J
OURNAL DE
T
HÉORIE DES
N
OMBRES DE
B
ORDEAUX
S
TÉPHANE
J
EANNIN
Nombre de classes et unités des corps de nombres
cycliques quintiques d’E. Lehmer
Journal de Théorie des Nombres de Bordeaux, tome
8, n
o1 (1996),
p. 75-92
<http://www.numdam.org/item?id=JTNB_1996__8_1_75_0>
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Nombre de classes et unités des corps de nombres
cycliques
quintiques
d’E. Lehmerpar STÉPHANE JEANNIN
RÉSUMÉ. Le but de cet article est l’étude des corps
cycliques
quintiques
définis par lespolynômes
d’E. Lehmer. On calcule pre-mièrement le conducteur de ces corps dans le casgénéral
(non
nécessairement
premier)
puis
ongénéralise
un théorème(qui
donne les unités de cescorps)
démontré par R. Schoof et L.C.Wash-ington.
Par la méthode dedévissage
des unitéscyclotomiques,
qui
calcule le nombre de classes et lesunités,
on dresse une tablede ces corps
particuliers
(de
conducteurf ~
3000000)
et de leur nombre de classes. L’article se termine par unecomparaison
desdifférentes bornes
majorant
le nombre de classes de ces corps.ABSTRACT. The aim of this article is to
study quintic cyclic
fields definedby
E. Lehmer’spolynomials.
We first compute theconductor of these fields in the
general
case(not
necessarily
prime)
then we
generalize
a theoremproved
by
R. Schoof and L.C.Wash-ington
(which
gives
the units of thesefields).
By
the method of"dévissage"
ofcyclotomic
units,
wich computes the class number and theunits,
we draw up a table for theseparticular
fields(of
conductorf ~
3000000)
and their class numbers.Finally
wecompare différent upper bounds for the class number of these
fields.
1. Introduction.
En
1986,
E. Lehmer a exhibé dans[Le]
une famille de corps de nombrescycliques
et dedegré
5,
dont le groupe des unités estengendré
par des unités depetite
taille et conduisent donc à desgrands
nombres de classes. Cette famille de corps est définie par lespolynômes
irréductibles :dont le discriminant est 1
Dans le cas
où Pt
est un nombrepremier
p(qui
est alors le conducteur ducorps),
les racines dupolynôme
sont liées auxpériodes
de Gaussdéfinies ainsi
(cf.
[La]) :
On note =
0, ..., 4,
les classes duquotient
de par«ZjpZ)X)5:
où g
est une racineprimitive
modulo p. Lespériodes
de Gauss sont alors définies par:Les racines de
Ft (x)
sontdésignées
par =0, ..., 4,
et sont définies par :où 5
désigne
lesymbole
deLegendre
modulo 5.5 g Y
En
1988,
R. Schoof et L.C.Washington
ont étudié dans[SW]
la famille de corps de nombres d’E. Lehmer(au
niveau de leurs unités et de leur nombre declasses)
dans le casoù Pt
est un nombrepremier.
On tire de[SW]
quelques
résultats élémentaires surFt(x),
valables pour tout t E Z :i)
Ft (x )
est irréductiblesur Q ;
ii)
les zéros deFt(x)
engendrent
une extensioncyclique
dedegré
5 surQ.
En effet la transformation :permute
les racines deFt ~x)
cycliquement.
On se propose dans le
présent
article d’étudier les corpsKt
définis par lespolynômes
Ft ~x),
pour tout t e Z(ie:
sanshypothèses
restrictives sur le conducteurf t
deKt).
On démontre ici les résultats suivants :THÉORÈME 1. Le nombre. s’écrit de
façon
unique
pipremiers
distincts, ~
1Alors le conducteur de
Kt
estTHÉORÈME 2. Si est sans
facteurs
carrés,
alors les zéros deFt(x)
Ce théorème 2
généralise
le théorème(3.5)
démontré dans[SW]
par R. Schoof et L.C.Washington (cas
des conducteurspremiers).
Enfin on dresse une table des corps
Kt
(de
conducteurf t
3000000)
qui
donne le nombre de classes de chacun de ces corps.La méthode de calcul du nombre de
classes ht
deKt
(qui
donne aussi les unités deKt, indépendamment
du théorème2)
est différente de celleexposée
dans[SW] ;
c’est la méthode dite dedévissage
des unitéscyclotomi-ques
qui
repose sur la connaissance def t,
du groupe d’Artin deKt,
et d’une borne effectivemajorant
ht.
Ellereplace
donc l’étude des corpsKt
dans le cadre du corps de classes et nonplus
au niveau despolynômes Ft
ou deméthodes
analytiques.
Cette méthode dedévissage
des unitéscyclotomiques
est
exposée plus
en détail dans[G]
etégalement
utilisée dans[J].
Ce dernier article dresse la table de tous les corpscycliques
quintiques
de conducteurf
10000 en donnant les unitésgénératrices
et le nombre de classes de chacun de ces corps. Cette table futlongue
àobtenir,
laplupart
des corps traités étantprincipaux
tandis que la bornemajorant
leur nombre de classes était trèsgrande.
Le contexte est tout autre pour les corps d’E.Lehmer;
eneffet,
comme il est ditplus
haut,
ces corpspossèdent
un nombre de classes trèsgrand puisqu’une
étude située auparagraphe
5 montre dans le cadre du théorème 2(le
conducteur deKt
étant alorsPt),
que pour la borne B établie dans[G]
on a :Dans le cadre de cet article la méthode utilisée est donc très
performante,
ledévissage
des unitéscyclotomiques
étant trèsrapide,
etpermet
de dresser la table des corpscycliques quintiques
d’E. Lehmer de conducteurf t
3000000 et des nombres de classescorrespondants
(cf.
paragraphe
4).
2.Arithmétique
des corpsquintiques
définis parFt(x),
Pt
premier
ou non
On pose
Kt
=pour tout t e
Z,
où 0désigne
une racine deFt(x)
(cf. (1)).
Dans unpremier
temps
on cherche le conducteur deKt ;
pour cela onregarde
ladécomposition
dansKt /Q
d’un nombrepremier
p, diviseur du discriminant deFt(x),
c’est à dire diviseur det3
+5t2
+ lot + 7 ou dePt,
que l’onprécise
à l’aide de la définition suivante:DÉFINITION
2.0.1. Ondéfinit
pi, i =1, ..., n,
pipremiers
distincts,
enposant :
2.1. Cas p
7~
5.LEMME
2.1.1. i)
Tout f acteur premier p ~
5 dePt
est totalementdécomposé
dans c’est-à-dire congru à 1 modulo 5.ii)
Laplus grande
puissance
de 5 divisantPt
est1,
ou alors 25 si et seulement si t -0(5).
Preuve.
i)
On note~5
une racineprimitive cinquième
de l’unité. On remarque queN~(~5)~~(t+2+2~5+~5 ) = Pt
(cf. (2)).
Si p
n’est pas totalementdécomposé
dans on aura, enappelant p
un idéalpremier
convenable deQ( .[5)
au dessus de p :Soit T
l’automorphisme
de défini par T :(5
--; ~5
qui
donne :T~~~~ :
J5
---+ -J5;
enconjuguant
(5)
par T on trouve :que l’on
peut
multiplier
membre à membre avec(5)
pour obtenir :qui mène,
en identifiant sur la~5, ~5 , ~5 },
à une contradiction carp ~
5. Donc p est totalementdécomposé
dansii)
est évident. C7En
s’inspirant
de la remarque de E. Lehmer sur le travail de Kummer(mentionnée
à la page 536 de[Le])
d’unepart,
et en utilisant la transforma-tion(3)
d’autrepart,
on calcule lepolynôme
minimal tel que :On remarque que
82,83,
84}
est uneQbase
deKt ;
soitMe
la matrice demultiplication par 0
dansKt
et soit I lamatrice .identité
de dimention 5. A l’aide dulogiciel
PARI on calcule la matriceMcp :
puis
sonpolynôme
minimal :Preuve.
i)
Le résultant dePt
et de t + 1 est11,
donc lepgcd
recherché divise 11. Onprocède
de la même manière pourii)
etiii)
avec le calcul des résultants :ü)
Le résultant dePt
etde t2
+ 4t + 5 est 25.iii)
Le résultant dePt
etde t3
+5t2
+ lOt + 7 est 1. 0On montre ensuite la
proposition
ci-dessous :PROPOSITION
2.1.1. i)
Les diviseurspremiers
p(p;/= 5)
de ne sont pasramifiée
dansKt/Q.
ii)
Tout nombrepremier
p divisant q(p .¡.
pi,5)
est nonramifié
dansiii)
Tout pi estrami fié
dans Preuve.i)Le
discriminant deGt(x)
est:Pt (i4 + fit3 + 14t2 + 15t + 5)2 (8t4 + 48i3 +
102t2+70~-35)2.
Le résultant det3 + 5t2 +10t+7
avect4+6t3+14t2+15t+5
est -5 et le résultant de t3 + 5t2 + lOt + 7 avec 8t4 + 48t3
+ 102t2
+ 70t - 35est
-7.25,
il s’ensuit que lepgcd
de ces résultants est-5,
cequi
clos la démonstration dei).
ii)
Ona : Pt
=(e, p)
= 1(car
p ~
pi,5),
f 0}.
On pose=
v/pm
et dansFp
lepolynôme
devient X5 - "8
avec(~, p) ~
1(cf.
Lemme(2.1.2),
donc:a)
Si ô n’est pas restequintique
modulo p alorsQ)
est irréductible sur donc p est inerte dansKt/Q.
b)
Si ô est restequintique
modulo p alorsx5 - ~ - x5 - v5
mod v E Z. Comme p= 1(5), Fp
contient iL5 et v5 admetcinq
racines distinctes av(A5
= 1 dansFp’).
Donc p est totalementdécomposé
dans cequi
achèveii) .
(7?) = (b, pz -
1(cf. Lemme(2.1.2)).
Lepolygone
de Newton de ce l "ul A ,
d ni Xi d
ol ôme
a un seul côté depente
n2
= yz +5 ;
cp a donc pour valuationyz
+ 2013
et donc pi est ramifié. D2.2.
Cas p = 5.
PROPOSITION 2.2.1. Le nombre 5 est
ramifié
dansKt/Q
si et seulement sit -
0(5).
Preuve.On
rappelle
queFt
a pour discriminant(t3
+5i2 + lot +’l)2.Pt .
Il est aisé de voir que lacongruence t
~0(5)
estéquivalente
à la congruencePt -
0(5)
et
que t3
+5t~
+ 10t + 7 =0(5)
estéquivalente
à t -2(5).
Ondistingue
donc les deux cas :i)
Cast - 2(5).
On
regarde
Ft(x)
modulo 5 : on obtientx~ - x4 - x + 1=
(x5 - x) + (1- x4)
mod
5,
qui
admet1, 2, 3,
4 comme racines mod 5(1
étant racinedouble).
TI en résulte que 5 est totalementdécomposé
dansKt/Q.
ii)
Cas t -0(5).
un
polygone
de Newton à un seul côté depente -
et donc cp est de valuation 52 5
cequi
signifie
que 5 est ramifié dansK,.
5E 5Le théorème suivant
(le
théorème 1 cité dansl’introduction)
découle desprop ositions
( 2.1.1 )
et( 2 .2 .1 ) :
THÉORÈME 2.2.1. Le nombre j s’écrit de
façon
pi
premiers
distincts,
xiAlors le conducteur de .
Dans un deuxième
temps
on démontre le théorème 2 de l’introduction :THÉORÈME
2.2.2. SiPt5~~
est sansfacteurs
carrés,
alors les zéros deFt(x)
engendrent
le groupe des unités du corpsKt .
Preuve.La démonstration se déroule en trois
étapes,
comme pour le théorème(3.5)
démontré par R. Schoof et L.C.Washington
dans[SW].
Soit (j ungénérateur
de G = Soit E legroupe des unités de norme 1 de
On
note ie
=(E : U)
et ona io
=R/Rt,
où R est lerégulateur
de U etRt
le
régulateur
du corpsKt.
D’après
[SW]
on trouve :car
Pt5-’
est sans facteurs carrés etdonc Pt
est le conducteur deKt.
Deplus
[SW]
nous donne :i)
Il s’ensuit unemajoration
deio
en fonction de t et l’on saitd’après
[SW]
quepour
+1
> 20l’indice io
est 11.ii)
L’indice Í9
n’est pas divisible par 5 : supposons lecontraire ;
alors ilexiste t7
E E telleque 0
=(0
est de norme-1).
Supposons
dansun
premier
temps
que t~
0. Soit alors p un diviseurpremier
de(ramifié
dansKt )
et soit P l’idéalpremier
au dessus de p dans~Kt ;
on ap
=1(10).
Le groupe de Galois Gagit
trivialement modulo7~,
on adonc,
sachantque 0
=-r~/Q(r~) : B - -1(7~)
d’oùFt(x) - (x
+1)5(p)
et l’onobtient par identification :
En outre p divise
Pt,
cequi
donne :La différence de ces deux dernières
équations
conduit à:2t2+5t+15 ~
0(p),
puis,
en substituant à cette nouvelleégalité
l’équation t2
-5(p),
on obtientt =
-5 (p)
etdonc t2
-25 (p) .
Enfin,
en confrontant ce dernier résultat avect2 =
5(p),
il vient aisément la congruence : p =0(10)
cequi
est exclu. Dans le cas t = 0 on a alorsPt
= 25 et leprogramme de
dévissage
des unitéscyclotomiques
montre que le corpsKo
estprincipal.
L’indice
io
est donc non divisible par 5.iii)
L’indiceig
estégal
à 1.Pour
+ 1 ~ >
20 on a 11 5 doncÍ8
= 1(ie
est une norme d’entier dansQ(,g5».
Si It
+1
[
20 on calculeune
approximation
de R et onremplace
dans(6).
Il s’ensuit queio
11(et
doncÍ8
= 1)
pour toutPt
tel quePt5-~
est sans facteurscarrés,
excepté
peut-être pour Pt
=25, 31,101
et 25.11. Pour cesquatre
casparticuliers
le programme de
dévissage
des unitéscyclotomiques
montre que les unités calculées pardévissage engendrent
le même groupe que les zéros deFt (x),
d’où le faitque io
= 1. D3. Etude
numérique
des corpsKt.
3.1. Méthode de
dévissage
des unitéscyclotomiques.
La méthode dite de"dévissage
des unitéscyclotomiques"
est une méthodequi
permet
de calculer le nombre de classes et les unités fondamentales des extensions abéliennes réellesde Q
àpartir
de la connaissance du groupe d’Artin de l’extension et du calcul de ses unitéscyclotomiques
connues par les formule de Hasse etrappelées
dans[G].
Il est à noter que, dans le cas des corps d’E.
Lehmer,
cette méthode donne le nombre de classes et les unités fondamentalesindépendamment
du théorème 2.2.2. Cette méthode à doncl’avantage
deprocéder
à une vérification par le calcul de cedernier,
mais aussi de calculer le nombre de classes et les unités de corps d’E. Lehmer ne vérifiant pas leshypothèses
de ce théorème.Ainsi,
pour tous les corps d’E. Lehmerfigurant
dans la tablenumérique
duparagraphe
4 et ne vérifiant pas leshypothèses
du théorème2.2.2,
nous avons pu constater que les unités calculées pardévissage
engen-drent le même groupe que les racines deFt(x).
Dans le cas des corps vérifiant le théorème
2.2.2,
lepolynôme
Ft(x)
donne donc les unités fondamentales etgrâce
à la transformation(3)
qui
calcule lesconjuguées
successives d’une racine de il s’ensuit aisément la valeur durégulateur
Rt
correspondant.
La méthode dedévissage
commencepar calculer les unités
cyclotomiques
et lerégulateur
Rt
correspondant.
Le nombre de classes est alors connu par la formule :ce
qui pourrait
éviter ledévissage
des unitéscyclotomiques,
mais afin demettre en évidence l’intérêt de la méthode de
dévissage
et de manière à faire une double vérification des unités données par cette méthode et des unités données par lepolynôme
Ft(x),
il a étéprocédé
audévissage
des unitéscyclotomiques
pour tous les corps d’E.Lehmer,
de conducteurpremier
ou non, vérifiant - ou ne vérifiant pas - leshypothèses
du théorème 2.2.2.Soit F le sous-groupe de E des unités
cyclotomiques
de norme 1. On sait que E est unZ[p5]-module
de dimension 1 etque ht
=(E : F)
avecF = q >, où r~ est connue en termes de corps de classes
(ie :
via le groupe d’Artin de~t
dansSupposons
avoir trouvé une suite strictement croissanteF’>
=1/(i)
>, 0 i r, desous-Z [p5]-moddes
de E :on a alors les
équivalences
entre les troispoints suivants,
pour un nombrepremier
p dedegré
résiduel nP dansL’algorithme
de la méthode dedévissage
des unitéscyclotomiques
réside dans le fait de reconnaître effectivement s’il existe v E Z de normepnp
et E E tels que :
17(r)
=17(r+l)W).
Pour ce faire on utilise l’idée suivante :, c’est à dire s’il
, 1
existe e E E tel que
(77(,)W,
7î = E, c’est donc que17(r)
= e’. On pose alorsr~~~’+1 ~ - ~
puis
F(’+’)
=grâce
auxéquivalences
(7)
on en déduit quepnp
divise(E :
F(r»).
Pour tester si cette
égalité
est vérifiée on utilise le lemmeIV.1,
démontré par M.-N. Gras et G. Gras dans[G],
que nousrappelons
ici tout enl’adaptant
au cas des corpscycliques
quintiques
d’E. Lehmer:LEMME 3.1.1.
Soit y
un entierprimitif
deKt
et soit q eae,
q > 1. On suppose quelorsque
q estpair,
tous lesconjugués
de y sontpositifs.
Pourtout a E G = on pose Xu =
(M,7) i
(pour
qpair,
x, =q ~c~ >
0 ;
pour q
impair,
Xu est la racineq-ième
réelle dei)
Dans le cas qimpair,
une condition nécessaire etsuffisante
pour que les nombres x,appartiennent
àKt
est que lepolynôme
soit à
coefficients
entiers rationnels.Lorsque
cette condition est réalisée alors Xo’ =x 1
pour tout u E G.ii)
Dans le cas qpair,
une condition nécessaire etsuffisante
pour que les nombres x~appartiennent
àKt
estqu’il
existe des nombresS~
Ef -1, +1~
tels que le
polynôme :
-soit à
coefficients
entiers rationnels.Lorsque
cette condition estréalisée,
on a Xu = pour tout u E G.
D’autre
part
si on a unemajoration
de la forme :ht
=(E : F)
B,
alorsB(r)
étant connue parhypothèse.
L’algorithme
s’arrête si(7)
estnégatif
pour tout psupérieur
ouégal
au dernier nombrepremier
testé et tel queB(r),
auquel
cas = E et77 (r)
= e donne une de E. D’oùl’algorithme
comme dans[G]
qui
donne,
enoutre,
la borne Bmajorant
ht :
D’autre
part
d’après
[SW]
on obtient une autre borne:qui
est meilleure pour lespetits
conducteurs.Pratiquement,
on utilisera lamajoration
(8),
les conducteurs rencontrés étant assezgrands
pour les corpsKt
d’E. Lehmer.3.2. Recherche d’entiers de norme
Toujours
dansl’optique
d’uneprogrammation
dudévissage,
il est nécessaire detrouver,
pour tout entierpremier
p, un entier w de de normepnp
en vue du test(7).
Rappelons
que le sous-corps réel maximal de
Q(ii5)
estQ( v’5).
Nous traitons le cas p ==1(5)
qui
est leplus
général;
eneffet,
le cas p = 5 est connu, le casd’inertie dans est
trivial,
et celui d’inertie dansnous ramène au
problème
de norme dansQ( v’5) /Q
que nousrappelons
ci-dessous :i)
Par la méthode dedéveloppement
en fractions continues on sait trouver un entier deQ(B/5)
de normesur Q
égale
à~p,
lorsque
p estdécomposé
(le
problème
étanttoujours
solublepuisque
Q(-,/5-)
estprincipal).On
rappel
ici succintement cette méthode :Soient % le
polynôme
irréducti-ble de Q. On
balaye
l’ensemble
d’entiers~0, ... , p -1 }
afin de trouver une racine d’unidéal p
au-dessus de p dans~(~).
Soit c une telleracine ;
elle doit vérifier :g(c) m 0(p).
Onprocède
à ladécomposition
en fractioncontinue de
avec am+l = c, = p et les formules :
jusqu’à
ce quebk = bo = 1.
Ensuite on remonte
jusqu’à
la solution duproblème,
pm +q,,,91,
qui
estobtenue avec les formules de récurrences :
On a alors :
on pose alors :
pris
de telle sorte que minimum.ii)
On veut maintenant trouver un entier deQ(p5)
de norme suridentifiant avec
donc chacun des termes de la somme est a - b. 111 reste alors à
balayer
les intervalles ainsi définis et à détecter une solution ausystème
(10).
Onpeut
choisir une solution telle quea ~
0et 1 2:: 0,
cequi
entraîne,
enposant
3.3. Identification du corps
~t.
Dans le cas oùf t
n’est paspremier,
Q(p, ft )
possède plusieurs
sous-corpscycliques
dedegré
5sur Q
de conducteurft
dont un seulcorrespond
àFt(x).
Afin de redéfinir ce corpsKt
particulier,
en termes de corps declasses,
onprocède
de la manière suivante :Soit une série d’entiers
premiers 1;,
i= 1, ... , s, li
ne divisant pasf t,
tels queFt (x)
admette une racine moduloli.
On en déduitque ti
estdécomposé
dans
Kt
doncappartient
au groupe d’Artin deKt.
D’autrepart
on choisit lesli
tels que leurs Frobenius soientindépendants
dansGIGI
(ce
qui
implique
que li e
G ,
c’est-à-dire 1;
non totalementdécomposé
dans lecomposé
des sous-corps dedegré
5).
Le Frobeniusde li
fixe donc un corpsL~, composé
de corps dedegré
5,
dontKt.
On pose s =dim]F,
(G/GS) -1;
il suffit alorsde s Frobenius
indépendants
définis àpartir
del~,
i =1, ... ,
s, choisis
s
convenablement tels que
Kt
=
Li.
;=1
4. Table
numérique.
Dans le cas où
f t
n’est paspremier,
la dernière colonne de la table suivante donne lesli,
i=1, ... ,
s, définissant le corpsKt.
Les unités des corpsfigurant
dans la table sontengendrées
par les racines despolynômes
F
Notons que cette table concorde avec celle
fournie,
pour les conducteurspremiers,
dans[SW].
Le théorème(3.5)
qu’ont
démontré R. Schoof etL.C.
Washington
(cas
des conducteurspremiers)
concerne environ1/3
des corps satisfaisant auxhypothèses
du théorème(2.2.2)
etfigurant
dans cette table. R. Schoof et L.C.Washington
ont mis en évidence lepremier
corps de nombres dedegré
5(corps figurant
dans cette table pour t =27)
dont le nombre de classes est divisible par un nombre
premier supérieur
au conducteur de ce corps. On remarque que la tableprésente
fournit unexemple
dans le cas où le conducteur du corps n’est paspremier:
Pour t = 37 etf
= 661.3251 = 2148911 le nombre de classes du corpscorrespondant
23 est divisible par 5421151.Etudions deux cas
particuliers :
i)
Cas t = 83 : On aP83
=11.21412 ;
le corpsK83,de
conducteurf83
=11.2141 =
23551,
ne vérifie donc pas leshypothèses
du théorème 2.2.2. L’unitécyclotomique génératrice
de F est :avec, en
posant
TrLe
dévissage
en5,
avec w _ -1 +(3,
donne :avec:
avec
B (2)
= 93 101 etl’algorithme
s’arrête. Finalement on obtienth83
=5.101 = 505 et l’unité fondamentale est r~2 dont le
polynôme
irréductibleest :
-ce
qui
montre que le groupe des unitésengendré
par cepolynôme
est le même que celuiengendré
parqui
estpremier
et :avec:
et B = 926273.
Le
dévissage
en 11 estpositif
avec w = -1 -2(t
et donne :avec:
Le
dévissage
en 41 estpositif
avec et donne :et
B (2)
= 2053.Le
dévissage
en 241 estpositif
avec et donne :avec
B~3~
= 8 etl’algorithme
s’arrête.Finalement on obtient
h-21 =
11.41.241 = 108691 et l’unité fondamentaleest
1](3)
dont lepolynôme
irréductible est :Et l’on
peut
vérifier que le groupe des unitésengendré
par les racines de cepolynôme
est le même que celuiengendré
par celles de5. Et ude des b ornes
majorant ht
On
regarde
lesquotients
des bornes B(cf. (8) )
et B’(cf. (9) )
par le nombre de classesht.
On note encore -0, ... ,
4,
les zéros deFt (x),
.. 1 . ,
que Pt
soitpremier
ou non. Sachant que les-,
v 9 i =0, ... , 4,
sont les zéros, on trouve :
Pour
Pt5-c
sans facteurs carrés le conducteur de~t
est alorsPt
et on a les limites suivantes :et
sous
l’hypothèse
de l’existence d’une infinitéd’entiers Pt
distincts tels quePt5-C
soit sans facteurs carrés.BIBLIOGRAPHIE
[G]
G. Gras et M.-N. Gras, Calcul du nombre de classes et des unités desextentions abéliennes réelles de
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and RealCyclotomic
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JEANNINLaboratoire de
Mathématiques
URA 741 CNRS
25030