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Appareillage pour les dépots de couches minces sur
support chauffé
G. Blet
To cite this version:
105 A.
APPAREILLAGE POUR LES DÉPOTS DE COUCHES MINCES SUR
SUPPORT
CHAUFFÉ Par G.BLET,
Laboratoire de Physique du Solide, C. F. T. H.
Résumé. 2014
Cet article décrit un appareillage destiné à la réalisation sous vide de couches minces sur support chauffé. L’auteur s’est attaché plus particulièrement à la réalisation du four
permettant d’obtenir une température uniforme à une fraction de degré près dans un volume de
plusieurs centimètres cubes et ayant la même stabilisation dans le temps.
Abstract. 2014
In this paper is described an apparatus which allows one to obtain thin films on a heated substrate by a vacuum technique. The author shows the principle of the oven designed in an attempt to obtain a uniform temperature in a several cm3 volume without any variation with time.
LE JOURNAL PHYSIQUE
PHYSIQUE APPLIQUÉE TOME 23, JUIN 1962, PAGE
Dans de nombreuses
techniques
de réalisation de couchesminces,
il est souvent utile de réaliser lesdépôts
sur unsupport
chauffé à unetempérature
convenable. C’est le cas en
particulier
des recherchesoù l’on désire obtenir une structure définie. La
cambre
d’expérience
devra donccomporter
undis-positif d’évaporation
àtempérature
variable et uneenceinte
permettant
de maintenir lesupport
à telletempérature
que l’on désire. Lesqualités
primor-diales d’un tel ensemble sont l’uniformité de
tempé-rature du
support
et sa constance dans letemps.
L’appareillage
décritci-après
a été étudié et réa-lisé en vue d’obtenir les meilleuresperformances
sous ce
rapport.
I.
Description
de l’ensemble. - L’âme de cetteinstallation est évidemment le groupe de pompage.
Il est
classique
etcomporte
une pompeprimaire
àpalettes
de débit 10m3/h
suivie d’une pompe à diffusion d’huile d’un débit de3501/s
à 10-4 mm demercure. Cette pompe est
remplie
avec de l’huile desilicone dont la tension de vapeur à 20°C est de
10-6 mm de mercure.
L’adjonction
d’unpiège
à fréonpermet,
en établissant unpoint
froid à- 45 OC entre la pompe à diffusion et la vanne
écran,
de reculer la valeur du vide limite.L’espace
àvider,
d’un volumeapproximatif
de 50litres,
est constitué par un anneau inférieur com-portant
tous les passages nécessaires à l’instal-lationintérieure,
surmonté d’un manchoncylin-drique
enacier
inox fermé à lapartie supérieure
par une
platine.
Tous lesjoints utilisés,
sansexcep-tion,
sont desjoints
toriques
en caoutchoucsynthé-tique.
A l’intérieur de l’enceinte sont situés deux
organes essentiels
( fig.1 ) :
a)
Le creusetqui
sert àvaporiser
le matériauque l’on veut
déposer.
b)
Le fourqui
chauffe lesupport
surlequel
onréalise le
dépôt.
a)
Le creuset. - Celui-ci est engraphite qualité
nucléaire., Cette variété a
l’avantage
de peudégazer
auchauffage
et de contenir desimpuretés
enquan-FIG. 1.
tité très réduite.
D’autre
part,
dans ungrand
nombre de cas, il ne s’allie pas avec le corps à
évaporer
et sa tension de vapeur reste relativement faible dans le domaine destempératures
qui
nousintéressent.
106 A
Ce creuset est chauffé en haute
fréquence
parcouplage
avec une bobine dequelques spires
refroi-dies par eau, alimentée par ungénérateur
tra-vaillant à 3 MHz.
La
ligne
de raccordement est accordée par unecapacité
convenable. Lerepérage
del’énergie
four-nie au circuit s’effectue de la manière suivante : un
transformateur d’intensité de
rapport
100 estcou-plé
à l’un des conducteursprès
de la masse. Unedétection par diode à
pointe
augermanium
permet
la mesure aisée sur un
milliampéremètre,
del’in-tensité HF traversant l’inducteur.
La montée en
température
est relativementrapide :
la mesure etl’enregistrement
se font àpartir
d’uncouple
chromel-alumel introduit dansune cavité à l’intérieur du
graphite.
La
correspondance
entre latempérature
atteinteet l’intensité haute
fréquence
est établie une fois pour toute etpermet
unréglage
trèsrapide.
b)
Lefour. -Comme
nous devions effectuer lesdépôts
sur un éêhantillonpréalablement
chauffé,
nous avons. dû; réaliser un fourpermettant
d’atteindre des
températures
de l’ordre de 800 °C.Les
échanges
detempérature
sous vide ou dans uneatmosphère
très raréfiée ne se font que parconduction et
rayonnement,
la convection étantéliminée.
Or,
il est désirable d’avoir unetempé-rature la
plus
uniformepossible
dans un volumeassez étendu. Les
phénomènes
de conductionnéces-sitent un
gradient
detempérature
que,précisément,
nous voulons éviter. Par contre, dans un corpsnoir,
les lois de Kirchoff nous
indiquent
que latempé-rature est
uniforme,
à condition que leséchanges
soient limités au seul
rayonnement.
Nous nous arrangerons donc pour réduire leplus possible
leséchanges thermiques
par conduction et essaierons de réaliser un four aussi voisin quepossible
d’un corps noir. Malheureusement ce four doit être ouvert par le bas pour que lejet
moléculairepuisse
atteindre lesupport,
et par le haut pourl’introduction de ce dernier. Notre four sera donc un
cylindre
à axe vertical. Pour que saparoi
soit àtempérature
laplus
uniformepossible,
elle seraelle-même chauffée par
rayonnement,
l’élénientchauffant,
ici unespirale
demolybdène,
ayant
le minimum depoints
de.
contact avec laparoi
interne constituée par uncylindre
d’acierinoxydable :
les contacts sont des cales decentrage
en stéatite. Uncylindre
extérieur,
en acierinoxydable
également,
sert de réflecteur. L’échantillon estsuspendu
au centre de ce four parquatre
crochets en fil detungstène.
Iln’y
a aucun contact entre le four etl’échantillon. Les fils de
tungstène
sont fins etlongs.
Leurpartie
inférieure est elle-même chaufféepar
rayonnement
et de ce fait lespertes
thermiques
par les fils sont réduites. Lethermo-couple
decon-trôle est
placé
auvoisinage
de la facesupérieure
dusupport,
sans le toucher. Si le volume à tempé-rature uniforme est assezgrand,
onpeut
être assuréd’une mesure correcte de la
température
sans avoirà réaliser de délicats contacts
thermiques.
Nousavions
procédé
à une étude détaillée de larépar-tition des
températures
à l’intérieur de cefour,
en ydéplaçant
unthermocouple
commandé del’exté-rieur,
et ceci pour diversestempératures
derégime.
Une autre étude apermis
d’établir lescorres-pondances
existant entre latempérature
d’équi-libre,
la tension aux bornes del’enroulement,
l’in-tensité du courant et lapuissance
consommée. Cesdivers
renseignements
permettent
derégler
trèsrapidement
le four à latempérature
désirée( fig. 2).
FIG. 2.
Plutôt que
d’appliquer
dès le début la tensioncorrespondant
à latempérature
souhaitée,
une autretechnique
s’est révéléeplus
favorable. La tension maximadisponible
estappliquée pendant
untemps
0 au boutduquel
elle est ramenée à lavaleur choisie : ce
procédé présente
le doubleavan-tage
d’undégazage
de la presque totalité du fourà une
température supérieure
à celle de travail et d’ungain
detemps
appréciable.
FIG. 3.
Le
graphique
no 3indique
les courbes de montée entempérature
selon latechnique classique :
appli-quer dès le début la tensionqui
donnera àtech-nique,
chauffer d’abord au maximum untemps
court. Nous voyons que legain
detemps
pouratteindre
l’équilibre
estappréciable,
15 minutes aulieu de 30 minutes. L3
gain d’énergie
de l’ordre de 30%
(facile
àcalculer)
conduit à un moindre échauffement de l’ensemble. Enfin cesenregis-trements montrent la
parfaite
stabilité detempé-rature du four
à +
10près grâce
à son inertiether-mique
élevée.(Ces
courbes ont étéenregistrées
pour unetempérature
d’équilibre
de 700°C.)
II. Performances obtenues. - Les nombreuses
séries de mesures
effectuées,
ainsi que diversenre-gistrements,
nous ontpermis
d’étudier lecompor-tement de cette installation.
a)
Le vide. 2013-Après dégazage
du four àrésis-tance ainsi que du creuset en
graphite,
on obtient et on maintient dans l’enceinte unepression
rési-duelle
d’argon
(au
cours dudégazage
on effectueplusieurs
lavages
àl’argon)
de l’ordre de 2 à5’ .10-6 Torr.
b)
Le creuset. - Enutilisant pour le chauffer une
technique
analogue
à celle que nous avons décrite pour lefour,
on obtient unchauffage
trèsrapide.
TABLEAU 1
L9 tableau 1
indique
lestemps
dechauffage
0 àpuissance
maximale(10 ampères HF)
pour obtenirles
températures
échelonnées de 800 à 1 050 OC. On y a notéégalement
les intensités HF nécessaires pour maintenir cestempératures.
Legraphique
4rassemble ces résultats.
TABLEAU 2
c)
Lefour.
- Le tableau 2indique,
pour destempératures
comprises
entre 450 et 800OC,
letemps
dechauffage
à lapuissance
maximale(11 volts).
On a notéégalement
la tensionsuffi-sante pour maintenir ces
températures.
Ces résul-tats sontexplicités
par les deux courbes dugra-phique
5.L’uniformité dans un
plan.
horizontalperpen-diculaire à l’axe du four a été étudiée à différents niveaux voisins du
plan
médian. Le four a 100 mmde
long.
En donnant la cote zéro auplan
du base dufour,
les résultats concernant l’uniformité sontidentiques
pour desplans compris
entre les cotes30 et 60 mm.
Le tableau 3 donne les résultats obtenus
depuis
le centrejusqu’à
2,5
mm de laparoi ;
le diamètreFIG. 5. FiG. 6.
108 A
intérieur du four étant de 30 mm, la
répartition
destempératures
possède
unesymétrie
radiale : latem-FIG. 7.
pérature
nedépend
que de la distance « d o à l’axe(fig. 6).
La distribution des
températures
lelong
de l’axe a été étudiée entre lesplans
20 et 80. Nous avons constaté unelégère
anomalie : le maximum detem-pérature
estlégèrement
décalé en dessous du milieu dufour,
de l’ordre de 10 mm. Ceci semble dû à unedissymétrie
de l’enroulement demolybdène,
les gorgespratiquées
dans les barrettes de stéatite n’étantpas
rigoureusement
équidistantes (fig. 7).
III. Conclusions. - L’étude
expérimentale
de notre réalisation nous a montréqu’en
utilisantuni-quement
lerayonnement
pour chauffer lesupport
d’échantillon,
il estpossible d’obtenir,
dans unvolume de
quelques
centimètrescubes,
unetempé-rature uniforme à
quelques
degrés près.
Nous pen-sons que ces résultats sont intéressants pour denombreuses