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Submitted on 1 Jan 1948
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Nouveau montage pour l’étude de l’effet Raman dans les
poudres cristallines
Monique Harrand
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ETLE RADIUM
.NOUVEAU MONTAGE POUR
L’ÉTUDE
DE L’EFFET RAMAN DANS LES POUDRES CRISTALLINES(1)
Par Mlle MONIQUE HARRAND.
Sommaire. - On utilise la lumière diffusée
dans le sens même de la lumière incidente par des couches de 0,2 mm (grains très fins, de 5 à 20 03BC) à 3 mm. Une quantité de matière très faible suffit. Des poses de 24 à 100 h ont permis d’obtenir les spectres complets du salol, de la chalcone C6H5CH=CH-CO-C6H5
et des dérivés halogénés et nitrés du benzène.
SÉRIE ’~11I. - TOME 1B. N° 3.
’
1l.~RS 19~8.
Ce
dispositif, qui
permet
d’étudier facilement lespoudres
cristallines(1),
a pourcaractéristique
derecueillir la lumière diffusée dans le sens même de la lumière incidente. Les
renseignements
ainsiobtenus ne sont pas aussi
complets
que ceux quepeuvent
fournir lesliquides
ou lesmonocristaux;
car les
grains
de lapoudre
ayant
toutes les orien-tationspossibles,
cette étude ne donne pas demesure de
polarisation.
Ce
montage
a, par contre, lesavantages
suivants :a. Utilisation d’une
quantité
très faible de matière(quelques
millimètres cubes sinécessaire);
b. Possibilité d’étudier des substances dont on ne
peut
pas obtenir demonocristaux
de dimensionssuffisantes,
etqu’~on
ne veut pas ou nepeut
pasmettre en solution.
Description
dumontagè. -
io La source delumière est un arc à mercure Gallois
(4
A,75
V auxbornes),
utilisé en bout defaçon
à recevoir toute la lumière émisequi
estprojetée
par un grosconden-seur
LI
sur la fenteF1
d’unpremier
spectrographe
degrande
ouvertureF/0,7 qui
sert demonbchromateur;
à cet effet onplace
dans leplan
duspectre
undiaphragme
percé
d’une fente de o,3 mm delargeur,
qui
permet de délimiter assez bien lerayonnement
incident
et d’éliminer le fond continu. Laremar-quable
ouverture du faisceau fourni par cemono-I1) Communication au Colloque de Spectroscopie
molé-culaire, Paris, mai J q " 7 .
chromateur
permet
unéclairement
intense de lasubstance.
La radiation utilisée est la radiation
indigo
dumercure ), =
~.358
Á.20 Tout contre la fente du monochromateur est
placée
lapoudre
étudiée. Celle-ci est contenue dansFig. I.
une
petite
cuvedont l’épaisseur
dépend
de la grosseurdes
grains
et de leurtransparence.
Ces cuves sont obtenues enperçant
des trous de 2,5 mm de diamètre dans desplaques
de laiton de o. ~ à 3 mmd’épaisseur,
fermés par des lames de verre, une lame très fine
(couvre-objet
demicroscope)
se trouvant du côtédu monochromateur. Pour les
épaisseurs
inférieuresà o; 5 mm le laiton est
remplacé
par des filmsphoto-graphiques.
82
La
quantité
de matièreexigée
est donc très faible.Malgré
la faibleépaisseur
depoudre
traverséela lumière diffusée par effet Raman est
importante
grâce
à ce fait que le cheminoptique
est considé-rablementaugmenté
par les réfractions et réflexionssur les
grains
de lapoudre.
Uneconséquence
estl’inutilité du filtre de soitie dont le rôle est d’éviter
la
surexposition
de la raie excitatrice. C’est lapoudre
elle-mêmequi
joue
ce rôle par sonabsorption.
Mais il
y a
uneépaisseur
optima
à trouver.Si
l’épaisseur
de lapoudre
esttrop
faible,
la lumièreincidente n’est presque pas
absorbée,
son intensitéest
trop
grande
à lasortie,
il y asurexposition
surla
plaque
photographique
qui
noie lespectre
Raman;
. d’autre
part,
lesgrains
étant peunombreux,
l’inten-sité de la lumière diffusée
qui
estproportionnelle
àleur nombre est très faible : les raies Raman appa-raissent à
peine.
Si
l’épaisseur
esttrop grande,
la lumière incidenteest
trop
absorbée,
elle ne traverse pas lapoudre,
les
grains
à la sortie n’étant pas excités n’émettentpas de
Raman,
tandis que la lumière diffusée parles
grains
à l’entrée de lapoudre
se trouve absorbéeavant la sortie.
Entre ces deux cas extrêmes il faut trouver une
épaisseur
telle que la radiation excitatrice soit suffisammentabsorbée,
tout enproduisant
lemaximum de lumière diffusée.
Cette
épaisseur
varie avec l’état cristallin de lapoudre :
Les
poudres
cristallines àgrains
très fins(5
à 20 ~.:iodate de
Ba)
doivent avoir uneépaisseur
trèsfaible
(0,2
mm),
aucontraire,
si lesgrains
sontplus
gros(i5o
à ~oo ¡~ :salol)
l’épaisseur
doit être de 3 mm.La
transparence
doit être dans tous les cas à peuprès
la ,Si la
poudre
estlégèrement
colorée enjaune,
cette
épaisseur
doit êtreplus
faible(i
à1,5
mm),
puisque l’absorption
estplus grande.
Dans ce dernier cas le rôle de filtrejoué
par lapoudre
elle-même
estparticulièrement
avantageux
puisqu’il
estsélectif :
l’absorption
de la radiation exitatrice estgrande
(radiation
indigo),
mais la lumière diffusée se trouvantvers
le jaune,
légèreinent
au delà de la banded’absorption,
est relativement moins affaiblie.30 Cette lumière diffusée dans le sens du
rayon-nement incident est
projetée
par une lentilleL2
de cm de distance focale sur la fenteF2
d’un dedeuxième
spectrographe
ouvert àF,~’2,3
et formé detrois
prismes
de 6oo et dont les arêtes ont g cm.Sa
dispersion
est bonne : .Ce
spectrographe
est muni d’une doubleparoi
danslaquelle
circule un courant d’eau froide pour maintenir àtempérature
constante lespièces
d’optique, dispositif
nécessaire étant donné lalongueur
des poses(24
àiooh).
Quelques
résultats. - Le saloldéjà
étudié par Kohlrausch[2],
a étérepris
surnotre
montage
à titre decomparaison.
Une posede 3o h donne le
spectre
presquecomplet.
En 60 hon a toutes les raies. Ce
montage
nous apermis
dedédoubler la raie w =
1400
cm-1 en 1393et
1407
cm-1. Alors que lespectre
depoudre
deKohlrausch
commençait
à 56ocm-’,
le nôtreprésen-tait une raie à 253 cm-1.
Parmi les
poudres
coloréesétudiées,
citons lachalcone
C6HsCH==CH-CO-C6Hs
dont lespectre
vient en
4o h;
les raies intenses viennent en 5 h.Citons aussi les dérivés
halogénés
et nitrés dunitrobenzène
(poses
variant entre 60 et Iooh.)
Ces corps donnent en
général
de beauxspectres
ayant
tous une raie très intensecorrespondant
à la vibration dugroupement
chromophore [3].
Lachalcone a deux raies très intenses Av = 1601
et 1612 cm-1 dues aux doubles liaisons des noyaux
benzéniques
et de lachaîne,
la raie de C =0n’appa-raissant pas. Les dérivés nitrés du benzène ont une
raie très intense à 1350 cm-1 due au groupe
NO,.
.
_ BIBLIOGRAPHIE.
[1] J. CABANNES, R, LENNUIER eL Mlle M. HARRAND, C. R. Acad. Sc., 1946, 223, p. 301.
[2] K. W. F. KOHLRAUSCH, Sitzungsberichte der K. Ak. der
Wissenschaften in Wien, 1943, 152, Abt II b, p. 145.
[3] Mlle M. HARRAND et R. LENNUIER, C. R. Acad. Sc.,