és.

A . E.M . - p é d . Fre inet - E. S . : A sso c ia,i on d e l' Ecol e M o d ern e - Péda gogi e Frei n et - d es t r availleurs d e l'En se ign e- m ent Sp éc iali sé .

N os po sit i on s et co n t r ad i ct i o n s dan s l' Educ at i o n sp é c i a l i s ée :

• No s po sition s p ar rapport au so uti en , à la r éé du -

cation , G .A . P. P" C . M.P . P, " , ... ".,." . ....

• Qu ell e po lit i qu e, qu ell e strat ég ie à propo s d e

l, Ina apta ' d tl . on } . .. ... ... ... . . ... .

• En gu i se d e co nclu si o n . ... . ... . ... .

,

"

' ,

.

,

U PlnT OIl1AU

M i a m! M i a m!

J 'a i rê vé que j' ai mangé l e maitre .. ,

mia m! mi am ! et To ny pl eura it.

A l or s. j' a i joué au b a llon.

Aprè s . j'ai fa i t de la p e i nture . ma i s José n e v o ulait pas.

puisqu e j'a v ais m a n gé Be rnard .

Mais il vo ul ait bien que je l i se son texte.

/! raconta it qu 'il a va i t attrapé un po isson.

RACHID

O nt part i cipé à l a rédact i o n de ce nu r o : Mic h el ALBERT, S imone BERTON , M ic h el FEVRE , Bern ard GOSSELlN , Chri stian L ERAY, Mi c h el LO ICHOT, Jean-Fra n ç ois PLANCHET, Suzann e ROP ERT, J ean- C lau d e SAPOR ITO , Danièle SASSATELLI, Philipp e SASSATELLI, Pierr e YVIN .

Les ill u s t ration s et t exte s d'e n fant s sont tirés de nos j ourn aux sc ol ai res .

1 5

16

7

(10)

Notre réalité quotidienne

Un problème de tous les jours:

LES CONFLITS

Il a rrive fréquemm ent , dan s no s classes, d' ent endre, à l' en tre-

ti e n, des tru cs du type : (( Hi er , il m'a foutu un coup de pied dans l'escalier des H. L.M,)) (voire un co up de pied dans

la jambe) ou: ((A la ré cré, elle a foutu so n frére par t erre et elle /'a mordu.))

Moins fréqu em ment, mai s c'e st arriv é, un gamin nou s a racon t é que son pèr e va au bal et Que so uven t, quand il dan se avec une fille, on le m ena ce, alors il a un co up de p oing am éri cai n dans sa p oche et quand o n le provo que, il le met et il demand e aux autres au moin s di x (sic ) s' il s veulent se battre avec lu i. Si les autres se dégonfl ent, ça va bien . Sinon, ça sa ign e et ça c raq u e (resie

!).

C'es t d'aill eurs l e même père qui flanqu e ses quatre gosses dehors à 7 heures du matin (et ça gèl e) parce qu e t o ut ce petit monde sa lit la mai so n .

Au même e ntr eti en , c'est une gamine qui racon te que son grand frère dég ueul e p arto ut quand i l es t saoû l e t qu'il oblige «les f emmes» (elle et sa mère) à nettoyer . . . si no n il cogne sur to ut le monde .

11 a rri ve m ême qu'on soi t obligé de sépa rer des gamins qui se cog nent d ans la cour d e récré, à co up s de p oings et d e pieds, voire avec des tru cs plus con tond an t s .

Co mme tous ces tru cs arrivent de plus en plus souven t (l a co ur ne s'ag randi t pas), nous nou s somm es demandés co mm e nt n aissen t ces conflit s vio l en ts .

Petit à p etit, n o us nous so mm es aperçus qu'il y a un e f o ul e de typ es de con flit s et qu'il n 'es t pas p ossibl e de l es régle r

(l)

de la même f açon.

Il y a ce u x qui arri ve nt entr e enfants d ' une m ême-cla sse ·en - pédagogie -éc ol e-moderne (on p eu t en discuter en A.G. d e coopé ou au conseïU, ceux qui naissen t entre enfan ts dont l' un es t dan s un e classe m ode rn e et l'a utre d'une clas se

«

tr adi ti o nn ell e )).

Il y a les confli ts qui naissent au sein de l' éco le, au sein d es f amilles, au sein de s H.L.M . (famille con tr e f am ill el.

Il y a les gosses qui vivent dans la violence (voir plus haut).

Il y a ce u x à qui o n dit c h ez eux qu 'i l faut rendre co up pour co up : « Pour un œil, les deux yeux! Pour un e dent, tou te la gueule ! / / ))

Il y a les gamins qui aime nt la cogne.

Il y a ce u x qui o nt peur.

Il y a ceu x qui «ca ft eno ) (pu isque l'institution l e demande) et ce ux qui se taisen t et ceux qui pl eurent et ceux qui serr ent les dents.

Il y a les gamin s qu i reprennent à leur comp t e les confl its f ami liaux : «Je veux pas que ma fille, ell e soit à de ce tte gami ne - , parce que tous les Unt el, c 'es t de la merde /))

II y a, bien sûr, l es racis me s : - co ntre les autres « ra ces» ,

- co ntre les gosses qui o nt de s poux,

- co ntre les en f ants de classe d e perfectionnement , co ntre .. .

Et tout ça fait un amalgame si co mpl exe qu'il es t bien diffi · ci le de co nn aîtr e les ca use s des confl it s.

Pourtant, il f aut bien arriver à vivre ensemble sa ns que ça sa ign e, sa ns que la violence se déchaîne sans arrêt 1 Nou s, dan s n os classes , nous avons recou rs au co nsei l de coopé, où on peut par lér d e t out et , bi en sûr , des confl it s.

Voilà un typ e de co nflit entre enfants d o nt le p oint de d épa rt est d 'ordre affectif et sex u el.

8

Dan s la classe, Fabri ce es t assis à cô t é de Lau rence ... Olivier est assis en fa ce , de l'autre cô té d e la classe. Laurence est une d es deux fill es de la classe parmi onze garçons.

Un jour en début d 'après · midi, Laurenc e se p laint d'Olivier qui lui a di t dan s la co ur : «( Va te f aire en cul er par Fabrice / C'est ton amoureux h). On réunit imm éd iat emen t l ' A. G. de coopé à la demande de Lauren ce qui n 'a pa s apprécié le compliment.

Olivi er répond tout d e suite en di sa nt: « Je m e suis trompé, je voulais dire qu 'elle vienne jo uer à la récré avec nous.

Moi e t puis Fabrice

Il)

Fabrice. - Quoi II Mois j'étais pas l à 1 je s uis arrivé quand l a récré était finie.

Laur ence. - Je lui ai dit que s'il r ecommençait je lui donnera;

une c l aqu e.

Olivi er. - Je lui ai dit ça parce qu'elle ne vient pas jouer quand on lui demande moi e t Fabrice / Elle joue avec que lqu 'un d'autre que je n e connais pas!

Olivier a le sens de l a propriété: le s fill es de la clas se sont aux ga rçons d e la classe qui s'en occupe nt mais surto ut pas aux garçons de s autr es cl asses qui voudraient s'e n occu per 1

Se ul ement voilà, Laur en ce mang e à la ca ntin e e t ell e s'y f ai t d'autres copa in s (malgré so n gros défaut de prononciation, ell e se fai t très bien com prendre). . . et puis, ell e a un e gentill e frim ousse, elle es t bonne cop in e, bien qu'en prof ond eu r, ell e soi t très ag ressive. C'est ell e Qui dit dans plusieurs tex tes libres qu 'e ll e veut me co up er en morceaux, la maîtresse d'à cô t é auss i, tout le monde aussi, et qu'elle veut manger l es morceaux. C'est p eu t- être un réfl exe de d éf ense co ntre l es adultes et so n nouveau milieu (elle es t con f iée maintenant à sa tante par l e ju ge des enfa nt s). Don c en bon sex iste, notre Olivier pense qu e les filles, c'est les filles et qu'elles ne de - vraient pas fai re au tr eme nt qu e ce qu'il a décidé pour elles 1 Ben ti ens 1

Laurence . - Pourquoi on le punit pas l I/f au t le l aisser dans l e préau.

Laur en ce ass im ile cette agression verb ale (enfin sans passage à l'ac t e) à des coups 1 Et c'est u ne loi de la classe: si on t ap e c'es t qu 'o n Il e peut plus se ret en ir t out seu l, alo rs o n res te so u s le pr éa u jusqu'à ce que l 'on pui sse se dominer et aller jo u er sans cog n er .

C l u e il B H A R

J 'n.!. r t \'é qua des g~a.nts coup:ucnt la \Ote dC13 n.llea ot qu' olles t ocbaient par t erre.

J.prbB, Jo 1e::s a l r ecououoo, C3io ça 00 f nl<>n1t li chaque 1'010 que Je r ecouo3.io.

Apr~o, ça n .t cnu, parco que

J ' ni

cio du f i l

-Au Chlnoio- .

S.pr~o, ollcs c ' t'lnervahut : a101'O, jo 1cIll' ni C:l.:J!>o

10 f U ct Jc n 'ni p38 r ecouau. J ' a.! cntel'T61

J.:'!10, c~::.e 3vec lA têt e coupée,

elles 00 Dont dét errées ll !

DIDIr.R

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