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Photoconductivité des couches minces de Cds
M. Balkanski, Renata Chaves
To cite this version:
M. Balkanski, Renata Chaves. Photoconductivité des couches minces de Cds. Journal de Physique,
1966, 27 (3-4), pp.173-182. �10.1051/jphys:01966002703-4017300�. �jpa-00206384�
173
PHOTOCONDUCTIVITÉ
DES COUCHES MINCES DE CdS(1)
Par M. BALKANSKI et M. RENATA CHAVES
(2),
Laboratoire de
Physique, École
NormaleSupérieure,
Paris.Résumé. 2014
Exposé
de la méthode depréparation,
dudopage,
des résultats obtenus enphotoconductivité
à différentestempératures
et des calculs des sections efficaces corres-pondant
à cesimpuretés.
Le maximum de
photoconductivité intrinsèque
est auvoisinage
de0,49 03BC dopé
avec duCu, Ag,
Co et V. Des couches mincesprésentent
des bandeslarges
dephotoconductivité
dontles seuils se situent à
0,60, 0,54
et0,63, 0,65 03BC respectivement.
Les valeurs de
l’énergie
d’ionisation dans les cas oùl’impureté
est constituée par un excès de Cadmium sont :0,52, 0,34
et0,25
eV. Une extinctionthermique
de laphotoconductivité
estconstituée au
voisinage
de 500 °K.L’interprétation
des courbes de décroissance de laphotoconductivité
en fonction du tempset aux différentes
températures
permet la détermination des sections efficaces de capture allant de 10-17 à 10-19 pour les différentspièges.
Abstract. 2014
Description
of the method of thin filmpreparation, of doping,
of theexperi-
mental results on
photoconductivity
at différent temperatures and the results of the calcu- lation of the capture cross-section of theseimpurities.
The intrinsic
photoconductivity
maximum is around0.49 03BC
withCu, Ag,
Co and Vdopant.
Thin films exhibit wide bands in
photoconductivity,
the thresholds of which are about0.60, 0.54,
0.63 and0.65 03BC irespectively.
The activation energes when the
impurity
is excess cadmium are0.52,
0.34 and 0.25 eV.Thermal extinction of
photoconductivity
occurs around 500 °K.Analysis
of the decrease ofphotoconductivity
with time at different temperatures allows the determination of capture cross-sections from 10201417 to 10 201419 for the different traps.LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 27, MARS-AVRIL 1966,
1.
Introduction.
-- Une despropriétés
lesplus remarquables
du sulfure de cadmium est saphoto-
conductivité. Les différents
aspects
de l’effetphoto- électrique
et de laphotoconductivité
ont faitl’objet
de nombreuses études dans les monocristaux. Etant donné le rôle très
important
des couches minces dans latechnologie
moderne(cellules photo-résis-
tantes,
piles solaires,
circuitsintégrés, etc...),
il nousa semblé intéressant de mettre au
point
laprépa-
ration par
évaporation
des couches minces de CdSet de faire une étude de la contribution des différents
types d’impuretés
à laphotoconductivité.
Lescouches minces
présentent
sur les cristauxl’avantage
d’être facilement
dopées,
et nous pouvons connaîtreapproximativement
lepourcentage d’impuretés
introduites.
Des
descriptions
détaillées sur lapréparation
etl’étude des couches minces de CdS sont données dans les travaux de
Bramley [1],
Aitchinson[2],
Veith
[3],
Chaves[4].
(1)
Ce travail a été rendupossible grâce
à une subven-tion donnée par
Aerospace
Research Laboratories OAR par l’intermédiaire del’European
Office ofAerospace Research,
United States Air Force.(2 )
Boursière de la Fondation C. Gulbenkian et de l’Institut de Alta Culturapendant
la réalisation de cetravail.
Dans ce travail nous étendrons la
statistique
deShockley
et Read[5]
et nousl’appliquons,
ainsi que celle de Sah etShockley [6],
à l’étude de laphoto-
conductivité dans les couches minces de CdS.
2.
Théorie.
- 2.1. SUPERLINÉARITÉ-SUBLINÉA- RITÉ. - Pourexpliquer
certainsaspects
de laphoto-
conductivité du CdS tels que la variation du
photo-
courant de la
puissance
del’éclairage,
la décrois-sance ou croissance de la
photoconductivité,
il fautadmettre,
au moins deux sortes de centres de recom-binaison pour les électrons et les trous libres.
Nous avons
essayé
de faire uneapplication
desstatistiques
deShockley
et Read[5]
et Sah etShockley [6]
à l’étude de la variation de l’intensité duphoto-courant
en fonction de lapuissance
durayonnement
incident. Les résultats montrent que deux centres de recombinaisonindépendants
outrois niveaux
dépendants peuvent
donner un effet desuperlinéarité
ou sublinéarité dans un semi- conducteur.’ L’étude de la
dépendance
duphoto-courant
enfonction de la
puissance
durayonnement incident,
ne va pas nous
permettre
d’obtenir des conclusionssur la
dépendance
ouindépendance
des niveaux sinous ne connaissons pas tous les
paramètres,
cequi
dans la
pratique
est très difficile pour le CdS.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01966002703-4017300
On
peut
admettre engénéral
que : électrons ettrous libres ne sont pas
dégénérés
etqu’ils
sont enéquilibre thermique ;
les processus à deuxporteurs
sont très peu
probables ;
la concentration desimpu-
retés est telle
qu’elle
nepermet
pas de transitions d’électrons entre différents centresd’impuretés.
Considérons successivement deux centres de recombinaison
indépendants
et trois niveaux de recombinaison nonindépendants.
2.1a. DEUX CENTRES DE RECOMBINAISON INDÉ-
PENDANTS. - On
appelle profondeur
d’un centreMk, l’énergie
d’activationEk
nécessaire pour libérer l’électronpiègé
sur ce centre. On identifie en pra-tique Ek
avec la distance du niveaud’énergie
ducentre de recombinaison au bas de la bande de conduction dans le
diagramme représenté
sur lafigure 1.
’
FIG. 1. -
Représentation schématique
dudiagramme d’énergie
des centres de recombinaison.En
régime permanent,
le nombre d’électrons ukqui
se recombinent avec des trous par unité detemps,
à travers les centres de recombinaisonlVlk
deprofondeur Ek
est donné par :où
est la
probabilité
moyenne decapture
d’un électron par unité detemps
à travers les centresMx
si
Ik
,-...J0, avec
Cpk, probabilité
moyenne decapture
d’un trou par unité detemps
à travers les centreslVlk
si/k ’- 1 ;
n(p),
nombre d’électrons(trous)
libres par unité devolume ;
~’,
niveau deFermi ;
ni, nombre d’électrons ou trous libres par unité de volume dans un semiconducteur
intrinsèque ;
Dans un semiconducteur à deux centres
Ml
etM2,
le nombre total d’électrons ou trous
qui
se recom-binent par unité de
temps,
enrégime permanent,
àtravers ces deux centres, est :
Désignons par Z
le nombre depaires
électrons-trous
produit
par unité detemps
et admettonsqu’il
est
proportionnel
au nombre dephotons
incidentsd’une certaine
longueur
d’onde :La condition de neutralité de
charge électrique
nous
permet
d’écrire :où
IV1
est le nombre de centreslvll
par unité devolume ;
N2,
le nombre de centresM2
par unité devolume ;
et variations des fonctions
Il
etf 2
donnéespar
(éq. 4.2)
de la référence[5], correspondant
auxvariations des concentrations des électrons libres
(An)
et des trous libres(dp) ;
Si le semiconducteur est de
type
n, On »Ap
etéquation
de deuxièmedegré
en pqui
nouspermet
de déterminer p en fonction de n et des
paramètres qui
caractérisent les niveauxd’impuretés
dans lesemiconducteur.
En
remplaçant
p dansl’équation (2.2),
on aboutià une relation entre n et Z.
Pour certaines relations
particulières
des concen-trations,
desprofondeurs
desimpuretés
et de laposition
du niveau deFermi,
nous pouvons avoir soit unesuperlinéarité
soit une sublinéaritéqui
dépend
de la distribution desporteurs
entre les différents centres de recombinaison en fonction de l’intensité durayonnement
incident.175
2.1b. TROIS NIVEAUX DÉPENDANTS. - Consi- dérons un semiconducteur dont les défauts du réseau
peuvent
exister dans les états decharge
se,(s + 1)e
et
(s -E- 2)e, s
entier.En
régime stationnaire,
le nombre depaires
électron-trou
U(s --~- 1/2)] qui
se recombinent en effectuant les transitions s -~(s + 1)
par unité detemps,
est donné par :Nus,
nombre de niveaux par unité de volume dans l’état decharge
se ;C(n, s), probabilité
moyenne decapture
d’un électron par unité detemps
à travers un niveau dans l’état decharge
se ;C(p, s), probabilité
moyenne decapture
d’un trou par unité detemps
à travers un niveau dans l’état decharge
se ;e(n, s), probabilité
moyenne d’émission d’un élec-tron par unité de
temps
à travers un niveau dans l’état decharge
se ;e(p, s), probabilité
moyenne d’émission d’un troupar unité de
temps
à travers un niveau dans l’état decharge
se.Le nombre de
paires
électron-trouqui
se recom-binent en effectuant les transitions s -
(s + 1)
et(s + 1)
-~(s -~- 2)
par unité detemps
est :Si Z
désigne
le nombre depaires
électron-trouproduit
par unité detemps :
en
régime
stationnaire.La condition de neutralité de
charge électrique
permet
dedévelopper
un calculidentique
à celui duparagraphe précédent.
Suivant les valeurs
particulières
desparamètres qui figurent
dans la relation entre n etZ,
nouspouvons
avoir,
soit unesuperlinéarité,
soit unesublinéarité.
2.2. CALCUL DE SECTIONS EFFICACES DE CAPTURE.
- Dans un semiconducteur non
dégénéré,
en admet-tant que seulement un centre de recombinaison intervient dans la décroissance de la
photoconduc- tivité,
le nombre d’électrons et trous libresqui
serecombinent par unité de
temps
est :La condition de neutralité de
charge électrique
s’écrit : -
Faisons alors les
hypothèses
suivantes : le niveau de Fermi seplace
au-dessus du centreétudié,
ladurée de vie moyenne des trous est inférieure à celle de l’électron et le niveau d’excitation suffisamment élevé. Avec ces conditions :
Nous allons considérer les deux cas suivants :
a)
An »NI nI/nO’
Avec cette condition
l’équation (2.11) peut
s’écrire :où
v est la vitesse
thermique
desélectrons,
et a" est la valeur moyenne de la section efficace de
capture
d’un centre pour les électrons. L’inté-gration
de cetteéquation
donne--- van t
-~-1 Jn’ (mécanisme bimoléculaire),
n’ est une constante.
Il suffit alors de connaître la
pente
de la droiteQn (t)
pour déterminer la section efficaces 6~.La condition An ~> est valable si le niveau
Ek
est situé assez en dessous du niveau de Fermi et si l’intensité lumineuse reçue par le CdSest
élevée,
même pour unegrande
concentrationd’impuretés.
En
effet,
les donnéesexpérimentales
suivantesmontrent que cette condition est réalisée à la
tempé-
rature de 500 OK pour des concentrations
d’impu-
retés
égales
ou inférieures à 1%
et pour une inten- sité moyenne du faisceau de lumière sur les couches minces du CdS.Considérons le cas
typique
où la résistivité du CdS dans l’obscurité est Po = 104La résistivité du CdS sous l’action de la lumière
est p = 102 Qcm.
La
profondeur
du centre de recombinaison est1,2
eV,La mobilité des électrons dans le CdS à 500 OK est t!t¡ rnf 20 em- et la masse
spécifique
du CdSest
4,82 gem-3.
Comme
et
l’expression An» (NI nI/nO)
estéquivalente
àN1
exp(E1- f ) /kT. L’équation
donne 3 X 1022 cm-3.
Dans le cas
CdS,
le nombre d’atomes par cm3 est4 X
1022,
et il suffit que la concentrationd’impu-
retés soit
égale
ou inférieure à 1%
pour que la condition An » soit valable.b)
An du même ordre degrandeur
queDans ce cas, il y aura
superposition
d’un méca-nisme monomoléculaire et un mécanisme bimolé-
culaire,
et la courbe1
1(t)
n’est pas une droite.Au p
La vitesse
thermique
des électronspeut
être calculée àpartir
deoù m* est la masse effective des électrons.
3.
Expériences. -
3.1. PRÉPARATION DES COUCHES MINCES ET DOPAGE. - Les couches minces sontobtenues par
évaporation
duCdS,
très pur, sousune
pression
de 10~5 à 10-s mm deHg
sur dessupports
chauffés entre 1500 et 200 OC. Lapuis-
sance
électrique
moyennedépensée
dans les creusetsqui
contiennent lapoudre
de CdS est de 200W,
cequi permet
d’obtenir des couches minces de 1 à 3 yen
quelques
minutes. Les couches minces obtenues ont engénéral
un excès de cadmium et leur résisti- vité est très peuélevée,
102 à 103 S2cm.Après l’évaporation,
les couches sont chauff ées dans lapoudre
de CdS à 400OC,
et deviennent très isolanteset
photoconductrices.
Le
dopage
aux différentesimpuretés
sefait,
soitpar
évaporation
de lapoudre
de CdS àlaquelle
onajoute 0,10 %
à 1%
de chlorure ou sulfure du métal à introduire dans leréseau,
soit parchauffage
des couches
évaporées
dans lapoudre
de CdSmélangée
au chlorure ou sulfure des mêmes métaux dans les mêmesproportions.
3.2. MÉTHODES DE MESURE ET DÉTERMINATION
DES PARAMÈTRES FONDAMENTAUX. - Les coef- ficients de transmission et de réflexion des couches minces de CdS dans le visible
(0,4
à0,8 y)
etproche infrarouge (0,8
à2,7 y)
sont obtenus avec lespectro-
mètre Perkin-Elmer 4 000
A. Après l’évaporation,
les couches
présentent
de très faibles coefficients de transmission(fig. 2) qui augmentent beaucoup après chauffage
dans lapoudre
de CdS. Les coefficients de réflexion sont à peuprès
les mêmes avant etaprès chauffage
dans lapoudre.
FIG. 2. - Transmission des couches minces de CdS.
A. Couche mince
après l’évaporation.
B. Couche mince
après
lechauffage
à 400 °C.C.
Etalonnage.
Le coefficient
d’absorption,
avant lechauffage
dans la
poudre, augmente quand
lalongueur
d’ondede la lumière incidente
diminue,
cequi
écartel’hypo-
thèse d’une
absorption importante
sur desporteurs
libres(K
ocaa, a positif). Après
lechauffage
dansla
poudre
deCdS,
les couches minces ont des coef- ficientsd’absorption qui
varientbeaucoup
moins enfonction des
fréquences.
Ces résultatsindiquent
que lechauffage permet
d’améliorer la stoechiométrie du CdS.Une étude aux rayons X a montré que les couches minces sont cristallisées dans le
système hexagonal
et
qu’il
y a une orientation de l’axe sénaire des cristallitesperpendiculairement
aux substrats(~).
(3)
Cette étude a été faite à l’Institutd’Optique
par Mme Grandais et M. Croce.177
Les mesures du
spectre
de transmission des couches mincesdéposées
sur du silicium ont montrél’existence d’un
pic d’absorption
à42 ~
dû auxphonons optiques
transversaux,caractéristique
duréseau
hexagonal
de CdS[7].
Lets études de
photocourant
ont été faites sur descouches minces aux électrodes
d’amalgame
indium-gallium
ou indiurnévaporé.
Il y a, engénéral,
unevariation linéaire du
photocourant
en fonction de la différence depotentiel
desélectrodes,
cequi
montrele caractère
ohmique
des contacts. Avec une élec-trode
d’argent
et une autred’indium-gallium,
onconstate un redressement.
3.3. PHOTOCOURANT. - La
réponse spectrale
de laphotoconductivité
des couches minces a été faite àpuissance
constante.Dans les couches avec excès de cadmium 3A
et
fig. 4D),
on constate un seuil dephotoconductivité
à peu
près
à 1 y. Le maximum de laphotoconduc-
tivité
intrinsèque
estprès
de0,49
p. et laphoto-
conductivité décroît très lentement du côté des faibles
longueurs
d’onde.FiG. 3. - Photocourant de diff érentes couches minces de CdS.
A. CdS non
dopé ;
B. CdSdopé
aucuivre ;
C. CdSdopé
àl’argent.
Dans les couches où on introduit du
cuivre,
del’argent,
du vanadium et du cobalt(fig.
3B, C ; fig.
4A, B, C),
il y a unephotoconductivité
assezimportante
du côté desgrandes longueurs
d’onde.Généralement,
il y o undéplacement
du maximumde la
photoconductivité intrinsèque après dopage, qui
seproduit
à0,51 {L,
et laphotoconductivité
décroît
beaucoup plus
vite du côté des faiblesFIG. 4. - Photocourant dans diverses couches minces de CdS.
A. CdS
dopé
auVa ;
B. CdSdopé
auCo ;
C. CdSdopé
auCu ;
D. CdS nondopé.
longueurs d’onde,
toutprès
de la limited’absorption.
Avec les
impuretés indiquées ci-dessus,
lepalier
dephotoconductivité
se trouve aux valeurs suivantes : Cu :0,60 ~ ; Ag : 0,54 ~ ;
; Va :0,65 {J.; Co : 0,63
~.FIG. 5. - Photocourant en fonction de l’intensité du rayonnement incident à la
température
T = 300 °liet pour la
longueur
d’onde À = 5 000Á.
A. CdS
dopé
àl’argent ;
B. CdS nondopé.
Dans
quelques couches,
il y avait une augmen- tation dephotoconductivité
sous unepression
de10-5 mm de
Hg
parrapport
à lapression
atmo-sphérique.
L’étude des variations du
photocourant
en fonc-tion de l’intensité de la lumière incidente conduit à des résultats
qui dépendent beaucoup
des échan- tillons. Sur lafigure 5B,
on voitqu’à
latempérature
ambiante une cellule
présente
donc une super- linéarité suivie d’une sublinéarité. Sur lafigure 6,
une cellule
dopée
au cuivreprésente
à latempéra-
ture ambiante une sublinéarité suivie d’une super-
linéarité,
et à latempérature
de 77 °K elle nepré-
sente
qu’une
sublinéarité. Pour les mêmespuis-
sances
d’éclairage,
lespentes
des droites obtenuesFIG. 6. - Photocourant d’une couche de CdS
dopé
auCu en fonction de l’intensité du rayonnement inci- dent aux
températures
T = 300 OK(courbe A)
etT . = 77 ~K
(courbe B)
pour lalongueur
d’onde1 .~ 5 000
A.
de la même
façon
que celles desfigures 5
et6, pré-
sentent des valeurs
comprises
entre0,2
et1,7.
La détermination des mobilités des électrons dans les couches minces a été faite en mesurant une
tension de Hall et en éclairant en même
temps
les échantillons pour créer assez deporteurs
libres.Les résultats ont été les suivants :
La détermination des niveaux
profonds
dans leCdS a été faite en mesurant la résistance des couches
en fonction de la
température.
Lespentes
des droitesreprésentées
sur lesfigures 7, 8, 9,
donnent desénergies
d’ionisation suivantes :FIG. 7. - Le courant
électrique
en fonction deIIT
pour des couches de CdS.
On constate dans les couches minces une extinc- tion
thermique
dephotoconductivité
toutprès
de500 OK. La variation du
photocourant
en fonctionde la
température
est donnée dans lafigure
10.Entre les valeurs de
1 jT
allant de 2 X ~.0~3 à 3 X 10"3(°K)w,
nous pouvonsreprésenter
lacourbe obtenue par la fonction
Im :
valeur duphotocourant
pour lepalier.
Ce
comportement peut
êtrejustifié
en admettantque des niveaux
d’énergie
d’ionisation à0,57
eVcommencent à
jouer
un rôleimportant
dans larecombinaison des
porteurs
libres à destempé-
ratures inférieures à 500 OK.
Soit Z le nombre de
paires
électron-trou créées par unité detemps
enrégime permanent,
et soient ul179
FIG. 8. - Le courant
électrique
en fonction de1/T’
pour une couche de CdS.
(durée
de vie’T 1)
etU2( ’T 2)
le nombre des électronsqui
se recomhinent à travers les centresM1
etM2
à la
température
T par unité detemps.
où An
représente
le nombre d’électrons libres enexcès en
régime
stationnaire.A une autre
température T’,
nous aurons :d’où
Nous allons admettre que u2 et
u2
sont propor- tionnels aux centreslVl2
non ionisés :"C’2 et
T2
toutprès
de 500 OK ne doivent pas être trèsdifférents,
parce que dans larégion
detempé-
rature
d’étude,
la somme des électrons dans l’obscu- rité et des électrons créés par la lumière est à peuprès
constante, et le nombre de centres ionisés doit être élevé. Avec ceshypothèses,
(4)
Considérant le zérod’énergie
commel’énergie correspondant
au minimum de la bande de conduction.FIG. 9. - Le courant
électrique
en fonction deIIT
pour une couche de CdS.
FIG. 10. - Photocourant en fonction de
i/T.
Pour une
température
T’ suffisammentsupé-
rieure à T :
Etant donné les
approximations
faites dans lecalcul,
l’accord entre E =0,57
eV et la valeur0,52
eV trouvée par d’autresméthodes,
est assezbon.
Woods et
Wright [8]
ont trouvé aussi une extinc-tion
thermique
de laphotoconductivité
dans lesmonocristaux de CdS
qu’ils
attribuent à une varia- tion de la mobilité desporteurs
libres ou une aug- mentation derecombinaison
des électrons.3.4. DÉCROISSANCE DE LA PHOTOCONDUCTIVITÉ. - Pour obtenir les courbes de décroissance de la
photo-
conductivité des couches minces de
CdS,
nous avonsutilisé différents
types d’éclairage (un générateur
d’éclairs de durée
0,2
,s ; un obturateur dont la durée d’ouverture était 2 ms ; unéclairage continu)
pour créer un excès de
porteurs
libres. Cesexpé-
riences ont été réalisées aux
températures
de 500°K,
300 °K et 77 °K. Les courbes obtenues sur un oscil-
lographe
etphotographiées,
ont une allure assezdifférente suivant le mode
d’éclairage
et latempé-
rature de l’échantillon
[9].
D’unefaçon générale,
ladécroissance de la
photoconductivité
estplus
lenteaux basses
températures.
Ce résultat nedépend
pas dutype d’éclairage
utilisé. Si on éclairependant quelques
minutes une couche à latempérature
del’azote
liquide,
la décroissance de laphotoconduc-
tivité est très
lente,
ellepeut
même durerquelques
heures.
Ce résultat a
déjà
été trouvé dans les mono-cristaux de CdS
[10].
Pour
interpréter
cesrésultats,
il semble néces- saire d’admettre au moins trois niveauxd’impuretés,
chacun étant
prédominant
dans un intervalle detempérature
etd’éclairage
donné :~.° Un centre
MI
avec une section efficaces decapture
pour les électrons assezélevée,
et tel que leremplissage
de ce niveau soit très peu affecté parune élévation de
température jusqu’à
500 OK. Un tel centrepourrait expliquer
la décroissance trèsrapide
de laphotoconductivité
à 500 OK.2° Un centre
1V~2
avec une section efficaces decapture
pour les électrons inférieure à la section efficace des centresM1
et tel que leremplissage
dece niveau soit considérablement affecté par une élévation de
température
à 500 OK.3° Un ou
plusieurs
centresqui
déterminent la décroissance très lente de laphotoconductivité
auxbasses températures.
Nous admettons ainsi que les courbes de décroissance dephotoconductivité
obte-nues avec des
éclairages différents,
mettent en évi-dence des centres de recombinaison différents dont
l’importance
relativechange
avec latempérature.
L’analyse
des courbes de décroissance à 500 °K montre que l’inverse du nombre deporteurs
libresest
proportionnel
autemps (mécanisme
bimolé-culaire)
Si l’on admet que seuls les centres
lVll
inter-viennent dans la décroissance de la
photoconduc- tivité,
leur section efficacepeut
être calculée àpartir
de la
pente
de la droite obtenueFie. Il. - Variation en fonction du temps de l’inverse de
l’amplitude
dusignal
pour des couches de CdS.A la
température
ambiante et à 77IDK,
unepartie
des trous créés par la lumière va être
captée
par lescentres
M1
et une autrepartie
par les centresM2.
La
proportion
des trouscaptés
par ces deux niveauxva
dépendre
fortement de latempérature,
de l’inten-sité et durée de
l’éclairage.
Si la durée del’éclairage
atteint un certain
niveau,
nous pouvons admettre que lapartie
finale des courbes de décroissance est due aux centresM2,
et nous avons constaté aussidans un certain nombre de cellules que l’inverse du nombre de
porteurs
libres estproportionnel
autemps (mécanisme bimoléculaire) (fig. 12),
d’où laFm. 12. - Variation en fonction du temps de l’inverse de
l’amplitude
dusignal
pour des couches de CdS.S,
inverse del’amplitude
dusignal
del’oscilloscope.
181
détermination de la section efficaces de
capture
deM2 caractéristique
à 77 OK. Il en est de même pour un certain nombre de cellules à 300 OK.Ces
expériences
ont été réalisées sur différentstypes d’échantillons avec ou sans
dopage
au cuivreet à
l’argent,
les résultats sont semblables.Les résultats moyens pour
quelques
cellules sontassemblés dans le tableau ci-dessous :
4.
Discussion.
- Dans toutes les couches de CdSon vérifie l’existence des deux niveaux
indiqués
ci-dessous
auxquels
nous associons les sections eii-caces suivantes :
Nous avons trouvé aussi des niveaux moins pro- fonds avec les
énergies
d’ionisation0,34
eV et0,25
eV. Ces niveauxpeuvent
avoir un compor- tement depièges
ou centres de recombinaison avecdes sections efficaces de
capture
trèspetites
pour lesélectrons, dépendant
de laposition
du niveaude Fermi et de la
température.
Dans les couches
dopées
aux :Cu, Ag, Va, Co,
les seuils d’un
palier
dephotoconductivité
doiventcorrespondre
aux maxima de laphotoconductivité extrinsèque.
Si l’on considère que les maxima sesituent à peu
près
à desénergies qui
sontégales à 4/3
des
énergies
d’ionisation[11],
on trouve :Le niveau de
l’argent
a été déterminée par une mesure de luminescence :De nombreux autres niveaux sont cités dans la littérature
[12, 13].
Nous retrouvons un certain nombreparmi
ceux-là dans les couches minces :Une extinction
infrarouge
dephotoconductivité
dans les couches minces au-delà de
1 y
a aussi étéobservée,
et nous allonsprendre
la valeurde 0,89
eV[12] égale
à celle des monocristaux.Ce résultat
peut
êtreexpliqué
si nous admettonsque les niveaux
d’énergie
d’ionisation1,2
eV et0,34
eV ne sont pasindépendants.
Eneffet, (1,2
-0,34)
eV =0,86
eV et l’extinctionpeut
êtreexpliquée
par une transition d’un électron du niveau1,2
eV à un niveau0,34
eV. Comme la sectionefficace de
capture
pour les électrons du centre0,34
eV estbeaucoup plus petite
que celle du niveau1,2 eV,
la lumièreinfrarouge remplace
uncentre vide de section efficace
petite
par un autre vide de section efficaceplus élevée,
d’où la dimi-nution de la durée de vie des électrons
libres,
et parconséquent
la diminution de laphotoconductivité.
Les métaux
étudiés,
comme parexemple, l’argent
et le
cuivre,
vont créer des défauts du réseau telsque les électrons associés à ces niveaux ont des
énergies
d’ionisation très élevées. Ces centres doivente avoir ainsi unecharge positive
parrapport
auréseau et dans ces conditions les sections efficaces de
capture
pour les électrons doivent êtreélevées,
de l’ordre de 10-15 cm2
[14].
La durée de viemoyenne des électrons
qui
se recombinent à travers ces centres devrait êtrepetite,
inférieure à celles que nouspouvions
mesurer.La section efficaces de 10"1~ cm2
correspond
auniveau dont
l’énergie
d’ionisation est1,2
eV. Cettevaleur laisse supposer
qu’il s’agit
d’un centreneutre
[14].
Pour schématiser le calcul de la section efficace de
capture
de ces centres, nous allonsreprendre
lesexpressions (6.1), (6.4)
et(6.5)
de l’article de Lax[14]
en admettant que le centre neutre
polarisé
crée unpotentiel
V de la forme :où
I, énergie
d’ionisation(eV)
d’un électron lié aucentre
étudié ;
x, constante
diélectrique
dusemiconducteur ;
e,
charge
d’un électron.Une
application
directe de la méthode WKB[14]
donne :
où
nous pouvons écrire :
Si nous prenons x =
11,6
UESe[15],
nous obte-nons la valeur de R ^_~
0,4
X 20-8 cm.Nous allons
remplacer
cette valeur dansl’expres-
sion
qui
nous donne la section efficaces decapture
d’uncentre neutre, pour un
électron, qui perd
sonénergie
en émettant des
phonons optiques,
et oùcol, facteur de
Herring ;
P~ valeur moyenne de la
probabilité
pour un élec- tronqui,
étant sous l’action d’un centre,peut
acquérir
laposition
finale stable. -A la
température
de l’azoteliquide, P
doit avoirdes valeurs
proches
del’unité,
et dans ces conditions :Cette valeur est en bon
accord,
comme ordre degrandeur,
avec la valeurexpérimentale.
Si nous prenons une valeur de la constante diélec-
trique plus élevée,
parexemple 19,7
UES[15],
lavaleur de la section efficace sera
plus
faible.Nous avons fait les calculs en considérant
l’expres-
sion de la section efficace de
capture
d’un centre pour les électronsuniquement
dans le cas où l’élec-tron
perd
sonénergie
en émettant desphonons optiques.
Eneffet, l’énergie
d’ionisation du centreétudié est
1,2
eV et, comme lesénergies
desphonons optiques
sontplus
élevées que celles dephonons acoustiques,
il sembleplus probable
que l’électronva
perdre
sonénergie
en émettant desphonons optiques plutôt
que desphonons acoustiques.
Unautre
argument
en faveur de cettehypothèse
est lefait que le CdS est un cristal
ionique ayant
unecharge
effective[71
de0,75 %.
Le niveau
0,52
eV avec une section efficace101g cm2 j
joue
un rôleimportant
dans larégion
dephotoconductivité
élevée. Ces centres doivent avoirune structure assez
complexe
etpourraient
êtreformés soit d’atomes interstitiels de
cadmium,
soitde groupes de lacunes de soufre
(une
lacune desoufre est un niveau donneur avec une
énergie
d’ionisation
0,03
eV[16]).
5.
Conclusion.
---- L’étudeexpérimentale
et théo-rique
des défauts du réseau dans les couches minces de sulfure de cadmium montrequ’il
est nécessaired’avoir un excès de cadmium pour obtenir des couches minces
photosensibles.
Cet excès de cadmium
joue
un rôleimportant
dans la formation de centres de faibles sections efficaces de
capture.
Ces centres ontprobablement
une nature
complexe
et il serait intéressant d’entre-prendre
l’étude de ces défauts dans le but d’éclairer leur structure.C’est la variation du taux d’excès de cadmium
qui
détermine ledegré
dephotosensibilité,
car c’estde lui que
dépend
la formation de centres avec trèsfaible section efficaces de
capture,
et parconséquent
de
grande
durée de vie des électrons.Un
trop grand
excès de cadmium conduit à unphénomène
de saturation. Les couches ainsi obte-nues sont peu
photosensibles
et accusent unefatigue
trop rapide
en fonction de la durée d’illumination.On
peut
déduire de cette étudequ’en général
lescouches minces
photosensibles
de CdS ont les mêmespropriétés
que lesmonocristaux,
mais enplus
deleur
grande
facilité depréparation
liée auxpossibi-
lités de contrôle du
dopage,
ellesprésentent
enoutre des
propriétés mécaniques
extrêmement inté-ressantes étant donné
qu’elles peuvent
êtredéposées
sur
support souple.
Manuscrit reçu le 22
juillet 1965, complété
le 10janvier
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